• * Essai sur la vraie vie de Jésus

    Essai sur la vraie vie de Jésus

    Avertissement

    Depuis ma petite enfance, j’ai été éduqué dans la foi chrétienne.

    Dans « foi chrétienne », il y a le mot « chrétien », c'est-à-dire en rapport avec l'enseignement de Jésus. Cet enseignement est absolument unique dans toute l'histoire de l'humanité et totalement révolutionnaire. La plupart des gens considèrent cependant que Jésus n’est venu qu’apporter quelques conseils de morale. Mais Jésus n'est pas venu apporter un vague message humaniste. Il n'était pas non plus une sorte de prophète anticonformiste, le premier hippie, le premier communiste ou un meneur de foules. Son message est tellement révolutionnaire et dérangeant que très peu acceptent de l'entendre.

    Quel est donc le message de Jésus ?

    Jésus a simplement dit que l'homme, l'être humain, est complètement déchu, séparé irrémédiablement de Dieu, privé de lumière et dans la plus grande corruption.
    Mais il a ajouté que si l'homme veut bien le reconnaître, accepter le verdict, alors, Dieu lui offre un pardon total, complet et absolument gratuit.

    Il n'y est pas allé « par quatre chemins ». Dieu ne ment pas et il appelle les choses par leur nom. Aujourd'hui c'est tellement peu courant que cela surprend et qu'on a davantage tendance à discuter, à contester, à nier, à rejeter.

    Le constat est sans appel mais le cadeau est également radical : un pardon réparateur, avec des conséquences intérieures gigantesques et éternelles !

    Le pardon offert gratuitement, c'est le message incomparable et inégalable de l'Évangile. 

    Jésus a accepté de passer par le sacrifice total. Et très peu de gens ont idée de ce que cela signifie, bien au-delà de la souffrance et de la mort physique.
    Il l'a fait parce qu'il aime l'homme, la femme, l'enfant, que nous sommes, chacun de nous individuellement.

    Il nous offre de réviser nos jugements et de commencer à rechercher ses directives à lui, à rechercher sa présence, réelle, chaleureuse, surnaturelle. Il nous offre une profonde réconciliation avec lui, alors que nous nous sommes tenus si loin de lui pendant de longues années.

    Bref, c’est un véritable appel d'amour, un amour que nous avons jamais imaginé, un amour vrai. Il s’agit de rétablir une relation personnelle, réelle, avec le Créateur.

    La foi chrétienne accepte une réalité – invisible à nos yeux – mais très puissante :
    c'est que Dieu a réellement la volonté et le pouvoir de nous pardonner et de rétablir une relation réelle avec Lui.

    Et cette offre de réconciliation concrète avec Dieu est pour tout le monde, sans aucune exception, ni distinction, de race, de culture ou de religion.

    Là encore, pas d'autosuggestion, pas de manipulation individuelle ou collective, mais bien une réelle conviction, totalement personnelle, basée sur du vécu, et alimentée tout au long de la vie par d'innombrables expériences et prises de conscience.

    Contrairement à tout endoctrinement religieux, philosophique ou politique, le résultat est un profond changement « à l'intérieur », une vraie métamorphose (c'est le terme biblique) de la personnalité, allant généralement de pair avec de véritables libérations intérieures de carcans, de préjugés, de souffrances, de blessures, de traits de caractères néfastes, et un épanouissement depuis l'intérieur vers l'extérieur. 

    Au sein de l’Ordre des Chevaliers du Temple de Jérusalem, nous parlons précisément de prises de conscience puis d’élévations de la conscience !

    Mon acte de foi

    Alors, pour que les choses soient claires, surtout pour la suite de ce Parchemin de recherches, il me semble utile que les lecteurs sachent que :

    Ø  je crois en Dieu le Père, Créateur ou Grand Architecte de notre univers, qui appelle l’humanité entière à un Royaume de justice et de paix, de vérité et d’amour ;

    Ø  je crois en Jésus, son fils, le Christ, notre Seigneur, né au milieu de nous, et qui, ayant porté la bonne nouvelle aux pauvres, est mort et est ressuscité pour nous faire partager sa vie ;

    Ø  je crois en l’Esprit du Père et du Fils, qui habite en nous et qui nous ouvre à la nouveauté toujours jaillissante de l’Evangile ;

    Ø  je crois que nous sommes tous frères et sœurs et que les Évangiles nous appellent à rendre témoignage de l’amour de Dieu pour le monde ;

    Ø  je crois que nous serons sauvés du mal et de la mort et qu’entrés dans la vile nouvelle, nous ressusciterons avec Jésus-Christ ;

    Ø  j’ai une dévotion particulière à l’égard de la Vierge Marie que saint Bernard nous a convaincu d’appeler « Notre-Dame » ;

    Ø  j’éprouve aussi un profond respect pour Jean-le-Baptiste et Jean l’Évangéliste.

    En effet, je me considère également comme johannite et intéressé par l’histoire du christianisme.

    Telle est ma foi de Chevalier de l’Ordre du Temple !

    Cette mise au point – indispensable – étant faite, je tente tout de même de conserver une certaine liberté de penser, de réfléchir, de rechercher.

    Le but poursuivi dans le présent Parchemin est de tenter d’approcher ce qu’a pu être la véritable vie de Jésus.

    Voici la synthèse de mes recherches.

    Mes réflexions et mes recherches à propos de la vraie vie de Jésus

    1.    Deux sortes d’Évangiles.

    Avant d'être consigné sous forme écrite, le message du Christ a été enseigné oralement. À partir de ces récits, plusieurs textes ont été composés, dont les quatre évangiles retenus dans le canon biblique.

    Au-delà des « révélations bibliques », au-delà de ce que nous disent les Évangiles canoniques, il y a aussi ce que disent les Évangiles apocryphes

    Ces autres évangiles ont été exclus lorsque la tradition a été fixée de manière quasi définitive au 4ème siècle. On qualifie d’apocryphe (du grec ἀπόκρυφος / apókryphos, « caché ») un écrit « dont l'authenticité n'est pas établie ».

    Parmi les quatre évangiles canoniques, trois sont appelés « évangiles synoptiques » depuis les travaux de Johann Jakob Griesbach qui, en 1774 – 1775, a publié une édition critique du Nouveau Testament. Il s'agit des Évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc. Ces trois textes ont une construction proche et reprennent souvent les mêmes évènements. Ils se distinguent nettement du quatrième évangile canonique, l'Évangile selon Jean, qui tire son origine d'une autre tradition.

    Alors que les trois « évangiles synoptiques » présentent une vie de Jésus émaillée de paroles (béatitudes, paraboles, etc.) pour partager le message christique, l'évangile attribué à Jean se caractérise par une mise en valeur du message spirituel.

    Eusèbe de Césarée rapporte une opinion de Clément d'Alexandrie qui explique que « Jean, le dernier, voyant que le côté matériel avait été mis en lumière dans les évangiles, poussé par les disciples et divinement inspiré par l'Esprit, fit un évangile spirituel ».

    Le ton est différent ainsi que les récits qui ont peu de points communs avec ceux des synoptiques à l'exception notable de celui de la Passion. Cependant, ce récit même a pu être écrit sans que l'auteur de cet évangile n'utilise les évangiles synoptiques comme sources. Cette théorie défendue par Percival Gardner-Smith dans son ouvrage « Saint John and the Synoptic gospels » suppose plusieurs sources totalement différentes des évangiles synoptiques, mais elle ne fait pas l'unanimité chez les exégètes. En effet, des épisodes montrent des correspondances entre l'évangile selon Jean et les synoptiques. Ainsi, alors que Marc montre un Christ effrayé à Gethsémané, Jean le présente comme attendant le martyre, même si son âme est troublée, et Luc semble faire la synthèse de ces deux extrêmes, puisque le Christ est inquiet mais ne désire rien qui ne soit conforme à la volonté du Père.

    L’origine de l’histoire des évangiles est douteuse et remonte soit à la naissance de Jésus, voire sa conception, soit au début de sa prédication, soit après sa mort ou sa résurrection. Leur transmission, a connu d'inévitables altérations dues à des erreurs humaines.

    Peut-être est-il utile de rappeler ici ce qu’est le « christianisme » ?

    2.    Le christianisme.

    Le christianisme est une religion monothéiste issue du judaïsme.

    La foi chrétienne se fonde sur la personne et les enseignements de Jésus-Christ de Nazareth. La Bible désigne les textes fondateurs du christianisme.

    Sur les plans historique et géographique, le christianisme est une religion et une foi importantes dans le monde depuis plus de deux millénaires et qui a gagné tous les continents.

    Avec ses 2,4 milliards de fidèles, il représente la religion la plus répandue de la planète, devant l'islam qui compte pour sa part 1,7 milliard de croyants.

    En hébreu, Jésus se dit Yeshua ; ce qui signifie « Dieu sauve, Sauveur ». Dans les évangiles, Jésus est aussi appelé Emmanuel, « Dieu avec nous, Dieu parmi les hommes ». Les prophètes de l'Ancien Testament (la Bible hébraïque) et Jean le Baptiste annoncent la venue du Messie, soit le Christ (du grec χριστός, c'est-à-dire « oint »). Dans le judaïsme, le Messie vient sauver les hommes de leurs péchés. Le Nouveau Testament témoigne que Jésus est né miraculeusement d'une vierge, nommée Marie, à Bethléem.

    À l'âge de 30 ans, il se lance dans une campagne de prédication de Nazareth en Galilée, à Jérusalem en Judée. À 33 ans, Jésus est arrêté par le Sanhédrin, le conseil religieux juif de Jérusalem. Il est crucifié à Jérusalem sous Ponce Pilate, le préfet romain de Judée. Selon les évangiles, des personnes, ses disciples, témoignent de sa Résurrection trois jours après sa mort, le jour de la fête juive de Pâques ainsi que de son Ascension. Le jour de la fête juive de la Pentecôte, les disciples commencent leur prédication à Jérusalem. Selon les chrétiens, Jésus est le sauveur du monde, la lumière du monde, le fils de Dieu. La croix est le symbole du sacrifice expiatoire des péchés.

    Un passage de Jean (III, 16) est un résumé du message chrétien : Dieu, dont le nom Yahvé signifie l'Être, est dans le Paradis ; Il s'est fait chair en la personne de Jésus ; Il agit par son Saint-Esprit ; Il est à la fois Un en trois personnes comme l'être humain qui est à la fois âme, corps et esprit (Trinité).

    La foi en Jésus-Christ s'est développée par la prédication et l'enseignement des apôtres comme Pierre, Jean et Paul au 1er siècle, qui prêchent l’Évangile aux Juifs d’abord puis aux païens. Les chrétiens sont ceux qui reconnaissent Jésus de Nazareth comme le Messie, le Christ, le Fils de Dieu, annoncé par l'Ancien Testament. C'est à Antioche que pour la première fois les disciples du Christ sont appelés chrétiens (Actes des Apôtres, XI, 26).

    L'Église, du grec ecclesia « assemblée », désigne l'ensemble des chrétiens ainsi que l'institution. L'histoire enseigne que depuis l'Église primitive du 1er siècle des cités gréco-romaines, l'Église s'est divisée en différents schismes mais aussi diversifiée et multipliée. L'influence du judéo-christianisme dans la civilisation occidentale est majeure.

    Aujourd'hui, le christianisme se compose de plusieurs confessions en raison des divergences théologiques et de différentes traditions liturgiques. En règle générale, quatre grands courants et confessions sont distingués : l'Église catholique, l'Église orthodoxe, les Eglises protestantes (anglicanes, luthériennes, calvinistes, méthodistes) et les Églises chrétiennes évangéliques (baptistes ou pentecôtistes).

