• * Fête de la Toussaint 2019

    191101 - Liturgie de la Toussaint

    Fête de la Toussaint

     * Fête de la Toussaint 2019

    Origine de la Toussaint

    • Littéralement, la Toussaint est la fête de tous les saints. Pour les chrétiens, c'est une fête en l'honneur des saints et des martyrs. Bien que la Toussaint soit fêtée depuis le 5ème siècle, la date de la célébration fut déplacée à plusieurs reprises.
    • La fête de la Toussaint est aujourd'hui célébrée le premier novembre, probablement parce que c'est la date à laquelle le pape Grégoire III dédia aux morts l'une des chapelles de la Basilique Saint Pierre. La Toussaint précède le jour des morts. Mais dans l’esprit de nombreux pratiquants occasionnels, la Toussaint est aussi la fête des morts et l'occasion de prier pour leurs proches défunts.
    • Le 1er novembre, nous prions « tous les saints». Tous les saints et les saintes inconnus, qu'on ne fête qu'à la Toussaint. C’est pourquoi ce jour-là, on lit, dans les églises, le texte des Béatitudes (voir ci-dessous « Évangile », 4ème lecture de ce jour).

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

    Un peu d’histoire !

    La Solennité de tous les saints semble liée, historiquement, à la dédicace de l’ancien temple romain du Panthéon par le pape Boniface IV au début du 7ème siècle. Originellement dédié à tous les dieux — c’est le sens du nom en grec — le Panthéon fut consa­cré à Marie et à tous les martyrs, auxquels on ajouta plus tard les confesseurs. L’anniversaire de la dédicace du Panthéon, et donc la fête de tous les saints, fut fixée d’abord au 13 mai, puis, en 835, au 1er novembre.

    La fête de la Toussaint unit l’Église de la terre à la béatitude de l’Église du ciel : cette célébration groupe non seulement tous les saints canonisés, c’est-à-dire ceux dont l’Église assure, en engageant son autorité, qu’ils sont dans la Gloire de Dieu, mais aussi tous ceux qui, en fait et les plus nombreux, sont dans la béatitude divine.

    Dom Robert Le Gall

     * Fête de la Toussaint 2019

    Ne nous trompons pas de jour !

    La Toussaint est une fête joyeuse, c’est la fête de la communion des saints, c’est-à-dire de tous ceux, vivants ou morts, qui sont déjà réunis en Dieu par la foi.

    La Toussaint se célèbre le 1er novembre, la veille du jour de la commémoration des fidèles défunts, le 2 novembre, où l’on prie pour les morts.

    Aujourd'hui la fête de la Toussaint est celle de tous les saints anonymes qui n'ont pas été reconnus officiellement par l'Église. C'est un appel qui s'adresse à tous de devenir des saints. Mais cette fête n'a pas toujours eu le même sens.

    La Toussaint n'a pas son origine dans les textes bibliques, comme la plupart des grandes célébrations liturgiques : Noël, Pâques, Pentecôte. Elle a été instituée par l'Église pour répondre à différentes situations. Après les persécutions, on a d'abord fait une célébration de tous les martyrs qui s'est étendue plus tard à tous les saints.

    À Rome, cette fête existait certainement dès le 5ème siècle. Elle est déplacée une première fois à la date du 13 mai en l'an 610, par le pape Boniface IV. Ce jour-là, il fait transporter dans l'ancien temple païen du Panthéon toutes les reliques des martyrs des catacombes romaines. Le Panthéon devint l'église « Sainte-Marie et des martyrs ».

    Un siècle plus tard, cette fête est transférée définitivement au 1er novembre par le pape Grégoire III, qui dédicaça en ce jour une chapelle de Saint-Pierre de Rome en l'honneur de tous les saints.

    En 835, Grégoire IV ordonna que cette fête soit célébrée dans le monde entier. C'est seulement au 20ème siècle que Pie X l'insère dans la liste des huit fêtes, avec obligation d'entendre la messe. La fête de tous les saints devient une fête chômée. Elle illumine le jour suivant, le 2 novembre, journée du souvenir de tous les défunts.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Fête de la Toussaint 2019

    1ère lecture :

    « Voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues ».

    Lecture de l'Apocalypse de saint Jean (Ap 7, 2-4.9-14)

    Moi, Jean, j’ai vu un ange qui montait du côté où le soleil se lève, avec le sceau qui imprime la marque du Dieu vivant ; d’une voix forte, il cria aux quatre anges qui avaient reçu le pouvoir de faire du mal à la terre et à la mer : « Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu ».

    Et j’entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau : ils étaient cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des fils d’Israël.

    Après cela, j’ai vu : et voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues.

    Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main.

    Et ils s’écriaient d’une voix forte : « Le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le Trône et à l’Agneau ! ».

    Tous les anges se tenaient debout autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants ; se jetant devant le Trône, face contre terre, ils se prosternèrent devant Dieu.

    Et ils disaient : « Amen ! Louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen ! »

    L’un des Anciens prit alors la parole et me dit : « Ces gens vêtus de robes blanches,

    qui sont-ils, et d’où viennent-ils ? ».

    Je lui répondis : « Mon seigneur, toi, tu le sais ».

    Il me dit : « Ceux-là viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau ».

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de la Toussaint 2019

    Commentaire 1 a :

    Avant d'aller plus avant dans ses voies de jugement, Dieu met à part et scelle ceux qui Lui appartiennent. Un premier groupe (v. 4 à 8) est formé par des Juifs des différentes tribus. Il constitue ce résidu fidèle dont les Psaumes nous révèlent les sentiments. La seconde classe de personnes se compose d'une multitude d'entre les nations qui auront cru à l'évangile du royaume (v. 9…). En nous présentant dès maintenant ces fidèles, c'est comme si Dieu nous disait : ces châtiments ne sont pas pour eux. Ils traverseront l'épreuve sous ma protection. De la même manière, pendant la nuit de la Pâque, les Israélites étaient distingués et mis à l'abri des coups de l'ange destructeur par le sang de l'Agneau (Ex. 12:13 ex 12.3-13). C'est dans ce sang que ces croyants venus de « la grande détresse » auront lavé et blanchi leurs robes (v. 14). Leur salut ne sera pas assuré par un autre moyen que le nôtre : le précieux sang de Christ. Puis, le même Agneau qui les aura purifiés les fera paître, les protégera et les abreuvera aux sources de la vie (És. 49:10 es 49.7-12). Dieu lui-même essuiera leurs larmes. Quelles promesses ! Elles viennent d'avance les consoler en vue d'une détresse sans précédent !

    Commentaire extrait du site « BibleEnLigne.com »

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    Commentaire 1 b :

    La foule des baptisés

    « Moi, Jean, j’ai vu » il s’agit donc d’une vision : « Moi, Jean, j’ai vu un ange qui montait du côté où le soleil se lève », et un peu plus loin : « Après cela, j’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer ». Nous sommes prévenus : la description qui va suivre, et qui, ici, est superbe, grandiose, est d’ordre mystique. Il n’est pas question de la prendre au pied de la lettre. Pour la comprendre, il faut nous laisser prendre, elle nous emporte dans un autre monde.

    Lorsque l’apôtre Jean raconte la vision qu’il a eue à Patmos, ses auditeurs comprennent fort bien ce qu’il veut leur dire. Pour nous c’est moins clair. Je vais donc reprendre les éléments les uns après les autres.

    Jean nous décrit une immense procession composée de deux foules distinctes : la première est composée de cent quarante-quatre mille personnes, (bien sûr, c’est un nombre symbolique) qu’il appelle les serviteurs de Dieu. Ils sont marqués du « sceau qui imprime la marque du Dieu vivant ». C’est le Baptême*.

    * C’était l’usage dans l’armée romaine de marquer les recrues d’un signe sur le front. De la même manière, le baptisé était devenu soldat du roi des cieux. Le sceau protecteur était également un thème connu de l’Ancien Testament (Ex 12, 7 ; Ez 9, 4).

     * Fête de la Toussaint 2019

    Voici donc le peuple des baptisés : c’est à eux que Jean adresse son Apocalypse.

    Il décrit ensuite une autre foule : c’est une foule immense, innombrable, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Vous notez au passage qu’il y a quatre termes dans cette énumération : le nombre quatre dans ce genre de textes évoque le monde créé, le cosmos et donc aussi l’humanité (peut-être en référence aux quatre points cardinaux). Cette foule de « toutes nations, tribus, peuples et langues » représente donc l’humanité. Ils sont en vêtements blancs, ce qui veut dire qu’ils ont revêtu la robe des noces. Ensuite, ils se tiennent debout devant le Trône et devant l’Agneau, avec des palmes à la main. La position debout (qui est la posture du ressuscité), la robe nuptiale, les palmes de la victoire : tout nous dit qu’ils sont sauvés. Et d’ailleurs, ils le proclament : « Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l’Agneau ! ».

    Et pourtant les membres de cette deuxième foule ne sont pas marqués du sceau du Baptême. Qui les a introduits dans le salut ? La foule des cent quarante-quatre mille justement. Les cent quarante-quatre mille, je vous ai dit que ce sont les baptisés, les contemporains de saint Jean. Or ils sont à ce moment précis affrontés à une terrible persécution, celle de l’empereur Domitien à la fin du premier siècle.

    Et la foule innombrable des hommes sauvés

    Je crois que le message de l’Apocalypse aux chrétiens persécutés est le suivant : tenez bon ; votre témoignage portera ses fruits. Dans votre épreuve se trouve le salut de tous les hommes. Grâce à vous, grâce à vos souffrances endurées dans « la grande épreuve » (v. 14) de la persécution, la foule innombrable des nations sera sauvée.

    Évidemment, on peut se poser deux questions : tout d’abord, pourquoi la souffrance des uns entraîne-t-elle le salut des autres ? D’autre part, pourquoi Jean parle-t-il ainsi dans un langage tellement codé que nous avons du mal à le déchiffrer ? Pourquoi ne parle-t-il pas en clair ?

    À propos de la souffrance des uns qui entraîne le salut des autres, c’est le grand mystère dont le prophète Isaïe parlait dans les chants du serviteur souffrant : il disait que le cœur du bourreau ne peut être touché que par la prise de conscience de la douleur de ses victimes. « Reconnu juste, mon serviteur dispensera la justice », disait Isaïe (Is 53). Zacharie reprenait la même méditation lorsqu’il disait : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » (Za 12, 10) et ce jour-là leur cœur sera enfin changé. Et l’Évangéliste Jean lui-même a précisément repris cette phrase dans le récit de la Mort du Christ. Ici, Jean dit la même chose à ses frères persécutés : dans vos souffrances se trouve le salut de vos frères.

    Pourquoi saint Jean ne parle-t-il pas en clair ? C’est tout le problème du style de son discours, il s’agit de ce que l’on appelle une « Apocalypse », c’est-à-dire que c’est un écrit clandestin qui circule sous le manteau, à la barbe des autorités. Ici, il s’agit des autorités romaines, à la fin du premier siècle après Jésus-Christ. Ce livre s’adresse donc à des croyants qui vivent sous la menace perpétuelle de la persécution. Et donc, il se présente comme tous les messages de réseaux de résistance, avec un langage codé, compréhensible par les seuls initiés. C’est la première caractéristique de ce genre littéraire : tous les écrits apocalyptiques rapportent des visions et emploient des images et des nombres symboliques.

    La deuxième caractéristique des Apocalypses, c’est leur thème. Dans toutes les périodes sombres de l’histoire d’Israël, Dieu a suscité des prophètes dont la mission était de réveiller l’espérance. En période de persécution, le discours tenu pour réveiller les énergies consiste à dire : apparemment vous êtes vaincus, on vous écrase, on vous persécute, on vous élimine. Et vos persécuteurs sont florissants : mais ne perdez pas courage. Les forces du mal ne peuvent rien contre vous. Elles sont déjà vaincues. Les vrais vainqueurs en définitive, c’est vous, les croyants, à l’image du Christ lui-même. Il est l’Agneau apparemment vaincu, égorgé, mais en réalité, il a vaincu le monde, il a vaincu la mort. **

    ** Apocalypse : Jean voit la victoire des pauvres et des petits, non pas comme une revanche mais comme le dévoilement de la victoire de Dieu sur les forces du mal.

    Alors, on comprend le titre de ce livre « Apocalypse » qui signifie « lever le voile ». Une « apocalypse » est toujours une « révélation », un « dévoilement » au sens de « retirer un voile ». Cet écrit lève le voile de l’apparence (à savoir la domination triomphante de Rome) et il annonce, il révèle la victoire de Dieu et de son Christ sur toutes les forces du mal, si terrifiantes soient-elles.

    Nous retrouvons ces deux caractéristiques dans le texte d’aujourd’hui.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Fête de la Toussaint 2019

    Psaume : (Ps 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6)

    R/ Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur. (cf. Ps 23, 6)

    Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants !

    C’est lui qui l’a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots.

    Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ?

    L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles.

    Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, et de Dieu son Sauveur, la justice.

    Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! Voici Jacob qui recherche ta face !

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de la Toussaint 2019

    Commentaire 2 :

    Qui peut gravir la montagne du seigneur ?

    Comme dans tout psaume, nous sommes au Temple de Jérusalem : une gigantesque procession s’approche. A l’arrivée aux portes du Temple, deux chorales alternées entament un chant dialogué : « Qui gravira la montagne du Seigneur ? » (Vous vous souvenez que le Temple est bâti sur la hauteur). « Qui pourra tenir sur le lieu de sa sainteté ? ». Déjà Isaïe comparait le Dieu trois fois saint à un feu dévorant. Au chapitre 33, il posait la même question : « Qui de nous tiendra devant ce feu dévorant ? Qui tiendra devant ces flammes éternelles ? ». Sous-entendu « par nous-mêmes, nous ne pourrions pas soutenir sa vue, le flamboiement de son rayonnement ».

    C’est le cri de triomphe du peuple élu, admis sans mérite de sa part dans la compagnie du Dieu saint. Telle est la grande découverte du peuple d’Israël : Dieu est le Saint, le tout-Autre. « Saint, Saint, Saint le Seigneur, Dieu de l’univers » proclament les séraphins pendant l’extase de la vocation d’Isaïe… (Is 6, 3) et en même temps ce Dieu tout-Autre se fait le tout-proche de l’homme et lui permet de « tenir », comme dit Isaïe, en sa compagnie.

    Vous voyez combien ce psaume consonne avec la fête de tous les saints. Ils ont « gravi la montagne du Seigneur », ils sont admis en présence du Dieu saint et ils chantent désormais le chant d’Isaïe, celui auquel nous unissons nos voix chaque dimanche, comme le dit la Préface de la Toussaint : juste avant de chanter ce que nous appelons le Sanctus, le prêtre dit « C’est pourquoi avec cette foule immense que nul ne peut dénombrer, avec tous les anges du ciel, nous voulons te chanter… »

    Le psaume continue : « l’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles » : voilà la réponse, voilà l’homme qui peut « tenir » devant Dieu. Il ne s’agit pas ici, d’abord, d’un comportement moral : le peuple se sait admis devant Dieu, sans mérite de sa part. Il s’agit d’abord ici de l’adhésion de la foi au Dieu unique, c’est-à-dire du refus des idoles. La seule condition exigée du peuple élu pour pouvoir « tenir » devant Dieu c’est de rester fidèle au Dieu unique. C’est de « ne pas livrer son âme aux idoles », pour reprendre les termes de notre psaume. D’ailleurs, si on y regarde de plus près, la traduction littérale serait : « l’homme qui n’a pas élevé son âme vers des dieux vides ». Or l’expression « lever son âme » signifie « invoquer ». Nous retrouvons là une expression que nous connaissons bien : « Je lève les yeux vers toi, mon Seigneur ». Même chose dans la fameuse phrase du prophète Zacharie reprise par saint Jean « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » : « lever les yeux vers quelqu’un » en langage biblique, cela veut dire le prier, le supplier, le reconnaître comme Dieu.

    L’homme qui peut tenir devant le Dieu d’Israël, c’est celui qui ne lève pas les yeux vers les idoles, comme le font les autres peuples.

    Un cœur pur, entièrement tourné vers dieu

    « L’homme au cœur pur » cela veut dire la même chose : le mot « pur » dans la Bible a le même sens qu’en chimie : on dit qu’un corps chimique est pur quand il est sans mélange. Le cœur pur, c’est celui qui se détourne résolument des idoles pour se tourner vers Dieu seul.

    « L’homme aux mains innocentes », c’est encore dans le même sens. Les mains innocentes, ce sont celles qui n’ont pas offert de sacrifices aux idoles, ce sont celles aussi qui ne se sont pas levées pour la prière aux faux dieux.

    Il faut entendre le parallélisme entre les deux lignes (on dit les deux « stiques ») de ce verset : « L’homme au cœur pur, aux mains innocentes… qui ne livre pas son âme aux idoles ». Le deuxième membre de phrase est synonyme du premier.

    « L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, (c’est celui) qui ne livre pas son âme aux idoles ».

    Nous touchons là à la lutte incessante que les prophètes ont dû mener tout au long de l’histoire d’Israël pour que le peuple élu abandonne définitivement toute pratique idolâtrique. Depuis la sortie d’Égypte (Vous vous rappelez l’épisode du veau d’or), et jusqu’à l’Exil à Babylone et même au-delà. Il faut dire qu’à toutes les époques, Israël a été en contact avec une civilisation polythéiste. Ce psaume chanté au retour de l’Exil réaffirme encore avec force cette condition première de l’Alliance. Israël est le peuple qui, de toutes ses forces, « recherche la face de Dieu », comme dit le dernier verset. Au passage, il faut noter que l’expression « rechercher la face » était employée pour les courtisans qui voulaient être admis en présence du roi : manière de nous rappeler que, pour Israël, le seul véritable roi, c’est Dieu lui-même.

    Effectivement, c’est la seule condition pour être en mesure d’accueillir la bénédiction promise aux patriarches, pour entrer dans le salut promis. Bien sûr, à un deuxième niveau, cette fidélité au Dieu unique entraînera des conséquences concrètes dans la vie sociale : l’homme au cœur pur deviendra peu à peu un homme au cœur de chair qui ne connaît plus la haine. L’homme aux mains innocentes ne fera plus le mal. Le verset suivant « il obtient de Dieu son Sauveur la justice » dit bien ces deux niveaux : la justice, dans un premier sens, c’est la conformité au projet de Dieu. L’homme juste c’est celui qui remplit fidèlement sa vocation. Ensuite, la justice nous engage concrètement à conformer toute notre vie sociale au projet de Dieu qui est le bonheur de ses enfants.

    En redisant ce psaume, on entend se profiler les Béatitudes : « Heureux les affamés et assoiffés de justice, ils seront rassasiés… Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu ». La dernière phrase « Voici le peuple de ceux qui le cherchent, qui recherchent la face de Dieu ! » est peut-être une bonne définition de la pauvreté de cœur dont parle Jésus dans les Béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux ! »

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Fête de la Toussaint 2019

    Épître : « Nous verrons Dieu tel qu’il est »

    Lecture de la première lettre de saint Jean (1 Jn 3, 1-3)

    Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes.

    Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu.

    Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.

    Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est.

    Et quiconque met en lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de la Toussaint 2019

    Commentaire 3 a :

    On peut considérer cette deuxième lecture de la messe du jour de la fête de tous les saints comme une charnière entre les autres textes de cette messe : elle en est comme la clef de compréhension et de prière.

    En première lecture, un extrait du livre de l'Apocalypse nous a plongés dans la « foule immense… de toutes nations, tribus, peuples et langues » de notre avenir en Dieu, vers ce que l'on nomme habituellement le ciel, ou le paradis, ou l'au-delà, ou en mieux, le Royaume des Cieux et tant d'autres dénominations dans la bible, etc.

    L'Évangile du jour, c'est le beau texte des Béatitudes, c'est notre situation actuelle de « pauvres » en route vers les Cieux (le bibliste Chouraqui traduit « Heureux » par « En marche »…)

    C'est alors que notre seconde lecture nous livre le secret de notre marche vers cette foule immense de l'au-delà en Dieu : ce secret, c'est le grand amour de Dieu envers nous qui fait que nous sommes enfants de Dieu et aujourd'hui même, dès maintenant. Mais enfants de Dieu en chemin d'achèvement, de finalisation, de maturation. Remarquons les deux verbes « nous sommes » et « nous serons », il y a en nous un présent et un futur. Un présent souvent difficile à vivre, un présent de combat, au milieu d'un monde qui ne nous connaît pas, c'est-à-dire qui ne nous estime pas, ou qui nous rejette, ou simplement qui nous pollue spirituellement, humainement et moralement, parce qu'il n'a pas connu Dieu. Un futur en Dieu où nous le verrons tel qu'il est. Et arrive le mot « espérance », une espérance qui purifie, qui clarifie notre route actuelle, la certitude traduite dans le psaume du jour : « Voici le peuple de ceux qui le cherchent, qui cherchent la face de Dieu ».

    Fête de « tous les saints », les couronnés d'une béatification ou d'une canonisation… Mais aussi, et encore plus nombreux, impossibles à compter, fête de tous les autres et en particulier de tous les sanctifiés de nos familles. Et nous, nous sommes dès maintenant « tous saints », saints parce que participants de la sainteté de Dieu, sanctifiés par Dieu, enfants de Dieu, ayant dès à présent part à l'intime de Dieu.

    Je vais demander à l'Esprit Saint d'ouvrir mon cœur à ce qu'il veut me dire en cette fête, et rendre grâce pour mes prédécesseurs en foi, en espérance et en humanité, par Jésus-Christ le premier en chemin vers la maison du Père.

    Dans la Préface du jour, avec le prêtre, je peux dire : « Père très saint … nous fêtons aujourd'hui la cité du ciel, notre mère la Jérusalem d'en haut. C'est là que nos frères les saints, déjà rassemblés, chantent sans fin ta louange. Et nous qui marchons vers elle par le chemin de la foi, nous hâtons le pas, joyeux de savoir dans la lumière ces enfants de notre Église que tu nous donnes en exemple ».

    Commentaire de Paul C. – Paroisse  Colomiers – publié le 30 octobre 2015 

     * Fête de la Toussaint 2019

    Commentaire 3 b :

    L’urgence d’ouvrir les yeux

    « Mes bien-aimés, voyez… » : Jean nous invite à la contemplation. Parce que c’est la clé de notre vie de foi : savoir regarder. Toute l’histoire humaine est celle d’une éducation du regard de l’homme. « Ils ont des yeux pour voir et ne voient pas », disaient les prophètes : voilà le drame de l’homme. Et que faut-il voir au juste ? L’amour de Dieu pour l’humanité, son dessein bienveillant, comme dirait saint Paul. Saint Jean ne parle que de cela dans ce que nous venons d’entendre.

    Je reprends ces deux points : la thématique du regard, et le projet de Dieu contemplé par Jean. Sur le premier point, le regard, ce thème est développé dans toute la Bible. Et toujours dans le même sens : savoir regarder, ouvrir les yeux, c’est découvrir le vrai visage du Dieu d’amour. A l’inverse, le regard peut être faussé. Je ne vous citerai qu’un texte.

    Je veux parler de la fameuse histoire d’Adam et Ève dans le jardin d’Eden : c’est bien une affaire de regard. Le texte est admirablement construit : il commence par planter le décor : un jardin avec des quantités d’arbres. « Le Seigneur Dieu fit germer du sol tout arbre d’aspect attrayant et bon à manger, l’arbre de vie au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance de ce qui rend heureux ou malheureux » (Gn 2, 9).

    Puis Dieu permet de manger des fruits de tous les arbres du jardin, (y compris donc de l’arbre de vie) et il interdit un seul fruit, celui de l’arbre de la connaissance de ce qui rend heureux ou malheureux. C’est alors que le serpent intervient pour poser une question apparemment innocente, de simple curiosité, à la femme. « Vraiment, vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ? » Vous l’avez peut-être remarqué, le seul fait d’avoir prêté l’oreille à la voix du serpent, a déjà un peu faussé le regard de la femme. Puisque désormais c’est l’arbre litigieux qu’elle voit au milieu du jardin et non plus l’arbre de la vie, ce qui est juste le contraire de la vérité. Cela a l’air anodin, mais l’auteur le note exprès, évidemment : « Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin, mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : vous n’en mangerez pas… ». Alors le serpent, pour séduire Ève, lui promet « non, vous ne mourrez pas (sous-entendu si vous mangez le fruit interdit), mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, possédant la connaissance de ce qui rend heureux ou malheureux ». Et le texte continue, toujours sur cette thématique du regard : « Alors la femme vit que l’arbre était bon à manger, séduisant à regarder, précieux pour agir avec clairvoyance ». Vous avez remarqué, en une seule phrase, l’accumulation des mots du vocabulaire du regard. Vous connaissez la suite : la femme prend un fruit, le donne à l’homme et ils en mangent tous les deux. Alors le texte note : « leurs yeux à tous deux s’ouvrirent… ». Mais pour voir quoi ? « Et ils virent qu’ils étaient nus ». Non, ils ne sont pas devenus comme des dieux, comme le Menteur le leur avait prédit, ils ont seulement commencé à vivre douloureusement leur nudité, c’est-à-dire leur pauvreté fondamentale.

    Vous vous demandez quel lien je vois entre ce premier texte de la Bible et celui de saint Jean que nous lisons aujourd’hui ? Tout simplement le récit sur Adam et Ève a toujours été considéré comme donnant la clé du malheur de l’humanité : et Jean, au contraire, nous dit « voyez », c’est-à-dire « sachez voir, apprenez à regarder ». Non, Dieu en donnant un interdit à l’homme n’était pas jaloux de l’homme, il n’y a que des langues de vipère pour insinuer une telle monstruosité. C’est bien le thème majeur de saint Jean : « Dieu est amour » et la vraie vie, pour l’homme, c’est de ne jamais en douter. « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent » dit Jésus, dans l’Évangile de Jean.

    Une multitude de fils

    Dans notre texte d’aujourd’hui, Jean nous dit à sa manière cette réalité que nous devons apprendre à regarder : « Voyez quel grand amour nous a donné le Père : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu ». Saint Paul, dans la lettre aux Éphésiens, dit : « Il nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs par Jésus-Christ, ainsi l’a voulu sa bienveillance » (Ep 1, 5). C’est ce qu’il appelle le « dessein bienveillant de Dieu » qui consiste à réunir toute l’humanité en un seul être, dont la tête est Jésus-Christ et dont nous sommes les membres. Jean ne dit pas autre chose : Jésus est le Fils par excellence et nous qui sommes ses membres, nous sommes appelés, c’est logique, enfants de Dieu. Et il continue : « et nous le sommes ». C’est déjà devenu une réalité par notre Baptême qui nous a greffés sur Jésus-Christ, qui a fait de nous ses membres. Paul dit exactement la même chose « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ » (Ga 3, 27).

    Comme dit encore Jean dans le Prologue de son Évangile : « À ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12). Ceux-là, dès maintenant, sont conduits par l’Esprit de Dieu et cet Esprit leur apprend à traiter Dieu comme leur Père : « Dieu a envoyé dans nos cœurs l’esprit de son Fils qui crie Abba, Père ! » (Ga 4, 4). C’est cela le sens de l’expression « connaître le Père » chez saint Jean. C’est le reconnaître comme notre Père, plein de tendresse et de miséricorde, comme disait déjà l’Ancien Testament.

    En attendant, il y a ceux qui ont cru en Jésus-Christ et ceux qui, encore, s’y refusent. Car tout ceci apparaît lumineux pour les croyants. Mais c’est totalement incompréhensible et, pire, incroyable ou dérisoire, voire même scandaleux pour les non-croyants. C’est un thème habituel chez Jean : « Il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu » au sens de « reconnu ». Comme dit Jean : « Voilà pourquoi le monde ne peut pas nous connaître : puisqu’il n’a pas découvert Dieu ». Traduisez : parce qu’il n’a pas encore eu le bonheur d’ouvrir les yeux. À ceux qui ne le connaissent pas encore, c’est-à-dire qui ne voient pas encore en lui leur Père, il nous appartient de le révéler par notre parole et par nos actes. Alors, quand le Fils de Dieu paraîtra, l’humanité tout entière sera transformée à son image. On comprend pourquoi Jésus disait à la Samaritaine « Si tu savais le don de Dieu ! ».

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Fête de la Toussaint 2019

    Évangile : « Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 1-12a)

    En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne.

    Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.

    Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :

    « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.

    Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.

    Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.

    Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.

    Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

    Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

    Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

    Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.

    Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.

    Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de la Toussaint 2019

    Commentaire 4 a :

    Les Béatitudes sont vraiment la perle de l’Évangile, elles sont un portrait de Jésus et nous décrivent ses traits. Nous voulons les garder en mémoire, au fond de nous. Nous gardons les Béatitudes dans notre cœur, en voyant Jésus agir, en entendant ses paroles, en l’écoutant, nous savons ce que signifie avoir le cœur pur, être pauvre, doux, miséricordieux ou artisan de paix. Heureux ceux qui refusent la volonté de puissance, ceux qui acceptent de combattre sans haïr, ceux qui savent ne pas abuser de leurs forces, ceux qui laissent toujours aux autres un espace où être libres et les moyens de se dépasser. C’est la douceur même du Christ qui pouvait dire : « Chargez-vous de mon joug, et mettez-vous à mon école car je suis doux et humble de cœur ». La fraîcheur de l’Évangile nous apparaît, elle nous amène au réalisme chrétien qui est à base de vérité intérieure et d’accueil filial de ce que Dieu fait, de miséricorde inlassable envers le monde. Jésus ne parle jamais de lui, il explique que la semence, c’est la Parole, et les sols qui la reçoivent correspondent à nos diverses situations humaines ou spirituelles. Il a soif que toute l’humanité sortie du cœur de son Père, soit ramenée vers Dieu. Les Béatitudes sont un chemin pour nous faire pénétrer dans l’amour de la Trinité, « je suis le Chemin », dit Jésus.

    La première Béatitude de Jésus s’adresse à tous ceux qui ont un cœur assez pauvre pour se retrouver petit devant Dieu, les mains ouvertes pour recevoir de lui seul la force et l’espérance. Le mot de « pauvre » a déjà une longue histoire quand Jésus a prononcé les Béatitudes. Avant, le pauvre était l’homme courbé, abaissé, opprimé, incapable de résister et de tenir tête, celui qui devait toujours céder aux puissants. L’accent était mis sur l’humiliation du pauvre qui fait figure d’homme paisible, soumis, mais qui met sa confiance en Dieu et attend de lui son secours. Nous jugeons sur des signes extérieurs trompeurs de richesse ou de pauvreté. Dieu, lui, regarde le cœur, car on peut être riche avec un cœur de pauvre, et pauvre avec un cœur de riche. Dieu a une tendresse spéciale pour ceux qui manquent de tout. Tout comme une mère garde des trésors de patience et de compréhension pour celui de ses enfants qui est le plus fragile et le plus démuni.

    Les Béatitudes nous emmènent jusqu’à la croix où, dans sa souffrance, Jésus s’adresse avec douceur à sa mère : « Femme, voici ton fils », puis au disciple bien-aimé : « Voilà ta mère ». Dieu aime tout homme comme il est, dans un monde où les relations sont durcies, et où nous dressons des barrières. Jésus les détruit, il arrive là où la haine parasite la justice et la liberté dans le cœur.

    Le monde « dominateur, jouisseur, orgueilleux » veut se sauver par lui-même et il fait tourner autour de lui toutes choses. Ce monde est à l’intérieur de chacun de nous et tous les saints sont sortis vainqueurs de ce combat. Marie nous est donnée, elle est devenue la reine de tous les saints. Notre espérance est de prendre ce chemin de l’ouverture à l’autre, le Chemin de l’Amour en regardant vers Jésus. Notre joie est immense, dans le combat de l’amour nous sommes heureux, car nous pouvons aspirer au Royaume. Heureux, nous marchons à la suite de Jésus et de Marie, nous savons que notre Chemin est sûr. Aujourd’hui nous renouvelons notre espérance dans le Royaume.

    Commentaires du Père Gilbert Adam

    Commentaire 4 b :

    Chaque fois que la communauté croyante se rassemble pour participer à la messe, nous entendons, nous recevons la Parole de Dieu, tout spécialement l’Évangile qui est lu par l’Évêque, le prêtre ou le diacre. A chaque fois, un aspect de cette parole est là, pour nous rejoindre dans notre quotidien, nous réveiller, nous donner d’avancer dans notre vie, dans notre recherche, nous aider à faire un lien entre Dieu et notre propre existence… 

    Aujourd’hui, où nous célébrons la Fête de tous les saints, nombreuses sont là, je suppose, des personnes qui ne viennent pas souvent à l’Église. Alors soyez du fond du cœur les bienvenues… Cette situation de personnes qui viennent à l’occasion rejoint celle racontée par l’Évangile que je viens de lire… Elle peut nous aider tous et chacun à mieux comprendre, à mieux recevoir la bonne nouvelle… 

    Pour redécouvrir ce qu’est la bonne nouvelle à partir de quoi nous croyons, et chacun de nous, qui que nous soyons, nous avons à le faire, car la foi est vivante, changeante, en devenir et nous avons à revenir à son origine. C’est l’aide de l’Église pour chacun de nous au cours des siècles : revenir au cœur de la Bonne Nouvelle… Pour redécouvrir ce qu’est la bonne nouvelle, cette scène d’Évangile est riche. Car elle se trouve presqu’au début de l’Évangile… Déjà des personnes sont attirées par la personnalité de Jésus, par ce qu’il fait, ce qu’il dit. Elles le suivent comme ça, un peu de loin, la foule. Il y a aussi des disciples qui suivent déjà d’un peu plus près. A ce moment du récit évangélique, un pas se franchit. Jésus va leur parler à tous, dans un premier discours, celui du sermon sur la Montagne, et, évidemment, il va leur dire ce qui compte le plus à son cœur… Recevoir ce que Jésus dit à ce moment, c’est bien recevoir le cœur de son message, le cœur de sa promesse, ce qui l’amènera au bout du compte à donner sa vie… 

    Il faut noter que Jésus met les formes pour parler : il met en scène ce discours inaugural. Il voit la foule. Alors il monte sur la montagne, et certains le suivent : ses disciples. Alors il s’assoie et il ouvre la bouche… et puis il leur parle… Cela veut dire que Jésus s’est vraiment et totalement engagé dans ce qu’il disait envers ceux qui se sont mis à l’écouter. Sur le plan humain, il s’est engagé dans sa parole comme aucune autre personne ne s’était engagée avant et après lui… Il fait ce qu’il dit, il dit ce qu’il fait. De sa manière de vivre, d’être peut naître en son auditeur la confiance.  Ce qu’il indique comme chemin est un chemin vérifiable par ce qu’il vivra… les personnes qui écrivent l’Évangile l’écrivent après sa mort et sa résurrection. En chacune de nos vies, nous n’avons pas beaucoup l’expérience de personnes qui nous parlent comme Jésus s’adresse à la foule et aux disciples… 

    Le premier mot que Jésus prononce est le mot « heureux », et il le prononcera huit fois… Il est le refrain de son tout premier enseignement… Comprenons ce mot ! Recevons-le… Il nous dit que la vie est ouverture, que nous pouvons la façonner par la manière que nous avons de nous situer par rapport à ce qui nous arrive, que la manière dont nous ferons nos choix en relation avec lui nous conduira au bonheur… que nous sommes appelés, que nous ne sommes pas seuls, que notre liberté aussi minime soit-elle compte et qu’elle est précieuse… que nous avons de la chance si nous nous orientons vers ces attitudes car elles sont porteuses de vie pour nous et pour les autres… que les difficultés, les épreuves auxquelles nous sommes confrontées n’ont pas le dernier mot, que si nous gardons notre lumière allumée, la nuit sera traversée… que Jésus nous fera découvrir peu à peu la bonté de celui qu’il appelait « Abba », son Père, notre Père… cette bonté qui le portera, cette bonté qui nous porte aussi… 

    Jésus dessine ainsi sa propre existence. Il est celui qui a été pauvre, qui a été doux, qui a pleuré, qui a eu faim et soif de la justice, qui a manifesté un cœur pur, qui a recherché la paix, qui a été persécuté… Il a vécu selon ce qu’il a annoncé. C’est donc que Jésus, dans ce discours, ce sermon sur la Montagne, nous invite à Le suivre sur ce chemin, son chemin. Les saints l’ont vécu ainsi. Ils se sont laissés captiver par la figure du Christ. Ils ont voulu imiter sa vie parce qu’ils ont aimé le Christ. Beaucoup de personnes l’ont aussi fait de manière moins extraordinaire mais non moins réelle… Cette invitation, elle est faite à chacun de nous aujourd’hui… Devenons des saints, marchons à sa suiteLaissons-nous toucher par celui qui nous parle plus presque que par ce qu’il nous dit

    Commentaires du Père Jean-Luc Fabre

     * Fête de la Toussaint 2019

    Commentaire 4 c :

    Le don des larmes

    Commençons par ce qui risque de nous choquer : « Heureux ceux qui pleurent ». Qui d’entre nous oserait dire une chose pareille devant quelqu’un qui pleure ? Et souvenons-nous que Jésus a passé une grande partie de son temps à consoler, guérir, encourager les hommes et les femmes qu’il rencontrait. Si Jésus a consacré du temps à guérir ses contemporains, cela veut dire que toute souffrance et en particulier la maladie et l’infirmité sont à combattre. Il ne faut donc certainement pas lire « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés » comme si c’était une chance de pleurer ! Ceux qui, aujourd’hui, pleurent de douleur ou de chagrin ne peuvent pas considérer cela comme un bonheur !

    Tout d’abord, il faut s’entendre sur le mot « heureux » : les auditeurs de Jésus le connaissaient bien car il était très habituel dans l’Ancien Testament. Contrairement à ce que nous imaginons, ce n’est pas un constat de bonheur du genre « tu en as de la chance ! », c’est un encouragement à tenir bon. André Chouraqui le traduisait « En marche » : sous-entendu, « Tu es bien parti. Tu es bien en marche vers le royaume ». On peut l’entendre aussi comme « Tiens bon, garde le cap ». Adressée à des gens qui pleurent, cela voudrait dire : « Ne vous laissez pas décourager, ne changez pas de ligne de vie pour autant ».

    Ensuite, sans parler des larmes de bonheur, évidemment, il y a des larmes qui sont bénéfiques : celles du repentir de saint Pierre, par exemple, dont parle le Pape Benoît XVI dans son livre sur Jésus. C’est là que l’on fait l’expérience de la miséricorde de Dieu. Il y a également celles que nous versons lorsque nous nous laissons toucher par la souffrance ou le chagrin des autres. Dans ces cas-là, nous sommes sur le bon chemin, nos cœurs de pierre sont en train de devenir des cœurs de chair, pour reprendre l’expression du prophète Ézéchiel. On pourrait dire la même chose lorsque nous pleurons devant la cruauté de certains, devant ce que j’appellerais la dureté du monde1.

    1 D’après Ézéchiel, seront marqués d’un signe spécial au Jour du Jugement, ceux qui auront pleuré devant les douleurs et les méfaits du monde (Ez 9, 4).

    Enfin, il y a là très certainement, de la part de Jésus l’annonce que le temps du Messie est venu, le temps où s’instaurera le bonheur promis à l’humanité.

    Je reviens à la première Béatitude : « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux ». Il me semble que cette Béatitude-là contient toutes les autres, qu’elle est le secret de toutes les autres. Évidemment, ce n’est pas une idéalisation de la pauvreté matérielle : la Bible présente toujours la pauvreté comme un mal à combattre. Mais d’abord, il faut bien dire que ce n’étaient pas les gens socialement influents, importants qui formaient le gros des foules qui suivaient Jésus ! On lui a assez reproché de frayer avec n’importe qui !

    Deuxièmement, le mot « pauvres » dans l’Ancien Testament n’a pas toujours un rapport avec le compte en banque : les « pauvres » au sens biblique (les « anavim ») ce sont ceux qui n’ont pas le cœur fier ou le regard hautain, comme dit un psaume. On les appelle « les dos courbés » : ce sont les petits, les humbles du pays, dans le langage prophétique. Ils ne sont pas repus, satisfaits, contents d’eux, il leur manque quelque chose. Alors Dieu pourra les combler. Nous retrouvons ici sous la plume de Matthieu un écho de la parabole du pharisien et du publicain : le pharisien pourtant extrêmement vertueux ne pouvait plus accueillir le salut de Dieu parce que son cœur était plein de lui-même. Le publicain, notoirement pécheur, se tournait vers Dieu et attendait de lui son salut, il était comblé.

    Heureux les pauvres, les richesses de dieu sont à vous

    La qualité dont il s’agit ici, c’est « l’esprit de pauvreté », c’est-à-dire la qualité de « celui qui a pour refuge le nom du Seigneur », comme le dit Sophonie, celui qui a besoin de Dieu, celui qui reçoit tout de Dieu comme un cadeau : celui qui prie humblement « Kyrie eleison », Seigneur prends pitié. Et qui attend de Dieu et de lui seul tout ce dont il est question dans les autres Béatitudes : être capable de miséricorde, c’est-à-dire de pardon et de compassion, être artisan de paix, être doux, ou non-violent, être affamé et assoiffé de justice. Car tout cela est cadeau. Et nous ne pouvons mettre véritablement ces talents au service du Royaume que quand nous les recevons dans cet esprit. Au fond, la première Béatitude, c’est celle qui nous permet de recevoir toutes les autres. Heureux, les pauvres : mettez votre confiance en Dieu : Il vous comblera de ses richesses … SES richesses… « Heureux » … cela veut dire « bientôt on vous enviera » !

    Tous ceux qui attendent tout de Dieu, comme le publicain, sont assurés que leur recherche sera exaucée parce que Dieu ne se dérobe pas à celui qui cherche : « Qui cherche trouve, à qui frappe, on ouvrira », dira Jésus un peu plus loin dans ce même discours sur la montagne. Ceux qui cherchent Dieu de tout leur cœur, ce sont ceux-là que les prophètes appellent également les « purs » au sens d’un cœur sans mélange, qui ne cherche que Dieu.

    Alors, effectivement, ces Béatitudes sont, comme leur nom l’indique, des bonnes nouvelles. Quelques lignes avant cet évangile des Béatitudes, Matthieu disait : « Jésus proclamait la bonne nouvelle du royaume ». La bonne nouvelle c’est que le regard de Dieu n’est pas celui des hommes (cela encore c’est une prédication habituelle des prophètes). Les hommes recherchent le bonheur dans l’avoir, le pouvoir, le savoir. Mais ceux qui cherchent Dieu savent que ce n’est pas de ce côté-là qu’il faut chercher. Dieu se révèle aux doux, aux miséricordieux, aux pacifiques. « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups » disait Jésus à ses disciples.

    De cette manière, Jésus nous apprend à poser sur les autres et sur nous-mêmes un autre regard. Il nous fait regarder toutes choses avec les yeux de Dieu lui-même et il nous apprend à nous émerveiller. Il nous dit la présence du Royaume là où nous ne l’attendions pas : la pauvreté du cœur, la douceur, les larmes, la faim et la soif de justice, la persécution… Cette découverte humainement si paradoxale doit nous conduire à une immense action de grâces : notre faiblesse devient la matière première du Règne de Dieu.

    Autre bonne nouvelle : de cela nous sommes tous capables !

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Fête de la Toussaint 2019

    Homélie :

    Nous savons combien nous vivons dans une société où tout est organisé, chronométré, réglé, argumenté, ordonné... Cela fait partie des normes de notre société, pour faciliter le déroulement, la transmission et la compréhension de ce que nous faisons et vivons. Je remarque surtout dans des cérémonies officielles, chez ceux qui sont chargés du protocole comment ils sont sur le qui-vive, parce que tout est presque minuté. Ce qui est curieux, c'est constater comment des cérémonies dont les préparatifs ont pris beaucoup de temps n'ont droit qu'à un événement qui, lui, ne dure que quelques minutes... C'est ça parfois notre vie et c'est ça notre société ! Il faut de l'organisation, de la  structuration, pour que ça soit logique et clair.

    C'est aussi à peu près la même logique qui s'invite dans l'organisation de l'Église, dans nos rencontres, nos célébrations, nos prises de parole. Il faudrait ça pour que l'Église soit  un peu plus organisée et crédible. L'organisation que l'on trouve dans les causes qui sont introduites pour la béatification ou la canonisation des saints. Il faut observer un certain nombre des conditions, suivre des règles bien déterminées, attestation des signes ou des miracles...Il y a des procès qui avancent vite, d'autres moins vite et d'autres encore presque laissés à l'abandon...Il y a des saints plus populaires, un peu comme des stars et d'autres qui sont comme dans les oubliettes...

    Tout ce souci d'organisation contraste fort bien avec la notion de la foule telle qu'elle est décrite dans la première lecture d'aujourd'hui dans le livre de l'Apocalypse de saint Jean. Quand on parle de la foule, il s'agit moins d'un ordre, d'une organisation que du disparate, de la désorganisation... Ce qui veut dire que l'univers des saints est constitués d'une foule, de tout sauf des gens organisés, choisis, triés à la règle ou selon une énorme extérieure... Il s'agit des milliers de femmes et d'hommes qui ont vécu organisés parce qu'ils ont été habités par la loi de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain, ceux et celles qui, comme Jésus, se sont ou se situent devant le Père comme des pauvres qui se reçoivent de ses mains paternelles, ceux et celles qui, à l'agression et à la violence, répondent ou ont toujours répondu par la douceur, ceux et celles qui ont toujours vécu cette pureté de cœur, dont parle Jésus, sans aucune moindre duplicité, mettant en conformité leurs actes et leurs paroles, ceux et celles qui non seulement sont des femmes et des hommes justes et de paix, mais qui militent jour et nuit en faveur de ces vertus.

    Ils sont partout dans le monde, ils peuplent notre monde, éparpillés dans nos familles, nos milieux de vie, de travail. Certains sont connus, d'autres non. Mais Dieu les connaît : ils ont leurs noms inscrits dans son cœur. Ce sont ceux-là que nous fêtons aujourd'hui. C'est nous, c'est chacun de nous, dans la mesure où nous sommes invités, toutes et tous, à cette voie de la sainteté.

    Doyen Wenceslas Mungimur

     * Fête de la Toussaint 2019

    Prières :

    1.

    Seigneur que la fidélité de tous les saints

    éclaire nos propres chemins parfois bien tortueux !

    Que la Parole de ton Fils fasse fructifier la vie de chaque fidèle !

    Que ton Esprit Saint nous ramène sans cesse

    sur le chemin des Béatitudes !

    Toi qui es le Dieu vivant maintenant et à jamais, amen.

    Jardinier de Dieu

    2

    Demandons la Grâce d’entendre ces Paroles de Vie

    pour prendre le Chemin des Béatitudes, le chemin de l’Amour.

    Père Gilbert Adam

    3

    Voici le peuple de ceux qui cherchent Dieu. L’humanité rassemblée, rassemblée en amitié avec Dieu, en amitié avec elle-même, voilà l’horizon de notre quête, voilà ce que la fête de la Toussaint nous donne de célébrer en plus des saints : la multitude heureuse voilà ce qui se vit déjà entre tous les saints.

    Cette multitude intercède pour nous, pour notre devenir, prenons en conscience et, à son exemple, prions aussi pour tous nos frères et toutes nos sœurs

    Cette multitude a commencé lorsque Jésus a rassemblé ceux qui le suivaient sur la montagne pour leur donner son message d’appel au bonheur.

    La multitude à laquelle nous sommes appelés est une multitude de frères et de sœurs, dans la marche en ce monde nous donnons forme au rassemblement à venir…

    Accueillons comme une bonne nouvelle ce rapprochement des peuples qui se vit, en ces jours, là se trouve la possibilité de tisser encore davantage la multitude selon Dieu…

    Père Jean-Luc Fabre

     * Fête de la Toussaint 2019

    Conclusion :

    Chers Sœurs et Frères dans la foi,

    Pour des milliers d'êtres humains, cette page des Béatitudes est comme un monument dressé sur notre monde, la page la plus admirable de toute l'histoire de l'humanité. Mais en regard de la réalité de nos vies et des évidences les plus répandues, elle semble illustrer aussi le monde à l'envers.

    Aujourd'hui, cet Évangile nous est lu spécialement à la Toussaint, dans une atmosphère d'achèvement : c'est la réussite définitive de l'œuvre du Seigneur. C'est l'annonce aussi du Royaume dans sa racine et dans son germe.

    En saint Luc, Jésus descend de la montagne après avoir passé la nuit en prière. Il s'adresse à ses disciples et à la foule réunis « dans la plaine ». En saint Matthieu, au contraire, Jésus gravit la montagne, où il s'adresse à la foule.

    Dans les deux cas, il apparaît comme le nouveau Moïse, venu refaire l'unité du Peuple de Dieu.

    Il promulgue la loi du Royaume 1.

             1 La Loi de Moïse est aussi rattachée à la montagne, rappel et signe de la présence de Dieu.

    Ses auditeurs y trouvent un message essentiel : il faut changer de vie, se convertir, voir les choses d'une autre manière, car le Royaume des cieux est au milieu de nous.

    Depuis des siècles, le sermon sur la montagne a fasciné des générations en rejoignant les fibres humaines les plus intimes de notre être. Tout ce qui vibre en nous d'aspirations et de désirs de générosité y est touché.

    Au même moment, tout ce que notre vie comporte de douloureux et d'insupportable est enfin dévoilé, reconnu, guéri. La misère qui semble s'abattre toujours sur les mêmes, l'exclusion des malades et des infirmes, la pauvreté et la souffrance elles-mêmes deviennent sources et motifs de joie. Voici le Libérateur.

    Nous avons maintes fois essayé de poursuivre et de réaliser ce qu'il y a de plus pur en nous, mais toujours il nous a semblé que nous n'étions pas libres, comme si des forces opposées nous l'interdisaient. Il nous semble alors que le progrès annoncé par les Béatitudes demeure fuyant et insaisissable; qu'on ne peut jamais l'atteindre, et encore moins le savourer sans le secours de Dieu.

    Car il s'agit d'un renversement radical des mentalités et des valeurs; un changement si profond qu'il ne peut se faire sans la transformation complète de ce qui ne correspond pas au dessein initial du Créateur.

    Bernard Lafrenière – Congrégation de la Sainte Croix

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Fête de la Toussaint 2019

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Dieu éternel et tout puissant, tu nous donnes de célébrer dans une même fête la sainteté de tous les  élus ; puisqu’une telle multitude intercède pour nous, réponds à nos désirs, accorde-nous largement tes grâces. Par Jésus Christ, ton fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

     * Fête de la Toussaint 2019

    Lien avec la publication de 2018

    Références :

    http://icalendrier.fr/religion/fetes-catholiques/toussaint

    https://liturgie.catholique.fr/accueil/annee-liturgique/le-temps-ordinaire/la-toussaint/

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Toussaint/La-Toussaint-un-peu-d-histoire

    https://www.aelf.org/2018-11-01/romain/messe

    http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/entier/ap.html

    http://paroissecolomiers.com/1-jean-3-1-3.html          

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Toussaint.html

    http://jardinierdedieu.fr/article-fete-toussaint-2010-59990113.html

    http://thierry.jallas.over-blog.com/2015/10/commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-b-tous-les-saints-1er-novembre-2015.html

    http://www.saint-martin-arlon.be/homelies-2018/2819-homelie-de-la-toussaint-01-novembre-201

    https://croire.la-croix.com/Enfants/Fetez-la-Toussaint/Prieres-pour-la-Toussaint/Les-Beatitudes

    http://jardinierdedieu.fr/article-priere-universelle-toussaint-120818186.html

    http://jardinierdedieu.fr/bonne-fete-de-la-toussaint-multitude.html

    http://pages.videotron.com/homelie7/tousaintsB.htm

    Magnificat de la Toussaint 01 novembre 2019  page 41


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