• 230725 - Liturgie du mardi 25 juillet 2023

     Saint Jacques 

    Selon le calendrier général romain, l'Église catholique romaine célèbre saint Jacques, apôtre

     * 230725 - Saint Jacques

    La fête de saint Jacques

    La fête de saint Jacques, fils de Zébédée, est d’abord apparue le 27 décembre où, dès la seconde moitié du 4ème siècle, elle était célébrée conjointement avec celle de son frère Jean, selon le martyrologe de Nicomédie. A Jérusalem, au 5ème siècle, Jacques et Jean étaient commémorés le 29 décembre. On trouve à nouveau leur fête au 27 décembre dans les livres gallicans du 7ème siècle. C’est dans les mêmes jours qu’elle continue à être célébrée par l’Église arménienne. Comme les Actes des Apôtres rapportent que Jacques fut décapité à la veille de la Pâque (Act. 12,2-3), l’Église copte célèbre son martyre le 12 avril, tandis que les Églises de rite byzantin le font le 30 avril et l’Église syrienne d’Antioche le 7 mai.

    En Occident, dès le 8ème siècle, la fête de saint Jacques a été fixée au 25 juillet, aussi bien dans les calendriers que dans les sacramentaires gélasiano-francs. C’est la date qui est donnée dans la liste des fêtes des Apôtres qui se trouve en tête du martyrologe hiéronymien. On remarquera donc que la fête du 25 juillet est antérieure à l’instauration du culte de saint Jacques à Compostelle, la découverte du tombeau qui lui est attribué ne remontant pas au-delà de 830.

    Comme les autres fêtes d’Apôtres, celle de saint Jacques a dû pénétrer à Rome dans le cours du 10ème siècle. Au 11ème siècle, le sacramentaire de Saint-Pierre reproduit le formulaire des Gélasiens du 8ème siècle, largement diffusé par les sacramentaires des 9ème et 10ème siècles. Au 12ème siècle, la fête est attestée à Rome par la quasi-totalité des documents. Son absence ne peut s’expliquer dans l’antiphonaire de Saint-Pierre que par le fait que toutes les pièces chantées sont prises au Commun des Apôtres.

    Extrait de « Introibo.fr » – 25-07 – St-Jacques-apôtre

     * 230725 - Saint Jacques

    Saint Jacques le Majeur

    Saint Jacques le Majeur était fils de Zébédée et frère de saint Jean. Ils étaient pêcheurs sur le lac de Tibériade, compagnons de Simon et d'André. Ils étaient dans la barque de leur père et réparaient les filets quand Jésus, passant sur le rivage, leur dit : « Suivez-moi ! ». Ils le suivirent. Avec Pierre, Jacques et Jean seront les plus proches des apôtres de Jésus. Ils sont à la Transfiguration, ils entrent auprès de la petite fille de Jaïre. Ils seront au Jardin des Oliviers. Jacques, comme Jean, désire la première place auprès du Maître (Marc 10. 37). Il y gagnera l'annonce de son martyre : « Ma coupe, vous la boirez ». De même quand il veut faire tomber le feu du ciel sur un village inhospitalier, ce fils du tonnerre s'attire une réprimande. A la fin du 7ème siècle, une tradition fit de Jacques l'évangélisateur de l'Espagne. Son corps aurait été découvert dans un champ grâce à une étoile : le campus stellae, devenu Compostelle. Après Jérusalem et Rome, Saint-Jacques-de-Compostelle est devenu un des plus hauts lieux de pélerinage de la chrétienté et ce depuis le Moyen Age.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * 230725 - Saint Jacques

    Saint Jacques, l’Apôtre

    Saint Jacques, l’un des douze apôtres, est le fils de Zébédée et de Salomé, et le frère de Jean.

    La tradition le nomme « Jacques le Majeur » pour le différencier d’un autre apôtre qui porte le même prénom, Jacques, fils d’Alphée, dit « le Mineur ». Avec Pierre et son frère André, Jacques et Jean faisaient partie du groupe de pêcheurs parmi lesquels Jésus choisit ses quatre premiers disciples.

    Selon les Évangiles, les quatre amis répondirent « immédiatement » à l’appel de Jésus et quittèrent aussitôt l’entreprise familiale pour suivre le « Maître de Galilée ». Pierre, Jacques et Jean deviendront des intimes de Jésus et seront souvent conduits à l’écart des autres disciples.

    La place prépondérante que Jacques tient auprès de Jésus est due non seulement au fait qu’il a fait partie de ses premiers disciples, mais également à son caractère.

    Le Nouveau Testament décrit un homme passionné, audacieux, ambitieux et décidé. Comme il partage cette personnalité avec Jean, Jésus donnera aux deux frères le surnom de « fils du Tonnerre ». De nombreux épisodes des Évangiles révèlent ce caractère fougueux.

    Selon la tradition, l’Espagne aurait été dévolue à Jacques le Majeur pour qu’il l’évangélisât. Mais sa prédication en ces terres aurait été un échec : une tradition espagnole rapporte que sur les rives du fleuve Ebre, l’apôtre, découragé, aurait pleuré. La Vierge lui serait apparue, portée par des anges, pour l’inciter à persévérer.

    Un autre lieu est lié à l’intervention de la Vierge dans ce même but : à Muxia, le sanctuaire de Nostra Señora de la Barca indique l’endroit où elle aurait débarqué pour aider l’apôtre dans sa mission.

    Après la mort de Jésus, Jacques le Majeur fit partie du groupe fondamental de la « Première Église de Jérusalem ». C’est pourquoi Hérode Agrippa le choisira, de même que Pierre, comme figure représentative de cette Église pour donner un châtiment exemplaire à la communauté chrétienne : il le fit décapiter par l’épée aux alentours des années 41-44.

    Saint Jacques fut ainsi le premier apôtre à verser son sang pour le Christ.

    La tradition prend ici le relais des Saintes Écritures. Les disciples de saint Jacques auraient alors recueilli sa dépouille pour la déposer dans une barque, qui aborda en Galice, à Padrón.

    Le corps fut enterré dans un compostum, c’est-à-dire un « cimetière » (telle est l’une des étymologies du nom de « Compostelle ») et resta ignoré jusqu’à ce qu’au début du 9ème siècle, le 25 juillet 813, une étoile ne vînt indiquer à un ermite du nom de Pelayo (Pélage) l’emplacement de la sépulture, appelé dès lors campus stellae ou « champ de l’étoile » ce qui aurait donné, selon une autre étymologie, plus poétique, le mot « Compostelle ».

    Alphonse II dit « le Chaste » érigea, à côté du tombeau, une église et un monastère. C’est autour de ces édifices primitifs que naquit Saint-Jacques-de-Compostelle.

    Gaële de La Brosse – Le 27 février 2019

     * 230725 - Saint Jacques

    1ère lecture : La faiblesse et la force de l'Apôtre

    Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (2 Co 4, 7-15)

    Frères, nous, les Apôtres, nous ressemblons à des gens qui portent un trésor dans des poteries sans valeur ; ainsi, on voit bien que la puissance extraordinaire que nous avons ne vient pas de nous mais de Dieu.

    À tout moment, nous subissons l'épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés ; nous sommes désorientés, mais non pas désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis.

    Partout et toujours, nous subissons dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre corps.

    En effet, nous, les vivants, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre existence mortelle.

    Ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous.

    L'Écriture dit : J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé. Et nous, les Apôtres, animés de cette même foi, nous croyons, nous aussi, et c'est pourquoi nous parlons.

    Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous.

    Et tout ce qui nous arrive, c'est pour vous, afin que la grâce plus abondante, en vous rendant plus nombreux, fasse monter une immense action de grâce pour la gloire de Dieu.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * 230725 - Saint Jacques

    Commentaire 1 :

    Paul a subi de nombreuses épreuves au sein de sa vie de ministre de Dieu. Ses épreuves furent celles du commun des mortels, tantôt dues à la nature même (tempête) tantôt dues à la méchanceté ou l’intolérance du monde … Mais cela ne l’a jamais arrêté bien au contraire. Pourquoi ? Parce qu’il savait que tout ce qu’il vivait de « contrariant » était source de vie pour les âmes. Il vivait cela dans la foi au Christ et dans l’union à la Passion de Jésus. Dès lors sa prière n’était pas comme celle que nous faisons si souvent, à savoir : « Seigneur je t’offre ma maladie », sous-entendu, « je te la donne alors prends-la et débarrasse m’en ! ». Non ! Sa prière était plutôt : « Seigneur tu es maitre de la vie et de la mort, en cette épreuve qui m’atteint je m’offre à toi pour le salut des âmes. Que ta volonté se fasse ». Savons-nous encore prier comme cela aujourd’hui au cœur de nos épreuves ?

    Et pour tous ceux qui sont engagés dans le service missionnaire de Dieu, sous quelque forme que ce service se présente, savons-nous, nous aussi, vivre toutes nos tribulations dans l’acceptation, dans la miséricorde et dans l’offrande de nous-mêmes en union à la Passion de Jésus, surs que rien ne se perd dans le royaume de Dieu ? Croyons-nous, vraiment que nos souffrances servent au salut des âmes ? C’est le message que Paul nous adresse aujourd’hui ! 

     Myriam de Gemma – Juin 2013

     * 230725 - Saint Jacques

    Psaume : Ps 125, 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6

    R/ Ceux qui sèment dans les larmes moissonnent en chantant (125, 5)

    Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve !

    Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie.

    Alors on disait parmi les nations : « Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! » Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête !

    Ramène, Seigneur, nos captifs, comme les torrents au désert.

    Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie. Il s'en va, il s'en va en pleurant, il jette la semence ; il s'en vient, il s'en vient dans la joie, il rapporte les gerbes.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * 230725 - Saint Jacques

    Commentaire 2 :

    Ce psaume est précédé du titre « Chant des montées », ce qui veut dire qu’il était chanté non pas dans le Temple de Jérusalem, au cours des célébrations de la fête des Tentes, mais pendant le trajet même du pélerinage. (La route de Jéricho à Jérusalem monte suffisamment pour justifier cette appellation). Lorsqu’on le chantait, l’exil à Babylone était bien fini, le Temple reconstruit, alors pourquoi en reparler ? C’est qu’il fallait bien puiser dans cette merveilleuse expérience la force de croire encore aux autres promesses de Dieu. « Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve ! Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie ».

    Cette joie bien réelle du retour au pays n’est rien auprès de la jubilation qui remplira nos cœurs lors de la grande montée finale à Jérusalem (Dans ce psaume, Sion ou Jérusalem, c’est la même chose). Toujours comme Israël, quand on rappelle le passé, on a les yeux tournés vers l’avenir. Dieu a déjà accompli des « merveilles » pour son peuple : la libération d’Égypte d’abord, celle de l’Exil ensuite, mais il en accomplira bien d’autres, car il y a encore bien des captifs à ramener à Sion ! Il y a tous ceux qui sont encore dispersés en terre étrangère, ceux pour lesquels a été écrit le livre de Baruc. Mais surtout, il y a tous les captifs du monde : dans les chaînes des dominations de toute sorte, de la violence, de la haine, de l’injustice ou du mépris.

    À force de relire les vieux oracles, on a compris qu’ils promettaient beaucoup plus et beaucoup mieux que ce qu’on avait osé croire au début. Oui, Dieu a promis le retour de l’exil à Babylone, mais on découvre peu à peu que c’est de tous nos exils qu’il promet de nous faire revenir. Parce que la fidélité de Dieu est sans limites, et aussi parce que son amour ne se limite pas à son peuple. Bel exemple de relecture des textes au long des siècles, c’est-à-dire au fur et à mesure que la foi d’Israël mûrit et s’ouvre à une compréhension de plus en plus grand du mystère de Dieu.

    C’est Dieu, ce n’est pas l’homme qui a choisi Jérusalem comme point de ralliement pour son peuple. C’est bien pour cela que l’attachement du peuple juif pour Jérusalem est si fort, si passionné : c’est parce que c’est la ville choisie par Dieu lui-même. Car c’est sur un ordre de Dieu, transmis par le prophète Gad que David a construit sur l’autel du Seigneur où se dresse encore l’esplanade du Temple de Jérusalem. Souvent on parle de Jérusalem ou de la colline du Temple en disant « le lieu où Dieu a choisi de faire habiter son Nom ». Et Dieu lui-même parle de Jérusalem en l’appelant « la ville que j’ai choisie ». C’est dire le poids symbolique accumulé sur le nom de Jérusalem au long des générations. Puisqu’elle est le lieu visible de la présence de Dieu, elle est la Ville Sainte par excellence.

    La foi biblique va continuer à se développer dans le sens d’une ouverture croissante sur l’ensemble de l’humanité : au fur et à mesure qu’on découvre que l’élection d’Israël est au service du salut de l’humanité tout entière, on entrevoit Jérusalem non pas seulement comme la patrie des fils d’Israël, mais comme le point de ralliement ultime de tous les peuples. Isaïe ouvre souvent de telles perspectives. Par exemple : « Les nations vont marcher vers ta lumière et les rois vers la clarté de ton aurore ( = « de ton lever »). Porte ton regard sur les alentours et vois… Alors, tu verras et tu seras rayonnante, ton cœur frémira et se dilatera, car vers toi sera détournée l’opulence des mers, la fortune des nations viendra jusqu'à toi. Un afflux de chameaux te couvrira, (et là l’auteur cite les nations les plus opulentes du monde connu) de tout jeunes chameaux de Madian et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, ils apporteront de l’or, de l’encens, et se feront les messagers des louanges du Seigneur. Tout le petit bétail de Quédar sera rassemblé pour toi, les béliers de Nébayoth seront pour tes offices. Ils monteront sur mon autel, ils y seront en faveur. Oui, je rendrai splendide la Maison de la splendeur. Qui sont ceux-là ? Ils volent comme un nuage, comme des colombes vers leur pigeonnier…. » (Is 60, 3. 5-8). Et encore : « Il arrivera dans l’avenir que la montagne de la Maison du Seigneur sera établie au sommet des montagnes et dominera sur les collines. Toutes les nations y afflueront. Des peuples nombreux se mettront en marche et diront : ‘’Venez, montons à la Montagne du Seigneur, à la Maison du Dieu de Jacob’’… » (Is 2, 2-3).

    Si bien que quand ce psaume est chanté sur la route qui mène à Jérusalem, on a conscience de se diriger vers le centre de la vie d’Israël, mais aussi vers le centre du monde, car un jour, ce ne seront plus les seuls exilés qui emprunteront cette route, ce ne seront plus les seuls pélerins d’Israël, ce seront tous les peuples ! Citons encore une fois Isaïe : « Le Seigneur, le tout-puissant, va donner sur cette montagne un festin pour tous les peuples, un festin de viandes grasses et de vin vieux, de viandes grasses et de vins décantés. Il fera disparaître sur cette montagne le voile tendu sur tous les peuples, l’enduit plaqué sur toutes les nations » (Is 25, 6-7).

    Et enfin pour terminer cet autre texte merveilleux : « Voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle; ainsi le passé ne sera plus rappelé, il ne remontera plus jusqu’au secret du cœur. Au contraire, c’est un enthousiasme et une exultation perpétuels que je vais créer : en effet, l’exultation que je vais créer, ce sera Jérusalem, et l’enthousiasme, ce sera mon peuple ; oui, j’exulterai au sujet de Jérusalem et je serai dans l’enthousiasme au sujet de mon peuple » (Is 65, 17- 18).

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Alléluia. Alléluia.

    C’est moi qui vous ai choisis du milieu du monde,

    afin que vous alliez, que vous portiez du fruit,

    et que votre fruit demeure, dit le Seigneur.

    Alléluia.

     * 230725 - Saint Jacques

    Évangile : « Ma coupe, vous la boirez ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 20, 20-28)

    La mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s'approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande.

    Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Voilà mes deux fils : ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume ».

    Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons ».

    Il leur dit : « Ma coupe, vous y boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder; il y a ceux pour qui ces places sont préparées par mon Père ».

    Les dix autres avaient entendu, et s'indignèrent contre les deux frères.

    Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : les chefs des nations païennes commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ; et celui qui veut être le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * 230725 - Saint Jacques

    Commentaire 3 :

    Aujourd'hui, l'épisode que nous raconte ce passage de l'Évangile nous met face à une situation qui arrive assez souvent dans les diverses communautés chrétiennes. En effet, Jean et Jacques ont fait preuve de générosité en abandonnant leur maison et leurs filets de pêche pour suivre Jésus. Ils ont entendu le message du Seigneur annonçant un Royaume et offrant la vie éternelle, mais ils n'arrivent toujours pas à comprendre la dimension de ce que propose le Seigneur et c'est pour cela que leur mère demande quelque chose de bon mais qui reste au niveau des aspirations purement humaines : « Ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume ». (Mt 20,21)

    De la même manière, nous entendons et suivons le Seigneur, comme l'ont fait les premiers disciples, mais parfois nous n'arrivons pas à saisir l'exactitude de son message et nous nous laissons emporter par des intérêts personnels ou des ambitions à l'intérieur de l'Eglise. Nous oublions qu'en acceptant le Seigneur, nous devons nous donner à Lui entièrement et avec confiance, que nous ne pouvons pas penser à obtenir la gloire sans accepter d'abord la croix.

    La réponse de Jésus met précisément l'accent sur cet aspect : pour faire partie de son Royaume, l'important c'est d'accepter de boire de la même « coupe » (cf. Mt 20,22), c'est-à-dire, être prêts à donner nos vies pour l'amour de Dieu et nous consacrer au service de nos frères, avec la même attitude miséricordieuse que Jésus. Dans sa première homélie, le pape François soulignait que pour suivre le chemin de Jésus il fallait porter sa croix, car « Quand nous marchons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix, quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas des disciples du Seigneur ».

    Suivre Jésus exige, par conséquent, une grande humilité de notre part. Depuis le baptême nous avons été appelés à être ses témoins afin de transformer le monde. Mais nous ne réussirons cette transformation que si nous pouvons être les serviteurs des autres, dans un esprit de grande générosité et de dévouement, mais toujours dans la joie de suivre le Seigneur et de faire ressentir sa présence.

    Commentaires de Mgr. Octavio RUIZ Arenas, Secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de la Nouvelle Evangélisation 

    (Città del Vaticano, Saint-Sige)

     * 230725 - Saint Jacques

    Homélie :

    L’Évangile (Mt 20,20-28) rappelle l’épisode de la demande de la mère de Jacques et Jean à Jésus : être aux places de choix dans le Royaume du Seigneur Jésus. Cette demande indigne les dix autres, qui eux aussi, désiraient secrètement ces places. Mais ceux-ci semblent avoir la mémoire courte ! En Mt 18, 1-4, Jésus leur avait recommandé la simplicité et la petitesse de l’enfant qu’il avait même pris et placé au milieu d’eux. De là, nous pouvons nous en rendre compte que être disciple n’est pas une chose toujours facile.

    Hier, le Christ, appelait ses disciples à le suivre, en leur posant les exigences et l’esprit qui doivent les animer. Aujourd’hui, il continue toujours de le faire à notre égard, à travers sa Parole, laquelle nous rassemble toujours autour de lui présent dans l’Eucharistie. Saurions-nous lui répondre généreusement malgré les contextes, les attirances de notre monde d’aujourd’hui ? Nous jeunes qui constituons la relève et l’avenir de l’Église, c’est à chacun de nous que revient la tâche de poursuivre l’œuvre du Christ, en acceptant d’être ou de devenir ses véritables disciples.

    Mais comment le serions-nous si nous n’essayons pas de faire la part des choses, en établissant une comparaison entre les valeurs de l’enseignement de Jésus et de celles de notre monde ?

    Nous voyons que l’enseignement de Jésus établit des principes d’humilité, de service, contrairement à celui du monde qui, lui, prône le profit, l’égoïsme, la domination, les honneurs, la gloire, etc. Notre Pape François, en mai dernier, insistait auprès d’un groupe d’évêques, sur la nécessité de nous investir et de conjuguer ensemble nos efforts pour bâtir une Église servante, une Église humble, une Église fraternelle. Certains pensent qu’il est très difficile voire impossible d’appliquer de tels principes dans notre vie quotidienne, au risque de devenir victimes et sans défense, à la merci de tous les abus. Mais rassurons-nous, Dieu saura nous protéger et nous donner les grâces nécessaires. Et sachons que c’est en mettant ces principes en pratique que nous pourrons constituer un témoignage puissant pour ce monde, confondre ceux qui voudraient détruire l’Église, et même les amener à se convertir, c’est-à-dire à changer de comportement.

    En ce jour où nous célébrons la fête de l’Apôtre Jacques, « premier des apôtres à offrir sa vie pour la cause de l’Évangile », demandons au Christ de nous inonder de ses multiples grâces (dons), afin que nous puissions être ses véritables disciples pour notre monde, et nous engager résolument pour la cause de sa mission, celle qui est d’annoncer sa Bonne Nouvelle à toutes les nations. Qu’il nous écoute et nous exauce, lui qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles. Amen !

    Monseigneur Philippe Ouedraogo, Archevêque Métropolitain d’Ouagadougou – Le 25 juillet 2013

     * 230725 - Saint Jacques

    Prières :

    1. À Dieu :

    Dieu tout-puissant, puisque saint Jacques fut le premier de tes Apôtres à offrir sa vie pour l’Évangile, accorde à ton Église de trouver dans son témoignage une force, et dans sa protection un appui. Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

    Prions en Église – Messe Saint Jacques le Majeur

     * 230725 - Saint Jacques

    2. À saint Jacques :

    Ô Jacques, réjouis-toi : quand tu étais jeune, tu as demandé la première place dans un royaume terrestre ; devenu adulte, tu as été rendu digne de la première place auprès du Seigneur de Gloire.

    Réjouis-toi, toi qui as vu de tes yeux le Verbe et l’as contemplé, car tu as laissé ton métier de pêcheur pour te mettre à pêcher des hommes ; tu as abandonné le désir d’un règne terrestre pour celui du Royaume des Cieux, un héritage éphémère pour l’héritage parfait, les biens qui passent pour les biens du Ciel qui n’auront jamais de fin.

    Nicet David, Sermons

     * 230725 - Saint Jacques

    Conclusion :

    Chers Frères et Sœurs,

    Aujourd’hui, nous rencontrons la figure de Jacques. Les listes bibliques des Douze mentionnent deux personnes portant ce nom : Jacques fils de Zébédée et Jacques fils d’Alphée, que l’on distingue communément par les appellations de Jacques le Majeur et Jacques le Mineur. Ces désignations n’entendent bien sûr pas mesurer leur sainteté, mais seulement prendre acte de l’importance différente qu’ils reçoivent dans les écrits du Nouveau Testament et, en particulier, dans le cadre de la vie terrestre de Jésus. Aujourd’hui, 25 juillet, nous consacrons notre attention au premier de ces deux personnages homonymes : Jacques le Majeur.

    Le nom de Jacques est la traduction de Iákobos, forme grécisée du nom du célèbre Patriarche Jacob. L’apôtre ainsi appelé est le frère de Jean. Il occupe la deuxième place immédiatement après Pierre, comme dans Marc, ou la troisième place après Pierre et André dans les Évangiles de Matthieu et de Luc, alors que dans les Actes, il vient après Pierre et Jean. Ce Jacques appartient, avec Pierre et Jean, au groupe des trois disciples préférés qui ont été admis par Jésus à des moments importants de sa vie.

    Il a pu participer, avec Pierre et Jean, au moment de l’agonie de Jésus dans le jardin du Gethsémani, et à l’événement de la Transfiguration de Jésus. Il s’agit donc de situations très différentes l’une de l’autre : dans un cas, Jacques, avec les deux Apôtres fait l’expérience de la gloire du Seigneur. Il le voit en conversation avec Moïse et Elie, il voit transparaître la splendeur divine en Jésus. Dans l’autre, il se trouve face à la souffrance et à l’humiliation, il voit de ses propres yeux comment le Fils de Dieu s’humilie, en obéissant jusqu’à la mort.

    Cette deuxième expérience constitua certainement pour lui l’occasion d’une maturation dans la foi, pour corriger l’interprétation unilatérale, triomphaliste de la première : il dut entrevoir que le Messie, attendu par le peuple juif comme un triomphateur, n’était en réalité pas seulement entouré d’honneur et de gloire, mais également de souffrances et de faiblesse. La gloire du Christ se réalise précisément dans la Croix, dans la participation à nos souffrances.

    Cette maturation de la foi fut menée à bien par l’Esprit-Saint lors de la Pentecôte, si bien que Jacques, lorsque vint le moment du témoignage suprême, ne recula pas. Au début des années 40 du 1er siècle, le roi Hérode Agrippa, neveu d’Hérode le Grand, comme nous l’apprend Luc, « se mit à maltraiter certains membres de l’Église. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter ». La concision de la nouvelle, privée de tout détail narratif, révèle, d’une part, combien il était normal pour les chrétiens de témoigner du Seigneur par leur propre vie et, de l’autre, à quel point Jacques possédait une position importante dans l’Église de Jérusalem, également en raison du rôle joué au cours de l’existence terrestre de Jésus.

    Une tradition successive, remontant au moins à Isidore de Séville, raconte un séjour qu’il aurait fait en Espagne, pour évangéliser cette importante région de l’empire romain.

    Selon une autre tradition, ce serait en revanche son corps qui aurait été transporté en Espagne, dans la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle. Comme nous le savons tous, ce lieu devint l’objet d’une grande vénération et il est encore actuellement le but de nombreux pélerinages, non seulement en Europe, mais du monde entier. C’est ainsi que s’explique la représentation iconographique de saint Jacques tenant à la main le bâton de pélerin et le rouleau de l’Évangile, caractéristiques de l’apôtre itinérant et consacré à l’annonce de la « bonne nouvelle », caractéristiques du pélerinage de la vie chrétienne.

    Nous pouvons donc apprendre beaucoup de choses de saint Jacques : la promptitude à accueillir l’appel du Seigneur, même lorsqu’il nous demande de laisser la « barque » de nos certitudes humaines, l’enthousiasme à le suivre sur les routes qu’Il nous indique au-delà de toute présomption illusoire qui est la nôtre, la disponibilité à témoigner de lui avec courage, si nécessaire jusqu’au sacrifice suprême de la vie.

    Ainsi, Jacques le Majeur se présente à nous comme un exemple éloquent de généreuse adhésion au Christ. Lui, qui avait demandé au début, par l’intermédiaire de sa mère, à s’asseoir avec son frère à côté du Maître dans son Royaume, fut précisément le premier à boire le calice de la passion, à partager le martyre avec les Apôtres.

    Et à la fin, en résumant tout, nous pouvons dire que le chemin non seulement extérieur, mais surtout intérieur, du mont de la Transfiguration au mont de l’agonie, symbolise tout le pélerinage de la vie chrétienne, entre les persécutions du monde et les consolations de Dieu. En suivant Jésus comme saint Jacques, nous savons que, même dans les difficultés, nous marchons sur la bonne voie.

    Pape Benoît XVI – Libreria Editrice Vaticana – 2006

     * 230725 - Saint Jacques

    Méditation

    Les disciples sont indignés. Ils viennent d’entendre la mère de Jacques et de Jean, prosternée aux pieds de Jésus, demander pour ses deux fils la grâce de siéger à la droite et à la gauche du Christ, dans son Royaume. La requête est bien vaniteuse, pensent-ils sûrement, et surtout, sans se l’avouer peut-être, ils sont décontenancés par la réponse de Jésus qui ne repousse pas vraiment leur demande. « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? » a-t-il demandé. Et sur la réponse affirmative des deux frères, il reprend : « Ma coupe, vous y boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder ». En ce jour où l’Église fête l’apôtre saint Jacques, elle fait mémoire de ce grand désir qu’il a exprimé d’être aux côtés de son Seigneur. Certes, la demande est maladroite, mais elle cache un amour sincère pour le maître. Il avait demandé de partager sa gloire, sans savoir, comme le dit Jésus, ce qu’il demandait. Invité à boire à sa coupe, il ne sait pas non plus ce qu’il promet ainsi. Cependant, il décèle dans l’humilité pleine de gravité du Seigneur un appel à une proximité nouvelle avec le maître. Aujourd’hui, nous voici invités nous aussi à nous tenir prosternés aux pieds du maître qui nous interroge : « Que veux-tu ? » À celui qui sonde les cœurs et les reins, nous pouvons dire la vérité de notre désir. Le Seigneur l’accueillera sans le juger, et le purifiera par sa miséricorde. Il n’a rien d’autre à nous offrir que la coupe de sa Pâque. Mais au festin de l’Agneau, elle deviendra coupe de joie, signe de l’amour donné et reçu, qui comblera nos cœurs au-delà de ce que nous aurions imaginé.

    Méditation d’une moniale de Jérusalem

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * 230725 - Saint Jacques

    Ne manquez pas de découvrir ou de revoir nos parchemins consacrés à saint Jacques le Majeur :

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    Références :

    https://introibo.fr/25-07-St-Jacques-apotre

    https://croire.la-croix.com/Saints/Saint-Jacques-le-Majeur

    https://www.lepelerin.com/pelerinages/grandes-voies-de-pelerinage/chemin-de-saint-jacques-de-compostelle/tout-savoir-sur-le-chemin-de-saint-jacques-de-compostelle/vie-de-saint-jacques-le-majeur/

    https://www.vercalendario.info/fr/evenement/liturgie-catholique-25-juillet-2020.html

    https://www.aelf.org/2019-07-25/romain/messe

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/2-corinthiens/2-corinthiens-4-7-15.html

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/9-12-2012.pdf

    http://evangeli.net/evangile/jour/V_25

    http://www.catholique.bf/theologie/121-de-toutes-les-nations-faites-des-disciples/788-homelie-fete-de-saint-jacques-apotre

    https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/messe/2018-07-25

    http://www.cfc-liturgie.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=1707&Itemid=372

    http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/juillet/saint-jacques-le-majeur-apotre-c-42-fete-le-25-juillet.html

    http://jerusalem.cef.fr/meditations/pdf/MM_ST_20080725.pdf


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  • 230722 – Liturgie du 22 juillet 2023 – Fête de Marie-Madeleine

     Sainte Marie-Madeleine 

     Disciple du Seigneur 

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Introduction

    Depuis vingt siècles, l’étonnante figure de Marie-Madeleine subjugue l’Occident. Peut-on savoir qui elle était vraiment, quelle fut sa vie ? Pour y répondre remontons aux sources : les évangiles ! Là est l’essentiel de son portrait !

    Extrait du site conçu par le sanctuaire de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume

    Méditation préliminaire

    Seigneur notre Dieu, c’est à Marie-Madeleine que ton fils bien-aimé a confié la première annonce de la joie pascale. Accorde-nous à sa prière et à son exemple, la grâce d’annoncer le Christ ressuscité et de Le contempler un jour dans ta gloire, Lui qui règne avec toi pour les siècles des siècles.

    Extrait du Magnificat, suggéré par notre Frère Chapelain

    La sainte de ce jour

    Délivrée par Jésus de l’emprise de « sept démons », elle se décida à le suivre. Fidèle jusqu’au bout, elle fut présente lors de la crucifixion et le premier témoin de la Résurrection au matin de Pâques. Les Pères de l’Église l’appellent « l’apôtre des apôtres ». C'est à Vézelay, dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine, que sont conservées ses reliques. La basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, achevée en 1532 est le plus important édifice religieux de style gothique bâti en Provence.

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Extrait de « Prions en Église » et de « Wikipédia »

    Mémoire ou fête ?

    Le 22 juillet du calendrier liturgique était jusqu’alors l’occasion de célébrer la mémoire (dite obligatoire) de Marie-Madeleine : désormais ce sera une célébration d’un rang plus important, puisqu’il s’agira d’une fête. Ce changement prend effet dès l’été 2016. La décision, voulue par le Pape François, est annoncée dans un décret de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements. Cette décision se situe dans le contexte ecclésial actuel qui impose une réflexion plus approfondie sur la dignité de la femme, la nouvelle évangélisation et la grandeur du mystère de la miséricorde divine.

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Marie de Magdala tient un rôle particulier dans les Saintes Écritures : elle est la première à rencontrer le Christ ressuscité. Elle est la première à lui rendre témoignage devant les Apôtres. Ce rôle a été souligné par saint Jean Paul II dans sa lettre « Mulieris dignitatem ».

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Lorsque Jésus lui dit : « Ne me touche pas [le bien connu Noli me tangere], car je ne suis pas encore monté vers le Père », c’est à toute l’Église que cette invitation s’adresse, pour qu’elle entre dans une expérience de foi capable de dépasser toute appropriation matérialiste et toute compréhension humaine du mystère divin.

    Ces mots ont une portée ecclésiale et constituent une leçon pour les disciples de Jésus afin qu’ils ne cherchent pas les certitudes humaines ou les titres mondains, mais la foi dans le Christ vivant et ressuscité.

    Voilà pourquoi la célébration liturgique de cette femme aura désormais le même caractère festif réservé à la célébration des apôtres dans le calendrier romain afin qu’elle soit un modèle pour toute femme dans l’Église.

    Extrait de « Liturgie et sacrements »

    Site édité par le Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle

    Conférence des évêques de France

    Pourquoi l'Église fête-t-elle Marie-Madeleine ?

    Par décision du pape François, sainte Marie-Madeleine, est désormais fêtée par l'Église entière le 22 juillet. Une manière de mettre à l'honneur «l'apôtre des apôtres» et les femmes disciples de Jésus.

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Première témoin du tombeau vide au matin de Pâques, première à annoncer la résurrection du Christ aux apôtres, sainte Marie-Madeleine a eu un rôle pionnier dans l'Église.

    C'est ce qui a motivé le Vatican dans sa décision de faire une fête de ce qui était jusqu’ici dans le calendrier liturgique romain une mémoire obligatoire. Dans les célébrations liturgiques, la fête est un degré moins élevé qu’une solennité mais plus important que la mémoire d’un saint, laquelle peut être obligatoire ou facultative.

    Le préfet de la Congrégation du culte divin et de la discipline des sacrements, le cardinal Robert Sarah, a signé le 3 juin 2016 le décret qui élève au rang de fête cette célébration. La date est fixée au 22 juillet, jour déjà prévu pour la mémoire de cette «disciple du Seigneur».

    Dans un texte publié dans « l’Osservatore Romano » en langue française du 16 juin 2016, Mgr Arthur Roche, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, explique les motivations de cette décision. En voici les principaux extraits.

    La décision s’inscrit dans le contexte ecclésial actuel, qui demande de réfléchir plus profondément sur la dignité de la femme, sur la nouvelle évangélisation et sur la grandeur du mystère de la miséricorde divine. [...] 

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Sainte Marie-Madeleine est un exemple d’évangélisatrice vraie et authentique, c’est-à-dire une évangéliste qui annonce le joyeux message central de Pâques (Cf. Collecte du 22 juillet et nouvelle préface). [...]

    Le Saint-Père François a pris cette décision précisément dans le contexte du Jubilé de la miséricorde pour signifier l’importance de cette femme qui a démontré un grand amour pour le Christ et fut par lui tellement aimé [...].

    Ce que l'on sait avec certitude de Marie-Madeleine

    Il est certain que la tradition chrétienne en Occident, surtout après saint Grégoire le Grand, identifie dans la même personne Marie de Magdala, la femme qui a versé le parfum dans la maison de Simon le pharisien, et la sœur de Lazare et de Marthe. [...]

    Il est certain que Marie-Madeleine a fait partie du groupe des disciples de Jésus, elle l’a suivi jusqu’au pied de la croix et, dans le jardin où se trouvait le sépulcre, elle fut le premier testis divinae misericordiae, « témoin de la miséricorde divine » (Grégoire le Grand, XL Hom. In Evangelia, lib. II, Hom. 25, 10).  [...]

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Marie-Madeleine, des larmes d'amour

    L’Évangile de Jean raconte que Marie-Madeleine pleurait, parce qu’elle n’avait pas trouvé le corps du Seigneur (Cf. 20, 11). Et Jésus a eu de la miséricorde envers elle en se faisant reconnaître comme le Maître et en transformant ses larmes en joie pascale. [...]

    On a tout dit de Marie-Madeleine. Était-elle la sœur de Lazare ? Ou cette femme de Magdala dont Jésus « chassa sept démons » ? Ou bien peut-être cette pécheresse qui pleura aux pieds de Jésus un jour, chez Simon le Pharisien ? La voilà encore au pied de la Croix lorsque Jésus meurt comme un maudit !

    Au lendemain de sa mort, elle est de ceux qui courent dès l’aube au tombeau. Elle est en pleurs, larmes de tristesse, larmes de qui aime totalement. Se retournant, elle voit Jésus, mais le prend pour le jardinier. Il dit alors son nom : « Marie ! ». La parole de Jésus fait d’elle la toute première apôtre de la résurrection. Il l’envoie vers ses frères pour annoncer la vie plus forte que la mort, le signe de la traversée qui désormais sera la marque de tout disciple : le signe de Pâques.

    Père Jacques Nieuviarts, assomptionniste – Juin 2012

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Premier témoin de la résurrection

    Je désire mettre en évidence deux idées relatives aux textes bibliques et liturgiques de cette nouvelle fête, qui peuvent nous aider à mieux comprendre l’importance pour aujourd’hui d’une telle sainte femme.

    D’un côté, elle a l’honneur d’être « la prima testis » de la Résurrection du Seigneur (Hymnus, ad laudes matutinas), la première à voir le sépulcre vide et la première à écouter la vérité de sa résurrection. Le Christ a une considération et miséricorde particulières pour Marie-Madeleine, qui manifeste son amour envers lui, en le cherchant dans le jardin avec angoisse et souffrance, avec des « lacrimas humilitatis », comme le dit saint Anselme. [...]

    C’est justement dans le jardin de la résurrection que le Seigneur dit à Marie-Madeleine : « Noli me tangere ». C’est une invitation adressée non seulement à Marie, mais aussi à toute l’Église, pour entrer dans une expérience de foi qui dépasse toute appropriation matérialiste et toute compréhension humaine du mystère divin.

    Elle a une portée ecclésiale et c’est une bonne leçon pour chaque disciple de Jésus : ne pas rechercher des sécurités humaines et des titres mondains, mais la foi dans le Christ vivant et ressuscité ! Justement parce qu’elle a été témoin oculaire du Christ ressuscité, Marie-Madeleine a été aussi, d’un autre côté, la première à en donner le témoignage devant les apôtres.

    Elle a accompli la mission que lui a donné le Ressuscité : « Va trouver mes frères pour leur dire… ». Marie-Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! ». « Et elle raconta ce qu’il lui avait dit » (Jn 20, 17-18). De cette manière elle devient, comme on l’a déjà noté, évangéliste, c’est-à-dire messagère qui annonce la bonne nouvelle de la résurrection du Seigneur   [...].

    Elle est le témoin du Christ Ressuscité et elle annonce le message de la résurrection du Seigneur, comme les autres apôtres. C’est pourquoi il est juste que la célébration liturgique de cette femme ait le même degré de fête que celui qui est donné à la célébration des apôtres dans le calendrier romain général et que soit mise en évidence la mission de cette femme, qui est un exemple et un modèle pour toute femme dans l’Église.

    Gilles Donada, avec Sébastien Maillard de La Croix et la Documentation catholique

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Marie-Madeleine est « témoin de l'essentiel ».

    Dans les Évangiles, elle est présente au moment de la mort et de la résurrection de Jésus.

    Une figure qui fascine

    Apôtre, prêcheuse, pécheresse repentie, ascète, mystique… On a tout dit de Marie-Madeleine, visage ou personnage qui, depuis longtemps, fascine ou fait rêver. Parce qu'elle est une belle figure de femme. Parce qu'elle est pécheresse repentie. Parce que les Évangiles la montrent proche de Jésus. Mais pourquoi donc cette proximité, qui en a fait gamberger plus d'un, surtout après la lecture de quelques apocryphes un peu croustillants. Mais qu'en est-il vraiment ?

    Délivrée de sept démons !

    Marie-Madeleine est souvent nommée dans les Évangiles. Et il serait intéressant de voir quels textes reviennent à la mémoire quand on parle d'elle et que l'on fait d'elle le portrait contrasté évoqué plus haut. Parmi ces textes figurerait sûrement celui, un peu énigmatique, de Luc : « Jésus, dit-il, passait à travers villes et villages, proclamant la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l'accompagnaient, ainsi que des femmes qu'il avait délivrées d'esprits mauvais et guéries de leurs maladies : Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons), Jeanne, femme de Kouza, l'intendant d'Hérode, Suzanne, et beaucoup d'autres, qui les aidaient de leurs ressources » (Luc 8, 1-3).

    Une cohorte de femmes suit Jésus, montrant sa liberté de relation, dans une société qui supportait peu une telle proximité. D'autant que si l'une ou l'autre de ces femmes appartient à la bonne ou à la haute société, plusieurs portent encore la trace de la misère ou de la détresse qui les a marquées. C'est le cas de Marie-Madeleine, libérée de sept démons !

    Pécheresse publique ?

    Bien sûr il faut se souvenir qu'au temps de Jésus, la maladie, la fièvre, la possession diabolique, étaient autant d'aspects, comme le péché, de la rupture avec le monde de Dieu. On ne parlerait plus ainsi aujourd'hui. Aussi demeurons-nous avec nos questions sur ce que pouvaient signifier ces sept démons. Le rapprochement dès lors avec la femme pécheresse qui intervient chez Simon le pharisien, dans le même Évangile de Luc (Luc 7, 36-38), est tentant. Jésus est à table chez Simon le pharisien. Entre une femme, qui se jette aux pieds de Jésus et pleure, puis essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, avant de verser sur eux un flacon de parfum rare. Chacun se rengorge en sa dignité, et murmure au scandale.

    Cette femme n'est pas nommée et demeure ainsi – pour toujours – anonyme. Mais il était tentant d'y voir Marie-Madeleine, qui devient dès lors la prostituée que beaucoup imaginent. Et ses sept démons sont identifiés ! Mais tout repose sur l'imagination. Car nulle part cela n'est dit !

    Femme aux mille visages

    Peu à peu, d'autres figures de femmes demeurées, elles aussi, anonymes dans les Évangiles, et que rien n'autorise véritablement à identifier, rejoignent et enrichissent le portrait de Marie-Madeleine. On rapproche ainsi la pécheresse qui versa du parfum sur les pieds de Jésus chez Simon le pharisien, de celle qui en versa sur la tête de Jésus chez Simon le lépreux, et dont nous parle Marc, soulignant l'exception de ce geste, qui préfigure la mort de Jésus, faisant sur lui un geste qui ne sera pas fait alors, précise Marc. D'ailleurs la mort ne pourra le retenir (Marc 14).

    Jean parle d'un même geste à Béthanie. Il s'agit alors de Marie, sœur de Lazare (Jean 12, 2-3). Serait-ce la même ? Et un même geste suffit-il à les identifier toutes en une ? L'analyse sur ces textes, en effet, ne permet pas d'en dire entièrement l'histoire, ni le chemin qu'emprunta la transmission de la mémoire initiale. S'agissait-il d'un même geste ou de plusieurs ? D'une ou plusieurs Marie ?

    La liberté de Jésus dans ses paroles, et sa proximité de tous, la proximité qu'il eut également à l'égard de plusieurs femmes qui le suivaient – verbe qui désigne le disciple – la considération qu'il leur porta, le geste qui libéra Marie-Madeleine de sept démons, cela explique peut-être l'attachement qu'elle ou plusieurs, purent avoir envers lui.

    Père Jacques Nieuviarts, bibliste

    Marie-Madeleine, l'amante de Jésus ?

    Les évangiles apocryphes (= d'origine cachée) ont amplifié considérablement l’image de Marie-Madeleine, en particulier avec la découverte, en 1945, des manuscrits de la communauté gnostique de Nag Hammadi, dans la vallée du Nil, et la mise au jour des évangiles de Philippe, de Thomas et de Marie… Madeleine. Plus tardifs que les Évangiles dits canoniques – ceux que nous connaissons – ils évoquent la proximité de Marie-Madeleine à l'égard de Jésus et la tendresse particulière de Jésus pour elle.

    L'évangile de Philippe va même plus loin, et en a bouleversé plus d'un : « Le Seigneur, dit-il, aimait Marie plus que les disciples et il l'embrassait souvent sur la bouche… Et Pierre dit : Sœur, nous savons que le Seigneur t'a aimée différemment des autres femmes. Dis-nous les paroles qu'il t’a dites, dont tu te souviens et dont nous n'avons pas connaissance… […] Est-il possible que le Seigneur se soit entretenu avec une femme sur des secrets que nous nous ignorons ? […] L'a-t-il vraiment choisie et préférée à nous ? ».

    L'évangile de Thomas nous emmène plus loin dans l'énigme : Jésus dit : « Voici que je vais la guider afin de la faire mâle, pour qu'elle devienne elle aussi, un esprit vivant semblable à vous mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le royaume des cieux ».

    La marque gnostique

    Ces textes portent fortement la marque « gnostique » : homme et femme n'entretiennent pas les relations que l'on imaginerait, où il est question de secrets et de connaissance initiatique, où aimer, c'est peut-être introduire dans le secret plus qu'aimer d'amour ou d'affection. Le baiser de Jésus à Marie-Madeleine, dès lors, est-il de nature érotique ou initiatique ? On peut en douter. Et l'on est dans un autre portrait de Marie-Madeleine. Tout autre même. Du côté d'un salut par la connaissance, loin du ressuscité que Marie-Madeleine rencontre avec émotion dans le jardin, au matin de Pâques.

    Sainte Marie-Madeleine

    Qui est donc Marie-Madeleine, si proche de Jésus et en même temps si mystérieuse ? Est-elle la pécheresse, prostituée, qui a traversé l'histoire, ou la mystique exemplaire dont se sont emparés poètes et peintres avec une fascination étonnante ? Originaire du village de Magdala, au bord du lac de Tibériade, comme son nom l'indique, elle a fait dans les Évangiles, puis dans les imaginations, un parcours étonnant. La légende la fait aller jusqu'à la Sainte-Baume en Provence, qui garde avec vénération son souvenir, sans percer entièrement son mystère. Les témoignages des Évangiles, en tout cas, sont beaucoup trop insistants pour que l'on dise qu'elle n'a jamais existé. Et le réel résistera toujours un peu au rêve.

    Père Jacques Nieuviarts, assomptionniste, bibliste

    Ne manquez pas de consulter notre dossier consacré à Sainte Marie-Madeleine (22/07)

    Liturgie du 22 juillet 2023

    Introduction

    Le 22 juillet, la liturgie propose des textes bibliques qui décrivent la personnalité de Marie-Madeleine, avec, en particulier, un extrait du Cantique des cantiques.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

    Antienne d’ouverture

    À Marie-Madeleine, Jésus ressuscité a confié ce message : « Va trouver mes frères, et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». (Jn 20, 17)

    Prière sur les offrandes

    Accepte, Seigneur, les offrandes que nous te présentons en fêtant sainte Marie-Madeleine, puisque ton Fils voulut bien accepter son dévouement et son amour.

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    1ère lecture : « J’ai trouvé celui que mon âme désire »

    Lecture du Cantique des Cantiques (3, 1-4a)

    Paroles de la bien-aimée. Sur mon lit, la nuit, j’ai cherché celui que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé.

    Oui, je me lèverai, je tournerai dans la ville, par les rues et les places : je chercherai celui que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé.

    Ils m’ont trouvée, les gardes, eux qui tournent dans la ville : « Celui que mon âme désire, l’auriez-vous vu ? »

    À peine les avais-je dépassés, j’ai trouvé celui que mon âme désire : je l’ai saisi et ne le lâcherai pas.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Commentaire 1 :

    Selon des exégètes juifs, le Cantique est un poème exprimant l’amour de l’Éternel pour Israël, qui « y découvraient une esquisse allégorique de l’histoire d’Israël depuis l’exode hors d'Égypte jusqu’à l’arrivé du Messie. C’est en raison de ces prétendues allusions à l’exode que le Cantique est lu dans la synagogue au huitième jour de la fête du pain sans levain ».

    Selon une exégèse chrétienne, le texte est une allégorie de la relation d'amour qu'entretiennent le Christ et son Église (ou entre le Christ et l'âme humaine), relation qui est de nombreuses fois célébrée ou illustrée dans le Nouveau Testament, principalement dans les écrits de Paul, mais aussi dans certaines paraboles de Jésus lui-même selon les Évangiles. Cependant, cette interprétation allégorique est fragilisée par les images érotiques qui émaillent le texte. De plus, la relation d'amour entre Jésus et son Église n'est jamais décrite d'une telle manière : bien que, de manière assez surprenante, le terme grec utilisé par les Septante pour dire l'Amour dans le Cantique soit l'agapè, il apparaît que cet agapè est plus proche de l'éros platonicien que de l'amour chrétien traditionnel (paulinien). Enfin, quand bien même le Nouveau Testament rapproche l'image de la bien-aimée et du bien-aimé de celle du Christ et de l'Église, jamais les auteurs du Nouveau Testament ne prennent le Cantique des Cantiques comme modèle. A cet égard, l'exégète Xavier Léon-Dufour note toutefois que la quête aimante de Jésus par Marie de Magdala en Jean 20, 11-16 renvoie au Cantique des Cantiques 3,1-4. En Jean 20, 16, Marie dit à Jésus « Rabbouni », traduit par « maître » dans l'évangile mais qui est en réalité un diminutif de « Rabbi » (« mon maître »), ce qui pourrait constituer une nuance d'affection ou de familiarité.

    Commentaire extrait de Wikipédia

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Psaume : 62 (63)

    R / : Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu !

    Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ;
    après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau.

    R / : Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu !

    Je t’ai contemplé au sanctuaire, j’ai vu ta force et ta gloire.
    Ton amour vaut mieux que la vie : tu seras la louange de mes lèvres !

    R / : Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu !

    Toute ma vie, je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom.
    Comme par un festin, je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

    R / : Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu !

    Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l’ombre de tes ailes.
    Mon âme s’attache à toi, ta main droite me soutient.

    R / : Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu !

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Commentaire 2 :

    « Mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi... » Tout ce psaume est écrit à la première personne du singulier. Mais, comme toujours dans les psaumes, ce singulier est collectif : c'est le peuple d'Israël tout entier qui peut dire « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aube » ...

    Et quand il dit « dès l'aube », il veut dire depuis l'aube des temps, car depuis toujours, le peuple d'Israël est en quête de son Dieu. « Mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau ». En Israël, ces expressions sont très réalistes : la terre désertique, assoiffée, qui n'attend que la pluie pour revivre, c'est une expérience habituelle, très suggestive.

    Depuis l'aube de son histoire, Israël a soif de son Dieu, une soif d'autant plus grande qu'il a expérimenté la présence, l'intimité proposée par Dieu. Il va jusqu'à dire « Mon âme s'attache à toi », ce qui est une expression très forte : littéralement il faudrait traduire : « mon âme adhère à toi, mon âme est suspendue... accrochée à toi, elle se presse contre toi ».

    Pour exprimer son expérience de relation à Dieu, le peuple élu se compare à un lévite : les lévites, (c'est-à-dire les membres de la tribu de Lévi) étaient par naissance consacrés au service du Temple de Jérusalem et ils y passaient le plus clair de leur temps. Il faut donc lire ce psaume en décodant les images : Israël est comme un lévite. Nous avons déjà eu des occasions de le voir, les psaumes sont toujours des prières collectives, mais ils se présentent comme le cri d'un individu isolé : c'est une mise en scène qu'on appelle le revêtement du psaume. Il faut alors lire : Israël est comme l'individu qu'on met en scène (ici un lévite).

    On ne s'étonne pas, par conséquent, de rencontrer dans ce psaume de multiples allusions très concrètes à la vie quotidienne d'un lévite dans le temple de Jérusalem. Je les reprends :

    • « Je t'ai contemplé au sanctuaire » : seuls les lévites avaient accès à la partie sainte du Temple...
    • « Toute ma vie, je vais te bénir » : effectivement toute la vie du lévite était consacrée à la louange de Dieu...
    • « Lever les mains en invoquant ton nom » : là nous voyons le lévite en prière, les mains levées...
    • « Comme par un festin je serai rassasié » : certains sacrifices étaient suivis d'un repas de communion pour tous les assistants, et d'autre part, vous savez que les lévites recevaient pour leur nourriture une part de la viande des sacrifices ...
    • Enfin l'allusion la plus flagrante c'est « je crie de joie à l'ombre de tes ailes » : voilà une expression qu'on ne peut comprendre que si on connaît les secrets de l'intérieur du Temple : là, dans le lieu le plus sacré, le « Saint des Saints », se trouvait l'Arche d'Alliance. Pour nous, il n'est pas très facile de nous représenter l'Arche d'Alliance : quand nous disons Arche aujourd'hui, nous risquons de penser à une œuvre architecturale imposante : les Parisiens penseraient peut-être à ce qu'ils appellent la Grande Arche de la Défense... Pour Israël, c'est tout autre chose !

    Il s'agit de ce qu'ils ont de plus sacré : un petit coffret de bois précieux, recouvert d'or, qui abritait les tables de la Loi. Sur ce coffret, veillaient deux énormes statues de chérubins. Les « Chérubins » n'ont pas été inventés par Israël : le mot vient de Mésopotamie. C'étaient des êtres célestes, à corps de lion, et face d'homme, et surtout des ailes immenses. En Mésopotamie, ils étaient honorés comme des divinités... en Israël au contraire, on prend bien soin de montrer qu'ils ne sont que des créatures : ils sont représentés comme des protecteurs de l'Arche, mais leurs ailes déployées sont considérées comme le marchepied du trône de Dieu.

    Ici, le lévite en prière dans le Temple, à l'ombre des ailes des chérubins se sent enveloppé de la tendresse de son Dieu depuis l'aube jusqu'à la nuit.

    En réalité, ce lévite, c'est Israël tout entier qui, depuis l'aube de son histoire et jusqu'à la fin des temps, s'émerveille de l'intimité que Dieu lui propose : et donc, à un deuxième niveau, c'est l'expérience du peuple qui affleure dans ce psaume : par exemple « mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau » est certainement une allusion au séjour dans le désert après la sortie d'Égypte et à l'expérience terrible de la soif à Massa et Meriba (Ex 17).

    « Je t'ai contemplé au sanctuaire » est une allusion aux manifestations de Dieu au Sinaï, le lieu sacré où le peuple a contemplé son Dieu qui lui offrait l'Alliance... « J'ai vu ta force et ta gloire » : dans la mémoire d'Israël, cela évoque les prodiges de Dieu pendant l'Exode pour libérer son peuple de l'esclavage en Égypte.

    Toutes ces évocations d'une vie d'Alliance, d'intimité sans ombre sont peut-être la preuve que ce psaume a été écrit dans une période moins lumineuse ! A un moment où il faut s'accrocher aux souvenirs du passé pour garder l'espérance. Car tout n'est pas si rose : la preuve, les derniers versets (que nous n'avons pas lus aujourd'hui), disent fortement, violemment même, l'attente de la disparition du mal sur la terre... Ce qui prouve bien que les croyants sont affrontés à la souffrance. Israël attend la pleine réalisation des promesses de Dieu, les cieux nouveaux, la terre nouvelle où il n'y aura plus ni larmes ni deuil.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Epître :

    Lecture de la seconde épître de saint Paul aux Corinthiens (2 Co 5, 14-17)

    L’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux.

    Désormais nous ne connaissons plus personne à la manière humaine : si nous avons compris le Christ à la manière humaine, maintenant nous ne le comprenons plus ainsi. Si donc quelqu’un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Commentaire 3 :

    Paul poursuit son raisonnement en se « découvrant » un peu plus devant ses fidèles de Corinthe qui, pourtant, le connaissent bien. Il leur redit à nouveau le secret de sa vie, le « centrage » de sa vie qui est son amour du Christ, un Christ « mort pour tous ». Nous sommes tous « passé par la mort », nous le sommes « dans le Christ », le texte original grec est plus concis : « en Christ », dit-il.

    Il faut se rappeler le cœur de l'enseignement et de la foi de Paul. Le Christ est le Nouvel Adam, l'Homme Nouveau. Il succède à l'Ancien Adam, au Vieil Homme qui veut se suffire à lui-même, tout seul, sans Dieu ou malgré Dieu ou contre Dieu. C'est le sens du péché depuis les origines de l'humanité. C'est le sens du second récit de création dans le livre de la Genèse. Le Christ offre à l'humanité un autre centrage, un autre repère, une autre possibilité d'épanouissement, car il est, Lui, l'Homme. Le Christ récapitule tout en lui, regroupe tout, contient tout, assume tout, porte tout à son sommet… Difficile de trouver les mots justes pour dire la parole de Paul sur l'homme-Adam et sur l'Homme-Jésus. D'un côté, l'homme-Adam avec toutes ses fragilités, ses limites, dont la mort, et l'Homme-Jésus qui dans sa mort et sa résurrection a fait sauter toutes les limites.

    Alors, Paul est plein de joie, l'amour du Christ le saisit, car dans sa mort et sa résurrection se trouve la source d'une vie non centrée sur elle-même mais sur le Christ. Le Christ est la seule référence solide, le seul horizon de vie, le seul guide, le seul modèle. « Désormais » dit-il, notre regard prend une nouvelle dimension. Paul l'exprime ainsi : « Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle ». Paul oppose un « monde ancien » à un « monde nouveau ».

    Où en-suis-je ? Un pied dans ces deux mondes, probablement. Comment suis-je « en Christ », membre du Christ ? Comment suis-je, concrètement, en route vers le Christ ? Questions bien générales… Mais si je confie ces questions à l'Esprit-Saint, il saura me donner des indications. Et puis, pourquoi ne prierais-je pas saint Paul lui-même ? J'ai, certainement, des actions de grâce à dire au Seigneur pour mes moments bien clairement en Christ… J'ai des pardons à demander pour d'autres moments de vieille humanité en moi

    Commentaire de Paul C. – Paroisse Colomiers – 19 juin 2015

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Acclamation de l’Évangile :

    Alléluia. Alléluia.

    « Dis-nous, Marie Madeleine, qu'as-tu vu en chemin ?

    — J'ai vu le tombeau du Christ vivant, j'ai vu la gloire du Ressuscité. »

    Alléluia.

     

    Évangile : « Femme, pourquoi pleures-tu ? »

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 20, 1.11-18)

    Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rend au tombeau de grand matin. C’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau.

    Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? ».

    Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé ». Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? ».

    Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre ». Jésus lui dit alors : « Marie ! ».

    S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître.

    Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ».

    Marie-Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Commentaire 4 a :

    « Marie-Madeleine est venue et a dit aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur »

    Aujourd'hui nous célébrons avec joie sainte Marie-Madeleine. Nous nous réjouissons et nous en tirons profit pour notre foi car son parcours pourrait très bien être le nôtre. La Madeleine venait de loin (Cf. Lc 7,36-50) et elle est allée très loin… En effet, le matin de la Résurrection, Marie a cherché Jésus, elle a trouvé Jésus ressuscité et elle est parvenue au Père de Jésus, le « Notre Père ». Ce matin-là, Jésus-Christ lui a fait découvrir ce qu'il y a de plus grand dans notre foi : qu'elle était elle aussi une enfant de Dieu.

    Dans l'itinéraire de Marie-Madeleine, nous découvrons quelques aspects importants de la foi. En premier lieu, nous admirons son courage. La foi, même si c'est un don de Dieu, requiert du courage de la part du croyant. Pour nous, ce qui est naturel c'est de tendre vers ce qui est visible, vers ce que nous pouvons saisir avec la main. Comme Dieu est essentiellement invisible, la foi « est toujours une sorte de rupture risquée et un saut car elle implique l'audace de voir ce qui est vraiment réel dans ce qui ne se voit pas » (Benoît XVI). En voyant le Christ ressuscité, Marie « voit » aussi le Père, le Seigneur.

    D'un autre côté, « on arrive à faire le saut de la foi grâce à ce que la Bible appelle la conversion ou le repentir: il n'y a que celui qui change qui la reçoit » (Pape Benoît). N'est-ce pas le premier pas qu'a fait Marie ? N'est-ce pas aussi un pas que nous devons refaire dans nos vies ?

    Il y a eu beaucoup d'amour dans la conversion de la Madeleine : elle n'a pas économisé les parfums pour son Amour. L'amour ! Voilà un autre « véhicule » de la foi car nous n'écoutons pas, nous n'entendons pas, nous ne croyons pas quelqu'un si nous ne l'aimons pas. Dans l'Évangile de saint Jean, il apparaît clairement que « croire c'est écouter et, en même temps, voir (…) ». Ce matin-là, Marie-Madeleine prend des risques pour son Amour, elle écoute son Amour (il lui suffit d'entendre « Marie » pour le reconnaître) et connaître le Père. Le matin de Pâques (…) lorsque Marie-Madeleine voit Jésus, on lui demande de le contempler dans son chemin vers le Père, jusqu'à la pleine confession : « J'ai vu le Seigneur » (Jn 20,18) (Pape François).

    Commentaires de l’Abbé Antoni CAROL i Hostench

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Commentaire 4b :

    Aujourd'hui, nous célébrons la fête de sainte Marie-Madeleine. Il est propre à la jeunesse de s'émouvoir follement pour un film, au point de s'identifier personnellement avec le protagoniste. Nous, les chrétiens, devrions être jeunes à jamais en ce sens devant la vie de Jésus de Nazareth et savoir nous identifier avec cette grande femme de laquelle parle l'Évangile, Marie-Madeleine. Elle suivit les chemins de Jésus, écouta sa Parole. Le Christ sut correspondre et lui concéda le privilège historique d'être la première à qui fut communiqué le fait de la résurrection.

    L'Évangéliste dit d'abord qu’elle ne le reconnut pas, sinon qu'elle le confondit avec un paysan des lieux. Mais lorsque le Seigneur l’appela par son nom « Marie », peut-être pour sa façon si spéciale de le prononcer, alors cette sainte femme ne douta pas un instant : « Elle se tourne vers lui et lui dit « Rabbouni ! », ce qui veut dire « Maître » dans la langue des Juifs » (Jn 20,16). Après sa rencontre avec Jésus, elle fut la première à courir pour l'annoncer aux autres disciples : « Marie-Madeleine s'en va donc annoncer aux disciples : ‘’J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit’’. » (Jn 20,18).

    Le chrétien qui, dans son plan de vie quotidien, prend soin de sa relation avec le Christ, dans l'eucharistie, fait un moment de prière contemplative et cultive la lecture assidue de l'Évangile de Jésus, aura aussi le privilège d'écouter l'appel personnel du Seigneur. C'est le même Christ qui nous appelle personnellement par notre nom et qui nous encourage à suivre le chemin ferme de la sainteté.

    « La prière est la conversation et le dialogue avec Dieu: contemplation pour ceux qui se distraient, sécurité des choses attendues, égalité de condition et d'honneur avec les anges, progrès et augmentation des biens, correction des péchés, remède des maux, fruit des biens présents, garantie des biens futurs » (Saint Grégoire de Nice).

    Disons-le au Seigneur :

    • Jésus, que mon amitié avec toi soit si forte et si profonde que, comme Marie-Madeleine, je sois capable de te reconnaître dans ma vie.

    Commentaires de l’Abbé Albert SOLS i Lúcia (Barcelona, Espagne)

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Homélie :

    1. Au lendemain de la grande épreuve de la Croix, Marie-Madeleine continue à chercher Jésus. Nous sommes devant son expérience de la mort et de la résurrection de Jésus. Elle est triste, elle pleure. Lorsqu’elle arrive au tombeau, sa tristesse se transforme au cauchemar car le corps de Jésus n’y est plus. Sa douleur est accentuée par l’ignorance du lieu où se trouve Jésus, il fait encore sombre, la pierre a été enlevée, et le tombeau est vide. Marie-Madeleine se penche vers l’intérieur et elle aperçoit deux anges, mais ce n’est pas Jésus ! Marie-Madeleine est le modèle de la persévérance dans notre vie spirituelle. Dans son cheminement, elle nous donne de contempler la recherche du Dieu vivant. Elle avait essayé de combler son cœur de toutes sortes de manières, et s’était trompée de chemin. Quand elle rencontre Jésus, Il lui révèle le véritable Amour. C’est ce que cherchait son cœur, et qu’elle n’avait pas encore trouvé.

    2. Jésus vient lui-même sans se faire reconnaître. Elle ne le reconnaît pas, mais Jésus l’a nommée : « Marie ! » À cet instant, la joie, le bonheur, la paix refluent dans son cœur et dans son corps. Elle veut le saisir. Elle n’aura à garder que sa joie intérieure, une joie immense qui la comble et l’illumine : « J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’Il m’a dit ! ». Avec les yeux et les oreilles de la foi, son cœur peut bondir de joie. Marie-Madeleine s’est attachée à Jésus de tout son être. Jésus est passé par la Croix, elle y est passée avec lui. Il était devenu sa vie et sa vie a été crucifiée. Elle devient, après Marie, la Mère de Jésus, le modèle de ceux qui cherchent Dieu. « Entraîne-moi, nous courrons », dit le Cantique des cantiques. Dieu veut être le tout de notre vie. Il faudra progressivement que toutes les médiations s’effacent pour que nous nous trouvions face à face avec le Dieu vivant.

    3. Alors se réveille l’ardeur du cœur de Marie-Madeleine, plus encore qu’elle était au premier jour. Après être passée par des nuits d’orages, par toutes sortes d’épreuves, elle est réveillée. Jésus est réaliste, il ne nous laisse pas seuls pour combattre le malin, le monde et notre propre égoïsme. Marie-Madeleine est réveillée dans son immense amour. Elle a trouvé Celui que son cœur aime. Elle ne le lâchera plus, il est devenu plus intime à elle-même qu’elle n’est intime à elle-même. Il rejoint l’origine de sa vie, l’origine même de son bonheur. Elle en est devenue sa messagère. Mystère de notre humanité que Jésus a épousée. Cette humanité tissée dans le sein de Marie, qui a pris place au sein même de la Trinité sainte où le Verbe de Dieu a assumé toute chair humaine. Jésus entraîne notre humanité vers le Père. Nous sommes en chemin, nous demandons aujourd’hui la persévérance. Mystérieusement, dans l’humanité tissée dans le sein de Marie, Jésus est Dieu, « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière ». Créateur du ciel et de la terre, et Il est notre Dieu, le Dieu d’amour, le Dieu qui nous sauve.

    Père Gilbert Adam

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Prières : Intercède et supplie sans cesse pour nous, auprès de Jésus, ô bienheureuse Marie-Madeleine.

    1. Seigneur notre Dieu, c’est à Marie-Madeleine que ton Fils bien-aimé a confié la première annonce de la joie pascale. Accorde-nous, à sa prière et à son exemple, la grâce d’annoncer le Christ ressuscité et de le contempler un jour dans ta gloire.  Amen.

    Prions en Église

    2. Ô Père très clément, répands largement sur nous tes dons, afin qu’à l’intercession de la bienheureuse Marie-Madeleine, qui en aimant notre Seigneur Jésus-Christ par-dessus tout, a obtenu le pardon de ses péchés, nous obtenions nous aussi de ta miséricorde l’éternelle béatitude. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

    Mgr Jean-Pierre Ravotti – Site-Catholique.fr

    3. Demandons la grâce de cheminer vers Dieu, d’entrer dans le Mystère de la Résurrection de Jésus.

    Père Gilbert Adam

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Conclusion : Marie-Madeleine fut-elle initiée ?

    Une des idées les plus communes de la gnose consiste à dire que l’annonce des Évangiles telle qu’elle figure dans les écritures canoniques, n’est qu’une adaptation grossière de la vérité destinée au peuple. Par derrière se cache un enseignement secret, plus sophistiqué et plus véridique, réservé à l’usage des initiés, ceux-là seuls qui ont accès à la connaissance des mystères sacrés.

    Un tel intérêt de la gnose pour Marie-Madeleine s’explique de la façon suivante : Le principe de la gnose est de doubler la doctrine officielle de l’Église par une doctrine ésotérique, cette dernière étant supposée provenir du Christ lui-même et avoir été transmise d’initié à initié. Qui donc est mieux placé que Marie-Madeleine, qui « s’étant assise au pied du Seigneur, écoutait sa parole » (Lc 10, 39), pour avoir bénéficié de révélations particulières pour être le vecteur privilégié de ces doctrines occultes ?

    Si Marie-Madeleine fut une grande initiée, de par les contacts privilégiés qu’elle eut avec le Christ, rien ne permet de croire que ce fut à une autre doctrine que celle des apôtres et encore moins à un enseignement valorisant la transgression des normes communes. S’il y a un secret de Marie, il se trouve tout entier dans les Écritures !

    Devant le tombeau vide de Jésus, Marie-Madeleine reçoit la première la plus haute connaissance jamais transmise. Jésus est vraiment ressuscité. Il a vaincu la haine et la mort. Il est vivant pour toujours. Mort pour les péchés, il est ressuscité pour donner la Vie éternelle en abondance. Voilà le secret que Marie-Madeleine annonce haut et fort.

     * 230722 - Fête de ste Marie-Madeleine

    Méditation

    Pour ne pas garder pour soi ce trésor inestimable que le Christ donne à Marie-Madeleine, Jésus l’envoie auprès de ses apôtres. Certains pères de l’Église appellent Marie-Madeleine la « nouvelle Ève », à l’instar de la Vierge Marie mais de façon toute différente : ayant accueilli en premier l’annonce de la Résurrection, et l’ayant transmise à la communauté chrétienne, elle se trouve être la « mère des vivants » (ce que signifie le nom Ève), car c’est d’elle que nous recevons la vie nouvelle qui vient de la Résurrection du Christ. Comment ne pas éprouver une immense gratitude pour elle ? Et quelle joie de voir dans ce privilège la marque de prédilection de Dieu pour les pécheurs qui se convertissent !

    Extraite du site « Sainte-Baume »

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Moine-Chevalier de Notre-Dame – L’Esprit-Saint

    Références :

    https://www.mariemadeleine.fr/

    https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/evangile/2020-07-22

    https://liturgie.catholique.fr/accueil/annee-liturgique/les-fetes-et-les-saints/293976-fete-de-sainte-marie-madeleine-22-juillet/

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie-Madeleine/Marie-Madeleine-et-son-enigme

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie-Madeleine/Marie-Madeleine-l-amante-de-Jesus

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie-Madeleine/Marie-Madeleine-des-larmes-d-amour

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie-Madeleine/Pourquoi-l-Eglise-fete-Marie-Madeleine

    https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/evangile/2020-07-22

    https://www.mariemadeleine.fr/prieres-2/liturgie-litanies/

    https://www.aelf.org/2023-07-22/romain/messe

    http://evangeli.net/evangile/jour/V_23

    http://thierry.jallas.over-blog.com/article-commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-c-12e-dimanche-du-temps-ordinaire-23-juin-20-118545664.html

    http://choralecsfa.canalblog.com/archives/2016/07/22/34109506.html

    https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/messe/2020-07-22

    http://site-catholique.fr/index.php?post/Priere-a-Sainte-Marie-Madeleine-de-Mgr-Jean-Pierre-Ravotti

    http://choralecsfa.canalblog.com/archives/2016/07/22/34109506.html

    https://www.mariemadeleine.fr/portrait/une-initiee/

    https://www.saintebaume.org/sainte-marie-madeleine/

    Magnificat du mercredi 22 juillet 2020 page 302


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  • 230624 – Liturgie du samedi 24 juin 2023

     Naissance de saint Jean-Baptiste 

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Nativité de Jean-Baptiste

    Le 24 juin, nous fêtons la naissance de saint Jean-Baptiste, le fils d’Élisabeth et de Zacharie, 9 mois exactement avant celle de Jésus. Avec cette fête, l’Église invite ses enfants à se mettre à l'école de celui a tressailli d'allégresse dans le sein de sa mère, qui a baptisé Jésus dans les eaux du Jourdain et qui l'a désigné comme l'Agneau de Dieu. Bref, à reconnaître le Seigneur, à témoigner de lui et à s'effacer humblement.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

    Nous fêtons la naissance de Jean-Baptiste dont Jésus dira un jour que nul n'est plus grand que lui. La grandeur de Jean-Baptiste ne sera pas de marcher à la suite de Jésus… mais de marcher devant lui, de préparer au Seigneur un peuple capable de l'accueillir.

    Père F. X. de Viviès - ADAP

    Nativité de Jean le Précurseur

    La naissance de Jean-Baptiste a eu lieu six mois avant celle de Jésus et, selon le récit évangélique, elle a été prévue par prophétie et annoncée par un ange.

    Comme celle de Jésus, la naissance de Jean est annoncée à Zacharie par l'archange Gabriel, qui lui dit que son fils à naître, Jean, sera rempli de l'Esprit-Saint et aura la puissance d'Élie. Cependant le couple étant stérile, Zacharie douta des propos de l'archange qui le punit en le rendant muet et sourd. Ce n'est qu'à la naissance de l'enfant, après que Zacharie eut écrit sur une tablette « Jean est son nom », qu'il retrouva la parole et l'ouïe.

    Parlons d'orthodoxie – Plateforme libre de discussion – Le 7 Juillet 2019

    Cet extrait du Livre d’Isaïe a pour sujet la mission d'être la lumière du monde au milieu des ténèbres.

    Cette vocation d'Israël accomplie par Jésus est confiée à l'Église qui doit refléter la lumière de son salut partout sur la terre.

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    1ère lecture : « Je fais de toi la lumière des nations ».

    Lecture du Livre du prophète Isaïe (Is 49, 1-6)

    Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! J'étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m'a appelé ; j'étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m'a protégé par l'ombre de sa main ; il a fait de moi une flèche acérée, il m'a caché dans son carquois. Il m'a dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je manifesterai ma splendeur ». Et moi, je disais : « Je me suis fatigué pour rien, c'est pour le néant, c'est en pure perte que j'ai usé mes forces ». Et pourtant, mon droit subsistait auprès du Seigneur, ma récompense, auprès de mon Dieu. Maintenant le Seigneur parle, lui qui m'a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob, que je lui rassemble Israël. Oui, j'ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c'est mon Dieu qui est ma force. Et il dit : « C'est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapés d'Israël : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre ».

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Commentaire 1 a :

    On voit ici la vocation d’Isaïe, deux points sont particulièrement intéressants :

    1Le premier c’est qu’il est appelé dès le sein de sa mère. C’est quelque chose que nous réalisons mal aujourd’hui, où nous considérons que Dieu nous appelle, le jour où nous, nous l’entendons. Mais c’est dès notre conception que Dieu a un plan d’amour pour nous. C’est dès leur conception que Dieu a un plan d’amour sur nos enfants !  Y pensons-nous ? Tourte notre vie est une histoire sacrée avec Dieu, que nous en ayons conscience ou pas.

    2Le deuxième point est qu’Isaïe a une vocation difficile, celle d’annoncer la parole de Dieu en appelant à la conversion. Le peuple ne l’écoute pas vraiment, et à un moment il se lamente en se disant qu’il a travaillé pour rien, qu’il a perdu son temps ! C’est le temps du découragement. Mais le Seigneur vient lui dire que non, car il a fait ce qu’il avait à faire, et en cela il n’a pas perdu son temps, De plus  Dieu lui affirme qu’il lui maintient son affection, et il fait de lui non seulement son porte-parole pour le peuple, mais encore, il fait de lui la lumière des nations …. Et il est vrai que les textes d’Isaïe nous sont parvenus, et qu’ils éclairent notre route !

    Il en va de même pour nous, nous devons écouter l’appel de Dieu dans notre vie, et y répondre de notre mieux, laissant à Dieu de faire que notre travail, notre parole, porte son fruit. La qualité de notre mission devant le Seigneur ne va pas dépendre, de la réponse des autres mais de la façon dont nous nous serons offerts à Dieu dans notre vie, pour correspondre à ce qu’il attend de nous. 

    Ce texte est donc à la fois un appel à aller jusqu’au bout de la mission, aussi difficile qu’elle puisse être et un appel à avoir une foi indéfectible en l’amour de Dieu au cœur de notre vie, car le Seigneur ne nous abandonnera jamais et en lui, rien n’est jamais perdu. 

    Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Juin 2015

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Commentaire 1 b :

    Le message d’Isaïe aux exilés

    Au sixième siècle av. J.-C., le peuple d’Israël a connu la terrible épreuve de la déportation : les armées de Nabuchodonosor ont tout détruit sur leur passage et la majorité des survivants a pris le chemin d’un exil qui devait durer cinquante ans.

    Pendant toute cette période de souffrance et d’angoisse, les prêtres et les prophètes d’Israël ont uni leurs forces pour soutenir la foi et l’espérance de leurs compagnons d’infortune. Une bonne manière de le faire consistait à convaincre ce peuple qu’il avait encore un rôle à tenir. Ce rôle est exprimé ici par le titre de «serviteur de Dieu». Il faut savoir que ce titre de serviteur est le plus beau que l’on puisse décerner à quelqu’un dans l’Ancien Testament. Dans un autre passage, le même Isaïe, celui qui prêchait pendant l’Exil dit cette très belle phrase : « Toi, Israël, mon serviteur, toi que j’ai choisi, descendance d’Abraham, mon ami… je t’ai choisi et non pas rejeté, ne crains pas car je suis avec toi, n’aie pas ce regard anxieux, car je suis ton Dieu » (Is 41, 8… 10).

    Dans le texte d’aujourd’hui, Dieu parle à son serviteur comme il avait parlé à Jérémie le jour où il l’avait appelé. Voici comment Jérémie raconte sa vocation : « La parole du Seigneur s'adressa à moi : Avant de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu ne sortes de son ventre, je t'ai consacré » (Jr 1, 4-5). Ici, Isaïe dit au nom du groupe des déportés d’Israël : « J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom ». Cela revient à dire que la mission du peuple en exil est une mission de prophète, de porte-parole de Dieu. Et cette parole que le serviteur doit annoncer ne sera peut-être pas toujours facile à dire puisqu’elle ressemble à une épée ou à une flèche : « Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi une flèche acérée, il m’a caché dans son carquois ». On sait bien que les prophètes ont parfois dû faire preuve de courage pour remplir leur rôle de témoins de la volonté de Dieu ! Après de nombreux prophètes de l’Ancien Testament, saint Jean-Baptiste en est à son tour un bon exemple !

    Et comment le peuple en exil aura-t-il l’occasion d’être prophète ? De deux manières peut-être. Tout simplement d’abord en résistant à la tentation d’idolâtrie : à Babylone, on était plongé dans une société polythéiste. Or ce peuple était le grand vainqueur ! On était tenté de se demander si ses divinités n’étaient pas plus puissantes que le Dieu d’Israël. Certains s’éloignaient donc peut-être de la religion d’Israël. Le petit noyau fidèle, ce qu’on appelait le Reste est donc appelé à ramener spirituellement ses frères vers le Seigneur : « Maintenant, le Seigneur parle, lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob, que je lui rassemble Israël ».

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Israël, prophète de Dieu

    On voit donc que dans ce texte, le mot Israël peut être employé dans deux sens un peu différents : au sens large c’est l’ensemble des déportés qui porte le titre de serviteur de Dieu. Dans un sens plus restreint, c’est le noyau fidèle, le Reste, dont la foi n’a pas chancelé, malgré les années d’exil et de captivité, qui est chargé de ramener les autres dans la communauté des croyants.

    Il y aura ensuite une deuxième manière d’être prophètes, une manière passive, si j’ose dire. Car, et c’est la deuxième annonce d’Isaïe dans ce texte, le retour des déportés au pays ne fait aucun doute. Parce que le Dieu fidèle ne peut pas abandonner son peuple, donc il le sauvera inévitablement tôt ou tard. Et, à ce moment-là, les autres nations seront témoins de cette œuvre de salut de Dieu et donc elles sauront que Dieu est sauveur, elles mettront leur confiance en lui. Et, ainsi, elles seront sauvées à leur tour.

    C’est le sens de la phrase « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me glorifierai » : on pourrait traduire : « En toi, mon serviteur, je serai manifesté, reconnu, révélé ». C’est-à-dire ma présence sera manifestée à travers toi. C’est en ce sens-là qu’Israël aura été prophète du salut de Dieu.

    Ce souci du salut de toutes les nations est dit très fortement dans ce texte, comme une sorte de parallèle (on dit une inclusion) au début et à la fin. Pour commencer, le prophète s’adresse à elles dès les premiers mots : « Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! » Et, à la fin de ce passage, il insiste en précisant au peuple sa vocation : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et ramener les rescapés d’Israël : je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre ».

    Car, Isaïe le sait, le projet de Dieu est un projet de salut, de bonheur, et il concerne l'humanité tout entière « jusqu’aux extrémités de la terre ».

    Dernière remarque : être lumière pour les nations, être l’instrument de Dieu « pour que son salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre », c’était exactement la vocation du Messie, telle qu’on l’entrevoyait depuis des siècles. Seulement ici, le Messie n’est pas présenté comme un roi. Il est présenté comme un serviteur, ce qui n’est pas la même chose ! Cela veut dire qu’avec Isaïe au temps de l’Exil à Babylone, au moment où justement, on n’a plus de roi, l’attente du Messie prend désormais un autre visage.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Le thème général du psaume 139 est celui de l'émerveillement de l'homme face à Dieu, mêlé même d'une crainte révérente.

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Psaume : (Ps 138 (139), 1-2.3b, 13-14ab, 14c-15ab)

    R/ Je te rends grâce, ô mon Dieu, pour tant de merveilles.

    Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées, tous mes chemins te sont familiers.

    R/ Je te rends grâce, ô mon Dieu, pour tant de merveilles.

    C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère.

    Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis.

    R/ Je te rends grâce, ô mon Dieu, pour tant de merveilles.

    Étonnantes sont tes œuvres, toute mon âme le sait.

    Mes os n’étaient pas cachés pour toi quand j’étais façonné dans le secret.

    R/ Je te rends grâce, ô mon Dieu, pour tant de merveilles.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Commentaire 2 :

    Le mystère de l’élection d’Israël

    On peut, bien sûr, imaginer que Jean-Baptiste a fait cette expérience mystique décrite par ce psaume : celle de la présence permanente, douce et irrésistible de son Dieu. Mais, encore une fois, le psaume n’a pas été écrit pour un homme particulier, fût-il Jean-Baptiste.

    Car, ici, dans le psaume 138/139, une fois de plus, c’est le peuple d’Israël tout entier qui parle. Lui qui ne conçoit nul orgueil mais infinie reconnaissance de l’œuvre de Dieu à son égard. Jérémie le dit très bien : « Vous êtes dans ma main, gens d’Israël, comme l’argile dans la main du potier » (Jr 18, 6).

    « Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais : tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées ; tous mes chemins te sont familiers ». Le nom même de Dieu, Seigneur (YHVH) révélé à Moïse promettait cette vigilance. Depuis toujours Dieu a conduit ce petit peuple. Il a commencé par le faire naître : « C’est toi qui as créé mes reins, tu m’as tissé dans le sein de ma mère… Mes os n’étaient pas cachés pour toi quand j’étais façonné dans le secret ». Plus tard, Osée commentait : « Quand Israël était jeune, je l’ai aimé et d’Égypte j’ai appelé mon fils… C’est moi qui avais appris à marcher à Éphraïm, les prenant par le bras… Je les menais avec des attaches humaines, avec des liens d’amour, j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson contre leur joue et je lui tendais de quoi se nourrir » (Os 11, 1… 4).

    Ce lien très privilégié entre Dieu et le peuple d’Israël a pris au cours du temps le nom d’élection, au sens de choix délibéré : « Tu es un peuple consacré au Seigneur ton Dieu : c’est toi qu’il a choisi pour être son peuple, son domaine particulier parmi tous les peuples de la terre.  C’est uniquement à tes pères que le Seigneur ton Dieu s’est attaché par amour. Après eux, entre tous les peuples, c’est leur descendance qu’il a choisie, ce qu’il fait encore aujourd’hui avec vous » (Dt 7,6 ; 10,15).

    À l’origine, dans la pensée d’Israël, cela n’excluait pas que d’autres peuples aient leurs propres dieux protecteurs. Israël n’était pas encore monothéiste : il était «monolâtre» (on dit également « hénothéiste ») c’est-à-dire qu’il ne rendait de culte qu’à un seul Dieu, le Dieu du Sinaï, celui qui l’avait libéré d’Égypte. Il ne devint réellement « monothéiste » que pendant l’Exil à Babylone (au sixième siècle avant notre ère). Ce fut alors un nouveau saut dans la foi, la découverte de l’universalisme : si Dieu était le Dieu unique, alors, il était également celui de tous les peuples.

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Une élection qui est une mission

    L’élection d’Israël n’était pas dénoncée pour autant et l’on trouve sous la plume du prophète Isaïe des phrases magnifiques en ce sens : « Toi, Israël, mon serviteur, Jacob que j’ai choisi, descendance d’Abraham mon ami : aux extrémités de la terre je t’ai saisi, du bout du monde je t’ai appelé ; je t’ai dit : Tu es mon serviteur, je t’ai choisi, je ne t’ai pas rejeté. Ne crains pas : je suis avec toi ; ne sois pas troublé : je suis ton Dieu. Je t’affermis ; oui, je t’aide, je te soutiens de ma main victorieuse » (Is 41,8-10). C’est le même Isaïe qui sut faire comprendre à ses contemporains que leur élection prenait désormais un autre visage, celui d’une vocation au service des autres peuples : être auprès d’eux le témoin de Dieu. C’est le sens, entre autres des quatre textes que l’on appelle « Les Chants du Serviteur  » : « Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Is 49,6).

    Car si Dieu a fait des prodiges en faveur de son peupleJe reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis »), c’est pour que toute l’humanité en profite.

    Cette vocation est exigeante, on ne le sait que trop. On en devine le poids derrière des versets comme celui-ci : « Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais : tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées ». Impossible d’échapper à l’exigence et au regard perspicace de Dieu. Affronté à l’idolâtrie, le peuple a continuellement dû choisir le rude chemin de la fidélité.

    C’est le sort de tout prophète, peut-être, et Israël a souvent médité l’expérience de Jérémie qui est un bon exemple sur ce point. On trouve chez lui exactement les mêmes accents : il a connu cette présence de Dieu dès l’enfance : « Avant de te façonner dans le sein de ta mère, avant que tu ne sortes de son ventre, je te connaissais » (Jr 1, 5). Mais il a aussi connu la solitude et l’incompréhension. Devant l’insuccès de sa prédication, il en appelle au jugement de Dieu : « Toi, Seigneur, tu es juste ! Mais je veux quand même plaider contre toi...  Toi, Seigneur, tu me connais, tu me vois et tu examines mes pensées : elles sont avec toi »  (Jr 12, 3).

    Jean-Baptiste a certainement connu cette expérience forte et douce à la fois : de l’émerveillement d’être choisi pour être serviteur de Dieu mais aussi des exigences rudes parfois que cela comporte inévitablement.

    Car, dans la Bible, jamais aucune vocation, aucun appel n’est pour l’intérêt égoïste de celui qui est appelé. C’est même l’un des critères d’une vocation authentique : toute vocation est toujours pour une mission au service des autres. Celle de Jean-Baptiste, on la connaît : annoncer celui qui était plus grand que lui, puis le jour venu, s’effacer, lui qui disait : « Il faut qu’il croisse et que je diminue ».

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    De la longue lignée des juges, rois et prophètes, envoyés par Dieu depuis les temps d’Abraham, de Moïse et d’Isaïe,

    saint Jean Baptiste fut le dernier, celui qui devait présenter Jésus au peuple fidèle.

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Épître : « Jean-Baptiste a préparé l’avènement de Jésus ».

    Lecture du Livre des Actes des Apôtres (Ac 13, 22-26)

    En ces jours-là, dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, Paul disait aux Juifs : « J'ai trouvé David, fils de Jessé ; c'est un homme selon mon cœur qui réalisera toutes mes volontés ». De la descendance de David, Dieu, selon la promesse, a fait sortir un sauveur pour Israël : c'est Jésus, dont Jean le Baptiste a préparé l'avènement, en proclamant avant lui un baptême de conversion pour tout le peuple d'Israël. Au moment d'achever sa course, Jean disait : « Ce que vous pensez que je suis, je ne le suis pas. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de retirer les sandales de ses pieds. Vous, frères, les fils de la lignée d'Abraham et ceux parmi vous qui craignent Dieu, c'est à nous que la parole du salut a été envoyée ».

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Commentaire 3 a :

    Jean-Baptiste nous montre le chemin de la vérité, de l’humilité dans la mission. Lui qui était le précurseur de Jésus, lui qui lui a préparé le chemin, dit de lui-même, qu’il n’est rien ! Pourtant quel homme ! De grandes foules venaient à lui au bord du Jourdain, car il leur ouvrait un chemin d’amour et de miséricorde !

    Jean-Baptiste nous renvoie ici à notre vocation personnelle, et surtout à la manière dont nous la vivons. Sommes-nous intérieurement, les serviteurs des autres, ou considérons qu’étant investis d’un service dans l’Église nous sommes titulaires d’un titre d’une autorité, et que les autres doivent avoir du respect pour nous ? Prenons le temps aujourd’hui de contempler Jean-Baptiste en sa vocation et demandons au Seigneur la grâce de savoir nous effacer totalement pour vivre pleinement la vocation qui est la nôtre.

    Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Juin 2015

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Commentaire 3 b :

    Quand Paul brosse la longue histoire du salut

    Ceci se passe au cours du premier voyage missionnaire de Paul en Anatolie, plus précisément à Antioche de Pisidie, c’est-à-dire à peu près exactement au centre de ce que nous appelons aujourd’hui la Turquie.

    Paul et Barnabé se rendent à la synagogue le samedi matin pour la célébration du shabbat. La célébration se déroule comme d’habitude : il y a des prières, des psaumes, et des lectures. Et, comme d’habitude, également, lorsqu’il y a des hôtes de passage, les responsables de la synagogue leur proposent de prendre la parole.

    C’est ce qui s’est passé pour Jésus, on s’en souvient, à la synagogue de Nazareth, quelques années plus tôt ; Luc 4. Luc raconte : « Après la lecture de la Loi et des prophètes, les chefs de la synagogue envoyèrent quelqu’un pour leur dire : Frères, si vous avez un mot d’exhortation pour le peuple, prenez la parole ».

    Alors, Paul prend la parole, effectivement, car il a vraiment quelque chose à dire, on s’en doute, mais ce n’est peut-être pas ce qu’attendaient les chefs de la synagogue ! Car Paul entreprend aussitôt un grand discours pour expliquer que Jésus de Nazareth est le Messie qu’on attendait.

    Malheureusement, aujourd’hui, nous n’avons entendu qu’une partie de sa démonstration : je vous résume l’ensemble. Il brosse une grande fresque du projet de Dieu, depuis Abraham jusqu’à Jésus. Il raconte le séjour de son peuple en Égypte, et le miracle de la sortie d’Égypte. Puis le séjour au désert pendant quarante ans et l’entrée en terre promise. Il rappelle la période des Juges puis la naissance de la monarchie. C’est ici que commence notre lecture d’aujourd’hui : « Dieu a, pour nos pères, suscité David comme roi ».

    J’ai dit : « Paul raconte ». Mais en fait, il fait beaucoup plus que raconter comme s’il s’agissait tout simplement de rappeler une histoire passée. En réalité, Paul choisit ses mots très soigneusement pour évoquer ce qui fait la mémoire de ce peuple, la foi de ce peuple. Car la foi d’Israël est d’abord et avant tout la mémoire de l’œuvre de Dieu depuis les origines, la mémoire de la sollicitude de Dieu pour son peuple. Chacune des phrases de Paul fait partie des professions de foi habituelles qu’on se répète en famille et dans les célébrations. Par exemple, pour dire la sortie miraculeuse d’Égypte, le fameux soir du passage de la mer, Paul emploie l’expression « À la force de son bras, Dieu les a fait sortir d’Égypte ». Pour nous, cela ne signifie peut-être rien d’extraordinaire, mais pour tout Juif, cela évoque aussitôt les récits épiques de cette sortie et le fameux cantique de Moïse et de Myriam. Et, à ce moment-là, chacun dans l’assistance, est plein d’émotion et de reconnaissance pour la sollicitude extraordinaire que Dieu a déployée pour son peuple à chacune des étapes de cette longue histoire.

    Arrivé à David, Paul emploie également une expression très particulière : « Dieu a, pour nos frères, suscité David comme roi, et il lui a rendu ce témoignage : J’ai trouvé David, fils de Jessé. C’est un homme selon mon cœur qui réalisera toutes mes volontés ».

    Pour tous les assistants, cela rappelle d’abord le choix de David, huitième fils de Jessé, par le prophète Samuel, au grand étonnement de tout le monde. Mais c’était le choix de Dieu car David n’était pas comme ses sept frères, il était, lui, un homme « selon le cœur de Dieu ». Et la phrase suivante : «Il réalisera toutes mes volontés» est le rappel de la fameuse promesse faite à David lorsque le jeune roi avait pensé à construire à Jérusalem un temple pour l’arche d’Alliance, Dieu lui avait fait savoir par le prophète Nathan que ce n’était pas son affaire. Dieu ne lui avait rien demandé.

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    « De la descendance de David, Dieu a fait sortir un sauveur pour Israël ».

    En revanche, dans le même temps, le prophète avait annoncé à David : « C’est moi, Dieu, qui te construirai une maison » au sens de dynastie. Et, peu à peu, au long des siècles, on avait compris que la fidélité de Dieu à cette dynastie se réaliserait un jour pleinement par la venue au monde d’un roi qui apporterait enfin à tous et à chacun la paix, la justice, le bonheur. Ce roi idéal, on l’appelait le Messie. « Il réalisera toutes mes volontés », cela veut dire : par lui, par sa dynastie, s’accomplira ma volonté de salut.

    Voilà où Paul veut en venir. Il continue : « De la descendance de David, Dieu, selon la promesse, a fait sortir un sauveur pour Israël : c’est Jésus ». Le but de ce long discours de Paul, de cette grande rétrospective, c’est de replacer la venue du Messie-Jésus dans l’ensemble du grand projet de Dieu. Car c’est le meilleur argument pour convaincre ses contemporains. Ils ne pourront croire en Jésus de Nazareth et devenir chrétiens que s’ils sont convaincus que Jésus accomplit vraiment ce qu’on appelle les Écritures, c’est-à-dire le projet de Dieu, les promesses de Dieu.

    Paul sait bien que c’est une réelle difficulté pour ses contemporains, comme cela a été pendant longtemps une difficulté pour lui-même. C’est pour cela qu’il prend grand soin d’évoquer à chaque instant le long déroulement du projet de Dieu dans l’histoire de son peuple. Dans ce long cheminement de l’histoire du salut, Jean-Baptiste a sa place. Paul dit : « Le sauveur pour Israël, c’est Jésus dont Jean-Baptiste a préparé l’avènement en proclamant avant lui un Baptême de conversion pour tout le peuple d’Israël ».

    La vocation de Jean-Baptiste est donc claire : il a été le « Précurseur », l’annonciateur. Et Paul rappelle la phrase de Jean-Baptiste : « Ce que vous pensez que je suis, (c’est-à-dire le Messie), Je ne le suis pas. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de retirer les sandales de ses pieds ».

    Pour finir, rendons à Jean-Baptiste l’hommage que Jésus lui-même lui a rendu en public : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? Un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu d’habits élégants ? Mais ceux qui sont vêtus d’habits somptueux et qui vivent dans le luxe se trouvent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le déclare, et plus qu’un prophète. Il est celui dont il est écrit : Voici, j’envoie mon messager en avant de toi ; il préparera ton chemin devant toi. Je vous le déclare, parmi ceux qui sont nés d’une femme, aucun n’est plus grand que Jean » (Lc 7, 24-28).

    Complément :

    Nous sommes ici à Antioche de Pisidie. Un peu plus tard, à Éphèse, Paul fera cette même mise au point : « Jean donnait un baptême de conversion et il demandait au peuple de croire en celui qui viendrait après lui, c’est-à-dire en Jésus » (Ac 19,  4).

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Alléluia. Alléluia.
    Toi, petit enfant,
    tu seras appelé prophète du Très-Haut :
    tu marcheras devant, en présence du Seigneur,
    et tu prépareras ses chemins.
    Alléluia. (Lc 1, 76)

    Aujourd'hui, nous célébrons l'anniversaire de Jean le Baptiste.

    Ses parents étaient des modèles de foi et de confiance en Dieu. 

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Évangile : Son nom est Jean.

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 1,57-66.80)

    Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant. Ils voulaient l'appeler Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s'appellera Jean ». On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! ». On demandait par signes au père comment il voulait l'appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom ». Et tout le monde en fut étonné. À l'instant même, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? ». En effet, la main du Seigneur était avec lui. L'enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu'au jour où il se fit connaître à Israël.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Commentaire 4 a :

    La vocation de Jean-Baptiste, comme celle d’Isaïe, se trouve dès sa conception ! Et on voit que ses parents ont accepté cette vocation, même sans savoir ce qu’elle sera exactement, en l’appelant du nom qui lui est donné par Dieu.

    Il est important que les parents acceptent et soutiennent la vocation de leur enfant. Cela implique que dès sa conception, l’enfant est à accueillir non comme une propriété personnelle mais comme un cadeau de Dieu, comme un envoyé de Dieu au cœur de notre vie, au cœur de notre monde. Cela implique la foi ! Une foi qui se vit dès la naissance, afin que le jour venu, où l’enfant ayant grandi, dit oui à l’appel qu’il reçoit au fond de son cœur, ses parents soient capables de le laisser aller, là où Dieu l’appelle, surtout si ça ne correspond pas à leur propres désirs, à leurs propres plans !  La question que nous pose l’Évangile de ce jour c’est : est-ce que comme Anne et Zacharie, j’accepte mon enfant comme un cadeau de Dieu, comme un envoyé de Dieu ? Est-ce que j’accepte le plan d’amour que Dieu a sur lui, sur toute sa vie ? Est-ce que je suis prêt à le soutenir sur ce chemin qui s’ouvrira devant lui au fil des années ?

    Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Juin 2015

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Commentaire 4 b :

    L’histoire de la longue miséricorde de Dieu pour son peuple

    Dès les premières lignes de son Évangile, Luc prévient son lecteur supposé, Théophile, qu’il entreprend un récit ordonné des événements. Effectivement, les deux premiers chapitres, dont nous lisons un extrait ce dimanche, sont particulièrement structurés : deux annonciations (l’ange Gabriel chez Zacharie, puis chez Marie), deux naissances (celle de Jean-Baptiste, celle de Jésus), deux circoncisions. Le tout émaillé de trois discours, ou plutôt trois cantiques d’action de grâces, le Magnificat (chant de Marie), le Benedictus (celui de Zacharie), et le « Nunc dimittis » (celui de Syméon : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix »). Clairement, Luc nous propose de faire un parallèle entre Jean-Baptiste et Jésus.

    Ces deux naissances, qui pourraient bien n’avoir d’autre portée que familiale, sont en réalité l’accomplissement des grandes promesses de Dieu pour l’humanité : avant même que les trois cantiques ne le proclament, tous les détails du texte et le vocabulaire choisi par Luc nous mènent à cette découverte.

    Tout avait commencé par l’annonce à Zacharie, dont le nom, ne l’oublions pas, signifie « Dieu se souvient ». Alors qu’il officiait à l’intérieur du temple de Jérusalem, l’ange Gabriel lui annonce la naissance prochaine d’un fils : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t’enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jean ». Cette annonce avait de quoi surprendre Zacharie, car non seulement, lui et sa femme, Élisabeth, avaient largement passé l’âge d’avoir des enfants, mais, de surcroît, l’ange précisait que le garçon serait porteur d’une vocation exceptionnelle : « Il sera grand devant le Seigneur... Il sera rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère. Il ramènera beaucoup de fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ; et il marchera par-devant sous le regard de Dieu, avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour ramener le cœur des pères vers leurs enfants ». Zacharie qui était prêtre reconnaissait probablement là les expressions mêmes du prophète Malachie : « Voici que je vais vous envoyer Élie, le prophète, avant que ne vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, celui des fils vers leurs pères... » (Ml  3, 23-24).

    Mais l’homme est libre. Tout ceci était très cohérent, mais encore fallait-il faire confiance à l’ange et à travers lui, à la parole de Dieu. Moins bien inspiré que ne le sera Marie, quelque temps plus tard, Zacharie demande une preuve : « À quoi le saurai-je ? Car je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge ». L’ange lui répond : « Je suis Gabriel qui me tiens devant Dieu. J’ai été envoyé pour te parler et t’annoncer cette bonne nouvelle ». Et vous savez que, de ce jour, Zacharie s’est retrouvé muet, incapable d’annoncer la bonne nouvelle en laquelle il n’avait pas su croire.

    Tout ceci explique le texte d’aujourd’hui : « Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle ». La miséricorde dont parlent les voisins, c’est une naissance accordée à une femme stérile. Mais Luc nous invite à replacer cet évènement dans la longue miséricorde de Dieu pour son peuple : le même mot  (« eleos » qui veut dire miséricorde, bonté, amour, tendresse) revient quatre fois dans les cantiques de Zacharie et de Marie : « Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent » (1, 50) ; « il se souvient de son amour » (1, 54) ; « Il a montré sa miséricorde envers nos pères » (1, 72) ; « Telle est la tendresse du cœur de notre Dieu » (1, 78).

    Arriva le jour où l’enfant devait être circoncis et où il devait recevoir son nom : deux coutumes qui inscrivent le nouveau-né dans la longue suite des fidèles de l’Alliance conclue par Dieu avec Abraham. Voici ce que Dieu avait dit au patriarche : « Toi, tu garderas mon alliance, et après toi, les générations qui descendront de toi. Voici mon alliance que vous garderez entre moi et vous, c’est-à-dire ta descendance après toi : tous vos mâles seront circoncis... ce qui deviendra le signe de l’alliance entre moi et vous. Seront circoncis à l’âge de huit jours tous vos mâles de chaque génération. (Gn 17, 9-12). Et on sait l’importance que revêt pour l’homme biblique l’imposition du nom. Quand Dieu donne lui-même un nom, c’est pour une révélation et une mission : le nom de Jean (« Yo-hanan ») avait été précisé par l’ange et signifiait « Dieu a fait grâce ». Zacharie, toujours privé de la parole, en est réduit à communiquer par écrit. Mais à peine a-t-il accompli cet acte de foi, il retrouve la parole et se met à chanter ce que nous appelons le « Benedictus ». Notre lecture de ce dimanche l’annonce seulement : « Zacharie se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : Son nom est Jean. Et tout le monde en fut étonné. À l’instant même sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu ».

     « Et tout le monde en fut étonné », dit Luc : il emploie ici un mot (« Thaumazô ») qui traduit plutôt l’émerveillement. On le retrouve à plusieurs reprises dans ce même Évangile pour exprimer le sentiment de spectateurs mis en présence de quelque chose qui dépasse leur entendement, particulièrement devant les événements qui paraissent avoir une dimension divine. Ce mot apparaît plusieurs fois accompagné du mot « crainte ». Par exemple, lors de la tempête apaisée « Saisis de crainte, ils s’émerveillèrent et ils se disaient entre eux : Qui donc est-il pour qu’il commande même aux flots et qu’ils lui obéissent ? » (Lc 8, 25). Ici, on trouve également, un peu plus bas, le mot « crainte » : « La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de Judée on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés ». En réalité, il faudrait traduire « Tous ceux (les gens du voisinage) qui les apprenaient les écoutaient dans leur cœur ». Cette insistance sur l’écoute du cœur est intéressante, en regard du manque de foi de Zacharie : manière de nous dire que les petits sont ceux qui accueillent le plus facilement l’Évangile.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Homélie :

    1. La nativité de Jean-Baptiste nous est donnée comme un évènement unique. Il nait d’un couple âgé, stérile. « Élisabeth mit au monde un fils ». Cette expression commune est riche d’un sens profond. Le bonheur de cette naissance est une perle pour nous tous, la joie d’exister est redonnée à la terre des hommes. Il fait sortir chacun de l’épaisseur du quotidien, de l’habituel, pour le projeter dans la volonté de Dieu. Il est la « voix qui crie dans le désert ». Il fait tomber de chacun ce qui l’empêche de voir la beauté de Dieu. A Hérode, Jean-Baptiste dira : « Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère pour épouse ». Dès sa conception, Jean-Baptiste relance la question de l’existence, il la ramène à Dieu. Par lui, la Liberté intérieure nous est redonnée dans l’Esprit-Saint. Il en est ainsi dans notre vie, l’Esprit-Saint agit dans notre faiblesse. Jean-Baptiste sera cet homme dont la vie, dans l’histoire du salut, marque l’importance de la faiblesse de l’humanité qui va à la rencontre de Dieu.

    2. Un souffle intérieur, échangé entre Élisabeth et Zacharie dans leur intimité, porte cette décision qui vient d’en haut : « Il s’appellera Jean ». Le monde reçoit celui que personne n’espérait plus. Il se réjouit, mais tend aussitôt à faire sien cet enfant, à se l’approprier. Alors une rupture surgit à l’énoncé de son Nom : « Il s’appellera Jean », dit sa mère. La naissance de Jean-Baptiste est la Beauté d’un recommencement, d’une promesse. La Bonne Nouvelle nous entraine toujours en avant, elle nous sort de nous-mêmes, elle nous conduit à la vie véritable. C’est dans la faiblesse et la pauvreté de cet enfant que Dieu agira pour le salut du monde ! L’Esprit prophétique est un esprit d’humilité, c’est aussi un esprit de force. Il est un esprit de droiture et de justice. C’est en lui que notre « oui est oui » et que notre « non est non ».

    3. La vie de Jean-Baptiste est un appel à la vie. A son école, chacun peut redécouvrir son propre chemin. « Que sera donc cet enfant ? » Il ira, jusqu’au péril de sa vie, pour dire le droit. Jean-Baptiste laissera tomber les certitudes provisoires pour être pure attente de « Celui qui vient ». Il ira à la limite de l’humain. L’Esprit-Saint qui l’anime au plus profond, le conduira au désert. Le prophète annonce Dieu, il ne se met pas en avant. Ce qu’il doit dire, il le dit avec la force de la vérité, et il s’efface. « Le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui » dira Jésus. « Et toi, petit enfant, on t’appellera prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur pour lui préparer le chemin, pour révéler à son peuple qu’il est sauvé, que ses péchés sont pardonnés ». Les pauvres annoncent Jésus sans le savoir !

    Père Gilbert Adam

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Prières :

    1. Demandons la grâce de demeurer en Dieu et de témoigner de Jésus par notre vie.

    Père Gilbert Adam

    2.

    Tu as voulu, Seigneur,

    que saint Jean-Baptiste prépare ton peuple à la venue du Messie ;

    accorde à ton Église le don de la joie spirituelle,

    et guide l'esprit de tous les croyants dans la voie du salut et de la paix.

    Père Jean-Luc Fabre

    3.

    O bienheureux Jean

    toi qui as baptisé le fils de Dieu,

    tu étais rempli de l'Esprit-Saint

    avant même d'être enfanté.

    Et tu reconnaissais Dieu

    avant que le monde ne l'ait connu.

    Tu as reconnu la mère de ton Dieu

    avant que ta mère ne l'ait saluée.

    Ami de Dieu, intercède pour nous.

    Saint Anselme

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Conclusion : « Pour vous et pour moi, qui est Jésus ? »

    Chers Sœurs et Frères dans la foi,

    Dès le premier chapitre de saint Luc (1, 66), tous les gens se demandaient au sujet de Jean-Baptiste : « Que deviendra donc cet enfant ? ». Et plus tard : « Tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n'était pas le Messie » (3, 15). Au fil des événements, l'ambiance messianique grandit jusqu'à devenir palpable.

    Les anges avaient dit aux bergers : « Aujourd'hui vous est né un Sauveur » (2, 11). Mais les gens de Nazareth se sont demandé : « N'est-ce pas là le fils de Joseph? ». S'il pardonne les péchés, on se demande : « Quel est cet homme qui dit des blasphèmes ? » (5, 21). Même Jean-Baptiste lui fait demander : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » (7, 18). Devant la tempête apaisée, les apôtres s'étonnent encore : « Qui est-il donc ? » (8, 25).

    On sent que l'identité de Jésus est la question-clé du message évangélique. Dans les huit premiers chapitres de saint Luc, seuls les démons ont percé le mystère : « Je sais qui tu es ! » lui lance le démoniaque dans la synagogue. Ses disciples eux-mêmes le prendront surtout pour un libérateur politique.

    Après un temps de prière et d'intimité avec son Père, le Messie pose la même question au groupe de ses disciples venus le rejoindre. Il leur demande dans un premier temps : « Pour la foule, qui suis-je ? ». On sent ici que la mort de Jean-Baptiste a beaucoup impressionné les foules : c'est le premier nom qui leur vient à l'esprit. Élie, de son côté, représente la tradition prophétique dans la Bible, avec les célèbres miracles d'Élisée, au neuvième siècle avant notre ère, dans le second Livre des Rois.

    Jésus regarde ses disciples dans les yeux et les invite à rendre compte de leur foi. Pierre répond au nom du groupe : « Le Messie de Dieu ».

    Cet échange marque un point tournant dans le récit, même si les activités du Maître demeurent inchangées. Désormais, un petit groupe de disciples réalise qu'il est l'envoyé de Dieu, le Messie de Dieu promis et attendu depuis des générations. Avec le récit de la Transfiguration, qui suit la lecture d'aujourd'hui, les disciples grandissent dans la foi : Jésus est vraiment le Messie. Mais cette réponse reste incomplète. Deux messagers devront leur expliquer de nouveau à Pâques : « Il faut que le Fils de l'homme soit livré aux mains des pécheurs, qu'il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite » (24, 7).

    Bernard Lafrenière – Congrégation de la Sainte Croix

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * 230624 - Naissance de saint Jean-Baptiste

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Seigneur Dieu, tu as suscité le bienheureux Jean le Baptiste afin qu’il prépare pour le Christ Seigneur un peuple disposé à l’accueillir. Accorde à ton Église le don de la joie spirituelle et guide l’esprit de tous les croyants sur le chemin du salut et de la paix.

    A l’occasion de la fête de la naissance de saint Jean-Baptiste,

    ne manquez pas de consulter le dossier qui lui est consacré.

    Références :

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Nativite-de-Jean-Baptiste

    https://diocese.ddec.nc/cern/ADAP_1/annee_a/fetes/nativite_jean_baptiste.htm

    https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Nativite-de-Saint-Jean-le-Precurseur-Jean-Baptiste_a1745.html

    https://www.portstnicolas.org/chantier-naval/les-temps-liturgiques/calendrier-liturgique-et-textes-des-lectures-d-aujourd-hui-a-2060.html

    https://www.aelf.org/2023-06-24/romain/messe

    https://www.ressourceschretiennes.com/article/%C3%A9sa%C3%AFe-49-%C3%A9tablis-pour-%C3%AAtre-la-lumi%C3%A8re-du-monde

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/isaie/isaie-49-1-6.html

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/actes-des-apotres/actes-des-apotres-13-22-26.html

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/luc/luc-1-57-66-80.html

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2e-Lecture-Actes-1322-26-2018-05-31-1700943404

    https://www.unmomentsacre.com/node/186062

    http://thierry.jallas.over-blog.com/2018/06/commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-b-nativite-de-saint-jean-baptiste-17-juin-2018.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Nativite-de-Saint-Jean-Baptiste.html

    http://jardinierdedieu.fr/article-soyons-tous-des-jean-baptiste-107313338.html

    http://users.skynet.be/prier/textes/PR1250.HTM

    http://pages.videotron.com/homelie7/stjeanbapc+.htm

    Magnificat du samedi 24 juin 2023 page 314


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  • 230407 – Liturgie du Vendredi Saint – 7 avril 2023

     Vendredi Saint 

    Commémoration de la Passion : Supplice et exécution de Jésus-Christ

     * Vendredi Saint 2023

    Introduction :

    Le Vendredi Saint est la commémoration religieuse célébrée par les chrétiens le vendredi précédant le dimanche de Pâques. Il marque le jour de la crucifixion et de la mort de Jésus-Christ.

    Wikipédia

    Ne manquez pas de consulter, découvrir ou relire notre parchemin : « Le sens du Vendredi Saint » !

    La « Passion » de Jésus

    Le Christ, le serviteur de Dieu, subit l’opprobre et meurt à la suite d’accusations obscures et injustes alors que les autorités ne se soucient guère de la vérité. Dans tout cela, il reste fidèle à sa « Passion » pour Dieu, et pour nous ses frères et sœurs qu’il sauve.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis

    Passion et compassion

    La Bible décline à l’infini les prouesses de Dieu pour le salut de son peuple. Elle sait aussi faire écho au drame de la souffrance humaine. Les trois lectures nous présentent autant de figures qui témoignent de la compassion de Dieu envers toute souffrance.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

    Voici un texte déchirant rapportant les souffrances endurées par le serviteur souffrant.

     * Vendredi Saint 2023

    1ère lecture : « C’est à cause de nos fautes qu’il a été broyé ».

    Lecture du Livre du prophète Isaïe (Is 52, 13 – 53, 12)

    Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ; il montera, il s’élèvera, il sera exalté !

    La multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme ; il n’avait plus l’apparence d’un fils d’homme.

    Il étonnera de même une multitude de nations ; devant lui les rois resteront bouche bée, car ils verront ce que, jamais, on ne leur avait dit, ils découvriront ce dont ils n’avaient jamais entendu parler.

    Qui aurait cru ce que nous avons entendu ?

    Le bras puissant du Seigneur, à qui s’est-il révélé ?

    Devant lui, le serviteur a poussé comme une plante chétive, une racine dans une terre aride ; il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire.

    Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien.

    En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé.

    Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié.

    Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris.

    Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin.

    Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.

    Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche.

    Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s’est inquiété de son sort ?

    Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à mort pour les révoltes de son peuple. On a placé sa tombe avec les méchants, son tombeau avec les riches ; et pourtant il n’avait pas commis de violence, on ne trouvait pas de tromperie dans sa bouche. Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur.

    S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.

    Par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le comblera.

    Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes.

    C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Vendredi Saint 2023

    Commentaire 1 : Isaïe : le Serviteur verra une descendance (Is 52,13 – 55,13)

    Le Serviteur sera haut placé

    La manière dont Dieu décrit le sort de « son serviteur » au v. 52,13 (« il sera haut placé, élevé, exalté ») ne peut pas manquer de surprendre le lecteur. En effet, les adjectifs « haut », « élevé » et « exalté » (ram et nisa’) avaient été utilisés pour dénoncer l’orgueil des chefs qui se glorifient eux-mêmes (2,12-15) dans l’oubli du seul vrai Roi qui apparaissait au voyant dans le temple assis sur un trône « haut » et « élevé » (6,1).

    La surprise du lecteur correspond d’ailleurs à celle des foules d’abord horrifiées (52,14) puis émerveillées (52,15). Or la méprise des foules au sujet du serviteur vient de ce qu’elles jugent l’homme à son apparence. Tout ceci rappelle en fait le récit de l’onction de David par le prophète Samuel. Ce dernier, voyant Éliav et sa « haute » taille, le prend pour le messie de YHWH, mais Dieu lui dit : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille… les hommes voient ce qui saute aux yeux mais YHWH voit le cœur » (2 Sm 16,7). Le parallèle entre l’élection de David et l’exaltation du serviteur s’enrichit encore d’un détail lexical. Le mot étrange qui sert à décrire l’apparence du serviteur (« une corruption » d’homme : mishha) est très proche en hébreu de celui par lequel Samuel, dans son erreur, qualifie Éliav : « le messie – mashiah – de YHWH » (1 Sm 16,6). Le rédacteur a donc une nouvelle fois recours à l’ironie pour battre en brèche le credo messianique traditionnel : YHWH en la matière fait du neuf et les rois en restent bouche close !

    Le fondateur d’une nouvelle dynastie

    C’est alors que le groupe du « nous » entre en scène, confessant lui aussi sa méprise : « Il avait ni aspect, ni prestance tels que nous le remarquions, ni apparence telle que nous le recherchions » (53,2). Pourtant « racine sortant d’une terre aride », le serviteur ne rappelle-t-il pas la « racine de Jessé qui sera érigée, en ce jour-là, en étendard des peuples » (11,10) ? En outre, comme le rejeton de Jessé, le Serviteur fait resplendir la justice.

    Son sort évoque aussi celui d’Ézéchias lors de sa maladie : comme lui, il est « rejeté par sa génération », « retranché de la terre des vivants » (53,8 cf. 38,11). Mais tandis qu’Ézéchias était surtout préoccupé de son sort et de celui de sa descendance, le serviteur porte celui du peuple. À cet égard, il est éclairant de lire le chant en regard de la diatribe qui ouvre le Livre (1,1-9) : « maladie », « blessure », « péché », « révolte », tous les maux du peuple énumérés dans cette diatribe sont maintenant endossés par le serviteur. Pourtant il ne se trouve en lui ni cette « violence » si caractéristique des fils d’Adam (Gn 6,11-13), ni la « fraude » dont font preuve Jacob et ses fils (Gn 27,35 ; 34,13).

    C’est pourquoi, contrairement à ce qui arrive à Ézéchias, figure royale imparfaite, le serviteur se voit assurer par Dieu non seulement « une prolongation de ses jours » mais aussi « une descendance ». Les fondements d’une nouvelle dynastie sont ainsi posés en remplacement de la dynastie davidique incapable de mettre en œuvre le plan de YHWH.

     * Vendredi Saint 2023

    Sion et les fils-serviteurs

    Sion est invitée à accueillir cette nouvelle dynastie dans la joie (54,1). Ézéchias se lamentait, comparant Jérusalem assiégée à une femme en travail : « Des fils se présentent à la sortie du sein maternel et il n’y a pas de force pour enfanter » (37,3). Le groupe du « nous » confessait : « Nous avons été dans les douleurs mais nous avons enfanté du vent » (26,18). Ici, « celle qui n’a pas enfanté… qui n’a pas été dans les douleurs » est invitée à accueillir « une descendance » si nombreuse qu’elle doit « élargir l’espace de sa tente et distendre les toiles de ses demeures ».

    La paire « tente, demeure » évoque l’époque précédant la construction du premier temple à propos de laquelle YHWH déclarait par la bouche du prophète Nathan : « Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite ?… jusqu’à ce jour, j’ai cheminé sous une tente et à l’abri d’une demeure » (2 Sm 7,6). La situation est ici la même que lorsque Nathan rendit visite à David : on parle certes de construire (54,12), mais ce qui compte c’est d’abord d’établir une maison de chair, une dynastie.

    Comme au ch. 50, YHWH se présente comme l’époux de Sion : un temps il l’avait abandonnée, mais il veut maintenant renouveler son alliance avec elle. Il est le père de ses fils et, paradoxalement, ces « fils » sont aussi la descendance promise au Serviteur puisque pour la première fois dans le Livre le mot « serviteurs » apparaît au pluriel pour les désigner (54,17). Enfin, ces fils sont des « disciples », comme le Serviteur (50,4) et comme ceux en qui le prophète avait « enfermé l’attestation » et « scellé l’instruction » (8,16). Mais qu’en est-il du groupe du « nous » constitué autour du prophète au ch. 8 ?

    Renouvellement de l’alliance

    C’est précisément au groupe du « nous » – groupe qui inclut les disciples, les serviteurs et même, potentiellement, les lecteurs – que s’adresse l’invitation de YHWH : « O vous tous qui êtes assoiffés venez vers les eaux ! » Et voici que ces invités deviennent les destinataires inattendus d’un renouvellement radical des promesses faites à David (« ta maison et ta royauté seront stables pour toujours » [2 Sm 7,16]) : « Je conclurai avec vous une alliance de toujours, selon les bienfaits stables accordés à David » (Is 55,3).

    Ainsi une réponse commence à être donnée à la douloureuse question de la fidélité de YHWH à ses promesses, et le lecteur découvre combien « les pensées (de YHWH) sont hautes par rapport aux pensées (des hommes) » (55,8). Bien que la maison de David se soit révélée incapable de servir le plan de YHWH, celui-ci réussit néanmoins à être fidèle. En effet, rien n’empêche que la maison du Serviteur puisse inclure celle de David (c’est bien pourquoi Sion est invitée à élargir l’espace de sa tente). Il est jusqu’au lecteur qui est convié à en faire partie puisque l’exhortation faite ici à « rechercher YHWH » (55,6) redouble celle présente dans le diptyque d’ouverture de la seconde partie : « Cherchez dans le Livre de YHWH et lisez ! » (34,16).

    La fidélité de Dieu se lit à travers les « signes ».

    Se retournant, le lecteur peut effectivement retracer tout le développement de la question davidique à travers les occurrences du mot « signe » :

    • Is-7,11.14 : Achaz refuse de demander un signe, il en est donné un à la maison de David : l’annonce de l’enfantement de l’Emmanuel.
    • Is-37,30 : des signes sont donnés à Ézéchias indiquant la délivrance de la ville et sa guérison miraculeuse, mais lorsqu’il demande un signe pour monter à la maison de YHWH (38,22), il ne lui est fait aucune réponse si ce n’est la venue des Babyloniens.
    • Is-55,13 : la descendance d’Israël procure à YHWH un « nom » et cela constitue « un signe perpétuel qui ne sera jamais retranché ».

    Maintenant que la nouvelle dynastie est ainsi solidement établie, il peut à nouveau être question du temple (qui avait disparu du Livre depuis le faux pas d’Ézéchias) selon l’ordre de priorités que Dieu avait déjà imposé à David (2 Sm 7).

    Dominique Janthial, SBEV / Éd. du Cerf, Cahier Évangile n° 142 (décembre 2007),

    « Le Livre d'Isaïe ou la fidélité de Dieu à la maison de David », p. 42-44.

    La septième parole du Christ sur la croix se trouve rapportée

    dans l’Évangile consacré à la sainte et glorieuse humanité du Seigneur.

    Cet extrait montre comment le Seigneur a remis son esprit en tant que Dieu.

     * Vendredi Saint 2023

    Psaume : (30 (31), 2ab.6, 12, 13-14ad, 15-16, 17.25)

    R/ Ô Père, en tes mains je remets mon esprit. (Cf. Lc 23, 46)

    En toi, Seigneur, j’ai mon refuge ; garde-moi d’être humilié pour toujours.

    En tes mains je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.

    Je suis la risée de mes adversaires et même de mes voisins ; je fais peur à mes amis, s’ils me voient dans la rue, ils me fuient.

    On m’ignore comme un mort oublié, comme une chose qu’on jette.

    J’entends les calomnies de la foule : ils s’accordent pour m’ôter la vie.

    Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : « Tu es mon Dieu ! »

    Mes jours sont dans ta main : délivre-moi des mains hostiles qui s’acharnent.

    Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ; sauve-moi par ton amour.

    Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur !

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Vendredi Saint 2023

    Commentaire 2 :

    Dans la lignée du Serviteur souffrant, voici le psaume du persécuté qui n’a plus que Dieu comme appui. Saint Luc a tiré de ce psaume les derniers mots de Jésus.

    Avant qu’il ne devienne un très grand roi, David a connu des conditions de vie difficiles et même épouvantables. C’est ce qui explique que le psautier dont il est le principal auteur, comprend de nombreuses supplications adressés à l’Éternel, des prières que le croyant dans l’épreuve peut s’approprier. En d’autres mots, les situations tragiques de David ont du bon.

    Ce psaume est un excellent exemple de la puissance de la prière de la foi qui transforme la tristesse du croyant en une confiance paisible et cela, même si les circonstances extérieures ne changent pas immédiatement. Cependant, nul n’atteint cet état de contentement sans une lutte spirituelle, ce qui apparaît dans les changements fréquents de ton de ce psaume.

    Les trois premiers versets de ce Psaume 30 peuvent être placés dans la bouche de Christ après sa résurrection. Celle-ci est toujours considérée dans les psaumes comme une délivrance opérée par Dieu. Vrais du résidu d'Israël, les versets 2 à 6 sont propres à encourager tous les rachetés, en leur rappelant que s'ils ont à passer par une « légère affliction d'un moment », celle-ci opère pour eux « un poids éternel de gloire » (2 Corinthiens 4:17 2cr 4.16-18). Aux larmes qui sont la part de beaucoup dans la sombre nuit de ce monde, succéderont bientôt les chants de joie, au matin du jour éternel. Mais dans la nuit même, au milieu des épreuves, celui qui connaît le Seigneur possède une joie intérieure qui lui permet de chanter (Ps. 42:9 ps 42.7-9; Job 35:10 jb 35.9-13). Il rend ainsi autour de lui le plus puissant des témoignages (Actes 16:24, 25 ac 16.16-26).

    Se décourager dans l'épreuve est un danger ! À l’opposé, un croyant dans la prospérité risque de s'appuyer sur celle-ci (ma montagne, dit le Psalmiste), obligeant Dieu à en ébranler les fondements pour amener le fidèle à Le rechercher (versets 7 à 9). La prospérité dans le monde devient facilement un obstacle à la communion avec le Seigneur. Il est alors avantageux que nous en soyons dépouillés. Quel est le moyen d'échapper à ces dangers ? Regarder au-delà de la nuit présente, et plus haut que «notre Montagne» ; considérer toutes choses dans la perspective de la bienheureuse éternité.

    Chemins de vie

    Il fut exaucé en raison de son grand respect.

     * Vendredi Saint 2023

    Épître :

    Il apprit l’obéissance et il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel

    Lecture de la Lettre aux Hébreux (He 4, 14-16 ; 5, 7-9)

    Frères, en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi.

    En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.

    Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect.

    Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Vendredi Saint 2023

    Commentaire 3 a :

    L’auteur de la Lettre aux Hébreux présente Jésus comme étant aujourd’hui notre grand prêtre, par le sacrifice de la croix*.

    * Le sacrifice de la croix. Sur l’arrière-fond du culte juif ancien, les chrétiens voient dans la mort de Jésus un sacrifice, et même, grâce à l’auteur anonyme de la Lettre aux Hébreux, le sacrifice unique et parfait. Offrir un sacrifice à Dieu, c’est s’offrir soi-même à Dieu, totalement : ce qu’on offre est le signe de l’offrande de soi-même. Mais cette offrande totale serait, portée à l’extrême, un suicide. C’est pourquoi, en manière de signe, on immolait des animaux. Seul Jésus, mort et ressuscité par Dieu, a pu réaliser parfaitement ce que signifie un sacrifice. Dès avant la ruine du Temple de Jérusalem, certains cercles juifs avaient mis ceci en avant : le seul sacrifice que Dieu attend de nous, c’est notre fidélité de chaque instant à sa volonté (comparer Romains 12, 1-2).

    Du pontife, les juifs attendaient qu’il présente à Dieu leurs offrandes de manière irréprochable et qu’il leur obtienne ainsi la miséricorde et la grâce de Dieu. Mais, dans le Temple terrestre, le grand prêtre ne rencontrait pas Dieu face à face, tandis que Jésus « a traversé les cieux », dans le Temple véritable où Dieu réside. Et pourtant, il n’est pas devenu pour autant un étranger lointain : le Vendredi Saint nous rappelle qu’il a connu nos épreuves, sans céder au péché. Alors « tenons ferme », « avançons-nous avec assurance » et ne cherchons pas à atteindre Dieu autrement que par Jésus.

    Après l’exhortation, l’auteur expose l’excellence de la médiation du Christ.

    « Pendant les jours de sa vie dans la chair », celui-ci a offert à Dieu sa prière instante et sa totale obéissance, comme dans la scène du jardin des Oliviers. Il a été paradoxalement exaucé, comme le montre sa résurrection, en cela qu’il a pu unir sa volonté au seul vouloir du Père. Il a ainsi accepté les souffrances de sa Passion et assumé une totale solidarité avec l’humanité mortelle. Ayant traversé la mort, il est désormais l’exemple et le guide parfait pour ceux qui comprennent le sens de son sacrifice et qui, avec lui, mettent leur confiance en Dieu.

    Commentaire du Père Claude Tassin – Sedifop – 30 mars 2015

     * Vendredi Saint 2023

    Commentaire 3 b :

    La Lettre aux Hébreux est le seul texte du Nouveau Testament qui utilise la fonction de grand prêtre pour définir le rôle de Jésus. Celui-ci ne fait pas entrer dans un temple fait de mains d’homme mais dans le sanctuaire même de Dieu le Père. Parce qu’il a partagé pleinement notre humanité jusqu’à connaître la mort, il peut vraiment nous faire passer avec lui de la mort à la vie.

    L’obéissance dont il est question ici évoque bien sûr le cri de Jésus à son Père dans le jardin de Gethsémani : « Père, si tu veux écarter de moi cette coupe… Pourtant, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se réalise ! » Mais attention : la volonté de Dieu n’est pas de voir souffrir et mourir son fils. La volonté de Dieu, c’est le salut des hommes par son Fils, non grâce à un acte de puissance mais en allant jusqu’au bout de l’amour-don.

    Commentaire du Père François Brossier – Diocèse de Blois

    Un récit qui révèle la Vérité de la Croix !

     * Vendredi Saint 2023

    Évangile : 

    La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 18, 1 – 19, 42)

    Les sigles désignant les divers interlocuteurs sont les suivants :

    X = Jésus ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages.

    L. En ce temps-là, après le repas, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron ; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi, car Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis. Judas, avec un détachement de soldats ainsi que des gardes envoyés par les grands prêtres et les pharisiens, arrive à cet endroit. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes. Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit :

    X. « Qui cherchez-vous ? ».

    L. Ils lui répondirent :

    F. « Jésus le Nazaréen ».

    L. Il leur dit :

    X. « C’est moi, je le suis ».

    L. Judas, qui le livrait, se tenait avec eux. Quand Jésus leur répondit : « C’est moi, je le suis », ils reculèrent, et ils tombèrent à terre. Il leur demanda de nouveau :

    X. « Qui cherchez-vous ? »

    L. Ils dirent :

    X. « Jésus le Nazaréen ».

    L. Jésus répondit :

    X. « Je vous l’ai dit : c’est moi, je le suis. Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir ».

    L. Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés ». Or Simon-Pierre avait une épée ; il la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus. Jésus dit à Pierre :

    X. « Remets ton épée au fourreau. La coupe que m’a donnée le Père, vais-je refuser de la boire ? ».

    L. Alors la troupe, le commandant et les gardes juifs se saisirent de Jésus et le ligotèrent. Ils l’emmenèrent d’abord chez Hanne, beau-père de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là. Caïphe était celui qui avait donné aux juifs ce conseil : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple ». Or Simon-Pierre, ainsi qu’un autre disciple, suivait Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre. Pierre se tenait près de la porte, dehors. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre. Cette jeune servante dit alors à Pierre :

    A. « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ? ».

    L. Il répondit :

    D. « Non, je ne le suis pas ! ».

    L. Les serviteurs et les gardes se tenaient là ; comme il faisait froid, ils avaient fait un feu de braise pour se réchauffer. Pierre était avec eux, en train de se chauffer. Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit :

    X. « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi m’interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit ».

    L. À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant :

    X. « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! ».

    L. Jésus lui répliqua :

    X. « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? ».

    L. Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe. Simon-Pierre était donc en train de se chauffer. On lui dit :

    A. « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? ».

    L. Pierre le nia et dit :

    D. « Non, je ne le suis pas ! ».

    L. Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista :

    A. « Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? ».

    L. Encore une fois, Pierre le nia. Et aussitôt un coq chanta. Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au Prétoire. C’était le matin. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans le Prétoire, pour éviter une souillure et pouvoir manger l’agneau pascal. Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda :

    A. « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? ».

    L. Ils lui répondirent :

    F. « S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne t’aurions pas livré cet homme ».

    L. Pilate leur dit :

    A. « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le suivant votre loi ».

    L. Les juifs lui dirent :

    F. « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort ».

    L. Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir. Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit :

    A. « Es-tu le roi des juifs ? ».

    L. Jésus lui demanda :

    X. « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? ».

    L. Pilate répondit :

    A. « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? ».

    L. Jésus déclara :

    X. « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici ».

    L. Pilate lui dit :

    A. « Alors, tu es roi ? ».

    L. Jésus répondit :

    X. « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix ».

    L. Pilate lui dit :

    A. « Qu’est-ce que la vérité ? ».

    L. Ayant dit cela, il sortit de nouveau à la rencontre des juifs, et il leur déclara :

    A. « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais, chez vous, c’est la coutume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque : voulez-vous donc que je vous relâche le roi des juifs ? ».

    L. Alors ils répliquèrent en criant :

    F. « Pas lui ! Mais Barabbas ! ».

    L. Or ce Barabbas était un bandit. Alors Pilate fit saisir Jésus pour qu’il soit flagellé. Les soldats tressèrent avec des épines une couronne qu’ils lui posèrent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau pourpre. Ils s’avançaient vers lui et ils disaient :

    F. « Salut à toi, roi des juifs ! ».

    L. Et ils le giflaient. Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit :

    A. « Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation ».

    L. Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur déclara :

    A. « Voici l’homme ».

    L. Quand ils le virent, les grands prêtres et les gardes se mirent à crier :

    F. « Crucifie-le ! Crucifie-le ! ».

    L. Pilate leur dit :

    A. « Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation ».

    L. Ils lui répondirent :

    F. « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu ».

    L. Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte. Il rentra dans le Prétoire, et dit à Jésus :

    A. « D’où es-tu ? ».

    L. Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui dit alors :

    A. « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher, et pouvoir de te crucifier ? ».

    L. Jésus répondit :

    X. « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un péché plus grand ».

    L. Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais des juifs se mirent à crier :

    F. « Si tu le relâches, tu n’es pas un ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur ».

    L. En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade au lieu-dit le Dallage – en hébreu : Gabbatha. C’était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure, environ midi. Pilate dit aux juifs :

    A. « Voici votre roi ».

    L. Alors ils crièrent :

    F. « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! ».

    L. Pilate leur dit :

    A. « Vais-je crucifier votre roi ? ».

    L. Les grands prêtres répondirent :

    F. « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur ».

    L. Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié. Ils se saisirent de Jésus. Et lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu-dit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha. C’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix ; il était écrit : « Jésus le Nazaréen, roi des juifs ». Beaucoup de juifs lurent cet écriteau, parce que l’endroit où l’on avait crucifié Jésus était proche de la ville, et que c’était écrit en hébreu, en latin et en grec. Alors les grands prêtres des juifs dirent à Pilate :

    F. « N’écris pas : “Roi des juifs” ; mais : “Cet homme a dit : Je suis le roi des juifs.” ».

    L. Pilate répondit :

    A. « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit ».

    L. Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux :

    A. « Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura ».

    L. Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats. Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère :

    X. « Femme, voici ton fils ».

    L. Puis il dit au disciple :

    X. « Voici ta mère ».

    L. Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit :

    X. « J’ai soif ».

    L. Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit :

    X. « Tout est accompli ».

    L. Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

    (Ici on fléchit le genou, et on s’arrête un instant.)

    L. Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : aucun de ses os ne sera brisé.

    Un autre passage de l’Écriture dit encore : ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts. À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne. À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Vendredi Saint 2023

    Commentaire 4 a : Vendredi Saint : Projet d’amour !

    Le Vendredi Saint nous parle de l’amour de Dieu, qui va jusqu’à donner sa vie par une mort infâme sur une croix ! C’est par la puissance de cet amour que Dieu a vaincu le Mal et toute mort, car la mort n’avait aucune prise sur celui qui n’était que vie, amour et pardon. En acceptant la condition humaine jusqu’au bout, Dieu en Jésus-Christ, mort sur la croix, a rejoint toutes nos souffrances, nos limites, nos détresses… Nous ne sommes plus seuls, ni perdants ni désespérés ! Contemplons cet amour de Dieu, manifesté en Jésus-Christ. Aimés par lui de façon inconditionnelle, nous sommes rendus capables de cet amour qui nous dépasse, capables de donner notre vie, à notre mesure, pour ceux qui souffrent, qui sont rejetés ou désespérés !

    Commentaires du Père Benoît Bigard, Augustin de l'Assomption

     * Vendredi Saint 2023

    Commentaire 4 b :

    L’Évangéliste Jean donne un récit de la Passion très différent de celui des synoptiques. Sur les faits, il les rejoint. Mais pour lui, impossible de parler de la croix sans parler de la résurrection. C’est pourquoi l’Évangéliste présente la Passion non comme une déchéance mais comme, déjà, la marche triomphale du Seigneur de gloire. Son Jésus ressemble aux crucifix byzantins où sur la croix, Jésus est vêtu du vêtement royal et couronné non plus d’épines mais de la couronne impériale.

    Commentaire du Père François Brossier - Diocèse de Blois

     * Vendredi Saint 2023

    Homélie :

    Jésus a parlé publiquement au monde, là où les juifs se réunissent, dans les synagogues et dans le Temple. Il a été arrêté dans le jardin du Cédron par la cohorte et les gardes menés par Judas. Judas disparaît de suite dans l’anonymat. La cohorte et les gardes qui sont venus avec « des lanternes et des torches » n’ont pas vu celui qui est la « lumière du monde ». Jésus exprime un « Pourquoi ? » en s’adressant à un garde, mais il n’obtient aucune réponse. Aucune accusation n’est formulée contre Jésus pour justifier la violence qui lui est infligée. C’est un innocent qui est condamné. Jésus est conduit de chez Caïphe au prétoire par ceux qui n’entrent pas pour de ne pas se souiller, et pouvoir manger la Pâque ! C’est donc Pilate qui sort pour aller à eux. Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des juifs ? » Jésus répondit : « Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? » Pilate lui dit : « Tu es donc roi ? » Jésus répondit : « Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix ». Ce qui transparaît derrière la douleur de l’envoyé de Dieu, c’est son Amour infini de Dieu. Notre Père dit encore dans le silence : « Celui-ci est mon Fils, mon Bien aimé en qui j’ai mis tout mon amour ! ». Jésus, le Sauveur du monde, combat pour nous sauver, il est à l’origine d’une Humanité toute nouvelle. Derrière le visage défiguré de Jésus, la plus grande tendresse de Dieu nous est donnée.

    Voici l’homme !

    Quand Jésus est flagellé, couronné d’épines et humilié, il est présenté à la foule comme « l’homme » dans le récit de la Passion de saint Jean. Jésus est libre face à Pilate quand il est condamné comme le « roi des juifs ». Il est « ligoté » par des gardes du Temple et des soldats romains. A l’ensevelissement, à nouveau Jésus est « ligoté » dans les bandelettes, dans un jardin. Jésus montre la vérité, mais les juifs le tiennent pour un blasphémateur et le condamnent à être lapidé. Nous ne détournons pas les yeux du visage de Jésus en agonie qui n’a plus visage humain : « Voici l’homme ! » dit Pilate. C’est le triste état de l’humanité plongée dans le non-amour. Le visage de Jésus, avec son insupportable couronne d’épines est si douloureusement déchiré. Jésus est notre Roi d’Amour qui vit une Passion d’Amour pour son peuple. Il mourra pour avoir dit la vérité sur lui-même, pour avoir été fidèle à sa personne, à son identité et à sa mission. Il est le Roi d’Amour dont la vérité parle d’elle-même, si nous voulons bien l’écouter.

    Si Pierre nie être disciple de Jésus. Le Disciple aimé entend les dernières paroles de Jésus, il reçoit sa mère comme mère et il est le témoin de tous ces événements. Nous pouvons contempler le pouvoir d’Amour de Jésus Crucifié et le jugement du monde. Dans les souffrances de Jésus crucifié, avec le coup de lance du soldat, nous sommes dans le sommet de l’Amour infini de Dieu qui sauve le monde. Ce Cœur ouvert de Jésus est le mystère qui sera reçu par Jean et par Marie au pied de la Croix, comme la plus brutale des violences de l’humanité. Quand le cœur de Jésus sera transpercé, il coulera le sang et l’eau qui donneront une nouvelle Vie divine à l’humanité en proie à la douleur. Jésus attire à lui toutes choses : « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé ». Jésus, dans un grand cri, donnera encore son souffle, le Saint-Esprit. Par son cœur ouvert, l’eau du baptême, et le sang de l’Eucharistie nous célébrons cette vie nouvelle. Au-delà de son aspect défiguré dans sa Passion, Jésus est déjà glorifié, il manifeste une beauté qui est toute intérieure. Désormais, ce sont les pauvres que nous côtoyons qui nous la manifestent, car la beauté vient de l’intérieur.

    Père Gilbert Adam – 19 avril 2019

     * Vendredi Saint 2023

    Prières :

    1. Demandons la grâce d’entrer plus avant dans le mystère de Jésus pauvre, en qui resplendit de la vie divine.

    Père Gilbert Adam

    2. Seigneur, nous savons que tu aimes sans mesure toi qui n’a pas refusé ton propre Fils mais qui l’a livré pour sauver tous les hommes, aujourd’hui encore, montre nous ton amour, nous voulons suivre librement le Christ qui marche librement vers la mort. Soutiens-nous comme tu l’as soutenu et sanctifie-nous dans le mystère de sa Pâque.

    Père Jean-Luc Fabre

     * Vendredi Saint 2023

    Conclusion :

    Qu’avons-nous célébré ce Vendredi Saint ?

    Pourquoi nous attardons-nous à la Passion du Christ chaque année au lieu de sauter directement dans la joie de la résurrection ? Ne savons-nous pas que Jésus est ressuscité ? Souffrons-nous d’amnésie annuelle, en nous remémorant les mêmes évènements sans arrêt ?

    Le Vendredi Saint, nous nous rassemblons en silence devant la Croix du Christ. Les prêtres et les diacres se prosternent, face contre terre, solennels devant la souffrance de Jésus. Nous avons écouté la lecture de la Passion selon saint Jean. Nous nous agenouillons silencieusement lorsque nous entendons les dernières paroles de Jésus sur la Croix, « Tout est accompli ». Nous marquons ce jour par un jeûne, nos cœurs contemplant la mort de Dieu aux mains des hommes pleins de haine. Nous restons sans voix devant la torture d’un homme innocent.

    Quel est le sens de tout cela ?

    Est-ce simplement pour aiguiser notre culpabilité ? Est-ce pour nous mettre mal à l’aise, en tant que membres d’une espèce qui a tué Dieu incarné quand Il est venu sur terre ? Est-ce pour engendrer la désespérance et la tristesse ? Nous trouvons une clé pour répondre à ces questions dans la Lettre aux Hébreux, deuxième lecture du Vendredi Saint, qui nous oriente vers la signification de ce que nous célébrons :

    « En Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi. En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours » (Hébreux 4,14-16).

    Sur la Croix, nous ne voyons pas un juge tyrannique. Nous ne voyons pas un censeur venu nous condamner. Nous ne voyons pas un Dieu qui est nerveux et amer. Nous voyons notre Sauveur. Nous voyons Jésus. Nous voyons un homme en train de souffrir volontairement pour notre salut. Nous voyons la miséricorde du Père donnée à chacun d’entre nous – pour chaque homme et femme de toute l’histoire humaine, pour vous et pour moi !

    Voilà le mystère de la Croix.

    Voilà l’amour de Dieu. Voilà le don que nous célébrons le Vendredi Saint. Nous ne sommes pas enthousiastes comme les foules du dimanche des Rameaux. Nous ne sommes pas fous de joie comme les disciples qui voient le tombeau vide le dimanche de Pâques. En silence et solennellement, nous recevons le don de Jésus offert à tous et chacun. Nous remercions Celui qui n’a rien retenu. Nous nous ouvrons à recevoir ce qu’Il est venu nous donner.

    Le don de Jésus ce n’est pas la honte pour nos péchés. Il n’est pas venu nous accuser et nous laisser enchaînés dans notre culpabilité. Il est venu Se donner à nous. Rien d’autre ne pouvait nous sauver. Rien d’autre ne pouvait enlever ce qui nous sépare de Dieu. Rien d’autre ne pouvait libérer cette abondance de vie, maintenant et pour toujours. Il est venu nous rendre libres. Il est venu racheter nos péchés. Il est venu nous apporter un amour qui nous comble pleinement.

    Voici l’amour de Dieu, qui S’est donné entièrement pour nous. Non pas afin de nous faire sentir coupables ou inconvenants, mais afin que nous puissions recevoir le don de Lui-même. De retour, Il ne veut pas notre désespérance, ni notre mélancolie, ni notre auto-condamnation. Il veut que nous Lui donnions nos péchés, afin de les surmonter, afin de les détruire, afin de les effacer, pour nous rendre libres, heureux, et en paix.

    Jésus meurt sur la Croix, notre Sauveur miséricordieux. Jésus vient Se donner à nous, pour nous. Il ne cesse pas de Se donner jusqu’au « Tout est accompli ».

    Julian Paparella – Le 12 avril 2017 – Fondation catholique Sel et Lumière média

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Vendredi Saint 2023

    Méditations proposées par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Souviens-toi Seigneur, de ta miséricorde, sanctifie ceux qui veulent te servir et protège-les toujours, car c’est pour eux que ton Fils Jésus Christ a institué par son sang répandu le sacrement pascal.

    Le Christ du côté de tous les souffrants.

    Jésus donne sens à la croix, de sorte que tous les hommes qui connaissent cette situation de souffrance, de honte, où d’anéantissement, puissent trouver Jésus à leur côté (Enzo Bianchi). C’est un jour sévère que le Vendredi Saint, pour les chrétiens. Un jour capable d’isoler de façon tragique la passion et la mort de Jésus avec sa résurrection. Car, lorsque les chrétiens vont à leur Seigneur, ils sont toujours reconduits à l’unique événement de la passion-mort-résurrection. Mais aujourd’hui, c’est la passion, qui culmine dans la mort, que l’on médite, que l’on pense, que l’on célèbre : c’est la croix qui domine la liturgie de son ombre et qui, en s’imposant, ne renvoie à la résurrection que comme espérance, comme attente.

    Voilà bien la singularité, la spécificité de la foi chrétienne : avoir au centre de son message le Seigneur crucifié et reconnaître, dans la crucifixion de Jésus de Nazareth, le récit qui manifeste avec le plus d’éloquence qui est Dieu.

     * Vendredi Saint 2023

    Références :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vendredi_saint

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=80

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/special-vendredi-saint-annee-a

    https://www.aelf.org/2020-04-10/romain/messe

    https://www.bible-service.net/extranet/pages/777.html

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2018/Vendredi-Saint-vendredi-30-mars-2018/Aide-a-l-homelie/Psaume-30

    http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/entier/ps.html

    https://www.sedifop.com/vendredi-saint-messe-du-soir-par-p-claude-tassin-spiritain/

    https://www.cheminsdevie.info/emission/psaumes-31-1-32-1/

    https://www.catholique-blois.net/actualite/commentaires-evangile/annee-2018/vendredi-saint-30-mars-2018

    http://www.lemontmartre.ca/culture-et-foi/archives/archives-des-commentaires-de-levangile/#en1

    https://www.carmel.asso.fr/Homelie-du-Vendredi-Saint.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Vendredi-Saint.html

    http://jardinierdedieu.fr/article-priere-d-ouverture-du-vendredi-saint-116625975.html

    https://seletlumieretv.org/blogfeed/getpost.php?id=19436

    http://www.acat-belgique-francophone.be/?Meditation-pour-le-vendredi-Saint

    Magnificat 07 avril 2023 page 125 supplément de la semaine sainte


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  • 230406 – Liturgie du Jeudi saint – 6 avril 2023

     Jeudi Saint 

     * Jeudi saint 2023

    Le Jeudi Saint

    Le Jeudi Saint, c'est le jeudi précédant la fête de Pâques. Ce jour-là, les chrétiens commémorent la Cène, le repas où Jésus a béni le pain et le vin pour la première fois. Jésus signifiait ainsi qu'il offrait son corps et son sang pour le salut du monde. Les chrétiens se rappellent aussi que Jésus lava les pieds de ses apôtres les invitant ainsi à se faire les serviteurs des autres.

    C'est le silence qui caractérise ce temps de veille avec le Seigneur. Il peut y avoir quelques textes ou chants, mais c'est le silence qui se doit de dominer.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Jeudi saint 2023

    Il commémore pour les chrétiens l'institution par Jésus-Christ du sacrement de l'Eucharistie, lors de la Cène qui est le dernier repas pris avec ses disciples avant son arrestation. C'est le début du Triduum pascal, célébrant la Passion et la Résurrection de Jésus. Lors de la messe vespérale du Jeudi saint, a lieu une cérémonie particulière, le lavement des pieds.

    L'Évangile du jour est celui où le Christ lave les pieds des douze apôtres (Jean XIII, 1-15). Selon les Évangiles, c'est le jeudi soir qui précède la Pâques que Jésus a institué l'Eucharistie. L'Église catholique accorde beaucoup d'importance au Jeudi Saint parce qu'il est considéré comme le jour de la fondation de l'Église par le Christ.

    C'est aussi la commémoration de la Cène de Jésus-Christ instituant l'Eucharistie.

    Wikipédia

    Ne manquez pas de consulter notre parchemin : « Le sens du Jeudi Saint ».

     * Jeudi saint 2023

    Un repas de pélerins

    Lors de son dernier repas, Jésus bouleverse les perspectives. Il donne un sens inédit au pain et au vin : son corps et son sang, signes de son « exode » (cf. Luc 9, 31) où s’accomplit notre salut. Le Maître prend aussi la place du serviteur. Il nous convie à faire de même.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis

    La mission du Messie pour le salut des hommes.

     * Jeudi saint 2023

    1ère lecture : Le Seigneur m’a consacré par l’onction, il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, et leur donner l’huile de joie.

    Lecture du Livre du prophète Isaïe (Is 61, 1-3a.6a.8b-9)

    L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.

    Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur, et un jour de vengeance pour notre Dieu, consoler tous ceux qui sont en deuil, ceux qui sont en deuil dans Sion, mettre le diadème sur leur tête au lieu de la cendre, l’huile de joie au lieu du deuil, un habit de fête au lieu d’un esprit abattu. Vous serez appelés « Prêtres du Seigneur » ; on vous dira « Servants de notre Dieu ». Loyalement, je vous donnerai la récompense, je conclurai avec vous une alliance éternelle.

    Vos descendants seront connus parmi les nations, et votre postérité, au milieu des peuples. Qui les verra pourra reconnaître la descendance bénie du Seigneur.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Jeudi saint 2023

    Commentaire 1 :

    L’auteur de la troisième partie du Livre d’Isaïe présente sa mission, puis il s’adresse à ceux qu’il vient secourir.

    La mission du prophète prêtre

    Le Deuxième Isaïe (42, 1.7) évoquait le Serviteur dont Dieu dit : « J’ai fait reposer sur lui mon Esprit …Tu feras sortir les captifs de leur prison ». Dans le recueil du Troisième Isaïe (56 – 66) le nouveau prophète, qui est sans doute aussi un prêtre, prend la relève, mais la situation a changé : la Bonne Nouvelle concerne « les humbles » au sens social, c’est-à-dire les pauvres. Car le pays est dans la misère, les cœurs sont brisés, les endettés jetés en prison. Le héraut proclame donc «une année de bienfaits», c’est-à-dire une année jubilaire*, dont le grand prêtre fixait la date et qu’il faisait ouvrir au son de la trompe rituelle, le shophar, en la fête du Kippour, jour des Expiations.

    * L’année jubilaire, tous les cinquante ans, exigeait juridiquement le retour de chacun dans son patrimoine, l’extinction des dettes et la libération des esclaves (cf. Lévitique 25, 8-17). C’est l’année de « l’affranchissement » qui commençait avec la fête de Kippur ou « des Expiations » dans laquelle le grand prêtre oint obtenait pour le peuple le pardon de Dieu.

    Consacré lui aussi par l’Esprit des prophètes et des prêtres, Jésus s’appliquera ce poème, par son homélie, dans la synagogue de Nazareth.

    L’huile de joie

    Ceux qui pleuraient vont alors connaître un revirement spectaculaire symbolisé par le diadème, les habits de fête et « l’huile de joie » l’huile d’olive parfumée qui s’imposait dans tous les repas de fête. Surtout, ils retrouveront leur dignité. Dieu les appellera « prêtres du Seigneur », selon la promesse faite lors de l’alliance du Sinaï : « Vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte » (Exode 19, 6).

    En cette messe chrismale, nous nous rappelons que nous avons reçu cette consécration, cette onction, par notre baptême.

    Commentaires du Père Claude Tassin – Sedifop – 18 mars 2016

    Le psaume chante la fidélité de Dieu envers la dynastie de David.

     * Jeudi saint 2023

    Psaume : (88 (89), 20ab.21, 22.25, 27.29)

    R/ Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante ! (cf. 88, 2a)

    Autrefois, tu as parlé à tes amis, dans une vision tu leur as dit :

    « J’ai trouvé David, mon serviteur, je l’ai sacré avec mon huile sainte ».

    « Ma main sera pour toujours avec lui, mon bras fortifiera son courage ».

    « Mon amour et ma fidélité sont avec lui, mon nom accroît sa vigueur ».

    « Il me dira : ‘’Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut !’’

    Sans fin je lui garderai mon amour, mon alliance avec lui sera fidèle ».

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Jeudi saint 2023

    Commentaire 2 :

    Le long psaume 88 chante la fidélité de Dieu envers la dynastie de David, malgré les aléas de l’histoire. Trois leaders, trois messies possibles, au long de l’Ancien Testament, étaient consacrés à Dieu par une onction : le roi, le prêtre et le prophète. Ce dernier n’était sans doute pas oint matériellement, mais il l’était « spirituellement », puisqu’il était l’homme de l’Esprit, l’onction conférant l’Esprit à ceux qui la recevaient.

    À tout baptisé, l’onction qui achève le rituel du sacrement, confère la triple dignité de prêtre, de prophète et de roi, une dignité offerte à tous les croyants, bien supérieure à la légion d’honneur. Et on ne le sait plus ! On notera surtout la formule de la dernière strophe du psaume retenue par notre liturgie : Il me dira « Tu es mon Père. C’est la première moitié d’un contrat d’alliance, supposant la réponse divine : Tu es mon Fils » (comparer Psaume 2, 7). Car, au jour où le roi d’Israël était sacré, il devenait le fils adoptif de son Dieu. C’est ce qui nous arrive dans le sacrement du baptême. Et on ne s’en souvient plus.

    Commentaires du Père Claude Tassin – Sedifop – 18 mars 2016

    Jésus, Fils et envoyé de Dieu, transcende le temps et les es­paces.

    Le prophète chrétien nous invite à contempler sa gloire.

     * Jeudi saint 2023

    Épître : « Il a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père ».

    Lecture de l’Apocalypse de saint Jean (Ap 1, 5-8)

    Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, le prince des rois de la terre.

    À lui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père, à lui, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. Amen.

    Voici qu’il vient avec les nuées, tout œil le verra, ils le verront, ceux qui l’ont transpercé ; et sur lui se lamenteront toutes les tribus de la terre.

    Oui ! Amen ! Moi, je suis l’Alpha et l’Oméga, dit le Seigneur Dieu, Celui qui est, qui était et qui vient, le Souverain de l’univers.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Jeudi saint 2023

    Commentaire 3 :

    Dans la petite liturgie qui ouvre le Livre de l’Apocalypse, on peut distinguer trois parties où reviennent tour à tour le lecteur et l’assemblée. C’est une préface à la grandiose vision du Fils de l’homme (1, 9-20).

    La bénédiction initiale est donnée « de la part de » Jésus. Il est « le témoin fidèle », la preuve vivante, par sa résurrection, de la véracité de la promesse faite à David, à savoir que son descendant deviendrait « le prince des rois de la terre » (Psaume 89, 28).

    L’acclamation de l’assemblée qui suit, conclue par un « amen », salue le Christ comme « lui qui nous aime » et nous l’a montré « par son sang ». Voici évoqués ainsi le sang de l’agneau pascal qui sauva les Hébreux (Exode 12, 23) et l’alliance du Sinaï où Dieu fit d’Israël un « royaume de prêtres » (Exode 19, 6 ; cf Apocalypse 5, 10 ; 20, 6).

    Mais, reprend le lecteur, Jésus est aussi, à la fois, le Ressuscité et le Crucifié, le Fils de l’homme glorieux (Daniel 7, 13) qui vient « avec les nuées », et le pasteur transpercé par les siens (Zacharie 12, 10-14 ; cf. Jn 19, 37). Les païens le verront et se convertiront (« se lamenteront »). La conclusion est plus solennelle encore : « Oui ! Amen ! ».

    Amen. Ce mot hébreu, passé dans toutes les liturgies chrétiennes, signifie : c’est vrai, c’est du solide, c’est ce que l’on doit souhaiter voir se produire (« ainsi soit-t-il »). C’est le nom même de Dieu, le « Dieu de l’Amen » (Isaïe 65, 16). C’est le nom du Christ : « Ainsi parle l’Amen, le Témoin fidèle et vrai… » (Apocalypse 3, 14). Notre « amen » liturgique nous consacre dans ce mystère de la solidité divine.

    Tout cela, dit l’oracle final à la première personne, est l’œuvre de Dieu, Alpha et Oméga (première et dernière lettre de l’alphabet grec), principe et aboutissement de toute chose. Il domine toute l’histoire, comme «celui qui est, qui était et qui vient». Par cette expression, le judaïsme du 1er siècle développait la révélation d’Exode 3, 14 : « Je suis qui je suis ».

    C’est dans ce grand projet du « souverain » de l’univers (en grec, Pantokrator, maître de tout, qui était aussi un titre de l’Empereur romain) que nous sommes « les prêtres pour Dieu », chargés par notre baptême d’assurer la vraie louange en ce monde, chargés par le sacrement de l’ordre d’annoncer aux hommes et aux femmes « le premier-né d’entre les morts ».

    Commentaires du Père Claude Tassin – Sedifop – 18 mars 2016

    Une proclamation !

     * Jeudi saint 2023

    Évangile : « L’Esprit du Seigneur est sur moi ; il m’a consacré par l’onction ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 4, 16-21)

    En ce temps-là, Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé.

    Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le Livre du prophète Isaïe.

    Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.

    Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.

    Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit.

    Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.

    Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Jeudi saint 2023

    Commentaire 4 :

    C’est après son baptême que Jésus se rend à Nazareth pour sa première prise de parole en public. Au centre de cette scène se trouve une citation du Livre d’Isaïe qui éclaire aussi notre vocation chrétienne.

    Jésus vint à Nazareth

    Jésus enseigne en milieu ouvert, dans les synagogues (cf. Luc 4, 15), lieu habituel de rassemblement des communautés juives locales. Mais il vient cette fois dans sa propre patrie, c’est effectivement, selon Luc, sa première prise de parole en public, et ce discours éclaire non seulement tout l’Évangile, mais encore les Actes des Apôtres écrits par le même Évangéliste. C’est dans une scène synagogale analogue que Paul, citant aussi le Livre d’Isaïe (49, 6) orientera sa mission vers les païens (Actes 13, 44-47).

    La prophétie d’Isaïe

    Le service du sabbat s’ouvrait par des prières, puis on lisait un chapitre de la Loi de Moïse, suivi d’un bref passage tiré des prophètes et de l’homélie. On confiait volontiers celle-ci à un visiteur important, tel Jésus (ou plus tard Paul, cf. Ac 13, 15). Ici, délaissant l’ensemble des rites, Luc se concentre sur le passage d’Isaïe choisi par Jésus (Cf. 1ère lecture).

    « L’Esprit du Seigneur est sur moi », dit le texte. Luc a insisté sur le lien entre Jésus et l’Esprit (Luc 3, 22 ; 4, 1.14). Le lecteur devine donc d’emblée que cette prophétie concerne Jésus. Ou, en d’autres termes, la prophétie éclaire le sens du baptême de Jésus, une scène de vocation. L’Esprit que Jésus a reçu l’a « oint », consacré pour une mission de prophète auprès des pauvres, des infirmes, des opprimés. C’est à eux d’abord qu’est destinée la Bonne Nouvelle, l’Évangile. Luc élimine du texte d’Isaïe la mention du « jour de revanche de notre Dieu ». Il ajoute au contraire : « apporter aux opprimés la libération ». Cette phrase d’Isaïe 58, 6 était lue à la synagogue à la fête du Grand Pardon (Kippur), celle qui ouvrait les années jubilaires (Cf. 1ère lecture). C’est le grand prêtre qui ouvrait officiellement l’année sainte, et peut-être l’Évangéliste veut-il suggérer que Jésus remplit cette fonction sacerdotale (Cf. 1ère et 2ème lecture).

    Tout cela qui dessine la mission de Jésus, Pierre le résumera ainsi : « Dieu l’a consacré par l’Esprit Saint et rempli de force… Il guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable » (Actes 10, 38). D’ailleurs, dans l’Ascension selon Luc 24, 50-52, le Ressuscité prend la posture du grand prêtre bénissant son peuple au jour du Kippur (Cf. Siracide 50, 20-21).

    « Aujourd’hui »

    Jésus ne dit pas : C’est de moi que parle le prophète, mais plus discrètement : « Cette parole de l’Écriture, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ». Jésus appelle ses auditeurs à une démarche de foi : il leur revient d’écouter Jésus, de voir ses actes, et de découvrir eux-mêmes, au long des pages de l’Évangile de Luc, que la prophétie s’accomplit en lui. La suite de l’épisode dira que cet accomplissement d’une vocation universelle engendre une crise grave entre Jésus et Israël.

    Par notre baptême, nous participons à cette mission du Christ, à sa dignité. C’est ce que signifie l’onction du saint chrême, comme le rappelle la bénédiction de la messe chrismale : «Tes enfants, après être ‘’renés’’ dans l’eau du baptême, sont fortifiés par l’onction de l’Esprit, et, rendus semblables au Christ, ils participent à sa fonction prophétique, sacerdotale et royale».

     * Jeudi saint 2023

    L’onction. Les mots Christ, chrême, chrismal viennent de la même racine grecque qui signifie « oindre ». Le Messie est «l’Oint» (mot inélégant en français), et nous le sommes aussi par « l’onction » baptismale. Dans l’Ancien Testament, trois personnages sont bénéficiaires d’une onction : le Roi, le Prêtre, et le Prophète. Peut-être ce dernier ne recevait-il pas une onction matérielle (malgré 1 Rois 19, 16). Mais, puisque l’onction confère l’Esprit de Dieu et que le prophète est l’homme de l’Esprit, il est réellement un Oint. Quand le Nouveau Testament présente Jésus comme Oint (Messie), il insiste tantôt sur sa royauté, tantôt sur sa mission prophétique et, plus rarement, sur sa fonction sacerdotale (Lettre aux Hébreux).

    Commentaires du Père Claude Tassin – Sedifop – 18 mars 2016

     * Jeudi saint 2023

    1. Nous entrons dans le premier jour du « triduum pascal ». Jésus lave les pieds de ses apôtres les faisant ainsi entrer dans la grande vertu de l’humilité. Il quitte son vêtement nous annonçant déjà le dépouillement de ses vêtements avant la crucifixion et le dépouillement de son corps de chair pour ressusciter en Corps de gloire. Jésus annonce le don total de sa personne pour le salut de l’humanité et la gloire de son Père. Si ce geste était normal à l’époque de Jésus, cette tâche revenait à un serviteur de la maison. Jésus manifeste l’amour et l’humilité qui sont les deux ailes nous permettent d’avancer vers le Royaume éternel de Dieu notre Père avec lui. Jésus n’hésite pas, toute sa vie est orientée en ce sens. Il nous prépare, comme ses disciples, au don de l’Eucharistie qui nous sera donnée, pour que nous ayons le courage d’entrer dans sa Passion. Il donne en partage son Corps et son Sang, prémices de l’acte d’amour suprême de sa crucifixion.

     * Jeudi saint 2023

    2. Pierre est dans l’étonnement, Jésus se fait le serviteur, par ce geste ingrat et humiliant, il se baisse, s’abaisse et lave les pieds poussiéreux et il les essuie. Pierre refuse ce geste de Jésus mais il finira par l’accepter quand Jésus lui dira clairement qu’il n’aurait point de part avec lui s’il refuse cet abaissement. Jésus, par ce geste du lavement des pieds, invite ses disciples à entrer dans l’humilité, grâce par laquelle ils entreront dans le Royaume de Dieu. Nous voulons nous dépouiller de nos complexes pour accepter avec joie de servir les autres ou d’être servi par eux dans un acte d’humilité réciproque. Quand il leur lave les pieds, Jésus bouleverse nos conceptions de service pour nous transformer de fond en comble. Jésus, par cet acte de lavement des pieds, nous révèle que la plus haute humilité consiste à nous vider de nous-même pour toucher la grâce ineffable de Dieu. Au cours de ce dernier repas, Jésus gratifie ses disciples d’une nouvelle présence par le mystère de l’Eucharistie.

     * Jeudi saint 2023

    3. Jésus a fait le geste du lavement des pieds non pas avant le repas, mais pendant le repas. Il nous montre ainsi comme ce dernier repas revêt une importance véritable. En lavant les pieds de tous ses disciples, y compris de Judas, Jésus veut les faire entrer dans cet amour du Père qu’il est venu nous révéler. Le geste du lavement des pieds donne aux disciples d’entrer dans le mystère de la Croix qui approche et lui donne son sens. Nous entrons dans la nouvelle Alliance avec Jésus dans une ouverture d’amour incroyable. C’est dans le prolongement du lavement des pieds que Jésus prend du pain, prononce la bénédiction et dit : « Prenez et mangez en tous ceci est mon corps livré pour vous ». Jésus va nous sauver par sa Passion, par sa mort et par sa Résurrection, par la victoire de son amour infini sur toute violence. Jésus ressuscitera en Corps de gloire dans le Corps que Marie lui a tissé. Il nous invite à nous laisser laver « les pieds » par lui, à nous mettre à son écoute, à le regarder, à nous laisser servir. C’est lui qui agit dans nos vies, nous le contemplons jusque sur la Croix, là où son amour va jusqu’au bout.

    Père Gilbert Adam

     * Jeudi saint 2023   * Jeudi saint 2023

    Prières :

    1. Demandons la grâce de comprendre l’amour du cœur de Jésus, d’être proches de nos Frères et Sœurs.

    Père Gilbert Adam

    2.

    Tu as donné Ta vie, comme du pain posé sur la table,

    mis en morceaux et distribué

    pour que chacun, tendant la main et le cœur,

    puisse en recevoir et s’en nourrir.

    Tu as donné Ta vie, comme du vin versé dans la coupe et offert

    pour que chacun, tendant les lèvres et le cœur,

    puisse en prendre et s’en réjouir.

    Tu as tout livré, Seigneur Jésus,

    Et dans Ta vie donnée comme du pain, comme du vin,

    Le monde entier peut goûter l’amour de Dieu multiplié sans compter

    pour tous les enfants de la terre !

    Nous voici Seigneur, tendant vers Toi nos mains et nos cœurs !

    Charles Singer, Prêtre coopérateur de la Cathédrale de Notre Dame de Strasbourg

     * Jeudi saint 2023     * Jeudi saint 2023      * Jeudi saint 2023

    Conclusions :

    1. Le Jeudi Saint marque, bien évidemment le jour de l’institution du Très Saint Sacrement de l’Eucharistie par Notre-Seigneur Jésus-Christ, et, en conséquence logique, afin de perpétuer la Sainte Eucharistie, le jour de l’institution du sacrement de l’Ordre (le sacerdoce).

    2. Le Jeudi Saint est aussi la « fête du sacerdoce catholique ».

    J’aimerais vous encourager à penser dès à présent à souhaiter ce jour-là une bonne fête à tous les prêtres que vous connaissez…

    3. En outre, le Jeudi Saint reçoit aussi un caractère particulier du fait des exhortations et de l’exemple de Notre-Seigneur en ce qui concerne la pratique de la charité : Lui-même va laver les pieds de Ses Apôtres puis donnera la consigne de se mettre ainsi au service les uns des autres.

    4. C’est aussi le Jeudi Saint que l’on peut organiser dans les églises la collecte des « offrandes de carême ». Nous ne devons pas l’oublier, en effet, l’un des pôles essentiels du carême chrétien est – avec la prière et la pénitence – la pratique de l’aumône. Je me permets donc ces questions : avez-vous vraiment pensé à ce que sera votre offrande de carême ? Avez-vous « mis de côté » les sommes correspondant à ce dont vous vous êtes privés, en vue de le donner à Dieu pour  Ses pauvres et Ses nécessiteux ? Chacun est libre de disposer de son aumône en faveur de qui il veut, mais ce qui compte, c’est la pratique de l’aumône. Or l’aumône est pour chacun des fidèles qui prend son carême au sérieux un impérieux devoir !

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André, Moine-Chevalier Gardien du Saint-Graal

     * Jeudi saint 2023

    Méditations proposées par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    1. L’heure est venue de quitter mes amis, l’angoisse m’étreint…

    Voici la Pâques, le temps est proche ! Tristesse de mort qui ronge le cœur sans répit.

    L’heure est venue de lutter dans la nuit, un pauvre a crié…

    Voici la Pâques, le temps est proche ! Silence lourd. Pour l’homme au jardin d’agonie.

     

    2. Seigneur Dieu, tu nous appelles à célébrer la très sainte Cène où ton Fils unique, avant de se livrer lui-même à la mort, a remis pour toujours à son Église le sacrifice nouveau, le repas qui est le sacrement de son amour ; donne-nous de puiser à ce grand mystère la charité et la vie en plénitude.

    Références :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeudi_saint

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=80

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2018/Jeudi-Saint-jeudi-29-mars-2018/Pratique/Un-temps-d-adoration

    https://www.aelf.org/2020-04-09/romain/messe

    https://www.sedifop.com/messe-chrismale-par-p-claude-tassin-mercredi-23-mars/

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Jeudi-Saint.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Jeudi-Saint.html

    https://martinique.catholique.fr/priere-pour-le-jeudi-saint

    http://leblogdumesnil.unblog.fr/2014/04/09/2014-36-deux-choses-importantes-auxquelles-il-nous-faut-penser-parce-que-le-jeudi-saint-est-dans-une-semaine/

    Magnificat Jeudi 18 avril 2019 page 80

    Magnificat du 06 avril 2023 page 85 supplément de la semaine sainte 


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  • 220722 - Fête de sainte Marie-Madeleine

     Fête de sainte Marie-Madeleine 

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Introduction :

    1. Pourquoi l'Église fête-t-elle « Marie-Madeleine » ?

    Par décision du pape François, sainte Marie-Madeleine, est désormais fêtée par l'Église entière le 22 juillet. Une manière de mettre à l'honneur « l'apôtre des apôtres » et les femmes disciples de Jésus.

    Première témoin du tombeau vide au matin de Pâques, première à annoncer la résurrection du Christ aux apôtres, sainte Marie-Madeleine a eu un rôle pionnier dans l'Église.

    C'est ce qui a motivé le Vatican dans sa décision de faire une fête de ce qui était jusqu’ici dans le calendrier liturgique romain une « mémoire obligatoire ».

    Dans les célébrations liturgiques, la fête est un degré moins élevé qu’une solennité mais plus important que la mémoire d’un saint, laquelle peut être obligatoire ou facultative.

    Gilles Donada, avec Sébastien Maillard de La Croix et la Documentation catholique, le 22/06/2016 - Modifié le 23/07/2021

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    2. Marie-Madeleine et son énigme

    Marie-Madeleine est « témoin de l'essentiel ». Dans les Évangiles, elle est présente au moment de la mort et de la résurrection de Jésus.

    Apôtre, prêcheuse, pécheresse repentie, ascète, mystique, on a tout dit de Marie-Madeleine, visage ou personnage qui depuis longtemps fascine ou fait rêver. Parce qu'elle est une belle figure de femme. Parce qu'elle est pécheresse repentie. Parce que les Évangiles la montrent proche de Jésus.

    On a tout dit de Marie-Madeleine. Était-elle la sœur de Lazare ? Ou cette femme de Magdala dont Jésus « chassa sept démons » ? Ou bien peut-être cette pécheresse qui pleura aux pieds de Jésus un jour, chez Simon le Pharisien ? La voilà encore au pied de la Croix lorsque Jésus meurt comme un maudit !

    Jacques Nieuviarts, bibliste – La Croix – Croire

    Le Cantique des cantiques est l'un des livres de la Bible les plus poétiques.

    Son écriture est attribuée traditionnellement à Salomon, roi d'Israël.

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    1ère lecture : « J’ai trouvé celui que mon âme désire ».

    Lecture du Cantique des Cantiques (Ct 3, 1-4a)

    Paroles de la bien-aimée.

    Sur mon lit, la nuit, j’ai cherché celui que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé.

    Oui, je me lèverai, je tournerai dans la ville, par les rues et les places : je chercherai celui que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé.

    Ils m’ont trouvée, les gardes, eux qui tournent dans la ville : « Celui que mon âme désire, l’auriez-vous vu ? ».

    À peine les avais-je dépassés, j’ai trouvé celui que mon âme désire : je l’ai saisi et ne le lâcherai pas.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Episcopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Commentaire 1 a :

    Le Cantique des cantiques, dit aussi Cantique ou Chant de Salomon, est un livre de la Bible. Il revêt la forme d'une suite de poèmes, de chants d'amour alternés entre une femme et un homme (voire où plusieurs couples s'expriment), qui prennent à témoin d'autres personnes et des éléments de la nature.

    L'amour décrit est un amour sensuel et passant continuellement par l'exaltation de la beauté et des relations physiques. Le langage hébraïque du livre fait clairement référence à la sensualité et à une relation d'amour exprimée physiquement.

    Selon des exégètes juifs, le Cantique est un poème exprimant l’amour de l’Éternel pour Israël, qui y découvraient une esquisse allégorique de l’histoire d’Israël depuis l’exode hors d'Égypte jusqu’à l’arrivée du Messie.

    D’après Wikipédia

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Commentaire 1 b :

    Ce chapitre contient une première paire de rêves faite par la Sulamite, le premier se situant avant son mariage (versets 1-6) et l’autre après celui-ci (5:2-8). Ici elle rêve qu’elle cherche avec inquiétude son amour et le trouve finalement. Le thème de la «présence-absence» est ainsi mis en évidence dans le Cantique. Comme avec le premier couple dans le Jardin d’Éden, les amants ont besoin l’un de l’autre pour être complets et entiers ! Ici et ailleurs dans le Cantique nous trouvons la preuve d’une relation égale dans laquelle la femme est aussi active que l’homme dans la prise de l’initiative et dans la construction de la relation.

    Dans son application spirituelle, ces versets décrivent l’amour ardent que Dieu désire que nous ayons pour Lui, un amour qui le cherche et ne le laissera pas s’en aller !

    Commentaires de Richard M. Davidson,

    Professeur Interprétation de l’Ancien Testament - Université d’Andrew Séminaire théologique

    Chercher la sagesse, désirer, avoir soif d’autre chose, c’est la condition humaine.

    Avec l’auteur du psaume, donnons un nom à notre désir : c’est Dieu lui-même, qui nous attire vers lui.

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Psaume : Ps 62 (63), 2, 3-4, 5-6, 8-9

    R/ Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu !

    Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ;

    après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau.

    R/ Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu !

    Je t’ai contemplé au sanctuaire, j’ai vu ta force et ta gloire.

    Ton amour vaut mieux que la vie : tu seras la louange de mes lèvres !

    R/ Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu !

    Toute ma vie je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom.

    Comme par un festin je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

    R/ Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu !

    Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l’ombre de tes ailes.

    Mon âme s’attache à toi, ta main droite me soutient.

    R/ Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu !

    Texte fourni par l’Association Episcopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Commentaire 2 :

    « Je crie de joie à l’ombre de tes ailes » : c’est beau, mais c’est quand même étonnant ! En fait, il faut se transporter en pensée, à l’intérieur du Temple de Jérusalem (avant sa destruction, bien sûr, en 587 av. J.-C. par Nabuchodonosor)... et supposer que nous sommes prêtres ou lévites. Là, dans le lieu le plus sacré, le «Saint des Saints», se trouvait l’Arche d’Alliance. Attention : quand nous disons « Arche » aujourd’hui, nous risquons de penser à une œuvre architecturale imposante ! Les Parisiens penseront peut-être à ce qu’ils appellent « la Grande Arche de la Défense »... Pour Israël, c’est tout autre chose ! Il s’agit de ce qu’ils avaient de plus sacré : un petit coffret de bois précieux, recouvert d’or, à l’intérieur comme à l’extérieur, qui abritait les tables de la Loi. Sur ce coffret, veillaient deux énormes statues de chérubins.

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Les « Chérubins » n’ont pas été inventés par Israël : le mot vient de Mésopotamie. C’étaient des êtres célestes, à corps de lion, et face d’homme, et surtout des ailes immenses. En Mésopotamie, ils étaient honorés comme des divinités... En Israël au contraire, on prend bien soin de montrer qu’ils ne sont que des créatures : ils sont représentés comme des protecteurs de l’Arche, mais leurs ailes déployées sont considérées comme le marchepied du trône de Dieu. Ici, un prêtre en prière dans le Temple, à l’ombre des ailes des chérubins se sent enveloppé de la tendresse de son Dieu depuis l’aube jusqu’à la nuit.

    Les autres images de ce psaume sont toutes également empruntées au vocabulaire des lévites : « Je t’ai contemplé au sanctuaire ». Les lévites étaient les seuls à pouvoir pénétrer dans la partie sainte du Temple... « Toute ma vie, je vais te bénir » : effectivement toute leur vie était consacrée à la louange de Dieu... « Lever les mains en invoquant ton nom » : là nous voyons le lévite en prière, les mains levées... «Comme par un festin je serai rassasié», c’est une allusion à certains sacrifices qui étaient suivis d’un repas de communion pour tous les assistants, et d’autre part, on sait que les lévites recevaient pour leur nourriture une part de la viande des sacrifices... « Dans la nuit, je me souviens de toi, je reste des heures à te parler » : lorsqu’ils étaient de service à Jérusalem, leur vie entière se déroulait dans l’enceinte du Temple.

    En fait, ce psaume est une métaphore : ce lévite, c’est Israël tout entier qui, depuis l’aube de son histoire et jusqu’à la fin des temps, s’émerveille de l’intimité que Dieu lui propose : « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube, mon âme a soif de toi... »  Et quand il dit « dès l’aube », il veut dire depuis l’aube des temps : depuis toujours le peuple d’Israël est en quête de son Dieu. « Mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau » : en Israël, ces expressions sont très réalistes : la terre désertique, assoiffée, qui n’attend que la pluie pour revivre, c’est une expérience habituelle, très suggestive.

    Depuis l’aube de son histoire, Israël a soif de son Dieu, une soif d’autant plus grande qu’il a expérimenté la présence, l’intimité proposée par Dieu. Et donc, à un deuxième niveau, c’est l’expérience du peuple qui affleure dans ce psaume : par exemple «mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau»  est certainement une allusion au séjour dans le désert après la sortie d’Égypte et à l’expérience terrible de la soif à Massa et Meriba (Ex 17). La plus belle prière est certainement celle qui jaillit de notre pauvreté spirituelle, comme la plainte du déshydraté : « J’ai soif ».

    « Je t’ai contemplé au sanctuaire » est une allusion aux manifestations de Dieu au Sinaï, le lieu sacré où le peuple a contemplé son Dieu qui lui offrait l’Alliance. « J’ai vu ta force et ta gloire », dans la mémoire d’Israël, cela évoque les prodiges de l’Exode pour libérer son peuple de l’esclavage en Égypte. Tout autant que la formule « Tu es venu à mon secours » : on n’oubliera jamais, de mémoire d’homme, en Israël, cette phrase de Dieu à Moïse : « Oui, vraiment, j’ai vu la misère de mon peuple en Égypte et je l’ai entendu crier sous les coups de ses chefs de corvée. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer » (Ex 3, 7).

    Quand on méditait sur cette libération apportée par Dieu, on comparait parfois celui-ci à un aigle apprenant à ses petits à voler : « Il est comme l’aigle qui encourage sa nichée : il plane au-dessus de ses petits, il déploie toute son envergure, il les prend et les porte sur ses ailes » (Dt 32, 11). En écho on lit dans le Livre de l’Exode, au moment de la célébration de l’Alliance : « Tu diras ceci à la maison de Jacob... Vous avez vu vous-mêmes comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle et vous ai fait arriver jusqu’à moi » (Ex 19, 4). Si bien que les ailes des chérubins dans le Temple prenaient encore une autre signification. Elles sont les ailes protectrices de celui qui apprend à Israël le chemin de la liberté.

    Toutes ces évocations d’une vie d’Alliance, d’intimité sans ombre sont peut-être la preuve que ce psaume a été écrit dans une période moins lumineuse ! Où l’on a bien besoin de s’accrocher aux souvenirs du passé. Tout n’est pas si rose et les derniers versets disent fortement, violemment même, l’attente de la disparition du mal sur la terre. Par exemple : « Ceux qui pourchassent mon âme, qu’ils descendent aux profondeurs de la terre »...  Israël attend la pleine réalisation des promesses de Dieu, les cieux nouveaux, la terre nouvelle, et la délivrance de tout mal et de toute persécution.

    L’expression « je te cherche dès l’aube... mon âme a soif » dit aussi que cette quête n’est pas encore comblée : Israël est le peuple de l’attente, de l’espérance : « Mon âme attend le Seigneur, plus sûrement qu’un veilleur n’attend l’aurore » (Ps 129/130, 6). Quand Jésus parle de veille, de vigilance dans la parabole des vierges sages et des vierges folles, c’est à cela qu’il pense : une recherche permanente de Dieu.

    Aujourd’hui à la suite du peuple juif, le peuple chrétien reprend à son compte cette prière, cette soif, cette attente : le psaume 62/63 fait partie de la prière des Heures du dimanche matin de la première semaine. Car dans la liturgie chrétienne, le dimanche, jour de la Résurrection du Christ, est le jour privilégié où nous célébrons la totalité du mystère de l’Alliance de Dieu avec son peuple, depuis l’aube de son histoire, dans l’attente de l’avènement définitif de son Royaume.

    Note :

    L’Arche d’Alliance est perdue depuis l’Exil à Babylone et personne ne sait ce qu’elle est devenue.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Quelqu’un a donné sa vie pour sauver la mienne.

    Alors, je ne peux plus voir la vie et le monde comme avant…

    N’est-ce pas l’expérience de tous les croyants,

    à commencer par celle de Paul, le missionnaire ?

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Épître : « Nous ne comprenons plus le Christ d’une manière simplement humaine. »

    Lecture de la deuxième Lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (2 Co 5, 14-17)

    Frères, l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux.

    Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Episcopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Commentaire 3 a :

    L'appel de Dieu est pressant et Paul l'adresse aux Corinthiens « au nom du Christ » : nous devons nous laisser réconcilier avec Dieu ! Et donc aussi avec nos frères, car aimer Dieu et le prochain est le même commandement.

    Nos communautés subissent de temps à autre les effets de conflits divers. Au temps des Apôtres, c'était déjà comme cela, en particulier à Corinthe. Mais l'Apôtre indique la voie à suivre pour résoudre ces conflits, il s'est lui-même investi pour cela et, par ses interventions, il nous révèle un trait de l'identité chrétienne : rechercher la paix et devenir artisan de réconciliation, puisque chacun de nous a lui-même bénéficié de la réconciliation en Jésus, depuis le baptême.

    Une tâche fondamentale, pour laquelle Dieu lui-même s'est investi depuis les débuts et qu'il rend actuelle de dimanche en dimanche, dans nos assemblées, en nous conviant à y participer activement.

    Commentaires extraits de « La Croix – Croire » du 01/02/2013 et modifié le 23/12/2015

    Commentaire 3 b :

    Quand Paul contemple la Croix

    « L’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous » : le mot « saisir » ici est très fort, on peut dire littéralement « L’amour du Christ nous empoigne ». Ne nous demandons pas de quel amour il s’agit : l’amour du Christ pour nous ? Ou l’amour que nous portons au Christ ? Une telle question est encore dans la logique humaine. Dans la logique de Dieu, les deux n’en font qu’un, puisque tout amour vient de Dieu, comme dit saint Jean.

    « L’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous », c’est-à-dire quand nous contemplons la croix. Peut-être faut-il apprendre à contempler la croix du Christ car elle est le lieu par excellence de la Révélation de Dieu. Dernière étape de la pédagogie de Dieu : tant qu’on n’avait pas vu le Christ, l’homme-Dieu en croix, on ne pouvait pas connaître Dieu, c’est-à-dire connaître jusqu’où va l’amour de Dieu. On en savait déjà beaucoup à l’orée du Nouveau Testament, mais il manquait la révélation suprême, celle qui a été donnée sur la croix.

    Dans l’Ancien Testament, on est resté longtemps (mais pas toujours) dans ce qu’on pourrait appeler un schéma de compensation : Abraham, négociant avec Dieu, le salut de Sodome et Gomorrhe, raisonnait en termes de compensation : « Si tu trouves cinquante justes dans la ville, pardonneras-tu à la ville à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ? » et Dieu avait répondu : « Si je trouve à Sodome cinquante justes au sein de la ville, je pardonnerai à toute la cité. » Fort de ce premier succès, Abraham s’était enhardi et, de petit marchandage en petit marchandage, avait osé demander « Et si tu trouves seulement dix justes ? » et une fois de plus, la réponse avait été « Je ne détruirai pas à cause de ces dix. » (Gn 18, 32).

    Jérémie, lui, était allé encore plus loin, puisqu’il avait entrevu que le salut du peuple de Dieu serait obtenu par un seul juste : «Parcourez les rues de Jérusalem, regardez donc et enquêtez, cherchez sur ses places : Y trouvez-vous un homme ? (sous-entendu qui mérite ce nom). Y en a-t-il un seul qui défende le droit, qui cherche à être vrai ? Alors je pardonnerai à la ville» (Jr 5, 1).

    Mais, déjà, dès le deuxième Isaïe, les prophètes ne parlaient plus en termes de compensation, de prix à payer pour effacer les fautes des hommes. Isaïe (quand il parle du serviteur souffrant) et Zacharie (parlant d’un innocent transpercé) annoncent que l’humanité tout entière sera convertie grâce au comportement du Messie. Parce que celui-là offre sa vie, le cœur des hommes sera enfin touché. Nos cœurs de pierre deviendront des cœurs de chair. Ce n’est pas une affaire de calcul de mérites, mais plutôt une histoire de contagion, si j’ose dire.

    L’expression « le Christ est mort pour tous » est certainement dans ce registre. Une chose est sûre : elle fait partie des toutes premières formulations de la foi chrétienne. « Le Fils de l’Homme est venu non pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon (entendez en libération) pour la multitude. » (Mc 10, 45)… « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. » (Mc 14, 24). « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jn 15, 13).

    « Un seul est mort pour tous », dit Paul : c’est vraiment le cœur de notre foi. Mais précisément, parce que c’est le cœur du mystère de Dieu, il nous est totalement impossible de le formuler dans nos mots d’hommes. Nous pouvons seulement essayer d’approcher un peu le mystère. La première question qui se pose, bien sûr, c’est que veut dire « mort pour tous » ? « Pour » veut-il dire « à la place de » ? Ou «au bénéfice de» ? Ce n’est sûrement pas « à la place de » : puisqu’il nous faudra quand même bien mourir à notre tour. C’est certainement au bénéfice de, c’est-à-dire que sa mort a un sens pour nous. Notre vie est transformée par sa mort.

    Le vrai visage du Dieu de miséricorde

    Il est mort, justement, pour que nous vivions (sous-entendu que nous vivions de la vraie vie, au sens de saint Jean) : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » (Jn 17, 3). Être sauvé, c’est « connaître » Dieu : le Christ a accepté de mourir pour que nous connaissions Dieu tel qu’Il est. Car c’est sur la croix que nous voyons le vrai visage de Dieu, l’amour qui survit à toutes les haines, toutes les jalousies, toutes les soifs de pouvoir et de domination. C’est contre toutes ces dérives humaines que Jésus a lutté tout au long de sa vie publique. C’est de ces dérives humaines que le Christ est mort. Il a accepté d’affronter cet océan de violence humaine pour y révéler la douceur, la tendresse, le pardon de Dieu. En ce sens-là, on peut dire avec Isaïe « il était broyé à cause de nos perversités ». Mais il ne s’agit plus de compensation. Il s’agit de révélation : la mort du Christ nous apporte la vie, non pas parce qu’il aurait payé le prix de nos fautes, mais parce que dans sa mort, nous connaissons enfin le vrai visage de Dieu. Cette lecture-là n’était pas possible tant qu’on n’avait pas vu le Christ en croix.

    C’est pour cela que Paul dit « Désormais nous ne connaissons plus personne à la manière humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière humaine, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. » Cette découverte du vrai visage de Dieu, cette révélation sur la croix, cette nouvelle « connaissance » évidemment, nous éblouit. Paul peut bien dire : « L’amour du Christ nous saisit… Si quelqu’un est en Jésus-Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. »

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Alléluia. Alléluia.
    – Dis-nous, Marie Madeleine, qu'as-tu vu en chemin ?
    – J'ai vu le tombeau du Christ vivant, j'ai vu la gloire du Ressuscité.
    Alléluia.

    Figure très attachante du Nouveau Testament, Marie de Magdala ou Marie-Madeleine est celle qui est présente au pied de la Croix, à l’ensevelissement et à qui le Christ apparut pour la première fois, selon l’Évangile de Jean.

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Évangile : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 20, 1.11-18)

    Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.

    Elle se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs.

    Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau.

    Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.

    Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? »

    Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. »

    Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus.

    Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »

    Le prenant pour le jardinier, elle lui répond :

    « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. »

    Jésus lui dit alors : « Marie ! »

    S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître.

    Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »

    Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Episcopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Commentaire 4 a :

    Le Ressuscité nous donne la certitude que le bien triomphe toujours sur le mal, que la vie vainc toujours la mort et que notre destin n’est pas de descendre toujours plus bas, de tristesse en tristesse, mais de nous élever. Le Ressuscité est la confirmation que Jésus a raison en tout : en nous promettant la vie au-delà de la mort et le pardon au-delà des péchés. Les disciples doutaient, ils ne croyaient pas. La première à croire et à voir a été Marie-Madeleine. Elle a été l’apôtre de la résurrection qui est allée raconter qu’elle avait vu Jésus, qui l’avait appelée par son nom.

    Commentaires du Pape François dans son Audience générale du 31 mars 2021

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Commentaire 4 b :

    C’est Marie-Madeleine qui a assisté la première à l’aube de l’humanité nouvelle ! Marie de Magdala, celle qui avait été délivrée de sept démons… elle est l’image de l’humanité tout entière qui découvre son Sauveur. Mais, visiblement, elle n’a pas compris tout de suite ce qui se passait : là aussi, elle est bien l’image de l’humanité !

    Et, bien qu’elle n’ait pas tout compris, elle est quand même partie annoncer la nouvelle aux apôtres et c’est parce qu’elle a osé le faire, que Pierre et Jean ont couru vers le tombeau et que leurs yeux se sont ouverts. A notre tour, n’attendons pas d’avoir tout compris pour oser inviter le monde à la rencontre du Christ ressuscité !

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Commentaire 4 c :

    La première personne qui se hâte vers le sépulcre dans ce glorieux matin de la Résurrection, c'est Marie de Magdala, cette femme dont le Seigneur avait chassé sept démons (Marc 16:9 mc 16.9-13). Mais elle a été devancée puisque la pierre est déjà roulée. Elle avertit Pierre et Jean qui à leur tour courent au tombeau, y trouvent les preuves éclatantes de la résurrection et s'en retournent chez eux. Marie, elle, ne peut pas s'en aller. Toute à la pensée de retrouver son Seigneur bien-aimé (v. 13), même la présence des anges ne paraît pas la surprendre.

    Jésus ne peut pas laisser une telle affection sans réponse. Mais combien les pensées de Marie sont dépassées ! C'est un Sauveur vivant qui vient à elle, l'appelle par son nom et lui confie un message de la plus haute valeur. Car « l'attachement personnel à Christ est le moyen d'avoir une intelligence réelle » (J.N.D.). Jésus charge Marie d'annoncer à ses « frères » que sa croix, loin de l'avoir séparé d'eux, est à la base de liens tout nouveaux. Fait inestimable, son Père est devenu notre Père et son Dieu, notre Dieu. Jésus nous a placés pour toujours dans ces relations bienheureuses pour la joie de son propre cœur, pour celle du Père, et pour la nôtre (Ps. 22:23 ps 22.20-25; Héb. 2:11, 12 hb 2.10-13).

    Commentaire extrait de BibleEnLigne.com

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Homélie :

    1. Marie-Madeleine s’est attachée à Jésus de tout son être. Avant de le rencontrer, elle avait essayé de combler son cœur de toutes sortes de manières et elle s’était trompée de chemin. Quand elle rencontre Jésus, Il lui révèle le véritable Amour. C’est ce que cherchait son cœur. Au lendemain de la grande épreuve de la Croix elle continue à le chercher. Jésus est passé par la Croix, elle y est passée avec lui. Il était devenu sa vie et sa vie est maintenant crucifiée. Marie Madeleine est triste, elle pleure. Lorsqu’elle arrive au tombeau, sa tristesse se transforme en cauchemar car le corps de Jésus n’y est plus. Sa douleur est accentuée par l’ignorance du lieu où il se trouve. Il fait encore sombre, la pierre a été enlevée et le tombeau est vide. Nous sommes devant l’expérience de la mort et de la résurrection de Jésus. Marie Madeleine se penche vers l’intérieur et elle aperçoit deux anges, mais ce n’est pas Jésus ! Marie-Madeleine est le modèle de la persévérance dans notre vie spirituelle. Dans son cheminement, elle nous donne de rechercher le Dieu vivant.

    2. Jésus vient lui-même à sa rencontre sans se faire reconnaître. Elle ne le reconnaît pas. Il l’appelle alors par son Nom : «Marie !» À cet instant, la joie, le bonheur, la paix refluent dans son cœur et dans son corps. Elle veut le saisir. Une joie immense la comble et l’illumine : « J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’Il m’a dit ! » Avec les yeux et les oreilles de la foi, son cœur peut bondir de joie. Elle devient, après Marie, la Mère de Jésus, le modèle de ceux qui cherchent Dieu. « Entraîne-moi, nous courrons, » dit le Cantique des cantiques. Dieu veut être le tout de notre vie. Il faudra progressivement que toutes les médiations s’effacent pour que nous nous trouvions face à face avec le Dieu vivant.

    3. Jésus est réaliste, il ne nous laisse pas seuls pour combattre le malin, le monde, et notre propre égoïsme. Alors se réveille l’ardeur du cœur de Marie Madeleine plus encore qu’au premier jour. Elle est réveillée dans un immense amour. Elle a retrouvé Celui que son cœur aime. Elle ne le lâchera plus, il est devenu plus intime à elle-même qu’elle n’est intime à elle-même. Il rejoint l’origine de sa vie, l’origine même de son bonheur. Elle en est devenue sa messagère. Après être passée par des nuits d’orages, par toutes sortes d’épreuves, elle est réveillée. Mystère de notre humanité que Jésus a épousée dans le sein de Marie. Cette humanité tissée dans le sein de Marie a pris place à l’Ascension au sein même de la Trinité sainte. Le Verbe de Dieu a assumé toute chair humaine. Jésus entraîne notre humanité vers le Père. Nous, nous sommes encore en chemin. Nous demandons aujourd’hui la persévérance. Jésus est Dieu, « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière. » Créateur du ciel et de la terre, et Il est notre Dieu, le Dieu d’amour, le Dieu qui nous sauve.

    Père Gilbert Adam

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Prière à sainte Marie-Madeleine

    Sainte Marie-Madeleine,

    toi qui as été pardonnée par Jésus, toi qui as beaucoup aimé ;

    Montre-nous le chemin de la conversion véritable et de la pureté du cœur.

    Par amour, tu as suivi Jésus pour le servir ;

    Apprends-nous à livrer gratuitement notre vie pour nos frères.

    Tu te trouvais près de la croix de Jésus auprès de Marie et Jean ;

    Obtiens la grâce de la foi et de l’espérance dans nos épreuves.

    Au matin de Pâques, tu as reçu de Jésus la mission d’annoncer

    la résurrection à ses disciples ;

    Aide-nous à croire que la vie est plus forte que la mort, que l’amour triomphe de tout.

    Par ton intercession, nous confions au Seigneur…

    Prière proposée par le Sanctuaire de la Sainte-Baume

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Autres prières :

    1.

    Ô lumière du monde

    Ô lumière du monde ! Ô perle resplendissante !

    Vous qui en annonçant la résurrection de Jésus-Christ,

    êtes devenue, l'apôtre des apôtres,

    tenez-vous constamment en notre faveur auprès du trône de Dieu,

    dont vous êtes l'amie préférée.

    Soyez notre refuge et notre avocate.

    Prière proposée par le Sanctuaire de la Sainte-Baume

    2.

    Seigneur Notre Dieu, c’est à Marie Madeleine que Ton Fils Bien-Aimé a confié la première annonce de la Joie Pascale. Accorde-nous, à sa Prière et à son exemple, la grâce d’annoncer Le Christ Ressuscité et de la contempler un jour dans la Gloire. Lui qui vit et règne dans les siècles des siècles.

    Prière extraite d’Aleteia

    3.

    Demandons la grâce de cheminer vers Dieu, d’entrer dans le Mystère de la Résurrection de Jésus.

    Père Gilbert Adam

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Conclusions :

    1. Marie Madeleine, apôtre des apôtres

    Déesse du Nouveau Testament. Marie de Magdala est la femme la plus importante du ministère de Jésus, l’Apôtre des apôtres.

    En araméen, « magdala » signifie « élevée, grande ou magnifique », Même si elle a été la femme la plus diffamée et la plus calomniée de l’Église. Ironiquement, elle est devenue une sainte catholique vénérée dans le monde entier le jour de sa fête le 22 juillet. Elle représente dès lors un grand archétype d’Amour Infini pour Jésus. Elle inspire la vibration Christique Féminine.

    Grâce à la découverte des textes de Nag Hammadi en Égypte en 1945, on a pu découvrir l’évangile de Marie Madeleine et qu’elle a été une figure importante pour les gnostiques.

    Elle est celle qui a été la plus dévouée des premiers apôtres de Jésus de Nazareth, celle qui a le plus aimé le Christ, qui lui a donné sa vie, qui l’a suivie, celle à qui il a révélé ses plus sages enseignements.

    Certaines prétendent qu’elle a été l’épouse et la confidente de Jésus, qu’ils se sont aimés et ont eu des enfants et qu’elle a été une grande initiée d’Isis. Elle a incarné La Sophia.

    Ecole Féminin Masculin Sacré

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    2. La résurrection ! C’est quoi ? Très difficile d’en parler !

    I - Mise en situation

    Les philosophes et les scientifiques restent impuissants. Alors que sur une question comme celle du mal et de la souffrance dans le monde, ils réfléchissent sagement et construisent des théories basées sur des observations rationnelles. L’approche intellectuelle, reconnaissons-le, peut apporter beaucoup sur une question comme celle-là, alors que pour la résurrection, elle doit déclarer forfait.

    Les chrétiens, de leur côté, utilisent avec profit une approche factuelle intéressante lorsqu’ils méditent sur la Passion du Christ, par exemple. Qu’on pense au film de Mel Gilson intitulé « La Passion », à « Jésus de Nazareth » de Franco Zeffirelli ou encore à la dévotion au Chemin de Croix que nous avons vécu le soir du Vendredi saint et dont les 14 stations sont représentées dans chacune de nos églises et chapelles.

    Mais l’avez-vous remarqué ? Il n’y a pas de « Chemin de Résurrection ».

    II - Piste pour une réponse

    La résurrection n’est pas un objet d’étude, c’est une expérience de rencontre. C’est à cette rencontre que nous renvoie l’Évangile de Marc qui vient d’être lu. Marie Madeleine, les disciples en chemin pour aller à la campagne (probablement une référence aux disciples d’Emmaüs dont parle l’Évangile de Luc au chapitre 24, versets 13 à 33), les Onze rencontrent le Ressuscité. Dans la foi, ils le reconnaissent. Ils vivent sa présence d’une façon nouvelle. Voilà, sommairement dit, ce qu’est la résurrection : vivre une rencontre avec le Christ sous un mode personnel dans la foi.

    Comment peut se faire une telle rencontre? On ne peut vivre cette expérience de la rencontre du Ressuscité que dans une ouverture totale à l’Esprit. C’est lui qui nous fait reconnaître que ce Jésus qui a été crucifié, Dieu l’a relevé et rendu puissant pour nous sauver (Rm 1, 2-4 et Ep 1,20-23). « Convertissez-vous…vous recevrez alors de don du Saint-Esprit » dit Pierre aux gens rassemblés autour des apôtres à la Pentecôte. Souvenez-vous donc toujours de ceci : c’est l’Esprit qui ouvre les yeux de ceux et celles qui voient et rencontrent le Ressuscité. L’abandon sans condition à l’action de l’Esprit en nous ouvre sur une plénitude de vie avec le Christ ressuscité « vivants pour Dieu en Jésus-Christ » (Rm 6, 11).

    III - Une rencontre dans la foi

    Dans le texte de Marc une phrase revient par trois fois « mutatis mutandis ».

    « Quand ils entendirent qu’il était vivant et qu’elle l’avait vu, ils refusèrent de croire. » « Ceux-ci revinrent l’annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. »

    « …il leur reprocha leur incrédulité et leur endurcissement parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité. »

    La rencontre n’advient pas par les raisonnements et les preuves. Elle est impalpable. Pensez à vos rencontres les plus belles : dans l’amour entre conjoints, dans le don total, dans la compassion etc. Ainsi de la rencontre avec le Ressuscité. Elle se fait lorsque les yeux de la foi s’ouvrent sur une présence autre, transformante et resplendissante. « Mystère de la foi ».

    Conclusion

    Au cours de cette eucharistie, Jésus nous invite comme il le faisait avec les disciples dans la lecture de l’Évangile de Jean d’hier : « Venez déjeuner » (Jn 21, 12-13). « Venez manger ». Et Jean de continuer : « Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne ». C’est ce qu’il fait maintenant avec nous. « Prenez et mangez ».

    Amen !

     Mgr Hermann Giguère P.H. – Le 29 mars 2008

    Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval – Séminaire de Québec

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Fête de sainte Marie-Madeleine

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Seigneur, tu as allumé dans le cœur de Marie-Madeleine le feu d’un immense Amour pour le Christ, qui lui avait rendu la liberté de l’esprit, et tu lui as inspiré le courage de le suivre fidèlement jusqu’au Calvaire. Et même après la mort sur la Croix, elle a cherché son Maître avec une telle passion qu’elle est arrivée à rencontrer Le Seigneur ressuscité et à annoncer la première aux apôtres la joie pascale.

    Extrait de la Liturgie romaine

    Références :

    http://www.gcatholic.org/calendar/2022/General-D-fr.htm

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie-Madeleine/Marie-Madeleine-et-son-enigme

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie-Madeleine/Pourquoi-l-Eglise-fete-Marie-Madeleine

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie-Madeleine/La-liturgie-de-la-messe-de-la-Sainte-Marie-Madeleine

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/32e-dimanche-ordinaire-dimanche-12-novembre-2017/Aide-a-l-homelie/Psaume-62

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2018/12e-dimanche-ordinaire-B-dimanche-21-juin-2015/Aide-a-l-homelie/2e-lecture-2-Co-5-14-17

    https://evangelium.home.blog/2020/07/22/%F0%9F%93%9C-fete-de-sainte-marie-madeleine-disciple-du-seigneur-%F0%9F%93%9C-evangile-de-jesus-christ-selon-saint-jean-201-11-18-commentaire-de-alphonse-marie-de-liguori-%F0%9F%93%9C/

    https://www.aelf.org/2022-07-22/belgique/messe

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Cantique_des_cantiques

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2016/4e-dimanche-de-Careme-dimanche-06-mars-2016/Aide-a-l-homelie/2e-lecture-2-Co-5-17-21

    http://thierry.jallas.over-blog.com/2015/06/commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-b-12e-dimanche-du-temps-ordinaire-21-juin-2015.html

    https://www.vaticannews.va/fr/evangile-du-jour/2021/07/22.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Sainte-Marie-Madeleine.html

    http://monialesdominicaines.saintebaume.org/prieresz.html

    https://fr.aleteia.org/daily-prayer/jeudi-22-juillet/priere-pour-ce-matin-0/

    https://femininmasculinsacre.com/feminin-sacre-deesse-du-jour-22-juillet-marie-madeleine/

    http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/juillet/sainte-marie-madeleine-penitente-disciple-du-christ-1er-s-fete-le-22-juillet.html

    https://www.hgiguere.net/Homelie-sur-la-resurrection-Christ-est-ressuscite-Vraiment-ressuscite-dites-vous_a181.html


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  • 220606 – Liturgie du lundi 6 juin 2022

     Lundi de Pentecôte 

     Fête de la Bienheureuse Vierge Marie 

     Mère de Dieu et de l’Église 

    Fête de l’Ordre Intérieur de l’O.S.M.T.H.

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Introduction :

    La liturgie du lundi de la Pentecôte a été supprimée.

    Avant le concile Vatican II, l’Église célébrait l’octave (la semaine) de la Pentecôte. Jusqu’au milieu du XIXème siècle, les fêtes de la Pentecôte duraient trois jours.

    Le lundi de la Pentecôte était une « fête d’obligation ».

    Ce second jour était une fête solennelle consacré à la gloire du Saint-Esprit.

    L’Église s’adressait aux nouveaux baptisés et aux nouveaux confirmés pour leur annoncer la grandeur de leur nouvel état.

    Depuis 1965 et le nouvel ordo liturgique de Paul VI, le lundi de la Pentecôte n’est plus liturgiquement solennisé. Il n’y a donc plus de liturgie du lundi de la Pentecôte !

    Mais il y a une liturgie particulière en l’honneur de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu et de l’Église !

    Cybercuré – Les fêtes de l’Église – Le lundi de Pentecôte

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Fête de la Bienheureuse Vierge Marie :

    La fête de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église est une fête mariale, instituée depuis 2018 par le pape François et célébrée le lundi de Pentecôte par les catholiques. Cette appellation de la Mère de Dieu n’est pourtant pas nouvelle. Nous la retrouvons d’ailleurs dans les litanies de la sainte Vierge – ou litanies de Lorette – parmi les nombreux noms qui lui sont donnés.

    Découvrons pourquoi et comment cette fête a été instaurée, le lendemain de la Pentecôte.

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Pourquoi Marie, Mère de l’Église ?

    Deux épisodes bibliques sont notamment à l’origine de cette appellation de la Vierge Marie.

    Sur la Croix, Jésus mourant confie son disciple à sa mère et son disciple à sa mère :

    « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple : « Voici ta mère ». Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jean 19 ; 26-27).

    Jésus souhaite que sa mère devienne celle de tous ceux qu’il aime. L'Église est formée des disciples du Christ. En cela, Marie en devient mère.

    Dans les Actes des Apôtres, nous retrouvons Marie, au cœur des premiers temps de l’Église, avec les apôtres et notamment dans le cénacle au moment où l’Esprit-Saint leur est envoyé le jour de la Pentecôte. Marie est là, à la naissance de l’Église.

    La Vierge Marie est mère du Christ, en tant que mère de Jésus (tête) et mère de l’Église (corps du Christ).

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Mémoire de Marie, Mère de l’Église

    Si le fait de nommer Marie « Mère de l’Église » remonte aux Pères de l’Église (saint Ambroise de Milan évoquait déjà la Mater Ecclesiae), c’est au milieu du XXème siècle, avec le concile Vatican II et Paul VI, que cette dénomination s’est développée.

    Mais c’est en 2018 – soit 160 ans après les apparitions de la Vierge à Fatima – que le Pape François a signé le décret « Laetitia plena », instituant la mémoire de la Vierge Marie, Mère de l'Église et la plaçant le lundi de Pentecôte.

    Déjà célébrée par certains ordres de manière particulière à d’autres dates, elle est donc – depuis quelques années – généralisée à toute l’Église catholique de rite romain.

    Cette décision, établie par ce décret publié par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a pour objectif de développer la « vraie piété mariale ».

    A partir de cette année 2018, tous les diocèses et les paroisses célébreront tous les ans la fête de « la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église », le lundi de la Pentecôte. Cette célébration officielle souligne une caractéristique de la Vierge Marie, qui est à la fois mère du Christ et de l’Église.

    Déjà présente dans la foi chrétienne des premiers siècles, avec saint Augustin et saint Léon le Grand, puis reprise par les auteurs spirituels et les papes, cette qualification de la Vierge Marie comme Mère de l’Église avait été établie officiellement par Paul VI en 1964, à la fin du concile Vatican II. Dès lors, certains pays, comme la Pologne ou l’Argentine, avaient inséré cette célébration dans leur calendrier local. Ainsi que dans certains lieux comme la basilique Saint-Pierre, où Paul VI avait annoncé sa décision.

    Désormais étendue à l’Église universelle comme une fête d’obligation – une mémoire – cette célébration comprendra des lectures propres, notamment celle de l’Évangile selon saint Jean où le Christ en croix affirme à Marie et Jean : « Femme, voici ton fils », « Fils, voici ta mère » (Jn 19, 25-34). Dorénavant, tous les calendriers et les livres liturgiques devront donc faire apparaître cette mémoire pour la célébration de la messe et la liturgie des heures.

    Mystère de la Croix

    Le Souverain pontife, affirme ce décret, espère que cette mémoire favorisera « la croissance du sens maternel de l’Église » et une « vraie piété mariale ». Cette célébration, explique aussi le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation, aidera à « nous rappeler que la vie chrétienne, pour croître, doit être ancrée au mystère de la Croix, à l’oblation du Christ dans le banquet eucharistique et à la Vierge offrante, Mère du Rédempteur et de tous les rachetés ».

    Par la faute de l’homme, le mal est entré dans le monde :

    toutes les civilisations ont brodé sur ce thème, y compris la Bible.

    Mais celle-ci ajoute aussitôt une promesse :

    Dieu ne laissera pas le mal écraser l’humanité.

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Lecture du Livre de la Genèse (Gn 3,9-15.20)

    Le Seigneur Dieu appela l'homme et lui dit : « Où es-tu donc ? » Il répondit : « J'ai entendu ta voix dans le jardin, j'ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché ». Le Seigneur reprit : « Qui donc t'a dit que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l'arbre dont je t'avais interdit de manger ? ». L'homme répondit : « La femme que tu m'as donnée, c'est elle qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé ». Le Seigneur Dieu dit à la femme : « Qu'as-tu fait là ? ». La femme répondit : « Le serpent m'a trompée, et j'ai mangé ». Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela, tu seras maudit parmi tous les animaux et toutes les bêtes des champs. Tu ramperas sur le ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon ». L'homme appela sa femme Ève (c'est-à-dire : la vivante), parce qu'elle fut la mère de tous les vivants.

    – Parole du Seigneur –

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Commentaire 1 a :

    Le péché ici n’est pas tant d’avoir pris le fruit que d’avoir douté de Dieu que d’avoir désobéi à une demande expresse de Dieu.

    C’est là le propre de tout péché : désobéir à Dieu, ne pas lui faire confiance et suivre sans discernement nos propres pensées et nos pulsions humaines.

    Il ne faut pas non plus voir dans ce texte une unique responsabilité de péché : celle de la femme. L’homme est tout aussi responsable, la femme ne lui pas mis la pression, comme on dit, elle ne l’a pas obligé à manger le fruit... et lui aussi tout autant que la femme a douté de la parole de Dieu , et a suivi ses propres envies, sa propre pulsion ….

    La tentation fait partie de toute vie humaine, et il nous faut, du moins si l’on désire avoir une vraie vie spirituelle, une vraie relation à Dieu, apprendre à contrôler nos envies, nos pulsions, nos doutes, et il nous faut prendre le temps d’examiner si nos actes sont en accord avec Dieu, si ce que nous vivons est dans la confiance à Dieu dans l’obéissance à la parole de Dieu …

    Sans cela, comme Adam et Eve, nous nous retrouverons nous aussi bien nus devant le Seigneur, c'est-à-dire dans la pleine lumière de nos péchés, dans la pleine lumière de notre pauvreté, de notre misère intérieure.

    Le péché, ne nous enrichit jamais, il nous appauvrit car il est destruction de notre âme, il est destruction de notre cœur. Oh certes le péché peut nous donner l’apparence de gens bien en ce monde, de gens riches sur un plan humain, et même de gens responsables, respectables … mais si l’on peut abuser la crédulité humaine, on ne peut jamais abuser Dieu, et lorsque l’heure viendra de paraitre devant lui, de le rencontrer, cela sera en pleine lumière de ce que nous sommes réellement ! Veillons donc sur notre vraie relation à Dieu et cela sans attendre, car nul ne peut vivre indéfiniment sur cette terre !

    Commentaires de Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Mars 2021

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Commentaire 1 b :

    Ève a violé l’arbre du bon et du mauvais, clé du bonheur et du malheur. Voilà le drame. L’homme se fait son propre créateur, tel le passager qui prendrait les commandes de l’avion en se croyant pilote. L’auteur sacré ne raconte pas un fait, qu’il ne peut pas connaître, mais une parabole. Il ignore pourquoi le mal domine le monde. Il constate que la liberté humaine, universalisée dans le symbole du premier couple, s’oppose au projet divin. Il décrit, très finement, ce qu’est le péché.

    D’abord la honte. Dans l’Antiquité, la nudité disait moins l’impudeur que la déchéance de l’esclave mis en vente ou d’un roi captif mis « à poil » devant la populace. Le pécheur se sent dépouillé de sa dignité devant Dieu. Le premier geste rédempteur de Dieu sera de donner un vêtement aux coupables (Genèse 3, 21). Le péché engendre aussi la mauvaise foi. Adam rejette la faute sur sa compagne qu’il vient d’estimer idéale (2, 23). Ève, elle, rejette sa responsabilité sur le serpent.

    Pour l’auteur, le serpent représente les divinités cananéennes souterraines qui ont tant séduit le peuple d’Israël. La tradition ultérieure assimilera ce serpent à Satan.
    Dieu est aussi de mauvaise foi. Il maudit le Serpent, le sol (3, 17), mais pas les humains. Ce parti pris annonce la mission de Jésus qui chassera les démons, démythifiant le « péché originel ».

    Commentaires extrait du site « La Croix – Croire » du 28/05/2018

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Ce psaume est le seul qui soit attribué à David dans le troisième livre.

    C’est une prière qu’il exprime à un moment où, traversant une des grandes épreuves de sa vie,

    il se présente comme affligé et pauvre, dans la détresse et menacé par des hommes violents.

    Mais il compte sur la grâce de Dieu, sur sa puissance, sur sa bonté qui l’a sauvé et sur sa miséricorde.

    Psaume : Psaume 86 (87) Dieu est avec nous. 

    Elle est fondée sur les montagnes saintes.
    Le Seigneur aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob.
    Pour ta gloire on parle de toi, ville de Dieu !

    R : Dieu est avec nous !

    « Je cite l’Égypte et Babylone entre celles qui me connaissent. »
    Voyez Tyr, la Philistie, l’Éthiopie : chacune est née là-bas.

    R : Dieu est avec nous !

    Mais on appelle Sion : « Ma mère ! » car en elle, tout homme est né.
    C’est lui, le Très-Haut, qui la maintient.

    R : Dieu est avec nous !

    Au registre des peuples, le Seigneur écrit : « Chacun est né là-bas. »
    Tous ensemble ils dansent, et ils chantent : « En toi, toutes nos sources ! »

    R : Dieu est avec nous !

    Texte extrait du site « Prions en Eglise »

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Commentaire 2 :

    Éternel ! Incline ton oreille : versets 1-5

    C’est la première des trois prières de ce psaume. David se tient devant l’Éternel dans la pleine conscience de sa faiblesse, mais en même temps, dans l’assurance de faire partie de ceux en qui Dieu prend plaisir et de lui appartenir parce qu’il est son serviteur. Ici, et à deux autres reprises dans ce psaume, il prend la place du serviteur qui attend tout de son maître (Psaume 123. 2) dont il reconnaît l’autorité : il a affaire au Seigneur – titre que nous rencontrons sept fois au cours du psaume. Mais, qu’elle est heureuse, la connaissance qu’a David de la bonté et de la grâce d’un Seigneur à qui il peut demander de réjouir son âme !

    David savait que ses transgressions et son péché étant couverts, il pouvait revendiquer le titre de saint, c’est-à-dire d’homme pieux (Psaume 32. 1, 5, 6). A ce titre, et parce qu’il est le serviteur de Dieu, il fait appel à sa grâce. Il adresse sa supplication au Seigneur, afin qu’il garde et réjouisse son âme, sans oublier de le louer pour sa bonté.

    Le verset 2 nous rappelle la dépendance et la confiance de Jésus-Christ, parfait serviteur, chef et consommateur de la foi (Psaume 16. 1 ; Hébreux 12. 2). La part du chrétien n’est-elle pas de marcher comme lui a marché (1 Jean 2. 6) ?

    Éternel ! Sois attentif : versets 6-10

    Avec la deuxième prière de ce psaume, David ne demande pas seulement à l’Éternel d’écouter sa prière, mais aussi d’y être attentif. Ce sont « des prières et des supplications » (Éphésiens 6. 18 ; Philippiens 4. 6) par lesquelles la foi honore Dieu en comptant sur sa réponse.

    Dans sa première prière, David se présentait comme l’homme pieux et le serviteur du Seigneur ; maintenant, il s’appuie sur la grandeur du Seigneur et sur les merveilles de ses œuvres.

    Tout dépend de lui ; il a même fait les nations, qui pendant longtemps, ne l’ont pas connu. Elles aussi reconnaîtront que les œuvres du Seigneur sont grandes et merveilleuses et elles le glorifieront parce que ses faits justes ont été manifestés (Apocalypse 15. 34).

    La grandeur unique du Seigneur dans sa personne et dans ses œuvres donne à son serviteur l’assurance de sa délivrance.

    Commentaires extrait du site « Bibles et publications chrétiennes » - « Les psaumes »

    Dans le Livre des Actes, après l’Ascension du Ressuscité,

    on s’attendrait à ce que Luc rapporte les réactions des participants. Rien de cela. Luc n’est pas journaliste.

    C’est un théologien qui dit la foi chrétienne.

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Épître :

    Lecture du Livre des Actes des Apôtres (Ac 1,12-14)

    Alors, ils retournèrent à Jérusalem depuis le lieu-dit « mont des Oliviers » qui en est proche, la distance de marche ne dépasse pas ce qui est permis le jour du sabbat. À leur arrivée, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement ; c'était Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d'Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques. Tous, d'un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères.

    – Parole du Seigneur –

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Commentaire 3 :

    Le Ressuscité a chargé « ceux qu’il avait élus pour apôtres » d’être « ses témoins dans Jérusalem, en Judée et en Samarie, et jusqu’aux confins de la terre ». Ils sont maintenant Onze puisqu’il manque Judas. Ils se rassemblent en ville. Viennent s’ajouter à eux « quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et ses frères ».

    La famille de Jésus semble avoir eu une certaine importance aux premiers temps de l’Église. Mais pas suffisamment pour créer et assurer une sorte de pouvoir dynastique. Ce sont les Onze choisis par Jésus qui ont assuré finalement la continuité de l’action de Jésus.

    Comme souvent, Luc souligne la nécessité de la prière pour se mettre à l’écoute de Dieu. La prière permet de prendre de la distance par rapport à ce que pensent les uns et les autres. Avant d’entreprendre, ne faut-il pas écouter ce que l’Esprit dit aux assemblées chrétiennes ?

    Commentaires extraits du site « La Croix – Croire » du 27/03/2014

    Dans ce passage saint Jean nous raconte un des derniers instants avant la mort de Jésus.

    Jésus est en train de mourir sur la croix.

    C’est le moment culminant de sa mission, où son amour pour nous le mène

    à nous donner sa vie jusqu’à la dernière goutte de son sang.

    Il nous a tout donné. Mais comme si ce n’était pas suffisant,

    Il veut nous laisser son dernier grand « cadeau » : sa Sainte Mère.

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Évangile :

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 19,25-34)

    Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : «Voici ta mère». Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l'Écriture s'accomplisse jusqu'au bout, Jésus dit : « J'ai soif. » Il y avait là un récipient plein d'une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d'hysope, et on l'approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit. Comme c'était le jour de la Préparation (c'est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d'autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les juifs demandèrent à Pilate qu'on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l'autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Commentaire 4 :

    Marie a écouté l’Esprit-Saint, elle a répondu « oui » à l’appel de Dieu. Elle a enfanté Jésus, elle l’a éduqué comme toute bonne maman le ferait. Adulte, elle l’a suivi dans sa mission, le servant et accueillant tous ceux qui désiraient s’approcher de Jésus. A la Passion, elle a suivi Jésus sur le chemin du Golgotha, elle a pleuré au pied de la croix. Et quand Jésus l’a remise entre les mains de Jean, elle a accepté. Jean s’occuperait d’elle, mais elle aussi, comme une mère, s’occuperait de Jean. Et à travers Jean c’est de nous aussi qu’elle accepte de s’occuper.

    Elle est passée par la croix, elle sait que d’une façon ou d’une autre c’est le chemin de tout chrétien. Mais elle est là pour nous soutenir au sein de nos épreuves. Ce n’est pas une allégorie, une idée en l’air, c’est une réalité. Jésus en confiant Jean à sa mère nous confie aussi à elle. Si nous voulons avancer sérieusement dans notre vie d’amour avec Jésus, alors nous devons vivre aussi avec Marie, nous confier à elle, nous appuyer sur elle. Car elle est puissante sur le cœur de Dieu.

    Nous confier à Marie, nous appuyer sur elle ce n’est pas seulement « dire son chapelet » c’est le prier de tout notre cœur. On n’enfile pas les « je vous salue » comme les perles d’un collier. On dit chaque « je vous salue » avec le cœur, en présence de Marie, comme un enfant qui assis sur les genoux de sa maman lui dit : « je t’aime ». Il vaut mieux vivre ainsi un seul « je vous salue » que d’en dire 10 avec notre tête.

    Marie sait ce qu’il y a dans notre cœur.

    Marie sait bien aussi ce dont nous avons réellement besoin.

    Marie sait également quel est l’appel de Dieu dans notre vie.

    Elle veut nous combler, elle veut nous aider à répondre à l’appel de Jésus.

    Marie, en bonne maman est sans cesse à nos côtés, discrètement mais de façon sure. A nous de nous tourner vers elle, résolument, pour lui donner la main et nous laisser conduire à la suite de Jésus.

    Maintenant quand nous regardons Marie et Jean au pied de la croix, nous voyons Jean, soutenir Marie dans sa douleur de mère. Et Jean ne va pas aider Marie seulement ce jour-là, car en la prenant chez lui, il va participer aussi à sa vie, à sa mission au sein de l’Église naissante. A nous aussi, comme à tous les chrétiens, il est demandé de soutenir Marie dans sa mission.

    Quelle est sa mission ? Ramener les âmes à Jésus, ouvrir les cœurs à la miséricorde de Dieu.

    La souffrance de Marie est de voir ses enfants se détourner de Dieu et aller vers un chemin de perdition. Son cœur de mère en souffre et elle nous demande à nous aussi d’agir, d’intervenir auprès de nos frères et sœurs par le témoignage de notre vie, par l’annonce de la parole, et auprès de Dieu par la prière, le jeûne, la pénitence.

    Marie ne nous demande rien pour elle-même, mais elle nous demande tout ce que l’on peut pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Marie est Mère de l’Espérance, car elle nous conduit à la miséricorde de Dieu.

    Généralement nous allons vers elle pour lui demander d’intervenir en notre faveur ou en faveur des autres car nous la savons puissante sur le cœur de Dieu. Mais pensons-nous à nous offrir pour soutenir son œuvre au sein de ce monde et pour soutenir son intercession auprès de Dieu ?

    Commentaires de Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Mai 2021

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Homélie :

    En ce lundi de la Pentecôte, nous fêtons la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église. La Bible nous montre que Marie a eu un rôle très important dans la vie de l’Église. La première lecture nous dit que la mère de Jésus était présente au Cénacle. Elle a prié avec les apôtres qui imploraient l’Esprit-Saint. Dès sa naissance, l’Église est conduite maternellement par la Vierge Marie : « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie, la Mère de Jésus » (Actes 1, 14).

    Prier d’un même cœur, c’est ce que doit faire toute assemblée. Avec Marie et avec les apôtres, nous sommes la même Église. Marie est toujours là pour nous renvoyer au Christ. Comme aux noces de Cana, elle ne cesse de nous redire : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Cette fête d’aujourd’hui voudrait nous ramener à quelque chose d’essentiel : l’Église ne peut se passer de la prière. Elle est aussi nécessaire que l’oxygène l’est au corps.

    C’est vrai, si la prière devait cesser dans l’Église, celle-ci étoufferait aussi sûrement que le corps qui manquerait d’oxygène. Et quand nous parlons de l’Église, ce n’est pas seulement l’institution : l’Église c’est chacun de nous ; nous en sommes les membres. Si nous ne prions pas, nous étouffons la présence de Dieu en nous. Prendre au moins quelques minutes pour prier chaque jour, ce n’est pas du temps perdu. Se rassembler le dimanche à l’église est absolument essentiel. Le concile Vatican II nous l’a rappelé à sa manière : « L’Eucharistie est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation ».

    La prière permet à l’Esprit-Saint de s’infiltrer en nous, dans notre intelligence et notre cœur. C’est comme un goutte-à-goutte qui nous permet de recevoir la vie de Dieu. Elle nous entraîne à vivre de plus en plus au rythme de Dieu. Elle nous débarrasse progressivement des obstacles qui encombrent notre cœur et notre esprit. Ces obstacles, nous les connaissons bien : ils s’appellent orgueil, égoïsme, mensonge, préjugés, violences, jugement des autres. La prière nous permet de retrouver peu à peu la présence de Dieu en nous. L’Église est née de la prière du Christ et de celle des apôtres. C’est aussi par notre prière que l’Église continue à naître chaque jour.

    En fait, ce n’est pas nous qui prions mais le Christ en nous. Il reste entièrement tourné vers le Père et vers les disciples. Il nous apprend à ne pas rapetisser la prière au niveau de nos seuls besoins personnels et familiaux. Quand nous prions, c’est l’air d’en haut que nous respirons. Et Marie est là pour présenter notre prière à Dieu. Elle ne cesse jamais d’intercéder pour nous et pour le monde.

    L’Évangile vient nous rappeler un message de la plus haute importance : « Près de la croix de Jésus, se tenait Marie, sa mère… et le disciple que Jésus aimait ». Ce disciple, c’est Jean. C’est aussi chacun de nous. Nous sommes tous les disciples bien-aimés de Jésus. Il nous confie à Marie et il nous la confie. Jésus et Marie s’aiment tellement qu’ils partagent tous deux le même amour pour tous les hommes. Le disciple préféré de Jésus est devenu aussi l’enfant préféré de Marie.

    C’est cette maman que Jésus nous donne pour qu’elle fasse pour nous ce qu’elle a fait pour lui. Nous pouvons tous nous réfugier auprès d’elle. Quand nous faisons appel à elle, elle accourt. Son amour ne nous fera jamais défaut. En même temps, Jésus nous confie sa Mère et il nous demande de la prendre chez nous. Nous sommes invités à l’accueillir chez nous avec respect et surtout beaucoup d’amour. N’hésitons pas à lui ouvrir la porte de notre vie et de notre cœur, même si le ménage n’est pas bien fait. Elle n’a pas peur des situations compliquées. Elle ne cherche qu’à dénouer les nœuds qui font obstacle à notre union à Dieu. Marie est le plus sûr chemin pour apprendre à connaître et aimer Jésus. Qu’elle soit toujours avec nous pour en être les messagers.

    Abbé Jean Compazieu – Le 7 juin 2019 – Site « Dimanche prochain »

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Prière :  Prière à Marie, Mère de l’Église et Mère de notre foi

    Ô Mère, aide notre foi !

    Ouvre notre écoute à la Parole,

    pour que nous reconnaissions la voix de Dieu et son appel.

    Éveille en nous le désir de suivre ses pas,

    en sortant de notre terre et en accueillant sa promesse.

    Aide-nous à nous laisser toucher par son amour,

    pour que nous puissions le toucher par la foi.

    Aide-nous à nous confier pleinement à Lui, à croire en son amour,

    surtout dans les moments de tribulations et de croix,

    quand notre foi est appelée à mûrir.

    Sème dans notre foi la joie du Ressuscité.

    Rappelle-nous que celui qui croit n’est jamais seul.

    Enseigne-nous à regarder avec les yeux de Jésus,

    pour qu’il soit lumière sur notre chemin.

    Et que cette lumière de la foi grandisse toujours en nous

    jusqu’à ce qu’arrive ce jour sans couchant,

    qui est le Christ lui-même, ton Fils, notre Seigneur ! »

    Prière à Marie du pape François extraite de l'encyclique Lumen Fidei – Le 29 juin 2013

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Conclusion – Méditation : « Près de la croix de Jésus se tenait sa mère ».

    1. Dans l’extrait de l’Évangile lu ce jour, saint Jean nous raconte un des derniers instants avant la mort de Jésus. Jésus est en train de mourir sur la croix. C’est le moment culminant de sa mission, où son amour pour nous le mène à nous donner sa vie jusqu’à la dernière goutte de son sang. Il nous a tout donné. Mais comme si ce n’était pas suffisant, Il veut nous laisser son dernier grand « cadeau » : sa Sainte Mère.

    On peut dire que tout ce qui était sien, Il nous l’a donné. Dieu nous connaît bien, il connaît notre besoin de tendresse, d’affection maternelle et de soutien inconditionnel. C’est pourquoi Il a voulu nous donner la même mère que celle qu’Il a choisie pour son Fils. De la même façon que la Sainte Vierge a pris soin de son Fils, l’a éduqué, l’a soutenu, l’a consolé, l’a aimé de tout son cœur de mère et ne l’a jamais abandonné jusqu’au moment de sa mort, elle le fait avec chacun d’entre nous.

    Quelquefois il est difficile de le voir car, comme nous le montre l’Évangile, elle agit avec beaucoup de discrétion. Elle ne veut pas faire ombrage à son Fils, mais elle est bien là, comme elle l’a toujours été avec Jésus au cours de sa vie mais de différentes façons suivant ses besoins. Tout ce qu’elle a fait pour Jésus, elle le fera pour nous, car son cœur de mère est pour tous.

    C’est profondément touchant de voir que tout ce que Dieu le Père a donné à son Fils unique, Il veut aussi nous le donner : Il nous fait ses fils à l’image de son Fils unique, Il nous fait participer de sa vie divine au travers des sacrements, Il nous fait don du Saint-Esprit, qui demeure dans notre cœur, et Il nous donne Marie pour mère... Dieu est vraiment fou d’amour pour chacun d’entre nous.

    2. On peut admirer le grand cœur de Marie qui, au moment le plus douloureux de sa vie, face à la mort si douloureuse de son Fils, accepte, à la demande de Jésus, d’accueillir tous les hommes comme ses propres enfants, y compris les bourreaux de son Fils. Combien nous pouvons apprendre de cette générosité et de cette disponibilité du cœur de Marie, même au milieu de la souffrance ! Pour la Sainte Vierge, la souffrance n’amorce pas un mécanisme de défense qui la fait se renfermer sur elle et qui la ferme aux autres, bien au contraire, elle continue d’être à l’écoute de la voix de Dieu et elle garde le même désir de faire sa volonté et la même disponibilité d’accueillir qui que ce soit avec tout son amour.

    3. Dans ce passage apparaît le disciple bien aimé, qui représente chacun d’entre nous. Nous sommes tous ce disciple que Jésus aime et auquel Il donne sa propre mère. On peut se demander pourquoi, de tous les apôtres, c’est le seul qui est présent au pied de la croix. L’Évangile dit « qu’il se tenait près de Marie ». Jean a le courage d’accompagner Jésus jusqu’au bout, parce qu’il est près de Marie. Être près de Marie, c’est être près de Jésus. Sans la Sainte Vierge il n’aurait pas pu aller jusqu’au bout. Déjà, avant que Jésus nous donne sa mère, Il nous montre combien nous avons besoin d’elle pour le suivre jusqu’au bout.

    Méditation non signée et non datée, extraite du site « Catholic.org »

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * 220606 - Lundi de Pentecôte

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Dieu, Père de toute miséricorde, ton Fils unique, cloué sur la croix, a voulu que la bienheureuse Vierge Marie, sa mère, soit aussi notre mère ; accorde à ton Eglise, soutenue par son amour, la joie de donner naissance à des enfants toujours plus nombreux, de les voir grandir en sainteté et d’attirer à elle toutes les familles des peuples..

    Dialogue avec le Christ

    Jésus, je veux Te remercier pour ce si beau cadeau que Tu m’as fait en me donnant Marie pour mère. Merci Marie pour Ta présence, pour Ta tendresse et pour Ton intercession auprès de Ton Fils. Je Te dois beaucoup, même si je n’en suis pas toujours conscient. Apprends-moi à écouter ton Fils comme Toi Tu l’écoutes et à garder mon cœur disponible à ce qu’Il me demande et accueillant à tous ceux que je rencontrerai aujourd’hui.

    Extrait du site « Catholic.org » non daté et non signé

    Références :

    https://cybercure.fr/les-fetes-de-l-eglise/paques/la-pentecote/article/lundi-de-la-pentecote-liturgie-coutumes-pelerinage-de-chartres-jour-ferie

    https://hozana.org/fetes/pentecote/mere-de-l-eglise

    https://hozana.org/fetes/pentecote/mere-de-l-eglise

    https://www.cath.ch/newsf/pape-instaure-fete-de-sainte-marie-mere-de-leglise-lundi-de-pentecote/

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/1ere-lecture-Gn-3-9-15-2018-05-28-1700942346

    https://editeurbpc.com/etudes/sondez-les-ecritures/PSA3/1595/psaumes-86-87#:~:text=La%20saintet%C3%A9%20de%20Dieu%20et%20le%20salut%20d'Isra%C3%ABl,-2.&text=Ce%20psaume%20est%20le%20seul,menac%C3%A9%20par%20des%20hommes%20violents.

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/7e-dimanche-de-Paques-dimanche-28-mai-2017/Aide-a-l-homelie/1re-lecture-Ac-1-12-14

    https://viechretienne.catholique.org/meditation/42622-pres-de-la-croix-de-jesus-se-tenait-sa-mere

    https://www.portstnicolas.org/chantier-naval/les-temps-liturgiques/calendrier-liturgique-et-textes-des-lectures-d-aujourd-hui-a-2060

    https://bible.catholique.org/ps/8782-psaume-86

    https://editeurbpc.com/etudes/sondez-les-ecritures/PSA3/1595/psaumes-86-87

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/genese/genese-3-9-15-20.html

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/7e-dimanche-de-Paques-dimanche-28-mai-2017/Aide-a-l-homelie/1re-lecture-Ac-1-12-14

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/jean-16-19/jean-19-25-34-marie-mere-de-l-eglise.html

    https://dimancheprochain.org/7964-lundi-de-pentecote/

    https://hozana.org/fetes/pentecote/mere-de-l-eglise

    https://viechretienne.catholique.org/meditation/42622-pres-de-la-croix-de-jesus-se-tenait-sa-mere

    Magnificat du 6 juin 2022 page 81


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  • 220202 – Fête de la Chandeleur

    Rubrique « Fêtes particulières »

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

    Introduction :

    Frères et Sœurs bien-aimés, il y a quarante jours, nous célébrions dans la joie la Nativité du Seigneur. Voici maintenant arrivé le jour où Jésus fut présenté au Temple par Marie et Joseph. Jésus se conformait ainsi à la loi du Seigneur, mais, en vérité, il venait à la rencontre du peuple des croyants. En effet, le vieillard Syméon et la prophétesse Anne étaient venus au Temple, sous l’impulsion de l’Esprit-Saint. Éclairés par ce même esprit, ils reconnurent le Seigneur dans ce petit enfant et ils l’annoncèrent à tous avec enthousiasme.

    Syméon ou Siméon ou encore Simon (Grec ancien: Συμεών, Sumeṓn) est un personnage de l'Évangile selon Luc qui apparaît lors de la Présentation au Temple de Jésus de Nazareth. Il avait été averti par le Saint-Esprit qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Christ.

    Extrait d’une page du site « Wikipédia »

    Il en va de même pour nous : rassemblés par l’Esprit-Saint, nous allons nous mettre en marche vers la maison de Dieu à la rencontre du Christ. Nous le trouverons, et le connaîtrons à la fraction du pain en attendant sa venue dans la gloire.

    Extrait du Blog « Saint Jean-Baptiste de Lassigny »

      La Chandeleur  

     La Chandeleur : mais que fête-t-on le 2 février ? 

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

    Trois mystères sont célébrés en ce jour du 2 février :

    • la Purification légale de la Vierge Marie,
        • la Présentation de l’Enfant-Jésus au Temple,
              • la Rencontre avec le vieillard Syméon.

    Dans l’imaginaire collectif, la Chandeleur est une fête durant laquelle on savoure de délicieuses crêpes. S’il est juste de dire que c’est la tradition de manger des crêpes le 2 février, la signification de cette fête chrétienne est bien plus symbolique !

    Certaines fêtes chrétiennes sont connues de tous. Tout le monde sait que Noël célèbre la naissance du Christ et que l’Épiphanie célèbre la venue de trois mages. Cependant, il plane une sorte d’ombre sur la signification de la Chandeleur. Beaucoup de gens ignorent que la Chandeleur est, elle aussi, liée au mystère de l’enfance de Jésus-Christ. Cela est sûrement dû à son histoire plutôt complexe.

    Extrait du site de l’Église catholique romaine de Genève

     La Chandeleur puise ses origines dans des rites païens 

    Il faut remonter à l’époque des Romains pour comprendre l’évolution de cette fête mystérieuse. A l’origine, cette fête faisait partie de rites païens en l’honneur du Dieu Pan. La Chandeleur tirant son nom du latin, signifie aussi fête de la lumière. Mais ce n’est qu’en 472 que la notion de chandelle apparaît dans son nom. 

    La festa candelarum, expression dans laquelle on retrouve « candela » qui signifie la « chandelle ». En effet, c’est le Pape Gélase Ier qui pour la première fois organise une procession à la lumière des flambeaux le 2 février de l’année 472.

    C’est ainsi que ces rites d’origines païennes dédiées au dieu Pan devinrent une fête chrétienne. Il semblerait que des galettes aient été distribuées aux pélerins qui parcouraient les rues de Rome à la lumière des flambeaux. Ceci explique la présence des crêpes à la Chandeleur.

    Extrait du site de l’Église catholique romaine de Genève

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

     La Présentation de Jésus-Christ au temple 

    Si cette fête est d’abord la fête de la lumière avant d’être la fête de la crêpe, que célèbre-t-on réellement le 2 février ? La Chandeleur n’est autre que la commémoration de la présentation de Jésus-Christ au temple, 40 jours après son incarnation.  C’est pourquoi elle est fêtée le 2 février, le quarantième jour après Noël. La symbolique de la lumière prend tout son sens avec l’homélie de Benoit XVI pour la célébration des vêpres le 2 février 2010 :

    « Par ce signe visible, on veut signifier que l’Église rencontre dans la foi celui qui est '' la Lumière des hommes '' et l’accueille avec tout l’élan de sa foi pour apporter au monde cette '' lumière '' ».

    De même que lorsque l’Évangéliste Luc nous transmet la prière de Syméon tenant Jésus entre ses bras : « Mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d’Israël ton peuple » (Luc 2, 30-32), on comprend donc que Jésus est la Lumière du monde. Par conséquent,  la Chandeleur commémore la présentation de Jésus-Christ au temple et célèbre Jésus-Christ comme lumière du monde.

    Extrait du site de l’Église catholique romaine de Genève

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

    Si ce 2 février la Chandeleur commémore la Présentation de Jésus au Temple, à Jérusalem, 40 jours après sa naissance, ce faisant, ses parents se conformaient à une coutume hébraïque qui voulait que les premiers-nés fussent consacrés au Seigneur.

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

    Mais la Chandeleur était aussi autrefois appelée la « Purification de la Vierge Marie » car elle rappelait le rituel des relevailles consécutives à tout accouchement : fête de la « purification » (sens étymologique latin du mot « février ») de la Vierge Marie mère de l’enfant Jésus tout juste circoncis à la synagogue juive en présence de Joseph, Syméon et Anne (cette dernière elle-même traditionnellement considérée comme mère de Marie), quarante jours après l'accouchement et la naissance du Christ, selon les rites hébraïques bibliques les plus pieux et immémoriaux.

    Extrait d’une page du site « Wikipédia »

    L'Évangéliste Luc raconte qu'à cette occasion, un vieil homme, Syméon, et une prophétesse, Anne, reconnurent dans l'enfant l'« Oint du Seigneur » (le Christ) :

    « Syméon prit l'enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple » (Luc, 2, 22-40). Le chant de grâces de Syméon est repris tous les soirs par les ecclésiastiques du monde entier.

      La Purification de la Bienheureuse Vierge Marie  

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

    La Purification se célèbre le quarantième jour après la Nativité du Seigneur. On l’appelle la "Purification", parce que, quarante jours après la Nativité du Seigneur, la Vierge vint au temple, pour être purifiée suivant la loi. Car la loi juive avait décrété que toute femme ayant enfanté un fils restait absolument impure pendant sept jours, c’est-à-dire exclue à la fois du contact de l’homme et de l’entrée du temple. Après sept jours, elle devenait pure quant au contact de l’homme, mais restait impure pendant trente-trois jours encore quant à l’entrée du temple. Enfin, le quarantième jour après sa délivrance, elle était admise dans le temple, où elle offrait son enfant avec des présents. Si elle avait mis au monde une fille, la durée de son état d’impureté était doublée, tant quant au contact de l’homme que quant à l’entrée du temple.

    Jacques de Voragine – La Légende dorée – La Purification de la Bienheureuse Vierge Marie

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

    Quelques précisions :

    Le « Quarantième jour » était célébré à Jérusalem dès 386, la procession des cierges y fut ajoutée en 450.

    Au VIème siècle, la fête fut reçue à Constantinople sous le nom d’Hypapantê, ou Rencontre du vieillard Syméon et du Sauveur.

    La fête fut accueillie à Rome au milieu du VIIème siècle, sous le même nom, en latin Obviatio (Rencontre), ou de « Jour de Saint Syméon ».

    Au milieu du VIIIème siècle, une nouvelle appellation se fit jour en pays francs, celle de Purificatio Sanctæ Mariæ.

    La Rencontre de l’Enfant et du vieillard Syméon signifie mystiquement la rencontre du Seigneur avec l’âme de bonne volonté qui le cherche vraiment. Guidée par l’Esprit-Saint, elle le trouve assurément dans le Temple, c’est-à-dire dans l’Église.

    La Loi du Seigneur ordonnait aux femmes d’Israël, après leur enfantement, de demeurer quarante jours sans approcher du tabernacle. Après l’expiration de ce terme, elles devaient, pour être purifiées, offrir un sacrifice. Ce sacrifice consistait en un agneau, pour être consumé en holocauste. On devait y joindre une tourterelle ou une colombe, destinées à être offertes selon le rite du sacrifice pour le péché. Si la mère était trop pauvre pour fournir l’agneau, le Seigneur avait permis de le remplacer par une autre tourterelle, ou une autre colombe.

    Un second commandement divin déclarait tous les premiers-nés propriété du Seigneur, et prescrivait la manière de les racheter. Le prix de ce rachat était de cinq sicles, qui, au poids du sanctuaire, représentaient chacun vingt oboles (Ezéchiel 45:12).

    Marie, fille d’Israël, avait enfanté. Jésus était son premier-né.

    Le respect dû à un tel enfantement et à un tel premier-né permettait-il l’accomplissement de la loi ?

    Si Marie considérait les raisons qui avaient porté le Seigneur à obliger les mères à la purification, elle voyait clairement que cette loi n’avait point été faite pour elle. Quel rapport pouvait avoir avec les épouses des hommes, celle qui était le très pur sanctuaire de l’Esprit-Saint, Vierge dans la conception de son Fils, Vierge dans son ineffable enfantement ; toujours chaste, mais plus chaste encore après avoir porté dans son sein et mis au monde le Dieu de toute sainteté ?

    Si elle considérait la qualité sublime de son Fils, cette majesté du Créateur et du souverain Seigneur de toutes choses, qui avait daigné prendre naissance en elle, comment aurait-elle pu penser qu’un tel Fils était soumis à l’humiliation du rachat, comme un esclave qui ne s’appartient pas à lui-même ?

    Cependant, l’Esprit qui résidait en Marie lui révèle qu’elle doit accomplir cette double loi. Malgré son auguste qualité de Mère de Dieu, il faut qu’elle se mêle à la foule des mères des hommes, qui se rendent de toutes parts au Temple, pour y recouvrer, par un sacrifice, la pureté qu’elles ont perdue. En outre, ce Fils de Dieu et Fils de l’Homme doit être considéré en toutes choses comme un serviteur. Il faut qu’il soit racheté en cette humble qualité comme le dernier des enfants d’Israël. Marie adore profondément cette volonté suprême, et s’y soumet dans la plénitude de son cœur.

    Les conseils du Très-Haut avaient arrêté que le Fils de Dieu ne serait déclaré à son peuple que par degrés. Après trente années de vie cachée à Nazareth, où, comme le dit l’Évangéliste, il était réputé le fils de Joseph, un grand prophète devait l’annoncer mystérieusement aux juifs accourus au Jourdain pour y recevoir le baptême de la pénitence. Bientôt ses propres œuvres et ses éclatants miracles rendraient témoignage de lui. Après les ignominies de sa Passion, il ressusciterait glorieux, confirmant ainsi la vérité de ses prophéties, l’efficacité de son sacrifice, enfin sa divinité.

    Jusque-là presque tous les hommes ignoreraient que la terre possédait son Sauveur et son Dieu. Ainsi, la souveraine Sagesse aime à montrer que ses pensées ne sont point nos pensées, à déconcerter nos faibles conceptions, en attendant le jour où elle déchire les voiles et se montre à découvert à nos yeux éblouis. La volonté divine fut chère à Marie, en cette circonstance comme en toutes les autres. Elle obéit à la loi, parce que les apparences la déclaraient sujette à la loi. Son Dieu et son Fils se soumit au rachat comme le dernier des hommes, lui qui devait « être obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix ». La Mère et l’Enfant s’humilièrent ensemble. Et l’orgueil de l’homme reçut en ce jour une des plus grandes leçons qui lui aient jamais été données.

    Source : La Purification de la Sainte Vierge Marie – La Porte latine – 1er février 2021 – citant « Le Petit Echo de Notre-Dame n° 85 »

    La Vierge Marie n’avait pas à se soumettre à cette loi de purification, puisque sa grossesse ne venait point d’une semence humaine, mais de l’inspiration divine. Cependant elle voulut se soumettre à cette loi, pour quatre raisons :

    1°) pour donner l’exemple de l’humilité ;

    2°) pour rendre hommage à la Loi, que son divin fils venait accomplir et non point détruire ;

    3°) pour mettre fin à la purification juive, et pour commencer la purification chrétienne, qui se fait par la foi, purifiant les cœurs ;

    4°) pour nous apprendre à nous purifier, durant toute notre vie.

    Cette fête s’appelle aussi l’Hypopante, ou Présentation, parce que le Christ fut présenté au Temple, où Syméon et Anne le reçurent. Et Siméon, dans son cantique, appela Jésus de trois noms : Salut, Lumière et Gloire du peuple d’Israël.

    En troisième lieu, cette fête s’appelle la Chandeleur, parce que les fidèles portent, ce jour-là, des cierges allumés.

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

    La fête de la Chandeleur, ou fête des chandelles, débutait à Rome, au VIIème siècle, par une procession du Forum à la basilique Sainte-Marie-Majeure. Les fidèles se mettaient en route avant l'aurore, en portant des chandelles, d'où le nom de la fête. Ils allaient de cette manière symbolique à la rencontre de Dieu.

    Site « Vive Quiberon » – Février 2021 – Le 2 février c’est la Chandeleur

      Les crêpes de la Chandeleur  

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

    D'aucuns pensent que cette fête chrétienne aurait pris la place des Lupercales romaines vers le Vème siècle. Les fêtes en l'honneur de Lupercus, ou Pan, dieu de la fécondité, donnaient lieu à une procession aux flambeaux aux alentours du 15 février.

     * 220202 - Fête de la Chandeleur   * 220202 - Fête de la Chandeleur

                                                                              Proserpine                  Perséphone

    Selon une autre interprétation, la Chandeleur se serait substituée à une fête en l'honneur de Proserpine, alias Perséphone, déesse des moissons et de la fécondité.

    Proserpine est une divinité romaine équivalente à Perséphone dans la mythologie grecque. Elle est la fille de Cérès (ou Déméter) et Jupiter (Zeus en grec). Malgré son enlèvement par Pluton et son statut de Reine des Enfers, Proserpine est aussi une déesse du printemps.

    Extrait du site « Wikipédia »

    Cette fête se célébrait à la lumière des torches et autour d'une galette de céréales. Aujourd'hui encore, le 2 février, il est de tradition de faire des crêpes.

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

    En Amérique du nord, une légende probablement d'origine amérindienne fait du 2 février le jour de la Marmotte (Ground Hog Day). À midi, ce jour-là, la marmotte sort de son terrier et inspecte les environs. Si elle aperçoit son ombre parce que le ciel est lumineux et clair, elle retourne vite se mettre à l'abri pour six à sept semaines, autrement dit jusqu'au printemps. Si elle ne voit pas son ombre parce que le ciel est trop couvert, c'est le signe d'une arrivée précoce du printemps !

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

    En guise de conclusion provisoire :

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

    Vitrail de Franz Mayer

    La présentation de Jésus au temple

    Cathédrale Saint-Michel de Toronto

    La fête de la Présentation de Jésus au Temple, ou Sainte Rencontre, associée à la Purification de la Bienheureuse Vierge Marie est une fête chrétienne, catholique et orthodoxe (où l'on dira plutôt Hypapante). Elle est célébrée le 2 février, quarante jours après Noël.

    Cette fête correspond à la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem par ses parents Marie et Joseph : « Et lorsque furent accomplis les jours pour leur purification, selon la loi de Moïse, ils l'emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur » (cf. Lc 2,22-38). 

    Extrait du Site « Wikipédia »

     * 220202 - Fête de la Chandeleur

    Prières proposées par notre Frère Chapelain JP VS :

    1.

    Dieu, qui es la source est l’origine de toute lumière, toi qui as montré au vieillard Syméon la lumière qui éclaire les nations, nous te supplions humblement : que ta bénédiction sanctifie ces cierges. Exauce la prière de ton peuple qui s’est ici rassemblé pour les recevoir et les porter à la louange de ton Nom. Et qu’en avançant dans le droit chemin, nous parvenions à la lumière qui ne s’éteint jamais.

    2.

    Seigneur, tu es la lumière, lumière qui vient éclairer ce monde rempli de ténèbres. Je vois des ténèbres de toute part : le monde sécularisé dans lequel je vis, le paganisme ambiant, la dégradation morale de la jeunesse. Tout est ténèbres. Moi aussi, je vis dans les ténèbres. Mais, je crois que tu es la Lumière. Lumière pour mon âme et lumière pour le monde. Aide-moi à vivre en accord avec cette lumière que tu me donnes pour que je puisse t’aider à éclairer le monde.

    Sujet proposé par le Frère Chapelain Jean-Paul VS

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B,

    Chevaliers de la Sainte-Croix de Jérusalem

    Références :

    https://www.eglisecatholique-ge.ch/actualites/la-chandeleur-mais-que-fete-t-on-le-2-fevrier/

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Sym%C3%A9on#:~:text=Sym%C3%A9on%20ou%20Sim%C3%A9on%20ou%20encore,d'avoir%20vu%20le%20Christ.

    https://www.herodote.net/almanach-ID-2478.php#:~:text=La%20Chandeleur%20comm%C3%A9more%20le%202,40%20jours%20apr%C3%A8s%20sa%20naissance

    https://fr.wikipedia.org/wiki/2_f%C3%A9vrier

    https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/La_Purification_de_la_Bienheureuse_Vierge_Marie

    https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_de_la_Pr%C3%A9sentation_de_J%C3%A9sus_au_Temple

    https://laportelatine.org/spiritualite/sainte-vierge-marie/la-purification-de-la-sainte-vierge-marie

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Chandeleur/Meditation-pour-le-jour-de-la-chandeleur

    https://viechretienne.catholique.org/meditation/9709-la-presentation-au-temple


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  • Rubrique des « Fêtes particulières »

    210914 – Liturgie du mardi 14 septembre 2021

     Fête de la Croix glorieuse (3) 

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Introduction :

    La fête de la Croix Glorieuse nous invite à remercier Dieu pour le Don de Son Fils : il a donné sa Vie pour nous en acceptant de mourir, et de mourir sur une Croix.

    Le supplice de la croix est un des supplices les plus cruels inventés par les hommes.

    Jésus l’a affronté et l’a vaincu. Pour nous.

    Cette fête exprime notre gratitude et nous pousse à méditer sur l’Amour de Dieu.

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Exaltation de la sainte Croix ou Fête de la Croix Glorieuse

    Quand, à Jérusalem, la reine sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, fut convaincue d'avoir retrouvé sur le Mont Calvaire la vraie Croix du Christ, elle fit édifier en ce lieu, avec l'aide de son fils, une basilique englobant le Calvaire et le Saint-Sépulcre.

    Cette basilique qui eut pour nom « Résurrection » fut consacrée un 14 septembre. Par la suite, ce jour fut choisi pour célébrer une fête qu'on appela « Exaltation de la précieuse et vivifiante Croix » parce que son rite principal consistait en une ostension solennelle d'une relique de la vraie Croix.

    Ce geste manifestait devant tous que la Croix est glorieuse parce qu'en elle la mort est vaincue par la vie.

    La fête se répandit à Constantinople où elle connut un éclat nouveau à partir du 7ème siècle parce que les Perses infidèles s'étaient emparés de Jérusalem et avaient emporté dans leur pays la vraie Croix comme trophée de victoire.

    L'empereur Heraclius alla la reprendre et ramena triomphalement à Constantinople le symbole de la victoire du Christ sur la mort.

    Progressivement la fête fut célébrée dans toute l'Église et des parcelles de cette relique furent distribuées à travers le monde chrétien.

    Site « Réflexion chrétienne »

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    La Croix glorieuse

    Lever les yeux vers la Croix, c’est faire acte de foi dans le Christ élevé, déjà relevé, déjà glorieux au moment où il donne la plus grande preuve d’amour pour que nous-mêmes nous soyons élevés, relevés. Nous signer de la croix, c’est manifester sur nous-mêmes qu’à notre baptême nous avons été plongés dans la mort de Jésus pour ressusciter avec lui.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi – 14 septembre 2017

     

    Le Livre des Nombres décrit l'histoire d'Israël 

    pendant les quarante ans de la traversée du désert entre l'Égypte et Canaan. 

    C'est le triste récit de manquements continuels.

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    1ère lecture : « Tous ceux qui auront été mordus, qu’ils regardent le serpent, alors ils vivront ! »

    Lecture du Livre des Nombres (Nb 21, 4-9)

    En ces jours-là, les Hébreux quittèrent Hor-la-Montagne par la route de la mer des Roseaux en contournant le pays d’Édom. Mais en chemin, le peuple perdit courage. Il récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! » Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël. Le peuple vint vers Moïse et dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents. » Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur dit à Moïse : «Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront !». Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie !

    – Parole du Seigneur –

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Commentaire 1 a :

    Comme le petit enfant tombé à terre lève des yeux suppliants vers ses parents, nous tournons nos yeux vers la Croix.

    L’épisode et le récit sont riches de significations. On y trouve l’explication traditionnelle des malheurs, accidents et épreuves qui ont accablé le peuple au désert : la faute à tout ce qui lui est arrivé, c’est dans son manque de foi qu’il faut la chercher, dans ses récriminations continuelles contre Dieu. Mais Dieu intervenait sans relâche pour sortir son peuple de chaque nouveau malheur. Le remède consistant à exposer un serpent de bronze (comme le caducée !) vaut surtout comme annonce du remède définitif : tourner nos regards vers Celui qui a été exposé sur la Croix. Les Psaumes proclament : « Qui regarde vers lui resplendira… J’ai les yeux levés vers toi… Tous ont les yeux sur toi, ils espèrent » (Ps 33,6 ; 122,1 ; 144,15). Jésus, dans l’Évangile de cette fête, s’applique à lui-même la portée de l’épisode du serpent de bronze.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi – 14 septembre 2017

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Commentaire 1 b :

    Le Livre de l’Exode et celui des Nombres racontent plusieurs épisodes assez semblables : le peuple arraché à l’Égypte et à l’esclavage par Moïse est en marche vers la Terre Promise. Mais une fois passée l’exaltation de la libération et du miracle de la Mer Rouge, il faut bien affronter le quotidien dans le désert. Le désert, par définition, est un lieu totalement inhospitalier et il faudrait une foi bien accrochée dans son guide pour le suivre sans états d’âme ! Tout le problème est là. Ils étaient esclaves en Égypte, ce qui veut dire qu’ils étaient sédentaires, donc probablement pas du tout entraînés à la longue marche à pied pour la plupart. Et puis, un maître d’esclaves, les nourrit au moins un minimum, pour qu’ils aient assez de forces pour travailler. Les Hébreux ne mouraient donc pas de faim là-bas. De loin, les oignons d’Égypte apparaissent comme un luxe ! Dans le désert, c’est fini ! Il va falloir se débrouiller avec les moyens du bord. Et ceux-ci ont dû se montrer plus d’une fois terriblement décevants !

    Les mauvais jours, inévitablement, on s’est demandé pourquoi on était là. On imagine sans peine les crises de découragement chaque fois qu’on a eu faim, soif, ou simplement peur : peur de ne jamais arriver, peur des affrontements avec d’autres tribus nomades, peur aussi d’affronter des animaux du désert pas tous inoffensifs. Ce Moïse, pensait-on, n’avait pas bien calculé les risques… Il y avait la manne, pourtant, mais à la longue, on finissait par s’en lasser.

    L’épisode du serpent de bronze se situe l’un de ces mauvais jours : on pourrait raconter le drame en quatre actes. Acte 1, le texte nous dit « Le peuple était à bout de courage et se mit à récriminer contre Dieu et Moïse : pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Etait-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! ». Acte 2, « Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante (autrement dit venimeux) et beaucoup moururent ». Acte 3, le peuple se repent : « Nous avons péché contre le Seigneur et contre toi. S’il te plaît, intercède pour nous, que le Seigneur éloigne ces serpents ». Acte 4, Dieu donne à Moïse cette consigne qui nous étonne un peu : « fabrique un serpent (la tradition dit qu’il était de bronze), fixe-le au sommet d’une perche ; tous ceux qui auront été mordus n’auront qu’à le regarder, ils seront guéris ».

    Évidemment, aujourd’hui, nous ne dirions pas que les serpents sont une punition. Cette séquence : le peuple se conduit mal, donc Dieu punit, alors le peuple se repent, et Dieu passe l’éponge, nous paraît un peu surprenante. Nous avons eu plus de trois mille ans pour découvrir que les choses sont moins simples. Mais, à l’époque, c’est tout spontanément qu’on a dit « Dieu nous punit ». Justement, il est très intéressant de voir comment Moïse s’y prend. Il n’entre pas dans la discussion « est-ce que, oui ou non, les serpents sont une punition de Dieu ? ». Et d’ailleurs, quand on rencontre quelqu’un qui est dans la maladie ou le deuil, s’il est convaincu que tout cela vient de Dieu, la première urgence n’est peut-être pas de le dissuader.

    L’objectif de Moïse, c’est de convertir ce peuple toujours soupçonneux, toujours méfiant à une attitude de foi, c’est-à-dire de confiance, quelles que soient les difficultés rencontrées. Plus que tous les serpents du monde, c’est le manque de foi qui ralentit ce peuple dans sa marche vers la liberté. Car Moïse a bien entendu : il ne s’agit pas d’une simple crise de découragement. La phrase « pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Etait-ce pour nous faire mourir dans le désert ? » est une véritable mise en cause de Dieu et de Moïse, le même soupçon qui revient toujours (comme à Massa et Meriba) : quelque chose comme « au fond, Dieu et toi, Moïse, vous dites que vous voulez nous sauver, mais en réalité, vous voulez notre mort ».

    Or Moïse sait déjà que la vraie vie, c’est de connaître Dieu, c’est-à-dire de lui faire confiance à tout moment. Alors il va prouver à ce peuple encore et toujours soupçonneux que Dieu ne demande qu’à le sauver. Pour éduquer son peuple à cette attitude de foi, Moïse s’appuie sur une pratique qui existait déjà. La coutume d’adorer un dieu guérisseur existait bien avant lui : ce dieu était représenté par un serpent de bronze enroulé autour d’une perche. Nos caducées en sont peut-être la trace. C’était ni plus ni moins une pratique magique : il suffit de regarder un objet magique, un fétiche et tout s’arrange. Ce que va faire Moïse consiste à transformer ce qui était jusqu’ici un acte magique en acte de foi. Une fois de plus, comme il l’a fait pour des quantités de rites, il ne brusque pas le peuple, il ne part pas en guerre contre leurs coutumes. Il leur dit « faites bien tout comme vous avez l’habitude de faire, mais moi je vais vous dire ce que cela signifie. Faites-vous un serpent, et regardez-le : (en langage biblique, « regarder » veut dire « adorer ») ; mais sachez que celui qui vous guérit, c’est le Seigneur, ce n’est pas le serpent ; ne vous trompez pas de dieu, il n’existe qu’un seul Dieu, celui qui vous a libérés d’Égypte. Quand vous regardez le serpent, que votre adoration s’adresse au Dieu de l’Alliance et à personne d’autre, surtout pas à un objet sorti de vos mains ».

    Quand le Livre de la Sagesse, des siècles plus tard, médite cet événement, c’est comme cela qu’il l’interprète : « Quiconque se retournait était sauvé, non par l’objet regardé, mais par toi, le Sauveur de tous ». (Sg 16, 7).

    Compléments :

    La lutte contre l’idolâtrie, la magie et toutes les pratiques de divination remplit toute l’histoire biblique. Et d’ailleurs, on peut parfois se demander si nous en sommes complètement sortis. Car chassez le naturel, il revient au galop ! Ce serpent de bronze qui devait conduire le peuple à la vraie foi est redevenu un objet magique. C’est pour cette raison que, plus tard, le roi Ezéchias le supprimera définitivement : « Ezéchias fit disparaître les hauts lieux, brisa les stèles, coupa le poteau sacré, et mit en pièces le serpent de bronze que Moïse avait fait, car les fils d’Israël avaient brûlé de l’encens devant lui jusqu’à cette époque ». (2 R 18, 4).

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     

    Dans le psaume 77 attribué à Asaph à l'époque difficile du retour de l'Exil,

    le psalmiste évoque les bienfaits passés de Yahvé pour Israël,

    les merveilles de la sortie d'Égypte,

    gage d'interventions futures de Yahvé pour son peuple.

    En son entier, ce long psaume énumère les infidélités du peuple de Dieu au long de l’histoire.

    Mais le Seigneur connaît nos fragilités.

    Il partagera notre faiblesse, par la croix, pour nous donner la vie.

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Psaume : Psaume 77, 1-2. 34-35. 36-37. 38

    R/ Par ta croix, Seigneur, tu nous rends la vie.

    01 Écoute ma loi, ô mon peuple, tends l'oreille aux paroles de ma bouche.

    02 J'ouvrirai la bouche pour une parabole, je publierai ce qui fut caché dès l'origine.

    34 Quand Dieu les frappait, ils le cherchaient, ils revenaient et se tournaient vers lui :

    35 ils se souvenaient que Dieu est leur rocher, et le Dieu Très-Haut, leur rédempteur.

    36 Mais de leur bouche ils le trompaient, de leur langue ils lui mentaient.

    37 Leur cœur n'était pas constant envers lui ; ils n'étaient pas fidèles à son alliance.

    38 Et lui, miséricordieux, au lieu de détruire, il pardonnait ; maintes fois, il retint sa colère au lieu de réveiller sa violence.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Commentaire 2 :

    Les psaumes exercent un attrait particulier sur le lecteur de la Bible. En effet, nous y trouvons présentés, plus qu'ailleurs, les sentiments d'hommes pieux. Ceux-ci s'expriment aussi bien dans la prière, que dans la confession, la louange ou la souffrance. Connaissant nous-mêmes plusieurs de ces situations, nous nous sentons particulièrement interpellés par les psaumes.

    Mais la valeur des psaumes ne se limite pas à cela. Les psalmistes ne décrivaient pas seulement leurs sentiments personnels. En eux agissait l'Esprit de Christ, qui prenait part à leurs afflictions et à leurs joies, et s'identifiait à eux dans leurs circonstances (comp. Es. 63:9 ; 1 Pierre 1:11). Cela nous explique pourquoi nous trouvons Jésus-Christ partout dans ce livre, et non pas seulement dans les psaumes dits « messianiques » (par exemple, les psaumes 16 ; 22 ; 24 ; 40 ; 68 ; 69 et 118). Il est vrai que, dans ces derniers, Jésus-Christ apparaît d'une manière toute spéciale, mais, dans le Nouveau Testament, plusieurs psaumes sont appliqués à Christ bien qu'ils ne soient pas signalés comme étant messianiques.

    Extrait de « Vue d'ensemble de la Bible » d’A. Remmers

    Le supplice de la croix devait anéantir le condamné, tout en l’élevant.

    Pour son Fils, Dieu a transformé cet abaissement en exaltation.

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Epître : Glorification de Jésus après son humiliation sur la croix

    Lecture de la Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (2, 6-11)

    Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout: il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : « Jésus-Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père.

    Texte extrait du site « Prions en Eglise »

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Commentaire 3 a :

    Cet extrait est proclamé chaque année le dimanche des Rameaux. Il résulte de l’intense contemplation de l’apôtre devant le mystère de la mort de Jésus : Paul réalise à quel point cette mort, qui fut le pire abaissement, a été complètement transformée, comme seul Dieu peut le faire : l’abaissement est devenu son contraire, une exaltation, le relèvement définitif. Jésus apparaît comme le guide de toute l’humanité et de toute la création. Il ouvre un nouveau chemin. Il transforme le cours de l’existence, pour l’ouvrir à la vie et à la victoire sur toute forme de mort. L’apôtre Paul nous entraîne dans son action de grâce et sa profession de foi. Il nous invite à proclamer à notre tour : « Jésus-Christ est le Seigneur ».

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi – 14 septembre 2017

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Commentaire 3 b :

    Cette hymne célèbre l'itinéraire paradoxal de la vie du Christ. Elle nous fait ainsi entrer dans le mouvement de sa vie. « Lui, qui étant en condition de Dieu » a pris la condition de serviteur, s'est abaissé (anéanti, vidé, pour d'autres traducteurs), a communié à la volonté de Dieu jusqu'à la mort. Alors qu'il faisait l'expérience que tout était fini, il espérait, dans la foi et l'abandon, son salut de Dieu seul.

    Voilà donc, dans la première section de l'hymne (vv. 6-8), le caractère concret, existentiel, de la vie de Jésus avec, d'une part, sa relation d'obéissance et de fidélité au Père, et, d'autre part, sa solidarité extrême avec les humains, qu'il rejoint au plus creux de leur misère, en parcourant le chemin infâme de la crucifixion.

    Puis, dans la seconde partie (vv. 9-11), jaillit l'action souveraine et gracieuse de Dieu vis-à-vis de Jésus. Observons le fait que Dieu est le sujet de tous les verbes. Oui, Dieu exalte Celui qui s'est tenu dans la logique de l'amour et du don, qui a poussé à l'extrême le service, tout au long de sa vie et à l'heure de la mort. On assiste à la proclamation de la seigneurie du Christ par Dieu.

    Cette proclamation a l'accent de la louange. Elle s'adresse au Christ, mais en finale, qui atteint-elle? La gloire qui enveloppe le Christ Jésus et scelle sa victoire va-t-elle au-delà de sa personne? Oui, effectivement cette gloire du Christ Jésus s'inscrit à l'intérieur de la gloire divine qu'elle dévoile. Et la louange atteint Dieu le Père auquel le Christ est soumis. Elle chante la paternité de Dieu qui instaure non pas un rapport de force, mais une relation de confiance et d'amour.

    Julienne Côté, CND, Collège Regina Assumpta, Montréal

    La Croix du Christ mérite bien son appellation de Croix glorieuse,

    car Dieu l’a transformée en échelle vers la gloire du ciel.

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Évangile :

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 3,13-17)

    Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Commentaire 4 a :

    Cet évangile a déjà été lu le quatrième dimanche de Carême. Les paroles du Christ nous invitent à contempler le mystère de la croix, pour susciter en nos cœurs l’action de grâce et la louange : Dieu renverse le cours des choses, ce qui servait à abaisser sert dorénavant à élever. Il en était déjà ainsi au désert, avec le serpent d’airain, mais ce renversement s’opère de façon encore plus éclatante dans le mystère de la Croix. Tout se joue entre en haut et en bas. Jésus est descendu pour attirer l’homme vers en haut. Dans la Croix il nous fait voir un arbre de vie qui a triomphé de l’hiver, une fleur jaillie du grain tombé en terre.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi – 14 septembre 2017

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Commentaire 4 b :

    La Croix, tout le mystère de l’amour infini de Dieu pour chacun de nous s’y trouve ! Mais qui sait encore prendre le temps de s’arrêter devant pour contempler ce don de  l’amour du Christ !

    Oui la croix, c’est le don de la vie éternelle, c’est l’échelle qui nous fait toucher le cœur de Dieu ! Fallait-il que Dieu nous aime pour nous offrir ainsi son Fils ! Fallait-il que Jésus nous aime pour nous racheter ainsi !

    Oui la croix, instrument d’ignominie entre les mains des hommes est devenue chemin de vie et d’éternité dans celles de Dieu qui s’y laisse clouer !

    Faut-il que Dieu nous aime, pour offrir un tel salut à l’humanité toute entière !

    Commentaires de Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Septembre 2020

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Commentaire 4 c :

    « Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel ».

    Quelle est donc la bonne nouvelle à nous réservée en cette fête où nous faisons mémoire de la découverte par Hélène de la Croix du Christ ? Cette fête sonne comme un petit rappel en septembre de la fête de Pâques qui se vit au printemps. Nous fêtons non seulement la Croix, mais la Croix glorieuse. Hors la Croix en elle-même n’est pas glorieuse, c’est un horrible supplice… Alors, ce que nous avons peut-être à considérer surtout et avant tout : c’est que Celui qui s’est fait pour nous «chemin, vérité et vie», c’est de la vie qu’il est venu, du ciel, que cette vie en plénitude à rencontrer ce qui s’opposait à elle. Et là, elle a manifesté sa vérité, sur la Croix. Et la manière qu’elle a eu de manifester sa vérité, de donner sa vie, nous ouvre, là où nous sommes, un chemin. Ce chemin nous conduit à la vie en nous rendant capable de faire la vérité sur notre existence, sur notre manière d’être, en mesurant ce que Lui a vécu… Lui-même, ce Fils de l’Homme, il prend ce chemin parce qu’il sait, de tout son être de Fils, l’appel au bonheur qu’il y a au fond de ce chemin. Il a connu le Ciel et il y retourne par ce chemin, entrainant chacun des siens… Un peu comme les saumons qui remontent frayer là où ils sont nés, capables pour cela d’aller jusqu’à mourir d‘épuisement…

    « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique ».

    Nous retrouvons dans ce passage d’Évangile ce qui a inspiré Ignace. C’est bien le mouvement du Christ qu’Ignace propose pour entrer en colloque avec Lui, le Christ en Croix, durant la première semaine des Exercices Spirituels : « Imaginant le Christ notre Seigneur devant moi et mis en croix, faire un colloque : comment, de Créateur, il en est venu à se faire homme, à passer de la vie éternelle à la mort temporelle, et ainsi à mourir pour mes péchés ». C’est de ce foyer d’amour entre le Père et le Fils dans l’Esprit qu’émane cette force du salut pour nous, ce don que nous recevons. Et ce don peut nous transformer, nous donner de croire, d’aimer à notre tour, d’œuvrer à notre tour pour, non plus seulement, notre propre salut mais le salut du monde. Faisant nôtre ce que le Christ Jésus dit…

    « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé ».

    Cela est pour nous, promesse de vie véritable en ce monde. Si nous recevons de Lui la vie, alors sachons que se posera à nous d’une manière ou d’une autre la question du témoignage, et sachons que, par le témoignage, la vérité pourra se manifester et que de cette manifestation pourra surgir des chemins pour ceux qui seront touchés et que nous ne suspecterions pas… Et ainsi le monde, peu à peu, sera sauvé en pouvant contribuer à son propre salut… Offrons-nous humblement à témoigner de notre foi

    Commentaires du Père Jean-Luc Fabre

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Homélie :

    La fête de la Croix glorieuse que nous célébrons en ce jour nous invite à entrer dans un des paradoxes de la foi chrétienne. En effet, nous sommes conviés aujourd’hui à contempler la croix et la mort de Jésus, non comme un lieu de souffrance comme le vendredi saint, mais comme une source de vie, une source de guérison pour chacun de nous. Comme nous le dit la première lecture : « Tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, et ils vivront ! ». Ce paradoxe, difficilement compréhensible pour ceux qui ne partagent pas notre foi, l’est aussi pour beaucoup de chrétiens. La foi chrétienne nous donne à contempler l’horreur du supplice de la croix pour y découvrir l’étonnante « vie qui surgit de cet arbre qui donnait la mort » comme nous le chantons dans la préface eucharistique.

    Comment exalter la croix, dire qu’elle est glorieuse ? Comment peut se faire cette transformation d’un outil qui donne mort en un lieu où surgit une source de vie ? L’apôtre Paul nous le dit dans la 2ème lecture : « Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms ».

    Saint Paul nous révèle donc que l’exaltation de Jésus crucifié est la conséquence de son abaissement. Le verbe de Dieu qui partageait la gloire du Père a préféré abandonner cette plénitude pour s’enfermer, se cacher dans notre humanité pour la relever dans la résurrection après avoir souffert la mort. Dans l’incarnation du verbe se manifeste ainsi l’amour de Jésus pour nous, et l’amour de son Père qui nous le donne. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé ».

    Donc, la transformation de la mort en vie, de la croix comme supplice à la croix comme source de vie, s’opère par l’acte d’amour qui animait Jésus et son Père alors qu’il traversait les épreuves de sa passion. La fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix prend une signification particulière : elle nous invite à méditer sur le lien profond et indissoluble qui unit la célébration Eucharistique et le mystère de la Croix. Chaque messe en effet rend actuel le sacrifice rédempteur du Christ. L’Eucharistie nous rappelle quotidiennement que notre salut jaillit de ce mystérieux échange, dans lequel le Fils de Dieu épouse la mort pour nous donner gratuitement part à sa vie divine.

    Car l’Eucharistie, c’est la célébration sacramentelle du mystère pascal de Jésus où Jésus rend grâce pour sa propre exaltation à venir qui se réalisera dans le mystère de la croix et de la résurrection. « Faisant du pain son corps et du vin son sang, nous dit Benoît XVI dans l’homélie finale des journées mondiales de la jeunesse à Cologne, Jésus anticipe sa mort, il l’accepte au plus profond de lui-même et la transforme en un acte d’amour. Ce qui de l’extérieur est une violence brutale devient de l’intérieur un acte d’amour qui se donne totalement. » Au-delà du processus de transformation du pain et du vin dans le corps et le sang de Jésus-Christ, la pâque réalise la transformation de la violence inhumaine en don d’amour, puis la résurrection réalisera à la transformation de la mort en vie. Ce processus de transformation n’a été possible que parce que la personne de Jésus a voulu entrer dans le mystère d’amour de son Père et répondre par son amour à la violence qui lui a été faite.

    «Seule l’explosion intime du bien qui est vainqueur du mal, nous dit Benoît XVI, peut alors engendrer la chaîne des transformations qui, peu à peu, changeront le monde. Tous les autres changements demeurent superficiels et ne sauvent pas».

    L’Eucharistie comme nous le disions plus haut récapitule tout le mystère pascal, Jésus dans l’Eucharistie récapitule l’obéissance à son Père, il dit oui à la volonté de Dieu qui lui demande de donner sa vie pour ses frères et sœurs. De tout son être, Jésus désire vivre, de lui-même, il ne veut absolument pas mourir comme il le dit au jardin des oliviers. Mais cette obéissance qui lui coûte la vie n’est pas une simple résignation comme si, après de longues heures de lutte dans la prière pour tenter de faire changer d’avis le Père, il s’avouait vaincu. Non, c’est une obéissance amoureuse. C’est par amour du Père et des hommes qu’il dit ce oui crucifiant pour lui. C’est même une obéissance eucharistique c’est-à-dire que c’est par amour et dans l’action de grâces, qu’il dit oui au Père.

    Et bien ce oui d’obéissance amoureuse et eucharistique, Jésus me demande de le faire mien pour faire jaillir la vie. Quand Jésus nous dit de faire ceci en mémoire de lui, c’est moins la répétition d’un rite que l’entrée dans son obéissance confiante envers son Père. Car suivre le Christ pour accomplir notre vocation de baptisé peut être crucifiant, et cela ne doit pas nous rebuter. En effet, nous devons voir les épreuves, que nous traversons comme autant d’occasions d’entrer davantage dans la dynamique du don et de l’amour qui en fin de compte représente la dynamique propre à la vocation chrétienne. Dieu nous a créés pour l’amour, pour une communion d’amour avec lui. La souffrance et les épreuves contribuent à cela en nous poussant à nous donner jusqu’au bout sans rien attendre en retour, gratuitement, comme Dieu l’a fait pour nous.

    Ainsi la vie peut jaillir de nos croix aujourd’hui comme elle jaillit de la croix de Jésus que nous appelons désormais « Croix glorieuse » par cette manière de vivre d’Amour au sein de la souffrance.

    Commentaires du Frère Antoine-Marie de l’Ordre des Carmes déchaux

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Prières :

    1. Demandons la grâce de vivre de l’immense amour de Jésus.

    Père Gilbert Adam

    2. Tu as voulu, Seigneur, que tous les hommes soient sauvés par la croix de ton Fils. Permets qu'ayant connu dès ici-bas ce mystère, nous goûtions au ciel les bienfaits de la rédemption.

    Père Jean-Luc Fabre

    3.

    Que cette Croix Glorieuse continue à relever tous les pêcheurs que nous sommes !

    Révèle-nous ton Amour miséricordieux, Ô Père, Toi qui as envoyé Ton Fils, Jésus-Christ,

    celui qui vit et règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

    Prière universelle publiée sur le site « Jardinier de Dieu »

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Conclusion :

    Les lectures de ce jour nous ont parlé de la croix. Cet objet dont nous avons l’habitude est devenu un signe pour les chrétiens. Cette croix, nous la retrouvons dans nos églises et nos maisons mais aussi aux carrefours de nos chemins ou encore sur les tombes de nos défunts. Dans bien des cas, elle fait partie des signes que les chrétiens des générations anciennes nous ont légués. Et pour certaines personnes, la croix est devenue un bijou de grande valeur.    

    Oui, bien sûr, mais cette croix, c’est aussi celle qui marque douloureusement la vie de millions d’hommes, de femmes et d’enfants : je pense à celle qui s’appelle longue maladie, exclusion, souffrance physique ou morale, désespoir pour certains. Les médias nous parlent régulièrement des catastrophes et des accidents spectaculaires. On nous dit que telle personne a été transportée à l’hôpital, puis on n’en parle plus. Et pourtant, ils sont nombreux ceux et celles qui portent une lourde croix dans les centres de rééducation, et ça dure des mois et des années.    

    Cette croix si douloureuse pour beaucoup, Jésus l’a portée avant nous. En voyant cet instrument de supplice, nous pensons à la souffrance morale, l’accusation injuste, la haine. Les Évangiles nous décrivent le mépris des accusateurs, la trahison de Judas, le reniement de Pierre, l’abandon des disciples.    

    Mais en ce jour, l’Évangile de saint Jean nous invite à regarder au-delà. Il nous annonce Jésus élevé sur la croix. Cette élévation n’est pas seulement physique. Ici, c’est de son exaltation et de sa glorification qu’il s’agit. Nous regardons la croix non pour y voir l’horreur subie par le condamné mais la glorification du Messie.    

    Pour nous aider à comprendre cela, l’Évangile évoque un événement très connu de l’Ancien Testament. Au cours de leur traversée du désert, les Hébreux se sont plusieurs fois révoltés contre Dieu. Or voilà qu’ils se sont trouvés dans une région infestée par des serpents venimeux. Il y eut de nombreux morts. Alors le peuple pense que la colère de Dieu s’est abattue contre eux et qu’ils sont punis à cause de leur péché. Ils demandent alors à Moïse d’intervenir en leur faveur auprès de lui.    

    Moïse leur propose de la part de Dieu un geste symbolique : Faites-vous un serpent de bronze que vous mettrez au bout d’un étendard. Celui qui aura été mordu et le regardera avec foi sera sauvé. Entendons-nous bien : ce n’est pas l’objet qui les sauvait mais Dieu vers qui ils se tournaient. Ils étaient invités à laisser de côté leur révolte et à renouveler leur confiance en Dieu sauveur et libérateur.    

    Cet Évangile nous rejoint aujourd’hui. Nous sommes tous plus ou moins malades, mordus par le péché, tentés par le serpent de la Genèse qui détourne l’homme de Dieu. Mais nous pouvons être guéris et sauvés en nous tournant vers la croix du Christ. Bien sûr, ce n’est pas un geste magique mais une démarche de foi et de confiance envers le Christ Vainqueur. Désormais, rien ne peut nous séparer de son amour. Avec lui, il n’y a pas de situation sans issue.    

    Il arrive que, parfois, nous sommes désespérés. Nous n’avons plus la force ni l’envie de prier. C’est alors que nous pouvons nous arrêter bien simplement devant la croix du Christ et la regarder en silence. Et nous découvrons alors qu’elle nous rééduque spirituellement. Elle nous renvoie au courage du Christ mourant.

    Mais cette contemplation nous révèle aussi notre médiocrité d’enfants gâtés qui réclament toujours plus à Dieu. Devant le crucifié, le cœur de l’homme apprend à dire oui là où le pécheur dit non. Notre Dieu n’est pas le comptable d’une facture que nous pourrions lui remettre. Il n’a aucun compte à nous rendre.   

    Simplement, il nous aime d’un amour passionné et il veut nous combler bien au-delà de ce que nous pourrions imaginer. Il attend de nous une réponse libre, accueillante et aimante. Il nous attire à lui par le rayonnement de son amour, mais il respecte notre liberté. La décision nous appartient et personne ne peut la prendre à notre place. En regardant cette croix, nous apprenons à imiter le Christ. Lui-même nous a aimés jusqu’au don total de sa vie. C’est sur ce chemin du don de soi que nous sommes invités à le suivre jusqu’au bout. C’est à cette condition que nous pourrons prendre part à son exaltation et à sa glorification.   

    Alors oui, prenons le temps d’accueillir cet amour fou de notre Dieu. Il n’a pas envoyé son Fils pour juger et condamner le monde mais pour le sauver. Jésus savait ce qu’il y avait dans le cœur de l’homme et lui seul pouvait juger. Mais on ne juge pas, on ne condamne pas ceux qu’on aime. Cette découverte nous renvoie à nous-mêmes : pourquoi nous acharner à vouloir condamner ce monde que nous disons pourri ? C’est vrai qu’il y a des pourris dans notre monde. Il y a aussi de la pourriture dans le raisin. Ça n’empêche pas de faire du bon vin. C’est ainsi que Dieu fait appel à ce qu’il y a de meilleur en nous.

    Quand nous traversons un désert de souffrances, de peurs et de doutes, arrêtons-nous devant croix du Christ. A travers elle, c’est Dieu qui nous fait signe et nous invite à la confiance. En fêtant la Croix glorieuse, nous fêtons la résurrection de Celui qui s’y trouve suspendu. Cet instrument de torture et d’horreur est devenu Arbre de Vie.

    Abbé Jean Compazieu – Le 6 septembre 2013

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * 210914 Fête de la Croix Glorieuse (3)

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

     

    Par la Croix qui fit mourir le Fils du Père,

    Sarment béni où la grappe est vendangée,

    Jésus-Christ, nous te bénissons.

     

    Par la Croix qui met le feu sur notre terre,

    Buisson ardent où l’amour est révélé,

    Jésus-Christ, nous te glorifions.

     

    Par la Croix qui fut plantée sur le calvaire,

    Rameau vivant qui guérit de tout péché,

    Dieu vainqueur, ton Église t’acclame.

    Réflexion : proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

     Le scandale de la croix 

    Comment un instrument de mort peut-il donner la Vie ?

    C’est là sans doute le scandale de la croix qui révèle le dessein de Dieu. Il y a eu, dans l’histoire, deux manières fondamentales de représenter la croix et le crucifix. Désignons-les, pour des raisons pratiques comme le mode ancien et le mode moderne.

    Deux visions de la croix

    Le mode ancien, que l’on peut admirer dans la mosaïque des basiliques anciennes et sur les crucifix de l’art roman, est un mode glorieux, festif plein de majesté. La croix, souvent seule, sans Crucifié, est parsemée de pierres précieuses et projetée contre un ciel étoilé, avec, au-dessous, l’inscription : Salus mundi, salut du monde, comme dans l’une des célèbres mosaïques de Ravenne. Les crucifix en bois de l’art roman expriment cette même idée à travers la représentation du Christ qui trône sur la croix en habit royaux et sacerdotaux (Cf. He 4,14-15), les yeux ouverts, le regard droit, sans une ombre de souffrance mais rayonnant de majesté et de victoire, non pas couronné d’épines mais de pierres précieuses. C’est la traduction en peinture du verset du psaume 95 : Dieu a régné par le bois [de la croix], selon une ancienne traduction. Jésus parlait de sa croix, en termes semblables, comme du moment de son « exaltation » : « et moi quand j’aurais été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (Jn 12,32).

    Le mode moderne commence avec l’art gothique et s’accentue toujours davantage, pour devenir la manière ordinaire de représenter le crucifix jusqu’à aujourd’hui. Un exemple extrême est la « Crucifixion » de Mathias Grunewald sur le retable d’Issebheim. Les mains et les pieds se tordent autour des clous, la tête agonise sous un bandeau d’épines, le corps est couvert de plaies.

    Double sens

    Ces deux modes soulignent un aspect authentique du mystère. Le mode moderne-dramatique, réaliste, déchirant-représente la croix vue dans toute sa réalité crue, au moment où l’on y meurt. La croix comme symbole du mal, de la souffrance du monde et de la terrible réalité de la mort. La croix est représentée ici « dans ses causes », c’est-à-dire dans ce qui en général le produit : la haine, la méchanceté, l’injustice, le péché. Le mode ancien, lui soulignait non pas les causes mais les effets de la croix ; non pas ce qui produit la croix mais ce qui est produit par la croix : la réconciliation, la paix, la gloire, la sécurité, la vie éternelle. La croix définie par Paul comme « gloire » ou « fierté » du croyant. Pour comprendre le mystère de la croix, il faut sans doute conjuguer la manière moderne de considérer la croix et la manière ancienne, afin de redécouvrir la croix glorieuse.

    Maintenir la double compréhension

    Dans la symbolique chrétienne, la croix présente ainsi un double visage. Dans le contexte de la Passion de Jésus et de sa mort violente, les Évangiles évoquent la croix en tant qu’instrument de torture et gibet d’infamie. A cet égard la croix n’aurait pas mérité de devenir un objet de vénération. Pourtant, très tôt, les chrétiens ont vu dans la croix, plutôt qu’un accessoire meurtrier, l’image du sacrifice par lequel Jésus nous affranchit du péché et de la mort. L’Apôtre Paul écrit en conclusion de son épître aux Galates :  « mais pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seul fierté » (Ga 6,14), et dans l’hymne au Christ qui ouvre l’épître aux Colossiens : « Car Dieu a jugé bon qu’habite en son Fils toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel » (Co 1,19-20 ; cf. 2,13-15).

    Croix glorieuse

    En ce sens, la croix du Christ peut être dite « glorieuse » : telle est la signification de la fête du 14 septembre. L’Évangile de la fête joue sur le double sens du verbe «élever sur la croix et élever dans la gloire». La référence à Moïse et au serpent d’airain sert ici de parabole prophétique. Plus tard dans l’Évangile, Jésus déclare : «quand j’aurais été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes» et l’Évangéliste d’ajouter : « il signifiait par-là de quel genre de mort il allait mourir » (Jn 12,32-33). En même temps qu’elle donne la mort. C’est la grande prouesse de Dieu que de transformer cet odieux instrument de supplice en croix glorieuse, par la résurrection.

    Le 14 septembre, fête du Seigneur

    Cette fête s’appelle en grec ancien « Exaltation de la précieuse et vivifiante Croix », ce que le latin traduisait par « Exaltation de la sainte Croix » selon la tradition largement répandue, la « vraie croix » fut découverte en 326 par sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin le Grand lors d’un pélerinage qu’elle fit à Jérusalem. Cet événement eut pour les hommes et les femmes du 4ème siècle une portée que nous ne pouvons imaginer. Il était tout naturel qu’on construisit sur le site une église. C’est ce qu’ordonnèrent Hélène et Constantin. Au terme des travaux, qui durèrent neuf ans, la fête dura deux jours le 13 septembre 335, l’église de la Résurrection fut consacrée et le 14 septembre, on présenta l’insigne relique de la croix à la vénération des fidèles. Par la suite, la fête de la Dédicace, dont la célébration demeurait marquée par des ostensions de la croix, se transforma rapidement en fête de la « Croix glorieuse ».

    La gloire et la croix

    Dans la liturgie actuelle, cette fête se situe au terme d’un parcours spirituel de quarante jours commencé avec la fête de la Transfiguration. La liturgie offre ainsi comme dans le temps du Carême, un cheminement au cours duquel les chrétiens sont appelés à progresser pour entrer dans la sagesse de Dieu. Ces quarante jours d’été sont l’occasion d’approfondir un aspect essentiel du mystère chrétien. Si spontanément, nous évoquons la souffrance de la croix avant d’envisager la gloire sur le Thabor, en présence de Moïse et d’Elie, induit un chemin inverse. Car la Transfiguration n’est qu’une annonce de la gloire à venir par laquelle Jésus veut préparer Pierre, Jacques et Jean à entrer dans l’intelligence du mystère pascal. La gloire annoncée dans la vision se concrétise paradoxalement dans la croix. C’est sur l’instrument du supplice que se manifeste de manière irradiante la puissance de la vie. Le bois de la croix à la fois rappelle le supplice du Seigneur et apparait comme symbole par excellence du salut. La croix devient alors le signe éminent de l’amour sauveur de Dieu qui donne sa vie, en même temps que le signe de sa victoire sur le péché, le mal et la mort. Le don crucial du Christ initie la résurrection et la gloire. Ainsi les quarante jours qui conduisent de la Transfiguration à la fête de la Croix glorieuse nous incitent à changer notre regard sur la croix pour y discerner, avant tout le désir de Dieu que « la vie surgisse à nouveau d’un arbre qui donnait la mort ».

    L’arbre de vie

    On s’habitue à tout : entendre le récit de la passion, voir un crucifix habite encore notre univers : à la croisée des chemins, objet de notre intérieur, bijou, enjeu politique même, instrument de torture et de mort, une réalité atroce, il est aussi pour le croyant l’arbre de vie, l’instrument du salut. Que chacun s’en souvienne quand il trace sur lui, au long de ses jours, le signe de la croix dans l’invocation du Dieu Trinité !

    Père Michel Steinmertz - Regard sur la liturgie

    Références :

    http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/les-fetes-catholiques/septembre/la-croix-glorieuse-fete-le-14-septembre.html

    https://www.vercalendario.info/fr/evenement/liturgie-catholique-14-septembre-2021.html

    https://www.aelf.org/bible/ps/77

    http://www.prionseneglise.fr/Les-textes-du-jour/Lecture/Lecture-de-la-lettre-de-saint-Paul-Apotre-aux-Philippiens-2-6-11

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/La-Croix-Glorieuse-jeudi-14-septembre-2017/Aide-a-l-homelie/1e-lecture-Nb-21-4b-9

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/jean/jean-3-13-17.html

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/La-Croix-Glorieuse-jeudi-14-septembre-2017/Aide-a-l-homelie/2e-lecture-Ph-2-6-11

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/La-Croix-Glorieuse-jeudi-14-septembre-2017/Aide-a-l-homelie/Psaume-77

    http://jardinierdedieu.fr/article-jn-3-13-17-la-croix-glorieuse-un-chemin-pour-nous-110074447.html

    http://rue-des-9-templiers.eklablog.com/exaltation-de-la-sainte-croix-09-14-a131648792

    http://www.pere-gilbert-adam.org/La-Croix-Glorieuse-de-Jesus.html

    http://jardinierdedieu.fr/oraison-de-la-croix-glorieuse.html

    http://jardinierdedieu.fr/priere-universelle-fete-croix-glorieuse.html#:~:text=Que%20cette%20Croix%20Glorieuse%20continue,Amen.

    https://dimancheprochain.org/4086-14-septembre-homelie-pour-la-fete-de-la-croix-glorieuse/

    Magnificat du mardi 14 septembre 2021 page 182

    Magnificat de septembre 2020 pages 2 à 6


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  • Rubrique « Fêtes particulières »

    210806 – Transfiguration du Seigneur

     Transfiguration du Seigneur 

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    Rappel de la célébration du 28 février 2021 !

    La Transfiguration est un épisode de la vie de Jésus-Christ relaté par le Nouveau Testament. La fête religieuse qui lui correspond se situe le 6 août.

    Il s'agit d'un changement d'apparence corporelle de Jésus pendant quelques instants de sa vie terrestre, pour révéler sa nature divine à trois disciples.

    La transfiguration est un état physique, considéré comme miraculeux, rapporté dans les trois Évangiles synoptiques : (Mt 17,1-9, Mc 9,2-9 et Lc 9,28-36). Selon le christianisme, c’est la préfiguration de l'état corporel annoncé aux chrétiens pour leur propre résurrection.

    Dans les Évangiles, la Transfiguration se situe après la multiplication des pains, au moment où les disciples – Pierre en particulier – reconnaissent en lui le Messie. Jésus a déjà annoncé une fois qu'il doit mourir et ressusciter trois jours après, et qu'il doit se rendre à Jérusalem. Il l'annoncera encore deux fois après sa Transfiguration. Il semble que ce soit au cours de la fête des tentes que cet épisode se déroule.

    Jésus, rendu sur une montagne avec ses disciples Pierre, Jacques et Jean, se trouve métamorphosé : l'aspect de son visage change et ses vêtements deviennent d'une blancheur éclatante. Aux côtés de Jésus se tiennent deux grandes figures bibliques : Élie et Moïse.

    Selon la tradition de l'Église catholique, la montagne du lieu de la Transfiguration fait référence au mont Horeb et au mont Sinaï, deux lieux hautement symboliques dans l'Ancien Testament. Cette hypothèse est corroborée par la présence aux côtés du Christ de Moïse et d'Élie dont les missions sont liées à ces deux lieux. La nuée d'où sort la voix du Père fait également écho à la nuée qui enveloppait les Hébreux lors de l'Exode et de leur traversée du désert. La proposition de l'Apôtre Pierre de dresser trois tentes fait également référence selon certains observateurs à la tente de la rencontre dans l'Ancien Testament. Cette fête peut être rapprochée de celle du baptême du Christ où certains points du récit évangélique se retrouvent dans les deux (la nuée qui enveloppe Jésus, la « voix du Père »). Pour l’Église, le but immédiat de la Transfiguration était « de préparer le cœur des disciples à surmonter le scandale de la croix ». Cette transfiguration est aussi une annonce de la « merveilleuse adoption qui fera de tous les croyants des fils de Dieu ».

    Extrait d’une page du site « Wikipédia »

     La fête de la Transfiguration, le 6 août 

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    Le Christ apparaît dans toute sa gloire à Pierre, Jacques et Jean, ses apôtres, sur le mont Thabor, préfigurant sa résurrection.

    « Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il alla sur la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante » (Luc, 9, 29 b-30).

    Le 6 août, quarante jours avant l’Exaltation de la Croix, la Transfiguration du Seigneur rappelle comment le Christ voulut «préparer le cœur de ses disciples à surmonter le scandale de la croix», mais elle est aussi une annonce de la « merveilleuse adoption » qui fait de tous les croyants des fils de Dieu en son Fils Jésus, et de la clarté dont resplendira un jour le corps entier de l’Église.

    Le quarantième jour avant l’Exaltation de la Sainte-Croix, nous célébrons donc la Transfiguration du Seigneur. La fête est connue en Orient dès la fin du 5ème siècle. Elle commémore vraisemblablement la dédicace des basiliques du Mont Thabor.

    Cette fête du Seigneurla Transfigurationcélèbre la vision de la Gloire du Christ qu’eurent Pierre, Jean et Jacques, huit jours après la confession de Pierre à Césarée et la première annonce de la Passion. Le Seigneur voulait fortifier leur cœur à la perspective des souffrances qui l’attendaient, et leur dire déjà, comme il le déclarera aux disciples d’Emmaüs : « Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa Gloire ? » (Lc 24, 26).

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    La Transfiguration est donc une fête de la Gloire, une percée jusqu’au terme de l’histoire du salut, qui est l’entrée plénière dans la vie divine trinitaire. Si Moïse et Elie sont « vus dans la Gloire » (Lc 9, 31), c’est en raison de l’expérience partielle qu’ils eurent de cette Gloire au Sinaï (cf. Ex 33, 18-23 ; 1 R 19, 9-14). La mention des tentes par Pierre — même s’il ne savait pas ce qu’il disait (Lc 9, 33) — est une allusion à la Tente de la Rencontre où Yahvé et Moïse conversaient face à face (Ex 33, 7-11).

    La nuée évoque aussi la présence de Dieu à son Peuple dans l’Exode (13, 21-22 ; 19, 9 ; 33, 9-10). La voix du Père, qui dit la parole même en laquelle il engendre le Fils, manifeste que l’entrée dans la Gloire — celle du Fils (cf. Jn 17, 22-24) — n’est possible pour nous que si nous écoutons Jésus pour le suivre. La Transfiguration est un appel à la Gloire et un rappel du chemin de souffrances qui y mène.

    Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie

    L’Église, en célébrant la fête de la Transfiguration demande au Père qu’il nous accorde « d’écouter la voix de son Fils bien-aimé, afin de pouvoir un jour partager avec lui son héritage ».

    Liturgie et sacrements – Conférence des évêques de France

     La transfiguration dans les trois Évangiles 

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 9,2-10)

    Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l'écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d'une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s'entretenaient avec Jésus. Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie ». De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! ». Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d'entre les morts ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 17, 1-9)

    Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne.

    Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.

    Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s'entretenaient avec lui.
    Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »

    Il parlait encore, lorsqu'une nuée lumineuse les couvrit de son ombre ; et, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! ».

    Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d'une grande frayeur.

    Jésus s'approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et n'ayez pas peur ! ».
    Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul.

    En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 9,28-36)

    En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier.

    Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.

    Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem.

    Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.

    Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait.

    Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent.

    Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! ».

    Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte extrait du blog « Jardinier de Dieu » (Overblog)

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    Commentaires :

    1. Plonger dans le mystère de la Transfiguration

    Ce n'est pas sans raison que l'Église nous propose chaque année, pendant le temps du Carême où les chrétiens montent lentement vers la fête de Pâques, la lecture du récit de la Transfiguration. Le récit de la Transfiguration est lu tous les ans. C'est exceptionnel ! Cela veut dire, sans aucun doute, que l'Église y tient.

    Cet épisode assez extraordinaire nous invite, c'est évident, à contempler dans l'humilité de l'homme Jésus, toute la gloire de Dieu qui y est présente et ordinairement cachée. Ce qui est moins évident et qu'un lecteur superficiel risque de ne pas comprendre, c'est que cet épisode nous révèle aussi que l'humilité de l'homme Jésus est le cœur de la gloire de Dieu. Quand sur la montagne de Galilée le voile se déchire, il devient manifeste non seulement que c'est bien Dieu lui-même qui a pris temporellement en Jésus la forme du serviteur, mais aussi que cette forme de serviteur est la forme éternelle de Dieu. D'une part l'homme Jésus est vraiment Dieu. Mais d'autre part Dieu, comme l'homme Jésus, est pauvre, dépendant, humble, sensible et vulnérable.

    2. Tout est centré sur la Passion qui est proche. Avant, pendant et après.

    Avant ? Quelques jours plus tôt, Jésus a annoncé pour la première fois en termes très nets qu'il devait souffrir et mourir. Pierre a eu un sursaut scandalisé. Mais Jésus l'a sévèrement réprimandé, et il a ajouté que personne ne pouvait être son disciple à moins de renoncer à soi et de porter Sa croix.

    Pendant ? C'est saint Luc qui note que Moïse et Élie s'entretiennent du prochain départ de Jésus pour Jérusalem. Il n'est donc question que de la Passion.

    Or, tous les détails du récit évoquent les manifestations de Dieu dans l'Ancien Testament. La montagne est haute comme étaient hauts le Sinaï et l'Horeb. L'homme du Sinaï est là, c'est Moïse. L'homme de l'Horeb aussi est là, c'est Élie. Les vêtements de Jésus sont éblouissants de blancheur. Son visage resplendit comme le soleil. Une voix parle du sein de la nuée. Cette nuée est celle de l'Exode qui guidait les Hébreux dans le désert. Tout nous dit c'est Dieu. C'est donc Dieu qui va souffrir et mourir. Personne ne pourra se tromper sur ce qu'est sa Gloire.

    Dans un autre contexte, la Transfiguration serait une manifestation de puissance et d'éclat. Dans le contexte de la Passion, c'est tout autre chose : les témoins de la Faiblesse au Jardin des Oliviers. Celui dont le visage est resplendissant comme le soleil sera un pauvre homme qui sue le sang. Entre cette Gloire et cette Faiblesse, il n'y a pas opposition, mais indéchirable unité.

    L'instant de la vision splendide fut sans doute extrêmement bref, mais tellement merveilleux que Pierre avait proposé de le prolonger et même de l'éterniser. Il avait rêvé tout haut que le bonheur serait de s'installer dans cet instant devenu éternel, afin de posséder Dieu sur l'heure, face à face et pour toujours. Mais avant même qu'il eût achevé sa phrase, un brouillard les avait tous enveloppés, cependant qu'une Voix s'en échappait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le ! ».

    Dieu avait donc coupé court à tout projet d'installation. On ne s'installe pas, on continue ! On redescend dans la plaine. Et là, dans la plaine où vivent les hommes, une seule chose importe : écouter Jésus pour faire ce qu'il dit. Non pas pour voir, être ébloui et ne rien faire, mais pour écouter et faire (écouter veut dire obéir).

    Nous pouvons avoir une fois, deux fois dans notre vie le sentiment fugitif que Dieu est évident. Ce sont des instants merveilleux que l'on voudrait éterniser. A ces moments-là, rien ne fait problème. La foi va de soi. Les contestations de l'athéisme semblent enfantines. On baigne dans la lumière. On va jusqu'à dire qu'on « sent » Dieu, qu'on le touche, qu'on le respire presque physiquement.

    On ose parler d'expérience de Dieu. Ce que dit l'Église s'impose comme un donné tout fait, un système sans fissure devant lequel on ne voit pas comment la raison pourrait ne pas s'incliner. A moins qu'on ne laisse tranquillement la raison de côté, en estimant qu'elle n'a rien à voir avec la foi... Et tout à coup plus rien. La nuit vient sur les yeux, la brume envahit l'intelligence, le cœur et la volonté. Plus rien n'est sûr. Ce n'est plus la colline dans le soleil mais la plaine morne et grise où vivent les hommes, avec la famille, le métier, les relations, les maladies, les déceptions et les échecs. Alors l'objection enfonce des coins dans le système. Des fissures apparaissent par où s'infiltre le doute « Tout cela est-il bien vrai ? Et d'abord Dieu existe-t-il ? Et si Dieu existe, Jésus-Christ est-il vrai Dieu et vrai homme ? Et l'Église ? Sa parole est-elle bien la parole de Jésus-Christ ? Et puis est-il tellement nécessaire que Dieu soit, pour que nous ayons le courage de relever nos manches jusqu'aux coudes et de lutter contre l'injustice et le mensonge pour la construction d'un monde plus habitable et plus fraternel ? ».

    Hier tout était évident. Plus rien n'est évident. De tous les sens, seule l'oreille demeure ouverte, plus exactement peut demeurer ouverte, car il arrive que la déception soit si forte qu'on s'applique délibérément à ne pas entendre la voix intérieure qui impose la loyauté de la recherche.

    Quoi qu'il en soit du passé, que vous ayez ou non le souvenir d'une adolescence ou d'une jeunesse croyante, que vous ayez ou non connu par la suite les grandes déceptions qui conduisent au doute : « Avez-vous présentement l'oreille ouverte à ce que dit le Christ ? ». « Avez-vous la foi ? ». Imprudence ! Car vous seriez tentés de répondre oui ou non. Or, cela il ne le faut pas car, d'aucun homme, nous ne pouvons savoir comment Dieu juge sa foi, ni par conséquent ce qu’elle vaut, ni même ce qu'elle est. Jamais nous ne pouvons nous arroger le droit de dire : « Ma foi ». Ce serait faire acte de possédant, ou de propriétaire.

    Or, précisément, il n'est rien au monde qui soit plus contraire à la propriété que la foi. Elle est par essence dépossession, pauvreté. Le riche n'écoute pas ou, ce qui revient au même, n'écoute que soi. L'autre n'existe pas pour le riche, puisque la définition même de la richesse, au sens spirituel et non pas directement économique du mot, c'est l'inaptitude à reconnaître l'autre et à s'ouvrir à lui dans un geste d'accueil. Etre propriétaire de la foi, posséder la foi comme une richesse, c'est une contradiction dans les termes et, lorsque cette contradiction est vécue, elle s'appelle mensonge, et c'est la racine du péché.

    L'Évangile est là-dessus à la fois paradoxal et éclairant. A tous ceux qui viennent à Lui, Jésus demande la foi. On sent bien qu'il y tient plus qu'à tout, comme si avec la foi tout était possible, et sans elle rien. Or, il apparaît que, dans l'entourage du Christ, la foi est extrêmement rare, et cependant très commune.

    3. Une foi rare et pourtant commune.

    De quel ton sévère et triste il dit aux pharisiens « Race perverse et incrédule ! » et aux apôtres : « Hommes de peu de foi ! ». Et pourtant : elle jaillit partout où Jésus passe. Et il déclare lui-même aux païens, aux samaritains, aux filles publiques, aux publicains, que leur foi est grande. On imagine la stupeur scandalisée des juifs, quand ils entendaient Jésus dire au centurion romain « Je n'ai pas trouvé de foi pareille en tout Israël ». Ou à l'hémorroïsse : « Femme, ta foi t'a sauvée ». Ou à la Syro-phénicienne : « Ta foi est grande ». Ou à Zachée, chef des publicains « Tu es un authentique fils d'Abraham ». Or, la Syro-phénicienne ne savait certainement pas un mot de la loi juive. Le centurion et Zachée, peut-être quelques articles. Jésus leur dit qu'ils ont la foi. Tandis qu'aux pharisiens, qui sont des théologiens patentés, il affirme avec force qu'ils ne l'ont pas. Et à ses disciples, il dit qu'ils l'ont peu. L'incrédulité se trouve donc du côté des professionnels de la foi, des possédants de la foi.

    Le Christ ne juge donc pas comme nous jugeons. Il y a les vraies et les fausses professions de foi, selon qu'on récite des formules ou qu'on engage sérieusement sa liberté. La vraie foi est une réponse à l'initiative de Dieu. Et l'initiative de Dieu ne saurait être l'imposition d'une vérité toute faite à une intelligence qui n'aurait qu'à la subir sans l'engagement sérieux de la liberté. Un Dieu qui imposerait sa vérité comme un spectacle offert à une raison spectatrice ne serait évidemment qu'une idole. Une Révélation qui serait un système tout fait, susceptible d'être possédé comme une chose inerte que l'on range soigneusement dans les casiers du cerveau, ou comme un paquet bien ficelé que l'on met à l'abri des importuns, une telle Révélation serait évidemment un fléau pour l'esprit. Quand les chrétiens mal éduqués en viennent à accréditer une telle idée de la Révélation, alors l'athéisme surgit comme une protestation au nom de la grandeur de l'homme et de sa dignité. Il ne faut pas se presser de donner tort aux athées avant d'avoir fait sérieusement son propre examen de conscience. D'ailleurs les athées en viennent eux aussi, bien souvent, à posséder leur athéisme comme une vérité qui n'engage pas, comme un système détaché de la vie, en quoi ils sont alors aussi cléricaux que les plus cléricaux, aussi pharisiens que les plus pharisiens.

    En bref, si nous osons parfois – timidement toujours, prudemment et comme sur la pointe des pieds – porter un jugement, une ébauche de jugement, sur la foi des hommes (qu'ils se disent chrétiens ou qu'ils se disent athées), si nous nous permettons de reconnaître dans tel geste ou dans tel mot une réaction de foi, s'il nous paraît quelquefois possible de dire qu'un catéchumène est en train d'accéder à la loi ou qu'un incroyant est un croyant qui s'ignore, ce n'est pas parce qu'il répète une leçon, c'est parce que nous retrouvons dans une réflexion nouvelle chez lui ou dans une attitude habituelle en lui, l'écho de ces réflexions ou de ces attitudes ou de ces comportements où Jésus reconnaissait et louait la foi authentique de ses contemporains. C'est-à-dire à la fois l'oreille ouverte et la volonté tendue. La volonté prête aux décisions qui changent la vie et aux responsabilités coûteuses.

    La foi est une expérience qui découvre le vrai à force de labeur tâtonnant et onéreux. La parole de Jésus-Christ n'est pas extérieure à ce labeur. Mais elle l'anime et l'éclaire du dedans. Telle est la condition des hommes qui vivent dans la plaine, quoi qu'il en soit des instants privilégiés où l'on voudrait dresser des tentes sur le Thabor. Ces instants privilégiés ne dispensent jamais de l'écoute attentive, de l'option libre, et de l'engagement mortifiant.

    François Varillon, extrait de « La parole est mon royaume », Le Centurion pp. 87-94

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    4. Jésus leur ordonna de ne raconter à personne.

    Le texte de Marc présente un aspect un peu surprenant :

    « Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts ». On peut se demander pourquoi Jésus donne une telle consigne de secret à ses disciples.

    Tout d’abord, qu’ont-ils vu ? Jésus leur est apparu ici en gloire sur une montagne entre deux des plus grandes figures d’Israël : Moïse le libérateur, celui qui a transmis la Loi, et Élie le prophète de l’Horeb. Nous qui connaissons « la fin de l’histoire », nous savons (ce que les disciples ne savent pas encore) que, quelque temps plus tard, Jésus sera sur une autre montagne, crucifié entre deux brigands.

    Jésus, lui, sait bien que la plus grande difficulté de la foi des apôtres sera de reconnaître dans ces deux visages du Messie l’image même du Père : « Qui m’a vu a vu le Père » dira Jésus à Philippe la veille de sa mort. (Jn 14, 9). Je crois qu’on a là une phrase-clé du Mystère du Christ.

    Car ces deux images, la gloire et la souffrance, sont les deux faces du même amour de Dieu pour l’humanité tel qu’il s’est incarné en Jésus-Christ. Comme dit saint Paul dans la Lettre aux Romains, « l’amour de Dieu est ‘’manifesté’’ (rendu visible) en Jésus-Christ » (Rm 8, 39). Et, à plusieurs reprises, Jésus lui-même a fait le lien entre gloire et souffrance en parlant du Fils de l’homme. Mais il est encore trop tôt pour que les disciples comprennent et acceptent ce mystère du Messie souffrant. C’est pour cela, probablement, que Jésus leur recommande de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, « jusqu’à ce que le Fils de l’homme ressuscite d’entre les morts ».

    «Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts». Et Marc nous dit qu’ils ont obéi tout en se demandant ce que pouvait bien vouloir dire « ressusciter d’entre les morts ». On peut penser que les disciples croyaient bien à la résurrection des morts, comme la majorité des juifs de leur époque, mais qu’ils l’imaginaient seulement pour la fin des temps. Et donc, ils ne voyaient peut-être pas le sens de cette consigne de silence « jusqu’à la résurrection des morts » c’est-à-dire « jusqu’à la fin des temps » !

    Autre surprise pour eux, certainement, ce titre de Fils de l’homme que, visiblement, Jésus s’attribuait à lui-même : quand il parlait du Fils de l’homme, on pensait tout de suite au prophète Daniel qui parlait du Messie en l’appelant « fils d’homme ». Mais ce « fils d’homme » était en réalité un être collectif, puisque le prophète l’appelait aussi « le peuple des saints du Très-Haut ». A l’époque de Jésus, cette idée d’un Messie collectif était courante dans certains milieux, dans lesquels on parlait volontiers aussi du Reste d’Israël, c’est-à-dire le petit noyau fidèle qui sauverait le monde.

    Mais, évidemment, Jésus, à lui tout seul, ne pouvait pas être considéré comme un être collectif ! Là encore, il faudra attendre la Résurrection et même la Pentecôte pour que les disciples de Jésus de Nazareth comprennent que Jésus a pris la tête du «peuple des saints du Très-Haut» et que tous les baptisés de par le monde sont invités à ne faire qu’un avec lui pour sauver l’humanité.

    Deux bonnes raisons donc pour les inviter à ne pas raconter tout de suite ce qu’ils n’avaient pas encore compris ! En attendant, il leur est demandé d’écouter, seul chemin pour entrer dans les mystères de Dieu. « Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé, écoutez-le ! ».

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    5. « Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le ! ».

    L’expression « Écoutez-le ! » retentit aux oreilles des apôtres comme un écho de cette profession de foi qu’ils récitent tous les jours, puisqu’ils sont juifs, « Shema Israël », « Écoute Israël ».

    C’est un appel à la confiance quoi qu’il arrive. Confiance qui sera durement éprouvée dans les mois qui viennent : car la Transfiguration a lieu au moment-charnière du ministère de Jésus. Le ministère en Galilée se termine, Jésus va maintenant prendre le chemin de Jérusalem et de la croix. Le titre de « Bien-Aimé » va dans le même sens : car c’était l’un des noms que le prophète Isaïe donnait à celui qu’il appelait le Serviteur de Dieu. Il disait que ce Messie connaîtrait la souffrance et la persécution pour sauver son peuple.

    Mais Jésus estime que tout cela doit encore demeurer secret : précisément parce que les disciples ne sont pas encore prêts à comprendre (et les foules encore moins) le Mystère de la Personne du Christ : cette lueur de gloire de la Transfiguration ne doit pas tromper ceux qui en ont été spectateurs : ce n’est pas la marque du succès et de la gloire à la manière humaine, c’est le rayonnement de l’amour. On est loin des rêves de triomphe politique et de puissance magique qui habitent encore les apôtres et qui les habiteront jusqu’à la fin. En leur donnant cette consigne de silence, Jésus leur fait entrevoir que seule la Résurrection éclairera son mystère.

    Pour l’instant, il faut redescendre de la montagne, résister à la tentation de s’installer ici à l’écart, sous la tente, mais au contraire affronter l’hostilité, la persécution, la mort.

    La vision s’est effacée : « Ils ne virent plus désormais que Jésus seul ». Cette phrase résonne comme un rappel de la réalité présente, inéluctable.

    La gloire du Christ, bien réelle, ne le dispense pas des exigences de sa mission. Peut-être la consigne de silence qu’il donne à ses disciples traduit-elle sa volonté de ne pas se soustraire à ce qui l’attend et de surmonter pour lui-même la tentation d’y échapper ?

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    6. Quels sont le sens et l’importance de la transfiguration ?

    Environ une semaine après que Jésus a clairement annoncé à ses disciples qu’il souffrirait, serait tué et ressusciterait (Luc 9.22), il a amené Pierre, Jacques et Jean sur une montagne pour prier. Pendant qu’il priait, son apparence a changé, a pris une forme glorieuse, et ses vêtements sont devenus d’un blanc éclatant. Moïse et Élie sont apparus et se sont entretenus avec lui de sa mort prochaine. Pierre, très effrayé et sans savoir ce qu’il disait, a proposé de dresser trois tentes, certainement en référence à la Fête des Tabernacles, au cours de laquelle les Israélites habitaient sous tente pendant 7 jours (Lévitique 23.34-42). Pierre exprimait le désir de rester à cet endroit. Puis, une nuée lumineuse les enveloppa et une voix fit entendre ces paroles : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute mon approbation : écoutez-le ! ». Quand la nuée s’est dissipée, Moïse et Élie avaient disparu et Jésus était seul avec ses disciples, toujours très effrayés. Il les a avertis de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, jusqu’à sa résurrection.

    L’objectif de la transfiguration de Christ dans au moins une partie de sa gloire céleste était certainement de permettre au «cercle restreint» de ses disciples les plus proches de mieux le comprendre. Le Christ a radicalement changé d’apparence, afin que ses disciples puissent contempler sa gloire. Les disciples, qui ne le connaissaient jusqu’ici que sous sa forme humaine, ont pris davantage conscience de la divinité de Christ, même s’ils ne la comprenaient toujours pas parfaitement. Cela leur a apporté le réconfort dont ils avaient besoin après avoir appris la terrible nouvelle de sa mort prochaine.

    Symboliquement, l’apparition de Moïse et d’Élie représente la Loi et les Prophètes. La voix de Dieu provenant du ciel qui dit : «Écoutez-le !» montre clairement que la Loi et les Prophètes doivent à présent céder la place à Jésus, le chemin nouveau et vivant qui remplace l’ancien, l’accomplissement de la Loi et des innombrables prophéties de l’Ancien Testament. De plus, sa forme glorifiée leur révèle un aperçu de sa glorification à venir et de son intronisation comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

    Les disciples n’ont jamais oublié ce qui s’est passé ce jour-là sur la montagne et c’était certainement l’intention de Jésus.

    Jean a écrit dans son Évangile : « Nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père ». (Jean 1.14)

    Pierre aussi a écrit à ce sujet : « En effet, ce n’est pas en suivant des fables habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissante venue de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est après avoir vu sa majesté de nos propres yeux. Oui, il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire quand la gloire magnifique lui a fait entendre une voix qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute mon approbation. Cette voix, nous l’avons nous-même entendue venir du ciel lorsque nous étions avec lui sur la sainte montagne » (2 Pierre 1.16-18).

    Ceux qui ont assisté à la transfiguration en ont rendu témoignage aux autres disciples et à des millions de personnes à travers les siècles.

    Extrait de « Got Questions »

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    7. « Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère ».

    Nous sommes là une fois de plus devant le mystère des choix de Dieu : c’est à Pierre que Jésus a dit tout récemment, à Césarée : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et la Puissance de la mort n’aura pas de force contre elle » (Mt 16, 18). Mais Pierre, investi de cette mission capitale, au vrai sens du terme, n’est pas seul pour autant avec Jésus, il est accompagné des deux frères, Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée.

    8. « Et Jésus les emmène à l’écart sur une haute montagne ».

    Sur une haute montagne, Moïse avait eu la Révélation du Dieu de l’Alliance et avait reçu les Tables de la Loi. Cette loi qui devait éduquer progressivement le peuple de l’Alliance à vivre dans l’amour de Dieu et des frères. Sur la même montagne, Élie avait eu la Révélation du Dieu de tendresse dans la brise légère... Moïse et Élie, les deux colonnes de l’Ancien Testament ...

    Sur la haute montagne de la Transfiguration, Pierre, Jacques et Jean, les colonnes de l’Église, ont la Révélation du Dieu de tendresse incarné en Jésus : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir ». Et cette révélation leur est accordée pour affermir leur foi avant la tourmente de la Passion.

    Cette expression « mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. Écoutez-le ! » désigne Jésus comme le Messie : pour des oreilles juives, cette simple phrase est une triple allusion à l’Ancien Testament car elle évoque trois textes très différents, mais qui étaient dans toutes les mémoires. D’autant plus que l’attente était vive au moment de la venue de Jésus et que les hypothèses allaient bon train : on en a la preuve dans les nombreuses questions qui sont posées à Jésus dans les Évangiles.

     « Fils », c’était le titre qui était donné habituellement au roi et l’on attendait le Messie sous les traits d’un roi descendant de David, et qui régnerait enfin sur le trône de Jérusalem, qui n’avait plus de roi depuis bien longtemps.

    « Mon bien-aimé, en qui je trouve ma joie », évoquait un tout autre contexte : il s’agit des « Chants du Serviteur » du Livre d’Isaïe. C’était dire que Jésus est le Messie, non plus à la manière d’un roi, mais d’un Serviteur, au sens d’Isaïe (Is 42,1).

    « Écoutez-le », c’était encore autre chose, c’était dire que Jésus est le Messie-Prophète au sens où Moïse, dans le Livre du Deutéronome, avait annoncé au peuple « C’est un prophète comme moi que le Seigneur ton Dieu te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères ; c’est lui que vous écouterez » (Dt 18, 15).

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    9. « Dressons trois tentes ».

    Cette phrase de Pierre suggère que l’épisode de la Transfiguration a peut-être eu lieu lors de la Fête des Tentes ou au moins dans l’ambiance de la fête des Tentes... Cette fête était célébrée en mémoire de la traversée du désert pendant l’Exode, et de l’Alliance conclue avec Dieu dans la ferveur de ce que les prophètes appelleront plus tard les fiançailles du peuple avec le Dieu de tendresse et de fidélité. Pendant cette fête, on vivait sous des tentes pendant huit jours... Et on attendait, on implorait une nouvelle manifestation de Dieu qui se réaliserait par l’arrivée du Messie. Et pendant la durée de la fête, de nombreuses célébrations, de nombreux psaumes célébraient les promesses messianiques et imploraient Dieu de hâter sa venue.

    Sur la montagne de la Transfiguration, les trois apôtres se trouvent tout d’un coup devant cette révélation : rien d’étonnant qu’ils soient saisis de la crainte qui prend tout homme devant la manifestation du Dieu Saint. On n’est pas surpris non plus que Jésus les relève et les rassure : déjà l’Ancien Testament a révélé au peuple de l’Alliance que le Dieu très Saint est le Dieu tout proche de l’homme et que la peur n’est pas de mise.

    Mais cette révélation du mystère du Messie, sous tous ses aspects, n’est pas encore à la portée de tous. Jésus leur donne l’ordre de ne rien raconter pour l’instant, « avant que le Fils de l’Homme soit ressuscité d’entre les morts ». En disant cette dernière phrase, Jésus confirme cette révélation que les trois disciples viennent d’avoir. Il est vraiment le Messie que le prophète Daniel voyait sous les traits d’un homme, venant sur les nuées du ciel : « Je regardais dans les visions de la nuit, et voici qu’avec les nuées du ciel venait comme un fils d’homme... Et il lui fut donné souveraineté, gloire et royauté ... Et sa royauté ne sera jamais détruite » (Dn 7, 13-14).

    Au passage, n’oublions pas que le même Daniel présente le fils de l’homme non pas comme un individu solitaire, mais comme un peuple, qu’il appelle « le peuple des saints du Très-Haut ».

    La réalisation est encore plus belle que la prophétie : en Jésus, l’Homme-Dieu, c’est l’humanité tout entière qui recevra cette royauté éternelle et sera éternellement transfigurée. Mais Jésus a bien dit « Ne dites rien à personne avant la Résurrection... ». C’est seulement après la Résurrection de Jésus que les apôtres seront capables d’en être les témoins.

    Compléments :

    - Verset 1 : Le texte grec commence par l’expression « Six jours après » qui confirme le lien supposé avec la fête des Tentes. Cela voudrait dire : « Six jours après le Yom Kippour », le jour du Grand Pardon.

    - Verset 3 : Pourquoi Moïse et Élie ? Les deux mêmes qui ont eu la révélation du Père sur le Sinaï ont ici la révélation du Fils. La mosaïque de la basilique de la Transfiguration au Monastère Sainte-Catherine dans le Sinaï confirme cette interprétation : dans cette mosaïque, Moïse est représenté déchaussé, ses sandales délacées à côté de lui : il s’est déchaussé comme devant le buisson ardent (Ex 3).

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    10. Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il alla sur la montagne pour prier.

    Jésus introduit trois de ses disciples dans son intimité. Jésus se livre, devant eux, à la manifestation de ce qui fonde son existence, lui donne sens. Il leur manifeste ainsi sa relation vivante avec son Père. Il se laisse, devant eux, transformer par elle, ainsi que son visage, ses vêtements. Il se révèle à eux, porté vers ce vers quoi il tend, vers ce qui a du prix pour lui, vers ce vers quoi il va, vers ce qui l’appelle, vers ce qui répond à l’ensemble de l’aventure juive, de l’aventure humaine. Cela est aussi ce qui vient à lui, ce qui s’impose à lui, ce qui lui donne forme. L’enjeu est bien d’« entrer librement dans la Passion »… Les situations à venir à Jérusalem, la ville sainte, le lieu de sa manifestation pour tous sont ainsi, en ce moment, accueillies, parlées, désirées et annoncées dans la relation avec les témoins de l’histoire : Moise pour la Loi et Élie pour les Prophètes. Ces deux sont aussi témoins de la gloire à venir…

    En ce temps présent de la Transfiguration, en un même tableau, tout du passé et de l’avenir de Jésus, de son être (avec ce que Jésus veut, ce qu’il peut et ce qui s’impose à lui) ainsi que de celui du Peuple et de l’Humanité se trouvent rassemblés dans une vision unifiante qui s’offre aux disciples.

    11. Il ne savait pas ce qu'il disait.

    Pierre sent que des instants essentiels se vivent, il ne sait que faire, il est pris par un excès, il cherche malgré tout à se situer, à nommer, à reprendre pied dans cette rencontre. Nous aussi souvent nous voulons être, exister, répondre, faire, caractériser alors qu’il s’agit de laisser couler le temps, de le laisser se déployer, attendre, se laisser toucher… apprendre à se comporter avec ce qui nous arrive, se laisser informer par ce qui surgit, par ce qui nous advient, comme le fait Jésus, comme le fait Marie… S’ouvrir à une présence plus profonde qui, à travers tout cela, s’adresse à nous. Ecouter.

    12. « Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le ! ».

    La Parole du Père nous redit ce qui compte pour chacun de nous en nos existences : ralentir, laisser les paroles de Jésus prendre poids en nous, ralentir, donner au temps de manifester le vrai sens des situations, peser les choses, humer le temps, découvrir que le temps dans sa durée vivante, ses harmoniques est l’autre face de l’amour. Le temps n’est pas le support inerte de mon action mais celui de la rencontre, de l’amour et reçoit de là son vrai poids et son rythme. Tout notre quotidien est riche de cette vibration… La Transfiguration nous le révèle. Marchons ainsi durant notre vie de foi, à l’écoute vraie de Jésus.

    Père Jean-Luc Fabre – Blog « Jardinier de Dieu » (Overblog)

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    Homélie :

    1. Jésus emmène sur la montagne Pierre, le premier des frères qui dans l’Église présidera à la charité, Jacques, le premier Apôtre martyr à Jérusalem et Jean qui recevra Marie à la Croix. Soudain ils se retrouvent sur la montagne devant Jésus resplendissant ! La Transfiguration de Jésus nous redonne courage quand nous sommes dans des temps douloureux. Dieu se manifeste dans l’Alliance que le Père a conclue avec nous par son Fils unique, le Bien Aimé. N’ayons pas peur, Jésus est vainqueur du monde. C’est avec lui que nous traverserons les épreuves et les difficultés de cette vie. Comme pour Marie, c’est l’illumination qui la bouleverse, quand elle reçoit le message de l’ange annonçant Jésus. Marie a accueilli Jésus dans la vulnérabilité. La Transfiguration nous est donnée, pour que nous attendions, dans la patience, le don de Dieu ! Après la défiguration de Jésus viendra sa glorification ! Il en est de même pour nous. Il nous faut regarder Jésus, comme Jésus regardait son Père. Comment il accomplit la parole du Père, lui le Fils bien-aimé.

    2. Cette manifestation de Dieu, s’inscrit dans la montée de Jésus vers Jérusalem. Elle manifeste déjà la nouveauté de la Nouvelle Alliance. Jésus s’entretient avec Moïse et Élie : la loi et les prophètes. Ces deux figures de la Première Alliance entourent Jésus et s’entretiennent avec lui. Jésus apparaît alors comme dans une nouvelle étape de la Révélation. La voix du Père se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le ! ». La parole que le Seigneur Dieu nous adresse est une personne : « Celui-ci est mon fils ». Avec Jésus, la Nouvelle Alliance consiste à croire en l’œuvre de grâce manifestée en lui. Nous sommes dans le mystère du Christ. L’enfant bien aimé du Père nous sauve. L’Esprit-Saint habite en nous pour que nous demeurions dans l’Amour. Quand nous sommes dans un passage difficile de notre vie, nous regardons les témoignages de la tendresse de Dieu. Dieu qui transfigure Jésus, peut « se servir » de ce qui est douloureux dans sa vie et dans nos vies, pour nous transformer. Il nous faudra admettre que le Fils bien-aimé du Père passe par la souffrance !

    3. La Bonne Nouvelle est l’évènement de la victoire de Jésus sur la mort. La vie de Jésus manifeste la véritable voie pour être sauvé, pour vivre en communion avec Dieu. La crucifixion de Jésus démontrait par son horreur qu’il était un réprouvé : maudit soit celui qui est pendu au bois de la croix. Paul nous dira que Dieu l’avait, pour nous, identifié au péché. Mais, après la passion, Dieu, le Père de Jésus, l’a ressuscité d’entre les morts. A la question de Jésus sur son identité, Pierre avait répondu : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! ». Aujourd’hui la voix du Père se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! ». Les disciples vont garder le secret de cette vision sur la montagne.

    Père Gilbert Adam

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    Conclusion :

    Frères et Sœurs dans le Christ,

    L’Évangile que la liturgie nous propose chaque année lors du deuxième dimanche de Carême et le jour où l’Église fête la « Transfiguration », nous raconte la Transfiguration de Jésus en présence de trois de ses apôtres, ceux-là même qu’il appellera à l’accompagner lors de son agonie avant d’être livré à mort.

    Jésus emmène ses disciples à la montagne pour prier, pour dialoguer avec Son Père, lui manifester son Amour et échanger sur sa vie et sa mission. À ce moment les trois disciples sont témoins d’une chose qui les dépasse. Le visage de Jésus devient lumineux. Il irradie la lumière par tout son corps et ses vêtements deviennent d’un blanc resplendissant. Les Apôtres se réjouissent de voir Jésus converser avec Moïse et Élie. Ils veulent s’installer dans ce bonheur et construire trois tentes pour faire durer cette rencontre. Mais une nuée vient les envelopper, et d’entre les nuages se fait entendre une voix : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le ! ». Le message a été donné. Tout devient normal. Jésus et ses disciples retournent sur le chemin qui le conduira par Sa Passion et Sa mort, à la Gloire de la Résurrection.

    Que retenir de cette histoire un peu étrange pour notre vie de chaque jour ? Jésus est monté à la montagne pour prier. La montagne est le lieu de la Révélation, de la présence de Dieu qui se manifeste aux hommes. Jésus est transfiguré dans sa relation à Dieu, dans sa prière. Et nous, que se passe-t-il dans notre prière ? Est-ce que nous nous contentons de réciter des prières sans nous soucier du cadre dans lequel nous prions ? Est-ce que nous savons faire silence et d’abord écouter Dieu qui nous parle ? Car notre prière n’est pas un monologue mais un dialogue et nous avons à écouter Dieu qui nous parle, qui nous invite et qui nous aime, qui nous appelle et attend notre réponse. Prier c’est accueillir Dieu dans notre cœur et lui répondre. Et si notre prière ne conduit pas à une transfiguration comme celle dont les Apôtres ont été témoins, elle peut nous apporter une paix et une confiance, une sérénité et un calme qui redonnent courage et force dans notre fidélité à Jésus-Christ.

    « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le ! ». Tel est le message que les trois disciples reçoivent sur la montagne. Une voix se fait entendre. Aujourd’hui c’est nous qui sommes appelés à reconnaître en Jésus le Fils de Dieu, le bien-aimé du Père et nous avons à l’écouter, car Il nous parle et croire c’est d’abord écouter Jésus qui nous révèle l’amour du Père pour tous les hommes, qui est la Parole de Dieu, qui s’est manifestée une fois pour toutes dans le mystère de la Passion, de la mort et de la résurrection.

    Homélie du deuxième dimanche de Carême de l’année B - Cfrt.tv - Spiritualité & culture contemporaine

     * 210806 Transfiguration du Seigneur

    Méditation

    Seigneur, dans la Transfiguration de ton Christ, tu as confirmé par le témoignage de Moïse et Elie la vérité des mystères de la foi, et tu as annoncé notre merveilleuse adoption. Accorde-nous d’écouter la voix de ton Fils bien-aimé, afin de pouvoir un jour partager avec lui son héritage.

    Synthèse des recherches effectuées par les Frères André et Jean-Paul,

    Chevaliers de la Sainte-Croix de Jérusalem

    Références :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Transfiguration_(christianisme)

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Transfiguration/Plonger-dans-le-mystere-de-la-Transfiguration

    https://liturgie.catholique.fr/accueil/annee-liturgique/les-fetes-et-les-saints/291150-fete-transfiguration-6-aout/

    https://www.vercalendario.info/fr/evenement/liturgie-catholique-6-aout-2021.html

    http://thierry.jallas.over-blog.com/2017/07/commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-a-la-transfiguration-du-seigneur-6-aout-2017.html

    https://jardinierdedieu.fr/article-lc-9-28-36-transfiguration-de-jesus-45715319.html

    http://thierry.jallas.over-blog.com/2018/02/commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-b-2e-dimanche-de-careme-25-fevrier-2018.html

    https://www.gotquestions.org/Francais/transfiguration.html

    Magnificat du 06 août 2021 page 106


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