    A côté de ce que les Évangiles nous proposent, il y a aussi ce que les historiens cherchent, découvrent, tentent de comprendre et de nous faire partager…

    3.    Les recherches historiques.

    Au cours de mes lectures sur l’histoire de l’ordre des Chevaliers du Temple de Jérusalem, j’ai été confronté à une hypothèse évoquée par certains chercheurs selon laquelle les Templiers vouaient un véritable culte à Jean-le-Baptiste en le considérant comme le véritable Messie.

    Par ailleurs, s’il est un personnage qui fut témoin de la vie du Christ, c’est saint Jean l’Évangéliste, le disciple bien aimé du Seigneur. Dans les écrits johannites, le thème Lumière–Ténèbres occupe une place prépondérante. C’est un carrefour où se rejoignent le cosmique et l’anthropologique, la parole et l’action, le passé et le présent.

    Alors que les Ténèbres sont le chaos primordial, l’ignorance, la peur, l’erreur, la mort, l’esclavage, la Lumière est esprit, gloire, parole, sagesse, vérité, vie et liberté. Les deux piliers du Johannisme sont la Gnose et l’Amour. Mais ces deux colonnes sont liées car il n’y a pas de Connaissance sans Amour ni d’Amour sans Connaissance.

    La tradition johannite, intérieure, mystique, secrète, gardienne de l’ésotérisme chrétien, prépare le second avènement du Christ. C’est pourquoi la chevalerie authentique se réclame de la paternité johannite qui est également gnostique.

    Faut-il pour autant rejeter le rôle de Jésus-Christ et le remplacer par un mythique saint Jean ?

    Approche de la vie de Jésus

    La biographie de Jésus de Nazareth est très mal connue. La principale source d'information vient des textes rédigés vraisemblablement entre 65 et 110 de notre ère, et qui seront appelés « Évangiles » vers 150. Le but de ces textes n'est pas historique mais d'enseignement religieux. Leur interprétation en termes de biographie historique est souvent hasardeuse. Sur cette base, les éléments biographiques se résument à peu de choses. C’est pourquoi il nous faut trouver d’autres sources pour mieux cerner la vie de Jésus.

    Le nom de Jésus

    On nomme le plus souvent Jésus « Jésus de Nazareth ». Or dans l’inventaire des villes de Galilée par Flavius Josephe, cette ville n’existait pas encore lorsque Jésus est né.

    Dans le Nouveau Tes­tament, il y a une allusion à Jésus le Naza­réen.

    Les nazôréens ou nazaréens constituaient une secte décrite en premier lieu au 4ème siècle par l'hérésiologue chrétien Épiphane de Salamine.

    Épiphane, dans son Panarion, avait distingué ces « nazôréens », qu'il considérait comme des hérétiques, du titre de « nazôréen » donné par la communauté juive à Jésus et aux premiers chrétiens.

    Une partie de la recherche contemporaine estime qu'il y a une continuité entre ces nazôréens (ou nazaréens) d'Épiphane et des mouvements judéo-chrétiens plus anciens dans le christianisme.

    Ne faudrait-il pas y voir non pas Jésus de Nazareth mais Jésus, le Nazorite ?

    Jésus est un prénom courant dans la Palestine de l'époque.

    Jésus, en grec Ἰησοῦς, Iēsoûs, vient de Yehoshua (hébreu : יהושע), dont Yeshoua (ישע) est une forme abrégée. Yehoshua signifie : « Dieu sauve ».

    De l'hébreu Yeshua qui peut se traduire par « Dieu sauve » ou le « Sauveur », Jésus représente, pour le christianisme, le Fils de Dieu et le Messie annoncé par les prophètes de l'Ancien Testament. Il aurait été envoyé sur Terre par son Père pour sauver l'humanité. Il est aussi la deuxième personne de la Trinité chrétienne.

    Sur le plan historique, les Évangiles ont comme point de départ commun, entre autres, la prédication de Jean-le-Baptiste au Jourdain. On peut donc raisonnablement situer à cette époque, leur origine étant porteurs de la bonne nouvelle et point de départ de Jésus, sorti de l’ombre, avec ses disciples dans le désert de Judée.

    Jésus n'a rien écrit. Ses paroles, répandues au long des chemins, transmises oralement, parfois adaptées voire complétées, ont été reprises dans les diverses situations de la vie des premières communautés chrétiennes et ont ensuite été agencées à la manière d'une vie à l'antique qui ne relève aucunement de la biographie.

    Il est vraisemblable que Marc, Matthieu, Luc et Jean se soient inspirés des liturgies juives, des écritures judaïques ou de l’Ancien Testament. Ces quatre Évangiles sont aujourd'hui reconnus par l'Église catholique elle-même comme pseudépigraphes, c'est-à-dire comme ayant été attribués après coup à des témoins directs de la vie de Jésus.

    Les Évangiles ne sont pas les textes les plus anciens du Nouveau Testament et leur rédaction est précédée dans le temps par celles d'autres écrits comme une partie des épîtres de Paul, entre 50 et 57 ou par l'épître de Jacques vers 60.

    Les Évangiles disent que le ministère de Jésus a commencé le jour où Jean l’a baptisé et qu’il recruta ses premiers disciples parmi les fidèles de Jean-le-Baptiste. Les textes mandéens confirment que Jésus était disciple de Jean.

    Il est toutefois fort probable que Jésus fut membre du cercle intérieur du Baptiste. Bien que Jean ne l’ait jamais présenté comme le Messie attendu, l’histoire fait peut-être écho à un épisode réel. Peut-être fut-il vraiment, pendant un certain temps, le dauphin pressenti du Baptiste.

    Le groupe de Jean aurait pu éclater sous la pression de Jésus. Les Évangiles évoquent l’antagonisme des deux groupes et  nous savons que le mouvement de Jean se poursuivit bien après sa mort, indépendamment de celui de Jésus. Nul doute n’est plus permis : une lutte de pouvoir a dû opposer les deux leaders et leurs disciples respectifs. Songeons aux doutes qui étreignent Jean dans sa prison au sujet de Jésus.

    Deux scénarios sont envisageables. Le schisme s’est produit avant l’arrestation de Jean, qui a constitué une rupture formelle. Cette version n’est suggérée que par l’Evangile de Jean (3 :22-36), les autres se concentrant sur Jésus après le baptême.

    L’autre version possible, c’est que Jésus aurait tenté de prendre la direction du groupe après l’arrestation de Jean, soit de sa propre initiative, soit en tant que dauphin légitime. Seulement, les disciples de Jean n’acceptèrent pas cette situation.

    Les mobiles de Jésus étaient complexes. Il semble qu’il ait consciemment interprété deux drames politico-religieux différents : l’un, ésotérique (il accomplissait le drame osirien), l’autre, exotérique (il se présentait comme le Messie attendu par les Juifs). Son ministère suggère une stratégie précise en trois phases : séduire les masses en pratiquant  des miracles et des guérisons ; leur promettre, dans ses sermons, un âge d’or (le « Royaume des Cieux ») et une vie meilleure ; les amener à voir en lui le Messie annoncé. Les autorités en place étant très susceptibles, il dut exprimer ses prétentions au titre de Messie de façon plus implicite qu’explicite.

    Beaucoup admettent désormais que Jésus avait des ambitions politiques, mais voient en cela un aspect secondaire de son ministère. Pourquoi désirait-il être le roi des Juifs ? S’il désirait restaurer ce qu’il considérait comme la religion originale du peuple d’Israël, pour réintroduire dans ce patriarcat féroce la déesse perdue du Temple de Salomon, disposait-il d’un meilleur moyen que de se présenter aux masses comme leur souverain légitime ?

    La croyance dans le fait que Jésus prônait un système éthique cohérent se fondant sur la compassion et l’amour semble incontestable. Pour la plupart des gens, toutes religions confondues, Jésus est l’archétype de la bonté et de la bienveillance. Même ceux qui doutent de sa divinité le considèrent comme un pacifiste, défenseur des opprimés et des enfants, l’inventeur de la compassion, de l’amour et de l’altruisme. Or,il n’en fut rien car il y eut, de tout temps, des êtres bons dans chaque culture et religion. Mais le culte isiaque insiste particulièrement sur la responsabilité et la moralité personnelles, sur le respect des valeurs familiales et d’autrui.

    Un examen objectif des Evangiles révèle un Jésus très différent du moraliste supposé. En dépit de leur caractère propagandiste, ils donnent de l’homme et de sa doctrine une image relativement inconsistante et floue.

    Les enseignements de Jésus, tels qu’ils sont présentés dans le Nouveau Testament, sont contradictoires. Ainsi, il conseille à ses disciples de « tendre l’autre joue » et de pardonner à leurs ennemis, d’abandonner leurs biens au voleur qui vient les dérober, mais il affirme aussi : « Je ne suis pas venu vous apporter la paix, mais l’épée. » Il incite même ses disciples à haïr leur propre vie, alors qu’il leur enjoint d’aimer leur prochain comme eux-mêmes.

    Les théologiens expliquent ces contradictions en affirmant que certaines sont à prendre au pied de la lettre, et d’autres, comme des métaphores. Le problème est que la théologie a été inventée dans le seul but d’évacuer ces contradictions.

    Les théologiens chrétiens posent comme postulat que Jésus était Dieu. Un parfait exemple de raisonnement circulaire. Pour eux, tout ce que dit Jésus est vrai parce qu’il l’a dit, et il l’a dit parce que c’est vrai !

    Les chrétiens imaginent que l’image de Jésus est demeurée immuable pendant deux mille ans. En fait, la manière dont nous le percevons aujourd’hui diffère considérablement de l’image d’un juge sévère ! Cette vision est à l’origine des atrocités commises notamment contre les Cathares. C’est à l’époque victorienne que Jésus est devenu un être doux et bon. Cette évolution tient au fait que les Evangiles permettent de lui faire dire tout et son contraire.

    Curieusement, ce flou renferme peut-être la clé de la compréhension du message christique. Les théologiens oublient souvent qu’il s’adressait à des êtres réels et qu’il vivait dans un environnement politique tout aussi réel. Ainsi, ses discours pacifistes visent peut-être à détourner les soupçons des autorités de son activité subversive. Compte tenu de la situation agitée de l’époque (occupation romaine), ses sermons devaient attirer des informateurs, ce qui l’obligeait à mesurer ses propos. Jean-le-Baptiste avait été arrêté parce qu’on le soupçonnait de fomenter une rébellion. Jésus devait donc être prudent. Il lui fallait mobiliser les foules sans menacer pour autant le statu quo, tant qu’il n’était pas prêt à agir.

    La naissance de Jésus

    Les récits de la vie de Jésus qui n'ont pas été retenus comme faisant partie du canon officiel ont été réunis sous le terme d' « évangiles apocryphes », étymologiquement : « évangiles cachés ». Longtemps délaissés, l'exégèse moderne s'y intéresse à nouveau.

    Il n'y a quasiment aucun élément entre les récits de la naissance de Jésus et sa vie publique. Ce manque de détails sur l'enfance a conduit à la composition d'un certain nombre de textes apocryphes notamment des « évangiles de l'enfance » qui ont beaucoup brodé sur le canevas originel.

    Ces textes, non canoniques, participent pourtant de la mythologie chrétienne et ont inspiré une importante production littéraire et artistique. Ce sont ces écrits qui, par exemple, décrivent les parents et la naissance de Marie.

    Jésus serait né à Bethléem en l'an 749 de Rome, soit en l'an 4 ou 5 avant l'ère chrétienne. Comme beaucoup de divinités de l'Antiquité, il serait né d'une vierge, Marie, juive et épouse du charpentier Joseph et élevé dans la religion juive.

    Desmond Steward, dans « The Foreigner », dit que Jésus a grandi et est peut-être né en Egypte. Il pouvait néanmoins être juif car de nombreuses communautés judaïques y fleurissaient. Selon Stewart, son manque d’accent galiléen et le cadre de ses paraboles suggèrent une éducation égyptienne.

    La « fuite » en Egypte et l’enfance de Jésus

    Le Nouveau Testament raconte que Marie, Joseph et l’enfant Jésus fuirent en Egypte pour échapper à la colère d’Hérode. Hormis l’épisode où Jésus, âgé de douze ans, s’oppose aux anciens dans le temple de Jérusalem, les Evangiles ne nous apprennent rien de sa jeunesse. Or, cet épisode est de pure invention.

    Marie et Joseph se sont étonnés d’entendre Jésus parler de son père divin. Cette attitude est incohérente puisqu’on nous raconte les circonstances de sa naissance miraculeuse ! On ne trouve rien d’authentique sur Jésus dans les évangiles canoniques depuis son enfance jusqu’à sa maturité !

    Où était-il ? Pourquoi ce silence ? S’il vivait à l’étranger, dans une autre culture, les Evangélistes ont peut-être estimé qu'il ne leur incombait pas d’inventer des évènements susceptibles de combler des vides.

    D’autres sources confirment ce point de vue. Selon le livre sacré des juifs, le Talmud, Jésus n’était ni originaire de Galilée, ni de Nazareth. Il venait d’Egypte ! Il aurait été initié à la magie égyptienne, ce qui lui vaudra d’être accusé de sorcellerie et incarcéré. Telle est également l’idée maîtresse exposée par Morton Smith dans « Jesus, the Magician » (1978) : les miracles de la transformation de l’eau en vin ou la marche sur l’eau faisaient partie de la panoplie des sorciers égyptiens.

    Jésus, un initié aux mystères d’Osiris

    Dans les chapitres 20 et 21 manquant dans l’Evangile selon saint Jean, Jésus est présenté comme un initié aux mystères d’Osiris, le dieu égyptien majeur.

    Le Levitikon ne se contente pas d’affirmer que Jésus fut initié au culte d’Osiris. Il ajoute qu’il transmit sa connaissance ésotérique à son disciple Jean « le bien-aimé ». Paul et les autres Apôtres auraient fondé l’Eglise chrétienne sans connaître le véritable enseignement de Jésus. Ils n’appartenaient pas à son cercle intérieur. Selon Fabré-Palaprat, les enseignements secrets transmis à Jean le bien-aimé ont certainement influencé les Chevaliers fondateurs de l’Ordre du Temple de Jérusalem.

    Le Levitikon évoque aussi une tradition du Moyen-Orient, transmise au fil des générations au sein d’une secte ou église de chrétiens johannites. Ceux-ci seraient les héritiers de l’enseignement secret et de la véritable histoire de Jésus, qu’ils nomment « Yeshu l’oint ». Pour eux, bien qu’ils se disaient « chrétiens », Jésus, initié au culte osirien, n’était qu’un simple mortel et non le Fils de Dieu.

    Jésus, Fils de Dieu

    L’expression « Fils de Dieu » a toujours intrigué les théologiens et autres spécialistes du Nouveau Testament car elle est sans précédent dans le judaïsme. En outre, elle ne correspond pas à un concept messianique. Pour Morton Smith, il s’agirait d’un emprunt à la tradition gréco-romano-égyptienne. Un magicien habile acquiert son talent en devenant un canal pour le dieu, comme chez les chamans. Morton Smith pense que Jésus est devenu « Fils de Dieu » à la suite d’une possession magique par la divinité. Le miracle de « l’eau changée en vin » aux noces de Cana présente des similitudes avec le récit d’une cérémonie dyonisiaque qui se déroula à Sidon. Les termes eux-mêmes sont identiques ! Or, dans le monde hellénistique, Dionysos était un double d’Osiris.

    Jésus : magicien ?

    Les Evangiles font allusion au fait que Jésus était considéré comme un magicien à son époque ! Dans l’Evangile de Jean, Jésus a été livré à Pilate par les Juifs qui lui reprochaient d’être un « malfaiteur ». Et dans la loi romaine, ce terme désignait un sorcier !

    En se fondant exclusivement sur une comparaison entre les Evangiles et les papyrus magiques, Morton Smith arrive à dresser un portrait de Jésus conforme à celui du Talmud et des premiers écrits rabbiniques. Jésus n’y est jamais présenté comme un Juif inventeur d’une forme hérétique de judaïsme, mais comme un Juif converti à une autre religion ou, plus simplement, comme un non-Juif. En fait, les Juifs le dénoncent comme pratiquant la magie égyptienne. Le Talmud précise sans équivoque que Jésus a passé les premières années de sa maturité en Egypte et qu’il y a appris la magie.

    Des textes rabbiniques sont assez explicites sur ce point : Jésus « pratiqua la magie ; il trompa et égara Israël ».

    Jésus semblait être un magicien, un faiseur de miracles, qui attirait les foules parce qu’il les distrayait. Chasser les démons était sûrement une activité spectaculaire. L’exorciste devait devenir le centre des discussions pendant des mois. Ayant ainsi capturé l’attention des foules, Jésus pouvait entreprendre de les instruire et d’établir sa renommée de Messie.

    Un autre aspect de l’histoire mérite d’être signalé. Une rumeur circulait du vivant de Jésus, l’accusant d’avoir recouru à la magie noire pour éliminer Jean (le Baptiste). Les travaux de Carl Kraeling et Morton Smith font apparaître qu’Hérode Antipas croyait que Jésus avait asservi l’âme (ou la conscience) de Jean, pour augmenter ses pouvoirs magiques.

    Les Grecs et les Egyptiens considéraient, en effet, que l’esprit d’un  homme assassiné était une proie facile pour les sorciers, surtout s’ils possédaient une partie du corps de leur victime. Que cette rumeur fût fondée ou non, elle n’a pas nui le moins du monde au mouvement de Jésus. D’ailleurs, celui-ci ayant déjà déclaré à ses disciples que Jean était la réincarnation du prophète Elie, son autorité sur les masses n’en était que plus grande.

    Jésus, disciple de Jean-le-Baptiste

    Nous avons vu qu’à l’origine, Jésus fut un disciple de Jean (dit « le Baptiste »). Celui-ci nourrissait-il des ambitions comparables ? Les informations le concernant sont, hélas, très maigres et seules des spéculations peuvent être avancées ! L’image de Jean n’est certes pas celle d’un arriviste politique. Mais n’oublions pas que le personnage froid et vertueux qui nous est présenté est le produit de la propagande des chrétiens (le Nouveau Testament) !

    Selon le récit le plus fiable de Flavius Josèphe, Hérode Antipas le fit arrêter parce qu’il le soupçonnait d’agissements subversifs, mais peut-être s’agissait-il d’une mesure préventive qu’aucun acte réel ne justifiait. Les disciples de Jean, et notamment les Mandéens, ne lui reconnaissaient aucune ambition politique, mais peut-être son arrestation l’a-t-elle empêché de révéler son véritable visage, à moins que ses vrais mobiles n’aient été ignorés.

    Jésus, dauphin de Jean-le-Baptiste

    Jean-le-Baptiste est reconnu prophète par toutes les religions du Livre. Cet homme, d'une spiritualité très profonde, dérangeait les puissants. Jean-le-Baptiste connut une fin tragique. Ayant critiqué les mœurs du roi Hérode qui avait épousé Hérodiade, la femme de son frère, Jean fut emprisonné puis décapité en 31.

    Jésus ayant été tellement ébranlé par l’annonce de la mort de Jean qu’il éprouva le besoin de goûter à la paix du désert, mais celle-ci fut de courte durée, car une foule vint l’écouter prêcher. Ces gens éprouvaient peut-être le besoin d’être rassurés, de savoir que les idéaux de Jean n’étaient pas morts avec lui et que leur continuité serait assurée par Jésus.

    Toujours est-il que la mort de Jean revêt une importance capitale pour Jésus. Elle lui procure l’occasion d’assurer la direction du groupe, voire du peuple tout entier.

    Sans doute avait-il déjà pris la tête du mouvement après l’arrestation de Jean. Aussi, dès que la nouvelle de l’exécution du Baptiste fut rendue publique, tous se tournèrent vers son dauphin : Jésus.

    Les Évangélistes ne sont pas crédibles sur la mort de Jean. Ils disent que Salomé, cédant à l’insistance de sa mère Hérodiade, demanda à Hérode la tête du Baptiste et que son beau-père lui donna satisfaction à contrecœur. Ce scénario est invraisemblable compte tenu de la popularité de Jean. Vivant, Jean Baptiste constituait une menace, mais mort, il représentait un danger encore plus grand car il devenait un martyr. La mort de Jean, telle que racontée par les Évangélistes, est vide de sens. Pourquoi ont-ils inventé une histoire aussi fantaisiste ? Après tout, s’ils avaient voulu minimiser l’importance de Jean, il leur aurait suffi de le présenter comme le premier martyr chrétien.

    Jésus dans la lignée du Roi David

    Le Nouveau Testament est clair sur ce point : Jésus descend du roi David. Mais cartains historiens affirment ne pas avoir les moyens de vérifier cette assertion. Le point capital est que Jésus le croyait ou, du moins, tenait à en convaincre ses disciples. Il est, en effet, indéniable qu’il prétendait être le roi légitime d’Israël.

    La naissance de Jésus est relatée par seulement deux Évangélistes : Matthieu et Luc. Pour le premier, Jésus est un aristocrate descendant du roi David par Salomon. Pour le second, il appartient aussi à la famille de David avec des origines moins brillantes. On y voit des divergences : pour Luc, Jésus reçut à sa naissance la visite de bergers alors que pour Matthieu, il s’agissait de rois.

    Cependant la généalogie de Jésus-Christ aurait été établie.

    La généalogie de Jésus concerne l'ascendance de Jésus de Nazareth décrite dans deux passages du Nouveau Testament. Les généalogies par Joseph sont données dans les Évangiles canoniques de Matthieu (Mt 1,1-17) et de Luc (Lc 3,23-38). Les deux font remonter la lignée de Jésus au roi David et de là jusqu’à Abraham.

    Les deux généalogies, de Matthieu (Mt 1,1-6) et de Luc (Lc 3,32-34) sont en accord entre Abraham et le roi David : Abraham – Isaac – Jacob – Juda – Pharès – Esrom – Aram – Amminadab ou Aminadab – Nachschon  ou Naasson – Salmôn – Booz – Obed – Jessé – David.

    Selon Luc Lc 3,23-31 : David – Nathan – Mattata – Menna – Méléa – Eliaqim – Yonam – Joseph – Juda – Simeon – Lévi – Matthath – Yorim – Eliézer – Jésus – Er – Elmadam – Kosam – Addi – Melki – Néri – Salathiel – Zorobabel – Rhésa – Yoanan – Yoda – Yoseh – Sémeïn – Mattathias – Maath – Naggaï – Esli – Nahoun – Amos – Mattathias – Joseph – Yannaï – Melki – Lévi – Matthath – Heli – Joseph – Jésus.

    En 1502, le dominicain Annius de Viterbe suggéra que la généalogie développée dans l’Évangile selon Luc serait celle de Marie et non celle de Joseph.

    On peut noter ainsi que :

    ·   Saint Irénée a affirmé à plusieurs reprises que Marie était elle-même descendante de David et que « C’est de Marie encore vierge qu’à juste titre Jésus a reçu cette génération qui est la récapitulation d’Adam. ». Dans le récit de l’Annonciation, l’ange dit à Marie : « Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père » ; ce ne serait que par Marie qu’il pourrait être dit le véritable « fils de David », puisque quelques instants plus tard nous apprenions qu’il serait conçu du Saint-Esprit. Saint Irénée devait répéter que Marie était ce « sein de David », prédit par le psaume pour porter le Fils de Dieu.

    ·   Dans le Talmud de Jérusalem, Marie, mère de Jésus, pourrait être « Maryam, fille d’Héli » mentionnée en Hagigah 77, 4. Héli est le diminutif d’Eliachim (« El (Dieu) élève »). Joachim (« YHWH élève ») a le même sens. Héli pourrait donc être le diminutif du nom du père de Marie, appelée Joachim dans la tradition chrétienne et dans de nombreuses sources dont la plus ancienne est le protévangile de Jacques. Toutefois, l'identification de « Marie, fille d'Héli » citée dans le Talmud avec la mère de Jésus est débattue.

    Jésus, le Nazoréen

    Il semblerait que parler de « Jésus de Nazareth », comme s’il était originaire de cette ville, est une erreur courante. En effet, la ville de Nazareth n’est apparue qu’au 3ème siècle de notre ère ! Le terme exact devrait être « Jésus le Nazoréen » qui ferait de Jésus le membre d’une des sectes regroupées sous ce nom collectif de « Nazoréens », sans qu’il en soit toutefois le fondateur.

    Les Nazoréens formaient un ensemble de sectes sur lesquelles nous ne possédons guère de renseignements. Toutefois, le mot est révélateur car il dérive de l’hébreu « Notsrim » qui signifie « gardiens », à savoir ceux qui maintiennent l’enseignement et la tradition authentiques, ou qui préservent certains secrets. Voilà qui va à l’encontre de l’une des principales doctrines du christianisme, selon laquelle la religion s’adresse à tous. Il en va tout autrement dans les écoles de mystères qui proposent un enseignement gradué à ceux qui gravissent les échelons toujours plus abrupts de l’initiation. La sagesse n’y est accessible que d’après le mérite. Un disciple ne reçoit l’illumination que si ses maîtres spirituels le jugent prêt. Cette conception était assez répandue du temps de Jésus. Les écoles de mystères grecques, romaines, babyloniennes et égyptiennes recouraient régulièrement à cet enseignement progressif, et gardaient jalousement leurs secrets. On rencontre toujours ce type d’approche dans de nombreuses religions et écoles philosophiques orientales ainsi que chez les Francs-maçons et les Templiers.

    Si l’enseignement de Jésus n’était pas destiné à tous, alors il était, par nature, élitiste et hiérarchique, donc occulte. Il existe trop de similitudes entre les écoles de mystères et le mouvement de Jésus pour que nous les ignorions !

    Noël n’est qu’une légende empruntée aux nativités des autres dieux ressuscités. Il n’est d’ailleurs pas certain que Jésus naquit à Bethléem. L’Évangile de Jean (7 :42) suggère même le contraire !

    Jésus, naggar

    La légende dit que Joseph était charpentier : le mot araméen (langue parlée par Jésus) « naggar » signifie charpentier, mais aussi savant ou homme instruit. Jésus a aussi été qualifié de « naggar », un terme qui se traduit à la fois par charpentier et savant, ce dernier sens étant le plus vraisemblable. Il est donc aussi peu probable que ses célèbres disciples furent d’humbles pêcheurs !

    Le Talmud dit : « nul fils de charpentier ne peut expliquer cela ». Jésus était donc plus probablement fils d’un homme érudit plutôt que d’un charpentier travaillant le bois, ce qui expliquerait certaines choses.

    Jésus, un personnage inventé ?

    La réalité sur Jésus et sa mission est peut-être très différente de ce qu’enseigne l’Eglise.

    L’absence d’évocations de Jésus en dehors des Évangiles ne prouve nullement qu’il n’existât pas mais implique peut-être que son influence restait insuffisante à l’époque. Bien d’autres messies sont passés complètement inaperçus.

    L’existence de Jésus paraît désormais bien établie, bien qu’il n’apparaisse dans aucun texte de l’époque, exception faite des Évangiles. Les Épîtres de Paul considèrent l’existence de Jésus comme allant de soi mais sans apporter aucune preuve tangible. Saint Paul ne fournit aucune information biographique, hormis sur les évènements proches de la crucifixion. Il ne dit rien des parents de Jésus, de sa naissance ou de sa vie. Comme les autres auteurs du Nouveau Testament, saint Paul est plus soucieux de théologie que d’histoire.

    Si un tel personnage n’avait pas existé, pourquoi aurait-on jugé utile de l’inventer ? Pourquoi tant d’individus ont-ils cru en lui, au point de lui dédier une religion ?

    Les Évangiles ont situé Jésus dans un cadre historique connu, à côté de personnages bien réels comme Jean-le-Baptiste et Pilate. Cela aussi parle en faveur de son existence réelle. D’ailleurs, les premiers adversaires du christianisme n’ont jamais contesté son existence, ce qu’ils n’auraient pas manqué de faire si elle avait soulevé le moindre doute. La manière dont Jésus est dépeint suggère qu’il s’agit d’un être réel. Aucun auteur ne se serait donné la peine de créer un messie fictif en restant aussi vague sur son rôle et en glissant des phrases aussi sibyllines dans ses enseignements. L’ambiguïté, les contradictions et les tournures de phrases parfois inintelligibles abondent dans les Évangiles, comme dans la plupart des biographies de personnages historiques.

    Saint Paul connaissait incontestablement des êtres qui avaient rencontré Jésus. Ainsi, connaissait-il Pierre, avec lequel il se brouilla, ce qui suffit à démontrer qu’il s’agissait de personnages bien réels. Nous devons donc accepter l’existence de Jésus, même si tous les évènements relatés dans les Évangiles ne sont pour autant vrais.

    Rares sont les chercheurs qui doutent encore de l’existence de Jésus, mais la plupart sont troublés par les ressemblances évidentes entre le dogme chrétien et les cultes à mystères.

    Un autre doute est également évoqué de temps en temps : Jésus était-il juif ?

    Jésus était-il juif ?

    Il importe de remettre en question nos préjugés habituels. Morton Smith écrit, dans « Jesus the magician » : « Bien sûr que Jésus était juif, comme tous ses disciples probablement. Supposition n’est pas certitude ». Mais qu’adviendrait-il si nous n’acceptions pas ces suppositions « comme allant de soi ».

    Tout le monde admet d’emblée que Jésus était adepte de la religion juive. Peut-être Jésus était-il juif dans le sens ethnique, mais certes pas dans le sens religieux. Si Jésus était juif, on ne précise pas dans quel clan.

    Plusieurs chercheurs se sont posé la question. Les enseignements de Jésus ne semblent pas s’être inspirés du judaïsme, mais de concepts, et même du style, d’écoles philosophiques grecques, en particulier les cyniques.

    Existe-t-il des indices démontrant que Jésus était ou n’était pas juif ?

    Le ministère de Jésus s’inscrivait dans un environnement juif : la Judée du 1er siècle. Ses disciples proches, comme les Evangélistes, le croyaient juif. Pourtant il représentait une énigme pour ses fidèles qui ne savaient pas s’ils devaient vraiment voir en lui le Messie. Les Evangélistes, eux-mêmes, eurent bien du mal à concilier les éléments de sa vie et ses enseignements. Ils ne savaient pas comment l’appréhender.

    Il semble assez logique de croire que Jésus était juif. Souvent, il évoquait des personnages de l’Ancien Testament (Abraham, Moïse,…) et débattait avec les Pharisiens sur la Loi. S’il n’était pas juif, il n’aurait eu aucune raison de se comporter de la sorte.

    Pour comprendre les vraies origines de Jésus, il n’est qu’un moyen : le resituer dans son contexte. Le débat reste ouvert sur le lieu de sa naissance et de sa formation, mais les Évangiles s’accordent à dire qu’il a commencé sa mission en Galilée. Il est toutefois improbable que ce soit dans cette région qu’il vit le jour. En effet, les Évangélistes évoquent l’accent galiléen de ses disciples, dont les Judéens se moquaient car ils le trouvaient rustique. Mais ils ne font aucun commentaire sur celui de Jésus !

    La croyance dans la judaïcité de Jésus est si ancrée que beaucoup de chercheurs répugnent à affirmer que Jésus était bel et bien égyptien. Plusieurs ont permis de dégager une image nouvelle de Jésus et de son mouvement. Pour Desmond Stewart, Jésus a été influencé par les écoles de mystères égyptiennes mais il ne remet pas en question le judaïsme essentiel de Jésus.

    L’enseignement de Jésus

    Si Jésus a enseigné une doctrine issue d’une école de mystères égyptienne, il paraît probable qu’il l’ait étudiée sur place et ne s’est pas contenté de compiler des allusions fragmentaires et vagues dans l’Ancien Testament.

    On sait qu’une partie de l’enseignement de Jésus était empruntée à Jean-le-Baptiste.

    Il est peu probable que Jésus ait jamais prononcé le sermon sur la montagne. Ce sermon, avec ses prises de position éthiques, spirituelles et même politiques, est complexe.

    En revanche, il n’est pas impossible que celui-ci renferme les éléments clés de sa doctrine telle que la percevaient les Évangélistes.

    Il est quasiment établi que Jésus avait un programme politique, ce qui rend plus compréhensible nombre de ses déclarations. Le fait est que les déclarations de Jésus semblent indiquer un homme compatissant, aimant et bienveillant. Qu’il soit ou non Fils de Dieu, il paraît admirable. Mais ses propos, tels que rapportés dans les Evangiles, sont souvent ambigus et parfois contradictoires, quand ils ne sont pas purement et simplement empruntés à Jean-le-Baptiste.

    La trahison de Judas

    L’Évangile selon Judas est un manuscrit découvert peu après 1970, apocryphe et gnostique, composé de 26 pages de papier écrit en langue copte, mais dont les caractéristiques linguistiques du texte indiquent que le document a été originellement écrit en grec sous la forme d'un livre ou codex, entre les 2ème et 4ème siècles de l'ère chrétienne.

    Cet évangile donne des informations sur les relations de Jésus avec l'apôtre Judas Iscariote, et narre des épisodes qui se sont produits durant la semaine qui précède la Pâque judaïque, en l'an 33 de notre ère. Parmi ceux-ci, il y en a un, inédit, qui affirme que Judas a livré le Seigneur aux sacerdoces juifs non par trahison intentionnelle mais en réponse à une détermination prévue par Jésus lui-même qui lui a expliqué que cela était nécessaire pour qu'il puisse accomplir le dessein divin de souffrir le sacrifice et le martyr, point qui n’est pas clair dans les autres Évangiles.

    Jésus, Messie ?

    Le Messie (de l'hébreu : מָשִׁיחַ - mashia'h, araméen meshi'ha משיחא, arabe Masih المسيح) désignait initialement dans le judaïsme l'oint, c'est-à-dire la personne consacrée par le rituel de l'onction, réalisée par un prophète de Dieu.

    Un roi, comme Saül ou David par exemple, peut recevoir l'onction.

    En grec, le mot Christ, dont la racine Χριστός signifie « oint », traduit le terme hébraïque de mashia'h.

    Le Messie représente le sauveur attendu à la fin des temps par l'ensemble des religions du Livre. Le christianisme et l'islam reconnaissent en Jésus de Nazareth le Messie attendu. Cependant pour l'islam, il est plus courant de dire que Jésus est un prophète et messager parmi les cinq plus grands – Ouli al 'Azm – et n'est pas le fils de Dieu.

    A-t-on des traces historiques d’un mariage de Jésus ? 

