• * 17. Financiers & gestionnaires

    Travaux de la Commanderie de Saint-Léger

    La vie monastique

    Travaux initialement prévus pour le Chapitre du 20 mars 2020

    Notre Frère Freddy va à présent compléter mes propos en évoquant ce que furent les Templiers en tant que moines-soldats financiers et gestionnaires.

     * 17. Moines-soldats financiers et gestionnaires

    17. Les Templiers, moines-soldats financiers et gestionnaires

    Les Templiers alimentent toujours les fantasmes, avec leur légendaire trésor. Ils furent à la tête d'un patrimoine impressionnant à une époque où les États étaient encore embryonnaires.

    L'homme du Moyen Âge est pieux. Les pélerins partent en pélerinage en Terre Sainte pour expier leurs péchés. Cependant, les routes sont semées d'embûches. Les brigands détroussent les voyageurs et les musulmans les menacent une fois arrivés au terme du voyage.

    L'Ordre des Templiers est à la fois religieux et militaire. Il est créé aux alentours de 1120 dans le but de protéger les pélerins et de défendre Jérusalem.

    Une fois la protection du pape acquise, les dons se mettent à affluer vers l’Ordre du Temple. Ils se matérialisent principalement par des propriétés, de la simple parcelle à une région entière. Il n'est pas rare que les dons englobent des villages ainsi que leurs habitants !

    Les Templiers font preuve d'une gestion avisée de leur patrimoine. Ils agrandissent peu à peu leurs domaines en procédant à des achats de terres, regroupent les parcelles pour obtenir un ensemble cohérent, plus rentable. Les privilèges obtenus du pape leur permettent de ne pas acquitter de droits, ce qui favorise immédiatement le commerce de leurs produits. En outre, les Templiers obtiennent un revenu conséquent du fermage de leurs terres, mais aussi des dîmes, banalités et droits en tout genre. Ils représentent une institution extrêmement riche et puissante au moment où la croisade est en vogue.

    Ils pratiquent les techniques financières de cette époque, mais ils n'en assument pas pour autant le rôle de banque au sens moderne du terme. La pratique de l’usure leur est strictement interdite. En revanche, ils offrent de nombreux services financiers. Les pélerinages à Jérusalem occasionnent des frais considérables. Le voyage dure plusieurs mois et les pélerins doivent se munir de suffisamment d'argent pour cette période. Les Templiers rédigent alors au pélerin une lettre de change qui leur permet de récupérer à Jérusalem la somme d'argent qu'il a laissée à son départ. Le papier sécurise les voyageurs du Moyen Âge. 

    Les hauts murs des commanderies sont considérés par l’État comme par les particuliers comme des coffres-forts inviolables. Argent, or et bijoux y sont déposés en toute sécurité car on peut faire confiance à ces moines-soldats qui ont fait vœu de pauvreté.

    Les trésors sont alors enfermés dans des huches, sortes de boîtes en bois, dont seul le maître possède une clef. Trois fois par an, les Templiers envoient un relevé de compte aux déposants. Mais leurs activités financières ne se limitent pas à la garde du trésor.

    Attirés par leur réputation de bons gestionnaires, les rois confient souvent aux Templiers leurs finances, que ce soit en France, en Angleterre ou en Aragon.

    Mais, à partir du 13ème siècle, le concept de croisade perd de son actualité. Le pouvoir temporel des rois s'affirme progressivement face au pouvoir spirituel du pape. Les Templiers n'ont plus de raison d'être, mais leur puissance demeure et inquiète. En France, Philippe le Bel obtient la chute de l'ordre en 1307. Le pape met définitivement fin à l'Ordre des Templiers cinq ans plus tard.

    En France, leurs domaines sont revendus au bénéfice de la couronne à l'Ordre de l'Hôpital pour 200 000 livres. Nombre de Templiers sont brûlés ou emprisonnés. Sept siècles plus tard, la légende demeure.

    Frère Écuyer Freddy D.

    Sitographie :

    https://www.lemonde.fr/talents-fr/article/2008/02/18/les-templiers-moines-soldats-financiers-et-gestionnaires_1012595_3504.html

    Lien vers « les ordres monestiques - L’ordre cistercien – le monachisme – la réforme cistercienne »


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