• 210509

     Un évènement à Tournai ! 

     Les 850 ans de la dédicace de la Cathédrale Notre-Dame 

     * Un évènement à Tournai

    La troisième cathédrale de Tournai

    C’est au 5ème siècle qu’une première cathédrale a été construite à Tournai...

    Quatre siècles plus tard, des travaux ont été entrepris en vue de l'édification, sur le même site, d'un nouvel édifice. C'est lui qui verra la naissance de la « Grande Procession » du 2ème dimanche de septembre.

    Au début du 12ème siècle, une décision importante a été prise : devant le déploiement du culte marial, une nouvelle cathédrale, la troisième, sera construite au centre de la cité en pleine expansion, et sera dédiée à celle qui la protège : Notre-Dame...

     * Un évènement à Tournai

    Ainsi, depuis le 5ème siècle, sur le site de l’actuelle cathédrale, une succession d’édifices religieux de plus en plus grands a permis d’accueillir un nombre toujours croissant de fidèles chrétiens à Tournai. Avec la création de la Grande Procession en 1092 afin de remercier Notre-Dame d’avoir délivré la cité de la peste, le culte marial s’est intensifié et une nouvelle cathédrale, encore plus imposante, a été construite.

    En toute logique, les autorités religieuses ont décidé de la consacrer à Notre-Dame.

    Le 9 mai 1171 fut un jour de fête en la cité car ce nouvel édifice roman a été consacré : la grande célébration de la «Dédicace» d'un bâtiment construit pour le service de l'annonce de l'Évangile et de la célébration des Sacrements au cœur de la cité et du diocèse de Tournai, comme le veut son statut d'« Église-cathédrale », d'« Église-mère ».

    Cette grande célébration de la « Dédicace » a été assurée le dimanche 9 mai 1171 : l'archevêque de Reims, Henri de France, assisté de l'évêque de Tournai, Gautier 1er, de ses collègues des diocèses voisins, Letbert de Bailleul, doyen du Chapitre cathédral, et Letbert le Blond, alors chancelier épiscopal, a consacré solennellement l'édifice en l'honneur de Notre-Dame.

    L'histoire ce magnifique vaisseau à la beauté légendaire se poursuivra avec les transformations, les ajouts, les modifications que la vie apportera à ce vénérable bâtiment jusqu'à lui donner l'état en lequel nous le connaissons aujourd'hui.

    Grâce à la restauration actuelle, la Cathédrale de Tournai sera un des premiers biens classés en Belgique en 1936, avant d'être classée au patrimoine exceptionnel de Wallonie (liste de 1993, 2009, 2016) et au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2000.

    Et cette année, le dimanche 9 mai 2021, à 15h, Mgr Harpigny, 100ème évêque de Tournai, présidera l'Eucharistie Solennelle de la Dédicace, à l'occasion du 850ème anniversaire de la Consécration de la Cathédrale Notre-Dame.

    A l'issue de cette cérémonie, on ré-inhumera dans la cathédrale les corps de ses prédécesseurs, les évêques Baudouin (1044/1045-1068) et Radbod II (1068-1098).

    Pour célébrer le 850ème anniversaire de cette dédicace, de nombreux acteurs locaux se mobiliseront pour proposer un nombre impressionnant d’activités, qu’elles soient d’ordre cultuel, culturel, historique ou touristique. En effet, les cathédrales ont toujours été des « moteurs » dans le domaine de la création artistique et dans le développement culturel d'une région. Il convenait donc que cette dimension soit également honorée lors de ce 850ème anniversaire. Parmi eux, de nombreux rendez-vous dont l'organisation relève de la cathédrale elle-même.

    Synthèse d’informations glanées sur Internet, dont de nombreux propos de Patrick Willocq,

    Chanoine titulaire de la Cathédrale Notre-Dame de Tournai, chargé du développement culturel

     

    Mise en page par le Frère André,

    Chevalier de la Sainte-Croix de Jérusalem,

     Grand Chancelier Prieural OSMTHMM de Belgique


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  • 201225 - Contemplons la crèche de Noël

     * Contemplons la crèche !

    Arrêtons-nous devant l’Enfant de Bethléem. Laissons notre cœur s’émouvoir.

    Message du pape François, Noël 2013

      Contemplons la crèche  

     * Contemplons la crèche !  * Contemplons la crèche !

     * Contemplons la crèche !   Regardons Marie.

    Pourquoi est-elle là ? Est-elle songeuse, rêveuse, sereine ? Que dit son visage ? Sans doute est-elle méditative…

    Elle se souvient que l’envoyé de Dieu lui a dit : « Tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. »

    Elle a dit oui et accepté de se mettre au service de Dieu…

     * Contemplons la crèche !  Regardons Joseph.

    Pourquoi est-il là ? Est-il confiant, inquiet, admiratif ?

    Lui aussi se souvient de ce que l’envoyé de Dieu lui a dit : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit-Saint ; elle enfantera un fils… ».

    Lui aussi a accepté la mission que Dieu lui confiait…

     * Contemplons la crèche !  Et Jésus ?

    Il est là, au centre, et c’est bien normal puisque c’est vers lui que se tournent tous les regards. Un bébé, mignon comme tous les nouveau-nés.

    Qui reconnaîtra en lui celui que Dieu envoie, celui qui vient nous révéler la tendresse du Père, celui qui nous apprend que Dieu est toujours à nos côtés, dans nos joies comme dans nos peines, dans nos bonheurs comme dans os épreuves ? L’autre nom de Jésus, c’est Emmanuel ! Ça veut dire Dieu-avec-nous !

     * Contemplons la crèche !  Et les bergers ?

    Pourquoi sont-ils là ? Que disent leurs visages ? La peur ? La Joie ? L’émerveillement ?

    A eux aussi l’envoyé de Dieu a livré un message : « Voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le « Seigneur. »

    Alors ils sont venus et leurs cœurs font la fête : ils sont les témoins éblouis de l’amour de Dieu.

     * Contemplons la crèche !

    Et le bœuf et l’âne sont là pour nous interpeler : eux sont déjà là pour admirer Jésus. Et toi ? Y seras-tu bientôt ? Et les anges sont là pour nous interpeler : eux sont déjà là pour chanter à pleines voix les merveilles de Dieu. Et toi ?

    Seras-tu là pour chanter sa louange ?

     Recherches et mise en page : Frère André, Moine-Chevalier de Notre-Dame

    Référence :

    Prier devant la crèche – Dépliant réalisé par la Commission Interdiocésaine francophone de la Pastorale Liturgique

    www.cathobel.be/eglise-en-belgique/cipl-accueil/


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  • Après son succès à l’Institut du monde arabe à Paris, l’exposition-évènement Chrétiens d’Orient2000 ans d’histoire, est présentée au MUba Eugène Leroy, musée des Beaux-Arts de Tourcoing du 22 février 2018 au 11 juin 2018.

     * Exposition Chrétiens d'Orient

    Dans une scénographie inédite adaptée aux lieux et nourrie de nouveaux chefs d’œuvres, l’exposition propose une traversée de l’histoire religieuse, politique, culturelle et artistique des communautés chrétiennes, de l’Antiquité à nos jours.

     * Exposition Chrétiens d'Orient

    Chrétiens d’Orient – 2000 ans d’histoire

     * Exposition Chrétiens d'Orient

    Cette exposition est consacrée aux origines, au développement et à l’avenir des communautés chrétiennes du monde arabe. Coproduite avec l’Institut du Monde Arabe à Paris, elle met en avant la naissance de ces communautés, la constitution des Eglises orientales et patriarcats. Une place importante est réservée aux langues, véhicules de la liturgie, ainsi qu’à l’implication des chrétiens dans la vie culturelle, politique et économique du monde arabe. Enfin, l’exposition présente le renouveau religieux et culturel contemporain qui s’exprime tant dans les pratiques populaires que les expressions artistiques.

    C’est en Palestine que les Évangiles situent la prédication du Christ et c’est entre la Méditerranée et l’Euphrate, le long du Nil, sur les rives du Bosphore que s’est développée et implantée la nouvelle religion avant qu’elle ne se répande. Aujourd’hui, en dépit de toutes les vicissitudes de l’histoire ancienne et contemporaine, les chrétiens, au Proche et au Moyen-Orient, ne sont pas les traces résiduelles d’un passé caduc, mais les parties prenantes d’un monde arabe à la construction duquel ils ont largement contribué.