    Il n’existe aucune trace historique d’un mariage de Jésus. Les écrits du Nouveau Testament, bien sûr, n’en parlent pas ; mais aucun autre texte de l’antiquité n’évoque un tel mariage. Il ne semble même pas que le célibat de Jésus ait jamais été remis en question au long des premiers siècles de l’histoire de l’Église. Les textes gnostiques, qui transmettent une vision négative du corps et de la sexualité, seraient d’ailleurs le dernier endroit où chercher l’idée que Jésus ait pu être réellement marié.

    Mais les mentalités juives n’excluaient-elles pas le célibat ? L’argument consistant à dire que les mentalités juives de l’époque condamnaient le célibat présuppose qu’aucune exception n’était possible. Pourtant, Jésus a montré plusieurs fois qu’il ne se sentait pas tenu par les coutumes juives. Cela lui fut même durement reproché par les Pharisiens. Le Christ se déclare au-dessus du Sabbat, quand il s’agit du bien du prochain ; il ne soumet pas ses disciples au jeûne ; il protège de la lapidation une femme adultère ; il interdit le divorce ; il prend des repas chez les publicains et les pécheurs… Une telle liberté vis-à-vis des coutumes est même un des traits caractéristiques de la vie de Jésus.

    Du reste, est-il vrai que les mentalités juives excluent totalement le célibat ? Les évangiles, qui ont incontestablement été écrits par des Juifs, mentionnent l’entourage féminin de Jésus, sans jamais suggérer que Jésus ait pu lui-même avoir une femme. Bien plus, les apôtres s’étonnent un jour de le voir parler seul à seul avec une femme (cf. Jn 4, 27). Jésus lui-même enseigna la valeur du célibat gardé « en vue du Royaume des Cieux » (Mt 19, 10). L’apôtre Paul, Juif lui aussi, affirme clairement qu’il n’est pas marié, et qu’il voudrait que tout le monde fût comme lui (I Cor 7, 7). Dans l’Ancien Testament, le prophète Jérémie n’était pas marié. Saint Jean-le-Baptiste ne semble pas non plus l’avoir été.

    On connaît par ailleurs des sectes juives contemporaines du Christ, comme celle des Esséniens, qui prônaient le renoncement au mariage. C’est d’ailleurs l’une de ces communautés esséniennes, celle de Qumrân, que permirent de mieux connaître les fameux « Manuscrits de la Mer morte », dont Dan Brown prétend faire grand cas…

    Que disent les Évangiles gnostiques ? Dan Brown affirme que ces textes sont plus anciens et plus fiables que ceux du Nouveau Testament. Il n’en est rien, puisqu’il est établi qu’ils sont tous postérieurs, de beaucoup, aux quatre Évangiles canoniques. Quoi qu’il en soit de leur fiabilité, toutefois, les textes gnostiques ne suggèrent jamais que le Christ ait pu être marié à Marie Madeleine. Marie Madeleine n’apparaît que très peu dans les plus anciens de ces textes. Dans l’Évangile de Thomas (2ème siècle) lorsque Pierre demande à Jésus d’éloigner Marie parce que, dit-il, « les femmes de sont pas dignes de la vie », Jésus répond : « Voici que je la guiderai pour en faire un Homme… Toute femme qui se fera Homme entrera dans le royaume de Dieu » (Logion 114 ; « Homme » dans ce contexte, désigne le disciple parfait, celui qui a dépassé le masculin et le féminin).

    Marie Madeleine ne joue un rôle important que dans l’Évangile de Marie et l’Évangile de Philippe (du 2ème et 3ème siècles). Ces textes disent que Marie Madeleine était très proche de Jésus – plus proche que les Apôtres, ce qui en offusquait certains – et que Jésus lui avait fait des révélations spéciales. Mais ce qui est toujours décrit, c’est une proximité d’ordre spirituel. De fait, les textes gnostiques se caractérisent par leur vision pessimiste du corps, voire leur condamnation de la sexualité. On peut dire que plus Marie est décrite comme spirituellement proche de Jésus, moins il est vraisemblable qu’elle ait été son épouse.

    De quand date l’idée que le Christ aurait été marié à Marie Madeleine ? 

    L’idée que Jésus a été marié à Marie Madeleine est, en réalité, une invention… de la fin du 20ème siècle. Elle a eu un certain succès dans la littérature, voire le cinéma, avant d’être popularisée par le Da Vinci Code. Elle a également séduit certains théologiens « alternatifs », notamment ceux qui prétendent élaborer une théologie « féministe ». Cette idée correspond bien sûr au refus de considérer le Christ comme Dieu. Mais elle traduit aussi la conception, toute contemporaine, selon laquelle une vie sentimentale et amoureuse est totalement nécessaire à l’équilibre individuel. Ce n’est pas du tout ce que pensaient les Gnostiques au 2ème ou au 3ème siècle. L’idée selon laquelle le Christ a dû être marié en dit plus long sur les mentalités actuelles que sur la figure historique de Jésus.

    Marie-Madeleine et Aphrodite

    Marie-Madeleine est la correspondance chrétienne de l'Aphrodite grecque maîtresse du Cancer, quatrième signe zodiacal où se situe le 21 juin la Porte des Hommes : Porta-Hominis du rectangle solsticial. Porte mise en évidence par la date où est fêtée la Sainte, 22 juillet : 22ème jour du 7ème mois soit 22/7 = PI. Nombre qui met en relation le diamètre du cercle avec sa circonférence, la Terre avec le Ciel.

    Si l'on applique le code de la gematria (symbolisme numérique) au nom de Marie-Madeleine, le résultat, 153, fait de Marie-Madeleine la « déesse » originelle. Le « culte de la Déesse » est apparu vers 35 000 avant J.-C. ; il est étroitement lié au culte des pierres levées.

    Marie-Madeleine est-elle à la fois la pécheresse pardonnée et Marie de Béthanie ?

    Depuis saint Grégoire le Grand (6ème siècle), les Docteurs et Pères de l’Eglise voient dans la pécheresse pardonnée (Lc 7, 36-50) et Marie de Béthanie (Lc 10, 38-42; Jn 11, 1- 43; Jn 12, 1-11) une seule et unique femme : Marie-Madeleine. 

    Sainte Marie-Madeleine, considérée comme pécheresse, se rend chez Simon le Pharisien oindre les pieds de Jésus de parfum et les essuyer de ses cheveux roux avant d'être pardonnée et de le suivre dans sa vie publique jusqu'au calvaire. Son attribut est donc une fiole de parfum. 

    Les chrétiens orthodoxes appelèrent d'abord « isapostole », c'est-à-dire « égales aux apôtres », les Saintes Femmes qui suivaient Jésus (Marie Madeleine, Marthe, Marie-Salomé, etc). Mais en 1974, dans un ancien Monastère en Grèce (Xenophontos), un archéologue François Bovon découvre un manuscrit vieux de 700 ans, la plus complète copie jamais trouvée d’un texte du 4ème siècle, les Actes de Philippe.

    Ce manuscrit contiendrait une description de Marie Madeleine (sa soeur), effacée plus tard par l’Eglise. Un texte dans lequel elle serait décrite comme une enseignante, une missionnaire, prêchant, baptisant, portant même le titre d’apôtre. Forte et pleine de foi.

    Mais qui était Marie-Madeleine ? Marie de Béthanie. Les Evangiles en font une pécheresse repentie, une prostituée, la soeur de Marthe et de Lazare, celle qui oint le Christ d'un précieux parfum. Possédée par sept démons, Jésus l'en délivre. Elle brûle d'amour pour Lui. Elle est sa compagne, sa disciple bien-aimée, l'apôtre des apôtres. Elle pleure au pied de la Croix. Au tombeau, elle est la première à qui Il apparaît, ressuscité.

    Marie, surnommée Magdeleine, du château de Magdalon, naquit des parents les plus illustres, puisqu'ils descendaient de la race royale. Son père se nommait Syrus et sa mère Eucharie. Marie possédait en commun avec Lazare, son frère et Marthe, sa sœur, le château de Magdalon, situé à deux milles de Génézareth, Béthanie qui est proche de Jérusalem, et une grande partie de Jérusalem. Ils se partagèrent cependant leurs biens de cette manière : Marie eut Magdalon d'où elle fut appelée Magdeleine, Lazare retint ce qui se trouvait à Jérusalem, et Marie posséda Béthanie. 

    Marie-Madeleine dans « La Légende dorée » - Jacques de Voragine (1261 - 1266)

    La légende dit qu'elle est venue avec le Graal, la Coupe sacrée qui recueillit le sang du Christ. Mais Marie-Madeleine n'est-elle pas le Graal ?

    L'hypothèse faisant de Marie-Madeleine l'épouse de Jésus, ou du moins sa disciple la plus importante – plus importante que Pierre – se perd dans la nuit des temps. Mais elle a gagné de nouveaux adeptes depuis la découverte, en 1945, près de Nag Hammadi, en Égypte, de 46 documents remontant au 2ème siècle.

    Parmi eux, des fragments de récits dont l'existence n'était connue jusque-là que d'une poignée d'universitaires et d'experts bibliques : Évangile de Pierre, Évangile de Philippe… et Évangile de Marie.

    En réalité, avec l'autre Marie, mère de Jésus, Marie-Madeleine est la femme la plus présente du Nouveau Testament. Elle est le premier témoin de la résurrection de Jésus ce qui, déjà, lui donne une importance considérable. Il y a consensus parmi les théologiens pour la décrire comme l’une des disciples du Christ et quelques historiens de l'art ont prétendu que c'est elle qu'on peut voir à ses côtés, dans le tableau de Leonard De Vinci, « La Dernière Cène ». 

    L'Eglise identifia le « disciple que Jésus aimait » à Jean et s'efforça d'occulter la présence de Marie-Madeleine, lors du dernier repas.

    Mais la tradition iconographique perdura car on ne put éliminer toutes ces représentations. Certaines échappèrent donc à la destruction et servirent encore de modèles aux artistes futurs.

    Il fallut alors expliquer pourquoi Jean était représenté sous les traits d'une femme et on justifia cette particularité par l'invraisemblable virginité du disciple.

    La Cène de Juan de Joanes (Juan Vicente Macip de son vrai nom) 1523 – 1579  nous présente Jésus et Marie-Madeleine enlacés. Un psychanalyste pourrait même trouver une évocation de leur union sexuelle : couteau et couronne de pain creuse.

    Le Graal et la lignée royale du Christ

    Voici quelques extraits du livre de Laurence Gardner « Le Graal et la lignée royale du Christ » :

    Les thérapeutes de Qumrâm. Cette confrérie, qui joue un rôle très important dans la Nativité, est fondée en 44 avant J.-C. par Ménahem, un essénien qui se trouve être le grand-père de Marie-Madeleine, et qui descend lui-même des prêtres asmonéens. Il appartient donc à la famille de Judas Maccabée qui jouit d’un immense prestige... Les thérapeutes adoptent pour emblème le serpent qui, lié à une Rose-croix évoquant la sagesse, figure sur le caducée des médecins. Si Jésus est effectivement le prétendant légitime au trône du Roi David dont il descend, Marie-Madeleine est elle-même l’héritière d’une lignée royale, celle des asmonéens.

    Marie-Madeleine, née en 3 de notre ère, est fille de l'archiprêtre Syrus le Yaïrite, prêtre de David qui est une fonction héréditaire. Son père officie dans la synagogue de Capharnaüm. Eucharie, sa mère, appartient à la lignée royale d'Israël mais non davidique. En 17, elle est initiée lors d'une cérémonie, à l'âge de 14 ans. 
    Le premier mariage du Christ est célébré en septembre 30. Jésus a alors 36 ans car il est né le 1er mars de l'an 7 avant notre ère (Le 25 décembre a été adopté soit en 314 sous le règne de Constantin, soit en 506). Elle a donc 9 ans de moins que Jésus. Marie-Madeleine tombe enceinte en décembre 32, ce qui donne lieu à l'onction de Béthanie qui avalise leur second mariage.

    A l'époque de la crucifixion (3 avril de l'an 33), Marie-Madeleine est enceinte de 3 mois. 

    En septembre 33 naît sa fille. Selon les coutumes, il doit 3 ans de chasteté car c'est une fille, 6 ans si c'est un fils.

    La tradition orthodoxe grecque signale un voyage de Marie-Madeleine à Rome, juste après l'Ascension, en vue de porter accusation devant l'empereur Tibère contre le traitement réservé à Jésus-Christ par Pilate. L'épisode serait donc antérieur à mars 37 (mort de Tibère).

    Donc après 3 ans d'absence, Jésus retrouve son épouse en septembre 36. 
    En 37 Marie-Madeleine donne naissance à son premier fils Eleazar. Marie-Madeleine et Jésus respectent ensuite un célibat monastique de 6 ans. Jésus effectue des missions à l'étranger et en décembre 43, ils se retrouvent.


    Marie-Madeleine s'embarque pour la Provence

    Saint Maximin, Marie-Magdeleine, Lazare, son frère, Marthe, sa sœur, et Manille, suivante de Marthe, et enfin le bienheureux Cédonius, l’aveugle-né guéri par le Seigneur, furent mis par les infidèles sur un vaisseau tous ensemble avec plusieurs autres chrétiens encore et abandonnés sur la mer sans aucun pilote afin qu'ils fussent engloutis en même temps. Dieu permit qu'ils abordassent à Marseille. Ces exilés devinrent les premiers évangélisateurs de la Provence.

    Marie-Madeleine accoste en 44 dans le port de Ratis « l’oppidum Râ » (devenu Saintes-Maries-de-la-Mer) en Camargue et donne naissance à un second fils Menahem à Marseille.

    Dans la fresque de la chapelle Rinuccini (Santa Croce, Florence) qui retrace des « Scènes de la vie de Madeleine », Giovanni Da Milano a représenté et peint en 1365 l'accouchement de Marie-Madeleine à Marseille. La scène se passe en présence de notables dont l'un est agenouillé en prières. 

    Après sa « résurrection », ce n'est pas à sa mère, ni au disciple bien aimé ni à Pierre que Jésus apparaît en premier, comme on pourrait le penser, mais à Marie-Madeleine ! Il s'adresse à elle en lui disant « Marie » et en la chargeant d'aller trouver les apôtres (Jn 20/11-18). On peut y voir le signe d'une relation affective entre Jésus et Marie Madeleine.

    Marie de Magdala dans les Évangiles

    Selon les Évangiles canoniques

    Originaire de la ville de Magdala, sur la rive occidentale du lac de Tibériade, Marie de Magdala est la femme la plus présente du Nouveau Testament. L'Evangile de Luc la présente comme la femme que Jésus a délivrée de sept démons ; elle devint une de ses disciples — peut-être la disciple femme la plus importante du Christ après sa propre mère — et le suivit jusqu'à sa mort.

    Pour les quatre Évangiles, elle fut le premier témoin de la Passion du Christ et de la Résurrection. Ils la mentionnent assistant à la mise en croix avec les autres femmes. Dans les trois Évangiles synoptiques, elle assiste également à la mise au tombeau.

    Elle fut le premier témoin de la Résurrection de Jésus (Évangile de Marc, XVI, 1s ; Évangile de Matthieu, XXVIII, 9), mais elle ne le reconnaît pas tout de suite, et essaie de le toucher, ce qui lui vaudra la phrase « Noli me tangere » (« Ne me touche pas » ou « Ne me retiens pas ») dans l'Évangile de Jean (XX, 17).

    Selon les écrits apocryphes

    Un texte du codex de Berlin, écrit en copte à la fin du 2ème siècle (selon Michel Tardieu), porte son nom : l’Évangile de Marie. Il s'agit d'un texte gnostique comprenant un dialogue entre le Christ et Marie de Magdala, celle-ci le restituant aux apôtres, suivi de dialogues entre Marie et eux.

    Dans la Pistis Sophia, texte gnostique en copte datant de 350 environ, Jésus dialogue avec Marie-Madeleine et les autres disciples. Il s’y reflète l’importance de Marie-Madeleine au sein du groupe des Apôtres. La Pistis Sophia est attribuée à Valentin, éminent et courageux chercheur de la Vérité, qui a eu le courage de se rebeller contre les dogmes pontificaux de l’Église catholique, qui avait déjà commencé à cette époque (1er et 2ème siècles de notre ère) à fabriquer son orthodoxie ecclésiastique avec l’intention de laisser hors-jeu les authentiques chrétiens primitifs qui choisissaient la Gnose qui leur avait été octroyée par Jésus. Beaucoup de théologiens n’ont aucun doute en affirmant que « Durant la seconde moitié du 2ème siècle et au commencement du 3ème siècle, la doctrine de Valentin allait être la plus puissante et la plus sérieuse des dissidentes de l’Église, surpassant en volume par sa littérature celle de l’Église ».

    L’Épître des Apôtres, l'Évangile de Pierre, l'Évangile de Thomas et l’Évangile de Philippe évoquent également Marie-Madeleine.

    Au 13ème siècle, Jacques de Voragine (moine dominicain chargé par le pape d’écrire une vie des saints « autorisée ») compile dans « La Légende dorée » les récits et légendes concernant 150 saints issus de la littérature religieuse du Moyen Âge. Jacques de Voragine  évoque l'hypothèse selon laquelle Marie de Magdala aurait été l'épouse de saint Jean l'Évangéliste. 

    Concernant Marie-Madeleine, Jacques de Voragine reprend une tradition provençale qui raconte qu'après avoir accosté aux Saintes-Maries-de-la-Mer et avoir évangélisé la région, Marie de Magdala aurait vécu toute la fin de sa vie en prière dans la grotte aujourd'hui sanctuaire de Sainte-Baume (Massif de la Sainte-Baume). Son tombeau à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, gardé par les Dominicains, semble considéré comme le 3ème tombeau de la chrétienté.

    Marie-Madeleine aurait-elle pu être l’épouse du Christ ?

    Certains interprètes contemporains parlent de « mariage spirituel » : en soutenant, dans « Dieu homme et femme », que Marie de Magdala et Jésus étaient époux « en esprit », les théologiens Jürgen Moltmann et Elisabeth Moltmann posent la question d'une égalité fondamentale entre l'homme et la femme. Il est à cet égard intéressant de remarquer que les dernières recherches exégétiques sur le lien entre Marie de Magdala et Jésus vont dans le sens de cette interprétation, comme le met en lumière l'exégète Xavier Léon-Dufour : en Jean 20, 16, Marie dit à Jésus « Rabbouni ». Ce mot est traduit par « maître » dans l'Évangile, mais « Rabbouni » est en réalité un diminutif de Rabbi et pourrait ajouter une nuance d'affection ou de familiarité. La quête aimante de Jésus par Marie de Magdala en Jean 20, 11-16 renvoie au Cantique des cantiques 3,1-4.

    Marie-Madeleine aurait eu des enfants avec Jésus, mais l'Église catholique aurait étouffé ces faits par la force et la terreur, et fit de Marie-Madeleine une prostituée afin de condamner le désir charnel.

    C'est sous cet angle que la vie et le rôle de Marie de Magdala ont été récemment exploités dans des livres destinés au grand public comme « La Révélation des Templiers » de Picknett et Prince, sans valeur scientifique reconnue dans les milieux universitaires.

    Le « Da Vinci Code » prétend que le Christ a épousé Marie-Madeleine et qu'ils ont eu une descendance. Dans la mentalité juive de l’époque, il aurait été impossible que le Christ soit resté célibataire car le célibat était condamné par la coutume. L’Église a préféré faire de Marie-Madeleine une prostituée pour effacer la trace de ses origines royales. Mais il n'existe aucune trace historique d'un mariage de Jésus.

    Qu’en dit l’histoire ?

    Il n’existe aucune trace d’un mariage de Jésus. Le silence complet de la Bible sur ce point serait incompréhensible si le Christ avait eu une épouse. Dans les mentalités juives de l’époque du Christ, la virginité volontaire n’était pas du tout inconcevable, notamment dans le contexte de l’attente messianique. L’idée d’un mariage de Jésus n’a aucun fondement historique. Les relations du Christ avec Marie-Madeleine sont empreintes d’une grande affection, comme ses relations avec saint Jean, par exemple. Mais rien dans les textes ne permet de supposer que le Christ n’est pas resté célibataire.

    Jamais les Evangiles n’ont laissé supposer qu’il existait une relation amoureuse entre Jésus et Marie Madeleine. Dans le Nouveau Testament, il est dit clairement, en revanche, que le Christ est l’époux de l’Église, exactement dans le même sens que, dans l’Ancien Testament, Yahvé se présentait comme l’époux de son peuple Israël.

    L’Église n’a d’autre raison d’être que de transmettre fidèlement la foi des Apôtres et la grâce de Jésus-Christ. Elle ne veut rien ajouter ou retrancher du témoignage des Apôtres sur le Christ. C’est sur cette base qu’elle affirme que Jésus n’a jamais pris femme.

    Il n’existe aucune trace historique d’un mariage de Jésus. Aucun texte de l'Antiquité n'évoque un tel mariage, y compris les évangiles gnostiques. Et il convient de se rappeler que les mentalités juives n'excluaient pas forcément le célibat.

    Les écrits du Nouveau Testament, bien sûr, n’en parlent pas ; mais aucun autre texte de l’antiquité n’évoque un tel mariage. Il ne semble même pas que le célibat de Jésus ait jamais été remis en question au long des premiers siècles de l’histoire de l’Église. Les textes gnostiques, qui transmettent une vision négative du corps et de la sexualité, seraient d’ailleurs le dernier endroit où chercher l’idée que Jésus ait pu être réellement marié.

    Les noces de Cana

    La seule allusion à un mariage dans le Nouveau Testament et celle relative aux « Noces de Cana ». Jésus y est apparemment invité ainsi que sa mère. Pourtant il y a des incohérences. « Or il n’y avait plus de vin, car le vin des noces était épuisé ». La mère de Jésus lui dit : « ils n’ont pas de vin ». Jésus lui dit : « Que veux-​​tu, femme ? Mon heure n’est pas encore arrivée ». Cette réponse ne gêne pas Marie. Elle s’adresse aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira ! ». Et on assiste au premier miracle des écritures : l’eau transformée en vin.

    Ainsi Jésus et Marie sont invités mais il faut que ce soit Marie qui ordonne à son fils de remplir les jarres. En tant qu’invité ce n’est pas leur rôle, en plus les serviteurs obéissent sans hésitation. Après le miracle, le maître du repas, une espèce de majordome ou maître de cérémonie ayant goûté le nouveau vin « appelle le marié » et lui dit : « tout homme sert d’abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent ». C’est le marié qui répond puisqu’il l’appelle ; or c’est Jésus qui répond.

    Ne serait-​​ce pas en fait Jésus, le marié ? Mais alors, qui est donc sa femme ?

    Une mariée

    Deux femmes figurent dans les Évangiles :

    1. Marie migdal ou Magdala, c’est semble-t-il une prostituée selon la tradition mais pas dans les Évangiles. Chez Luc on apprend qu’elle est l’amie de l’épouse de l’intendant d’Hérode et toutes deux assistaient de leurs biens avec d’autres Jésus et ses disciples. Donc elle est fortunée. En plus, Luc évoque le passage de la femme qui « oignit de parfum » les pieds de Jésus. Marc, de son côté, cite la même anecdote en parlant d’une pécheresse. Il est vrai qu’il ne cite pas de nom, mais il faut savoir que Marie Mag­da­léenne est décrite chez Luc comme une femme dont « étaient sortis 7 démons ». Peut-être une allusion au culte d’Ishtar ou Astarté, « reine du ciel » qui impliquait une initiation de 7 degrés.

    Marie est donc, selon Luc, une pécheresse. Ce qui fait de la femme qui oignit de parfum, la fameuse Marie. D’autant plus que Marc insiste sur le prix élevé du parfum de nard. Sachant qu’elle était fortunée, cela coïncide. Dans la suite des Évangiles synoptiques, la Mag­da­léenne viendra en tête des femmes cheminant au côté du Christ. C’est elle qui trouvera le tombeau vide.

    2. Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare, intimes de Jésus. Lazare est celui qui tombe malade et meurt. Dans le 4ème Évangile, le Christ apprend la nouvelle mais reste sans émotion. Il reste même deux jours près du fleuve pour retrouver son ami. A son arrivée, Marthe l’accueille : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ». Il faut savoir que sa sœur Marie reste à l’intérieur d’où elle ne sortira qu’à la demande du maître. Une coutume juive du nom de « Shiva » énonce qu’il faut respecter les 7 jours de deuil et les femmes n’étaient autorisées à sortir de chez elle que sur l’ordre formel du mari. Marie de Béthanie respecte le Shiva si Jésus est son mari.

    Dans le 4ème Évangile, (11, 1-​​2), « Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe. Marie était celle qui oignit le seigneur de parfum et lui essuya les pieds avec ses cheveux ».

    Au chapitre suivant : « Six jours avant la pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare, que Jésus avait ressuscité d’entre les morts. On lui fit un repas. Marthe servait. Lazare était l’un des convives. Alors Marie, prenant une livre de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux… Marie de Béthanie était présente à la crucifixion.

    On sait que la Mag­da­léenne était riche, pécheresse et oignit le Christ. Marie de Béthanie, sœur de Lazare, respecte la tradition du « Shiva » et oint de parfum de grand prix le Christ. Il est facile de faire de Marie Magdala, Marie de Béthanie, une seule et même personne. La femme de Jésus est donc Marie Béthanie ou Magdaléenne.

    Dans les manuscrits de la collection de Nag Hammadi découverts en Egypte en 1945 en haute Egypte, et plus précisément dans l’Évangile de Phi­lippe, « la com­pagne du sauveur était Marie de Magdala. Le Christ l’aimait plus que tous les disciples et souvent l’embrassaient sur la bouche. Les autres disciples, précise-t-il, s’en offensaient sans chercher à dissimuler leur désapprobation, et demandait à Jésus : « pourquoi l’aimes-tu davantage que chacun d’entre nous ? » Et le Sauveur de répondre à son tour : « pourquoi ne l’aimerais-je pas plus que vous ? ».

    Marie étant sa femme, ainsi Lazare était son beau-​​frère.

    Jésus a-t-il épousé Marie-Madeleine ?

    Le Da Vinci Code prétend que le Christ a épousé Marie-Madeleine et qu'ils ont eu une descendance. Mais il n'existe aucune trace historique d'un mariage de Jésus.

    Ø  Ce que dit le Da Vinci Code : le Christ était marié. Il avait pour épouse Marie Madeleine, et il eut avec elle une descendance. D’ailleurs, dans la mentalité juive de l’époque, il aurait impossible que le Christ soit célibataire, car le célibat était condamné par la coutume. L’Église a fait de Marie Madeleine une prostituée, pour effacer la trace de ses origines royales.

    Ø  Ce que dit l’histoire : il n’existe aucune trace d’un mariage de Jésus. Le silence complet de la Bible sur ce point serait incompréhensible si le Christ avait eu une épouse. Dans les mentalités juives de l’époque du Christ, la virginité volontaire n’était pas du tout inconcevable, notamment dans le contexte de l’attente messianique. L’idée d’un mariage de Jésus n’a aucun fondement historique. Les relations du Christ avec Marie Madeleine sont empreintes d’une grande affection, comme ses relations avec saint Jean, par exemple. Mais rien dans les textes ne permet de supposer que le Christ n’est pas resté célibataire.

    Ø  Ce que dit la Bible : Marie Madeleine est une des femmes qui accompagnent Jésus, et dont certains noms sont donnés dans l’Évangile (Marthe et Marie : Lc 10, 38-42 ; Jeanne, Marie de Magdala, Suzanne : Lc 8, 1-3). Marie Madeleine se montre profondément attachée au Christ, auquel elle donne le titre solennel de « Rabbouni », lorsqu’elle le rencontre après la résurrection (cf. Jn 20, 16). Jamais les Évangiles ne laissent supposer qu’il existe une relation amoureuse entre Jésus et Marie Madeleine. Dans le Nouveau Testament, il est dit clairement, en revanche, que le Christ est l’époux de l’Église, exactement dans le même sens que, dans l’Ancien Testament, Yahvé se présentait comme l’époux de son peuple Israël.

    Quant à Marie Madeleine, les Évangiles disent d’elle que Jésus en avait chassé « sept démons » (cf. Mc 16, 9 ; Lc 8, 1-3). Une longue tradition l’a associée à la pécheresse qui oignit de parfum les pieds de Jésus (cf. Lc 7, 36-50), et à Marie, sœur de Marthe et Lazare (cf. Lc 10, 39 ; Jn 11, 1-45 et 12, 1-8). De nos jours, l’identité entre ces trois personnes (Marie de Magdala, Marie, sœur de Marte et Lazare, et la pécheresse pardonnée et aimante) n’est plus considérée comme probable par de nombreux spécialistes.

    Ø  Ce que dit l’Église : l’Église n’a d’autre raison d’être que de transmettre fidèlement la foi des Apôtres et la grâce de Jésus-Christ. Elle ne veut rien ajouter ou retrancher du témoignage des Apôtres sur le Christ. C’est sur cette base qu’elle affirme que Jésus n’a jamais pris femme. À partir de ce fait, et de ce qu’en dit l’Ecriture, l’Église approfondit sa compréhension du mystère de Dieu et de son dessein de salut. Dans cette perspective, le fait que le Christ n’ait pas été marié permet à l’Église, Peuple de Dieu, de se reconnaître comme l’épouse du Christ.

    En Marie Madeleine, la tradition chrétienne a toujours reconnu une figure insigne du repentir, un modèle de l’amour confiant du pécheur pardonné par le Christ, un exemple de vie contemplative. Loin de dévaluer Marie Madeleine, l’Église l’honore comme sainte Marie Madeleine, et de nombreux sanctuaires lui sont dédiés (comme la basilique de Vézelay). Il n’existe aucune trace de la prétendue lignée royale de Marie Madeleine. Pour les chrétiens, la noblesse des origines n’est rien : c’est l’accueil de la grâce et du pardon de Dieu qui fait la grandeur du chrétien. « Le Royaume des Cieux, a dit Jésus, est pour les pauvres, les enfants, et ceux qui leurs ressemblent. Les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers » (Mt 20, 16).

    Les descendants du Christ

    Si l’on ne parle jamais d’une femme ou d’enfants de Jésus, on parle également très peu de sa famille à lui. Les textes sont très discrets sur sa mère, sur son frère Jacques et plus encore sur ses autres frères et sœurs. Cette remarque est également valable pour les apôtres Pierre et Paul. Quant à nous, au fond, cela nous gênerait-il d’imaginer Jésus marié ? Parce que, quand on connaît le monde juif de l’époque, on a de la peine à croire que Jésus ait posé le célibat comme une valeur en soi.

    Le célibat de Jésus est une énigme. Bien sûr, les auteurs des Évangiles auraient volontiers glissé une mention montrant que Jésus avait une affection particulière pour les femmes, ou pour une femme. Car à l’époque, le rabbi exemplaire avait famille nombreuse. Alors, comment expliquer cette lacune? Ne pourrions-nous pas y voir un héritage spirituel de Jean-le-Baptiste, dont Jésus a été le disciple ? Lui aussi était célibataire, mais il pratiquait une ascèse que n’aurait pas retenue Jésus !

    Peut-on encore imaginer que Jésus vivait dans l’attente d’une venue imminente du Royaume des cieux, et que cette attente rendait la paternité peu souhaitable ? Cette remarque vaut effectivement pour les premières communautés chrétiennes et peut s’appuyer sur certaines déclarations de Paul (Par exemple : 1 Corinthiens 7, 25-35).

    Dès le 4ème siècle, il y eut un travail de censure. C’est ainsi qu’on qualifia les évangiles non reconnus comme étant « apo­cryphes », notamment celui de Pierre, trouvé dans une vallée du Nil en 1886. Selon Pierre, Jésus fut enterré dans un lieu-dit « Jardin de Joseph ».

    Or il est possible voire probable que Jésus ait pu avoir une descendance avant de se séparer de sa famille pour sans doute mourir secrètement en Galilée. Les intimes seraient partis pour la Gaule en emportant avec eux leur secret sur la crucifixion. Les disciples, pensant que Jésus est mort, ressuscité et monté au ciel, continuent à divulguer leur message.

    Mais si Jésus s’est marié, alors qu’est devenue Marie de Magdala ? Suivant encore la tradition, il semblerait que Lazare, Marie de Magdala, Marthe, Joseph d’Arimathie et quelques autres gagnèrent en bateau Marseille. De la Joseph serait partit pour l’Angleterre où il fondit l’église de Glastonbury.

    La lignée de Jésus

    Une lignée Jésus est une séquence hypothétique de descendants en ligne directe du Jésus historique et Marie de Magdala.

    Des versions différentes et contradictoires d'une lignée hypothétique de Jésus ont été proposées dans de nombreux livres écrits notamment par Louis Martin, Donovan Joyce, Andreas Faber Kaiser, Barbara Thiering, Margaret Starbird, etc.

    Le roman de Dan Brown (Da Vinci Code) avance une preuve montrant que Jésus était marié à Marie-Madeleine et que leur fils a été nommé Juda. Cette hypothèse est basée sur des inscriptions trouvées sur les ossuaires découverts à Jérusalem en 1980.

    Bibliste et auteur, James Tabor, a récemment affirmé sa croyance en un Jésus marié, tandis que Karen King a annoncé la découverte d’un texte, dans un fragment de papyrus copte, présumé être la traduction d’un Évangile perdu et datant du 2ème siècle, et dans lequel Jésus se réfère à sa femme. Mais ce fragment est maintenant considéré, par la plupart des experts, comme un faux.

    D'après certains courants néo-gnostiques, Jésus aurait épousé Marie de Magdala et ils auraient eu des enfants. Des auteurs de fiction modernes reprennent cette idée en suggérant une théorie du complot. D'après la grande majorité des spécialistes, des historiens professionnels et des chercheurs de domaines connexes, il n’existerait aucune preuve historique, biblique, apocryphe, archéologique, généalogique, ou génétique qui soutienne cette hypothèse.

    Toute hypothétique lignée de Jésus ne devrait pas être confondue avec la généalogie biblique de Jésus où les parents historiques de Jésus et leurs descendants sont connus comme « desposyni ».

    Les proches parents de Jésus de Nazareth, parfois désignés par le mot « desposyni », sont évoqués dans les Évangiles, les Actes des Apôtres, les œuvres de Flavius Josèphe, l’Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée et les Evangiles apocryphes.

    Les proches de Jésus jouèrent un rôle important dans les premiers siècles du christianisme, dans l'Église de Jérusalem puis en Orient. Leur identification fait l'objet de controverses depuis l'Antiquité, notamment celle qui a trait aux « frères et sœurs » de Jésus.

    Jésus est décrit dans les Évangiles comme ayant des frères (Mt 12, 46; Mc 3, 31; Lc 8, 19), Jacques, Joset (ou José ou Joseph suivant les manuscrits), Jude et Simon (ou Siméon), ainsi que des sœurs. Le débat exégétique est ouvert entre catholiques et protestants sur la nature de cette fraternité.

    Quelques étapes de l'hypothèse d’un mariage de Jésus

    Le moine cistercien et chroniqueur Peter de Vaux de Cernay (13ème siècle) a affirmé qu'il faisait partie des Cathares et qu’il avait la conviction que Jésus-Christ avait une relation avec Marie-Madeleine, décrite comme sa concubine.

    Dans leur livre « L'Énigme sacrée » (1982), Michael Baigent, Richard Leigh et Henry Lincoln ont développé et popularisé l'hypothèse selon laquelle une lignée de Jésus et Marie-Madeleine aurait finalement abouti à la dynastie mérovingienne.

    Dans son livre datant de 1993 « La Femme au pot Albâtre : Marie-Madeleine et le Saint Graal », Margaret Starbird développe l'hypothèse que sainte Sarah était la fille de Jésus et de Marie-Madeleine et que c’était la source de la légende associée au culte des saintes Maries de la Mer. Elle a également noté que le nom de « Sarah » signifiait « Princesse » en hébreu, ce qui fait d'elle l'enfant oubliée de « sang réal », c’est-à-dire de sang royal, de sang du roi des Juifs.

    Dans son livre datant de 1996 « La lignée cachée de Jésus », Laurence Gardner a présenté des tableaux d'ascendance de Jésus et de Marie Madeleine comme les ancêtres de toutes les familles royales européennes de l'ère commune.

    Aucune confession chrétienne ordinaire n’a adhéré à une hypothétique lignée de Jésus comme un dogme ou un objet de dévotion religieuse, car elles soutiennent que Jésus, considéré comme Dieu le Fils, était perpétuellement célibataire, continent et chaste, et métaphysiquement marié à l'Église ; il est mort, a été ressuscité, monté au ciel, et finira par retourner à la terre, ce qui rend toutes les hypothèses de la lignée de Jésus et les attentes messianiques connexes impossibles.

    L’histoire chrétienne

    Les découvertes faites ces dernières années par les historiens bouleversent notre vision des origines du christianisme. Le gouffre ne cesse de se creuser entre la connaissance des érudits et celle de la masse des fidèles. Les chrétiens ne connaissent manifestement pas la constitution du Nouveau Testament.

    Les premières analyses critiques du Nouveau Testament ne datent que du 19ème siècle. Les chrétiens continuent à manifester de grandes réticences à remettre en question les textes fondamentaux. Cette attitude peut s’expliquer par l’interdiction de lire la Bible imposée par l’Eglise catholique à ses fidèles. Pendant des siècles, seuls les prêtres lisaient les Saintes Ecritures, mais… ils étaient les seuls à savoir lire !

    De nos jours, des millions de chrétiens ignorent encore que le Nouveau Testament est un mélange de mythe, d’inventions, de témoignages tronqués et d’emprunts à d’autres traditions. Ce faisant, ils négligent l’essentiel et défendent un système de croyances de plus en plus vulnérable.

    L’histoire chrétienne s’appuie sur des suppositions fragiles. Les chrétiens investissent une émotion personnelle intense sur des concepts flous, comme la divinité de Jésus-Christ, la virginité de Marie, sur l’histoire d’un humble charpentier mort pour leurs péchés et ressuscité. Sa vie d’humilité, de tolérance et de souffrance est devenue l’image de la perfection humaine, le modèle spirituel de millions d’individus.

    La plupart des chrétiens sont mal informés de l’évolution actuelle des études bibliques. L’image que certains auteurs tels que Lynn Pickett et Clive Prince donnent de Jésus, magicien égyptien et rival de Jean-le-Baptiste, doit relever du blasphème à leurs yeux ! Pourtant ce ne sont pas des inventions de romanciers ou d’ennemis de leur religion, mais les conclusions d’éminents exégètes, pour la plupart chrétiens. Il y a plus d’un siècle que les éléments païens de l’histoire de Jésus ont été identifiés pour la première fois.

    Le professeur Karl W. Luckert a magnifiquement mis en évidence les racines égyptiennes du christianisme tout en précisant que cette influence n’est qu’un écho lointain et indirect des origines du judaïsme en Egypte. Si Jésus a enseigné une doctrine issue d’une école de mystères égyptienne, il paraît probable qu’il l’ait étudiée sur place et qu’il ne s’est pas contenté de compiler des allusions fragmentaires et vagues dans l’Ancien Testament.

    Conclusion

    Jésus, selon les dires de Mat­thieu, avait donc des droits légi­times sur le trône de Palestine, d’où son nom de Messie, Christ. Comme tout bon juif, il aurait donc pu se marier. Son mariage se serait passé à Cana où il aurait épousé une cer­taine Marie, sœur de Lazare, assez fortunée. De quelle origine est-elle ? La tra­dition nous enseigne qu’elle était de la tribu de Ben­jamin. Comme il pré­tendait au trône, il utilisa la tra­dition que le Messie ren­trerait sur un âne dans Jéru­salem. Donc il repré­sentait une menace pour Hérode. Il faisait partie des Nazo­réens, voire des Géné­sareth. Il avait de très nom­breux amis notamment Lazare mais aussi Joseph d’Arimathie ou Nicodème.

    Comme toute menace, il devenait l’ennemi des Romains qui d’ailleurs connaissaient son statut. Pilate aurait demandé aux grands prêtres (Marc,15,12) : « que ferais-je donc de celui que vous appelez le roi des juifs ? ».

    Selon les synop­tiques, Jésus est arrêté et condamné par le san­hédrin la nuit de la pâque. Or, dans la loi juive, il était for­mel­lement interdit au conseil de se réunir pendant la pâque. Le procès se déroule la nuit devant le san­hédrin. Suivant la même loi, elle inter­disait au san­hédrin de se réunir après la tombée du jour. Les Evan­giles laissent dire que le conseil n’est pas autorisé à pro­noncer des sen­tences, ce qui est com­plè­tement faux. Si le conseil avait eu envie de tuer le Christ, il l’aurait lapidé sans avoir l’autorisation de Pilate. En fait, il faut se rappeler que les Evan­giles ont été rédigés pour les Romains à une époque de trouble et donc il fallait mini­miser leur res­pon­sa­bilité. Ce qui explique les incohérences.

    Jésus, en tant que menace de l’empire romain, fut condamné par lui à la cru­ci­fixion. Le plus étrange encore est que les prin­cipaux ennemis du Christ étant des per­sonnages influents de Jéru­salem, il aurait été plus simple pour eux d’engager un tueur pour l’éliminer et non de passer par Hérode.

    Sa mort sur la croix baigne dans les contradictions. La cru­ci­fixion était une pra­tique cou­rante contre les ennemis de l’empire. Elle se déroulait en plu­sieurs étapes : la victime était fla­gellée donc dans un état de grande souf­france. Puis mise sur une croix, bras étendus et fixés sur une poutre soit par des cordes ou des clous. Chargé de son fardeau, le sup­plicié se rendait dans le lieu de son exé­cution. La poutre était hissée sur un poteau ou à un pieu ver­tical. Le cru­cifié ne pouvait plus respirer sauf si ses pieds étaient fixés au bois, lui per­mettant de dégager ses poumons. Cer­tains résis­taient. Afin d’accélérer la mort, on brisait parfois les genoux non pas par sadisme, mais pour entraîner l’étouffement.

    Or selon le 4ème Evangile, les pieds de Jésus étaient fixés à la croix lui per­mettant de res­pirer. Donc, il aurait pu résister. Or, il meurt rapi­dement. D’ailleurs Pilate s’étonne (Marc 15,44) d’une telle rapidité. D’autant plus qu’il se plaint d’avoir soif, on lui tend une éponge imbibée de vinaigre. Ce geste est utilisé par les soldats ou esclaves de galères pour résister à l’épuisement puisque le vinaigre ou vin aigre est une boisson aci­dulée réputée stimulante. Or le vinaigre chez le Christ produit l’effet inverse car « il rend l’esprit ».

    Il est cru­cifié dans un lieu nommé « Gol­gotha » (le crane), une colline aban­donnée au nord-ouest de Jéru­salem. Tou­jours dans le même évangile, « or il y avait un jardin au lieu où il avait été cru­cifié et, dans ce jardin un tombeau neuf… » (Jean 19,41). Selon Mat­thieu, le jardin appar­tenait à Joseph d’Arimathie homme riche et dis­ciple secret du Christ.

    En fait, il est facile de penser vu les contra­dic­tions, qu’il fut cru­cifié dans le jardin appar­tenant à Joseph, qu’il put y avoir une mise en scène et que le vinaigre fut rem­placé par un produit som­nolent et endormant.

    Joseph d’Arimathie était membre du san­hédrin et avait donc une influence sur Pilate.

    La tra­dition médiévale attribue à Joseph d’Arimathie la garde du saint Graal ou sang royal.

    Ne s’agit-il pas, au fond, de savoir ce qu’était réellement Jésus ? 

    La question du mariage de Jésus dépend de la manière dont on se représente Jésus. Si Jésus était simplement un « sage », une sorte de philosophe qui a voulu communiquer un message spirituel aux hommes, il n’y a pas de raison pour qu’il n’ait pas été marié. Pour les mentalités contemporaines, cette manière de se représenter Jésus est séduisante, car il semble plus facile de considérer Jésus comme un homme de grande sagesse, que comme le Fils de Dieu fait homme. En outre, dire que le Christ était peut-être marié semble le rendre encore plus « humain », plus proche de nous.

    Mais la question n’est pas de savoir comment nous aimerions que Jésus ait été. Nous ne voulons pas nous contenter de « projeter » sur lui nos propres idées : nous voulons d’abord savoir qui il était vraiment, et ce qu’il a vraiment dit. Pour cela, le témoignage le plus crédible que nous ayons est l’enseignement même des Apôtres, transmis par l’Église, et conservé notamment dans le Nouveau Testament.

    D’après ce témoignage, le Christ n’était pas simplement un homme, ni un simple « maître de sagesse ». Il n’est pas venu délivrer une leçon de sagesse. Il n’est pas venu simplement pour « parler » : il est venu pour transformer toute réalité, en réconciliant le monde avec Dieu. Dans le Christ s’accomplit la promesse faite à nos Pères dans l’Ancien Testament : le monde, créé bon par Dieu, avait été perverti par le péché, mais Dieu n’abandonne pas les hommes. Après avoir créé le monde, après avoir laissé les hommes le souiller par le mal, Dieu est venu lui-même pour régénérer le monde. « Voici que je fais toutes choses nouvelles », dit le Christ dans l’Apocalypse (21, 5).

    Dans cette perspective, le fait que le Christ n’ait pas été marié prend toute sa signification. Il souligne le fait que le Christ est venu sauver toute l’humanité, et qu’il la sauve en « l’épousant », c’est-à-dire en établissant avec elle une alliance, scellée par son sacrifice sur la Croix. Le Christ est né, a vécu, a souffert, est mort et est ressuscité pour tous les hommes de tous les temps. Il n’est pas le « compagnon » de quelques individus singuliers, ni d’une seule personne : il est celui qui marche, jusqu’à la fin du monde, aux côtés de l’humanité. « Je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Au cri de l’évangile « Voici l’époux qui vient ! Sortez à sa rencontre » (Mt 25, 6) répond le cri de l’Église : « Viens, Seigneur Jésus ! » (Ap 22, 20) – le dernier mot de la Bible.

    Frère A. B. Moine-Chevalier de Notre-Dame l'Esprit Saint


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter