• * 01 – 03 – La Vierge Noire d'Avioth

    01 – 03 – La Vierge Noire d'Avioth

    La Vierge Noire d’Avioth

    Depuis plus de 900 ans, on vénère à Avioth une statue de la Vierge à l'enfant apparue à l'emplacement de l'actuel édifice. Notre Dame d'Avioth, Patronne des Causes Désespérées, accueille tous les 16 juillet, de nombreux pélerins venus lui rendre hommage. Notre-Dame d'Avioth est une des rares vierges noires du nord-est de la France. La datation au carbone 14 de la statue en tilleul de Notre-Dame d'Avioth montre que le bois a été coupé vers l'an 1095 et confirme la tradition selon laquelle la statue a été découverte au 12ème siècle.

     * La Vierge noire d'Avioth

    Notre-Dame d'Avioth : ancienne statue polychrome du 12ème siècle

     * La Vierge noire d'Avioth 

    Notre-Dame d'Avioth – 12ème siècle

    La couleur du visage et des mains de la statue a été modifiée à la fin du 19ème siècle.

    Le Christ date du 19ème siècle.

    Statue processionnelle costumée à la manière de celle de Luxembourg.

     * La Vierge noire d'Avioth

    Tête de la Vierge « Recevresse »

    statue du 14ème siècle mutilée lors de la révolution française et remplacée en 1802

    par la statue visible actuellement dans la « Recevresse »

    « A l'époque de Nostradamus, qui était aussi celle des grandes épidémies, la foule des pélerins d'Avioth n'avait ni bâton, ni besace. C'était une procession quotidienne de femmes en noir et ce qu'elles serraient sous le châle n'était pas une pierre, bien qu'aussi lourd et aussi froid, mais un cadavre d'enfant. Il en venait de tous les coins d'Ardenne et de Lorraine. Elles n'en demandaient pas plus, les braves femmes, pour le pauvre corps qu'elles portaient, qu'il ait droit lui aussi à un coin de paradis !

    Ceux-là étaient mort-nés ou morts trop tôt, donc voués aux limbes où errent les âmes sans baptême. Mais la dame d'Avioth avait le pouvoir de leur rendre cette lueur de vie, quelque chaleur ou rougeur, parfois un mouvement qui permettrait au curé de leur conférer valablement le sacrement des élus. C'est ce qu'on appelait le baptême d'Avioth et, dans peu de minutes, le miracle allait se renouveler.

    Notre Dame d'Avioth, patronne du duché de Luxembourg, est une de ces fameuses Vierges noires, toutes assises et très vieilles, dont il n'est pas douteux qu'elles aient eu l'Egypte pour patrie.

    Une commune légende unit en effet ces Dames à propos de chevaliers chrétiens prisonniers du sultan sur les bords du Nil qui, les ayant implorées un soir, se seraient à l'aube réveillés chez eux, encore chargés des chaînes de leur captivité. C'est la raison pourquoi il y a toujours eu des fers pendus parmi les ex-voto de leurs chapelles. Ainsi la Recevresse, merveilleux petit monument du cimetière où les pélerins d'Avioth déposaient leurs offrandes, en a gardé accrochés à sa voûte.

    (...)

    Le hasard n'entre jamais pour rien dans la naissance d'un culte à une Vierge noire. Celle d'Avioth fut trouvée vers les temps de la croisade, comme il sied. Quelque pâtre l'aperçut dans les branches d'un chêne. L'arbre était planté sur une butte déserte au pied de laquelle jaillissait une source. Apprenant la nouvelle, le curé de Thonne-la-Long, paroisse dont l'endroit relevait, fit transporter la statue en son église Saint-Brice. Le lendemain, la Vierge était revenue miraculeusement s'asseoir dans son arbre, phénomène qui se répéta plusieurs jours d'affilée. Ainsi débute toute légende de Vierge noire, car il est important qu'il y eût à la fois près d'Elle le chêne et l'eau.

    On éleva pour les seuls pélerins, l'incroyable cathédrale solitaire. Le lieu n'avait même pas de nom. Quelqu'un l'appela par le début de l'invocation : Ave + O + Theotocos + Virgo... Aveoth ou « Salut, ô Vierge qui enfante d'un Dieu ! »

    On ne comprit cependant pas tout à fait la résistance – le jeu – du curé de Thonne-le-Long qu'en 1880, quand une campagne de fouilles se fit à la limite des deux actuelles communes, au lieu-dit Fontaine. Un paysan découvrit alors dans son champ de Prêle un petit édifice où il déterra une statue de pierre représentant une déesse assise.

    L'artiste qui avait sculpté noire et sur un siège la Vierge d'Avioth savait, comme le curé de Thonne-le-Long, l'existence, là, d'un antique culte à la déesse mère, venu du fond des âges et qu'il convenait de restaurer. Isis, ont écrit les Latins, était vénérée à travers les Gaules. »

    Interprétation extraite de

    « L'Ardenne Mystérieuse »

    par Paul de Saint-Hilaire (Editions Rossel)

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