• * 13 - Évocation de saint Jean le Baptiste

    13 - Synthèse du séminaire du 15 juin 2018 par notre Frère Commandeur :

    Évocation de saint Jean Baptiste

    Excellences, Dignes Chevaliers, Nobles Dames du Temple,

    mes bien aimés Frères et Sœurs Novices,

    Selon la coutume, vers le 21 juin, l’ordre du jour des Travaux de notre Chapitre prévoit une évocation de Jean dit « le Précurseur » ou « le Baptiste », antique tradition qui, par son symbolisme, doit inciter les Chevaliers de l’Ordre du Temple à la réflexion.

    Au moment où le Soleil atteint son apogée, la lumière spirituelle trouve la perfection de sa forme concrète et porte en elle toutes les potentialités d’une moisson abondante. Cette concrétisation de la lumière spirituelle est symbolisée par Jean Baptiste, Précurseur de la lumière rédemptrice ou du Christ solaire et qui témoigne de la Lumière qui est.

     * 09 - Évocation de saint Jean le Baptiste

    Jean Baptiste

    Jean Baptiste, fils de Zacharie et d'Elisabeth, tu étais le cousin de Jésus. Tu menas une vie de jeûne et de pénitence dans le désert pour te préparer à ta mission de précurseur du Christ. À trente ans, tu parus sur les rives du Jourdain, prêchant un baptême de repentir pour la rémission des péchés, et en annonçant l'arrivée du royaume de Dieu aux gens qui venaient t’écouter.

     * 09 - Évocation de saint Jean le Baptiste

    En toute humilité, Jean Baptiste, tu étais vêtu de peaux de chameau et d’une ceinture de cuir, te nourrissant de sauterelles et de miel sauvage. Les juifs accouraient pour t’écouter. Mais tu te défendais d’être le Messie qu’ils attendaient : tu leur disais qu’un autre allait venir et que tu n’étais pas digne de dénouer ses sandales. Toi, tu les baptisais dans l’eau, mais lui, il les baptiserait dans l’esprit ».

    Un jour, Jésus était venu à ta rencontre et t‘avait demandé de le baptiser. Au moment de ce baptême décrit dans les Évangiles, tu reconnus Jésus comme le Messie lorsque l'Esprit descendit sur lui sous la forme d'une colombe, représentant la Paix et l'Esprit nouveau du Christ. Tu le nommas « Agneau de Dieu ».

     * 09 - Évocation de saint Jean le Baptiste

    Jean Baptiste, tu es donc l’Initiateur, celui qui, grâce à l’épreuve de l’eau, prépare le chemin vers la réalisation de la Beauté, de la Force et de la Sagesse.

    Les Évangélistes te considèrent comme le dernier des Prophètes de l'Ancien Testament. Et, simultanément, te voilà le Précurseur, c'est-à-dire celui qui annonce directement la venue du Messie et qui le précède.

    Les principaux éléments de ta biographie nous sont rapportés par les Évangiles apocryphes et notamment le Protévangile de Jacques. Nous y apprenons que six mois avant la naissance de Jésus, Elisabeth, cousine de Marie, mit au monde un fils, toi, qu’elle prénomma Jean.

    Peu de choses ont été dites ou écrites à propos de la période qui avait précédé tes activités de baptiseur dans le Jourdain. On pense généralement que tu étais l'un de ces anachorètes prêchant dans le désert et annonçant la venue prochaine du Messie attendu par Israël. Pierre et André, les futurs apôtres de Jésus, figuraient parmi tes disciples.

    Contrairement à la plupart des saints promus par l’Eglise catholique, ta fête, Jean Baptiste, correspond à ta naissance et non à ta mort. Jean Baptiste, avec le Christ et Marie, Notre-Dame, tu es le seul saint dont on célèbre la nativité ! Car c'est habituellement la date de mort d'un saint, sa « naissance à la vie nouvelle », qui est retenue pour sa fête.

    En dépit de l'honneur qui t’était fait, Jean Baptiste, tu tins à marquer ton admiration et ta confiance à Jésus en lui disant ces mots restés célèbres : « Je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale ».

    Jean Baptiste, avant tout tu as été le prophète contemporain du Christ. Ton message formulé dans le désert fut d'abord de demander au peuple d'Israël de se préparer à la venue du Messie que tu annonçais de manière imminente. A la suite de ce message, de nombreux juifs sont venus se faire baptiser par toi dans les eaux du Jourdain.

    C’est le jour de la Noël, que nous fêtons la naissance de Jésus. Noël est aussi la fête de la naissance du soleil nouveau. Le soleil du solstice d'été, étant à son apogée, ne peut que décroître. C'est pourquoi toi, Jean Baptiste, tu as dit : « Il faut que je décroisse pour qu'il croisse ». Autrement dit, il faut que la lumière extérieure qui nous inonde aujourd'hui cède la place au soleil intérieur du solstice d'hiver.

    Jean Baptiste, tu as été reconnu prophète par toutes les religions du Livre. D'une spiritualité très profonde, tu dérangeais les puissants. Tu connus une fin tragique. Ayant critiqué les mœurs du roi Hérode qui avait épousé Hérodiade, la femme de son frère, tu fus emprisonné, puis décapité.

     * 09 - Évocation de saint Jean le Baptiste

    Réflexions

    Mes bien-aimés Frères et Sœurs,

    La Saint-Jean d’été et la Saint-Jean d’hiver comptent pour être les plus belles fêtes de l’année pour nous, Chevaliers de l’Ordre du Temple. Je vous invite à partager quelques réflexions.

     * 09 - Évocation de saint Jean le Baptiste

    Au solstice d’été, la lumière est manifeste, c’est l’apothéose de la clarté. Nous avons tous peu ou prou en mémoire les feux de la Saint-Jean, le 24 juin. Pourtant, au milieu de la joie exubérante de ceux qui se fient aux apparences, ceux qui savent ne peuvent s’empêcher d’avoir un pincement au cœur car ils ont conscience de ce que, malgré la température extérieure plus élevée et l’éclat des jours, du moins quand il ne pleut pas, la marche inexorable vers les longues nuits d’hiver est amorcée.

    Le solstice d’été est dédié à Jean le Baptiste essentiellement pour deux raisons : c’est, d’une part, le point culminant et terminal de l’Ancienne Loi, qui voit poindre, selon les mots du Christ, son accomplissement.

    Or, à la fin du mois de juin, la lumière est à son maximum. En second lieu, le Baptiste a désigné le Christ au monde en disant  « Il faut qu’il croisse et moi, que je diminue ». Dès le solstice d’été, la lumière va diminuer, jusqu’à celui d’hiver.

    Si le solstice d’été est le moment de la lumière manifestée, extérieure en somme, celui d’hiver est la fête d’une lumière plus subtile, que seule peut révéler une connaissance intérieure.

    Lumière des yeux ou lumière du cœur, clarté visible ou invisible, deux modes de relation au monde sont ainsi illustrés et, à l’image du cycle qui les rend explicites, révélés comme complémentaires. C’est ce que l’on appelle la connaissance ésotérique, qui se définit par rapport à la connaissance exotérique. Elle oppose le monde des sens à celui de l’intériorité et les révèle comme complémentaires. Aussi, s’il peut être indiqué par les sens, c’est intérieurement que le grand mystère du cosmos parle véritablement à l’homme en quête d’éveil.

    Alors, la dédicace à celui qui est venu annoncer le triomphe du Logos incarné n’est plus une énigme, mais revêt la clarté de l’évidence. « L’heure vient, et c’est maintenant, où les adorateurs de mon Père l’adoreront en esprit et en vérité ».

    Mais ce triomphe est avant tout celui, infiniment subtil, de l’intériorité, au-delà et même malgré le monde des évidences ou de l’apparence : « La Lumière luit dans les Ténèbres mais les Ténèbres ne peuvent L’atteindre ».

    La Lumière spirituelle, issue du Logos, prend naissance au nord, au plus noir de la nuit comme au plus froid de l’année. Elle n’est perceptible qu’au sein du silence intérieur de qui a su faire un instant taire ses bavardages devant l’ineffable.

    L'influence de Jean le Baptiste a été manifeste dans de nombreuses sectes judéo-gnostiques. Après la découverte des manuscrits de Qumrân, la personnalité de Jean a pris de l'importance en fonction de sa signification historique. Et il apparaît vraiment comme le chaînon reliant l'Ancien et le Nouveau Testament et par lui, l'ascétisme pré-chrétien est devenu un idéal de perfectionnement spirituel et une nouvelle religion.

    Ainsi le christianisme, dès le début de sa constitution en tant qu'église, a élevé Jean le Baptiste au plus haut de sa hiérarchie céleste. Encore aujourd'hui, la célébration du solstice d'été, jour de la Nativité de Jean le Baptiste, est honorée par plusieurs courants ésotériques qui, aspirant à marcher sur les traces de leur saint patron, pratiquent une purification morale et un retour à la spiritualité.

    Puisse cet essentiel, discret comme un mot d’amour, mais résonnant, à l’échelle du cosmos, jusqu’aux confins de l’univers, illuminer pour chacun d’entre vous l’année qui s’ouvre.

    Fraternellement à vous tous,

    Frère André B.

    E.M.O. - Grand Chancelier Prieural - Noble Chevalier de saint Jean Baptiste


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