• * Le sens de la fête de la Pentecôte

    Le sens de la fête de la Pentecôte

    Qu’est-ce que « la Pentecôte » ?

    Troisième des cinq fêtes cardinales de l'année liturgique catholique, la Pentecôte (du grec ancien, « cinquantième jour ») est célébrée le septième dimanche après le dimanche de Pâques. La date en est variable puisque Pâques est elle-même une fête mobile calculée par le comput. Elle tombe toujours un dimanche entre le 10 mai et le 13 juin. Elle se poursuit le lendemain, dans certains pays, par un lundi férié  dit « Lundi de Pentecôte ». Cette année, les catholiques ont célébré la Pentecôte le dimanche 27 mai.

    La Pentecôte est une fête chrétienne qui a été instituée pour commémorer un événement particulier, marquant le début de l’Eglise chrétienne, peu de temps après la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Cet événement est la venue parmi les croyants, de l’Esprit de Dieu (ou Saint Esprit), pour leur communiquer la présence et l’amour de Dieu. En d’autres termes, la Pentecôte célèbre la venue du Saint-Esprit, cinquante jours après Pâques, sur les apôtres de Jésus-Christ et les personnes présentes avec eux, rapportée dans les Actes des Apôtres. Elle conclut officiellement le temps pascal et donne à l'Église les prémices de sa mission : annoncer la bonne nouvelle de la résurrection du Christ à toutes les nations.

    Quelles sont les origines de cette fête ?

    Cette fête tire son origine de la fête juive de Chavouotfête des Prémices ou fête des Semaines. Sa célébration est attestée localement à partir du 4ème siècle.

    Que savons-nous de la fête hébraïque ?

    Dans le calendrier juif, Chavouot se déroule « sept semaines entières » ou « cinquante jours jusqu'au lendemain du septième sabbat », après la fête de Pessa'h. De là son nom de Fête des Semaines (Chavouot, en hébreu) et celui de Pentecôte (cinquantième jour en grec ancien) dans le judaïsme hellénistique.

    Le nombre 50 n'a pas de symbolique spécifique dans l'Ancien Testament. En revanche, 50 jours sont équivalents à 7 semaines, et le nombre 7 est éminemment symbolique.

    Cette fête doit être considérée comme un sursaut de la tradition prophétique qui tend à s'estomper dans le judaïsme du Second Temple au profit d'une religion sacerdotale. Elle puise ses origines dans une fête célébrant les moissons qui devient progressivement la célébration de l'Alliance sinaïtique entre Dieu et Moïse et de l'instauration de la Loi mosaïque.

    Vers le début du 1er siècle, elle devint l'un des trois grands pèlerinages annuels, surtout célébré par certains juifs hellénisés et par certaines sectes juives tout en conservant hors de ces groupes minoritaires sa dimension agricole jusqu'au 1er siècle de notre ère. Ce n'est qu'à partir du 2ème siècle que le « pharisianisme » liera la fête de la moisson à la commémoration du don de la Loi au Sinaï.

    Que nous apprend le Nouveau Testament ?

    Les Actes des Apôtres situent explicitement lors de cette fête juive le récit où les premiers disciples de Jésus de Nazareth reçoivent l'Esprit Saint et une inspiration divine dans le Cénacle de Jérusalem : des langues de feu se posent sur chacun d'eux, formalisant la venue de l'Esprit dans un épisode de communication inspirée qui permet aux disciples de s'exprimer dans d'autres langues que le galiléen sans qu'on sache s'il s'agit plutôt de polyglottisme ou de glossolalie.

    « Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. »  — Actes 2:1-4 

    L'image du feu — conforme à la tradition juive de l'époque sur l'épisode de la révélation sinaïtique que l'épisode entend renouveler — matérialise la Voix divine. La tradition chrétienne perçoit et présente la Pentecôte comme la réception du don des langues qui permet de porter la promesse du salut universel aux confins de la terre ainsi que semble en attester l'origine des témoins de l'évènement, issus de toute la Diaspora juive. Elle fait suite à l'Ascension de Jésus au ciel relatée dans les évangiles de Jean, Luc et Marc et les Actes des Apôtres.

    Suivant les Actes, les acteurs vont assurer la diffusion de l'Évangile : le discours de l'apôtre Pierre conduit 3 000 juifs pieux au baptême. « Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes. » — Actes 2:41

    Dans un épisode rapporté par le seul Évangile selon Jean, celui de la dernière Cène qui se déroule la veille de sa Passion, Jésus annonce la venue du Paraclet (traduit par le Consolateur ou le Défenseur) : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous, l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. ». Remarquons que les évangiles synoptiques n'évoquent pas cette annonce !

    Encore un peu d’histoire

    A Jérusalem, plusieurs jours après la mort de Jésus, une centaine de disciples du Christ assistent à la fête juive des Semaines, qui démarre 50 jours après Pâques. Ils sont assemblés en un même lieu quand soudain, des langues de feu se posent au-dessus d’eux, un vent venu de nulle part traverse l’endroit où ils sont, tandis qu’eux-mêmes se mettent à chanter des louanges à Dieu, mais dans des langues qu’ils ne connaissent pas du tout ! Il s’agit des langues des peuples de l’empire romain, de telle sorte que les personnes de ces contrées venues à Jérusalem pour la fête, les comprennent ! La foule, étonnée de voir et d’entendre ce phénomène surnaturel et mystérieux, s’assemble autour des disciples. Ceux que Jésus avait désignés comme ses apôtres prennent la parole. Ils expliquent que Dieu a répandu sur eux le Saint Esprit (= l’Esprit de Dieu), promis à tous ceux qui croient en la résurrection de Jésus. Ils leur annoncent le pardon des fautes grâce au sacrifice du Christ. Des milliers de personnes se convertissent alors à Jésus. L’Eglise chrétienne est née et elle va se répandre de là, à tout l’empire romain, en moins d’un siècle.

    Si une période festive de cinquante jours est attestée dans certaines communautés chrétiennes à partir de la fin du 2ème  siècle, elle n'était pas généralisée et ce n'est qu'à partir du 4ème siècle qu'est instituée la fête de la Pentecôte au dernier jour de cette période ; elle est attestée à Rome et Milan vers 380.

    À l'époque de Charlemagne, la Pentecôte était devenue une fête d'obligation, mentionnée comme telle lors du concile régional de Mayence, au cours de laquelle l'Église catholique romaine s'adressait aux nouveaux baptisés et confirmés.

    La Pentecôte fait aussi partie des douze fêtes majeures du calendrier liturgique orthodoxe.

    Au début du 20ème siècle apparaît le pentecôtisme, appelé aussi « mouvement de Pentecôte », une mouvance protestante évangélique accordant une importance spéciale aux dons du Saint-Esprit, tels ceux manifestés par les apôtres et autres fidèles rassemblés le jour de la Pentecôte.

    Depuis le Concile Vatican II, le lundi de Pentecôte n'est plus solennisé hormis dans les branches traditionalistes de l'Église. Depuis ce concile qui a remis à l'honneur le culte rendu à l'Esprit-Saint, cette fête donne parfois lieu à des célébrations particulièrement festives, notamment au sein des communautés charismatiques.

    La Pentecôte, fête de l’Esprit Saint et de l’Eglise

    La Pentecôte est un jour marqué par l'acte de naissance des deux religions : les juifs commémorent le jour où Moïse reçoit les dix commandements, les chrétiens celui où les disciples de Jésus reçoivent l'Esprit saint, qui les pousse à annoncer que le Christ est vivant. L'Esprit saint grave en leur cœur une nouvelle loi, celle de l'amour. Dans le récit, il est symbolisé par les langues de feu qui se déposent au-dessus de la tête de chacun.

    La Pentecôte inaugure le temps de l'Église ; elle constitue sa « date de naissance ». Pour les chrétiens, c'est la découverte incroyable d'une force nouvelle, celle de l'Esprit de Dieu, donnée en surabondance au baptême. L'Esprit fortifie, console, inspire, vivifie ! Il nous conforte dans une foi vivante et joyeuse. C'est le meilleur des guides spirituels !

    Signification de la Pentecôte

    La Pentecôte est un événement qui fait intervenir la 3ème personne de la trinité : le Saint Esprit, pour le bonheur des croyants. Dieu met ainsi le terme à sa révélation, nous indiquant qu’il est un en 3 « personnes » : Dieu-le Père, Dieu-le Fils (Jésus-Christ) et Dieu-le Saint Esprit (ou Esprit de Dieu).

    En Jésus, Dieu-le Fils s’est fait homme, pour que nous puissions voir et connaître son amour infini. Il s’est sacrifié pour chacun(e) de nous, prenant sur lui nos fautes, afin de nous délivrer du mal qui nous blesse. En tant qu’homme, il est mort pour mettre fin à la séparation qui existe entre nous et Dieu.

    Ressuscité, triomphant de la mort, Jésus est « remonté » auprès de Dieu-le Père, retrouvant tous ses attributs divins. 50 jours après sa résurrection, lors de la fête juive des semaines, il inaugure une nouvelle ère : par l’envoi du Saint Esprit en ceux qui croient en son sacrifice, il offre la possibilité à chacun(e) d’expérimenter la présence et l’amour de Dieu.

    Avant la venue de Jésus, l’Esprit de Dieu était donné à certaines personnes du peuple Juif, pour les aider à accomplir leurs responsabilités (notamment les rois, les grands prêtres, les prophètes). Ils pouvaient ainsi se sentir en contact direct avec Dieu, recevoir sa sagesse, sa force et son amour. Dieu les aidait dans les choix qu’ils avaient à faire. Les prophètes (porte-parole de Dieu) recevaient par le Saint Esprit les messages que Dieu voulait adresser au peuple. Dieu montrait par leur exemple le bénéfice de le rencontrer personnellement et il préparait ainsi le peuple à une nouvelle ère.

    A partir de la Pentecôte, Dieu donne son Esprit à tous ceux qui croient en Jésus, quel que soit leur rang, leur sexe, leur classe, leur âge. Plusieurs milliers de personnes ont ainsi découvert une relation personnelle avec Dieu et l’assurance de la vie éternelle. Chaque croyant peut expérimenter dans sa vie de tous les jours le pardon, l’amour, le secours et le conseil de Dieu. Par l’Esprit de Dieu résidant en lui, il peut entendre Dieu lui parler.

     * Le sens de la fête de la Pentecôte

    La Pentecôte, Heures d'Étienne Chevalier,

    enluminées par Jean Fouquet,

    Musée Condé, Chantilly

     * Le sens de la fête de la Pentecôte

    Émail sur cuivre de Pierre Reymond (1522)

    La Pentecôte, musée d'art de Saint-Louis

    Symbolique

    Dans les traditions chrétiennes, la fête de la Pentecôte est ainsi une occasion spécifique de célébrer le Saint-Esprit, troisième personne de la trinité chrétienne. En cette occasion, les prières des chrétiens invoquent Dieu pour que l'Esprit-Saint leur soit accordé. La Pentecôte commémore aussi le début de l'évangélisation, et donc la fondation de l'Église.

    A propos de la célébration

    Dans la tradition catholique romaine, la messe chantée lors de la fête de la Pentecôte comporte la séquence grégorienne « Veni Sancte Spiritus ». Dans quelques rares églises catholiques d'Europe occidentale, usage hérité du Moyen Âge, des pétales de roses sont lancés sur les fidèles pendant le chant de la séquence.

    Le don de l’Esprit Saint

    L’évènement de la Pentecôte ne peut être compris qu’en lien avec Pâques et l’Ascension : mort pour le salut du monde (le vendredi saint), ressuscité (le jour de Pâques) et parti rejoindre le Père (à l’Ascension), le Christ envoie aux hommes son Esprit (à la Pentecôte). C’est pourquoi cette fête clôt le temps pascal, qui dure sept semaines, et dont elle est le couronnement.

    Ce jour-là, les apôtres « se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain, il vint du ciel un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent : toute la maison où ils se tenaient en fut remplie. Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d’eux. Alors ils furent tous remplis de l’Esprit Saint. Ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. (…) Lorsque les gens entendirent le bruit, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient dans la stupéfaction parce que chacun d’eux les entendait parler sa propre langue. » (Actes des Apôtres, chapitre 2, versets 1 à 4 et 6).

    Ainsi se réalisait la promesse faite par le Christ aux apôtres au moment de son Ascension, une dizaine de jours plus tôt : « vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Actes des Apôtres, chapitre 1, verset 8).

    En effet, les apôtres, ayant reçu la force de l’Esprit, eurent alors le courage de sortir de la salle du Cénacle où ils étaient craintivement enfermés. Ils commencèrent aussitôt à témoigner de la résurrection du Christ, à faire connaître son enseignement et à baptiser. « Lors de la Pentecôte, l’Eglise est constituée non par une volonté humaine, mais par la force de l’Esprit de Dieu. » (Benoit XVI, homélie du 11 mai 2008). En effet, à la suite de cet événement, sont nées les premières communautés chrétiennes, qui se sont ensuite organisées, développées et propagées.

    Ce récit des Actes des Apôtres est très significatif : le vent et le feu manifestent – comme dans bien d’autres récits de la Bible – la présence de Dieu. Les langues de feu témoignent de la venue de l’Esprit Saint sur chacun des apôtres. Et à propos de la capacité des apôtres à se faire comprendre de tous leurs interlocuteurs, le texte est également très concret : il indique précisément que « Parthes, Mèdes et Elamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, des bords de la Mer noire, de la province d’Asie, de la Phrygie, de la Pamphylie, de l’Egypte et de la Libye proche de Cyrène, Romains résidant ici, juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes » comprenaient chacun dans leur langue les propos des apôtres (Actes des Apôtres, chapitre 2, versets 9 à 11).

    Ainsi, la Bonne Nouvelle concernant tous les hommes, le don de l’Esprit permet aux apôtres de répondre à l’appel du Christ : être ses témoins « jusqu’aux extrémités de la terre ».

    Comme les apôtres, les chrétiens sont appelés à ne pas rester seulement entre eux, hors de la vie et du monde, mais, au contraire, à proclamer clairement et librement la Bonne Nouvelle de l’Évangile. Cette responsabilité a été tout particulièrement rappelée aux fidèles laïcs par le concile Vatican II comme par le pape Jean-Paul II dans son exhortation « Christi fideles laici » du 30 décembre 1988.

    Parce qu’il trouve sa source dans l’événement de la Pentecôte, le sacrement de la confirmation est souvent célébré le jour de cette fête. Au cours de la célébration, l’évêque impose les mains sur chacun des confirmands, manifestant par ce geste le don de l’Esprit. De nos jours, il n’est pas rare de constater que ce sont aussi bien des jeunes que des adultes qui reçoivent ce sacrement.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Le sens de la fête de la Pentecôte

    Bibliographie

    Ouvrages historiques

    Philippe Rouillard - Les Fêtes chrétiennes en Occident - Le Cerf, p. 103 – 108.

    Daniel Marguerat - Les Actes des apôtres (1-12) - Genève, Labor et Fides, ‎ 2007, 448 p. 

    Jean Chelini - Le calendrier chrétien : cadre de notre identité culturelle - Paris, Picard, 2007.

    Hélène Bénichon - Fêtes et calendriers. Les rythmes du temps - Paris, 1992.

    Ouvrages théologiques

    Thomas J. Talley - Les origines de l’année liturgique - Paris, Cerf, 1990 (Liturgie 1).

    Arnaud Join-Lambert – « Quel sens pour les fêtes chrétiennes ? » in : Études no 4123 (mars 2010) p. 355-364.

    Robert Le Gall - « Année liturgique et vie spirituelle »

    in : La Maison Dieu no 195 (1993) p. 197-210

    Sitographie

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pentec%C3%B4te

    http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/la-pentecote/372580-la-pentecote-fete-de-lesprit-saint-et-de-leglise-2/

    http://www.atoi2voir.com/spiritualite/religions/dossier-le-christianisme/705-pentecote-definition-sens-et-signification/

    http://www.croire.com/Definitions/Fetes-religieuses/Pentecote/Qu-est-ce-que-la-Pentecote


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