     * Exposition Chrétiens d'Orient

    Des pièces uniques et inédites

    Conçu en lien étroit avec les représentants des différentes communautés grâce à l’aide de l’Œuvre d’Orient, le parcours sera jalonné de plus de 300 objets parmi lesquels de nombreux chefs-d’œuvre patrimoniaux, certains encore jamais montrés en Europe et prêtés pour l’occasion par les communautés elles-mêmes. Entre autres merveilles : les premières fresques d’églises connues au monde – du 3ème siècle – de Doura-Europos en Syrie, des mosaïques des premières églises palestiniennes et syriennes, des portraits de moines coptes du monastère égyptien de Baouit, des stèles et souvenirs de pélerinages aux effigies de saint Ménas, saint Syméon et sainte Thècle, ainsi que des icônes illustrant la magnificence du Sacré.

     * Exposition Chrétiens d'Orient

    Une diversité témoin d’une longue histoire

    Au fil de son parcours, l’exposition évoquera dans un premier temps l’apparition dans l’Empire romain païen d’une religion nouvelle qui, en trois siècles, prend la place des anciens dieux. Elle fera une place importante au développement du monachisme. L’exposition montrera comment se sont formées les Églises grecque, copte, assyro-chaldéenne, syriaque, arménienne et maronite sur fond de débats théologiques fondateurs, qui seront repris à l’époque moderne sous l’impulsion de missions catholiques et protestantes venues d’Europe. Elle fera voir ces Églises aujourd’hui, dans la diversité de leurs rites, de leurs saints, de leurs traditions, de leurs lieux, de leurs langues sacrées, de leurs architectures et de leurs représentations iconographiques.

     * Exposition Chrétiens d'Orient

    La plus ancienne représentation du Christ, datant du 3ème siècle

    Une existence confrontée à la conquête arabe

    La rapide conquête arabe des quatre premiers califes (632-661), introduisant au Moyen-Orient l’islam comme religion nouvelle, constitue un défi pour les chrétiens même si liberté leur est faite de conserver leurs croyances. En dépit de leur statut de dhimmis (protégés) et de la diminution progressive de leur proportion dans la population, ceux-ci continuent à jouer un rôle majeur dans l’administration et la vie intellectuelle et sociale, aussi bien sous les différents califats que dans l’Empire ottoman (1453-1923). Par la traduction, ils sont des passeurs culturels. Par leur place dans les arts, l’architecture, l’artisanat, ils participent à l’essor de la nouvelle civilisation dont ils adoptent progressivement la langue. Leurs Églises y restent vivantes comme le montre la poursuite des créations architecturales et artistiques.

     * Exposition Chrétiens d'Orient

    Fragment d'une icône avec représentation du Christ

    Une participation active au nationalisme arabe

    Au 19ème siècle, l’implication dans l’éveil des nationalismes de penseurs chrétiens, souvent laïcs, dépassant les traumatismes parfois sanglants de leur histoire, confirme l’ancrage historique de leurs communautés dans le monde arabe. Ils jouent dès lors un rôle majeur dans la vie sociale, la politique, l’économie, les arts, les lettres des pays auxquels ils appartiennent. C’est cela que l’exposition mettra en exergue sans faire l’impasse sur les questions les plus brûlantes de l’actualité. Un présent plein de dangers et de promesses Aujourd’hui, dans certaines régions, la crise destructrice pour tous que traversent le Proche et le Moyen Orient, menace les chrétiens dans leur existence. Au-delà du drame humain que cela représente, au-delà des craintes pour la préservation d’un patrimoine matériel et immatériel deux fois millénaire, c’est la question de la diversité du monde arabe qui est en cause. Pourtant, cachée par les horreurs de l’actualité et par le développement des mouvements extrémistes, une conscience nouvelle séculaire, citoyenne est en train de se développer au sein des sociétés arabes. Cette exposition se conclura par les témoignages d’un avenir possible.

     

    EXPOSITION CHRÉTIENS D’ORIENT, 2000 ANS D’HISTOIRE
    MUba Eugène Leroy | Tourcoing
    Du 23.02.18 au 11.06.18
    Ouvert tous les jours, de 13h à 18h | sauf mardis et jours fériés
    Tarif : Plein 7€ / Réduit 3€
    www.muba-tourcoing.fr

     Mise en page par le Frère André B.


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  • Nous, Chevaliers Templiers, chrétiens et johannites, nous venons de fêter

     Saint Jean l’Évangéliste

    Comme chaque année, le chapitre prieural du mois de décembre lui a été consacré.

    Après avoir rallumé en nous la Vraie Lumière, nous avons procédé à l’allumage du feu sacré de la Saint-Jean. Nous y avons purifié notre épée qui est le reflet de nos actes dans notre vie et de notre engagement dans l’Ordre du Temple.

    En formant un cercle autour du feu et en nous mettant à l’ordre avec notre épée, le 1er Feu a été allumé et hommage a été rendu au Baptiste et à la Connaissance !

    Le 2ème Feu allumé, nous avons rendu hommage à l’Évangéliste et à l’Amour !

    Lorsque le 3ème Feu a été allumé, nous avons rendu hommage au Christ et à la Lumière !

    Puis nous avons "chargé" nos épées et formé une voûte d’acier.

    Enrichie ainsi de nouvelles vibrations spirituelles, notre épée nous rendra plus forts dans notre quête incessante vers la Lumière.

    Pendant quelques instants nous avons encore visualisé tous ensemble le feu sacré de la Saint-Jean en formulant l’espoir qu’il brûle en nos cœurs, nous purifie et nous donne la force et l’amour véritable !

    Mais, comme l’an dernier, nous avons également tenu à participer à l'office de la Saint-Jean ce 27 décembre, jour de la Saint-Jean, en compagnie des moines de l’Abbaye de Maredsous ...

      * La Saint-Jean à l'Abbaye de Maredsous  * La Saint-Jean à l'Abbaye de Maredsous

    Lien 1L'Abbaye de Maredsous

     * La Saint-Jean à l'Abbaye de Maredsous   * La Saint-Jean à l'Abbaye de Maredsous   * La Saint-Jean à l'Abbaye de Maredsous

    ...  dans la merveilleuse crypte de l'église abbatiale.

     * La Saint-Jean à l'Abbaye de Maredsous

    L’octave de Noël nous invite à faire mémoire de saint Jean, « le disciple que Jésus aimait » et qui « s’est penché sur sa poitrine pendant le repas » le soir du jeudi saint. Jean est le chantre de l’incarnation. Certes, il ne propose pas de récit de l’enfance de Jésus, mais son Prologue nous invite à contempler le mystère du Verbe incarné à la lumière de la compassion divine qui a présidé à sa venue : « à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu. Oui, de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce. Car la Loi fut donnée par l’intermédiaire de Moïse ; la grâce et la vérité nous sont venues par Jésus-Christ » (Jn 1,12.17).

    C’est par amour que le Créateur s’est uni à sa créature ; que Dieu s’est fait homme, afin de lui donner part à sa propre Vie. « Oui, la Vie s’est manifestée, nous l’avons contemplée, et nous portons témoignage : nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous ». Il fallait en effet que la Vie divine s’incarnât dans une chair semblable à la nôtre pour que les esprits incarnés que nous sommes puissent « l’entendre, la contempler de nos yeux, la voir, la toucher de nos mains ». Autrement, comment aurions-nous pu nous assurer qu’il ne s’agissait pas d’un rêve, d’une douce illusion, d’un mythe ? Le quatrième Évangile nous invite à relire toute la vie de Jésus de Nazareth à la lumière de la Révélation fulgurante de sa véritable identité, qui nous est dévoilée dans le Prologue : « le Verbe était la lumière véritable qui éclaire tout homme. Nul n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jn 1,9.18). Cette connaissance, insistons encore, n’est pas un simple savoir – une gnose ; mais jaillit de la participation, dans l’Esprit, à la Vie même du Père, communiquée par le Fils ; lui qui a été « engendré par Dieu » (Jn 1,13) dans notre chair pour que nous puissions naître à la vie divine en communiant à sa chair divinisée : « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (Jn 6,54.56).

    Telle est la « communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ » à laquelle saint Jean nous invite, « afin que nous ayons la plénitude de la joie ». Tous nous sommes destinés à ce bonheur, qui s’accomplira pleinement lors du retour glorieux du Christ. Certes, nous avons à suivre Jésus sur le chemin du témoignage. Mais comme Jean, nous avons à attendre, dans l’intimité de notre cœur, la visitation du Bien-aimé venant combler notre espérance d’une vie en plénitude, sur laquelle la mort n’aura plus aucune emprise. Car Noël est l’anniversaire de la Vie pour tous ceux qui s’ouvrent au mystère du Verbe fait chair, venu triompher de la mort pour nous introduire dans sa félicité éternelle.

    « Seigneur puissant, “Maître de toute la terre qui fait fondre comme cire les montagnes” (Ps 96), tu t’es abaissé jusqu’à devenir l’un d’entre nous. Tu as “partagé notre condition humaine en toutes choses excepté le péché, annonçant aux pauvres la Bonne Nouvelle du salut, aux captifs la délivrance, aux affligés la joie” (Pr. Euch. IV). Donne-nous un cœur simple que nous puissions te reconnaître dans l’Enfant de la crèche ; tu seras alors notre joie et nous partagerons l’allégresse des bergers, des Anges et de tous les justes, que tu appelles en ta Maison pour les combler de ta propre Vie ».

    Association Catholique.org

     

    Lien 2Dossier de saint-Jean-l'Évangéliste

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain J.P. V.S. :

     * La Saint-Jean à l'Abbaye de Maredsous

    Douceur et amertume

    Comme nous le lisons dans l’Évangile de saint Jean, Apôtre et Évangéliste, dont nous célébrons aujourd’hui la naissance au ciel, fut en grande et particulière faveur auprès du Seigneur, puisque le Christ l’aima d’une affection spéciale. Après la Passion du Seigneur, comme nous le lisons dans l’Apocalypse (Ap 1,9-10), il fut relégué dans l’île de Patmos pour le nom du Christ, et y fut mis aux fers.

    Quand il était dans l’île, ainsi qu’il le rapporte, il me fut donné un livre, et il me fut dit de manger. Je le mangeai. Dans ma bouche, il était doux comme le miel ; mais dans mes entrailles, il était amer. Alors il me fut dit : Il faut prophétiser encore aux nations (Ap 10,9-10).Ce qui arriva car le livre qu’il reçut à manger, c’était l’Évangile qu’il écrivit ensuite. Lorsqu’en effet Domitien César, qui l’avait relégué, eu été tué, Jean fut libéré de son île, et écrivit alors le livre de l’Évangile qui porte son nom. Voilà le livre dont il dit qu’il fut doux à sa bouche et amer à ses entrailles. Il est doux à cause de la prédication, amer à cause de la persécution, car en prêchant la douceur de la foi, il s’exposait à l’amertume de la persécution. Toutefois, l’amertume de la persécution porte en soi une grande douceur, puisque c’est par la persécution qu’on parvient à la gloire si douce du martyre. Les arbres ont des racines amères, mais les fruits qu’ils produisent sont doux.

    Saint Chromacle d’Aquilée, mort en 409, fut évêque d’Aquilée en Italie  

     Mise en page par le Frère Grand Chancelier Prieural

    Références :

    https://qe.catholique.org/homelie/12994-saint-jean-apotre-et-evangeliste

    Magnificat du mercredi 27 décembre 2017 - page 380


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  • Samedi 18 mars 2017...

    À Lyon…

     * Armement à Lyon - 18 03 2017

    Photo de Rose-Marie

    Son Excellence le Grand Prieur J. B. Taste, Son Excellence, le Grand Prieur d’Honneur Roger Domin et le collège d’Officiers, nous ont fait l’honneur de nous convier cordialement et chaleureusement à leur Chapitre pour commémorer la mort de J.de MOLAY (1244 - 18 mars 1314), pour célébrer le premier anniversaire du

    Grand Prieuré Autonome de France

    qui réunit depuis un an les Prieurés du Nord, du Centre et du Sud

    O.C.M.T.H – O.S.M.T.H

    Ordo Christi Militiae Templi Hierosolymitani

    Ordo Supremus Militaris Templi Hierosolymitani

    Cette cérémonie a eu lieu en l’église de Gleize (dans le Département du Rhône, Arrondissement Villefranche/Saône).

     * Armement à Lyon - 18 03 2017

    Photo Rose-Marie

    Hommage à JACQUES DE MOLAY  (1244 – 1314)

     * Armement à Lyon - 18 03 2017

    Illustration empruntée sur Internet

    Né dans une famille noble de Franche-Comté, il est élu Maître (20 avril 1292-1312) à la mort du moine Gaudin. Il est alors Maréchal de l’Ordre. C’est un militaire plus qu’un politique, ce qui ne va pas sans conséquence dans la chute de l’Ordre. Lors de son élection, il promit de réformer l’ordre et de l’adapter à la situation prévalant en Terre Sainte. En effet, l’ordre traversait une grave crise d’identité provoquée par la chute de Saint Jean d’Acre (mai 1291), lieu créé pour assurer la protection des pèlerins pour les pèlerinages.

    Allié au roi d’Arménie pour déclarer la guerre au sultan d’Egypte, le khan des Tartares Mongols, Kazan, propose en 1299 aux Templiers et aux Hospitaliers de leur rendre la Terre Sainte, dès qu’il l’aura conquise, en échange de leur soutien.

    Templiers et Hospitaliers lèvent les troupes et participent à la victoire sur le sultan d’Egypte. Templiers et Hospitaliers retrouvent la Terre Sainte qu’ils ont quittée dix ans auparavant, mais il n’y plus de fortifications. Alors qu’ils relèvent les murailles, le Khan retourne en Perse mater une révolte, en leur cédant le terrain conquis. Les Templiers et les Hospitaliers se retrouvent seuls face au sultan d’Egypte, et, malgré leur victoire dans Jérusalem et leurs appels d’aide à l’Occident, les renforts tardent à venir. Pour éviter le même carnage comme celui de Saint Jean d’Acre, ils quittent la ville sainte et se réfugient à Chypre. Le rêve de Jérusalem est définitivement brisé.

    A Chypre, les deux Ordres sont à l’étroit. Le roi de l’île, descendant de Guy de Lusignan, leur interdit d’acquérir des propriétés, par crainte de perdre son pouvoir, comme ils l’ont fait aux rois de Jérusalem.

    Les Hospitaliers s’emparent de l’île de Rhodes et y installent leur quartier général. Les Templiers sont tentés de s’implanter en Sicile, sous réserve d’aider le souverain pour une expédition contre la Grèce. Ce qui fut fait, car les Templiers sous la conduite du Templier Roger, s’empare d’Athènes, s’avance vers l’Hellespont, et ravage une partie de la Thrace. Lors de l’expédition, les Templiers dédaignent les villes vaincues, ils ne gardent que les richesses pillées. Maladroitement ils étaleront ces richesses, on leur reproche alors de n’avoir pas su garder la Terre Sainte, en insinuant qu’elle était devenue trop pauvre pour eux. En 1306, à la demande du pape Clément V, qui a le projet de faire des Templiers une milice pontificale, le quartier général du Temple est transféré à Paris.

    L’Ordre est né de chevaliers partis du royaume de France, il y retourne. L’Ordre perd de sa gloire ainsi que les exploits des chevaliers à la croix pattée en Terre Sainte.

    Après une procédure inquisitoriale lancée contre le Temple, le roi Philippe Le Bel ordonna l’exécution de Jacques de Molay et de nombreux templiers.

    Jacques de Molay mourut le 18 mars 1314 sur un bûcher dressé sur l’île de la Cité à Paris.

     * Armement à Lyon - 18 03 2017

    Illustration empruntée sur Internet

    Soeur Danielle Petit, Commandeur et Prieur du Sud au G.P.A. de France

    Les Frères et Sœurs du Grand Prieuré de Belgique ont pu profiter de ces circonstances pour participer à une magnifique cérémonie d’armement et d’intronisation.

    Son Excellence le Grand Prieur Magistral de Belgique a tenu à préciser que nos quatre Récipiendaires avaient pu bénéficier d’une belle Veillée d’armes le 28 février dernier, au cours de laquelle ils subirent le rituel des purifications par les quatre éléments : Terre, Air, Eau et Feu.

     * Armement à Lyon - 18 03 2017

    Photo Rose-Marie

    Il tint aussi à préciser que, notre Grand Prieuré étant de stricte observance templière, toute Écuyère méritante peut être intronisée « Dame du Temple » mais que la gestuelle de rigueur se fait au moyen d’une rose.

    Lien avec le parchemin relatif au symbolisme de la rose

    En signe d’allégeance au Grand Prieur de Belgique, chaque récipiendaire a posé ses lèvres sur la garde de l’épée magistrale.

     * Armement à Lyon - 18 03 2017

    Photo Rose-Marie

    Armement et intronisation

    Après l’adoubement des Frères lyonnais, nos quatre candidats en chlamyde blanche ont été appelés et placés en arc de cercle devant l'autel de l'église. Ils se sont agenouillés, les mains jointes.

    Derrière eux, les parrains tenaient dans leur bras le manteau blanc, les gants, l’épée et le bijou (croix) des candidats.

    Le prêtre a pris dans ses mains celles de chaque postulent et a reçu, tour à tour, leur serment de Chevalier ou de Dame du Temple.

    Une fois chaque chevalier relevé, les Parrains ont présenté les effets au Prêtre qui les a bénis.

     * Armement à Lyon - 18 03 2017

    Photo Rose-Marie

    Puis chaque Parrain a revêtu son Chevalier de son manteau, lui a remis son bijou, son épée et ses gants.

    Ensuite chaque candidat s’est présenté devant le consécrateur, un seul genou à terre et les deux mains sur la garde de son épée pointe à terre.

    Notre Sœur Josette M. a intronisé la Sœur Ecuyère Carole E. qui portera dorénavant le nom de Dame Carole de Magdala.

     * Armement à Lyon - 18 03 2017

    Photo Rose-Marie

    Son Excellence le Grand Prieur Magistral de Belgique a armé le Frère Jean-Paul V S. qui porte dorénavant le nom de Chevalier en quête de lumière, et le Frère Olivier H., Chevalier pèlerin.

      * Armement à Lyon - 18 03 2017  * Armement à Lyon - 18 03 2017

    Photos Rose-Marie

    Par délégation du Grand Prieur Magistral, le Frère Claude B., Commandeur de la Commanderie Saint-Georges de Notre-Dame de Leffe a armé son fidèle Chancelier, le Frère Raymond F. qui portera désormais le nom de Chevalier loyal par le courage et l’obéissance.

     * Armement à Lyon - 18 03 2017

    Photo Rose-Marie

    Profitant des circonstances de cette belle cérémonie, Son Excellence le Grand Prieur Magistral, assisté du Frère Commandeur Alessandro U., a installé le Frère Jean-Paul V S. dans ses nouvelles attributions de Chapelain de la Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple.

     * Armement à Lyon - 18 03 2017

    Photo Rose-Marie

    Les adoubements terminés, Son Excellence le Grand Prieur d’Honneur Roger Domin a remis le cierge des Adoubés  à la Sœur Carole et, avec le prêtre, tous les Récipiendaires se sont rendus en procession le déposer sur l'autel de Notre-Dame, la Vierge Marie où ils ont prié.

    Cette belle cérémonie s’est clôturée par deux chants interprétés par notre Frère Jacques B. (ténor), Prieur de Wallonie, qui a interprété « Jérusalem » ainsi qu’un vibrant « Ave Maria » accompagné l’organiste de la paroisse.

    A la sortie de l’église, la délégation du Grand Prieuré de Belgique (Commanderie Majeure et Commanderie Saint-Georges) semblait très satisfaite de la qualité de la cérémonie et la joie se lisait sur les visages de nos quatre promus !

     * Armement à Lyon - 18 03 2017

       * Armement à Lyon - 18 03 2017   * Armement à Lyon - 18 03 2017 

    Photos Rose-Marie

    Activité culturelle

    Le séjour à Lyon a permis également à nos Frères et Sœurs de bénéficier d’intéressantes explications au cours d’activités à caractère culturel, notamment pendant la visite de la basilique Notre-Dame de Fourvière qui surplombe la ville de Lyon depuis le sommet de la colline de Fourvière.

     * Armement à Lyon - 18 03 2017

    La Basilique Notre-Dame de Fourvière – Photo empruntée sur Internet

    La principale caractéristique de la basilique est de comporter deux églises superposées, celle du bas étant improprement appelée « crypte » puisqu’elle est éclairée de verrières !

    Dans son ensemble, cette « crypte » est un monument inachevé, d’une composition savante. Le jeu des couleurs entre la lumière parcimonieusement donnée par les vitraux, les mosaïques où dominent le bleu et l'or, l'épigraphie latine révèle une bonne connaissance biblique et symbolique, ainsi qu’une riche statuaire.

    Reportage composé par le Frère André B., E.M.O., Grand Chancelier Prieural de Belgique


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  • Notre Frère Jean-Paul VS nous a fait parvenir le texte original publié sur le site internet de Radio Vatican relatif à la création de nouveaux cardinaux.

    Dans son discours, le pape François fait allusion à l’Évangile selon saint Luc (Lc 6, 27-36) :

    L'amour pour les autres

    27 Quant à vous tous qui m'écoutez, voici ce que je vous dis: Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent ;

    28 appelez la bénédiction divine sur ceux qui vous maudissent ; priez pour ceux qui vous calomnient.

    29 Si quelqu'un te gifle sur une joue, présente-lui aussi l'autre. Si quelqu'un te prend ton manteau, ne l'empêche pas de prendre aussi ta chemise.

    30 Donne à tous ceux qui te demandent, et si quelqu'un te prend ce qui t'appartient, n'exige pas qu'il te le rende.

    31 Faites pour les autres ce que vous voudriez qu'ils fassent pour vous.

    32 Si vous aimez seulement ceux qui vous aiment, pensez-vous avoir droit à une reconnaissance particulière ? Les pécheurs aiment aussi leurs amis.

    33 Et si vous faites du bien seulement à ceux qui vous en font, pourquoi vous attendriez-vous à de la reconnaissance ? Les pécheurs n'agissent-ils pas de même?

    34 Si vous prêtez seulement à ceux dont vous espérez être remboursés, quelle reconnaissance vous doit-on ? Les pécheurs aussi se prêtent entre eux pour être remboursés.

    35 Vous, au contraire, aimez vos ennemis, faites-leur du bien et prêtez sans espoir de retour. Alors votre récompense sera grande, vous serez les fils du Très-Haut, parce qu'il est lui-même bon pour les ingrats et les méchants.

    36 Votre Père est plein de bonté. Soyez donc bons comme lui.

    Comme à l’accoutumée, à la suite de la publication d'un texte biblique, voici d’abord quelques commentaires.

    « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux »

    L’évangile d’aujourd’hui nous présente une très belle image de notre Dieu, un Dieu plein de miséricorde, de tendresse, de pardon. Jésus nous a révélé ce visage du Père, qui n’a pas envoyé son fils pour juger le monde mais pour le sauver. Il a offert son pardon à Marie Madeleine, Zachée, la femme adultère, au fils prodigue, à la Samaritaine, l’apôtre Pierre, le voleur sur la croix, les ouvriers de la dernière heure, ceux qui l’ont condamné à mort.

    En conclusion de cette révélation extraordinaire, il nous invite aujourd’hui à agir comme Dieu lui-même : « Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux

    Ce qui caractérise la morale chrétienne ce n'est pas « d'aimer », car toutes les morales humaines demandent cela, mais d'aimer aussi « nos ennemis ». Il s'agit d'un amour universel qui n'exclut personne. Nous savons très bien que, nous les chrétiens, nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Pourtant Jésus nous demande d'être différents des autres et « d'aimer ceux qui ne nous aiment pas »

    Notre première réaction à cette page d’évangile est peut-être de dire : « Mais moi, je n’ai pas d’ennemis ». En réalité, il y a plein de gens qui me tapent sur les nerfs, qui m’agacent, ne pensent pas comme moi, ont une façon différente de s’habiller, de se divertir, de faire les choses. Ensuite, il y a le monde de la politique qui divise même les membres de nos familles. Il y a aussi ceux qui ne sont pas de ma nationalité, de ma classe sociale, de ma culture, de ma religion, de mon club préféré. Jésus me demande d'aimer ceux qui me critiquent, qui ne sont pas d'accord avec moi. Il est important de ne jamais accepter qu’une situation de confrontation et parfois de haine soit définitive.

    Les résultats d’un comportement contraire à cette éthique évangélique se voient tous les jours dans les guerres qui n’en finissent plus de répandre le sang de millions d’innocentes victimes. A la fin d'un film, je me souviens de cette remarque de l'acteur principal qui disait : « A 300 mètres de distances, l'ennemi n'est qu'une cible... à 3 mètres, c'est un homme, une femme, un enfant qui tremble de peur

    Il est triste de voir certains pilotes d’avions et d’hélicoptères qui crient avec enthousiasme : « Bingo ! » lorsque leurs roquettes atteignent la cible, ou encore les partisans du terrorisme qui se réjouissent de l'effondrement des tours du World Trade Center de New York. Sous la croix du Christ, l'ennemi n'est plus une personne à abattre... il devient notre prochain qui se retrouve à 3 mètres de nous... il devient alors un frère ou une sœur de sang.

    Dans la parabole du Bon Samaritain, Jésus nous dit d’aimer notre prochain mais il ne donne pas la condition sociale de l'homme blessé, ni sa nationalité, ni sa religion... il ne révèle pas son parti politique, sa classe sociale, la couleur de sa peau. La miséricorde et la tendresse doivent s’adresser à tous ceux dans le besoin, amis et ennemis.

    Père Yvon-Michel Allard,

    directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

    Consistoire : discours du Pape François aux nouveaux cardinaux

    Ce samedi 19 novembre 2016, le Pape François a présidé un consistoire en la basilique Saint-Pierre de Rome pour la création de 17 nouveaux cardinaux. Avant de leur remettre leurs insignes (barrette, anneau et diaconie), il a prononcé un discours dont voici le texte intégral en français :

    Le passage de l’Évangile que nous venons d’entendre (cf. Lc 6, 27-36), beaucoup l’ont appelé « le discours de la plaine ». Après l’institution des Douze, Jésus est descendu avec ses disciples là où une multitude l’attendait pour l’écouter et pour se faire guérir. L’appel des Apôtres est accompagné par ce « se mettre en route » vers la plaine, pour la rencontre avec une multitude qui, comme le dit le texte de l’Évangile, était « tourmentée » (cf. v. 18).

    L’élection, au lieu de les maintenir en haut sur la montagne, au sommet, les conduit au cœur de la foule, les met au milieu de ses tourments, au niveau de leur vie.

    De cette manière, le Seigneur leur révèle ainsi qu’à nous que le vrai sommet s’atteint dans la plaine, et la plaine nous rappelle que le sommet se trouve dans un regard et spécialement dans un appel : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (v. 36).

    Une invitation accompagnée de quatre impératifs, nous pourrions dire de quatre exhortations, que le Seigneur leur adresse pour modeler leur vocation concrètement, dans le quotidien de l’existence. Ce sont quatre actions qui donneront forme, qui donneront chair et rendront tangible le chemin du disciple. Nous pourrions dire que ce sont quatre étapes de la mystagogie de la miséricorde : aimez, faites du bien, bénissez et priez. Je pense que nous pouvons être d’accord sur ces quatre aspects et qu’ils nous paraissent également raisonnables. Ce sont quatre actions que nous réalisons facilement avec nos amis, avec les personnes plus ou moins proches, proches par l’affection, par les goûts, par les habitudes.

    Le problème surgit lorsque Jésus nous présente les destinataires de ces actions, et en cela il est très clair, il n’utilise pas des figures de style ni des euphémismes. Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous traitent mal (cf. vv. 27-28).

    Et ce ne sont pas des actions qui viennent spontanément envers des personnes qui sont devant nous comme adversaires, comme ennemis. Face à elles, notre attitude première et instinctive, c’est de les disqualifier, de les discréditer, de les maudire : dans beaucoup de cas, nous cherchons à les « diaboliser », en vue d’avoir une « sainte » justification pour nous débarrasser d’elles. Au contraire, en ce qui concerne l’ennemi, celui qui te hait, qui te maudit ou te diffame, Jésus nous dit : aime-le, fais-lui du bien, bénis-le et prie pour lui.

    Nous nous trouvons face à l’une des caractéristiques propres du message de Jésus, là où se cache sa force et son secret ; de là proviennent la source de notre joie, la puissance de notre mission et l’annonce de la Bonne Nouvelle. L’ennemi est quelqu’un que je dois aimer. Dans le cœur de Dieu, il n’y a pas d’ennemis, Dieu n’a que des enfants. Nous élevons des murs, nous construisons des barrières et nous classons les personnes. Dieu a des enfants et pas précisément pour s’en débarrasser. L’amour de Dieu a la saveur de la fidélité envers les personnes, car c’est un amour viscéral, un amour maternel/paternel qui ne les laisse pas dans l’abandon, même lorsqu’elles ont commis des fautes. Notre Père n’attend pas que nous soyons bons pour aimer notre monde, il n’attend pas que nous soyons moins injustes ou parfaits pour nous aimer ; il nous aime parce qu’il a choisi de nous aimer, il nous aime parce qu’il nous a donné le statut de fils. Il nous a aimés même lorsque nous étions ses ennemis (cf. Rm 5, 10). L’amour inconditionnel du Père envers tous a été et est une vraie exigence de conversion pour notre pauvre cœur qui tend à juger, à diviser, à opposer et à condamner. Savoir que Dieu continue d’aimer même celui le rejette est une source illimitée de confiance et un encouragement pour la mission. Aucune main sale ne peut empêcher que Dieu y mette la Vie qu’il désire nous offrir.

    Notre époque est caractérisée par de grandes problématiques et interrogations à l’échelle mondiale. Il nous arrive de traverser un temps où émergent de nouveau de manière épidémique, dans nos sociétés, la polarisation et l’exclusion comme l’unique façon possible de résoudre les conflits. Nous voyons, par exemple, comment rapidement celui qui est à côté de nous non seulement possède le statut d’inconnu ou d’immigré ou de réfugié, mais [encore] devient une menace, acquiert le statut d’ennemi. Ennemi parce qu’il vient d’un pays lointain ou parce qu’il a d’autres coutumes. Ennemi par la couleur de sa peau, par sa langue ou par sa condition sociale, ennemi parce qu’il pense différemment et aussi parce qu’il a une autre foi. Ennemi par…

    Et, sans que nous ne nous en rendions compte, cette logique s’installe dans notre manière de vivre, d’agir et de procéder. Donc, tout et tous commencent à avoir une saveur d’inimitié. Peu à peu, les différences sont transformées en symptômes d’hostilité, de menace et de violence. Que de blessures s’élargissent à cause de cette épidémie d’inimitié et de violence, qui s’imprime dans la chair de beaucoup de sans-voix, parce que leur cri s’est affaibli et est réduit au silence à cause de cette pathologie de l’indifférence ! Que de situations de précarité et de souffrance sont semées à travers cette prolifération de l’inimitié entre les peuples, entre nous ! Oui, entre nous, dans nos communautés, dans nos presbytères, dans nos réunions. Le virus de la polarisation et de l’inimitié imprègne nos façons de penser, de sentir et d’agir. Nous ne sommes pas immunisés contre cela et nous devons être attentifs afin que cette attitude n’occupe pas notre cœur, car cela serait contre la richesse et l’universalité de l’Église que nous pouvons toucher de la main dans ce Collège Cardinalice. Nous provenons de pays lointains, nous avons des coutumes, des couleurs de peau, des langues et des conditions sociales différents ; nous pensons de manières différentes et nous célébrons aussi la foi par des rites différents. Et rien de tout cela ne nous rend ennemis, au contraire, c’est l’une de nos plus grandes richesses.

    Chers frères, Jésus ne cesse de « descendre de la montagne », il ne cesse de vouloir nous insérer au carrefour de notre histoire pour annoncer l’Évangile de la Miséricorde. Jésus continue de nous appeler et de nous envoyer dans la « plaine » de nos peuples, il continue de nous inviter à passer notre vie en soutenant l’espérance de nos gens, comme signes de réconciliation. Comme Église, nous continuons à être envoyés pour ouvrir nos yeux afin de regarder les blessures de tant de frères et sœurs privés de leur dignité, privés dans leur dignité.

    Cher frère nouveau Cardinal, le chemin vers le ciel commence dans la plaine, dans le quotidien de la vie rompue et partagée, d’une vie dépensée et donnée. Dans le don quotidien et silencieux de ce que nous sommes. Notre sommet est cette qualité de l’amour : notre but et notre aspiration c’est de chercher dans la plaine de la vie, avec le peuple de Dieu, à nous transformer en personnes capables de pardon et de réconciliation.

    Cher frère, aujourd’hui, on te demande de garder dans ton cœur et dans celui de l’Église cette invitation à être miséricordieux comme le Père, en sachant que « si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 49).

    Pape François

     

    Avec nos remerciements à notre Frère Jean-Paul VS pour cette heureuse initiative.

    Mise en page par le Frère André B.

     

    Références :

    https://www.aelf.org/bible-liturgie/Lc/Evangile+de+J%C3%A9sus-Christ+selon+saint+Luc/chapitre/6

    http://www.cursillos.ca/formation/reflexions-dominicales/annee-C/R-C15-Dim7.htm

    http://fr.radiovaticana.va/news/1273409 


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  • Saint Georges et le dragon

    Introduction

    L’iconographie de saint Georges et du dragon a toujours constitué un puissant moteur de l’imaginaire européen. La représentation de la légende de saint Georges est sans doute la plus diffusée dans l’Occident chrétien et principalement catholique.

    Le succès du culte de saint Georges fut considérable et sa renommée s’est répandue dans toutes les parties du monde occidental. Il est devenu l’emblème de pays et régions d’Europe comme l’Angleterre, le Portugal, la Catalogne et l’Aragon.

    Figure polysémique, saint Georges fut également le saint patron de corporations, d’ordres divers et de nombreuses villes européennes qui se sont placées sous sa protection. Il en résulte de multiples représentations peuplant les plus grandes collections européennes, mais aussi de nombreuses évocations dans des traditions populaires.

    Nous pouvons nous interroger à propos de la façon dont saint Georges et le dragon se présentent aux yeux de nos contemporains, comment ils voient le terreau des différents combats de l’homme contre des forces hostiles, mais aussi, et peut-être surtout, de l’homme contre lui-même dans l’affirmation de son destin.

    Au moins mille cinq cents représentations du combat de saint Georges contre le Dragon ont été répertoriées.

    a) des tableaux ....

     * Saint Georges et le dragon

      * Saint Georges et le dragon  * Saint Georges et le dragon  * Saint Georges et le dragon

                       par Luca Signorelli                                                   par Vasily Kandinsky                                        par Hans Von Aachen

     b) des sculptures ...

      * Saint Georges et le dragon   * Saint Georges et le dragon   * Saint Georges et le dragon

    c) des vitraux ...

      * Saint Georges et le dragon   * Saint Georges et le dragon 

    Chaque représentation nécessite une grande vivacité de la part de l’artiste qui s’y emploie. Les peintres et sculpteurs sont confrontés à un problème fondamental : ils doivent opposer deux fictions dans un même combat ! La première fiction, évidente, est celle du dragon que personne n’a jamais vraiment vu ! La seconde, celle de saint Georges, car il n'a pas d'ancrage historique fort précis.

    Bien que Cesare Ripa dans son Iconographie nous offre une description de la bête : ailée, avec une queue de serpent et des griffes, l'imaginaire et la créativité des artistes sont mis à rude épreuve. Ils doivent tenter avant tout d'offrir une bête composite la plus monstrueuse possible. Comme on n’en connait évidemment pas les « détails », chaque artiste les invente à sa guise. On observe une évolution extraordinaire dans la représentation des figures centrales de cette légende.

    Les évolutions iconographiques

    Si au départ, la « bête composite » prend la forme du monstre décrit par Cesare Ripa, elle devient très vite après les croisades une espèce de crocodile. Ce qui peut s’expliquer par le fait qu’en Palestine, les Croisés ont eu l’occasion de voir des bêtes immenses aux bouches pleines de dents. Ils revinrent même avec des têtes de crocodile pour prouver aux populations que le dragon existait !

    A contrario, aux 14ème et 15ème siècles, saint Georges ressemble plus à un soldat. Il porte une arme avec une cotte de mailles, une cuirasse et un casque. Mais à la fin du 15ème et au début du 16ème siècle, il ressemble plus à un dandy. 

    On est ainsi passé de la chevalerie active et des croisades à la Renaissance durant laquelle saint Georges fut parfois affublé de chapeaux à plumes et ne combattant le dragon que « très légèrement », alors qu’au départ, les représentations étaient très physiques. En effet,saint Georges était le patron des croisés et son combat était alors assimilé à celui que menaient les croisés contre les incroyants détenant le tombeau du Christ et les lieux saints.

    La croix rouge sur fond blanc des croisés est également le drapeau de saint Georges qui est lui-même le drapeau du Christ ressuscité.

    Les lieux du combat

    Saint Georges et le dragon sont tous deux liés à des lieux différents dans les multiples représentations qui existent. Ceux-ci ont une valeur symbolique importante.

    Le dragon vit dans ce qui n’est pas figé, dans l’informel : les sous-bois, les marais, les grottes…

    Saint Georges, par contre, se présente dans des lieux parfaitement délimités. Ainsi, dans un tableau de Paolo Uccello, saint Georges est placé du côté des champs puisqu’il est aussi l’agriculteur (Son prénom « Georg » signifie le laboureur). Il crée la barrière entre le cultivé et « l'inculte », entre le civilisé et non-civilisé. 

     * Saint Georges et le dragon

    Une très belle peinture d'Andrea Mantegna représente saint Georges en vainqueur, debout simplement, le dragon à ses pieds. La queue du dragon poursuit la sinuosité du chemin qui monte vers la ville. Tout à coup, le dragon quitte l’informe et se transforme tout doucement.

     * Saint Georges et le dragon

    Ce tableau, intitulé « Saint Georges » est attribué au peintre italien Andrea Mantegna. Peint vers 1460, il est conservé aux "Gallerie dell'Accademia" de Venise.

    Le personnage est représenté placé dans un encadrement de marbre, serein et impassible. Le paysage à l'arrière-plan laisse apparaître une vue sur une ville fortifiée reliée par une route qu'il vient de parcourir pour combattre le dragon placé à ses pieds sur lequel il a brisé sa lance. Le paysage rocailleux, le ciel nuageux et la perspective placée derrière lui mettent en valeur le personnage. Il incarne non pas un saint chrétien mais bien plus un héros antique surmonté d'une guirlande fruits symboliques.

    Fiction ou réalité ?

    Fiction et réalité semblent perpétuellement mêlées dans l’histoire de saint Georges. Est-ce une légende, un mythe ? La légende tend plus vers une traduction en mots, en images, d'une histoire qui a un ancrage particulier. La Légende Dorée de Jacques de Voragine qui réunit au 16ème siècle tous les éléments disparates qui existent sur Saint-Georges fonde son histoire. Le mythe quant à lui est beaucoup plus considérable. 

    Avant d'être défini par Voragine, saint Georges apparaît déjà à travers le personnage de Persée qui délivre Andromaque, ou à travers celui d'Horus qui tue une bête malfaisante. La figure mythique de l’homme, ou du dieu ou du héros au sens grec, qui doit affronter un monstre menaçant une personne ou une population revient perpétuellement dans l'Histoire. 

    Saint Georges et les artistes contemporains

    Plusieurs artistes contemporains dont Luc Tuymans, Angel Vergara Santiago et Giuseppe Penone font écho, via leur œuvre, au mythe de saint Georges. Leurs œuvres, sont bien sûr loin des formes de représentation plus anciennes.

    Ainsi, dans un tableau de 3,80 m de large, Luc Tuymans représente cinq personnes accoudées à une balustrade, regardant le panorama de la bataille de Waterloo. La peinture montre des gens regardant une peinture : c’est l’œil contemporain qui s’approprie les images et traces d’un événement passé. C’est un plongeon de notre œil dans le temps.

    Ces cinq personnes regardent en fait le panorama de la bataille de Waterloo – une image de plus, qui nous invite à regarder des images anciennes écartées de leur emplacement d’origine. La peinture de Luc Tuymans met donc en évidence notre regard sur les œuvres anciennes.

     * Saint Georges et le dragon

    Cette vaste toile de Luc Tuymans frappe par l'absence du héros martyr, du dragon qu'il terrasse et de la princesse, enjeu du combat – les trois éléments clés de l'iconographie habituelle. Restent l'horizon flou et les silhouettes fantomatiques de cinq spectateurs vus de dos, qui semblent être les témoins silencieux et presque indifférents d'un spectacle non visible. Dans la légende de saint Georges, après avoir livré la princesse au dragon, les « lâches citadins » s'étaient retranchés derrière les murailles de la ville pour assister de loin et sans réagir au combat.

    Ici, placés à l'avant-plan du tableau, les spectateurs passifs deviennent le cœur de la réflexion du peintre contemporain. Ainsi Luc Tuymans nous invite-t-il à nous interroger sur notre comportement face aux images d'une actualité toujours plus violente, que nous regardons quotidiennement sur nos écrans, à la fois victimes et complices d'un système. Le mythe de saint Georges adopte de cette façon une lecture contemporaine, plus humaine et dénuée de son caractère fantastique.

    Saint Georges aujourd'hui

    Au fil du temps, l'histoire a été adaptée pour correspondre aux mythes chrétiens, mais elle reste l'histoire d'un homme courageux.  La question fondamentale du mal inacceptable et de l'homme courageux qui lutte contre celui-ci est une histoire qui tiendra toujours l'humanité. 

    Conclusion

    Tous les saints Georges, qu’ils soient sculptés, peints ou dessinés, nous les regardons avec notre savoir et notre regard d’aujourd’hui. Nous avons perdu notre innocence face à eux. Nous pouvons donc y voir l’allégorie toute nue d’un homme face à ses peurs et qui met en branle son courage. Et le dragon, affublé d’une crête ou d’ailes, ne nous fait plus peur !

    Informations synthétisées par le Frère André B.

    Avec mes remerciements à notre Frère Jean-Paul VS. !

    Bibliographie :

    Brochure de l'exposition "L'homme, le dragon et la mort - La gloire de saint Georges" - Mons 2015 (18.10.2015 - 17.01.2016).

    Sitographie :

    Les œuvres insérées ci-dessus proviennent des sites suivants :

    https://www.google.be/search?q=Luc+Tuymans+saint+Georges&espv=2&biw=1600&bih=799&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ved=0ahUKEwjx6dzY1PXLAhVhIJoKHawmDPMQsAQIKQ&dpr=1#imgdii=Tof1sVb5UYi9RM%3A%3BTof1sVb5UYi9RM%3A%3BGHvzjhPBGMfh8M%3A&imgrc=Tof1sVb5UYi9RM%3A

    https://www.google.be/search?q=Luc+Tuymans+saint+Georges&espv=2&biw=1600&bih=799&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ved=0ahUKEwjx6dzY1PXLAhVhIJoKHawmDPMQ7AkINA&dpr=1#imgrc=6yChakUsw5TN8M%3A

     http://www.narthex.fr/news/la-gloire-de-saint-georges-lhomme-le-dragon-et-la-mort

     Pour retrouver une impressionnante série d'autres représentations :

    https://www.google.be/search?hl=fr&site=imghp&tbm=isch&source=hp&biw=1600&bih=799&q=paolo+uccello+saint+georges+terrassant+le+dragon&oq=paolo+uccello&gs_l=img.1.2.0l8.6841.9632.0.13464.13.7.0.6.6.0.165.931.0j7.7.0....0...1ac.1.64.img..0.13.943.UqQZw2imfQs#hl=fr&tbm=isch&q=saint+georges+terrassant+le+dragon&imgrc=_


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  • Quelques précisions dans le cadre de l'Année Jubilaire de la Miséricorde

    La miséricorde

    Le mot « miséricorde » désigne le cœur profond, les « entrailles » qui frémissent sous le coup de la douleur et de la peine. Quel père ou mère n'a jamais ressenti cela en sachant son enfant malade ou perdu ? La miséricorde apparaît donc comme l'attachement profond d'un être pour un autre et particulièrement de Dieu pour l'homme. Dans notre vie, Dieu souffre avec nous ; il est bouleversé par nos malheurs, nos souffrances et notre condition d'homme pécheur. Il se réjouit aussi avec nous.

    La miséricorde, c'est l'émotion de Dieu envers sa créature. Dans un mouvement d'amour pour nous, il nous manifeste sa tendresse, nous aide concrètement dans nos vies, nous pardonne nos manquements, nos faiblesses, se réjouit avec nous ; et il nous envoie son Fils pour vivre tout avec nous.

    Dans le Nouveau Testament, Jésus nous invite à faire de même envers nos Frères : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » (Matthieu 5, 48)

    Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père. Le mystère de la foi chrétienne est là tout entier. Devenue vivante et visible, elle atteint son sommet en Jésus de Nazareth. A travers sa parole, ses gestes, et toute sa personne, Jésus de Nazareth révèle la miséricorde de Dieu.

    Nous avons toujours besoin de contempler le mystère de la miséricorde. Elle est source de joie, de sérénité et de paix. Elle est la condition de notre salut. « Miséricorde » est le mot qui révèle le mystère de la Sainte Trinité.

    • La miséricorde, c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre.
    • La miséricorde, c’est la foi fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie.
    • La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché.

    Pour être capable de miséricorde, il nous faut d’abord nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Cela veut dire qu’il nous faut retrouver la valeur du silence pour méditer la Parole qui nous est adressée. C’est ainsi qu’il est possible de contempler la miséricorde de Dieu et d’en faire notre style de vie.

    Dans la miséricorde, nous avons la preuve de la façon dont Dieu aime. Il se donne tout entier, pour toujours, gratuitement, et sans rien demander en retour. Il vient à notre secours lorsque nous l’invoquons.

    Ne pas juger et ne pas condamner signifie, de façon positive, savoir accueillir ce qu’il y a de bon en toute personne et ne pas permettre qu’elle ait à souffrir de notre jugement partiel et de notre prétention à tout savoir. Ceci n’est pas encore suffisant pour exprimer ce qu’est la miséricorde. Jésus demande aussi de pardonner et de donner, d’être instruments du pardon puisque nous l’avons déjà reçu de Dieu, d’être généreux à l’égard de tous en sachant que Dieu étend aussi sa bonté pour nous avec grande magnanimité.

    Le regard fixé sur Jésus et son visage miséricordieux, nous pouvons accueillir l’amour de la Sainte Trinité. La mission que Jésus a reçue du Père a été de révéler le mystère de l’amour divin dans sa plénitude. L’évangéliste Jean affirme pour la première et unique fois dans toute l’Ecriture : « Dieu est amour » (I Jn 4,8, 16). Cet amour est désormais rendu visible et tangible dans toute la vie de Jésus. Sa personne n’est rien d’autre qu’amour, un amour qui se donne gratuitement.

    Dans les paraboles de la miséricorde, Jésus révèle la nature de Dieu comme celle d’un Père qui ne s’avoue jamais vaincu jusqu’à ce qu’il ait absous le péché et vaincu le refus, par la compassion et la miséricorde. Nous connaissons ces paraboles, trois en particulier : celle de la brebis égarée, celle de la pièce de monnaie perdue, et celle du père et des deux fils (cf. Luc 15, 1 – 32). Dans ces paraboles, Dieu est toujours présenté comme rempli de joie, surtout quand il pardonne. Nous y trouvons le noyau de l’Évangile et de notre foi, car la miséricorde y est présentée comme la force victorieuse de tout, qui remplit le cœur d’amour, et qui console en pardonnant.

    Le pardon de Dieu pour nos péchés n’a pas de limite. Dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ, Dieu rend manifeste cet amour qui va jusqu’à détruire le péché des hommes.

    Jésus affirme que la miséricorde n’est pas seulement l’agir du Père, mais elle devient le critère pour comprendre qui sont ses véritables enfants. En résumé, nous sommes invités à vivre de miséricorde, parce qu’il nous a d’abord été fait miséricorde. Le pardon des offenses devient l’expression la plus manifeste de l’amour miséricordieux et pour nous chrétiens, c’est un impératif auquel nous ne pouvons pas nous soustraire. Bien souvent, il nous semble difficile de pardonner ! Cependant, le pardon est le moyen déposé de nos mains fragiles pour atteindre la paix du cœur. Se défaire de la rancœur, de la colère, de la violence et de la vengeance, est la condition nécessaire pour vivre heureux.

    Comme nous pouvons le remarquer, la miséricorde est, dans l’Ecriture, le mot-clé pour indiquer l’agir de Dieu envers nous. Son amour n’est pas seulement affirmé, mais il est rendu visible et tangible. L’amour miséricordieux des chrétiens doit être sur la même longueur d’onde. Comme le Père aime, ainsi aiment les enfants. Comme il est miséricordieux, ainsi sommes-nous appelés à être miséricordieux les uns envers les autres.

    Que notre pensée se tourne vers la Mère de la Miséricorde. Que la douceur de son regard nous accompagne en cette Année Sainte, afin que tous puissent redécouvrir la joie de la tendresse de Dieu. Personne n’a connu comme Marie la profondeur du mystère de Dieu fait homme. Sa vie entière fut modelée par la présence de la miséricorde faite chair. La Mère du crucifié Ressuscité est entrée dans le sanctuaire de la miséricorde divine en participant intimement au mystère de son amour.

    Choisie pour être la mère du Fils de Dieu, Marie fut préparée depuis toujours par l’amour du Père pour être l’Arche d’Alliance entre Dieu et les hommes. Elle a gardé dans son cœur la divine miséricorde en parfaite syntonie avec son Fils Jésus.

    Près de la croix, Marie avec Jean, le disciple de l’amour, est témoin des paroles de pardon qui jaillissent des lèvres de Jésus. Le pardon suprême offert à qui l’a crucifié nous montre jusqu’où peut aller la miséricorde de Dieu. Marie atteste que la miséricorde du Fils de Dieu n’a pas de limite et rejoint tout un chacun sans exclure personne. Adressons-lui l’antique et toujours nouvelle prière du Salve Regina, puisqu’elle ne se lasse jamais de poser sur nous un regard miséricordieux, et nous rend dignes de contempler le visage de la miséricorde, son Fils Jésus :

    Salut, Reine, Mère de Miséricorde, Vie, Douceur, et notre espérance, salut.

    Vers toi nous élevons nos cris, pauvres enfants d'Ève exilés.

    Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.

    Tourne donc, ô notre Avocate, tes yeux miséricordieux vers nous.

    Et, Jésus, le fruit béni de tes entrailles, montre-le nous après cet exil.

    Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie ! Amen.

    Prière du Pape François

    Seigneur Jésus-Christ, Toi qui nous as appris à être miséricordieux comme le Père céleste, et nous as dit que Te voir, c'est Le voir, montre-nous Ton visage, et nous serons sauvés.

    Ton regard rempli d'amour a libéré Zachée et Matthieu de l'esclavage de l'argent, la femme adultère et Madeleine de la quête du bonheur à travers les seules créatures : Tu as fait pleurer Pierre après son reniement, et promis le paradis au larron repenti.

    Fais que chacun de nous écoute cette parole dite à la Samaritaine comme s'adressant à nous : « Si tu savais le don de Dieu ! »

    Tu es le visage visible du père invisible, du Dieu qui manifesta sa toute-puissance par le pardon et la miséricorde ; fais que l'Eglise soit, dans le monde, Ton visage visible, Toi son Seigneur ressuscité dans la gloire.

    Tu as voulu que Tes serviteurs soient eux aussi habillés de faiblesse pour ressentir une vraie compassion à l'égard de ceux qui sont dans l'ignorance et l'erreur : fais que quiconque s'adresse à l'un d'eux se sente attendu, aimé, et pardonné par Dieu.

    Envoie Ton Esprit et consacre-nous tous de Son onction pour que le Jubilé de la Miséricorde soit une année de grâce du Seigneur, et qu'avec un enthousiasme renouvelé, Ton Eglise annonce aux pauvres la bonne nouvelle, aux prisonniers et aux opprimés la liberté, et aux aveugles qu'ils retrouveront la vue.

    Nous Te le demandons par Marie, Mère de la Miséricorde, à Toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.

    En guise de conclusion…

    Pour garder toute sa richesse au mot « miséricorde », il ne faut donc pas perdre de vue que c’est un mot à sens multiples. Etre miséricordieux, c’est avoir un cœur qui s’étreint devant le pauvre. Il signifie aussi « compassion », qui littéralement veut dire « souffrir avec l’autre ».

    Le mot « miséricorde » signifie aussi tendresse et fidélité dans la relation. Ici, il s’agit davantage d’un amour qui s’investit dans la durée, dans une histoire.

    Ce mot recouvre des attitudes qui touchent à la tendresse, à l’amour, à la bonté, à la compassion, à la  pitié, à la clémence, à la grâce… mais aussi à un engagement fidèle. C’est avoir une capacité d’être pris de compassion devant la faiblesse humaine, c’est avoir des entrailles qui peuvent rejoindre l’autre dans sa douleur ou ses épreuves. C’est aussi s’engager au service de l’autre dans sa durée, c’est entrer dans une fidélité avec les pauvres et les éprouvés en nouant avec eux une histoire d’alliance. La miséricorde nous pousse donc aussi à mobiliser nos énergies pour affronter ensemble les grands problèmes de notre société.

    Le Saint-Esprit est celui qui nous attire vers ce Dieu révélé en Jésus-Christ. Comme le bon samaritain, le bon pasteur, le père qui pardonne, il est inlassablement pris aux entrailles devant la peine, la détresse et le péché des hommes. Toujours aussi, il fait le premier pas pour nous guérir et nous relever. Son désir secret est que nous entrions dans cette ressemblance pour devenir « miséricordieux comme le Père ». Pour la gloire de Dieu et le salut du monde !

    Puisse le Carême de cette année Jubilaire être vécu plus intensément comme un temps fort pour célébrer et exprimer la miséricorde de Dieu.

    Que l’Esprit Saint qui guide les pas des croyants pour coopérer à l’œuvre du salut apporté par le Christ, conduise et soutienne le Peuple de Dieu pour l’aider à contempler le visage de la miséricorde.

    Puissent tous ceux qui le souhaitent prendre part à cette année extraordinaire de la miséricorde avec un cœur ouvert au Seigneur.

     

    Extraits de la brochure « Miséricordieux comme le Père »

    Livret du pèlerin

    Jubilé extraordinaire de la miséricorde

    Licap, Bruxelles, 2015

     

    Frère André B.


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  • En ce 18 mars 2014, il y a eu 700 ans que Jacques de Molay est mort.

    Le dernier Grand-Maître de l'Ordre du Temple médiéval périssait en effet en 1314 comme d'autres Templiers, sur le bûcher. Cet anniversaire ne peut être oublié !  

    Jacques de Molay semble originaire de Molay en Haute-Saône (France). Il était le fils du seigneur de Molay, de petite noblesse et vassal du seigneur de La Rochelle. Molay et La Rochelle sont deux villages voisins, situés à l'extrémité ouest de la Haute-Saône, département du Nord de la Franche-Comté.

    Jacques de Molay est né au sein d’une famille noble de Bourgogne et a rejoint l’Ordre du Temple en 1265. Il s’est rendu en Palestine où il s’y distingua, pendant la grande maîtrise de Guillaume de Beaujeu, dans la guerre contre les Mamelouks. Il fut unanimement élu Grand-Maître à la mort de Théobald Gaudin en 1298.

    En 1306, Philippe IV le Bel, roi de France, se réfugia dans l’enclos du Temple à Paris afin d’échapper aux désordres civils. Philippe et les chevaliers avaient toujours été en bons termes et Philippe avait même choisi de Molay comme parrain de l’un de ses enfants. Il put alors voir les véritables richesses de l’Ordre alors que lui-même était ruiné et devait faire face à de graves problèmes dans la gestion de son royaume. Il échafauda alors un plan afin de mettre la main sur les trésors du Temple. Les Chevaliers de l’Ordre du Temple se virent alors accusés d’hérésie et d’immoralité.

    Le Pape Clément V, qui était monté sur le trône de Saint Pierre avec l’aide de Philippe en 1305, invita le Grand-Maître des Templiers, Jacques de Molay, à Poitiers pour une conférence. Au même moment deux Templiers furent emprisonnés. En échange de leur liberté s’ils trahissaient l’Ordre, ils firent des « confessions ». Un certain nombre de charges contre l’Ordre furent dressées, dont l’alliance avec les Sarrasins, la profession du paganisme ou de l’Islam, le reniement du Christ, le crachat sur la Croix et les baisers obscènes, la tolérance et l’encouragement de la sodomie, et l’adoration d’une idole mystérieuse.

    Le vendredi 13 octobre 1307, Jacques de Molay et de nombreux Templiers furent arrêtés et jetés dans les geôles du roi de France. Philippe le Bel prit alors le contrôle du Temple de Paris. Les chevaliers furent torturés afin d’obtenir des confessions et, sans surprise, ils avouèrent tout. De Molay lui-même confessa sous la torture des doctrines non orthodoxes.

    En 1312, le Concile de Vienne (France) supprima l’Ordre du Temple.

    De Molay fut publiquement condamné par trois cardinaux dépêchés par le Pape le 18 mars 1314. On lui demanda de faire la confession de ses crimes devant la foule, il se rétracta, et au lieu d’avouer sa culpabilité, il proclama l’innocence de son Ordre, se condamnant ipso facto au martyr car, ce faisant, il devenait relaps aux yeux de Rome. Le roi prononça immédiatement la sentence de mort et le soir même, de Molay et Geoffroy de Charnay furent emmené à l’île aux Juifs où on les brûla.

    Le 18 mars 1314, le regretté Jacques de Molay dernier Grand Maître officiel de l’Ordre était mis à mort sur un bûcher constitué en l’Ile de la Cité à Paris. Il y a donc très exactement 700 ans.

    La légende veut que le Grand Maître ait prononcé une malédiction à l’encontre du Pape et du roi de France au moment de mourir…

    Selon le témoignage du chroniqueur Geoffroy de Paris :

    « Le maître, qui vit le feu prêt, s’est dépouillé immédiatement, et se mit tout nu en sa chemise… Il ne trembla à aucun moment, bien qu’on le tire et bouscule. Ils l’ont pris pour le lier au poteau, et lui, souriant et joyeux, se laisse faire. Ils lui attachent les mains, mais il leur dit : “Dieu sait qui a tort et a péché, et le malheur s’abattra bientôt sur ceux qui nous condamnent à tort. Dieu vengera notre mort. Seigneur sachez que, en vérité, tous ceux qui nous sont contraires par nous auront à souffrir”. »


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