• * Gandhi - Règle - Conduite et tolérance

    Notre Frère Grand Prieur nous a demandé de méditer la pensée suivante de Gandhi :

    « La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle car nous ne penserons jamais tous de la même façon ; nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents. »

    Après avoir longuement réfléchi à ce sujet, il m’a paru important d’effectuer un travail de recherche et de certitude sur l’ensemble de cette affirmation et de comprendre exactement ce que cela voulait réellement dire.

    Je me suis donc demandé qui est Gandhi, ce qu’il voulait dire par « règle », « règle d’or », la « conduite » et la « tolérance ». Je vous livrerai ensuite mes réflexions au sujet de la tolérance.

    GANDHI

    Gandhi est un Apôtre religieux de l’Inde (1869 – 1948).

    Il est né en 1869 à Porbandar en Inde. Issu d’une famille de marchands aisés, très religieuse, il fut surtout élevé par sa mère.

    Il part en Grande Bretagne pour y effectuer des études de droit. Il devient avocat en 1893 et exerce cette profession en Afrique du Sud ou il défend de nombreux immigrants  indiens contre la ségrégation.

    Il recourt pour cela à la non - violence et à la résistance, ce qu’il va appliquer en Inde. Son retour en Inde en 1915 pour soutenir la cause nationaliste lui vaut un retour triomphal.

    De 1915 à 1922, il mène une lutte politique et sociale. Pour arriver à cette fin, il recourt à des périodes de jeûnes, de désobéissance, de boycotte, comme moyen de pression sur les autorités coloniales britanniques.

    En désaccord avec son parti, il prend une longue période d’interruption de 1922 à 1928.

    En 1928, il entame une campagne contre les monopoles anglais (marche du sel) pour la non-reconnaissance de l’Inde ayant le statut du dominion et lutte contre les intouchables.

    En 1934 de nouveau il se retire pour cause de divergence de vue avec son parti du congrès.

    Il sort de sa retraite à la seconde guerre mondiale. Il fut mis en prison après avoir enjoint les Britanniques de partir de l’Inde. Il y restera jusqu’en 1944.

    Après la guerre, l’indépendance de l’Inde devint inéducable.

    Reste la partition entre Hindous et Musulmans dans deux états distincts.

    Gandhi s’insurge de cet état de chose.

    En 1947 l’Inde et le Pakistan accèdent à leur indépendance. Gandhi vit cela comme un échec personnel.

    Etant mal compris par ses semblables, il fut assassiné par un fanatique hindou en 1947.

    LA RÈGLE

    La règle, c’est tout ce qui relève d’une obligation formelle dans divers domaines.

    Dans le monde profane.

    Ainsi dès notre plus tendre enfance, nous connaissons des règles, à la maison à l’école, dans les mouvements de jeunesse, plus tard au travail nous devions signer un document appelé « Règlement de travail », qui réglemente la vie dans l’entreprise. Pour faire simple, des règles et règlements vont nous suivre toute notre vie.

    Dans le monde religieux.

    La règle désigne le règlement qui organise la vie monastique ou celle de toute communauté comme par exemple la « règle de Saint Benoît », la « règle de Saint Augustine et encore plein d’autres.

    Chez les Chevaliers du Temple.

    C’est en 1128, que notre Ordre a reçu sa règle originale, écrite par saint Bernard, abbé de Clairvaux, responsable de l’Ordre monacal des Cisterciens.

    Pour notre ordre, tout chevalier a besoin d’une sorte de code, d’un canevas qui l’aidera en route. Les Templiers y ont pensé et l’ont intitulée «  Règle de vie ».

    Voici l’essentiel de la « règle de vie du Chevalier » :

    • Tu n’auras de cesse dans la quête de la lumière.
    • Tu auras le sens du sacré dans le plus grand esprit de tolérance.
    • Tu auras le culte de l’honneur mais tu mépriseras les honneurs.
    • Tu tiendras la dame en grand respect.
    • Ta charité sera plus en actes qu’en paroles.
    • Tu seras instrument de paix, toujours et en tout lieu.
    • Ta maison et ta table seront celles de tes frères.
    • Ta vie de tous les jours sera service, jusqu’au moindre de tes actes.
    • Tu considéreras le bien de l’homme, ensuite l’affaire, jamais le seul lucre ne te guidera.
    • Tu respecteras la vie sous toutes ses formes, nul n’a le droit d’en disposer à sa guise.

    En ce qui concerne la « Règle d’or » évoquée par Gandhi, André Couture, professeur faculté de théologie et de sciences religieuses Université Laval, la formule de la manière suivante : « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse ».

    On trouve cette maxime dans les livres de plusieurs religions, comme le livre de Tobit, le Talmud de Babylone (univers Juif), l’Évangile de Mathieu, l’Évangile de Luc (univers chrétien), le Recueil canonique de Sunna (univers musulman), le livre des entretiens de Confucius ( univers chinois), Veludvâreyya-suyya ( univers bouddhique).

    Les mots clés de la règle d’or sont, pour moi, « éthique » et « Tradition religieuse ».

    C’est en Angleterre uniquement, entre 17ème siècle et jusqu’au 19ème siècle que cette expression a été utilisée appelée « Golden Rule », aujourd’hui  elle intéresse de plus en plus les spécialistes de l’éthique.

    Nous pouvons dire que la règle d’or est une maxime qui définit le comportement éthique d’un individu. Elle nous a été transmise de siècle en siècle à l’intérieur des prescriptions morales conservées dans les grandes traditions religieuses.

    La règle d’or est donc celle qui a le plus de valeur, règle fondamentale, que personne ne peut ou n’oserait transgresser.

    La conduite, c’est l’action de conduire. Par exemple, conduire un véhicule.

    Conduire, c’est aussi  guider des personnes par exemple au cours de la visite d’un musée ou d’une ville. Dans la Bible nous connaissons l’épisode dans lequel Moïse conduit son peuple vers la terre promise.

    C’est aussi le fait de mener à bien un projet.

    Pour notre réflexion, il s’agit d’un comportement.

    LA TOLÉRANCE

    Qu’est-ce que la tolérance?

    Je suis allé consulter Google et j’ai trouvé quelques définitions du mot « tolérance ».

    La tolérance est avant tout une attitude.

    C’est le fait d’admettre que l’autre puisse « être », « penser » ou « agir » différemment de soi. Il s’agit donc d’admettre comme acceptable qu’une personne agaçante, ayant des idées opposées aux siennes, une manière de s’exprimer radicalement différente puisse exister !

    C’est aussi le respect de la liberté de conscience et l’ouverture d'esprit à l'égard de ceux qui professent une religion ou des doctrines religieuses différentes des nôtres.

    Dans son sens le plus général, la tolérance, du latin tolerare (supporter), désigne la capacité à permettre et respecter ce que l'on désapprouve, c'est-à-dire ce que l'on devrait normalement refuser.

    Il ne s’agit donc pas d’aimer ou d’accepter tout le monde !

    Parfois l’autre est trop différent ; on n’arrive pas à le comprendre, mais plutôt que de ressasser, on peut tout simplement se dire qu’il a autant le droit d’exister que soi. Il ne s’agit pas d’essayer d’aller lui parler ou de se disputer avec lui sans arrêt, mais simplement d’avoir une relation courtoise avec lui…

    En somme, éviter les embrouilles !

    Il y a certaines personnes que l’on ne pourra jamais comprendre ou accepter telles qu’elles sont. Il s’agit donc de supporter au moins qu’elles puissent partager le même espace que soi !

    Pourquoi est-ce si dur d’être tolérant ?

    C’est vrai que parfois, c’est plutôt compliqué de supporter la manière d’être de certains. Par exemple, l’allumeuse de service alors que l’on est une jeune fille plutôt timide, ou alors, le frimeur qui parle aux autres comme s’ils étaient inférieurs… Être tolérant suppose d’abord de s’accepter soi-même et de prendre confiance en soi. Étonnant non ? L’autre peut être différent sans être une menace. Mais, quand on est un peu complexé, il est compliqué de se dire que l’on a autant de chances avec les garçons que celle qui drague à tout va ou que le garçon qui parle de manière un peu méprisante ne pense peut-être pas réellement qu’il est mieux que les autres, au contraire…

    Mais, au fait, à quoi ça sert d’être tolérant ?

    Tout simplement à être plus cool et à prendre de la distance. Cela ne sert à rien de se faire des nœuds au cerveau au sujet d’une personne dont tout nous sépare… Être tolérant, c’est aussi apprendre à se protéger. Même si on est en tête à tête avec quelqu’un à qui on n’a rien à dire et avec qui on n’a rien à partager, rien ne sert de s’énerver. Cela n’arrangera rien, bien au contraire. La tolérance permet de rester zen…

    Même dans les cas les plus désespérés, une fois que la tolérance a pu permettre une petite prise de distance, on peut se rendre compte que finalement il y a peut-être un petit quelque chose à partager (au minimum le même air). Et puis, tolérer, c’est aussi voir que l’autre ne se résume pas à un point de différence.
    Être tolérant, oui, mais pas indifférent. En effet, notre différence à nous, c’est aussi de ne pas tout tolérer. D’ailleurs, parce que différent, on peut aussi être parfois intolérable pour d’autres !

    Tous différents, ça, c’est sûr ! Mais, parfois, la différence devient un vrai fossé. L’autre est « trop » différent, il peut faire un peu peur, ou, tout simplement, malgré tous les efforts du monde, on ne pourra jamais l’apprécier… Trop différent, voire détestable, oui, c’est possible et on n’a pas à se sentir coupable ! Mais, un soupçon de tolérance peut permettre de vivre côte à côte, sans se prendre la tête.

    Ce qui m’a le plus interpellé, c’est la phrase suivante : « être tolérant suppose d’abord de s’accepter soi-même et de prendre confiance en soi ».

    La tolérance et l’ordre

    Le mot tolérance est repris dans notre règle de vie de Chevalier : «  tu auras le sens du sacré dans le grand esprit de tolérance » …

    Dans notre Rituel d’Ouverture des Travaux dans la construction du Temple nous retrouvons :

    Le gardien allume le  cierge  blanc et dit : « Que la Tolérance et la Fraternité règnent sur la terre des Hommes ».

    Le Temple est construit par le Nombre 9 dans les quatre colonnes nous trouvons la tolérance.

    Conclusion provisoire

    La tolérance est une attitude difficile à appliquer. Elle demande beaucoup d’humilité, le dépassement de son égo, avoir une connaissance profonde de soi, défendre le principe d’égalité, pouvoir avec intelligence comprendre que nous tous croyons détenir la vérité qui peut être différente d’un individu à l’autre.

    Voltaire a dit « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrais jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ».

    Au cours d’un concert à la cathédrale de Beyrouth, le chanteur Jean-Claude Gianadda a chanté avec des jeunes de confessions différentes la même chanson pour la paix.

    Vivons-nous dans un monde tolérant ?

    Nous vivons aujourd’hui dans un monde où la tolérance n’est plus à l’ordre du jour.

    Regardons autour de nous :

    • les différentes guerres pour le pouvoir,
    • les attentats contre des innocents,
    • les dictatures dans certains pays où le chef d’état n’a aucune tolérance et ne vise qu’à asseoir son seul pouvoir et à servir son seul ego.

    Frère Écuyer Jean-Paul V. S. (Novice au moment de la rédaction de ce travail

    Mise en page effectuée par le Frère André B.

    Références sitographiques

    http://www.enseigner-ecr.org

    http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/tolerance/

    http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/tol%C3%A9rance/78312

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Tol%C3%A9rance

    http://www.filsantejeunes.com/la-tolerance-5217

    WWW.enseigner-ecr.org .

    Références bibliographiques

    Texte d’André Couture (règle d’or) Professeur à la Faculté de théologie et de science religieuse.

    Blog « Rue des 9 Templiers » :

    « Approche synthétique de l'histoire de l'Ordre » et « Qu’est-ce qu’un devoir ? » Parchemins de notre Frère André B.


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