• * Le Frère Hospitalier

    La Commanderie de Saint-Léger a fêté ses deux ans d'existence. A cette occasion elle a organisé un séminaire de formation au sujet des différentes fonctions exercées par ses membres.

    Le Frère Hospitalier

    Au sein de notre Commanderie de Saint-Léger, la fonction de Frère Hospitalier n’est pas encore officiellement attribuée. Elle est exercée temporairement et tour à tour, par le Frère Chancelier ou le Frère Commandeur qui sont le plus en contact avec nos membres.

    Qu’est-ce qu’un hospitalier ?

    Si, dans la vie profane contemporaine, l’hospitalier désigne un membre du personnel employé dans les services des hôpitaux, le terme est aussi utilisé pour évoquer les membres des ordres hospitaliers.

    En effet, « hospitalier » désigne toute personne qui appartenait à certains ordres militaires, astreints aux trois vœux monacaux, qui prenaient soin des pélerins en Terre Sainte. Le meilleur exemple est sans doute l’Ordre des Frères Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

    Le nom « Hospitaliers » a été donné aux premiers compagnons de frère Gérard l'hospitalier, soignant les croisés et les pélerins, hommes, femmes et enfants de toutes nationalités, dans le xenodochium (mot grec désignant « un lieu pour étrangers, une auberge » et qui a donné « hospital » en vieux français) de Jérusalem créé au 11ème siècle.

    Ce nom d'Hospitaliers est ensuite devenu le nom des frères de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. C'étaient des chevaliers, et il fallait faire preuve de noblesse pour entrer dans leur ordre ! Historiquement, les Hospitaliers sont en effet les frères de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, le premier ordre hospitalier voué aux soins des pélerins malades en Terre sainte pendant les croisades.

    C'est précisément l'époque des croisades qui donna naissance à l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, aux Chevaliers de l’Ordre du Temple de Jérusalem (ou Templiers) et à l'Ordre des Chevaliers teutoniques.

    Plus rarement, le mot « Hospitalier », tel un titre, peut être attribué pour nommer un chevalier hospitalier de l'Ordre souverain de Malte.

    Les frères hospitaliers aux services des malades devaient prononcer les quatre vœux hospitaliers c'est-à-dire les vœux religieux (pauvreté, chasteté et obéissance) et celui spécial de service aux « pauvres malades », le vœu d'hospitalité.

    Dans les ordres caritatifs et spirituels, notons que le Grand Hospitalier était autrefois un dignitaire de l'Ordre de Malte, qui avait la juridiction du grand hôpital de Malte.

    Le titre de Grand Hospitalier était aussi le titre porté par le pilier de la langue de France, un haut dignitaire de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem formant avec les autres dignitaires — les baillis conventuels — le Collachium ou « couvent hospitalier ».

    L'historien Alain Demurger catégorise la fonction de Grand Hospitalier — avec l'infirmier et le Grand Prieur ou Prieur conventuel, ce dernier n'ayant jamais fait partie du « couvent hospitalier » — comme « service des âmes ». Cette haute fonction d'hospitalier apparaît dans les statuts de Jobert en 1176 mais serait mentionnée pour la première fois dès 1162.

    Un peu d’histoire

    C'est le Frère Gérard qui a créé à Jérusalem un « xenodochium » (accueil et soins des hôtes), placé sous la protection de saint Jean-Baptiste, et regroupant autour de lui des aides à cette tâche. Cet « hospital » prit le nom d'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem. L'hôpital était constitué en une congrégation que la bulle Pie postulatio voluntatis du 15 février 1113 délivrée par le pape Pascal II, plaça sous la tutelle et protection exclusive du pape.

    « C'est la convergence entre la mise en place des premières structures administratives régionales et l'élaboration de la règle par le maître Raymond du Puy et son approbation par le pape Eugène III au milieu du 12ème siècle qui permettent de dire que, alors et alors seulement, l'Hôpital est devenu un ordre religieux. »

    Si, dans le domaine spirituel, dès le 21 octobre 1154, une catégorie de frères prêtres ou chapelains est établie, accordée par le pape Anastase IV, pour le domaine hospitalier, il faut attendre les statuts de Roger de Moulins du 14 mars 1182, pour voir apparaître officiellement des médecins et des chirurgiens dans le personnel soignant de l'Ordre.

    Le rôle du Frère Hospitalier dans nos commanderies

    Au cours du rituel de suspension des travaux d’un Chapitre, il nous est rappelé que nous devons assistance aux plus démunis de nos Frères et Sœurs. Il est alors demandé au Frère Prévôt de faire circuler le Tronc de la Dîme que notre Ordre réserve à ses œuvres charitables. C’est là qu’intervient le Frère Hospitalier, guidé par le Frère Prévôt. En d’autres termes, il revient au Frère Hospitalier de procéder à une quête, une collecte. Il se présente devant chaque Frère et Sœur pour recueillir quelques billets et/ou pièces de monnaie qui seront comptés par le Frère Argentier (le trésorier) et portés en compte.

    Chaque commanderie peut avoir ses œuvres philanthropiques. Mais chaque année, le Conseil prieural définit un montant qui sera versé, par le Grand Prieuré Magistral de Belgique, aux œuvres patriarcales au profit des chrétiens d’Orient.

    Mais le rôle du Frère Hospitalier ne se limite pas à cette quête mensuelle !

    Le travail du Frère Hospitalier se fait essentiellement à l’extérieur de la commanderie. Il doit donc avoir le temps matériel de remplir son office !

    Son rôle est très important et délicat car il doit apporter un soutien dans les moments difficiles. Il devrait être la personnification de la fraternité et de l’entraide chevaleresque. C’est à lui de mettre en pratique, plus que tout autre Chevalier de l’Ordre du Temple, la fraternité et la charité. Cet office apparaît très difficile et très exigeant.

    Dans les commanderies qui comptent un assez grand nombre de Chevaliers ou de Dames du Temple, cette charge est généralement confiée à l’un ou l’autre Frère (ou Sœur) expérimenté qui sait comprendre et pardonner les erreurs et les errements, qui sait faire la différence entre un ennui passager et une situation qui s’aggrave. Il lui faut donc beaucoup de sagesse et de dévouement. Dans les commanderies peu nombreuses, cet usage ne peut malheureusement pas toujours être appliqué.

    L’aide que le Frère Hospitalier peut apporter n’est pas que matérielle. Il doit en effet apporter son soutien dans les moments difficiles. Mais pour pouvoir exercer sa mission correctement, il faut qu’il soit tenu au courant des problèmes, des difficultés, des épreuves que peuvent vivre certains membres de la Commanderie, afin de pouvoir agir au mieux de leurs intérêts, de les réconforter, de les aider à la fois spirituellement et matériellement.

    Le Frère Hospitalier doit être choisi parmi les Frères ou Sœurs qui disposent de beaucoup de temps, qui manifestent une grande sociabilité et qui sont capables de pratiquer une chaleureuse solidarité. Cette fonction exigeante et difficile met le Chevalier au pied du mur. Les membres de la Commanderie peuvent vérifier, dans le cadre de cette fonction, la réalité de sa fraternité sinon sa façon de comprendre ou de pratiquer les vertus chevaleresques.

    Si la coutume lui attribue le rôle de collecter les finances destinées à soulager les infortunes, de visiter et d’assister les Frères ou Sœurs malades, le Frère Hospitalier est avant tout le confident des membres de la Commanderie qui peuvent rencontrer toutes sortes de difficultés, y compris celles d’ordre pécuniaire.

    Les Frères ou Sœurs qui subissent une gêne momentanée ou qui se trouvent dans l’impossibilité de payer leur cotisation pour cause de chômage ou de problème personnel exceptionnel et qui sont l'objet d'une détresse particulière doivent s'en ouvrir au Frère Hospitalier. Les confidences sont couvertes par le secret. Le titulaire de cette charge n’est redevable d’explications qu’au noble Frère Commandeur.

    Le Frère Hospitalier est aussi chargé de prendre contact avec les membres de sa commanderie qui sont annoncés comme excusés pour maladie ou pour d’autres soucis familiaux ou professionnels. Il est donc chargé de prendre de leurs nouvelles et de les répercuter oralement auprès du Frère Commandeur en priorité et auprès de tous les membres présents au chapitre suivant.

    Recherches mises en page par le Frère André B. Grand Chancelier prieural

    Références :

     

    Demurger Alain

    Les Hospitaliers, de Jérusalem à Rhodes, 1050 – 1317

    Editions Tallandier, 2013

     

    Touati François Olivier

    Prier et combattre

    Dictionnaire européen des ordres militaires au Moyen Âge

    Editions Fayard, 2009

     

    https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/hospitalier_hospitali%C3%A8re/40455

    https://www.cnrtl.fr/definition/hospitalier

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hospitalier

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hospitaliers

    https://dicocitations.lemonde.fr/definition_littre/13208/Hospitalier_iere.php


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