• * 18 - La croix et la foi

    La croix et la foi

    La Croix est le signe de l'implication chrétienne au cœur de la réalité humaine.

    La Croix n'est pas seulement un exemple et un modèle mais la source et le pouvoir de la foi. C'est l'élément qui distingue radicalement la foi chrétienne et le Seigneur qui est l'objet de cette foi des autres religions et de leurs dieux. C'est l'élément qui distingue la foi de l'incroyance et de la superstition. Le chemin de la vie et de la liberté nouvelle passe par la croix. La Croix du Christ en tant que croix de Jésus de Nazareth n'a jamais été un mythe anhistorique ou un symbole profond. Ce fut un fait impitoyable, cruel et historique. Personne, juif ou païen, au temps de Jésus et dans le monde où le christianisme est apparu, n'aurait osé mettre en relation l'exécution honteuse réservée aux révoltés politiques et aux esclaves avec un idéal religieux.

    « Nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les juifs, folies pour les païens, mais pour ceux qui sont appelés... il est puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (I Cor. 1, 23 ss.).

    La foi rencontre toujours ici le défi de vivre à la « suite du Christ », de reconnaître la Croix non comme un signe d'humiliation gênée de soi mais comme le signe d'une espérance libérante. La foi reçoit le défi d'apercevoir la Croix comme un signe de la présence de Dieu dans son absence même, comme un signe de vie à travers la mort. La suite du Christ n'implique pas son imitation, mais une manière de vivre analogue, cohérente avec la manière d'agir du Christ. Nous ne vivons plus à l'époque de Jésus mais à l'époque qui est la nôtre, en relation avec notre milieu et en face de nos problèmes. Ainsi, le message de Jésus-Christ doit toujours être retraduit. Lorsque le chrétien dans le monde d'aujourd'hui prend sur lui-même sa propre croix dans la foi et la confiance au Christ crucifié, il est capable, en vertu de l'espérance inspirée par le Christ crucifié, non seulement d'agir, mais également de souffrir, non seulement de vivre, mais également de mourir.

    Même là où la raison seule n'arrive plus à comprendre, lorsque quelqu'un est englouti par une souffrance ou une culpabilité dépourvues de sens, le croyant ou la croyante est capable de discerner un sens parce qu'il ou elle se sait, même en cette circonstance, totalement appuyé(e) sur Dieu. Le message de la Croix prend au sérieux l'insécurité, l'anxiété, l'aliénation et la culpabilité humaines. Il n'est pas nécessaire pour l'être humain de jouer au héros. Le message de la Croix dit simplement : Dieu est présent dans cette insécurité, dans cette anxiété, cette obscurité, cet isolement, cette aliénation et cette culpabilité. L'être humain ne sait pas comment s'aider lui-même, mais Dieu est toujours là pour l'aider. Dieu est en faveur de l'être humain et il fera en sorte de le faire triompher de toute situation qui le menace de son délaissement et de sa culpabilité. Le message de la Croix n'invite pas à la répression mais à la libération : la libération de l'être humain par le pardon, la réconciliation et le salut reçus de Dieu. La Croix le rend libre pour la vie, le sens, l'amour, l'action de grâce et l'espérance.

    La foi au Christ crucifié apporte à l'être humain la Paix avec Dieu et avec lui-même sans toutefois écarter les problèmes d'une existence dans le monde. Cette foi ne rend pas superflue la justice et inutile le rôle du pouvoir dans la société humaine, mais elle assume en elle-même à la fois le pouvoir et la justice, rejette l'absolu de leurs prétentions, et ce faisant rend l'être humain vraiment humain parce que réellement engagé envers le prochain. Elle amène l'homme à être intégralement engagé envers les autres êtres humains qui ont besoin de lui ; à être totalement engagé envers son prochain.

    La foi au Christ crucifié lui permet d'être à ce point libre dans le domaine de la justice qu'il est capable, à cause de son prochain, de ne pas insister sur la récupération de tout son dû. Il peut faire deux kilomètres avec celui qui le force à en marcher un. La foi au Christ crucifié rend capable celui qui est impliqué dans la lutte pour le pouvoir de se servir du pouvoir qui est le sien non pour lui-même mais pour son prochain, de donner non seulement son habit mais son manteau en plus.

     

    Qu’est-ce qui est au cœur de la foi chrétienne ?

    Qu'est-ce que la foi, d'une manière générale ?

    On pourrait dire que la foi c'est tout ce qui constitue notre moi profond, le socle de notre personnalité, ce que nous croyons réellement au fond de nous. Consciemment ou non.

    C'est ce dont nous sommes convaincus, ce qui constitue d'une certaine façon le cœur de notre personnalité, et qui pilote nos choix, notre manière de vivre, notre comportement, la direction de notre vie.

    La foi n'est pas quelque chose de religieux.

    La foi, c'est l'ensemble de nos convictions, de ce que nous croyons, de ce dont nous sommes convaincus. C'est ce que nous considérons comme vrai, comme important, comme réel.

     * 18 - La croix et la foi

    La foi chrétienne est basée principalement sur la Bible. Cela signifie que ceux qui sont devenus sciemment chrétiens, ont réalisé que l'ensemble des affirmations exposées dans ce livre « tenaient la route ». Ils en sont arrivés à la « conviction » que ce n'était pas un ensemble de légendes, de conseils religieux hors du réel, ou d'idées bizarres – mais que la Bible parlait bien du monde tel qu'il est, de la réalité que nous expérimentons très concrètement, des lois profondes qui le régissent – et qu'on pouvait s'appuyer sur ces informations. Comment ? Par l'expérience !

    Et puis dans « foi chrétienne », il y a le mot « chrétien ». C'est-à-dire en rapport avec l'enseignement de Jésus.

    Cet enseignement est absolument unique dans toute l'histoire de l'humanité et totalement révolutionnaire.

    La plupart des gens considèrent que Jésus est venu apporter 2 ou 3 conseils de morale, du type « Si on te frappe sur une joue, tends l'autre » ou encore « il faut s'occuper des pauvres, des veuves et des orphelins ».

    Cette sorte de raccourci n'a pas grand-chose à voir avec le message réellement unique de Jésus.

    Jésus n'est pas venu apporter un vague message humaniste. Il n'était pas non plus une sorte de prophète anticonformiste, le premier hippie, le premier communiste, ou un meneur de foules. Rien à voir.

    Son message est tellement révolutionnaire et dérangeant que très peu acceptent de l'entendre. Il dit simplement que l'homme, l'être humain, est complètement déchu, séparé irrémédiablement de Dieu, privé de lumière et dans la plus grande corruption. Mais il ajoute que si l'homme veut bien le reconnaître, accepter le verdict, alors, Dieu lui offre un pardon total, complet et absolument gratuit. Il n'y va pas « par quatre chemins » : Dieu ne ment pas et il appelle les choses par leur nom. Aujourd'hui c'est tellement peu courant que cela surprend et que l'on a tendance à rejeter, nier ou à discutailler. Le constat est sans appel – mais le cadeau est également radical : un pardon réparateur – avec des conséquences intérieures gigantesques et éternelles ! Le pardon offert gratuitement, c'est le message incomparable et inégalable de l’Évangile.

    Jésus a accepté de passer par le sacrifice total (et très peu de gens ont idée de ce que ça signifie, bien au-delà de la souffrance et de la mort physique...). Il l'a fait parce qu'il aime l'homme, la femme, l'enfant, que nous sommes, chacun individuellement. 

    Il nous offre de faire demi-tour sur nous-mêmes, de réviser nos jugements, et de commencer à rechercher ses directives à lui, à rechercher sa présence, réelle, chaleureuse, surnaturelle. Il nous offre une profonde réconciliation avec lui, alors que nous nous sommes tenus si loin de lui pendant de longues années. Bref, un véritable appel d'amour, un amour que nous n’avons jamais imaginé, un amour vrai, pas du cinéma ou de la bigoterie hypocrite.

    On est aux antipodes d'un discours moralisateur, ou de pratiques superstitieuses. On est ici exactement au cœur du problème et de la solution. Rétablir une relation personnelle, réelle, avec le Créateur.

    La foi chrétienne accepte une réalité – invisible à nos yeux – mais très puissante :
    c'est que Dieu a réellement la volonté et le pouvoir de nous pardonner, et de rétablir une relation réelle avec Lui.

    Et cette offre de réconciliation concrète avec Dieu est pour tout le monde, sans aucune exception, ni distinction, de race, de culture ou de religion.

    Là encore, pas d'autosuggestion, de manipulation individuelle ou collective - mais bien une réelle conviction, totalement personnelle, basée sur du vécu, et alimentée tout au long de la vie par d'innombrables expériences et prises de conscience.

    Le résultat - contrairement à tout endoctrinement religieux, philosophique, politique ou autre - est un profond changement « à l'intérieur », une vraie métamorphose (c'est le terme biblique) de la personnalité, allant généralement de pair avec de véritables libérations intérieures de carcans, de préjugés, de souffrances, de blessures, de traits de caractères néfastes - et un épanouissement depuis l'intérieur vers l'extérieur. Tout un programme !

    Quand on y réfléchit sous cet angle, les « témoignages » de tous ceux qui ont découvert telle ou telle vérité biblique par leur vécu personnel prend alors toute sa valeur. Ces convictions auxquelles ils sont parvenus sont pour nous comme autant de petits cailloux blancs sur le chemin de la vie. Ils nous indiquent que c'est la bonne direction.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    http://www.abeditions.be/_partafoi/04theolo/01qu0001.htm

    http://www.zebuzztv.com/?buzz=croire&foi=foi-chretienne

    https://www.lejardindesecritures.com/la-foi-chretienne

    https://learn.tearfund.org/fr-FR/resources/publications/footsteps/footsteps_61-70/footsteps_68/bible_studynbspforgive_as_the_lord_forgave_you_nbsp/


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