• * La Bibliothèque de Clairvaux

    L’abbaye de Clairvaux

    Quelques repères historiques

    • 1115 : fondation de l’abbaye par saint Bernard.
    • Fin du 12ème siècle : la bibliothèque de Clairvaux compte plus de 350 volumes et devient une des grandes bibliothèques d’Occident.
    • 1472 : sous l’abbatiat de Pierre de Virey, un catalogue recensant 1745 volumes est réalisé.
    • 1790-1795 : - nationalisation de la bibliothèque de Clairvaux, qui comprend 2 000 à 2 500 volumes manuscrits et 31 000 imprimés ; - transfert des collections à Troyes.
    • 1940 : début des travaux d’André Vernet, de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes sur la bibliothèque de Clairvaux.
    • 1979 : début d’une opération de catalogage scientifique de la bibliothèque de Clairvaux.
    • 2009 : inscription des 1150 manuscrits subsistants au registre Mémoire du Monde de l’Unesco.

    Naissance d’une abbaye

    L’abbaye de Clairvaux fut fondée en 1115 par Bernard de Fontaines qui la dirigea jusqu’à sa mort le 20 août 1153.

    Etienne Harding, abbé de Cîteaux, a confié à Bernard, alors âgé de vingt-cinq ans, la mission de créer une nouvelle abbaye. Bernard partit avec douze moines et s’installa dans le val d’Absinthe sur la rive gauche de l’Aube ; l’abbé Harding a porté son choix sur ce lieu car il appartenait à un cousin de la mère de Bernard.

    La « claire vallée » est un vallon isolé parcouru par une rivière ; les Cisterciens recherchaient les fonds de vallée pour des raisons d’ascèse et de travail.

    Vingt ans plus tard, pour accueillir des novices de plus en plus nombreux, il fallut édifier de nouveaux bâtiments.

    Bien vite, la troisième fille de Cîteaux devint un grand centre monastique de la Chrétienté, dont dépendaient à la fin du Moyen Âge quelques 530 autres abbayes fondées dans toute l’Europe.

    Dès la fondation de l’abbaye, le livre est omniprésent car aucune vie monastique n’est possible sans livres. Le minimum requis pour une fondation était de posséder les livres liturgiques ainsi que la Règle de saint Benoît.

    Il est permis de penser que Bernard et ses premiers compagnons apportèrent quelques autres volumes. Dans tous les cas, c’est l’activité du scriptorium de l’abbaye à partir des années 1140 qui fit rapidement de la bibliothèque de Clairvaux un lieu suffisamment riche pour retenir l’attention des lettrés en quête de textes difficiles à trouver.

    A la fin du 12ème siècle, la bibliothèque possédait un nombre de volumes se situant dans une fourchette comprise entre 300 et 350. Ce nombre plaçait Clairvaux largement en tête des autres bibliothèques cisterciennes, devant Pontigny (270 volumes), avant même Cîteaux (un peu plus de 200) : ainsi la fille avait dépassé la mère.

    La Bibliothèque de Clairvaux en 1472

    Avec 1450 manuscrits subsistants auxquels s’ajoutent quelques 400 incunables et imprimés du début du 16ème siècle, le fonds de Clairvaux est le premier fonds médiéval français ; la majeure partie est conservée au sein des collections de la Médiathèque de l’agglomération troyenne.

    Ce fonds a fait l’objet d’un travail d’inventaire poussé en 1472, à la demande du principal abbé de Clairvaux au 15ème siècle, Pierre de Virey.

    Le fonds de manuscrits de la bibliothèque est décrit dans un catalogue rédigé en 1472 par Pierre de Virey, abbé de Clairvaux, dont on conserve deux exemplaires (le ms. 2299 et le ms. 521). Ce catalogue recense 1790 volumes, dont 1115 sont précisément identifiés et localisés dans plusieurs bibliothèques européennes.

    La Médiathèque de l’Agglomération Troyenne est dépositaire de 1018 des volumes décrits dans le catalogue. 97 manuscrits sont par ailleurs conservés hors de Troyes.

    Comme c’était partout l’usage, les livres de la bibliothèque étaient dispersés dans plusieurs lieux à l’intérieur du monastère. Les livres liturgiques étaient à l’église ; au réfectoire on conservait ceux qui servaient aux lectures publiques pendant les repas ; le gros de la collection se trouvait dans le cloître, soit dans l’armarium (grande niche creusée dans un mur éventuellement doublée d’un coffrage en bois), soit dans la bibliothèque proprement dite (libraria).

    Le catalogue de 1472 précise qu’il y avait deux armoires à Clairvaux. La bibliothèque du cloître était une petite pièce contiguë à la sacristie comme le montre un plan datant de 1708.

    L’inventaire de 1472, un catalogue modèle

    C’est une chance de posséder pour la bibliothèque de l’abbaye de Clairvaux un inventaire complet à la veille de l’entrée des imprimés dans les collections.
    Ce document, achevé en mai 1472, est à la fois un titre de propriété, un instrument pour la gestion de la bibliothèque et un catalogue méthodique, où les livres sont répartis en fonction de toutes les branches du savoir.

    Ce manuscrit de 140 feuillets couvert d’une écriture menue et abrégée décrit chaque manuscrit dans sa matérialité comme le serait un objet du trésor ; ce signalement devait permettre de l’identifier s’il était volé.

    L’élément essentiel de la description est le relevé des premiers mots du second feuillet et des derniers mots de l’avant-dernier. Ce procédé inauguré à la bibliothèque de Sorbonne au 13ème siècle était devenu courant au 15ème siècle, pour le grand bonheur des historiens. En effet, les cotes anciennes ayant souvent disparu, ces relevés sont le principal indice pour identifier les ouvrages décrits. Le rédacteur de l’inventaire signale également le format du volume, son aspect, voire l’écriture.

    Ce catalogue est aussi un outil de gestion pour la bibliothèque puisque tous les manuscrits y sont enregistrés sous leur cote (une lettre de A à Z, puis un chiffre de 1 à 90). Des cotes d’attente étaient même réservées en prévision des futures acquisitions.

    Construction intellectuelle réfléchie, l’ensemble des manuscrits sont répartis dans toutes les branches du savoir : de la Bible et ses commentaires jusqu’aux livres liturgiques en passant par l’énumération des disciplines universitaires. Le catalogue est hiérarchisé : chacune des sections comporte des subdivisions ; il comporte également un système de renvois et constitue en cela une véritable aide au lecteur. Il apporte à la fois des informations sur la répartition des livres (entre les deux armoires et la bibliothèque) dans le monastère et sur leur provenance.

    Cet instrument extrêmement précieux représente également un témoignage inégalé de l’effort d’inventaire qu’entreprirent les cisterciens dans leur ensemble. Clairvaux participe d’un mouvement ; ainsi en 1480, un inventaire des livres de l’abbaye de Cîteaux est réalisé ; la bibliothèque de l’abbaye comprenait alors 1200 manuscrits (volumes liturgiques inclus).

    Un fonds universel, unique par sa cohérence et son ampleur

    Le développement de la bibliothèque de l’abbaye connut plusieurs phases tout au long du Moyen Age :

    1. Jusqu’au milieu du 13ème siècle, le scriptorium fournit la majeure partie des manuscrits ; la bibliothèque s’enrichit à un rythme très élevé conformément aux ambitions des abbés. Elle bénéficia également de l’attractivité de l’abbaye à travers de nombreuses donations.

    2. Jusqu’au milieu du 14ème siècle, alors que les bibliothèques d’abbaye entraient en sommeil, Clairvaux continua d’enrichir sa collection grâce à ses liens avec l’université de Paris, notamment par l’activité d’enseignement du collège Saint-Bernard, remarquable outil de formation des cisterciens. Ce dernier permit d’accroître notablement la bibliothèque par de nombreux opuscules universitaires. Les fonds furent complétés par de nouvelles donations.

    3. Au 15ème siècle, les abbés profondément marqués par les débuts de l’Humanisme, redonnèrent à la bibliothèque une place centrale dans la vie de l’abbaye. Pierre de Virey consacra son abbatiat à revisiter la bibliothèque et à lui donner un nouvel essor.

    Un fonds encyclopédique et universel

    La bibliothèque abritait un fonds très vaste recouvrant tous les champs du savoir médiéval. Malgré une prédilection pour la Bible, et la théologie, les autres disciplines étaient largement présentes. Il s’y trouve de nombreux textes d’histoire, de philosophie, de droit civil et canon, de littérature, mais également des ouvrages de sciences, de mathématique et de médecine.

    Un fonds cohérent et unique

    La cohérence remarquable de la bibliothèque de Clairvaux s’explique par la durée très courte qui suffit aux moines pour produire un grand nombre de ses manuscrits. En effet, le fonds de manuscrits de cette bibliothèque ne fut pas formé d’ouvrages de provenances hétérogènes, comme c’est le plus souvent le cas au Moyen Âge. Sur l’ensemble des manuscrits mentionnés dans le catalogue de Pierre de Virey, seule une dizaine remonte à une époque antérieure à la fondation de l’abbaye. C’est l’activité du scriptorium de Clairvaux qui fournit les manuscrits jusqu’au milieu du 13ème siècle. Elle se poursuit de manière plus limitée jusqu’à la fin du 15ème siècle, sous l’abbatiat de Pierre de Virey ; ainsi, Jean de Voivre copie en 1474 le De eruditione liberorum d’Eneas Silvius Piccolomini ou encore le De consolatione Theologie de Jean Gerson en 1476.

    Un fonds d’une ampleur exceptionnelle

    Le fonds de manuscrits de Clairvaux constitue aussi l’une des bibliothèques médiévales monastiques les plus volumineuses de l’Occident chrétien. Au sein de l’ordre cistercien, la bibliothèque de Clairvaux dépassait largement celle de l’abbaye mère, Cîteaux, à la fin du Moyen Age.

    Divers indices, notamment le nombre de manuscrits subsistants, laissent penser que le seuil des 1000 volumes était franchi au milieu du 14ème siècle. Seules à cette époque quelques bibliothèques exceptionnelles, comme celle du collège de Sorbonne à Paris ou celle des papes à Avignon, dépassaient ce chiffre. La bibliothèque de Clairvaux occupait ainsi une place toute particulière en cette fin du 15ème siècle.

    Une bibliothèque exemplaire, reflet du développement du monachisme et des premiers temps de l’Université

    Les textes qui furent rassemblés dans la bibliothèque de Clairvaux sont le reflet de l’évolution des savoirs tout au long du Moyen Âge. Ils illustrent le rôle que jouèrent les grands monastères dans la transmission des textes de l’Antiquité gréco-latine et dans la spiritualité et la pensée religieuse. Les textes rassemblés à Clairvaux font revivre la quête et les débats intenses qui animèrent la vie intellectuelle du début du 12ème au milieu du 14ème siècle.

    La bibliothèque de Clairvaux fut d’abord conçue pour accompagner le cheminement spirituel des moines. Les abbés s’évertuèrent à rassembler les textes patristiques et exégétiques. Clairvaux fut ainsi un centre monastique exemplaire qui servit de modèle aux autres établissements cisterciens ; il influença et renouvela profondément le monachisme médiéval. La bibliothèque, qui comptait déjà à la fin du 12ème siècle 350 volumes, fut l’un des instruments les plus importants du rayonnement de l’abbaye.

    Dans la première moitié du 13ème siècle, Clairvaux éprouva un fort intérêt pour les débats intellectuels de l’Université. En fondant à Paris le collège Saint-Bernard en 1245, qui fut reconnu comme studium par l’Université en 1256, l’abbé Étienne de Lexington permit à Clairvaux de devenir un membre à part entière de l’Université de Paris. Le collège Saint-Bernard fit bénéficier l’ensemble de l’ordre de Cîteaux des progrès et des innovations intellectuelles de l’Université (le catalogue de Pierre de Virey comprend 144 manuscrits relevant des « libri speculativae theologiae », reflets des études universitaires des années 1230 – 1330).

    À l’origine, Bernard de Clairvaux, une personnalité qui rayonna sur l’Occident chrétien médiéval

    « Mais plus il devient faible et languissant par les infirmités de son corps, plus il devient fort et vigoureux par la grâce qui anime son esprit, ne cessant jamais de faire des choses dignes de mémoire, et couronnant toujours ses actions qui sont très grandes par d’autres encore plus grandes, qui méritent d’autant plus qu’on les rende publiques et connues en les écrivant, que lui les tient secrètes et cachées en les taisant. »

    C’est ainsi que Guillaume de Saint Thierry fait ses adieux à Bernard de Clairvaux dans la Première Vie de Saint Bernard qu’il rédigea dans la seconde moitié du 12ème siècle.

    Bernard de Clairvaux (1090 – 1153) est bien le personnage le plus célèbre de l’ordre de Cîteaux, auquel il donna toute son ampleur ; issu de l’aristocratie bourguignonne, il fut l’un des hommes les plus importants du 12ème siècle. Premier abbé du monastère de Clairvaux, Bernard était un écrivain fécond. Il laisse une œuvre riche de plusieurs traités, recueils de sermons et d’une correspondance très étoffée.

    Saint Bernard joua un double rôle ; son impulsion fondatrice permit à Clairvaux d’essaimer rapidement ; à la fin du 12ème siècle, l’abbaye ne comptait pas moins de 170 abbayes filles – des abbayes fondées par des moines issus de Clairvaux et des abbayes indépendantes qui s’étaient mise dans la dépendance de Clairvaux.

    La Communauté de l’Agglomération Troyenne a déposé une demande de labellisation pour cet ensemble documentaire comprenant 1118 volumes auprès de l’Unesco en 2008.

    Il fut également mêlé à toutes les grandes affaires ecclésiastiques de son temps, entre règlement d’élections papales, sauvegarde de l’orthodoxie, prédication de la deuxième croisade, interventions politiques et missions diplomatiques. Au-delà du monachisme, saint Bernard voulait contribuer à la réforme de la chrétienté toute entière.

    Sa théologie mystique, élaborée dans le creuset du monachisme, influença profondément toute la pensée chrétienne. La bibliothèque de l’abbaye est donc à l’image de son fondateur, personnalité la plus influente du 12ème siècle.

    Il fut canonisé en 1174.

    Le style monochrome, représentatif de la pensée et de l’art cisterciens

    Les conceptions esthétiques de Bernard de Clairvaux, emblématiques de l’idéal cistercien, furent décisives dans la définition de l’identité artistique de l’ordre. Il fut l’auteur de règles concernant l’ornementation des manuscrits et fit de Clairvaux un foyer de rayonnement artistique.

    Ainsi, le style monochrome, né à Clairvaux, apparut dans les années 1140 ; il se caractérise par l’usage exclusif de lettres peintes d’une seule couleur en camaïeu, ornées seulement de motifs géométriques ou végétaux.

    Ce style décoratif fut ensuite adopté par l’ensemble de l’ordre cistercien et normalisé par le Chapitre général lors de la « seconde » codification cistercienne, approuvée par le pape Eugène III en 1152. L’article LXXX de ces Statuts est ainsi formulé : « Litterae unius coloris fiant et non depictae » ; la traduction la plus plausible de cet article est la suivante : « les lettres seront d’une seule couleur et ne seront pas historiées. » L’usage de l’or était également proscrit.

    Le style monochrome, ainsi établi, régna dans les manuscrits cisterciens pendant deux générations.

    Au-delà de ces règles ornementales, Bernard de Clairvaux transmit à l’ordre de Cîteaux des conceptions artistiques et architecturales qui marquent encore aujourd’hui le paysage. Georges Duby – le grand historien du Moyen Âge – en comprit toute l’importance : « Ce que saint Bernard avait bâti était une épure, le modèle de la cathédrale, le modèle de l’atelier, d’un territoire domestiqué. »

    Conclusion

    La bibliothèque de l’abbaye de Clairvaux en 1472 représente à n’en pas douter un ensemble remarquable et d’une richesse inégalée.

    Le catalogue de 1472 fut rédigé à un moment crucial dans son histoire. La fin du Moyen Age a vu se développer les bibliothèques liées à l’Université et, également, se constituer un marché du livre manuscrit, avec des grands libraires employant copistes et enlumineurs ; les bibliothèques de monastères, si importantes au 12ème siècle, se sont progressivement sclérosées et ont dépéri. La bibliothèque de Clairvaux, elle, a évité cet écueil grâce à ses liens avec le monde universitaire et les débuts de l’Humanisme.

    L’apparition de l’imprimerie augmenta prodigieusement la production de livres et permit à des collections très importantes de se constituer en peu d’années.

    Si le catalogue de 1472 ne cite aucun livre imprimé, ceux-ci sont entrés dans la bibliothèque au moment où est rédigé le répertoire de Mathurin Cangey en 1520. Celui-ci signale 2550 volumes (manuscrits et imprimés) – et il ne couvre pas la totalité des collections. Il montre surtout que la bibliothèque a passé le cap de la nouvelle technologie.

    On peut admirer cette capacité à évoluer ; n’oublions pas enfin que le noyau de la collection – les manuscrits copiés au scriptorium de l’abbaye au 12ème siècle – témoigne directement de l’importance qu’eurent la pensée et l’action de saint Bernard.

    La Bibliothèque de Clairvaux

    • Création •

    L’abbaye de Clairvaux a été fondée par saint Bernard en 1115. En moins d’un siècle elle a constitué une bibliothèque très riche, composée principalement de manuscrits copiés et enluminés par les moines de Clairvaux.

    • Expansion •

    La fin du Moyen Âge est marquée par le développement des universités. Clairvaux est étroitement liée à l’Université de Paris, la plus importante de toutes. Les nombreux manuscrits parisiens de théologie, de droit, de philosophie qui arrivent à Clairvaux font de sa bibliothèque une des plus riches d’Occident à la fin du Moyen Âge.

    • Continuités •

    Préservée pendant la Révolution française, la bibliothèque de Clairvaux est transportée à Troyes où elle est encore conservée aujourd’hui. Les opérations de numérisation la rendent désormais accessible à tous.

     

    La Bibliothèque virtuelle de Clairvaux

    La bibliothèque médiévale de Clairvaux a été inscrite au registre « Mémoire du monde » le 31 juillet 2009 puis a été reconstituée sur une plateforme numérique unique, sous le nom de Bibliothèque Virtuelle de Clairvaux (BVC). 

    Le site www.bibliotheque-virtuelle-clairvaux.com a été inauguré le 13 octobre 2015, à la Bibliothèque nationale de France (BnF).

    Pour la Médiathèque du Grand Troyes, ce projet remarquable s’est aussi révélé l’opportunité d’établir de nouveaux partenariats avec les différentes bibliothèques conservant une partie de la collection à travers l’Europe.

    Cette bibliothèque virtuelle donne un accès en ligne gratuit à la totalité du fonds médiéval de l’ancienne abbaye cistercienne, soit 1 150 manuscrits dont près d’un millier est conservé au sein de la Médiathèque du Grand Troyes.

    Le reste est préservé dans plusieurs bibliothèques prestigieuses européennes :

    la Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier (70),

    à la Bibliothèque nationale de France (17),

    à la Biblioteca Medicea Laurenziana à Florence (4),

    à la British Library à Londres (2),

    à la Bibliothèque nationale de Hongrie à Budapest (1),

    à la Bibliothèque municipale de Mons (1),

    à la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris (1)

    ainsi qu’à la Bibliothèque municipale de Laon (1).

    Lancée à l’occasion des 900 ans de l’abbaye de Clairvaux, la BVC permet de consulter cette collection exceptionnelle, qui contient notamment la Grande Bible de Clairvaux, chef d’œuvre de l’art du livre cistercien (12ème siècle) et les Lettres d’Héloïse et Abélard (copiées vers 1500 par le bibliothécaire de Clairvaux). La Bibliothèque virtuelle de Clairvaux intègre également des feuilletoires, lesquels donnent l’opportunité de tourner les pages des manuscrits et de zoomer.

    N.d.l.r. : Le feuilletoire interactif est une interface permettant le visionnage de documents numériques, tout en conservant une expérience intuitive proche du feuilletage d’un document papier. Il permet d’envisager la réalisation de recueils de divers documents dématérialisés, d’en tourner les pages, de se laisser surprendre, de zoomer sur des détails.

    Ce dispositif technique s’appuie sur une sorte de tablette XXL permettant la manipulation d’un feuilletoire numérique. Les pages de l’album sont feuilletées de façon digitale, avec l’index, procurant une sensation familière tout en s’appuyant sur un procédé numérique.

    Ce site est le fruit de 6 ans de travail minutieux mené par la Médiathèque du Grand Troyes, avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, l’Equipex Biblissima et l’Agence nationale de la Recherche. La Bibliothèque nationale de France a, quant à elle, apporté son expertise et son concours en matière de numérisation. La création de la BVC s’inscrit en outre dans un partenariat avec l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, qui travaille depuis plusieurs décennies sur la bibliothèque de Clairvaux.

    Le classement par l’Unesco reconnaît l’intérêt international et le caractère universel exceptionnel du fonds conservé.

    Un site ludique

    Plusieurs contenus pédagogiques et ludiques portant sur le manuscrit, de son origine à nos jours, sont proposés sur la plateforme BVC. Accessibles aux enfants et adultes, ces « ateliers thématiques » permettent, par exemple, de s’informer grâce à des questionnaires à choix multiples très graphiques sur la manière dont travaillaient copistes et enlumineurs. Un jeu sur l’univers des manuscrits (jeu d’enquête avec des objets à retrouver dans une scène donnée) est également disponible sur la page Facebook de la BVC.

    Sujet proposé par notre Frère Jean-Paul V.S.

    Mise en page et recherches complémentaires par le Frère André B.

    Grand Chancelier Prieural


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter