• * 11 Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Parchemin 10

    200722 – Liturgie du 22 juillet 2020 – Fête de Marie-Madeleine

    Sainte Marie-Madeleine

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Introduction

    Depuis vingt siècles, l’étonnante figure de Marie-Madeleine subjugue l’Occident. Peut-on savoir qui elle était vraiment, quelle fut sa vie ? Pour y répondre remontons aux sources : les évangiles. Là est l’essentiel de son portrait.

    Extrait du site conçu par le sanctuaire de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume

    Méditation préliminaire

    Seigneur notre Dieu, c’est à Marie-Madeleine que ton fils bien-aimé a confié la première annonce de la joie pascale ; accorde-nous, à sa prière et à son exemple, la grâce d’annoncer le Christ ressuscité et de Le contempler un jour dans ta gloire, Lui qui règne avec toi.

    Extrait du Magnificat – Suggestion de notre Frère Chapelain

    La sainte de ce jour

    Délivrée par Jésus de l’emprise de « sept démons », elle se décida à le suivre. Fidèle jusqu’au bout, elle fut présente lors de la crucifixion et le premier témoin de la Résurrection au matin de Pâques. Les Pères de l’Église l’appellent «l’apôtre des apôtres». C'est à Vézelay, dans la Basilique Sainte-Marie-Madeleine, que sont conservées ses reliques. La Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, achevée en 1532 est le plus important édifice religieux de style gothique bâti en Provence.

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Extrait de « Prions en Église » et de « Wikipédia »

    Mémoire ou fête ?

    Le 22 juillet du calendrier liturgique était jusqu’alors l’occasion de célébrer la mémoire (dite obligatoire) de Marie-Madeleine : désormais ce sera une célébration d’un rang plus important, puisqu’il s’agira d’une fête. Ce changement prend effet dès l’été 2016. La décision, voulue par le Pape François, est annoncée dans un décret de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements. Cette décision se situe dans le contexte ecclésial actuel qui impose une réflexion plus approfondie sur la dignité de la femme, la nouvelle évangélisation et la grandeur du mystère de la miséricorde divine.

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Marie de Magdala tient un rôle particulier dans les Saintes Écritures : elle est la première à rencontrer le Christ ressuscité. Elle est la première à lui rendre témoignage devant les Apôtres. Ce rôle a été souligné par saint Jean Paul II dans sa lettre « Mulieris dignitatem ».

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Lorsque Jésus lui dit : « Ne me touche pas [le bien connu "Noli me tangere"], car je ne suis pas encore monté vers le Père », c’est à toute l’Église que cette invitation s’adresse, pour qu’elle entre dans une expérience de foi capable de dépasser toute appropriation matérialiste et toute compréhension humaine du mystère divin.

    Ces mots ont une portée ecclésiale et constituent une leçon pour les disciples de Jésus afin qu’ils ne cherchent pas les certitudes humaines ou les titres mondains, mais la foi dans le Christ vivant et ressuscité.

    Voilà pourquoi la célébration liturgique de cette femme aura désormais le même caractère festif réservé à la célébration des apôtres dans le calendrier romain afin qu’elle soit un modèle pour toute femme dans l’Église.

    Extrait de « Liturgie et sacrements »Site édité par le Service National de la Pastorale Liturgique et SacramentelleConférence des évêques de France

    Pourquoi l'Église fête-t-elle Marie-Madeleine ?

    Par décision du pape François, sainte Marie-Madeleine, est désormais fêtée par l'Église entière le 22 juillet. Une manière de mettre à l'honneur « l'apôtre des apôtres » et les femmes disciples de Jésus.

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Première témoin du tombeau vide au matin de Pâques, première à annoncer la résurrection du Christ aux apôtres, sainte Marie-Madeleine a eu un rôle pionnier dans l'Église.

    C'est ce qui a motivé le Vatican dans sa décision de faire une fête de ce qui était jusqu’ici dans le calendrier liturgique romain une mémoire obligatoire. Dans les célébrations liturgiques, la fête est un degré moins élevé qu’une solennité mais plus important que la mémoire d’un saint, laquelle peut être obligatoire ou facultative.

    Le préfet de la Congrégation du culte divin et de la discipline des sacrements, le cardinal Robert Sarah, a signé le 3 juin 2016 le décret qui élève au rang de fête cette célébration. La date est fixée au 22 juillet, jour déjà prévu pour la mémoire de cette «disciple du Seigneur».

    Dans un texte publié dans « l’Osservatore Romano » en langue française du 16 juin 2016, Mgr Arthur Roche, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, explique les motivations de cette décision. En voici les principaux extraits.

    La décision s’inscrit dans le contexte ecclésial actuel, qui demande de réfléchir plus profondément sur la dignité de la femme, sur la nouvelle évangélisation et sur la grandeur du mystère de la miséricorde divine. [...] 

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Sainte Marie-Madeleine est un exemple d’évangélisatrice vraie et authentique, c’est-à-dire une évangéliste qui annonce le joyeux message central de Pâques (Cf. Collecte du 22 juillet et nouvelle préface). [...]

    Le Saint-Père François a pris cette décision précisément dans le contexte du Jubilé de la miséricorde pour signifier l’importance de cette femme qui a démontré un grand amour pour le Christ et fut par lui tellement aimé [...].

    Ce qu'on sait avec certitude de Marie-Madeleine

    Il est certain que la tradition chrétienne en Occident, surtout après saint Grégoire le Grand, identifie dans la même personne Marie de Magdala, la femme qui a versé le parfum dans la maison de Simon le pharisien, et la sœur de Lazare et de Marthe. [...]

    Il est certain que Marie-Madeleine a fait partie du groupe des disciples de Jésus. Elle l’a suivi jusqu’au pied de la croix et, dans le jardin où se trouvait le sépulcre, elle fut le premier testis divinae misericordiae, « témoin de la miséricorde divine » (Grégoire le Grand, XL Hom. In Evangelia, lib. II, Hom. 25, 10).  [...]

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Marie-Madeleine, des larmes d'amour

    L’Évangile de Jean raconte que Marie-Madeleine pleurait, parce qu’elle n’avait pas trouvé le corps du Seigneur (Cf. 20, 11). Et Jésus a eu de la miséricorde envers elle en se faisant reconnaître comme le Maître et en transformant ses larmes en joie pascale. [...]

    On a tout dit de Marie-Madeleine. Était-elle la sœur de Lazare ? Ou cette femme de Magdala dont Jésus « chassa sept démons » ? Ou bien peut-être cette pécheresse qui pleura aux pieds de Jésus un jour, chez Simon le Pharisien ? La voilà encore au pied de la Croix lorsque Jésus meurt comme un maudit !

    Au lendemain de sa mort, elle est de ceux qui courent dès l’aube au tombeau. Elle est en pleurs, larmes de tristesse, larmes de qui aime totalement. Se retournant, elle voit Jésus, mais le prend pour le jardinier. Il dit alors son nom : « Marie ! ». La parole de Jésus fait d’elle la toute première apôtre de la résurrection. Il l’envoie vers ses frères pour annoncer la vie plus forte que la mort, le signe de la traversée qui désormais sera la marque de tout disciple : le signe de Pâques.

    Père Jacques Nieuviarts, assomptionniste - Juin 2012

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Premier témoin de la résurrection

    Je désire mettre en évidence deux idées relatives aux textes bibliques et liturgiques de cette nouvelle fête, qui peuvent nous aider à mieux comprendre l’importance pour aujourd’hui d’une telle sainte femme.

    D’un côté, elle a l’honneur d’être « la prima testis » de la Résurrection du Seigneur (Hymnus, ad laudes matutinas), la première à voir le sépulcre vide et la première à écouter la vérité de sa résurrection. Le Christ a une considération et miséricorde particulières pour Marie-Madeleine, qui manifeste son amour envers lui, en le cherchant dans le jardin avec angoisse et souffrance, avec des « lacrimas humilitatis », comme le dit saint Anselme. [...]

    C’est justement dans le jardin de la résurrection que le Seigneur dit à Marie-Madeleine : « Noli me tangere ». C’est une invitation adressée non seulement à Marie, mais aussi à toute l’Église, pour entrer dans une expérience de foi qui dépasse toute appropriation matérialiste et toute compréhension humaine du mystère divin.

    Elle a une portée ecclésiale et c’est une bonne leçon pour chaque disciple de Jésus : ne pas rechercher des sécurités humaines et des titres mondains, mais la foi dans le Christ vivant et ressuscité ! Justement parce qu’elle a été témoin oculaire du Christ ressuscité, Marie-Madeleine a été aussi, d’un autre côté, la première à en donner le témoignage devant les apôtres.

    Elle a accompli la mission que lui a donné le Ressuscité : « Va trouver mes frères pour leur dire… ». Marie-Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! ». « Et elle raconta ce qu’il lui avait dit » (Jn 20, 17-18). De cette manière elle devient, comme on l’a déjà noté, évangéliste, c’est-à-dire messagère qui annonce la bonne nouvelle de la résurrection du Seigneur   [...].

    Elle est le témoin du Christ Ressuscité et elle annonce le message de la résurrection du Seigneur, comme les autres apôtres. C’est pourquoi il est juste que la célébration liturgique de cette femme ait le même degré de fête que celui qui est donné à la célébration des apôtres dans le calendrier romain général et que soit mise en évidence la mission de cette femme, qui est un exemple et un modèle pour toute femme dans l’Église.

    Gilles Donada, avec Sébastien Maillard de La Croix et la Documentation catholique

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Marie-Madeleine est « témoin de l'essentiel ».

    Dans les Évangiles, elle est présente au moment de la mort et de la résurrection de Jésus.

    Une figure qui fascine

    Apôtre, prêcheuse, pécheresse repentie, ascète, mystique… On a tout dit de Marie-Madeleine, visage ou personnage qui, depuis longtemps, fascine ou fait rêver. Parce qu'elle est une belle figure de femme. Parce qu'elle est pécheresse repentie. Parce que les Évangiles la montrent proche de Jésus. Mais pourquoi donc cette proximité, qui en a fait gamberger plus d'un, surtout après la lecture de quelques apocryphes un peu croustillants. Mais qu'en est-il vraiment ?

    Délivrée de sept démons !

    Marie-Madeleine est souvent nommée dans les Évangiles. Et il serait intéressant de voir quels textes reviennent à la mémoire quand on parle d'elle et que l'on fait d'elle le portrait contrasté évoqué plus haut. Parmi ces textes figurerait sûrement celui, un peu énigmatique, de Luc : « Jésus, dit-il, passait à travers villes et villages, proclamant la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l'accompagnaient, ainsi que des femmes qu'il avait délivrées d'esprits mauvais et guéries de leurs maladies : Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons), Jeanne, femme de Kouza, l'intendant d'Hérode, Suzanne, et beaucoup d'autres, qui les aidaient de leurs ressources » (Luc 8, 1-3).

    Une cohorte de femmes suit Jésus, montrant sa liberté de relation, dans une société qui supportait peu une telle proximité. D'autant que si l'une ou l'autre de ces femmes appartient à la bonne ou à la haute société, plusieurs portent encore la trace de la misère ou de la détresse qui les a marquées. C'est le cas de Marie-Madeleine, libérée de sept démons !

    Pécheresse publique ?

    Bien sûr il faut se souvenir qu'au temps de Jésus, la maladie, la fièvre, la possession diabolique, étaient autant d'aspects, comme le péché, de la rupture avec le monde de Dieu. On ne parlerait plus ainsi aujourd'hui. Aussi demeurons-nous avec nos questions sur ce que pouvaient signifier ces sept démons. Le rapprochement dès lors avec la femme pécheresse qui intervient chez Simon le pharisien, dans le même Évangile de Luc (Luc 7, 36-38), est tentant. Jésus est à table chez Simon le pharisien. Entre une femme, qui se jette aux pieds de Jésus et pleure, puis essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, avant de verser sur eux un flacon de parfum rare. Chacun se rengorge en sa dignité, et murmure au scandale.

    Cette femme n'est pas nommée et demeure ainsi – pour toujours – anonyme. Mais il était tentant d'y voir Marie-Madeleine, qui devient dès lors la prostituée que beaucoup imaginent. Et ses sept démons sont identifiés ! Mais tout repose sur l'imagination. Car nulle part cela n'est dit !

    Femme aux mille visages

    Peu à peu, d'autres figures de femmes demeurées, elles aussi, anonymes dans les Évangiles, et que rien n'autorise véritablement à identifier, rejoignent et enrichissent le portrait de Marie-Madeleine. On rapproche ainsi la pécheresse qui versa du parfum sur les pieds de Jésus chez Simon le pharisien, de celle qui en versa sur la tête de Jésus chez Simon le lépreux, et dont nous parle Marc, soulignant l'exception de ce geste, qui préfigure la mort de Jésus, faisant sur lui un geste qui ne sera pas fait alors, précise Marc. D'ailleurs la mort ne pourra le retenir (Marc 14).

    Jean parle d'un même geste à Béthanie. Il s'agit alors de Marie, sœur de Lazare (Jean 12, 2-3). Serait-ce la même ? Et un même geste suffit-il à les identifier toutes en une ? L'analyse sur ces textes, en effet, ne permet pas d'en dire entièrement l'histoire, ni le chemin qu'emprunta la transmission de la mémoire initiale. S'agissait-il d'un même geste ou de plusieurs ? D'une ou plusieurs Marie ?

    La liberté de Jésus dans ses paroles, et sa proximité de tous, la proximité qu'il eut également à l'égard de plusieurs femmes qui le suivaient – verbe qui désigne le disciple – la considération qu'il leur porta, le geste qui libéra Marie-Madeleine de sept démons, cela explique peut-être l'attachement qu'elle ou plusieurs, purent avoir envers lui.

    Père Jacques Nieuviarts, bibliste

    Marie-Madeleine, l'amante de Jésus ?

    Les évangiles apocryphes (= d'origine cachée) ont amplifié considérablement l’image de Marie-Madeleine, en particulier avec la découverte, en 1945, des manuscrits de la communauté gnostique de Nag Hammadi, dans la vallée du Nil, et la mise au jour des évangiles de Philippe, de Thomas et de Marie… Madeleine. Plus tardifs que les Évangiles dits canoniques – ceux que nous connaissons – ils évoquent la proximité de Marie-Madeleine à l'égard de Jésus et la tendresse particulière de Jésus pour elle.

    L'évangile de Philippe va même plus loin, et en a bouleversé plus d'un : « Le Seigneur, dit-il, aimait Marie plus que les disciples et il l'embrassait souvent sur la bouche… Et Pierre dit : Sœur, nous savons que le Seigneur t'a aimée différemment des autres femmes. Dis-nous les paroles qu'il t’a dites, dont tu te souviens et dont nous n'avons pas connaissance… […] Est-il possible que le Seigneur se soit entretenu avec une femme sur des secrets que nous nous ignorons ? […] L'a-t-il vraiment choisie et préférée à nous ? ».

    L'évangile de Thomas nous emmène plus loin dans l'énigme : Jésus dit : « Voici que je vais la guider afin de la faire mâle, pour qu'elle devienne elle aussi, un esprit vivant semblable à vous mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le royaume des cieux ».

    La marque gnostique

    Ces textes portent fortement la marque « gnostique » : homme et femme n'entretiennent pas les relations que l'on imaginerait, où il est question de secrets et de connaissance initiatique, où aimer, c'est peut-être introduire dans le secret plus qu'aimer d'amour ou d'affection. Le baiser de Jésus à Marie-Madeleine, dès lors, est-il de nature érotique ou initiatique ? On peut en douter. Et l'on est dans un autre portrait de Marie-Madeleine. Tout autre même. Du côté d'un salut par la Connaissance, loin du ressuscité que Marie-Madeleine rencontre avec émotion dans le jardin, au matin de Pâques.

    Sainte Marie-Madeleine

    Qui est donc Marie-Madeleine, si proche de Jésus et en même temps si mystérieuse ? Est-elle la pécheresse, prostituée, qui a traversé l'histoire, ou la mystique exemplaire dont se sont emparés poètes et peintres avec une fascination étonnante ? Originaire du village de Magdala, au bord du lac de Tibériade, comme son nom l'indique, elle a fait dans les Évangiles, puis dans les imaginations, un parcours étonnant. La légende la fait aller jusqu'à la Sainte-Baume en Provence, qui garde avec vénération son souvenir, sans percer entièrement son mystère. Les témoignages des Évangiles, en tout cas, sont beaucoup trop insistants pour que l'on dise qu'elle n'a jamais existé. Et le réel résistera toujours un peu au rêve.

    Père Jacques Nieuviarts, assomptionniste, bibliste

    Pour approfondir vos connaissances,

    ne manquez pas de consulter notre dossier consacré à

    Sainte Marie-Madeleine (22/07)

     

    Analyse de la liturgie du 22 juillet 2020

    Introduction

    Le 22 juillet, la liturgie propose des textes bibliques qui décrivent la personnalité de Marie-Madeleine, avec, en particulier, un extrait du Cantique des cantiques.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

    Antienne d’ouverture

    À Marie-Madeleine, Jésus ressuscité a confié ce message : « Va trouver mes frères, et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». (Jn 20, 17)

    Prière sur les offrandes

    Accepte, Seigneur, les offrandes que nous te présentons en fêtant sainte Marie-Madeleine, puisque ton Fils voulut bien accepter son dévouement et son amour.

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    1ère lecture : « J’ai trouvé celui que mon âme désire ».

    Lecture du Cantique des Cantiques (3, 1-4a)

    Paroles de la bien-aimée. Sur mon lit, la nuit, j’ai cherché celui que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé.

    Oui, je me lèverai, je tournerai dans la ville, par les rues et les places : je chercherai celui que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé.

    Ils m’ont trouvée, les gardes, eux qui tournent dans la ville : « Celui que mon âme désire, l’auriez-vous vu ? ».

    À peine les avais-je dépassés, j’ai trouvé celui que mon âme désire : je l’ai saisi et ne le lâcherai pas.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Commentaire 1 :

    Selon des exégètes juifs, le Cantique est un poème exprimant l’amour de l’Éternel pour Israël, qui « y découvraient une esquisse allégorique de l’histoire d’Israël depuis l’exode hors d'Égypte jusqu’à l’arrivé du Messie. C’est en raison de ces prétendues allusions à l’exode que le Cantique est lu dans la synagogue au huitième jour de la fête du pain sans levain ».

    Selon une exégèse chrétienne, le texte est une allégorie de la relation d'amour qu'entretiennent le Christ et son Église (ou entre le Christ et l'âme humaine), relation qui est de nombreuses fois célébrée ou illustrée dans le Nouveau Testament, principalement dans les écrits de Paul, mais aussi dans certaines paraboles de Jésus lui-même selon les Évangiles. Cependant, cette interprétation allégorique est fragilisée par les images érotiques qui émaillent le texte. De plus, la relation d'amour entre Jésus et son Église n'est jamais décrite d'une telle manière : bien que, de manière assez surprenante, le terme grec utilisé par les Septante pour dire l'Amour dans le Cantique soit l'agapè, il apparaît que cet agapè est plus proche de l'éros platonicien que de l'amour chrétien traditionnel (paulinien). Enfin, quand bien même le Nouveau Testament rapproche l'image de la bien-aimée et du bien-aimé de celle du Christ et de l'Église, jamais les auteurs du Nouveau Testament ne prennent le Cantique des Cantiques comme modèle. A cet égard, l'exégète Xavier Léon-Dufour note toutefois que la quête aimante de Jésus par Marie de Magdala en Jean 20, 11-16 renvoie au Cantique des Cantiques 3,1-4. En Jean 20, 16, Marie dit à Jésus «Rabbouni», traduit par « maître » dans l'Évangile mais qui est en réalité un diminutif de « Rabbi » (« mon maître »), ce qui pourrait constituer une nuance d'affection ou de familiarité.

    Commentaire extrait de Wikipédia

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Psaume : 62 (63)

    R / : Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu !

    Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ;
    après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau. R /
    Je t’ai contemplé au sanctuaire, j’ai vu ta force et ta gloire.
    Ton amour vaut mieux que la vie : tu seras la louange de mes lèvres ! R /
    Toute ma vie, je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom.
    Comme par un festin, je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta louange. R /
    Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l’ombre de tes ailes.
    Mon âme s’attache à toi, ta main droite me soutient. R /

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Commentaire 2 :

    « Mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi... » Tout ce psaume est écrit à la première personne du singulier. Mais, comme toujours dans les psaumes, ce singulier est collectif : c'est le peuple d'Israël tout entier qui peut dire « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aube » ...

    Et quand il dit « dès l'aube », il veut dire depuis l'aube des temps, car depuis toujours, le peuple d'Israël est en quête de son Dieu. « Mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau ». En Israël, ces expressions sont très réalistes : la terre désertique, assoiffée, qui n'attend que la pluie pour revivre, c'est une expérience habituelle, très suggestive.

    Depuis l'aube de son histoire, Israël a soif de son Dieu, une soif d'autant plus grande qu'il a expérimenté la présence, l'intimité proposée par Dieu. Il va jusqu'à dire « Mon âme s'attache à toi », ce qui est une expression très forte : littéralement il faudrait traduire : « mon âme adhère à toi, mon âme est suspendue... accrochée à toi, elle se presse contre toi ».

    Pour exprimer son expérience de relation à Dieu, le peuple élu se compare à un lévite : les lévites, (c'est-à-dire les membres de la tribu de Lévi) étaient par naissance consacrés au service du Temple de Jérusalem et ils y passaient le plus clair de leur temps. Il faut donc lire ce psaume en décodant les images : Israël est comme un lévite. Nous avons déjà eu des occasions de le voir, les psaumes sont toujours des prières collectives, mais ils se présentent comme le cri d'un individu isolé : c'est une mise en scène qu'on appelle le revêtement du psaume. Il faut alors lire : Israël est comme l'individu qu'on met en scène (ici un lévite).

    On ne s'étonne pas, par conséquent, de rencontrer dans ce psaume de multiples allusions très concrètes à la vie quotidienne d'un lévite dans le temple de Jérusalem. Je les reprends :

    • « Je t'ai contemplé au sanctuaire » : seuls les lévites avaient accès à la partie sainte du Temple...
    • « Toute ma vie, je vais te bénir » : effectivement toute la vie du lévite était consacrée à la louange de Dieu...
    • « Lever les mains en invoquant ton nom » : là nous voyons le lévite en prière, les mains levées...
    • « Comme par un festin je serai rassasié » : certains sacrifices étaient suivis d'un repas de communion pour tous les assistants, et d'autre part, vous savez que les lévites recevaient pour leur nourriture une part de la viande des sacrifices ...
    • Enfin l'allusion la plus flagrante c'est « je crie de joie à l'ombre de tes ailes » : voilà une expression qu'on ne peut comprendre que si on connaît les secrets de l'intérieur du Temple : là, dans le lieu le plus sacré, le « Saint des Saints », se trouvait l'Arche d'Alliance. Pour nous, il n'est pas très facile de nous représenter l'Arche d'Alliance : quand nous disons Arche aujourd'hui, nous risquons de penser à une œuvre architecturale imposante : les Parisiens penseraient peut-être à ce qu'ils appellent la Grande Arche de la Défense... Pour Israël, c'est tout autre chose !

    Il s'agit de ce qu'ils ont de plus sacré : un petit coffret de bois précieux, recouvert d'or, qui abritait les tables de la Loi. Sur ce coffret, veillaient deux énormes statues de chérubins. Les « Chérubins » n'ont pas été inventés par Israël : le mot vient de Mésopotamie. C'étaient des êtres célestes, à corps de lion, et face d'homme, et surtout des ailes immenses. En Mésopotamie, ils étaient honorés comme des divinités...

    En Israël au contraire, on prend bien soin de montrer qu'ils ne sont que des créatures : ils sont représentés comme des protecteurs de l'Arche, mais leurs ailes déployées sont considérées comme le marchepied du trône de Dieu.

    Ici, le lévite en prière dans le Temple, à l'ombre des ailes des chérubins se sent enveloppé de la tendresse de son Dieu depuis l'aube jusqu'à la nuit.

    En réalité, ce lévite, c'est Israël tout entier qui, depuis l'aube de son histoire et jusqu'à la fin des temps, s'émerveille de l'intimité que Dieu lui propose : et donc, à un deuxième niveau, c'est l'expérience du peuple qui affleure dans ce psaume : par exemple « mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau » est certainement une allusion au séjour dans le désert après la sortie d'Égypte et à l'expérience terrible de la soif à Massa et Meriba (Ex 17).

    « Je t'ai contemplé au sanctuaire » est une allusion aux manifestations de Dieu au Sinaï, le lieu sacré où le peuple a contemplé son Dieu qui lui offrait l'Alliance... « J'ai vu ta force et ta gloire » : dans la mémoire d'Israël, cela évoque les prodiges de Dieu pendant l'Exode pour libérer son peuple de l'esclavage en Égypte.

    Toutes ces évocations d'une vie d'Alliance, d'intimité sans ombre sont peut-être la preuve que ce psaume a été écrit dans une période moins lumineuse ! A un moment où il faut s'accrocher aux souvenirs du passé pour garder l'espérance. Car tout n'est pas si rose : la preuve, les derniers versets (que nous n'avons pas lus aujourd'hui), disent fortement, violemment même, l'attente de la disparition du mal sur la terre... Ce qui prouve bien que les croyants sont affrontés à la souffrance. Israël attend la pleine réalisation des promesses de Dieu, les cieux nouveaux, la terre nouvelle où il n'y aura plus ni larmes ni deuil.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Épître :

    Lecture de la seconde épître de saint Paul aux Corinthiens (2 Co 5, 14-17)

    L’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux.

    Désormais nous ne connaissons plus personne à la manière humaine : si nous avons compris le Christ à la manière humaine, maintenant nous ne le comprenons plus ainsi. Si donc quelqu’un est en Jésus-Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Commentaire 3 :

    Paul poursuit son raisonnement en se « découvrant » un peu plus devant ses fidèles de Corinthe qui, pourtant, le connaissent bien. Il leur redit à nouveau le secret de sa vie, le « centrage » de sa vie qui est son amour du Christ, un Christ « mort pour tous ». Nous sommes tous « passés par la mort », nous le sommes « dans le Christ », le texte original grec est plus concis : « en Christ », dit-il.

    Il faut se rappeler le cœur de l'enseignement et de la foi de Paul. Le Christ est le Nouvel Adam, l'Homme Nouveau. Il succède à l'Ancien Adam, au Vieil Homme qui veut se suffire à lui-même, tout seul, sans Dieu ou malgré Dieu ou contre Dieu. C'est le sens du péché depuis les origines de l'humanité. C'est le sens du second récit de création dans le livre de la Genèse. Le Christ offre à l'humanité un autre centrage, un autre repère, une autre possibilité d'épanouissement, car il est, Lui, l'Homme. Le Christ récapitule tout en lui, regroupe tout, contient tout, assume tout, porte tout à son sommet… Difficile de trouver les mots justes pour dire la parole de Paul sur l'homme-Adam et sur l'Homme-Jésus. D'un côté, l'homme-Adam avec toutes ses fragilités, ses limites, dont la mort, et l'Homme-Jésus qui dans sa mort et sa résurrection a fait sauter toutes les limites.

    Alors, Paul est plein de joie, l'amour du Christ le saisit, car dans sa mort et sa résurrection se trouve la source d'une vie non centrée sur elle-même mais sur le Christ. Le Christ est la seule référence solide, le seul horizon de vie, le seul guide, le seul modèle. « Désormais » dit-il, notre regard prend une nouvelle dimension. Paul l'exprime ainsi : « Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle ». Paul oppose un « monde ancien » à un « monde nouveau ».

    Où en-suis-je ? Un pied dans ces deux mondes, probablement. Comment suis-je « en Christ », membre du Christ ? Comment suis-je, concrètement, en route vers le Christ ? Questions bien générales… Mais si je confie ces questions à l'Esprit-Saint, il saura me donner des indications. Et puis, pourquoi ne prierais-je pas saint Paul lui-même ? J'ai, certainement, des actions de grâce à dire au Seigneur pour mes moments bien clairement en Christ… J'ai des pardons à demander pour d'autres moments de vieille humanité en moi

    Commentaire de Paul C. – Paroisse Colomiers – 19 juin 2015

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Évangile : « Femme, pourquoi pleures-tu ? ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 20, 1.11-18)

    Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin. C’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau.

    Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? ».

    Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé ». Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? ».

    Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre ». Jésus lui dit alors : « Marie ! ».

    S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître.

    Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ».

    Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Commentaire 4 a : « Marie Madeleine est venue et a dit aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur ».

    Aujourd'hui nous célébrons avec joie sainte Marie-Madeleine. Nous nous réjouissons et nous en tirons profit pour notre foi car son parcours pourrait très bien être le nôtre. La Madeleine venait de loin (Cf. Lc 7,36-50) et elle est allée très loin… En effet, le matin de la Résurrection, Marie a cherché Jésus, elle a trouvé Jésus ressuscité et elle est parvenue au Père de Jésus, le « Notre Père ». Ce matin-là, Jésus-Christ lui a fait découvrir ce qu'il y a de plus grand dans notre foi : qu'elle était elle aussi une enfant de Dieu.

    Dans l'itinéraire de Marie-Madeleine, nous découvrons quelques aspects importants de la foi. En premier lieu, nous admirons son courage. La foi, même si c'est un don de Dieu, requiert du courage de la part du croyant. Pour nous, ce qui est naturel c'est de tendre vers ce qui est visible, vers ce que nous pouvons saisir avec la main. Comme Dieu est essentiellement invisible, la foi « est toujours une sorte de rupture risquée et un saut car elle implique l'audace de voir ce qui est vraiment réel dans ce qui ne se voit pas » (Benoît XVI). En voyant le Christ ressuscité, Marie « voit » aussi le Père, le Seigneur.

    D'un autre côté, « on arrive à faire le saut de la foi grâce à ce que la Bible appelle la conversion ou le repentir : il n'y a que celui qui change qui la reçoit » (Pape Benoît). N'est-ce pas le premier pas qu'a fait Marie ? N'est-ce pas aussi un pas que nous devons refaire dans nos vies ?

    Il y a eu beaucoup d'amour dans la conversion de la Madeleine : elle n'a pas économisé les parfums pour son Amour. L'amour! Voilà un autre « véhicule » de la foi car nous n'écoutons pas, nous n'entendons pas, nous ne croyons pas quelqu'un si nous ne l'aimons pas. Dans l'Évangile de saint Jean, il apparaît clairement que « croire c'est écouter et, en même temps, voir (…) ». Ce matin-là, Marie-Madeleine prend des risques pour son Amour, elle écoute son Amour (il lui suffit d'entendre « Marie » pour le reconnaître) et connaître le Père. Le matin de Pâques (…) lorsque Marie-Madeleine voit Jésus, on lui demande de le contempler dans son chemin vers le Père, jusqu'à la pleine confession : « J'ai vu le Seigneur » (Jn 20,18) (Pape François).

    Commentaires de l’Abbé Antoni CAROL i Hostench

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Commentaire 4b :

    Aujourd'hui, nous célébrons la fête de sainte Marie-Madeleine. Il est propre à la jeunesse de s'émouvoir follement pour un film, au point de s'identifier personnellement avec le protagoniste. Nous, les chrétiens, devrions être jeunes à jamais en ce sens devant la vie de Jésus de Nazareth et savoir nous identifier avec cette grande femme de laquelle parle l'Évangile, Marie-Madeleine. Elle suivit les chemins de Jésus, écouta sa Parole. Le Christ sut correspondre et lui concéda le privilège historique d'être la première à qui fut communiqué le fait de la Résurrection.

    L'Évangéliste dit d'abord qu’elle ne le reconnut pas, sinon qu'elle le confondit avec un paysan des lieux. Mais lorsque le Seigneur l’appela par son nom « Marie », peut-être pour sa façon si spéciale de le prononcer, alors cette sainte femme ne douta pas un instant : « Elle se tourne vers lui et lui dit « Rabbouni ! », ce qui veut dire « Maître » dans la langue des Juifs » (Jn 20,16). Après sa rencontre avec Jésus, elle fut la première à courir pour l'annoncer aux autres disciples : « Marie-Madeleine s'en va donc annoncer aux disciples : ‘’J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit’’. » (Jn 20,18).

    Le chrétien qui, dans son plan de vie quotidien, prend soin de sa relation avec le Christ, dans l'eucharistie, fait un moment de prière contemplative et cultive la lecture assidue de l'Évangile de Jésus, aura aussi le privilège d'écouter l'appel personnel du Seigneur. C'est le même Christ qui nous appelle personnellement par notre nom et qui nous encourage à suivre le chemin ferme de la sainteté.

    « La prière est la conversation et le dialogue avec Dieu : contemplation pour ceux qui se distraient, sécurité des choses attendues, égalité de condition et d'honneur avec les anges, progrès et augmentation des biens, correction des péchés, remède des maux, fruit des biens présents, garantie des biens futurs » (Saint Grégoire de Nice).

    Disons-le au Seigneur :

    • Jésus, que mon amitié avec toi soit si forte et si profonde que, comme Marie-Madeleine, je sois capable de te reconnaître dans ma vie.

    Commentaires de l’Abbé Albert Sols i Lúcia - (Barcelona, Espagne)

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Homélie :

    1. Au lendemain de la grande épreuve de la Croix, Marie-Madeleine continue à chercher Jésus. Nous sommes devant son expérience de la mort et de la résurrection de Jésus. Elle est triste, elle pleure. Lorsqu’elle arrive au tombeau, sa tristesse se transforme au cauchemar car le corps de Jésus n’y est plus. Sa douleur est accentuée par l’ignorance du lieu où se trouve Jésus, il fait encore sombre, la pierre a été enlevée, et le tombeau est vide. Marie-Madeleine se penche vers l’intérieur et elle aperçoit deux anges, mais ce n’est pas Jésus ! Marie-Madeleine est le modèle de la persévérance dans notre vie spirituelle. Dans son cheminement, elle nous donne de contempler la recherche du Dieu vivant. Elle avait essayé de combler son cœur de toutes sortes de manières, et s’était trompée de chemin. Quand elle rencontre Jésus, Il lui révèle le véritable Amour. C’est ce que cherchait son cœur, et qu’elle n’avait pas encore trouvé.

    2. Jésus vient lui-même sans se faire reconnaître. Elle ne le reconnaît pas, mais Jésus l’a nommée : « Marie ! » À cet instant, la joie, le bonheur, la paix refluent dans son cœur et dans son corps. Elle veut le saisir. Elle n’aura à garder que sa joie intérieure, une joie immense qui la comble et l’illumine : « J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’Il m’a dit ! ». Avec les yeux et les oreilles de la foi, son cœur peut bondir de joie. Marie-Madeleine s’est attachée à Jésus de tout son être. Jésus est passé par la Croix, elle y est passée avec lui. Il était devenu sa vie et sa vie a été crucifiée. Elle devient, après Marie, la Mère de Jésus, le modèle de ceux qui cherchent Dieu. « Entraîne-moi, nous courrons », dit le Cantique des cantiques. Dieu veut être le tout de notre vie. Il faudra progressivement que toutes les médiations s’effacent pour que nous nous trouvions face à face avec le Dieu vivant.

    3. Alors se réveille l’ardeur du cœur de Marie-Madeleine, plus encore qu’elle était au premier jour. Après être passée par des nuits d’orages, par toutes sortes d’épreuves, elle est réveillée. Jésus est réaliste, il ne nous laisse pas seuls pour combattre le malin, le monde et notre propre égoïsme. Marie Madeleine est réveillée dans son immense amour. Elle a trouvé Celui que son cœur aime. Elle ne le lâchera plus, il est devenu plus intime à elle-même qu’elle n’est intime à elle-même. Il rejoint l’origine de sa vie, l’origine même de son bonheur. Elle en est devenue sa messagère. Mystère de notre humanité que Jésus a épousée. Cette humanité tissée dans le sein de Marie, qui a pris place au sein même de la Trinité sainte où le Verbe de Dieu a assumé toute chair humaine. Jésus entraîne notre humanité vers le Père. Nous sommes en chemin, nous demandons aujourd’hui la persévérance. Mystérieusement, dans l’humanité tissée dans le sein de Marie, Jésus est Dieu, « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière ». Créateur du ciel et de la terre, et Il est notre Dieu, le Dieu d’amour, le Dieu qui nous sauve.

    Père Gilbert Adam

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Prières : Intercède et supplie sans cesse pour nous, auprès de Jésus, ô bienheureuse Marie-Madeleine.

    1. Seigneur notre Dieu, c’est à Marie-Madeleine que ton Fils bien-aimé a confié la première annonce de la joie pascale. Accorde-nous, à sa prière et à son exemple, la grâce d’annoncer le Christ ressuscité et de le contempler un jour dans ta gloire. Amen.

    Prions en Église

    2. Ô Père très clément, répands largement sur nous tes dons, afin qu’à l’intercession de la bienheureuse Marie-Madeleine, qui en aimant notre Seigneur Jésus-Christ par-dessus tout, a obtenu le pardon de ses péchés, nous obtenions nous aussi de ta miséricorde l’éternelle béatitude. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

    Mgr Jean-Pierre Ravotti – Site-Catholique.fr

    3. Demandons la grâce de cheminer vers Dieu, d’entrer dans le Mystère de la Résurrection de Jésus.

    Père Gilbert Adam

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    Conclusion : Marie-Madeleine fut-elle initiée ?

    Une des idées les plus communes de la gnose consiste à dire que l’annonce des Évangiles telle qu’elle figure dans les écritures canoniques, n’est qu’une adaptation grossière de la vérité destinée au peuple. Par derrière se cache un enseignement secret, plus sophistiqué et plus véridique, réservé à l’usage des initiés, ceux-là seuls qui ont accès à la connaissance des mystères sacrés.

    Un tel intérêt de la gnose pour Marie-Madeleine s’explique de la façon suivante : Le principe de la gnose est de doubler la doctrine officielle de l’Église par une doctrine ésotérique, cette dernière étant supposée provenir du Christ lui-même et avoir été transmise d’initié à initié. Qui donc est mieux placé que Marie-Madeleine, qui « s’étant assise au pied du Seigneur, écoutait sa parole » (Lc 10, 39), pour avoir bénéficié de révélations particulières pour être le vecteur privilégié de ces doctrines occultes ?

    Si Marie-Madeleine fut une grande initiée, de par les contacts privilégiés qu’elle eut avec le Christ, rien ne permet de croire que ce fut à une autre doctrine que celle des apôtres et encore moins à un enseignement valorisant la transgression des normes communes. S’il y a un secret de Marie, il se trouve tout entier dans les Écritures !

    Devant le tombeau vide de Jésus, Marie-Madeleine reçoit la première la plus haute connaissance jamais transmise. Jésus est vraiment ressuscité. Il a vaincu la haine et la mort. Il est vivant pour toujours. Mort pour les péchés, il est ressuscité pour donner la Vie éternelle en abondance. Voilà le secret que Marie-Madeleine annonce haut et fort.

    * 11 - Sainte Marie Madeleine (22 07 2020)

    MéditationExtraite du site « Sainte-Baume ».

    Pour ne pas garder pour soi ce trésor inestimable que le Christ donne à Marie-Madeleine, Jésus l’envoie auprès de ses apôtres. Certains pères de l’Église appellent Marie-Madeleine la « nouvelle Ève », à l’instar de la Vierge Marie mais de façon toute différente : ayant accueilli en premier l’annonce de la Résurrection, et l’ayant transmise à la communauté chrétienne, elle se trouve être la « mère des vivants » (ce que signifie le nom Ève), car c’est d’elle que nous recevons la vie nouvelle qui vient de la Résurrection du Christ. Comment ne pas éprouver une immense gratitude pour elle ? Et quelle joie de voir dans ce privilège la marque de prédilection de Dieu pour les pécheurs qui se convertissent ! 

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Moine-Chevalier de Notre-Dame – L’Esprit-Saint

    Références :

    https://www.mariemadeleine.fr/

    https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/evangile/2020-07-22

    https://liturgie.catholique.fr/accueil/annee-liturgique/les-fetes-et-les-saints/293976-fete-de-sainte-marie-madeleine-22-juillet/

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie-Madeleine/Marie-Madeleine-et-son-enigme

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie-Madeleine/Marie-Madeleine-l-amante-de-Jesus

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie-Madeleine/Marie-Madeleine-des-larmes-d-amour

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie-Madeleine/Pourquoi-l-Eglise-fete-Marie-Madeleine

    https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/evangile/2020-07-22

    https://www.mariemadeleine.fr/prieres-2/liturgie-litanies/

    http://evangeli.net/evangile/jour/V_23

    http://thierry.jallas.over-blog.com/article-commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-c-12e-dimanche-du-temps-ordinaire-23-juin-20-118545664.html

    http://choralecsfa.canalblog.com/archives/2016/07/22/34109506.html

    https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/messe/2020-07-22

    http://site-catholique.fr/index.php?post/Priere-a-Sainte-Marie-Madeleine-de-Mgr-Jean-Pierre-Ravotti

    http://choralecsfa.canalblog.com/archives/2016/07/22/34109506.html

    https://www.mariemadeleine.fr/portrait/une-initiee/

    https://www.saintebaume.org/sainte-marie-madeleine/

    Magnificat du mercredi 22 juillet 2020 page 302


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