• * Le sens de la fête de l'Ascension

    Le sens de la fête de l’Ascension

    La date du jeudi de l'Ascension est déterminée par des motifs religieux : l'Ascension est traditionnellement fixée 40 jours après le dimanche de Pâques.

    La date de l'Ascension change chaque année. Cette année, c'est le jeudi 25 mai 2017. Il s'agit toujours d'un jeudi, puisque la fête chrétienne « « tombe » toujours 40 jours après Pâques.

    La date de Pâques est fixée en fonction du Comput ecclésiastique, c'est-à-dire d'un ensemble de calculs utilisés par les Eglises chrétiennes pour fixer le jour de certaines célébrations.

    Depuis le concile de Nicée qui s'est tenu en l'an 325, Pâques a lieu le dimanche suivant la première pleine lune qui suit le 21 mars, c'est-à-dire entre le 22 mars et le 25 avril. Etant donné que Pâques a toujours lieu un dimanche, le quarantième jour suivant Pâques est toujours un jeudi. La célébration de l'Ascension a donc toujours lieu un jeudi situé le 30 avril et le 3 juin.

    En 2015, elle a eu lieu le jeudi 14 mai ; en 2016, le jeudi 4 mai.

    A l’origine, l’Ascension est une fête religieuse. Elle célèbre, pour les chrétiens, le départ de Jésus-Christ de la Terre vers les cieux après sa résurrection (celle-ci est rappelée par la fête de Pâques).

    Lors de cet épisode biblique, Jésus, apparu à plusieurs reprises après sa crucifixion puis sa résurrection, aurait encouragé ses fidèles à répandre la foi, avant de monter vers les cieux, auprès du Père, Dieu. La célébration de l’Ascension dans le rite chrétien remonte au moins au 4ème siècle de notre ère.

    Origines de l’Ascension.

    Pour les Chrétiens, l’Ascension correspond à l’Ascension du Christ, c’est-à-dire le moment où Jésus s’élève vers le ciel. Cet évènement marque la fin de sa vie terrestre, 40 jours après Pâques, c’est-à-dire sa résurrection (passage de la mort à la vie suivant la crucifixion).

     * Le sens de la fête de l'Ascension

    Selon la Bible, le Seigneur Jésus-Christ envoya ce jour-là ses apôtres en mission pour prêcher l'Évangile à toutes les nations ; ensuite, les ayant bénis, « il fut élevé en leur présence, et une nuée le déroba à leurs yeux » Actes 1,9-11. D'autres textes bibliques dans l'Évangile de Marc (16,19) et dans celui de Luc (24, 51-53) relatent le même événement.

    Cet épisode est décrit à la fin de l'évangile selon Luc : Jésus emmène ses apôtres vers Béthanie, un village de Judée où il aimait se retirer pour fuir les persécutions de Jérusalem. Là, il les bénit. « Et il advint, comme il les bénissait, qu'il se sépara d'eux et fut emporté au ciel. Pour eux, s'étant prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem en grande joie, et ils étaient constamment dans le Temple à louer Dieu ».

    Un autre récit de l'Ascension ouvre les Actes des Apôtres. Egalement écrit par Luc, il précise : « Vous allez recevoir, dit Jésus, une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre ».

    Après avoir prononcé ce discours, Jésus se serait élevé vers le ciel avant de disparaître dans une nuée. Un ange aurait alors demandé aux apôtres de ne pas attendre pour faire écouter la parole du fils de Dieu. 

    La discrétion de Luc est remarquable. Il parle de l'ascension de Jésus sans insister sur le spectaculaire. Seuls les apôtres assistent à « l'élévation » de Jésus dans le ciel. Le mystère ne réside pas tant dans la « disparition physique »  du Christ que dans l'exaltation glorieuse du Fils de Dieu.

    L'ascension est attestée par plusieurs passage du Nouveau Testament  (voir Timothée 3 :16 ; 1 Pierre 3 :21 entre autres). Mais Luc est le seul à la décrire comme un événement visible. Cette description est faite à l'aide d'un élément symbolique connu de l'Ancien Testament : la nuée. Il était difficile de parler d'une réalité aussi complexe que celle-ci - Jésus n'est plus parmi les siens ; est-il parti littéralement dans le ciel ? - et d'être compris. Mais l'image de la nuée, symbole de la présence enveloppante de Dieu (voir la marche dans le désert et le don de la loi dans le livre de l'Exode, ou encore la transfiguration en Luc 9), permet de saisir ce qui se passe lors de l'enlèvement. Jésus n'est pas caché dans les nuages pour disparaître dans le ciel, un lieu physique reconnaissable. Il est comme enveloppé de la nuée, de la présence divine et il ne peut plus être vu. La nuée est encore un signe de la gloire de Dieu (voir Apocalypse 11 :22).

    Pour les Chrétiens, cet épisode du départ de Jésus de la vie terrestre n’est pas considéré négativement : il s’agit en revanche du début de l’Eglise et de la « mission » de propagation de la foi catholique par les apôtres.

    Pour le Nouveau Testament la réalité de l'ascension est inséparable de celle de la résurrection. L'ascension apparaît comme l'étape ultime de la résurrection. En ressuscitant d'entre les morts, Jésus est déjà glorifié ; la mort n'a plus de prise sur lui, et les limites imposées par sa condition d'homme n'existent plus. Mais en « montant auprès du Père », sa gloire se manifeste avec plus d'éclat, car Il entre dans la présence de Dieu pour régner avec lui sur le monde.

    La période de 40 jours suivant Pâques correspond, selon la Bible, à la période où Jésus ressuscité, n'est pas encore monté au ciel et demeure sur Terre. Selon les Actes des Apôtres, le Christ « pendant quarante jours, était apparu aux apôtres et les avait entretenus du Royaume de Dieu » raconte Luc. C'est une période clef, puisqu'il démontre ainsi, selon les croyants chrétiens, sa résurrection. 

    Les références à une périodicité de 40 jours sont nombreuses dans la Bible. Le motif apparaît dans la durée du déluge de Noé ou encore dans la retraite du Christ dans le désert, correspondant au Carême. L'Ascension précède elle-même de dix jours la Pentecôte.

    La période de quarante jours.

    C'est aux apôtres qu'avec plusieurs preuves, Jésus se présenta vivant, après avoir souffert, et leur apparut pendant quarante jours en parlant de ce qui concerne le royaume de Dieu. Actes 1 :13.

    Dans son Évangile, Luc associe l'ascension à la résurrection (Luc 24), mais dans le livre des actes il montre comment le doute des apôtres se dissipe au fur et à mesure que Jésus renouvelle ses apparitions. Quarante est un chiffre symbolique  qui délimite une période complète (par exemple les quarante années dans le désert, les quarante jours de la tentation, et, populairement, la mise en quarantaine) pendant laquelle une série d'évènements  se déroule.

    A la fin de cette période, les disciples sont convaincus de la résurrection de leur maître ; ils ont saisi la profondeur de son enseignement, le sens de sa mission, et celui de la leur. A présent, l'œuvre du Fils de Dieu sur terre est achevée ; Jésus entre définitivement dans la présence glorieuse de Dieu.

    « Comme il mangeait avec eux, il leur recommanda de ne pas quitter Jérusalem mais d'attendre la promesse du Père dont, leur dit-il, vous m'avez entendu parler ; car Jean a baptisé d'eau, mais vous vous serez baptisés d'Esprit Saint (Actes 1 :4-5). Les apôtres ne pourront être efficaces sans l'action de l'Esprit saint en eux. Le jour de la Pentecôte sera décisif. Le Saint-Esprit viendra sur eux avec éclat… David Watson - Simon Jenkins

    … Le Seigneur quitte la terre de la montagne des oliviers, emporté par une nuée. Le témoignage est donné aux disciples que le Seigneur reviendrait de la même manière. Il s'agit alors de son retour en gloire : « Voici, il vient avec les nuées et tout œil le verra ». Apocalypse 1 :7. « Et ses pieds se tiendront ce jour-là, sur la montagne des oliviers, qui est en face de Jérusalem, vers l'Orient » Zacharie 14 :4… 

    Les dernières paroles de Matthieu et de Marc rattachent le départ du Seigneur et son retour futur à la Galilée, dans les lieux où s'était accompli le service du Messie et du serviteur de l'Éternel.   

    L'Ascension est l'achèvement de la transfiguration.

    Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut enlevé au ciel. Luc 24;51

    A partir de la transfiguration, la vie de notre Seigneur est d'un autre ordre, d'une qualité nouvelle, dont nous ne pouvons par nous-mêmes avoir aucune expérience. A partir de ce moment-là, la vie de notre Seigneur devient entièrement substitutive. Jusque-là, sa vie était la vie normale d'un homme parfait.

    A partir de la transfiguration, tout est nouveau et incomparable: Gethsémani, la croix, la résurrection. Sa croix est le portique par lequel tout membre de la famille humaine entre … dans la vie de Dieu. Par sa résurrection, il acquiert le droit de donner à chaque homme la vie éternelle. Par son ascension, notre Seigneur étant entré dans le Ciel, en tient pour nous tous la porte grande ouverte.

    La transfiguration s'achève sur la montagne de l'ascension. Si Jésus, du haut de la montagne de la transfiguration était monté directement au ciel, il y serait allé seul; il n'aurait été pour nous qu'une glorieuse figure. Mais renonçant à toute gloire, il est redescendu de la montagne pour s'unir à l'humanité déchue.

    L'ascension complète la transfiguration. Cette fois-ci, le Seigneur retourne bien à Sa gloire éternelle: mais il n'y retourne plus seulement comme Fils de Dieu, il y retourne comme Fils de l'homme. La route est grande ouverte maintenant qui peut mener tout homme jusqu'au trône de Dieu. Fils de l'homme sur la terre, Jésus avait renoncé à son omnipotence, à son omniprésence, à sa toute-science. Fils de l'homme dans le ciel, il les a retrouvées. Depuis le jour de l'Ascension, il est à tout jamais le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. »   

    O. Chambers

    Symbolique

    L’Ascension de Jésus n’est pas le seul exemple d’ascension :

    • chez les Chrétiens, l’Ascension célèbre la « montée au ciel » du Christ Ressuscité.
    • Dans la mythologie gréco-romaine, on peut la rapprocher de l’histoire de Romulus ou celle d’Hercule.
    • Dans l’Ancien Testament, le prophète Elie fut élevé au ciel, à la fin de sa vie, dans un char de feu… 
    • Dans le Coran, Mahomet eut le privilège d’être élevé dans les cieux, de son vivant, pour y rencontrer le « Tout-Miséricordieux ».  Etre « élevé » vers le ciel, c'est la prérogative signifiant que cette personne est digne de l'attention de Dieu.

    Cette montée vers les cieux symbolise le retour vers le divin de personnages exceptionnels.

    Symboliquement située 40 jours après Pâques, cette fête constitue un acte de la foi religieuse chrétienne. Encore faut-il bien concevoir ce que l'on entend par ciel, qui est un état de grâce et non un lieu dans le Cosmos…

    Le nombre 40 est également très souvent utilisé dans la Bible. Il y est employé 98 fois. On peut citer :

    • Le déluge dure 40 jours
    • Moïse se retire 40 jours dans la montagne
    • Quarante jours après la naissance, Jésus fut présenté au Temple de Jérusalem pour sa purification légale, selon la loi établie.
    • La retraite de 40 jours de Jésus dans le désert
    • La marche de 40 années du peuple hébreu vers la Terre Promise
    • Les règnes du roi David et du roi Salomon durent chacun 40 ans.
    • Jésus prêcha pendant 40 mois.
    • Les 40 jours du carême avant Pâques

    Symbolisme des « cieux » ou du « ciel ».

    Dans les cultures anciennes, le ciel désignait la région inaccessible de l’univers. La conception du monde était très différente de la nôtre. Le ciel était séparé de la terre par une voûte solide appelée firmament qui était posée sur des collines (Jb 21,11). Cette voûte retenait les eaux au-dessus du firmament et laissait passer la pluie par des ouvertures pour rendre la terre fertile (Gn 7,11). Le soleil, la lune et les étoiles étaient accrochés à la voûte pour nous éclairer (Ps 19,5). Toute cette structure céleste est l’œuvre de Dieu, le créateur du ciel et de la terre.

    Au-dessus de tout cela, on retrouve un monde supérieur appelé « cieux des cieux » (Dt 10,14). C’est là qu’on se représentait la demeure de Dieu, son sanctuaire, son domaine (Dt 4,9).

    Dans la Bible, pour éviter de prononcer le nom de Dieu en vain, on remplace parfois le mot « Dieu » en désignant le ciel, le lieu de sa demeure. Par exemple, l’évangile de Matthieu va utiliser l’expression « royaume des cieux » au lieu du « royaume de Dieu » qu’on retrouve dans les autres évangiles.

    Le ciel, c’est le monde d’en haut par opposition à la terre qui représente la réalité telle qu’on peut la percevoir sur terre. Puisque le ciel, c’est le lieu de la présence de Dieu. C’est dans cette direction que les ascensions d’Hénok, d’Élie et du Christ ressuscité sont décrites. La montée au ciel représente la communion avec Dieu. Dans le sens inverse, les bénédictions descendent du ciel pour sauver les humains.

    L'Évangile de Jean présente Jésus comme l’envoyé de Dieu provenant du ciel et qui y retournera. Sa mission est de révéler les réalités d'en haut. La fin du livre de l’Apocalypse révèle l’espoir par le symbole d’un ciel nouveau et d’une terre neuve. Le ciel est devenu l’équivalent du paradis. Lorsqu’on parle du ciel, on peut faire référence à la vie après la mort et même à la fin des temps.

    Bien entendu, notre façon de concevoir l’univers a bien changé aujourd’hui grâce aux progrès scientifiques, mais le ciel reste le symbole du lieu de la présence de Dieu. Nous voulons tous aller au ciel pour être avec Dieu. Mais nous savons maintenant qu’on ne peut pas s’y rendre avec une fusée puisque le ciel de la vie éternelle est une métaphore et non un lieu physique.

    Monter aux cieux, c’est symboliquement rejoindre le domaine divin.

     * Le sens de la fête de l'Ascension

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    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.


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