• * 03 - Aime ton Frère comme ton âme

     2ème réflexion à propos d’un extrait de l'Évangile de Thomas 

    Excellence,

    Noble Frère Commandeur,

    Vous nous avez demandé de réfléchir au sujet d’une phrase tirée de l’évangile apocryphe de Thomas :

    « Aime ton frère comme ton âme,

    protège-le comme la prunelle de ton œil. »

    Mes bien aimés Frères et Sœurs, le trait principal de l’humanisme de l’évangile de Thomas nous laisse une grande liberté. Cette liberté s’exprime à travers une grande finesse psychologique qui l’éloigne d’une grande finesse moraliste contraignante afin de laisser à chacun son entière responsabilité.

    Dans cette vie nous sommes toutes et tous enfants du même Père, Dieu. Bien sûr nous sommes génétiquement différents et nous avons subi des influences diverses par notre éducation, nos attaches culturelles ainsi que les convictions éthiques ou religieuses de nos aînés.

    Surmonter ces différences relatives et focaliser notre mental sur cette unique réalité, en laquelle tous nous sommes de manière égale unis à une même loi absolue, voilà le défi qui nous concerne tous. À l’exemple de toutes les cellules de notre corps, notre tâche consiste à vivre en harmonie avec les autres. Ceci implique également que nous soyons toutes et tous responsables les uns des autres.

    Permettez-moi de vous rappeler cet extrait de l’Évangile de Jean :

    « A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres.» (Jn 13.35).

    Comme, dans leur naïveté, les disciples pensaient devoir redevenir petits, pour avoir accès au royaume, nombreux sont ceux qui pensent qu’il suffit de respecter le commandement de l’amour du prochain, pour se garantir d’une vie éternellement bienheureuse.

    Il va de soi que le souci du prochain est une tâche essentielle dans l’expression de l’harmonie. L’amour ne pourrait pourtant être considéré comme le moyen suprême par lequel un but imaginaire – l’accès au Royaume dans un au-delà inconnu – peut se réaliser.

    Notre faculté d’aimer est le fruit du lien qui nous unit à une source spirituelle. Elle est un emprunt qui nous est consenti, pas une possession personnelle…

    Nous ne pouvons donner que ce que nous recevons !

    Il ne convient donc pas d’accorder à nous-mêmes le mérite de la bonté.

    Notre tâche principale consiste à fixer solidement nos racines dans une source donatrice.

    Dans une prise de conscience de notre intégration dans cette source, de notre participation ici et maintenant à la royauté du Père, réside notre responsabilité au service de notre prochain.

    L’amour du prochain est sans doute l’enseignement principal qui fut retenu des évangiles. Convenez avec moi, mes bien aimés Frères et Sœurs, que cet évangile-ci, celui de Thomas, laboure bien davantage le champ de notre conscience !

    La valeur absolue à la base de toute expression de la vie s’appelle harmonie. Dans nos pensées, elle s’exprime en intelligence, dans nos sentiments en amour

    L’harmonie des deux est nécessaire pour qu’une action soit juste. Utiliser un savoir dans un état mental égoïste est aussi peu justifiable que de vouloir exprimer la bonté sans posséder une connaissance appropriée.

    Chaque conscience individuelle peut recevoir une inspiration lui permettant d’exprimer harmonieusement amour et intelligence.

    La valeur accordée à sa propre personne est le fruit du psychisme individuel.

    Toutefois, chaque « moi » jaillit de manière égale d’une source absolue et a donc une valeur égale.

    Discerner cette égalité permet de reconnaître dans chaque personne, blanche ou de couleur, arabe, juive ou chrétienne, cette qualité essentielle : d’être tous et toutes égaux dans notre unité avec l’Être absolu

    Frère André B.


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