• * 05 - La vie de Bernard de Fontaine

    20 août 2019 : Fête de saint BernardParchemin 05

    La vie de Bernard de Fontaine

     * La vie de Bernard de Fontaine

    Naissance

    Bernard de Fontaine (± 1090 – 1153) naquit au château de Fontaines, au nord de Dijon. Si son père est un chevalier de rang modeste, sa mère, Aleth de Montbard, est d'une lignée prestigieuse, tournée tant vers la Bourgogne que vers la Champagne.

    Issu d'une famille distinguée par sa noblesse et par sa piété, il fut, dès sa naissance, consacré au Seigneur par sa mère, qui avait eu en songe le pressentiment de sa sainteté future. Une nuit de Noël, Bernard, tout jeune encore, assistait à la Messe de Noël. Il s'endormit, et, pendant son sommeil, il vit clairement sous ses yeux la scène ineffable de Bethléem, et contempla Jésus entre les bras de Marie. Il en garda un grand amour pour le Christ et pour Notre-Dame.

    Formation et influences

    Troisième de sept enfants de Tesselin et de la Bienheureuse Aleth, Bernard de Fontaine subit profondément dans son enfance l'influence de sa mère qu'il perdit à l'âge de seize ou dix-sept ans. Destiné à être clerc, il reçut une formation littéraire solide chez les chanoines séculiers de Châtillon-sur-Seine.

    A dix-neuf ans, malgré les instances de sa famille, il obéit à l'appel de Dieu, qui le voulait dans l'Ordre de Cîteaux fondé en 1098 par Robert de Molesme au sud de Dijon et où se pratiquait l'ascèse monastique la plus rude, dans un strict retour à la Règle bénédictine, loin des agitations du monde.

    Abbé de Clairvaux

    Mais il n'y entra pas seul : Il convainquit ses frères et ses proches de se « convertir » avec lui. Six de ses frères et vingt-quatre autres gentilshommes le suivirent. L'exemple de cette illustre jeunesse et l'accroissement de ferveur qui en résulta pour le couvent suscitèrent tant d'autres vocations, qu'on se vit obligé de faire de nouveaux établissements. Trois ans après, saint Etienne Harding l‘envoya fonder l’abbaye de Clairvaux dans le Val d'Absinthe, au bord de l'Aube, non loin de Troyes.

    Attaché viscéralement à sa communauté, et refusant toute autre dignité dans l'Église, Bernard resta toute sa vie abbé de Clairvaux. Pendant quinze ans, Bernard se consacre au développement de ce monastère qui devint célèbre et fut la source de cent soixante fondations, du vivant même du Saint. A sa mort, l'ordre de Cîteaux comptait 345 couvents, dont 167 dépendaient de Clairvaux même.

     * La vie de Bernard de Fontaine

    Bernard de Clairvaux prêche la croisade

    Très vite, ce contemplatif dénonça partout l’injustice, prêcha la seconde croisade et joua un rôle de prophète auprès des papes et des princes. Abbé de 700 moines, créateur de 68 monastères, il laissa une œuvre écrite considérable notamment le commentaire sur le « Cantique des cantiques », où se révélèrent son expérience mystique et sa science théologique. Ce «chantre de Marie» est, au dire de Mabillon « le dernier des Pères de l’Église et l’égal des plus grands ».

    Chaque jour, pour animer sa ferveur, il avait sur les lèvres ces mots : « Bernard, qu'es-tu venu faire ici ? » Il y répondait à chaque fois par des élans nouveaux. Il réprimait ses sens au point qu'il semblait n'être plus de la terre. Voyant, il ne regardait point, entendant, il n'écoutait point, goûtant, il ne savourait point. C'est ainsi qu'après avoir passé un an dans la chambre des novices, il ne savait si le plafond était lambrissé ou non. Côtoyant un lac, il ne s'en aperçut même pas. Un jour, il but de l'huile pour de l'eau, sans se douter de rien.

    Bernard avait laissé Nivard, le plus jeune de ses frères au château de sa famille. Plus tard, Nivard vint avec son vieux père rejoindre Bernard au monastère de Clairvaux.

    Le saint n'avait point étudié dans le monde mais l'école de l'oraison suffit à faire de lui un grand Docteur, admirable par son éloquence, par la science et la suavité de ses écrits. Il fut le conseiller des évêques, l'ami des Papes, l'oracle de son temps. Mais sa principale gloire, entre tant d'autres, semble être sa dévotion incomparable envers la Très Sainte Vierge.

    Moine réformateur

     * La vie de Bernard de Fontaine

    Saint Bernard, pourtant si engagé dans son monastère, sillonnera les routes d'Europe pour défendre l'Église et porter témoignage à la Vérité dans toute son orthodoxie. En 1129 par exemple, il participe au Concile de Troyes, convoqué par Sa Sainteté le Pape Honorius II, mais aussi, quelques années plus tard au Concile de Sens en 1140 où il fait condamner les 19 hérésies de Pierre Abélard. Il ne cessera de combattre les hérésies cathares mais aussi l'antisémitisme de son époque : « ne sommes-nous pas spirituellement des sémites ? » écrira-t-il.

    Il prêchera ensuite à Vézelay la deuxième croisade par un discours historique, le 31 mars 1146. Épuisé, il meurt le 20 août 1153 à 63 ans dans son Abbaye de Clairvaux, laissant derrière lui plus de 500 abbayes cisterciennes ! Il sera par la suite canonisé le 18 juin 1174 par Alexandre III, et déclaré Docteur de l'Église par Pie VIII en 1830.

     * La vie de Bernard de Fontaine

    Bernard de Fontaine est un moine français, réformateur de la vie religieuse au 12ème siècle. Directeur de conscience et important promoteur de l'ordre cistercien, il rechercha par amour du Christ la mortification la plus dure. Bernard fit preuve, toute sa vie durant, d'une activité inlassable pour instruire ses moines de Clairvaux, pour émouvoir et entraîner les foules, pour allier son ordre avec la papauté et pour élaborer une idéologie militante que son ordre et toute l'église catholique mettront en œuvre.

    Il fut aussi un conservateur qui réagit contre les mutations de son époque (la « renaissance du 12ème siècle »), marquée par une profonde transformation de l'économie, de la société et du pouvoir politique.

    Il joua un rôle déterminant dans la transposition de la croisade en guerre sainte contre les Cathares. Il fut canonisé en 1174 et devint ainsi saint Bernard de Clairvaux. Il a été déclaré docteur de l'Église en 1830 par le Pape Pie VIII.

    Bernard de Clairvaux

    En 1115, Étienne Harding a envoyé le jeune homme à la tête d'un groupe de moines pour fonder une nouvelle maison cistercienne dans la vallée de Langres. La fondation appelée « claire vallée » devint ensuite « Clairvaux ». Bernard a été élu abbé de cette nouvelle abbaye.

     * La vie de Bernard de Fontaine

    L’abbaye de Clairvaux

    Les débuts de Clairvaux furent difficiles : la discipline imposée par Bernard était très sévère. Bernard poursuivit ses études sur l'Écriture Sainte et sur les Pères de l'Église. Il avait une prédilection presque exclusive pour le Cantique de Salomon et pour saint Augustin.

    En 1128, Bernard participa au concile de Troyes, convoqué par Honorius II et présidé par Matthieu d'Albano, légat du pape. Bernard fut nommé secrétaire du concile, mais en même temps il était contesté par une partie du clergé.

    C'est lors de ce concile que Bernard fit reconnaître les statuts de la milice du Temple, les Templiers, dont il rédigea lui-même les statuts.

    Conclusion

    Mort il y a un peu plus de 850 ans, Bernard de Clairvaux (1091 – 1153) est de ces personnages à ce point complexes qu'ils en deviennent paralysants. Y compris pour les historiens. Issu d'une famille de l'aristocratie, premier abbé de Clairvaux, il est, d'abord, la figure de proue du prodigieux essor des cisterciens, ces « moines blancs » qui ont rénové en profondeur – et durablement – la vie religieuse de l'Occident médiéval.

    Encore fallait-il jauger le poids réel d'un génie aux facettes innombrables en le replaçant au cœur d'un siècle lui aussi complexe qui aura connu un schisme dévastateur et des mutations qui touchent à tous les aspects de la vie de l'Orient et de l'Occident. Celui qui s'est dit « la chimère de son siècle » a initié une croisade et théorisé la « guerre sainte », a mis la main à tout ce qui a pu agiter la vie religieuse, politique, intellectuelle ou artistique d'un moment de l'Histoire entre tous fécond.

    Moine engagé aux foucades redoutées des papes comme des princes, brutal dès lors qu'il s'engage – pas toujours à bon escient, l' « affaire Abélard » en est une illustration caricaturale – Bernard de Fontaine devenu Bernard de Clairvaux est aussi un prêcheur formidable, un écrivain de haute volée, un ascète exigeant et un mystique parmi les plus inspirés.

    Un demi-siècle et plus de savantes recherches bernardines intenses ont permis d'évaluer la personnalité la plus charismatique et la plus controversée du premier 12ème siècle, tout comme l'exacte nature des impulsions d'un homme tout entier féodal qui, souvent hors du cloître, a pesé sur son temps davantage que quiconque.

    L'impact de celui qui est devenu saint Bernard dans cette première moitié du douzième siècle en occident fut si considérable qu'il paraît inconcevable, pour ce siècle, de ne pas étudier cette grande figure au même titre, par exemple, que les souverains qui lui furent contemporains. La personnalité de Bernard de Fontaine devenu abbé, séduit peu : son intransigeance, son absence de doute en toutes choses, les perfidies dont il usa sans honte et sans mesure pour faire triompher ses convictions qu'il croyait justes sans doute, ternissent l'image de l'abbé de Clairvaux et le rendent, au final, avec notre regard contemporain, bien peu sympathique.

    L'importance du personnage avec l'influence prépondérante qu'il eut sur son temps en bien des domaines, l'autorité morale sur l'occident dont il jouit, supérieure bien souvent à celle du souverain pontife lui-même, ne sont plus à démontrer..

     * La vie de Bernard de Fontaine

    Saint Bernard n'a pas fondé l'ordre cistercien, mais il a fait son succès. Pendant les deux derniers tiers du 12ème siècle, à travers l'Europe entière, va s'édifier le grand bâtiment, le vaste chantier issu de Cîteaux. Et saint Bernard en est bien le patron, le maître d'ouvrage dont la parole a gouverné, comme le reste, l'art. Parce que cet art est inséparable d'une morale, qu'il incarnait.

    Mais si la parole de saint Bernard eut cette force de persuasion, si la congrégation qu'il animait put édifier ce qui voulait être la représentation visible d'une éthique et si cet édifice exerça tant d'influence sur la culture européenne, c'est que le siècle attendait cette parole, cette exigence morale, de rigueur, de renoncement et de dépassement. Car si la manière cistercienne de construire fut suscitée par l'enseignement de saint Bernard, elle le fut aussi par tout l'élan du 12ème siècle.

    En devenant moine, Bernard souhaitait mener une vie recluse. De rencontre en rencontre, il s’est trouvé en relation avec les hommes les plus en vue de l’époque et devint un personnage influent. Sa vie monastique a fréquemment été interrompue. On venait de plus en plus le consulter pour les affaires de l’Eglise. Mystique et contemplatif, saint Bernard fut tout au long de sa vie arraché à la solitude de Clairvaux pour arbitrer des affaires royales, épiscopales, papales et internationales, à caractère religieux ou non...

    Frère André B. Grand Chancelier Prieural

    Lien vers le parchemin suivant : Bernard de Clairvaux, Templier ?


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