• * 01 Introduction et sommaire

    Avertissement

    A l’occasion de la fête de « Sainte-Marie-Madeleine », nous nous proposons de regrouper dans un nouveau dossier l’essentiel des informations dont nous disposons actuellement à propos de Marie de Magdala qui fut une des plus proches disciples du Christ. Les parchemins édités au cours des années précédentes ont été modifiés, retravaillés et intégrés dans le présent dossier puis leur version originale a été supprimée.

    Sainte Marie-Madeleine

     * Introduction et sommaire

    Parchemin 1

    Introduction et sommaire

    Nos fidèles lecteurs se poseront sans doute la question… : pourquoi évoquer Marie-Madeleine sur un blog consacré à l’Ordre des Chevaliers du Temple de Jérusalem ?

    Son histoire est assez méconnue et une confusion règne autour de sa prostitution supposée. Des documents enterrés puis retrouvés en 1945 dans la vallée du Nil, dévoilent une Marie-Madeleine tout autre que celle présentée dans le Nouveau Testament.

    Marie-Madeleine aurait été « la » disciple préférée de Jésus et aurait reçu une initiation unique du Christ provoquant la jalousie de Pierre. Certains prétendent même qu'elle aurait été la femme du Messie, voire la mère de ses enfants !

    L’objectif poursuivi dans le présent parchemin est de tenter de distinguer la vérité de la légende. Cela fait deux mille ans que la rencontre entre Jésus et Marie-Madeleine intrigue et suscite tous les fantasmes. Marie-Madeleine est le personnage féminin le plus cité du Nouveau Testament : une douzaine de fois, c’est-à-dire plus que la plupart des Apôtres !

    Selon l’Évangile de Luc, Marie de Magdala, déjà présente aux côté de Jésus, le Nazaréen, quand il arpente les routes poussiéreuses de la Galilée, fait partie des femmes qui aident le groupe de leurs biens. Son leadership sur ces femmes et l’importance qu’on doit lui accorder sont soulignés par le fait qu’elle est toujours mentionnée en premier dans les listes de femmes qui accompagnent Jésus.

    Certains biblistes et des auteurs de romans voient en la compagne favorite de Jésus une Galiléenne riche, belle et indépendante. Elle était probablement originaire de Magdala, localité de la rive occidentale du lac de Tibériade. Appelée Tarichae par les Grecs, cette cité était réputée pour ses conserveries de poissons d’eau douce, comme en attestent les ruines d’un vaste marché. En 2009, des fouilles israéliennes  ont mis au jour le port de pêche du 1er siècle de notre ère et sa synagogue ornée de fresques et de mosaïques, bâtiment détruit par les Romains en 67 de notre ère.

     * Introduction et sommaire

    Marie Madeleine est une sainte très importante du christianisme et pourtant elle est méconnue, dans le sens premier du terme, c'est-à-dire qu’elle n’est pas appréciée selon ses mérites.

    Essayons donc de découvrir ensemble qui elle était vraiment.

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    L’Évangile de Jean est, parmi les textes sacrés fondamentaux, celui qui, proche de nous, correspond le mieux à notre démarche spirituelle. Lu au premier degré, il peut nous paraître primaire, désuet, voire incohérent. Mais il convient d’en chercher le sens caché, et d’en dégager la pensée intuitive. Car, ne l’oublions pas, l’Évangile de Jean est un message d’Amour et de Lumière qui pour nous, Chevaliers Templiers, constitue le fondement de notre spiritualité et qui ouvre sur la Connaissance de la Vérité.

    Le nom « Marie » vient de l'hébreu miryammaryam  dont une des significations est « princesse » et a été rapproché entre autres  de l'égyptien ancien mritmerit, « aimée ».  Remarquons qu’en français, Marie se trouve être l’anagramme du verbe « aimer ».

    La première chose qui frappe en lisant l’extrait de l’Évangile de Jean relatif aux derniers instants de Jésus en croix, c’est qu’à l’exception d’un disciple que Jean est seul à mentionner et que nous ne connaissons que par cette périphrase bien connue « celui que Jésus aimait », ne se trouvent au pied de la croix que des femmes, et parmi celles-ci, Marie-Madeleine.

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    Tour à tour présentée comme une prostituée, comme un apôtre, comme un témoin de la résurrection, voire comme la disciple préférée de Jésus ou celle qu’il embrassait volontiers sur la bouche, Marie-Madeleine n’a laissé personne indifférent. Ce disciple du Christ désigne-t-il un homme ou une femme ? Qui était-elle vraiment ?

    Marie de Magdala (ou Marie Madeleine) serait née en l'an 3 de notre ère et aurait été la fille de l'archiprêtre Syrus le Yaïrite, prêtre de David. Son père officiait dans la synagogue de Capharnaüm. Eucharie, sa mère, aurait appartenu à la lignée royale d'Israël mais non davidique.

    Marie de Magdala, également appelée « Marie la Magdaléenne », « Marie-Madeleine » ou plus simplement « Madeleine » apparaît, dans le Nouveau Testament, comme « une » disciple de Jésus qui le suivit jusqu'à ses derniers jours. Les quatre Évangiles la désignent comme le premier témoin de la Résurrection et qui fut chargée d'en prévenir les apôtres.

    L'Église catholique considéra à partir de Grégoire 1er au 6ème siècle que Marie de Magdala ne faisait qu'une avec Marie de Béthanie (la sœur de Marthe et de Lazare) ainsi qu'avec la pécheresse qui oignit le Christ de parfum (comme Marie de Béthanie) (Cf. Luc 7,36-50). Mais cette interprétation n'est partagée ni par les protestants ni par l'Église orthodoxe, qui distinguent clairement ces personnages.

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    Marie-Madeleine est la femme la plus présente dans la Bible : elle est le symbole de l'amante de Dieu, de la pardonnée.

    D'après Luc, Jésus délivre Marie-Madeleine du démon. Elle est ensuite le premier témoin de la résurrection. Il faut alors la distinguer de la prostituée qui arrose les pieds du Christ de ses larmes avant de les essuyer avec ses cheveux et de la Marie qui verse sur la tête du Christ un parfum très cher. Néanmoins les trois femmes sont déclarées n'en faire qu'une par le pape Grégoire le Grand au 6ème siècle.

    Au début du Moyen Age, le caractère de prostituée de Marie-Madeleine s'estompe. Elle est présentée comme une pécheresse ordinaire mais une dame assez riche. La signification de Magdala (qui signifie « tour », donc château) et l’attribut du parfum justifient cette interprétation et au-delà, la richesse du monastère de Vézelay.

    Madeleine est en revanche pourvue de tous les traits féminins, à commencer par la faiblesse, qu’elle a vaincue par amour du Christ : elle a ainsi mérité de le voir ressuscité. Marie-Madeleine agenouillée devant le Christ symbolise également l’humilité de la femme (semblable à celle du vassal ou du moine lors de l’ordination).

    Au 11ème siècle, deux facteurs favorisent un intérêt grandissant pour Marie-Madeleine : la volonté de découvrir de nouvelles reliques (d’où l’invention de celles de Madeleine !) et une relecture du Nouveau Testament. Elle devient la patronne de la réforme de l’Eglise. L'abbaye de Vézelay, fondée en 860 est placée sous l'égide de Marie-Madeleine à partir du 11ème siècle. La légende de la sainte est complétée : elle se serait retirée au désert pendant 30 ans pour épancher sa douleur. Elle fournit l’exemple d’un amour extasié.

    Au début du 12ème siècle, la légende se recentre autour de la pécheresse pardonnée, jadis en proie aux sept démons (sept vices), qui témoigne de la résurrection (plus par ses larmes que par sa parole). Elle se rachète par sa crainte et son espérance, et non plus par son amour. Après la mort du Christ, elle se mortifie : elle doit donc consumer sa féminité pour entrer au ciel. On passe donc de l’image d’une Marie-Madeleine riche, brûlée d’amour, à une pécheresse ravagée par le remords. C’est la conséquence de la réforme grégorienne, de la purification de l’Eglise : on commence à considérer le sexe comme la source de tous les péchés.

    La femme pose un problème à l’Eglise. On ne sait que faire de cette pécheresse potentielle, de cet être dont la sensualité (parfum et chevelure de Marie-Madeleine) est un piège pour l’homme. Pour empêcher la femme de nuire, il faut qu’elle soit une épouse soumise à son mari ou au Christ, pleurante et prosternée comme Marie-Madeleine (le thème des larmes est très insistant). L’image de Madeleine pénitente est également montrée en exemple aux hommes et devient de plus en plus forte à mesure que l’Eglise veut se servir de la pénitence comme d’un instrument de domination, en la brandissant comme seule possibilité du rachat du péché.

    Dans les dialogues gnostiques du Sauveur, Marie-Madeleine remplit une fonction analogue à celle du disciple bien-aimé dans l'Évangile de Jean : elle est une figure exemplaire de la foi, de la compréhension et de la connaissance du Sauveur et de sa révélation. Pour cette raison, elle est reconnue par Pierre lui-même (dans l'Évangile de Marie, BG 8502,1 10,1-6) comme la médiatrice et l'interprète autorisée des paroles du Sauveur.

    De deux choses l'une : ou bien les écoles gnostiques ont développé des légendes propres, ou bien l'on doit reconnaître que Marie-Madeleine a joué du temps de Jésus ou dans certains milieux du christianisme primitif un rôle historique particulier. Celui-ci se reflète dans les écrits de Thomas et dans des documents gnostiques qui en ont fait une figure fondatrice du christianisme au même titre que Pierre, Jacques et le disciple bien-aimé des cercles johanniques.

     * Introduction et sommaire

    Le 10 juin 2016, le pape a érigé la Sainte-Marie-Madeleine en fête liturgique. Un décret de la Congrégation du culte divin vient d'élever la mémoire de Marie de Magdala, le 22 juillet, au rang de fête dans le calendrier liturgique. Chaque année, à cette date, l'ostentation de ses reliques (sa tête) a lieu à la Basilique de Saint-Maximin en Provence.

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    Reconstitutions du visage de Marie Madeleine

    à gauche d’après la relique de Saint-Maximin

    à droite d’après les indications de Maria Valtorta

    au centre, fusion par collage

    Marie de Magdala est le premier témoin du tombeau vide au matin de Pâques et la première à annoncer la résurrection du Christ aux apôtres. C’est en insistant sur ce rôle pionnier de sainte Marie Madeleine que le Vatican a présenté la décision de faire une fête de ce qui était jusqu’ici dans le calendrier liturgique romain une mémoire obligatoire.

    Mémoire à fête à solennité

    Le préfet de la Congrégation du culte divin et de la discipline des sacrements, le cardinal Robert Sarah, a signé le 3 juin 2016 le décret qui élève au rang de fête cette célébration. La date a été fixée au 22 juillet, jour déjà prévu pour la mémoire de cette « disciple du Seigneur ».

    Dans les célébrations liturgiques, la fête est un degré moins élevé qu’une solennité mais plus important que la mémoire d’un saint, laquelle peut être obligatoire ou facultative.

    Le pape François qui, depuis le début de son pontificat, appelle à une « théologie de la femme », avait mis en avant le rôle des « femmes disciples de Jésus » au matin de Pâques, dans son homélie pour vigile pascale du 4 avril 2015. « Les hommes sont restés enfermés dans le Cénacle. Les femmes, au contraire, à l’aube du jour qui suit le sabbat, sont allées au tombeau pour oindre le corps de Jésus », avait-il disserté. « Ainsi, elles ne sont pas restées prisonnières de la peur et de la douleur, mais aux premières lueurs de l’aube, elles sont sorties, portant dans les mains leurs parfums et avec le cœur oint d’amour ». « Apprenons d’elles à veiller avec Dieu et avec Marie », concluait-il.

     * Introduction et sommaire

    La Pénitente

    Autres identifications

    Dans la tradition chrétienne, Marie Madeleine est plus souvent associée à la femme pécheresse. Ce personnage des Évangiles est identifiée à celle qui verse un parfum précieux aux pieds de Jésus – Évangile du 12 juin – et comme la sœur de Marthe et de Lazare.

    Toutefois, comme le souligne Mgr Arthur Roche, le « numéro deux » de la Congrégation du culte divin, la nouvelle fête met en avant d’abord « l’exemple de vraie et authentique évangélisatrice » que représente Marie de Magdala à Pâques.

    Pour la célébration de la nouvelle fête, la Congrégation pour le culte divin a également publié une nouvelle préface, « De apostolorum apostola », « pour l’apôtre des apôtres », selon la formule de saint Thomas d’Aquin, même s’il vaudrait mieux employer ici, comme en latin, un féminin (« apôtresse »), Marie Madeleine n’ayant pas fait partie du collège des Apôtres.

    Frère André B.

    Lien vers le Parchemin 2 : Portrait de Marie-Madeleine

    Poursuivez la lecture de ce dossier en vous rendant directement sur le sujet qui vous intéresse plus particulièrement :

    (Cliquez sur le titre du parchemin mentionné)

    Parchemin 1    : Introduction et sommaire  (ci-dessus !)

    Parchemin 2    : Portrait de Marie-Madeleine

    Parchemin 3    : Marie de Magdala dans les Évangiles

    Parchemin 4    : Lecture et analyse des versets 1 à 18 du chapitre 20 de l’Évangile de Jean

    Parchemin 5    : Réflexions

    Parchemin 6    : Marie-Madeleine dans les traditions chrétiennes

    Parchemin 7    : Le mystère de Marie-Madeleine et Jésus en 12 questions

    Parchemin 8    : La Basilique Sainte-Marie-Madeleine et le pélerinage à Vézelay

    Parchemin 9   : Conclusion provisoire - Bibliographie et sitographie 

    Parchemin 10Sainte Marie-Madeleine (22 07 2020)


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