• * Le sens du Carême

    En ce début du Carême, ne convient-il pas de se rappeler quel en est le sens ?

    Le sens du Carême

    Le mot « Carême » est une contraction du mot latin « quadragésimal » qui signifie quarantième (sous-entendu : jour), le quarantième jour étant le jour de Pâques. Ce temps nous rappelle les quarante jours du Christ au désert (Matthieu 4, 1-11) mais aussi les quarante années que le peuple juif passa en exil avant d’entrer sur la Terre promise.

    Le Carême commence le Mercredi des Cendres, et s’achève le Samedi Saint au soir, veille de Pâques. La durée du Carême, quarante jours sans compter les dimanches, fait en particulier référence aux quarante années passées au désert par le peuple d’Israël entre sa sortie d’Égypte et son entrée en Terre promise. Elle renvoie aussi aux quarante jours passés par le Christ au désert (Matthieu 4, 1-11) entre son baptême et le début de sa vie publique. Le temps de pénitence (jeûne et abstinence) dure quarante jours qui vont du Mercredi des Cendres au Samedi Saint. Il ne comporte pas les dimanches qui sont des jours de fête.

    Durant ce temps l’Église nous invite à nous préparer à la grande fête de Pâques qui commémore la Résurrection du Christ, venu libérer tous les hommes du poids de leurs entraves et proposer l’amour à tous.

    Le Carême n’est pas seulement un temps de sacrifice ou de pénitence, c’est avant tout une invitation à nous concentrer sur l’essentiel : Jésus-Christ. Mais garder ses yeux sur Lui, le suivre et l’imiter, est exigeant. Cela demande de choisir entre la vie d’amour que propose le Christ et nos petits égoïsmes... Le Carême est un temps pour revenir à l’essentiel et considérer le superflu et l’accessoire à leur juste place. Faire pénitence, c’est se détacher de ce qui nous retient, s’ouvrir aux autres et se convertir au Christ pour accéder à la vraie liberté d’aimer comme Lui nous a aimé jusqu’à donner sa vie.

    Du Mercredi des Cendres, qui nous rappelle que notre vie sur terre n’est qu’un passage, à la nuit de Pâques qui nous montre que l’Éternité nous attend, il y a quarante jours de préparation.

    Pour atteindre ce nombre symbolique, il faut enlever les cinq dimanches du Carême ainsi que le dimanche des Rameaux, qui ne sont pas des jours de pénitence. En effet, même pendant le Carême, nous sommes invités, le dimanche, à célébrer la Résurrection du Seigneur. À travers la messe de chacun de ces jours de Carême, l’Église nous donne un nouvel élan pour profiter pleinement de ce temps de Carême.

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    Origine et histoire du Carême

    L’histoire du Carême

    Vers le 5ème – 6ème siècle, les quarante jours de ce temps commençaient le sixième dimanche avant Pâques et se terminaient le Jeudi Saint, jour de réconciliation des pénitents, les dimanches faisant partie du Carême. Lorsque, au Moyen-Âge, la généralisation du baptême des petits enfants a mis à l’arrière-plan le catéchuménat et que la pénitence publique est tombée en désuétude, il y a eu un tournant dans l’histoire du Carême qui est devenu essentiellement un temps de pénitence pour tous, il fallait se confesser et accomplir sa pénitence pour « faire ses Pâques ».

    L’origine du Carême est complexe. À l’origine du Carême, il y avait avant Pâques un jeûne de 6 jours qui, dès le 4ème siècle, a été fixé à 40 jours. Il y eut des variations dans la manière de calculer ces 40 jours. Le jeûne de quarante jours s’est prolongé par le jeûne pascal de 6 jours (la semaine sainte), les deux jeûnes étant séparés par 2 jours festifs : le samedi (mémorial de la résurrection de Lazare) et le dimanche des Rameaux.

    Le temps liturgique du carême s’est constitué au cours du 4ème siècle à Jérusalem, Constantinople, Rome et Alexandrie. L’origine du Carême résulte d’éléments divers : la préparation des catéchumènes pour être baptisé à Pâques et le temps de pénitence publique pour la réconciliation des pécheurs.

    Les deux aspects du Carême

    Il y a deux aspects du Carême. Il faut distinguer le carême de pénitence et le temps de carême liturgique baptismal qui est une préparation à Pâques.

    Le temps liturgique centré sur la préparation du baptême, va du Mercredi des Cendres à la célébration du Jeudi Saint exclu. Les dimanches font partie du temps liturgique du carême qui s’étend donc sur 43 jours.

    Le sens du Carême : le temps du désert

    Le Carême est donc d’abord le mémorial du temps des Hébreux dans le désert et des quarante jours de Jésus dans le désert. 40 jours, c’est donc le temps du désert qui est le lieu du dépouillement, de la solitude, de l’épreuve et de la rencontre avec Dieu. C’est le premier sens du Carême qui au cours de son histoire s’est enrichi de sens divers.

    Le Carême prépare à la fête de Pâques célébrant la résurrection du Christ. Il s’agit d’un temps de pénitence et de conversion. L’Église propose à ses fidèles l’exemple de Jésus-Christ pendant sa période au désert, se préparant à la célébration des solennités pascales, dans la purification du cœur et la pratique parfaite de la vie chrétienne. La prière, le partage et la recherche d’une plus grande disponibilité intérieure sont au cœur de cette démarche. Le partage peut prendre différentes formes, notamment celle du don.

    Pourquoi quarante jours de pénitence ?

    Il y a quarante jours de pénitence parce que quarante est, dans la Bible, un nombre symbolique qui exprime un temps d’attente et de maturation, le symbole de l’épreuve qui prépare à rencontrer Dieu. Les Hébreux sont restés quarante ans dans le désert avant d’entrer dans la terre promise. Moïse et Élie sont restés quarante jours sur le Sinaï. Jésus a été envoyé par l’Esprit pendant quarante jours dans le désert avant de commencer sa mission.

    Le Mercredi des Cendres

    L’entrée en Carême est marquée par l’imposition des cendres : le prêtre dépose un peu de cendres sur le front de chaque fidèle, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi de l’espérance en la miséricorde de Dieu. Tout en le marquant, le prêtre dit au fidèle : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. »

    Concernant le Mercredi des Cendres, notre Frère Jean-Paul VS nous suggère la lecture suivante, extraite du "Magnificat" du dimanche 1er mars 2017 (page 45) :

    La légère croix de cendres

    L’une des choses que nous devons rejeter avant tout est la peur. La peur rétrécit l’entrée, déjà petite, de notre  cœur, et réduit notre faculté  d’aimer. Elle fige l’aptitude que nous avons à nous donner. Si nous craignons Dieu comme un juge inexorable. Nous n’espérons  pas avec confiance en sa miséricorde, nous ne nous approchons pas de lui avec assurance dans la prière. Notre Paix, notre joie du Carême sont des garanties de grâce. En nous imposant la légère croix des cendres, l’Eglise veut enlever de nos épaules tous les autres lourds fardeaux : le poids accablant de l’inquiétude et de la culpabilité obsédantes, le poids mort de notre égoïsme. Nous ne devons pas prendre sur nous le « fardeau » de pénitence et entrer en titubant dans le Carême comme si nous étions Atlas portant l’univers sur ces épaules. Il  n’y a peut-être guère de change que nous le fassions. Mais, en tout cas, l’Eglise conçoit, la pénitence moins comme un fardeau que comme une libération. La pénitence n’est pesante qu’à ceux qui la font de mauvaise  grâce. L’amour la rend légère et joyeuse, et c’est l’une des raisons pour lesquelles le mercredi des Cendres est rempli de la légèreté de l’amour.

    Thomas Merton

    Moine trappiste américain de Gethsemanie Kentoucky, Thomas Merton (+1968) était fervent partisan du dialogue inter-religieux.

    Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont "La nuit privée d’étoile", paru en 1951

    Le jeûne

    Lorsque le Carême s’est constitué comme temps de pénitence au 4ème siècle, l’obligation du jeûne était très rigoureuse : un seul repas le soir, sans viande ni œuf, ni laitage, ni vin. Il s’est progressivement adouci. Le jeûne est aujourd’hui limité à deux jours : le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint. Il a pour but de donner soif et faim de Dieu et de sa parole. Il n’est pas seulement un moment de pénitence, mais aussi un geste de solidarité avec les pauvres et une invitation au partage et à l’aumône. Les personnes de plus de 60 ans, les femmes enceintes et les jeunes de moins de 18 ans sont dispensés du jeûne.

    Que peut nous apporter le temps de pénitence ?

    Pour la majorité des chrétiens non pratiquants, le Carême n’a pas d’impact sur leur vie. Il a plutôt une connotation négative. Notons cependant qu’un certain nombre de chrétiens non pratiquants viennent recevoir les cendres le mercredi des cendres. C’est un rite riche de symbole qui touche les cœurs, fait réfléchir à la destinée humaine et invite à un retour à Dieu.

    Conclusion

    Comment pourrions-nous être ouverts à l'appel de Dieu et à celui des hommes s'il n'y a plus aucun espace ni de temps ni de désir en nous ?

    Le carême est ce temps où il faut un peu faire le ménage dans nos horaires et dans nos achats pour faire de la place à des questions plus importantes : celles de nos relations avec les autres, nos proches, nos collègues.

    Où en est notre capacité de vraiment décider ce que nous voulons vivre si nous nous laisser prendre à la consommation au fil des jours ?

    Car au bout de la route, c'est notre vie qui est en jeu, notre vie devant Dieu.
    Nous avons quelques semaines pour y regarder de plus près. Le carême n'est pas une corvée, c'est une chance pour retrouver le chemin de la simplicité.

    Pierre de Charentenay

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Lien vers l’analyse de la liturgie du premier dimanche de Carême

    N.B. : Ce lien ne sera opérationnel que le dimanche 5 mars 2017

    Références

    https://qe.catholique.org/le-careme/895-quel-est-le-sens-du-careme

    http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-sens-du-Careme-_NG_-2012-02-21-770667

    http://cybercure.fr/les-fetes-de-l-eglise/careme-paques/le-careme/article/sens-origine-et-histoire-du-careme

    http://cybercure.fr/les-fetes-de-l-eglise/careme-paques/le-careme/article/sens-origine-et-histoire-du-careme

    http://religions.blogs.ouest-france.fr/archive/2011/03/12/quel-est-le-sens-du-careme.html


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