• * 10 - L'humilité, la meilleure manière...

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    2020 08 04 A l'occasion de la fête de saint Jean-Marie Vianney, dit "Le Curé d'Ars"...

    Pourquoi l’humilité est-elle la meilleure manière d’aimer Dieu ?

    L’humilité est interprétée souvent comme une faiblesse. Pourtant, c’est en elle qu’on trouve le fondement de toute vie spirituelle. Parce qu’elle relie directement à Dieu, l’humilité est le meilleur moyen de L’aimer. Sans elle, on ne peut pas être saint. Le curé d’Ars, le plus humble des curés fêté ce 4 août, l’a très bien compris.

    * L'humilité, la meilleure manière d'aimer Dieu

    Jean-Marie Vianney, dit "Le Curé d'Ars"

    C’est le point le plus commun que l’on relève chez tous les saints : leur humilité qui les transforme en témoin presque transparents de Dieu. D’ailleurs, ils sont nombreux à l’avoir affirmé : l’humilité est le fondement de toute croissance spirituelle. Si on n’est pas humble, on ne peut pas être saint. C’est aussi simple que cela. Alors qu’on devine qu’on doit être humble, il n’est pas toujours facile de cultiver cette vertu au quotidien et de réussir à vaincre pas à pas son amour-propre.

    Trois voies pour cultiver l’humilité

    Un géant de la sainteté et le plus humble des curés dont il est le patron, saint Jean-Marie Vianney, celui qu’on connaît sous le nom du curé d’Ars, a cultivé l’humilité toute sa vie par trois voies : laisser toute la place à Dieu – ne vivre qu’en Lui, avec Lui et pour Lui ; évangéliser par ses homélies truffées d’images saisissantes ; et enfin montrer par sa vie de prière qu’un homme seul, s’il choisit vraiment Dieu, même isolé dans le plus humble des lieux, peut inverser le cours des choses et changer la face du monde.

    Ce curé de campagne que nous fêtons le 4 août a eu cette intuition dès le départ : pour aller vers Dieu et apprendre à L’aimer, il faut choisir la porte basse de l’humilité et de la foi totale. Il disait : « C’est comme une balance, plus on s’abaisse d’un côté, plus on est élevé de l’autre ». Ou encore : « C’est comme la chaîne du chapelet. Au chapelet il y a une chaîne qui relie les grains. L’humilité est à la vertu ce qu’est la chaîne au chapelet. Retirez la chaîne et tous les grains se dispersent. Retirez l’humilité et toutes les vertus se dispersent ».

    « L’homme est un pauvre qui a besoin de tout demander à Dieu ».

    « L’homme est un pauvre qui a besoin de tout demander à Dieu. » Cette phrase du curé d’Ars montre à quel point saint Jean-Marie Vianney était conscient de sa pauvreté et de sa faiblesse. Il était également conscient de la grandeur de sa vocation de prêtre. L’Eucharistie était au cœur de son sacerdoce et de sa vie quotidienne. Excellent et inlassable maître spirituel et confesseur, il passait alors, comme le décrit le pape Benoît XVI, « d’un même mouvement intérieur, de l’autel au confessionnal » en cherchant par tous les moyens, par la prédication et par le conseil à « faire redécouvrir à ses paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique ».

    « L’humilité est la “clé” qui ouvre le dialogue avec Dieu et la “porte ouverte” pour discerner sans découragement nos peurs, tristesses, colères… ».

    Pour lui, l’humilité était une façon de reconnaître que Dieu est premier en tout. Bien sûr, on ne devient pas humble par une simple décision de changer sa vie. Le Christ ne nous a pas enseigné l’humilité comme une morale car c’est Lui le modèle de la vertu d’humilité. Voilà pourquoi l’humilité est la « clé » qui ouvre le dialogue avec Dieu et la « porte ouverte » pour discerner sans découragement nos peurs, colères et tristesses. Être humble consiste à voir ses talents en acceptant de les mettre au service des autres. Comme l’expliquait Jésus : « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. » (Lc 17, 10).

    Il ne s’agit pas de se considérer en-dessous de tout, mais d’être vigilant à ne pas se laisser embarquer dans l’illusion d’être mieux que les autres. Pour le curé d’Ars, être humble c’est chercher à avancer dans la vérité et aimer la vérité plus que soi.

    Mesurant ce que l’on sait et ce que l’on ignore, chacun peut alors fonctionner avec les autres sans crainte et sans soumission, tout en ayant conscience de l’apport que nous pouvons offrir. Pour saint Jean-Marie Vianney, toute vertu se forme dans notre âme grâce à une prière fréquente. Par conséquent, si on désire vraiment être humble, il est essentiel de prier chaque jour pour obtenir cette grâce. Comme l’enseigne le curé d’Ars :

    « Chaque jour, nous devrions demander à Dieu de tout notre cœur la vertu de l’humilité et la grâce de comprendre que nous ne sommes rien par nous-mêmes, et que notre bien-être corporel et spirituel vient de Lui seul. »

    Marzena Devoud - ALETEIA - Spirituelité - Le  03 août 2020

    Comment la véritable humilité conduit à plus de confiance en soi.

    L’humilité est une vertu délicate car nous pensons souvent qu’elle signifie avoir une vision négative de soi-même. Pourtant, une personne humble est étonnamment plus courageuse et plus sûre d’elle, car sa force ne réside pas en elle-même. Dans son « Introduction à la vie dévote », saint François de Sales propose un éclairage lumineux sur ce qu’est la véritable humilité

    Nous imaginons souvent que la personne vraiment humble est celle qui se cache au fond de la pièce en espérant que personne ne la remarque. Mais cette vision est bien loin de la vérité ! En effet, la personne la plus humble à avoir marché sur cette terre est Jésus. Loin de se dérober de ses responsabilités, il s’est distingué dans la foule et a mené une audacieuse mission d’évangélisation. En même temps, il s’est aussi agenouillé pour laver les pieds de ses disciples, même lorsque ceux-ci résistaient ouvertement à ses actions. L’humilité de Jésus est une chose à laquelle nous ne pensons pas souvent.

    * L'humilité, la meilleure manière d'aimer Dieu

    Vitrail de saint François de Sales à Combloux

    Saint François de Sales réfléchit sur cette forme d’humilité dans son Introduction à la vie dévote. Il invite le lecteur à réfléchir sur les nombreux dons que Dieu nous a faits et sur la façon dont la véritable humilité consiste à les utiliser à bon escient pour la gloire de Dieu.

    Il y a des personnes qui n’osent ou ne veulent pas penser aux grâces dont Dieu les a dotées, de peur de devenir complaisantes et vaniteuses ; mais elles ont tout à fait tort… rien ne tend autant à nous humilier devant la Miséricorde de Dieu que la multitude de Ses dons pour nous ; tout comme rien ne tend autant à nous humilier devant Sa Justice que la multitude de nos méfaits.

    L’humilité reconnaît l’action de Dieu dans nos vies et la façon dont il est en contrôle. Nous sommes ses instruments et s’il veut que nous nous tenions devant une salle pleine pour proclamer l’Évangile, nous ne devons pas laisser notre orgueil se mettre en travers de son chemin. Dans ces cas-là, nous devons laisser Dieu agir à travers nous, tout comme Dieu a agi à travers Moïse. Moïse pensait qu’il n’était pas si grand que cela et qu’il ne pouvait pas accomplir la volonté de Dieu. Cependant, Dieu lui a prouvé qu’il avait tort, et après que Moïse a lâché son orgueil, il a été capable de mener une nation entière à la Terre promise. Saint François de Sales poursuit son exhortation en résumant cette vérité spirituelle.

    Nous rencontrons des gens qui nous disent qu’ils laissent la prière mentale à ceux qui sont plus parfaits, ne se sentant pas dignes de la faire ; qu’ils n’osent pas communiquer fréquemment, parce qu’ils ne se sentent pas capables de le faire ; qu’ils craignent de jeter le discrédit sur la religion s’ils la professent, par leur faiblesse et leur fragilité ; tandis que d’autres refusent d’utiliser leurs talents au service de Dieu et de leur prochain, parce que, par conséquent, ils connaissent leur faiblesse, et ont peur de devenir fiers s’ils font quelque chose de bien, de peur qu’en aidant les autres ils ne se détruisent eux-mêmes. Mais tout cela est irréel, et pas seulement une fausse humilité, mais une vicieuse humilité, qui condamne tacitement et secrètement les dons de Dieu, et fait prétexte à la bassesse tout en exaltant réellement l’amour de soi, l’autosuffisance, l’indolence et les mauvais esprits.

    Une fois que nous aurons reconnu la puissance de Dieu en nous et que nous nous fierons entièrement à Dieu pour tout ce que nous faisons, notre courage grandira et notre confiance en nous s’élèvera.

    L’homme fier qui a confiance en lui peut ne rien entreprendre, mais l’homme humble est d’autant plus courageux qu’il connaît son propre désarroi, et son courage augmente proportionnellement à la mauvaise opinion qu’il a de lui-même, car toute sa confiance est en Dieu, qui se réjouit de montrer sa puissance dans notre faiblesse, sa miséricorde dans notre misère.

    Une grande liberté s’ouvre à nous lorsque nous reconnaissons nos propres faiblesses et que nous comprenons les dons que Dieu nous a accordés. Nous savons que tout bien que nous faisons est dû à Dieu seul et que nous sommes de simples instruments entre ses mains. Notre confiance en nous est finalement mieux comprise comme la « confiance en Dieu », qui nous rend humble devant le Créateur de ce monde.

    Philip Kosloski - ALETEIA - Spiritualité - Le  26 avril 2020

    Sources

    https://fr.aleteia.org/2020/08/03/pourquoi-lhumilite-est-elle-la-meilleure-maniere-daimer-dieu/

    https://fr.aleteia.org/2020/04/26/comment-la-veritable-humilite-conduit-a-plus-de-confiance-en-soi/

    Publication suggérée par notre Frère Chapelain

    Mise en page par le Frère André, G.C.P.


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