• * 09 - La décapitation de Jean Baptiste

    09 - Un Frère Chevalier de la Commanderie de Saint-Léger présente :

    La mort de Jean Baptiste, par décapitation ou décollation

    Le symbolisme de la tête – Le symbolisme de la décapitation de Jean Baptiste

    La mort de Jean Baptiste

    Jean Baptiste avait à peine 20 ans lorsqu’il avait reproché publiquement à Hérode Antipas, alors gouverneur de Judée, son mariage avec Hérodiade, la femme de son demi-frère, Hérode Boëthos.

    La colère d'Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et de Pérée, s'est abattue sur Jean.

    Selon l’Évangéliste Marc (VI:14-29), Hérode, excédé, a fait arrêter Jean et jeter en prison. Sa femme Hérodiade aurait voulu faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégea, car il le connaissait « pour un homme juste et saint » et « l'écoutait avec plaisir » (Marc 4, 14-29).

    L'Évangile selon Marc décrit une fête donnée pour l'anniversaire de la fille d'Hérodiade – que la tradition a assimilé à Salomé, bien qu'elle ne soit pas citée dans le texte – qui danse tant, que le gouverneur et tous ses convives sont subjugués, et il lui dit : « Demande-moi ce que tu voudras… Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume ». Salomé demanda pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode, fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à Salomé qui l'offrit à sa mère Hérodiade.

     * 09 - Symbolisme de la décapitation de Jean Baptiste  * 09 - Symbolisme de la décapitation de Jean Baptiste  * 09 - Symbolisme de la décapitation de Jean Baptiste 

    Ce récit est isolé et présente les traits d'une légende populaire. Il est inconnu de l'historien Flavius Josèphe qui, de son côté, dit simplement que Jean fut exécuté à Machéronte après y avoir été incarcéré. Hérode Antipas craignait que ce prophète n'utilise l'emprise qu'il avait sur la population pour la pousser à la révolte.

    Outre cette crainte d'Hérode Antipas, Jean Baptiste a probablement été victime de sa prédication qui entendait substituer l'immersion baptismale aux sacrifices, relativisant de la sorte l’importance du rôle des élites sacerdotales et celui du Temple, comme il est possible aussi que son jugement des mœurs d'Hérode ait contribué également à sceller son sort, entre l’an 28 et l’an 33 de notre ère.

    Concernant la mort de Jean Baptiste, les Évangiles, d’une part, et les écrits de Flavius Joseph, d’autre part, sont deux sources inconciliables. Plusieurs dates sont citées dans différentes autres sources également, et il n'est pas possible de dire laquelle des dates est à privilégier.

    Quand la nouvelle de la mort de Jean Baptiste fut annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par Sa science divine, Il manifesta une profonde douleur.

    Après avoir enterré le corps sans tête, ses disciples vinrent trouver Jésus et lui dirent tout ce qui était arrivé (Matthieu 14:3-12). La mort de Jean est apparemment survenue juste avant la troisième Pâque du ministère de Jésus.

    Ce crime n’est pas resté impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, a perdu sa couronne et a péri misérablement. La fin d’Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Il est à remarquer que la plupart de ceux qui ont joué un rôle odieux, dans l’Évangile, ont subi dès cette vie le châtiment de leur impiété et de leurs crimes.

    Saint Jean Baptiste est reconnu prophète par toutes les religions du Livre. Cet homme, d'une spiritualité très profonde, dérangeait les puissants.

    Il est vraiment apparu comme le chaînon reliant l'Ancien et le Nouveau Testament. Et par lui, l'ascétisme préchrétien est devenu un idéal de perfectionnement spirituel et une nouvelle religion.

    Y a-t-il un rapprochement à effectuer entre le Baphomet et Jean Baptiste ?

      * 09 - Symbolisme de la décapitation de Jean Baptiste             * 09 - Symbolisme de la décapitation de Jean Baptiste

    Le Baphomet et Jean Baptiste

    Certaines personnes ont considéré que le Baphomet pouvait être la représentation du chef (c’est-à-dire la tête) de saint Jean Baptiste après sa décollation : cela peut très bien se concevoir dans l’esprit johannite des Templiers.

    Un rapprochement peut en effet être fait entre une tête coupée barbue et saint Jean Baptiste.

    Saint Jean Baptiste serait-il le Baphomet sous la forme d’une tête barbue et chevelue ? Cette tête qui, suivant les dires des uns et des autres, était en bois argenté et doré, en or, en argent, en cuivre ou encore peinte sur un morceau de bois.

    La tête de Jean Baptiste était en tout cas considérée comme une très importante relique durant tout le Moyen Age et la renaissance.

    Si Jean le Baptiste que nous fêtons au solstice d’été est représenté en Soleil glorieux qui s’élève au plus haut des cieux, il n’y a pas lieu de s’étonner : il annonce et symbolise le Christ solaire en ascension. Tout comme Jean l’Évangéliste qui, à l’autre extrémité du cycle solaire annonce la Lumière qui va luire dans les Ténèbres.

    Symbole radieux que celui de la tête de saint Jean le Baptiste qui rejoint celui des deux cavaliers sur un même cheval !

    Jean Baptiste qui annonce la venue du Christ est aussi, selon Jean l’Évangéliste, « la voix du Verbe, témoin de la Vraie Lumière » (Jean, 1,8 ; 5,35). Alors le mot Baphomet peut être interprété par l’hébreu : « La Vérité par la bouche ».

    Le lien supposé entre le Baphomet et la tête de saint Jean Baptiste nous amène évidemment à prendre en considération le symbolisme d’une tête.

    Symbolisme de la tête

    L’homme vient au monde, normalement, par la tête et plus précisément par le crâne. Le symbolisme de la tête se retrouve à toutes les époques et sous toutes les latitudes. Il est extrêmement riche puisqu’il englobe celui de quatre organes des sens, celui du visage et de la face, et celui des facultés humaines et suprahumaines. La tête donc, qu’elle soit présentée avec ou sans corps, révèle une multitude d’informations et de significations ayant trait au personnage à qui elle appartient.

    De nombreuses expressions donnent une idée de la somme des significations portées par la tête, avant même d’avoir abordé la question de sa place dans le langage spirituel et symbolique, et en particulier celui de la création du monde.

    Osiris, le dieu sans tête des Égyptiens, a le soleil pour tête ! Rien que cet exemple nous permet de dire que la tête est souvent en relation avec le soleil, et que l’auréole des saints, dans le christianisme, en est une figuration notoire.

    Saint Bernard, notre protecteur spirituel, affirme que dans le Signe de croix, la tête est dévolue au Père, à Dieu le Père.

     * 09 - Symbolisme de la décapitation de Jean Baptiste

    De manière générale, la tête, intermédiaire entre le monde terrestre et le monde céleste, est considérée comme la partie la plus divine du corps humain. Elle est capable, en effet, de contacter la conscience spirituelle, seule référence immédiate et incontestable, pour tout homme, de la justesse de ses attitudes et comportements.

    La tête est le chef du corps, et le cou est un pont entre les deux. Elle est une unité bien qu’elle soit multiple dans ses organes et ses fonctions. Et dans le gouvernement du corps, elle peut se conduire aussi bien en tyran qu’en maître éclairé. Son symbolisme recouvre donc tous ces aspects.

    Figure de la force et de la valeur, la tête représente toujours l’autorité, celle qui a trait au pouvoir dans le monde temporel, ou celle qui relève de l’état sacerdotal du point de vue spirituel. En tant que siège de l’autorité supérieure, c’est principalement la tête qui reçoit l’onction dans les rites sacramentels et initiatiques, et les autres transmissions manuelles de l’influence spirituelle, comme la collée, le soufflet ou le contact de l’épée.

    Le crâne, dans ses divers états et fonctions, montre un autre aspect des significations de la tête. En effet, il est l’habitacle du cerveau, et celui-ci est à considérer à la fois comme poste de commandes des fonctions du corps, comme récepteur et gérant des informations du monde extérieur, et comme relai entre la terre et l’au-delà.

    On peut considérer que le crâne est un symbole clef de la connaissance ésotérique dans la tradition initiatique de la Chevalerie templière.

     * 09 - Symbolisme de la décapitation de Jean Baptiste

    L’Église catholique a institué la fête de la Décollation de saint Jean Baptiste pour que le chef du Précurseur soit regardé comme un phare par les chrétiens. Les Templiers ont bien pu partager le même point de vue et, de plus, donner les traits d’une tête de Jean Baptiste barbu et plutôt terrifiant à leur précieux Baphomet.

    Jacques le Majeur fut également décapité. Et nous pourrions encore évoquer la décapitation de saint Paul pour avoir, lui aussi, enseigné le message de Jésus.

    Décollations, décapitations m’amènent tout logiquement à évoquer à présent le symbolisme de la tête coupée.

     * 09 - Symbolisme de la décapitation de Jean Baptiste

    Symbolisme de la tête coupée

    La tête semble avoir été de tous temps et sous toutes les latitudes un objet privilégié de sacrifice, et la multitude des cultes rendus aux têtes coupées en témoigne. Lorsqu’elle était offerte à un dieu, elle était censée en obtenir les bonnes grâces.

    La tête coupée, lorsqu’elle est présentée sur un plateau, comme celle de Jean Baptiste, exhorte à l’écoute exclusive de la conscience universelle en soi.

     * 09 - Symbolisme de la décapitation de Jean Baptiste

    Du point de vue initiatique, le sacrifice rituel de la décapitation sépare pour rassembler, désintègre pour reconstituer, et dissout pour coaguler. Comme le pratique l’alchimie, il faut couper la tête du Corbeau de « l’œuvre au noir » pour accéder à « l’œuvre au blanc ».

    Pour les Templiers, héritiers de la tradition de l’initiation guerrière et chevalière, l’ultime épreuve se présentait comme un combat et une décapitation. Ce qui porte à croire que leur Baphomet était la tête coupée qui constituait le rite essentiel de l’initiation templière, et non une quelconque idole.

    A ce sujet, il convient de se rappeler que, de nos jours encore, le Chevalier reçoit la collée – coup porté à la nuque – qui figure sa décollation et symbolise l’engagement à changer de tête pour changer d’entendement.

    De plus, moines autant ou plus que soldats, les Templiers devaient passer aussi par l’initiation sacerdotale où ils rencontraient une autre tête coupée, la Tête Morte – le Caput Mortuum du Corbeau de l’alchimie – à laquelle la figure du Baphomet peut être aisément assimilée.

    Un Frère Chevalier de la Commanderie de St-Léger


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter