• * 9 - L'alphabet hébraïque

     Dossier « Approche du judaïsme »

    Parchemin 9 : 

    L’alphabet hébraïque

    L’alphabet hébraïque fascine par la profondeur de son symbolisme. Son histoire en fait de plus la matrice de nombreux autres alphabets. Mais en quoi ces vingt-deux signes nous interpellent-ils ? Est-ce une mémoire qui demande à révéler en nous un domaine secret de notre inconscient ? Percevons-nous en eux, outre leur beauté toute carrée, un univers sacré interdit ? Ou, pour le chrétien, une connaissance taboue qui le pousse à retrouver la chair des lettres de son Dieu ou de son Messie, Jésus ?

    Pour approcher l’alphabet hébraïque nous utiliserons la méthode inductive, celle qui part du connu pour arriver vers l’inconnu, du particulier pour aller au général, du concret pour aller vers l’abstrait. Nous prendrons également appui sur notre expérience commune comme point de départ de cette « initiation ».

    Et s’il y a bien un point commun dans nos initiations « subies » dans les « Hauts grades » du R.E.A.A., c’est bien la connaissance du Tétragramme que le rituel du 13ème degré nous a fait découvrir.

    Dieu – le Tétragramme

     * L'alphabet hébraïque

    Lu de droite à gauche, le tétragramme Y H W H (יהוה) est un nom hébraïque se composant des quatre lettres yōḏ (י),  (ה), wāw (ו),  (ה). Ces quatre lettres sont issues de la racine trilittère היה (HYH) du verbe « être »[1].

    Le terme « tétragramme » lui-même n’est pas un mot qui se trouve dans la Bible. C’est un mot utile pour décrire les quatre caractères hébreux employés dans le nom de Dieu. En d’autres termes, les quatre signes hébraïques formant le Tétragramme, représentent le « nom propre » de Dieu dans le judaïsme.

    Quelle est la signification même du mot « Tétragramme » ? Le mot grec tetra (τετρά) est employé comme préfixe désignant le chiffre quatre. Donc, « tétragramme » veut dire quatre lettres.

    La Bible hébraïque rapporte que ce mot fut entendu pour la première fois par Moïse au sommet du mont Horeb dans le désert du Sinaï, lors de l'épisode du Buisson ardent. Seuls les prêtres du Temple de Jérusalem étaient habilités à prononcer le Tétragramme, lors de la bénédiction sacerdotale quotidienne des fidèles.

    Les Juifs s’imposent l’interdiction de prononcer le Tétragramme, fondée sur le troisième Commandement : « Tu n’invoqueras pas le Nom de YHWH ton Dieu en vain » (Ex 20:7).

    Dans leurs prières ou pendant la lecture de la Torah, les Juifs le remplacent par « Adonaï », dont la traduction courante est « mon Seigneur », et « Adonaï » est remplacé par « HaShem », « Le Nom », dans la vie de tous les jours.

    Cette interdiction de prononcer le nom propre de Dieu ne concerne pas seulement les Juifs, mais aussi les premiers chrétiens, qui peut-être n’ont jamais connu sa prononciation. 

    Les bibles chrétiennes l’ont parfois transcrit en français sous différentes formes telles que « Yahvé », « Yahweh » ou « Jéhovah ». Toutefois, depuis le pontificat de Benoît XVI, l’Église catholique préconise de remplacer « YHWH » par l’appellation « le Seigneur », ce qui rejoint les traditions protestante et œcuménique.

    Pour ces diverses raisons, la prononciation exacte du Tétragramme, à supposer qu’elle soit possible, demeure incertaine. Le doute ne porte pas sur les consonnes, qui sont fixes, mais sur la place et le type des voyelles.

    Dès le Moyen Âge, certains chrétiens qui lisaient la Bible dans sa version originale ont lu YHWH en lui appliquant la vocalisation du terme Adonaï, c’est-à-dire en intercalant ses trois voyelles « a », « o » et « a », et obtenu ainsi le nom « Jéhovah ».

    Mais le mot « Jéhovah », d’apparence scientifique et archéologique, est très contestable historiquement et théologiquement. 

    Le catholicisme a utilisé de préférence la transcription « Yahvé » durant tout le 20ème siècle, pour les éditions non liturgiques de la Bible, par exemple la Bible de Jérusalem.

    Le Démiurge des Juifs est appelé en anglais Jéhovah, mais lorsqu'on cherche à obtenir la valeur numérique du nom de Jéhovah, il est nécessaire de traduire le nom avec ses lettres hébraïques.

    Il devient  * L'alphabet hébraïque et se lit de droite à gauche : 

    Les lettres hébraïques sont :  * L'alphabet hébraïque    * L'alphabet hébraïque    * L'alphabet hébraïque    * L'alphabet hébraïque 

                                                   Yod   Hé   Vau   Hé

    Et lorsque inversées dans l'ordre anglais de gauche à droite se lisent : Yod-He-Vau-He. En consultant le tableau des valeurs des lettres qui précèdent, on constate que les quatre caractères de ce nom sacré ont la signification numérique suivante : Yod est égal à 10, He est égal à 5​, Vau est égal à 6, et le second He est égal à 5. ​

    Par conséquent, 10 + 5 + 6 + 5 = 26, un synonyme de Jéhovah.  YHWH  26.

    Selon la « gematria »[2], la valeur du tétragramme est 26 :

    10 (yōḏ) + 5 (hē) + 6 (wāw) + 5 (hē) = 26

    • Yod He Vav He a pour valeur 10 + 5 + 6 + 5 = 26.
    • 26 donne 2 + 6 = 8, soit deux fois le quaternaire (2 x 4) qui se manifeste dans la dualité à l’involution et à l’évolution.
    • 26 donne également 2 x 13 qui se manifeste à son tour dans la dualité.
    • Or, en hébreu, Unité se dit « Achad » et s’écrit Aleph (1), Chet (8), Daleth (4), ce qui donne un total de 13.
    • Par ailleurs, Amour se dit « Ahebah » et s’écrit : Aleph (1) He (5) Beth (2) He (5) ce qui donne un total de 13.

    L’Unité est Amour ou l’Unité rayonne l’Amour. Et la dualité est nécessaire à sa réception.

    Tout ceci me permet d’affirmer que le chemin ésotérique que nous suivons, nous conduit peu à peu à la Connaissance unitaire et à travers elle, à l’Amour Universel.

    L'alphabet hébreu

    L'étude des lettres de l'alphabet hébreu est une première voie d'approche de l'hébreu biblique. Chaque lettre est un monde en soi et se situe dans une juste distance des mondes des autres lettres. Et en même temps, chaque lettre forme un alliage complexe d'énergies, en lien avec les énergies des autres lettres. Ce qui est séparé d'un côté est uni de l'autre, dans la dialectique propre au symbolisme.

    L'étude des lettres hébraïques s'inscrit dans une démarche rigoureuse avec notamment l'étude de :

    • leur graphie,
    • leur sens, à partir de leur idéogramme primitif, leur valeur numérique, la signification de leur nom,
    • leur symbolisme.

    En même temps s'intériorise pour chaque personne une élaboration qui lui est propre, qui la soutient et la guide dans son cheminement intérieur.

    La grammaire symbolique de l'hébreu

    L'hébreu biblique porte en lui tout le symbolisme du créé et de l'incréé. La grammaire le révèle à son niveau : chaque règle de grammaire est une règle de vie !

    Etudier la grammaire de l’hébreu biblique permet ainsi à la fois de pouvoir entrer dans le texte biblique par soi-même et de développer sa connaissance des règles essentielles de notre intériorité.

    Tout comme l'étude de la Bible en hébreu ou des lettres hébraïques, l'étude de la grammaire de l'hébreu biblique favorise un élargissement de conscience dans le cadre d’un travail personnel adapté.

    De nombreux passages révèlent dans la Bible la Présence de Yeshoua. Ces révélations sont confirmées dans l'hébreu par le Code de la Bible où une expression apparaît en hébreu « Yeshoua shmi » : « Je suis Yeshoua ». Ce même principe de saut équidistant des lettres, révèle l'action de Dieu dans le Livre d'Esther.

    Y H V H sur la croix du Christ

    La tradition juive messianique raconte que lorsque les Pharisiens ont vu l'écriteau écrit par Ponce Pilate, ils ont demandé de modifier le texte en y ajoutant un préfixe « il a dit qu'il est... ». En réalité ils avaient bien lu en acrostiche le Tétragramme divin et ils voulaient le modifier en y ajoutant un préfixe annulant du même coup la signature divine. S'il n'y avait pas eu ce Tétragramme, il n'y avait pas de raison que Ponce Pilate leur refuse de modifier le texte. Mais c'est souverainement que Dieu a endurci son cœur pour qu'il ne change rien.

    Ce qu'en dit Yeshoua

    Le Seigneur Yeshoua a dit un jour à ses disciples qu'on le trouverait dans la loi de Moïse, les prophètes et les Psaumes « 27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait... » (Luc 24:27)

    «  44 Puis il leur dit : C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous, qu'il fallait que s'accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes. » (Luc 24:27,44).

    Alors qu'Il leur disait ça, il n'existait pas encore de Nouveau Testament. Ces écrits dans lesquels Il demandait à ses disciples de regarder étaient l'Ancienne Alliance exclusivement.

    Les significations secrètes des lettres hébraïques de la Bible

    La base de toutes les Écritures judéo-chrétiennes sont les lettres hébraïques. Sans une connaissance approfondie des lettres hébraïques, la langue originale des écritures, on ne peut pas comprendre les religions occidentales ou les secrets cachés en leur sein. Les lettres hébraïques ne sont pas monosyllabes comme nos lettres françaises, elles sont l’initiale d’un mot entier.

    Comme le sanskrit, le chinois, le tibétain, le grec et d'autres langues anciennes, les lettres hébraïques constituent une expression primaire de la langue et des mathématiques de la spiritualité. Dans les écritures, les rêves et les expériences éveillées, le symbolisme de la Kabbale est livré à travers les lettres hébraïques. C'est la langue des mondes internes.

    Chaque lettre hébraïque porte des significations uniques, des symboles, et du sens. Combinés avec les mots, les symboles ont une signification très riche et profonde.

    Les noms et les mots écrits dans les écritures ont des significations qui sont très profondes, et connues seulement de ceux qui connaissent les lettres hébraïques. En connaissant les lettres, on peut connaître la vraie signification des enseignements et des allégories bibliques.

    Chaque lettre hébraïque est également un nombre. Ainsi, chaque mot hébreu a une signification numérique. C'est pourquoi la Kabbale est une science des nombres.

    La première étape dans l'obtention de la valeur numérique d'un mot est de le remettre dans sa langue d'origine. Seuls les mots de dérivation grecque ou hébraïque peuvent être analysés avec succès par cette méthode, et tous les mots doivent être écrits dans leurs formes les plus anciennes et leurs formes complètes. Les mots et noms de l'Ancien Testament, par conséquent, doivent être traduits de nouveau dans les premiers caractères hébreux et les mots du Nouveau Testament en Grec.

     * L'alphabet hébraïque

     Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Lien vers le parchemin suivant

    [1] Dans les langues sémitiques, telles que l'arabe et l'hébreu, la racine est une unité lexicale minimale composée exclusivement de consonnes. Elle est le plus souvent trilittère, c'est-à-dire composée de « trois lettres ». Par « lettre », on entend ici « consonne », selon l'usage dominant dans les alphabets sémitiques : il s'agit d'abjads, où les voyelles ne sont pas toujours écrites.

    Plus rarement, les langues sémitiques utilisent des racines à deux (bilittères) ou quatre (quadrilittères) consonnes. La majorité des racines proviennent d'un verbe. C'est à partir de ces racines verbales que se forment les substantifs, les adjectifs, les adverbes, les termes de la même famille sémantique...

    [2] La Gematria (גימטריה, aussi « guématrie » ou « gématrie ») est une forme d'exégèse propre à la Bible hébraïque dans laquelle on additionne la valeur numérique des lettres et des phrases afin de les interpréter.


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