• * Le sens du Vendredi Saint

    Origine et histoire de la fête du Vendredi Saint

     * Le sens du Vendredi Saint

    Introduction

    Le Vendredi Saint est la fête religieuse célébrée par les chrétiens le vendredi précédant le dimanche de Pâques. Cette année 2017, c’est le 14 avril. Il marque le jour de la crucifixion et de la mort de Jésus-Christ. Ce jour est férié dans presque tous les pays de tradition chrétienne protestante.

    Objet de la commémoration

    Le Vendredi Saint est la commémoration de la Passion et de la crucifixion de Jésus-Christ.

     * Le sens du Vendredi Saint

    La mort du Christ et la foi en sa Résurrection sont fondamentaux pour le christianisme. Ce jour est célébré dans toutes les Églises chrétiennes.

    Il s'agit d'un jour de tristesse et de méditation sur la signification de cette mort.

    Le Vendredi Saint, les chrétiens commémorent l’arrestation, le procès et la mort de Jésus sur la croix. L’office du Vendredi Saint comporte le récit de la Passion et la vénération de la croix. Le chemin de croix n’est pas un office liturgique mais un exercice de piété.

    Jeûne et coutumes privées

    L'Église catholique préconise de jeûner le Vendredi Saint, tout du moins de manger maigre (pas de viande en particulier), ce qui est pratiqué par de nombreux catholiques, même non pratiquants.

    Il était autrefois également d'usage de s'agenouiller où que l'on se trouvât à l'heure traditionnellement retenue comme celle de la mort du Christ, à savoir à quinze heures, pour un instant de recueillement et de prière silencieuse.

     * Le sens du Vendredi Saint

    Origine de la fête du Vendredi Saint

    L'origine de la fête du Vendredi Saint est probablement à Jérusalem où l'on voit la célébration du Vendredi saint à la fin du 4ème siècle, selon le récit de la pèlerine Ethérie. A Rome, la célébration du Vendredi Saint n'apparaît qu'au 7ème siècle. On trouve deux types de cérémonie. Il y a d'une part la liturgie papale qui comprend seulement la lecture de la passion selon saint Jean et une longue prière universelle. On voit d'autre part la célébration du Vendredi Saint dans les paroisses. Elle comporte l'exposition de la croix sur l'autel, la lecture de la passion selon saint Jean, la récitation du Pater, la vénération de la croix et la communion. C'est ce deuxième type de célébration qui s’est répandu dans les pays francs.

    Histoire de la fête du vendredi saint

    L'histoire de la fête du Vendredi Saint a évolué dans des sens divers. Au 16ème siècle, l'office fut reporté au matin. Les fidèles participaient au chemin de croix vers 15 h.

    En 1955, la réforme liturgique de la Semaine sainte par le pape Pie XII a rétabli l'office le soir qui a été promulguée par le décret « Maxima redemptionis nostrae mysteria » de la sacrée congrégation des rites le 16 novembre 1955. Cet office est appelé parfois à tort « messe du Vendredi Saint ».

    Célébration du Vendredi Saint

    Jour solennel où l’Église célèbre le chef-d’œuvre de l’Amour du Christ pour son Père et pour nous (cf. Jn 13, 1 ; 14, 31), le Vendredi Saint, c’est le jour de la Passion et de la Mort de Jésus où, remettant au Père son esprit (Jn 19, 30), il donne à l’Église l’Esprit Saint.

    Jour de pénitence et de deuil, le Vendredi Saint doit être aussi, pour être vraiment chrétien, l’Heure où l’Église contemple la Gloire du Fils de l’homme, exalté en son sacrifice même (cf. Jn 12, 23.28. 32 ; 17, 1).

    Tandis que la liturgie des Heures prend un caractère dépouillé, la célébration solennelle de l’après-midi a la structure d’une messe :

    • trois lectures dont la dernière est la Passion selon saint Jean ;
    • une Prière universelle développée ;
    • en lieu et place du sacrifice eucharistique, l’adoration ou vénération de la Croix; enfin la communion.

    Pour donner plus de relief au sacrifice du Calvaire, offert par le Christ « une fois pour toutes » (He 7, 27), l’Église ne le renouvelle pas sacramentellement le Vendredi Saint ; pour la communion, on utilise les hosties consacrées la veille à la messe du soir ; c’est pourquoi on appelle traditionnellement l’office solennel du Vendredi Saint « la messe des Présanctifiés ».

    Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD

    Liturgie

    Des offices additionnels peuvent être tenus ce jour-là avec des lectures du Nouveau Testament. L'office solennel catholique, appelé « messe des Présanctifiés », fait partie du Temps de la Passion de l'année liturgique et a la structure d’une messe, à savoir trois lectures, la prière universelle, l’adoration ou la vénération de la Croix au lieu du sacrifice eucharistique et la communion avec des hosties consacrées la veille à la messe du soir.

    Des chemins de croix en quatorze stations, commémorant chaque scène conduisant à la crucifixion, ont également lieu ce jour-là.

    Le Vendredi Saint est célébré deux jours avant Pâques, et est donc une fête mobile. En raison de la réforme du calendrier grégorien, il n'est pas célébré aux mêmes dates par toutes les Églises, les chrétiens orthodoxes ayant pour la plupart conservé le calendrier julien comme base de leur calendrier liturgique.

    Le cérémonial du Vendredi Saint

    En regardant la Croix de son Seigneur et Époux, l’Église se souvient qu’elle est née du côté du Christ endormi sur la Croix et que sa mission est d’étendre à la totalité des peuples les heureux effets de la Passion du Christ, qu’elle célèbre aujourd’hui en rendant grâce pour ce don ineffable. 

    En de nombreux lieux, le Vendredi Saint est marqué par le Chemin de croix qui actualise symboliquement le parcours de la via dolorosa par Notre Seigneur.

    Dans sa forme publique, le Chemin de croix exige un véritable déplacemententre quatorze stations, en portant une croix. Cette croix est toujours en bois, et ne porte jamais la figure du divin Crucifié : elle peut être portée droite (comme la croix de procession) ; ou bien, si ses dimensions et son poids le suggèrent, elle est portée par deux hommes, dont l’un porte sur l’épaule la partie haute, sous le croisillon, tandis que l’autre le suit en soutenant le pied. La croix est souvent accompagnée par deux chandeliers, ou bien par deux véritables flambeaux, si on est à l’extérieur.

    En effet, il est souvent possible ce jour d’accomplir le Chemin de croix, avec une grande foule de fidèles, en parcourant les rues de la ville, par exemple, à l’heure du déjeuner. En ce cas, on pourrait déterminer le trajet de sorte que la douzième station ait lieu au calvaire près de l’église, la treizième à la porte, et la quatorzième devant l’autel dépouillé.

    L’église est dénuée de toute ornementation. Après la Messe In Cena Domini la veille, les autels ont été dépouillés de leurs nappes, les tapis ont été roulés, et tout ce qui est beau ou superflu a été retiré de l’église ou caché. Après l’Office des Ténèbres, la croix et les chandeliers ont été enlevés de l’autel, qui est sans nappe et sur lequel il ne se trouve aucun objet. Outre l’autel dépouillé et la crédence (avec ses deux tabourets), le sanctuaire n’est meublé que d’un siège en bois nu pour le prêtre et le diacre, et de l’ambon sans parement. En dehors du reposoir, aucun cierge ni lampe de dévotion ne brûle dans l’église,  et il n’y a pas de fleurs. L’orgue, les instruments de musique et les cloches restent silencieux ; les bénitiers sont vides ; en certains lieux, on se contente du strict minimum d’éclairage artificiel. Il est manifeste à tous, en pénétrant dans l’église, qu’il se passe quelque chose de très grave.

    La célébration des sacrements est strictement interdite, à l’exception de la pénitence et de l’onction des malades. Vers trois heures de l’après-midi (à moins qu’une raison pastorale ne fasse choisir une heure plus tardive), on célèbre la Passion du Seigneur, cet Office comportant trois parties distinctes : la liturgie de la parole (avec la Prière universelle), l’adoration de la Croix, et la Sainte Communion, que séparent, inévitablement, deux temps de silence. La Sainte Communion est donnée aux fidèles uniquement au cours de cette célébration, qui tient lieu des Vêpres. 

    La célébration de l'office du Vendredi Saint, de la passion

    Y-a-t-il une messe du Vendredi Saint ? L'office du Vendredi Saint, office de la Passion, ne comporte pas de célébration eucharistique. Il n'y a donc pas de Messe du Vendredi Saint, car l'Eglise est en deuil et il n'y a pas de consécration le Vendredi Saint. On donne la communion avec les hosties qui ont été consacrées la veille, c'est pourquoi on appelle l’office du Vendredi Saint "Messe des Présanctifiés" et non "messe du Vendredi Saint".

    Au cours de cet office du Vendredi Saint on écoute « La passion selon Saint Jean ». Il n'y a pas de « messe » le Vendredi Saint, mais l'Office de la Passion. On prie ensuite pour les grandes intentions de l'Église pour le monde et on vient avec amour et recueillement pour la vénération de la croix de Jésus.

    1ère lectureLa grande prophétie du Serviteur souffrant 

    Lecture du livre d'Isaïe (Is 52, 13-15; 53, 1-12)

    Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ; il montera, il s'élèvera, il sera exalté !
    La multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu'il ne ressemblait plus à un homme ; il n'avait plus l'aspect d'un fils d'Adam.
    Et voici qu'il consacrera une multitude de nations ; devant lui les rois resteront bouche bée, car ils verront ce qu'on ne leur avait jamais dit, ils découvriront ce dont ils n'avaient jamais entendu parler.

    Qui aurait cru ce que nous avons entendu ?

    À qui la puissance du Seigneur a-t-elle été ainsi révélée ?

    Devant Dieu, le serviteur a poussé comme une plante chétive, enracinée dans une terre aride.

    Il n'était ni beau ni brillant pour attirer nos regards, son extérieur n'avait rien pour nous plaire.

    Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne ; et nous l'avons méprisé, compté pour rien.
    Pourtant, c'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu'il était châtié, frappé par Dieu, humilié. Or, c'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé, c'est par nos péchés qu'il a été broyé. Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui, et c'est par ses blessures que nous sommes guéris.

    Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin.

    Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.

    Maltraité, il s'humilie, il n'ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l'abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n'ouvre pas la bouche.
    Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s'est soucié de son destin ?

    Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à cause des péchés de son peuple.
    On l'a enterré avec les mécréants, son tombeau est avec ceux des enrichis ; et pourtant il n'a jamais commis l'injustice, ni proféré le mensonge.

    Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur.

    Mais, s'il fait de sa vie un sacrifice d'expiation, il verra sa descendance, il prolongera ses jours : par lui s'accomplira la volonté du Seigneur.

    À cause de ses souffrances, il verra la lumière, il sera comblé.

    Parce qu'il a connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs péchés.

    C'est pourquoi je lui donnerai la multitude en partage, les puissants seront la part qu'il recevra, car il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort, il a été compté avec les pécheurs, alors qu'il portait le péché des multitudes et qu'il intercédait pour les pécheurs.

    Lecture du récit de la passion selon saint Jean

    La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Jean

    Après le repas, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron ; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples.

    Judas, qui le livrait, connaissait l'endroit, lui aussi, car Jésus y avait souvent réuni ses disciples. Judas prit donc avec lui un détachement de soldats, et des gardes envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes.

    Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s'avança et leur dit : « Qui cherchez-vous ? »

    Ils lui répondirent : « Jésus le Nazaréen. » Il leur dit : « C'est moi. » Judas, qui le livrait, était au milieu d'eux.

    Quand Jésus leur répondit « C'est moi », ils reculèrent, et ils tombèrent par terre.

    Il leur demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous ? » Ils dirent : « Jésus le Nazaréen. »

    Jésus répondit : « Je vous l'ai dit : c'est moi. Si c'est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir. »

    (Ainsi s'accomplissait la parole qu'il avait dite : « Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés ».)

    Alors Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira du fourreau ; il frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l'oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus.

    Jésus dit à Pierre : « Remets ton épée au fourreau. Est-ce que je vais refuser la coupe que le Père m'a donnée à boire ? »

    Alors les soldats, le commandant et les gardes juifs se saisissent de Jésus et l'enchaînent.
    Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne, beau-père de Caïphe, le grand prêtre de cette année-là. (C'est Caïphe qui avait donné aux Juifs cet avis : « Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour tout le peuple. ») 

    Simon-Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans la cour de la maison du grand prêtre, mais Pierre était resté dehors, près de la porte. Alors l'autre disciple — celui qui était connu du grand prêtre — sortit, dit un mot à la jeune servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre.

    La servante dit alors à Pierre : « N'es-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet homme-là ? »

    Il répondit : « Non, je n'en suis pas ! »

    Les serviteurs et les gardes étaient là ; comme il faisait froid, ils avaient allumé un feu pour se réchauffer. Pierre était avec eux, et se chauffait lui aussi.

    Or, le grand prêtre questionnait Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine.

    Jésus lui répondit : « J'ai parlé au monde ouvertement. J'ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n'ai jamais parlé en cachette. Pourquoi me questionnes-tu ? Ce que j'ai dit, demande-le à ceux qui sont venus m'entendre. Eux savent ce que j'ai dit. »

    À cette réponse, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C'est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! »

    Jésus lui répliqua : « Si j'ai mal parlé, montre ce que j'ai dit de mal ; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? »

    Anne l'envoya, toujours enchaîné, au grand prêtre Caïphe.

    Simon-Pierre était donc en train de se chauffer ; on lui dit : « N'es-tu pas un de ses disciples, toi aussi ? » Il répondit : « Non, je n'en suis pas ! »

    Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, insista : « Est-ce que je ne t'ai pas vu moi-même dans le jardin avec lui ? »

    Encore une fois, Pierre nia. À l'instant le coq chanta.

    Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au palais du gouverneur. C'était le matin.

    Les Juifs n'entrèrent pas eux-mêmes dans le palais, car ils voulaient éviter une souillure qui les aurait empêchés de manger l'agneau pascal.

    Pilate vint au dehors pour leur parler : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? »

    Ils lui répondirent : « S'il ne s'agissait pas d'un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré. »

    Pilate leur dit : « Reprenez-le, et vous le jugerez vous-mêmes suivant votre loi. »

    Les Juifs lui dirent : « Nous n'avons pas le droit de mettre quelqu'un à mort. »

    Ainsi s'accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir.

    Alors Pilate rentra dans son palais, appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »

    Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que d'autres te l'ont dit ? »

    Pilate répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi : qu'as-tu donc fait ? »

    Jésus déclara : « Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j'aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d'ici. »

    Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? »

    Jésus répondit : « C'est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. »

    Pilate lui dit : « Qu'est-ce que la vérité ? »

    Après cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit : « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais c'est la coutume chez vous que je relâche quelqu'un pour la Pâque : voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? »
    Mais ils se mirent à crier : « Pas lui ! Barabbas ! » (Ce Barabbas était un bandit.)

    Alors Pilate ordonna d'emmener Jésus pour le flageller.

    Les soldats tressèrent une couronne avec des épines, et la lui mirent sur la tête ; puis ils le revêtirent d'un manteau de pourpre.

    Ils s'avançaient vers lui et ils disaient : « Honneur à toi, roi des Juifs ! » Et ils le giflaient.

    Pilate sortit de nouveau pour dire aux Juifs : « Voyez, je vous l'amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. »

    Alors Jésus sortit, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : « Voici l'homme. »

    Quand ils le virent, les chefs des prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le! Crucifie-le ! »

    Pilate leur dit : « Reprenez-le, et crucifiez-le vous-mêmes ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. »

    Les Juifs lui répondirent : « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu'il s'est prétendu Fils de Dieu. »

    Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte.

    Il rentra dans son palais, et dit à Jésus : « D'où es-tu ? » Jésus ne lui fit aucune réponse.

    Pilate lui dit alors : « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher, et le pouvoir de te crucifier ? »

    Jésus répondit : « Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l'avais reçu d'en haut ; ainsi, celui qui m'a livré à toi est chargé d'un péché plus grave. »

    Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais les Juifs se mirent à crier : « Si tu le relâches, tu n'es pas ami de l'empereur. Quiconque se fait roi s'oppose à l'empereur. »

    En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade à l'endroit qu'on appelle le Dallage (en hébreu : Gabbatha).

    C'était un vendredi, la veille de la Pâque, vers midi. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. »

    Alors ils crièrent : « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! » 

    Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi ? » 

    Les chefs des prêtres répondirent : « Nous n'avons pas d'autre roi que l'empereur. »
    Alors, il leur livra Jésus pour qu'il soit crucifié, et ils se saisirent de lui.

    Jésus, portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu-dit : Le Crâne, ou Calvaire, en hébreu : Golgotha.

    Là, ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté, et Jésus au milieu.

     * Le sens du Vendredi Saint

    Pilate avait rédigé un écriteau qu'il fit placer sur la croix, avec cette inscription : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. »

    Comme on avait crucifié Jésus dans un endroit proche de la ville, beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, qui était libellé en hébreu, en latin et en grec.

    Alors les prêtres des Juifs dirent à Pilate : « Il ne fallait pas écrire : « Roi des Juifs » ; il fallait écrire : « Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs. »

    Pilate répondit : « Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. »

    Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chacun. Restait la tunique ; c'était une tunique sans couture, tissée tout d'une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, tirons au sort celui qui l'aura. »

    Ainsi s'accomplissait la parole de l'Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C'est bien ce que firent les soldats.

    Or, près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine.

     * Le sens du Vendredi Saint

    Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »

    Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

    Après cela, sachant que désormais toutes choses étaient accomplies, et pour que l'Écriture s'accomplisse jusqu'au bout, Jésus dit : « J'ai soif. »

    Il y avait là un récipient plein d'une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d'hysope, et on l'approcha de sa bouche.

    Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit.

    Comme c'était le vendredi, il ne fallait pas laisser des corps en croix durant le sabbat (d'autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque). Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu'on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes.

    Des soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis du deuxième des condamnés que l'on avait crucifiés avec Jésus.

    Quand ils arrivèrent à celui-ci, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau.

    Celui qui a vu rend témoignage, afin que vous croyiez vous aussi. (Son témoignage est véridique et le Seigneur sait qu'il dit vrai.)

    Tout cela est arrivé afin que cette parole de l'Écriture s'accomplisse : Aucun de ses os ne sera brisé

    Et un autre passage dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé.

    Après cela, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par peur des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus.

    Nicodème (celui qui la première fois était venu trouver Jésus pendant la nuit) vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d'aloès pesant environ cent livres.
    Ils prirent le corps de Jésus, et ils l'enveloppèrent d'un linceul, en employant les aromates selon la manière juive d'ensevelir les morts.

    Près du lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n'avait encore mis personne.

    Comme le sabbat des Juifs allait commencer, et que ce tombeau était proche, c'est là qu'ils déposèrent Jésus.

    Présentation de la croix

    Durant l'office de la croix on fait la présentation de la croix et la vénération de la Croix. Il y a plusieurs manières liturgiques de faire la présentation de la croix. Habituellement, le prêtre ou le diacre se rend près de la porte de l´église où l´on a disposé la Croix non voilée, entre les cierges allumés. Il prend la Croix et tous s´avancent en procession à travers l´église vers le sanctuaire. Au départ de la procession, puis au milieu de l´église, enfin devant l´entrée du sanctuaire, celui qui porte la Croix fait la présentation de la croix en l´élevant et en chantant : « Voici le bois de la Croix, qui a porté le salut du monde. » Le peuple répond : « Venez, adorons ! ». La présentation de la Croix peut se faire aussi dans le chœur en dévoilant le crucifix qui est couvert d'un tissu violet ou rouge. Après l'avoir dévoilé, on invite les fidèles à venir faire la vénération de la croix.

    Vénération de la croix

    Après la présentation de la croix, pour faire la vénération de la Croix, pour venir vénérer la croix, le prêtre, les ministres et les fidèles s´avancent les uns après les autres : ils passent devant la Croix et lui rendent hommage. Pour la vénération de la croix, on peut l'embrasser, faire la génuflexion devant elle ou seulement s'incliner. La coutume la plus fréquente pour la vénération de la croix est d'embrasser la croix. Pendant ce temps, on chante l´antienne de la croix ou d´autres chants. Déjà à la fin du 4ème siècle, la pèlerine Ethérie décrit le déroulement de cette vénération de la croix.

     * Le sens du Vendredi Saint

    L'office se termine par le Notre Père, la communion et la bénédiction de l'assemblée.

    Homélies du Vendredi Saint, pour le Vendredi Saint

    Les homélies du Vendredi Saint, pour le Vendredi Saint sont habituellement très courtes à cause de la longueur de la lecture de la passion. Faut-il faire une homélie le Vendredi Saint ? Certains pensent qu'il ne faut pas faire d'homélies le Vendredi Saint, car la vraie prédication est le récit de la passion. Il suffit de l’écouter.

    Conclusion

    Le Vendredi Saint est le vendredi suivant le dimanche des Rameaux, c’est le jour de la mort de Jésus-Christ sur la croix. C’est le jour le plus triste et le plus sombre de la chrétienté.

    Que soit en plein air ou à l’intérieur de l’église, les catholiques suivent une procession de 14 stations retraçant la mort de Jésus Christ. Chaque station correspond à une scène marquante de la « Passion du Christ ». Cette procession s’appelle le Chemin de Croix. Les croyants se déplacent en procession d’une station à une autre. Une croix en bois nue est portée durant tout le Chemin de Croix.

    La procession du vendredi saint se fait principalement sur la lecture du récit de la Passion du Christ selon saint Jean. La procession et la lecture de la Passion sont une façon pour les catholiques de s’unir aux souffrances et au sacrifice de Jésus Christ.

    Le Vendredi Saint est un jour de deuil pour les catholiques, les statues ou représentation du Christ sont voilées et les églises sont dépouillées.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Prière pour le Vendredi Saint 

    Te voici

    Te voici, Jésus, notre Seigneur et notre Dieu, les bras tout grand ouverts pour annoncer aux habitants de la terre : « Voyez, il y a de la place pour tous dans l’Amour de votre Père qui est aux cieux ! »

    Te voici, Christ, notre Seigneur et notre Dieu, les bras tout grand ouverts pour dire aux habitants de la terre : « Venez ! Suivez-moi ! Rien ne pourra nous arrêter sur le chemin. Car de mes bras en croix j’écarterai le mal et la mort et je vous conduirai à travers l’étroit passage, jusqu’à la vie qui ne finit pas ! »

    Nous voici, Jésus-Christ, à genoux devant toi, pour te regarder et te dire : 
    « Merci à toi, notre Seigneur et notre Dieu »

     * Le sens du Vendredi Saint

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS. :

    Ô croix de Jésus-Christ

    (La croix) était un châtiment extraordinaire et gigantesque, supérieur de beaucoup au mal commis par les hommes. Non seulement le châtiment annulait l’accusation, mais il prodiguait une telle surabondance de biens que les hommes montent jusqu’au ciel, pour y partager la royauté de Dieu : ces hommes issus de la terre les pires ennemis, les esclaves les plus méprisables et les plus déshonorés.

    Cette mort est précieuse au-delà de ce que nous pouvons calculer. Cependant, elle fut vendue à vil prix, grâce à la bienveillance du Sauveur pour ses assassins. En cela même, il choisit d’être rejeté dans la pauvreté et le mépris.

    Il se laissa vendre et il subit le sort des esclaves, acquérant ainsi le bénéfice de ces outrages.

    Il considéra que c’était un gain d’être ainsi humilié pour nous. En acceptant d’être vendu pour une somme insignifiante, il nous fait comprendre qu’il est venu gratuitement mourir pour le monde. C’est librement qu’il est mort, lui qui n’a commis aucun mal à l’égard de qui conque, ni dans la vie cachée, ni dans sa vie publique. Il fut pour ces bourreaux une source de grâce au-delà de ce qu’eux-mêmes pouvaient désirer ou espérer.

    Le Maître, sans péché meurt après avoir souffert de terribles outrages. Il supporte jusqu’au bout les coups pour les hommes, lui qui est homme. Il délivre notre humanité du poids de son péché. Il rend aux prisonniers la liberté qu’il n’avait pas à conquérir pour lui-même, car il est Dieu et Maître. Voilà à quel prix la vraie vie nous pénètre à travers la mort du Sauveur.

    St Nicolas Cabasilas

    Parole de Dieu (Isaïe 53,4-5)

    C’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le Châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris.

    Jésus souviens-toi de moi

    Quand tu viendras dans ton royaume.

    Sources :

    http://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Vendredi-saint

    http://www.liturgiecatholique.fr/Vendredi-saint.html

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vendredi_saint

    https://www.ceremoniaire.net/guide/vendredi_st/

    http://www.aelf.org/office-messe?date_my=29/03/2013

    http://www.catholique-verdun.cef.fr/spip/IMG/File/cyvendredist.pdf

    http://www.sarthe.catholique.fr/Vendredi-Saint

    Magnificat du vendredi 14 avril 2017 page 139 - Supplément Semaine Sainte - Vendredi Saint


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