• * 04 - Vie de saint Jacques-le-Majeur

    04

    Vie de saint Jacques-le-Majeur

    Selon la tradition, l'Espagne aurait été dévolue à Jacques-le-Majeur pour qu’il l'évangélisât. Mais sa prédication en ces terres aurait été un échec : une tradition espagnole rapporte que sur les rives du fleuve Ebre, l'apôtre, découragé, aurait pleuré. La Vierge lui serait apparue, portée par des anges, pour l'inciter à persévérer.

    Un autre lieu est lié à l'intervention de la Vierge dans ce même but : à Muxia, le sanctuaire de Nostra Señora de la Barca indique l'endroit où elle aurait débarqué pour aider l'apôtre dans sa mission.

    Après la mort de Jésus, Jacques-le-Majeur fit partie du groupe fondamental de la « Première Église de Jérusalem ». C'est pourquoi Hérode Agrippa le choisira, de même que Pierre, comme figure représentative de cette Église pour donner un châtiment exemplaire à la communauté chrétienne : il le fit décapiter par l’épée aux alentours des années 41 – 44.

    Sa mort est rapportée dans le Nouveau Testament : « Il (Hérode) fit périr par le glaive Jacques, frère de Jean » (Ac 12:2), au moment de l'arrestation de Pierre. En effet, l’apôtre saint Jacques fut torturé et décapité en l’an 42 sur l’ordre d’Hérode Agrippa I, roi de Judée. Ainsi, saint Jacques Zébédée ou saint Jacques-le-Majeur est l’un des premiers disciples à verser son sang et à mourir pour le Christ Jésus.

    La tradition prend ici le relais des Saintes Écritures. Les disciples de saint Jacques auraient alors recueilli sa dépouille pour la déposer dans une barque, qui aborda en Galice, à Padrón.

    Le corps fut enterré dans un compostum, c'est-à-dire un « cimetière » (telle est l'une des étymologies du nom de « Compostelle ») et resta ignoré jusqu'à ce qu'au début du 9ème siècle, le 25 juillet 813, une étoile ne vînt indiquer à un ermite du nom de Pelayo (Pélage) l'emplacement de la sépulture, appelé dès lors « campus stellae » ou « champ de l’étoile » ce qui aurait donné, selon une autre étymologie, plus poétique, le mot « Compostelle ».

    Alphonse II le Chaste érigea, à côté du tombeau, une église et un monastère. C'est autour de ces édifices primitifs que naquit Saint-Jacques-de-Compostelle.

    Légendes ultérieures

    Selon une légende, Jacques partit avec quelques disciples, pour l’Espagne pendant quatre années et plus particulièrement vers la cité de Gadès (l’actuelle Cadix), où le travail d’évangélisation rencontra de multiples obstacles et difficultés.

    Selon une tradition chrétienne transmise à partir des Catalogues apostoliques, textes apocryphes grecs rédigés vers le commencement du 7ème siècle et remaniés en latin dans le breviarium apostolorum (« l’abrégé » ou « bréviaire des Apôtres »), il ne réussit à convertir que neuf disciples.

    Pour Bernard Gicquel, le thème de cette prédication en Espagne serait en fait une contamination ultérieure de cette tradition avec celle du voyage espagnol d'évangélisation de saint Paul alors que les catalogues ne mentionnent jamais l'Espagne.

    Après un voyage de six mois à Rome où il fut brièvement emprisonné, il revint à Gadès. Le nombre de disciples y avait notablement augmenté à la suite d'une immigration. Jacques poursuivit son apostolat à Caesaraugusta (l’actuelle Saragosse), où il obtint des conversions massives. Il continua son évangélisation par la Galice se dirigeant vers Compostelle.

    À la suite d'une nouvelle persécution à Jérusalem, Jacques retourna vers cette ville avec sept disciples pour soutenir la communauté de croyants. C'est à cette occasion, selon « La Légende dorée », qu'il affronta et convertit le magicien Hermogène. Il fut tué « par l'épée » dans un endroit inconnu de Palestine et son exécution provoqua un soulèvement populaire.

    Selon la tradition des Catalogues Apostoliques, le lieu d'inhumation de saint Jacques fut l’Achaia Marmarica (expression grecque qu'on interprète comme la région égyptienne de Marmarique, confusion probable avec saint Jacques le Mineur dont la tradition mentionne qu'il est crucifié en Basse-Égypte) qui aurait été déformé dans la traduction latine en « arca marmorica », signifiant « tombeau de marbre ». Or, la colline dominant Compostelle où fut trouvé dans une nécropole chrétienne le prétendu tombeau de Jacques par le moine Pélage vers 810 s'appelait Arcis marmoricis.

    État de la recherche

    Selon l'état actuel de la recherche, il n'y a en dehors du Nouveau Testament aucune preuve de l'historicité de Jacques. De fait, il n'existe aucune indication à la présomption que Jacques ait effectivement séjourné dans la péninsule ibérique.

    La source la plus ancienne qui mentionne un séjour en Espagne, le Breviarium Apostolorum d'environ 600, où il est seulement affirmé qu'il avait prêché en Espagne et « à des endroits occidentaux ». Cette idée a été par la suite reprise par divers auteurs (dont Isidore de Séville, Aldhelm de Sherborne et Beatus de Liébana), mais pas développée. C'est seulement dans l'hymne « O dei verbum patris ore proditum » de la fin du 8ème siècle que Jacques est appelé saint et protecteur de l'Espagne.

    L'affirmation selon laquelle les os de Jacques ont été apportés en Espagne apparaît pour la première fois dans des documents du 9ème siècle, se référant à la découverte de la tombe présumée de l'apôtre sous le roi Alphonse II des Asturies (791-842) qui est à dater d'après 818. Cette affirmation n'est pas considérée par la recherche comme crédible, car depuis la fin de l'antiquité et pendant toute la période du royaume wisigoth dans la péninsule ibérique, qui a duré jusqu'à la période 711-719, aucune sépulture de l'apôtre en Espagne n'a jamais été mentionnée.

    Synthèse de recherches mises en page par le Frère André B.

    Source :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_Z%C3%A9b%C3%A9d%C3%A9e


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter