• * 15 - Le Prologue de Jean et la Genèse

    Le Prologue de Jean et la Genèse

     * Le Prologue de Jean et la Genèse

    Noble Frère Commandeur, mes très chers frères et sœurs, je voudrais vous présenter un parchemin d’analyse et de réflexions sur le Chapitre premier de l’Évangile selon saint Jean, intitulé : « La Parole » (v. 1-5). Je tenterai une comparaison avec les informations émanant de la Genèse.

    Au commencement

     * Le Prologue de Jean et la Genèse

    « Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu. Elle était au commencement auprès de Dieu » (v. 1, 2). Jésus est appelé « la Parole », l’expression parfaite de la pensée de Dieu. Cette parole a pris une forme : elle « devint chair » (v. 14). Au lieu de parler de la naissance de Jésus, Jean nous dit ce qu’il était éternellement avant sa venue dans ce monde, avant ce qui eut un commencement. Lorsque ce qui fut créé a commencé, la Parole était. « Au commencement était la Parole ». Cette Parole « était auprès de Dieu », donc distincte de Dieu ; mais « elle était Dieu ».

    « Au commencement », non seulement dans l’éternité, « elle était auprès de Dieu ».

    Nous apprenons, par ces déclarations que, de toute éternité, la personne du Seigneur, le Fils de Dieu, existait. Il n’a jamais eu de commencement. Tout en étant Dieu, quant à sa nature, il était distinct de Dieu comme personne. Si nous pouvons parler d’un commencement quant à Jésus, cela ne concerne que son humanité. Il n’a été Homme que depuis sa naissance, alors qu’il devint chair.

    De tout temps, les incrédules se sont efforcés de nier l’inspiration de l’Évangile selon Jean, parce que la divinité de Jésus le caractérise.

    Le croyant, au contraire, est rempli d’admiration en considérant les gloires merveilleuses de celui qui vint dans ce monde pour le sauver.

    « Toutes choses furent faites par elle », nous dit le verset 3, « et sans elle pas une chose ne fut faite de ce qui a été fait ».

     * Le Prologue de Jean et la Genèse

    La Genèse

     * Le Prologue de Jean et la Genèse

    En Genèse 1, nous lisons : « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre ». Là, Dieu créa. Ici, la création est attribuée à la Parole, puisque la Parole était Dieu, tout en étant distincte de Dieu, ce que prouve aussi Genèse 1 :26, lorsque Dieu dit : «Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance».

    Au chapitre 11 :7, il est aussi dit : « Allons, descendons, et confondons là leur langage ». Dieu parle au pluriel, les deux personnes étant une et distinctes. L’Ancien Testament ne parle que de Dieu ou de Jéhovah en fait de divinité. Les personnes de la Trinité, bien qu’elles existassent, ne sont distinguées qu’à la venue de Jésus lorsqu’il fut scellé du Saint Esprit, au baptême de Jean. Une voix, venant du ciel, dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Jusqu’alors, tout ce qui est dit de Dieu peut être dit du Fils ; il est l’Éternel de l’Ancien Testament.

    Le verset 4 nous révèle un autre fait merveilleux : « En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes ». Les hommes, dans leur état de péché, sont privés de vie et de lumière. Ils se meuvent dans les ténèbres et sont morts moralement quant à Dieu. Mais, selon ses desseins éternels de grâce, Dieu leur destinait la vie qui était dans son Fils, vie-lumière par laquelle ils seraient en relation vitale avec lui et dans la lumière, capables d’apprécier toutes choses selon sa pensée.

    En elle, dans cette Parole, était la vie, et la vie était la lumière des hommes, ou la vie des hommes, à l’intention des hommes, non des anges.

     * Le Prologue de Jean et la Genèse

    Cette vie-lumière a brillé dans toute sa beauté en Christ, ici-bas : « Et la lumière luit dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l’ont pas comprise » (v. 5). La présence de Jésus apportait la lumière de Dieu dans le chaos moral où se trouve l’homme naturel. Comme au chapitre 1 de la Genèse, la lumière a lui dans les ténèbres et a apporté la vie. Là où la lumière se trouve physiquement, il y a la vie ; la nature ne peut se développer dans les ténèbres.

    Il en va de même spirituellement. Mais contrairement à ce qui a lieu dans la nature, l’apparition de la lumière, dans la personne du Fils de Dieu, n’a pas fait disparaître les ténèbres morales dans lesquelles l’homme naturel se meut. Sa nature déchue trouve dans les ténèbres l’élément qui lui convient, puisqu’elle est ténèbres elle-même. La lumière demeure lumière, et les ténèbres, ténèbres. C’est une question de nature immuable. Non seulement l’homme ne peut changer, mais il ne veut pas changer. Il a vu la lumière, et il a préféré les ténèbres : « Les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (chapitre 3 :19).

    L’homme a rejeté Jésus, parce qu’il lui apportait la pensée de Dieu, la lumière, sur son état de péché. L’homme se croit bon. Dieu dit qu’il est mauvais. Il se croit capable de faire le bien. Dieu dit le contraire. Dieu l’appelle à se repentir, il ne le veut pas. Il appelle bien ce que Dieu appelle mal. Le Saint et le Juste sont venus dans la personne de Christ. L’homme l’a appelé un pécheur, un Samaritain, un fou. Nous voyons, au cours de cet Évangile, que celui qui recevait Jésus et croyait en lui, bénéficiait de tout ce qu’il apportait : vie, lumière, amour, puissance.

    Dans ce merveilleux chapitre, dont nous venons à peine d’effleurer les sujets insondables, le Seigneur nous est présenté avec tous les titres qui lui appartiennent, sauf ceux qui sont relatifs à l’Église. Nous L’y trouvons comme Parole, comme Dieu, Créateur, Vie, Lumière, Fils unique, Agneau de Dieu, Fils de Dieu, Roi d’Israël et Fils de l’homme. On comprend qu’un chapitre présentant un objet aussi glorieux soit inépuisable : il le prend dans l’infini du passé.

    Ce chapitre nous a aussi montré les divers témoignages rendus par Jean le baptiseur à Jésus : à sa nature, comme lumière (v. 7) ; à sa manifestation en chair (v. 12-15) ; à la gloire de sa personne (v. 19-28) ; à son œuvre (v. 29-33) ; à ce qu’il est, à savoir le Fils de Dieu (v. 34).

    En conclusion : Le premier chapitre nous présente la personne du Seigneur dans toutes ses phases positives, ce qu’il est en lui-même non dans ses caractères relatifs. Il n’est pas ici le Christ, ni chef de l’Église, ni souverain sacrificateur, mais c’est Christ, personnellement, qui nous est présenté, ainsi que son œuvre. Le chapitre commence par l’existence divine et éternelle de la personne de Jésus, le Fils de Dieu, par ce qu’il est dans le fond de sa nature, pour ainsi dire. La Genèse commence par la création, et l’Ancien Testament nous donne l’histoire de l’homme responsable sur la terre. Jean commence par ce qui a précédé la création.

    Il commence tout à neuf ici. Ce n’est pas : « Au commencement Dieu créa » ; mais : « Au commencement la Parole était ». Tout est fondé sur l’existence non créée de Celui qui a tout créé : quand tout commençait, Lui était là, sans commencement.

    « Au commencement était » est l’expression formelle que la Parole n’a pas eu de commencement. Mais il y a davantage dans ce remarquable passage : la Parole était personnellement distincte, elle « était auprès de Dieu » ; mais elle n’était pas distincte en nature, elle « était Dieu ».

    Nous avons ainsi l’existence éternelle, la distinction personnelle, l’identité de nature du Verbe ; et tout cela subsistait dans l’éternité. Voilà la grande et glorieuse base de la doctrine de l’Évangile et de notre joie éternelle, le fond de ce qu’est le Sauveur : sa nature et sa personne.

    Recherches effectuées par le Frère Axel V. 

    pour le séminaire du 16 novembre 2018 à la Commanderie de St Léger

     Lien vers un parchemin approfondissant le sujet : Le Prologue de l'Évangile de Jean 


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