• * 4 - Religion ou confession ?

    Dossier « Approche du judaïsme »

    Parchemin 4 : 

     Religion ou confession ? 

    1.    Généralités :

    C'est à tort que l'on parle de religion pour le Judaïsme : il faut parler de confession. La particularité du Judaïsme est le monothéisme dans un monde ancien où les religions étaient animistes ou polythéistes. Le judaïsme est très marqué par son Alliance privilégiée avec Dieu. Toutefois, il reconnaît que si un non juif pratique les Commandements il sera reconnu « juste parmi les nations » et aura droit au Monde Futur. C'est pourquoi le judaïsme ne cherche pas à convertir. Dans la vision judaïque, la cause de nos malheurs est à rechercher en nous-même et non uniquement dans les éléments extérieurs. Cette « culpabilité » de l'homme se retrouve ainsi dans le christianisme.

    Il y a plusieurs manières de pratiquer le Judaïsme. Depuis les Juifs Orthodoxes de stricte observance et les sectes issues du Judaïsme en passant par les Juifs Libéraux jusqu'aux Juifs athées.

    L'influence du Judaïsme est grande, encore que la plupart des Israéliens se disent non religieux. Ils observent les traditions juives, sans pour autant partager la foi de leurs ancêtres.

    Dans la confession israélite, il n'y a pas de sacrements mais des rites.

     

    2.    Les principaux ouvrages de base du Judaïsme :

    a. L'essentiel du Judaïsme repose sur les écrits sacrés. Le « Peuple du Livre » se réfère, bien entendu, à la Bible qui relate l'histoire des Hébreux durant les deux millénaires avant le Christ.

    b. La Thora : c'est la loi fondamentale. Elle comprend cinq livres écrits, selon de nombreux historiens, par Moïse lui-même et formant le Pentateuque. La Thora fait apparaître un Dieu personnalisé, qui régit le monde. Le monothéisme juif, qui donnera naissance au christianisme et à l'Islam, nous présente un Dieu volontaire, maître du monde, coléreux et paternel

    La Torah ou le Pentateuque, c’est-à-dire « Les Cinq Livres de Moïse » ou les cinq 'Houmachim.

    La Thora, c'est le livre d'histoire du peuple juif. Par les Dix Commandements remis à Moïse sur le mont Sinaï, c'est aussi un code religieux, moral social et familial. La Thora donne la totalité des prescriptions de la religion juive : ce sont les Lois de Moïse.

    Moïse écrivit tous les Cinq Livres de la Torah, sous la dictée de Dieu. Ils sont écrits à la suite dans le Sefer Torah, le rouleau de la Torah.

    La Torah relate comment Dieu créa l'univers, l'origine de l'humanité commençant par Adam et Ève qui étaient faits à l'image de Dieu, la vie de nos patriarches Abraham, Isaac et Jacob et comment le peuple juif devint une nation choisie par Dieu pour créer « un royaume de prêtres et une nation sainte » en recevant et en observant la Torah.

    Ses rapports avec le peuple élu sont ceux du créateur avec ses créatures. Dieu ordonne ou punit selon son bon vouloir. Dieu conclut des alliances avec les ancêtres des Juifs. La première avec Noé, la deuxième avec Abraham, la troisième avec Jacob. Le signe de l'Alliance, c'est la circoncision pratiquée depuis Abraham.

    c. La Mishna, ou doctrine des Pères, transmise uniquement par voie orale jusqu'en 30 av. J.-C.

    Depuis Moïse jusqu'à Rabbi Judah le Prince (Rabbénou Hakadoche), les lois de la Tradition étaient ainsi apprises par cœur et transmises oralement de génération en génération. Au 3ème siècle de l'ère commune, Rabbénou Hakadoche, craignant que les difficultés et les persécutions qui allaient en augmentant, n'empêchent les juifs de se souvenir de toutes les lois de la tradition, décida de les enregistrer par écrit. Étant à la fois un grand érudit et un homme aux moyens considérables, il s'entoura des plus grands savants de son époque et consigna par écrit toutes les lois orales et toutes les interprétations de la Torah qu'ils avaient apprises de leurs maîtres. Ils divisèrent toutes ces vastes connaissances en six « ordres » :

    1.            Zéraïm « Semences » – lois agricoles.

    2.            Moède « Saison » – lois régissant le shabbat et les fêtes.

    3.            Nachim « Femmes » – lois concernant le mariage.

    4.            Nézikine « Dommages » – lois civiles et criminelles.

    5.            Kodachime « Choses saintes » – lois concernant le service divin dans le Temple.

    6.            Taharoth « Puretés » – lois concernant la pureté rituelles.

    Chaque ordre contient plusieurs traités, « Massekhtot ». Chaque traité est divisé en chapitres et chaque chapitre en Michnayot.

    3.    La Tradition orale

    La Massorah comprend tout ce que Moïse apprit de Dieu sans le noter par écrit, mais en le transmettant oralement à ses successeurs. Cette tradition passa de génération en génération. La Loi Orale inclut des édits et des ordonnances décrétés par les Sages à travers las générations, et des lois et enseignements dérivés des versets de la Torah, selon une méthodologie prescrite par Moïse (telle que Dieu l'en a instruit).

    En plus des préceptes, commandements et interdictions que nous trouvons dans la Torah, Dieu donna à Moïse de nombreuses autres lois et beaucoup d'explications des lois écrites dans la Torah qu'il dut mémoriser pour les transmettre oralement à ses successeurs qui, à leur tour, devaient les faire respecter de génération en génération. Ainsi, nous respectons de nombreuses lois et coutumes transmises par la tradition, comme si elles étaient écrites dans la Torah.

    d.  Le Midrash, ensemble des commentaires de rabbins sur la Thora. Écrits de 200 à 1550 après J.-C.

    e. Le Talmud : Le Talmud renferme toutes les interprétations et tous les commentaires de la Bible. Écrit du 5ème siècle avant J.-C. au 15ème siècle de notre ère, c'est un ouvrage d'adaptation de la Thora au judaïsme vécu, quotidien. Écrit tantôt en hébreu, tantôt en araméen, c'est un ouvrage fait à la fois de transcription de la tradition orale, de commentaires et de discussions de tous genres.

    Le Talmud envisage tous les aspects de la vie pratique sous l'angle du judaïsme. Un même texte de la Thora peut y être commenté jusqu'à cinq ou six fois par des rabbins différents.

    Son principe fondamental est que chaque texte de la Thora renferme un message. Le but du Talmud est de découvrir et d'expliquer ce message. Ceci n'est pas toujours facile. En hébreu, en effet, seules les consonnes sont écrites. Les voyelles sont sous-entendues. Le même mot, selon les voyelles que l'on y adapte, peut donc avoir des significations totalement différentes, voire opposées.

    f. La Cabale (de l'hébreu Kabbalah, la tradition) est le résultat d'une réflexion profonde, assez ésotérique concernant l'origine du monde, la connaissance et la contemplation du Divin.

    Ce que le christianisme appelle L'Ancien Testament se compose de trois sortes d'Écrits : la Thora, les Prophètes et les Écrits des Sages : Ketubim.

    g. Les HagiographesKetouvim

    Les Hagiographes comprennent : Ruth, les Psaumes, Job, les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, les Lamentations, Daniel, Esther, Ezra (et Néhémie) et les Chroniques I et II.

    Tous les livres furent écrits par l'un ou l'autre de nos prophètes sous l'inspiration divine, le Roua'h Hakodeche. L'ensemble du Pentateuque, des Prophètes et des Hagiographes constitue la Bible juive, appelée aussi TaNaKh (acronyme de Torah-Neviim-Ketouvim). C'est la « Torah Écrite ».

    h. Les Prophètes (les Nebiim) : Samuel, Élie, Élisée, Deborah, Isaïe, Ézéchiel, Jérémie, Daniel, tels sont les noms des grands prophètes d'Israël.

    Le peuple juif a eu au total 48 prophètes et 7 prophétesses dont les prophéties furent consignées par écrit pour les générations futures en raison de leur importance éternelle. Il y eut, de plus, en Israël, des prophètes en tout temps, mais étant donné que leurs visions étaient restreintes à leur époque seulement, celles-ci ne furent pas écrites.

    Les Livres des Prophètes comprennent : Josué, les Juges, Samuel I et II, les Rois I et II, Jérémie, Ezéchiel, Isaïe et les tré-assar (les Douze Prophètes) : Osée, Joël, Amos, Obadia, Jonas, Michée, Nahoum, Habacouc, Céphania, Aggée, Zacharie et Malachie.

    Les prophètes exercent une importante activité politique et sociale. Ils sont les « sages » inspirés par Dieu. Agissant d'égal à égal avec les rois et les princes, les prophètes ne sont pas seulement des voyants. Ils jugent leur époque, la critiquent et la commentent. Ils sont des éléments de stabilité alors que les Rois s'entre-déchirent. Ils croient à la marche vers la lumière. L'idée de progrès est leur leitmotiv, ainsi que l'idée de justice dans le monde.

    4.  Les dogmes

    Respect des 10 commandements et de toutes les lois contenues dans les livres de la bible hébraïque. 
    Messianisme, attente de l’oint issu de la famille du roi David qui restaurera le royaume d’Israël dans la paix et la justice.

    Dieu est le seul et son nom est si sacré qu’il ne peut être prononcé.

    Il s’écrit  * Religion ou confession ?  et se lit de droite à gauche : Yod  * Religion ou confession ?- Hé  * Religion ou confession ?- Vav  * Religion ou confession ? - Hé  * Religion ou confession ?.

    Les premières écritures ne comportaient pas de voyelles !

    5.    Quelques rites

    La circoncision, rappelant l’alliance faite par Dieu à Abraham, pratiquée chez les garçons à l’âge de 8 jours.

    Observations d’interdits d’ordre alimentaire (casher) : les animaux doivent être saignés avant d’être consommés.

    Pratique de la charité.

    Jour d’adoration, le shabbat (samedi) compris dans les 10 commandements.

    Les lieux de culte sont les synagogues depuis que le temple de Jérusalem a été détruit par les romains en 70 de notre ère. 

    Les juifs sont environ 13 millions dans le monde dont 600 mille en France.

    Les ouvrages suivants permettent d’en connaître un peu plus sur ce peuple :

    La Genèse, l’Exode, les Nombres, Deutéronome, Josué, les Juges, Ruth, Samuel (1 et 2), les Rois (1et 2) Esdras, Néhémie, Esther, Daniel.

    Ce sont là les livres historiques sur les 22 qui composent la bible hébraïque.

    C’est vraiment, très intéressant de les avoir lus, car cela permet de connaître certaines raisons de l’unité et de la longévité de ce peuple exceptionnel forgé à travers une histoire toute aussi exceptionnelle.

    Ces lectures peuvent être complétées par un ouvrage de Flavius Joseph, « La guerre des juifs ».

    6.    Les treize principes de foi

    Le grand codificateur de la loi de la Torah et de la philosophie juive, Rabbi Moché ben Maïmone (« Maïmonide », appelé également selon l’acrostiche de son nom, « Rambam »), compila ce qu’il a dénommé les Chlochah Assar Ikarim, les « Treize Principes Fondamentaux » de la foi juive, tel qu’ils découlent de la Torah. Maïmonide décrit ces principes de foi comme étant « les vérités fondamentales de notre religion et ses fondements même ». Les Treize Principes de la foi juive s’énoncent comme suit :

    1.  La croyance en l’existence du Créateur, qui est parfait dans toutes les modes d’existence et est la Cause Première à tout ce qui existe.

    2.  La croyance en l’unité absolue et sans égale de Dieu.

    3.  La croyance en la non-corporalité de Dieu, ni qu’Il peut être affecté par tout événement matériel, tel que le mouvement, le repos ou la résidence.

    4.  La croyance en l’éternité de Dieu.

    5.  La croyance en l’impératif d’adorer Dieu exclusivement et de n’adresser de prière à aucune fausse divinité.

    6.  La croyance que Dieu communique avec l’homme à travers la prophétie.

    7.  La croyance en la primauté de la prophétie de Moïse.

    8.  La croyance en l’origine divine de la Torah.

    9.  La croyance en l’immuabilité de la Torah.

    10. La croyance en l’omniscience et la providence de Dieu.

    11. La croyance en la récompense et le châtiment divins en fonction des actes de l’homme.

    12. La croyance en l’avènement du Machia’h, le Messie, et de l’ère messianique.

    13. La croyance en la résurrection des morts.

    Il est de coutume dans de nombreuses communautés de réciter les Treize Principes, dans une forme légèrement plus poétique, commençant par les mots Ani Maamine – « Je crois » - chaque jour après les prières du matin à la synagogue.

    Le vendredi soir, après l’office de l’entrée du Shabbat, le poème Yigdal qui retrace les Treize Principes de Foi est chanté dans de nombreuses communautés.

    7.    Les 613 Mitsvot ou Commandements divins

    Mitzvah (au pluriel, mitzvot) signifie prescription (de tzavah, « commander »). Il s'agit d'une occurrence particulière au judaïsme pour désigner soit les prescriptions ou commandements contenus dans la Torah, dont la tradition rabbinique estime le nombre à 613, soit la Loi juive elle-même.

    Ainsi, la Torah comprend 613 prescriptions, dont 248 obligations (ordonnant au Juif ce qu'il doit faire), et 365 défenses (lui ordonnant ce qu'il ne faut pas faire). Les préceptes et commandements sont relatifs à chaque phase de la vie juive, en ce qui concerne les devoirs envers autrui, ainsi qu'en ce qui concerne la façon de vénérer Dieu, afin d'atteindre le niveau moral le plus élevé.

    Les 613

    Le Talmud (traité Makot 23b) nous enseigne qu’il y a 613 commandements dans la Torah : 248 Commandements Positifs (« fais ») et 365 Commandements Négatifs (« ne fais pas »). Toutefois, le Talmud ne donne pas la liste de ces commandements.

    Plusieurs grands sages du Judaïsme ont compilé une liste complète de ces commandements. Bien qu’ils s’accordent sur la grande majorité des commandements, ils sont en désaccord sur un petit nombre d’entre eux. Ce débat est toutefois purement du domaine de l’étude et n’a pas de conséquence dans la pratique, car il ne s’agit pas de déterminer si un commandement est bien obligatoire ou non, mais de savoir si certains commandements sont indépendants et sont donc comptabilisés comme tels, ou bien s’ils font partie d’autres commandements et ne doivent pas être comptés.

    Dans son œuvre maîtresse – le Michné Torah – Maïmonide a dénombré 613 commandements. Il est à noter que beaucoup de ces commandements (tels que ceux liés aux sacrifices) ne sont pas applicables tant qu’il n’y a pas de Temple à Jérusalem.

    La liste des 613 commandements figure sur le site suivant :

    http://fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/921775/jewish/Les-613-Mitsvot.htm

    8.    Les Dix Commandements

    1. Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclaves.
    2. Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi. Tu ne te feras point d’idole, ni toute image de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, tu ne les adoreras point ; car moi, l’Éternel ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui poursuis la faute des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération, pour ceux qui me haïssent ; et qui exerce la bienveillance jusqu’à la millième, pour ceux qui m’aiment et gardent mes commandements.
    3. Tu n’invoqueras point le nom de l’Éternel ton Dieu en vain; car l’Éternel ne laisse point impuni celui qui invoque son nom en vain.
    4. Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier. Durant six jours tu travailleras, et tu auras fait tout ton travail ; et le septième jour c’est le Shabbat pour l’Éternel ton Dieu : tu ne feras aucun travail, toi, et ton fils et ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bétail, et l’étranger qui est dans tes murs. Car en six jours l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils renferment, et il s’est reposé le septième jour; c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du Shabbat et l’a sanctifié.
    5. Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel ton Dieu t’accordera.
    6. Tu ne commettras pas d’homicide.
    7. Tu ne commettras pas d’adultère.
    8. Tu ne voleras pas.
    9. Ne rends point contre ton prochain un faux témoignage.
    10. Ne convoite pas la maison de ton prochain ; Ne convoite pas la femme de ton prochain, son esclave ni sa servante, son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain.

    9.    De l’interprétation du Talmut

    ·         Les Rabbanan Savoraei

    Les savants qui vécurent après la rédaction du Talmud, au 6ème siècle de l’ère commune, étaient appelés « Rabbanan Savoraei » (rabbins interprètes). Ceux-ci n'ajoutèrent ni retirèrent rien au Talmud, mais entreprirent seulement de l'interpréter.

    ·         Les Guéonime

    Les grands savants babyloniens, successeurs des « Rabbanan Savoraei », furent appelés « Guéonim » (« génies »). Ils furent de longues années (du 6ème au 11ème siècle) à la tête des grandes académies talmudiques de Babylonie. Le dernier d'entre eux fut Rav Haï Gaon.

    ·         Les Richonim et A'haronim

    Après les Guéonime, vécurent les grands érudits : Rabbénou Hananel (990-1053), Rabbi Isaac Alfassi (1013-1103), Rabbi Guerchom Meor Hagola (« La Lumière de la Diaspora » – 960-1028), Rabbi Joseph Ibn Migache, Rachi, Rambam (Maïmonide) et d'autres. Rachi (Rabbi Salomon Its'haki – 1040-1105) devint célèbre à jamais par ses commentaires de la Torah et du Talmud, car, sans ces commentaires, il aurait été presque impossible de comprendre la Torah ou le Talmud. Maïmonide (1138-1204) se fit une renommée immortelle par son Michné Torah ("Répétition de la Loi"), la codification de toutes les lois d'Israël. Les petits-fils de Rachi assistés d'autres savants éminents compilèrent les « Tossafoth ». Les sages qui vécurent approximativement les cinq premiers siècles après l'an mil sont appelés « Richonim » (les « premiers » sages).

    Des grands savants qui vécurent plus tard, appelés « A'haronim » (sages « ultérieurs »), recueillirent les décisions et accords définitifs concernant les lois controversées, codifiées par les Richonim, et les ordonnèrent. Le plus célèbre de ces juristes fut « l'auteur des Tourim », Rabbi Yaakov ben Acher (1270-1340).

    Plus tard, Rabbi Joseph Karo (1488-1575) réexamina et remania les décisions juridiques dans son fameux Code de Loi juive, le Choul'hane Aroukh, « la Table Dressée », pour que chaque juif pût les apprendre et les comprendre.

    La sainte Torah – la Torah écrite ainsi que la Torah orale – est le présent divin qui nous a été donné sur le mont Sinaï par l'intermédiaire de Moïse. Cette même Torah fut transmise par Moïse à son successeur Josué et ainsi de suite, jusqu'à nos jours. Comme Dieu est éternel, la Torah qu'il a donnée est également éternelle, et en étudiant la Torah et en observant ses lois et ses commandements, le peuple juif est aussi éternel.

    10. Comment la Torah est-elle interprétée ? D’après Naftali Silberberg

    La Torah est la sagesse de Dieu. L’intellect, de par sa nature même, permet – et exige même – différentes approches. Ceci est d’autant plus vrai s’agissant de la sagesse infinie du Dieu Infini.

    Les Sages juifs enseignent que la Torah peut être interprétée selon quatre approches générales : peshat, remez, drouch et sod.

    1) Le Peshat est l’interprétation simple de la Torah. Lorsque le verset dit (Genèse 1,1) que « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre », cela veut dire exactement ce que ça semble vouloir dire, dans le sens le plus littéral.

    2) Le Remez est l’ensemble des allusions et des sous-entendus contenus dans la Torah. L’une des formes que revêtent ces allusions est la guématria, la valeur numérique des lettres de l’alphabet hébraïque. Par exemple, la guématria de « Béréchit bara » (Au commencement Il créa ») est la même que celle de « beRoch Hachana nivra haolam » (à Roch Hachana le monde fut créé) !

    3) Le Drouch (ou Midrach) explicite le sens plus profond du verset. Le mot hébraïque pour « Au commencement » est béréchit. Le Midrach nous dit que ce mot peut être divisé en deux mots : b – réchit. La Torah nous enseigne que le monde fut créé pour deux (« b ») « réchit » (« premiers »), les Juifs et la Torah. Bien que ce ne soit pas là le sens simple du mot, c’est une compréhension vraie et valide de la Torah.

    4) Le Sod (secret) est la partie ésotérique et mystique de la Torah. Le Tikounei Zohar (un livre qui donne soixante-dix (!) interprétations ésotériques du mot béréchit) explique que le mot béréchit peut aussi être divisé en « bara chit » (créa [avec] six). Ceci parce que le monde fut créé à travers les six attributs émotionnels de Dieu : la bonté, la sévérité, la beauté, la victoire, la splendeur et la fondation.

    Au sein de ces quatre méthodes d’interprétation de la Torah, il existe d’innombrables approches possibles. Par exemple : Il y a de nombreuses manières de comprendre la Torah selon le peshat.

    C’est pourquoi de nombreux commentateurs de la Torah se concentrent sur le peshat tels que Rachi, Ibn Ezra, Rachbam et beaucoup d’autres, et ils sont souvent en désaccord sur le sens littéral d’un verset.

    De fait, d’après la Kabbale, il existe 600 000 façons différentes de comprendre le Peshat, 600 000 façons de comprendre le Remez, 600 000 façons différentes de comprendre le Drouch et 600 000 façons différentes de comprendre le Sod !

    Toute approche de la Torah est acceptable tant qu’elle (est sensée et) ne contredit aucun de nos principes de foi fondamentaux.

    Les Sages disent que « Tout ‘hidouch (idée nouvelle) qu’un disciple reconnu formulera jamais fut donné à Moïse au Sinaï ». Il est certes possible que Moïse n’ait pas connu telle idée émise par un rabbin vivant des milliers d’années plus tard, mais la base de cette idée fut donnée au Sinaï.

    Dieu a donné les outils pour approfondir le sens des mots de la Torah et révéler la sagesse divine enfouie en eux.

    Cependant, lorsqu’il s’agit de halakha (la loi de la Torah), il n’y a qu’une seule vérité. Car bien que la Torah soit la sagesse de Dieu qui permet différentes approches, la halakha est (non pas l’intellect, mais) la volonté de Dieu. Et la volonté est absolue et ne permet pas deux manières de voir les choses.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

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