• * Les origines de la gnose

    Activité à la Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple

    Abbaye St Gérard de Brogne, 27 février 2019

    La gnose

     * Les origines de la gnose

    Introduction

    La gnose est un courant ésotérique qui n’est plus vraiment étudié aujourd’hui dans les sujets plus courants.

    Étant un sujet assez long, je vais vous le présenter en plusieurs parchemins.

    Dans ce premier parchemin, je vais essayer de vous donner une définition et tenter de préciser quelles sont les origines de la gnose.

    Mais je vous invite aussi à parcourir cet autre parchemin relatifs à quelques généralités sur : la gnose.

    Je vais également évoquer père de la gnose : Simon le magicien.

    Dans un parchemin suivant, j'envisagerai les principales croyances et les rapports entre la gnose et le christianisme : en gros, en quoi les maitres de la gnose croyaient et le lien avec le christianisme car cette gnose s’est développée à l’ère du christianisme primitif.

    Et pour clore cette série de parchemins, j’évoquerai comment la gnose s’est transmise au fil des générations de mouvance ésotérique et ce qu’il en reste aujourd’hui.

     * Les origines de la gnose

    Aujourd’hui, nous aborderons donc, la première partie, qui concerne la définition et les origines de la gnose.

    Dans l’intégralité de mes parchemins, il va y avoir des liens assez forts avec ce pourquoi nous sommes ici, dans l'Ordre du Temple. On comprendra le but de notre existence et l’importance de notre présence sur terre.

    Lire la Bible ligne après ligne est une chose formidable car elle est la ligne de conduite des gens de bien mais l’important est de lire ce qu’il y a entre les lignes.

    Lire entre les lignes nous éveille à la sagesse divine, ce qui embellira notre âme et notre cœur.

    Le but de tout cela n’est pas de briller mais d’illuminer. Telle sera ma devise dans mes vies.

     * Les origines de la Gnose

    Les portes de l'universel s'ouvrent avec la gnose du 21ème siècle

    Les origines de la gnose

    La gnose vient du grec « gnosis » qui veut dire « connaissance ».

    De manière générale, on accède au divin par la foi, par la prière, par la méditation que pratiquent les moines ou les religieux et on s’élève par ce biais. Ou alors, c’est par le Salut, par la Connaissance avec un grand « C ».

    Vous me direz, la connaissance, on sait ce que c’est, vu que nous travaillons dans nos parchemins en ce sens.

    Lorsque l’on suit une initiation maçonnique ou templière par exemple, nous révélons des choses qui sont tirées de la connaissance au fil du temps. Alors, pourquoi la gnose serait différente des autres ?

    La gnose est très particulière car c’est le nom d’un courant ésotérique. Il ne faut pas confondre avec un mouvement ésotérique. Il n’y a pas d’ordre ou de religion gnostique comme on peut entendre des fois.

    C’est un ensemble de pensées, de concepts, de rituels et tout un tas d’autres choses très diffuses et dont quelques éléments seraient entrés dans un courant ésotérique postérieur.

    En gros, on retrouve un peu de gnose chez les Cathares, dans la Franc-maçonnerie, chez les Templiers, chez les poètes, chez les écrivains et bien d’autres mouvements de penseurs.

    Il n’y a rien de bien défini comme un ordre initiatique vu que la gnose est extrêmement diffuse. On appelle cela une mouvance. Cette mouvance est née aux 1er et 2ème siècles et s’est diffusée jusqu’au 4ème siècle de l’ère chrétienne. Cette mouvance était composée d’un petit groupe de 2 ou 6 ou 10 ou 20, il n’y a pas de nombre bien défini avec un maître.

    C’est un maître qui connait la gnose, les rites anciens et qui l’enseigne à des disciples.

    Ces groupes sont différents les uns des autres, c’est-à-dire que chaque groupe a son maître et a son enseignement propre. Cela ressemble un peu au New-Age d’aujourd’hui. Ce sont ces groupes un peu partout dans le monde qui parlent de plus ou moins la même chose avec leurs interprétations personnelles.

    À l’époque, on parlait de secte gnostique. Le mot secte ne voulait, bien sûr, pas dire la même chose qu’aujourd’hui. La secte d’aujourd’hui est péjorative : elle a un gourou.

    Au 1er siècle, c’était un maître spirituel avec des adeptes qui connaissait aussi bien Platon que les mythes babyloniens ou le livre des morts en Égypte et bien d’autres choses. Lorsque l’on parlait de secte gnostique, on parlait d’école gnostique.

    Le terme « secte » vient du latin secta signifiant « voie que l'on suit, parti, cause, doctrine ». Le substantif « secta » est lui-même issu du verbe « sequi », qui signifie « suivre ».

    Vous comprendrez alors mieux que la première difficulté est de comprendre l’enseignement gnostique.

    Ensuite, il faut préciser qu'il y a eu plusieurs sortes de gnoses.

    Il y a eu une gnose d’inspiration égyptienne, une gnose d’inspiration grecque, une gnose d’inspiration juive, une gnose d’inspiration chrétienne et une gnose d’inspiration babylonienne.

    Certains seront dans l’idée de Zoroastre dans l’Iran moderne, d’autres dans l’idée des Perses, certains dans les mythes babyloniens, encore d’autres à Alexandrie pour les Égyptiens, dans l’esprit grec avec Platon, Dionysos, Orphée, etc...

    Certains vont même essayer d’interconnecter le tout. Ayant des ressemblances dans grand nombre de mythes, ils les ont mis en commun pour faire une grosse synthèse. Cette chose particulière s’appelle le Saint-Christisme.

    D’où la 2ème difficulté de compréhension car si l’on ne connait pas tous les mythes, on est vite perdu. C’est un mélange de plein de choses complètement disparates qui, dans un sens, est complétement fou. À cause de tout cela, la gnose a été condamnée dès le début.

    Comme certains très grands esprits, les grands maîtres spirituels faisaient de l’astrologie, de la numérologie, de l’alchimie et bien d’autres choses, ils ont intégré leurs connaissances à la gnose. Tout cela mis ensemble, selon le traité que nous lisons, on trouvera des choses relativement simples et des choses extrêmement compliquées. Des choses que l’on ne comprend même plus aujourd’hui.

    Cette mouvance va être chassée au 4ème siècle par le christianisme car les gnostiques étaient considérés comme hérétiques par l’Église parce que si l’on mélangeait des mythes païens, de l’alchimie, etc……l’Église condamnait directement. L’Église considérait que les gnostiques au même titre que les kabbalistes ou alchimistes ou autres étaient des fanatiques complètement illuminés qu’il fallait exterminer le plus vite possible.

    Les plus grands maîtres spirituels vécurent au 1er et 2ème siècle car ils font référence à de grands mythes (perse, babylonien, le livre des morts, etc….) qui existaient déjà bien avant le christianisme. Avant le 1er siècle, on ne les appelait pas des gnostiques mais ils connaissaient déjà les rites anciens liés à l’ésotérisme.

    C’est au Moyen-Orient que la gnose prit sa source. Plus précisément en Palestine, en Égypte, en Syrie et en Irak actuels. Les villes les plus importantes sont Athènes évidement, Antioche et quelques autres villes en Turquie (Anatolie) mais la plus importante ville considérée comme le centre de la gnose est Alexandrie. Alexandrie était le repère de tout ce qu’il se faisait en ésotérisme à l’époque. Ses bibliothèques étaient remplies d’ouvrages concernant les cultes égyptiens, l’alchimie, l’hermétisme, les cultes d’Osiris, plein d’ouvrages gnostiques, et bien d’autres encore. Mais cela ne s’est pas toujours fait ainsi.

    Les grands maîtres étaient souvent itinérants allant sur les chemins pour initier leur doctrine et faisant même des miracles. L’un des plus grands gnostiques était « Simon le magicien ». Nous verrons en détails, dans le parchemin suivant, qui est ce père fondateur de la gnose.

     * Les origines de la gnose

    Les grands maîtres allaient souvent dans les mêmes villages mais par la suite, ils allaient dans les grandes villes pour se réfugier. Ces villes de plusieurs milliers d’habitants permettaient de se cacher plus aisément.

    À la fin du 3ème et 4ème siècle, il y a eu des persécutions et ils sont redevenus itinérants pour aller se réfugier dans des endroits plus sûrs tels que les grottes par exemple. Et à la fin du 4ème siècle, ils ont été mis « entre parenthèses » car il y a encore des courants gnostiques à l’heure actuelle.

    Maintenant, vous allez me dire, comment sait-on ce qu’ils ont enseigné ? Comment sait-on ce qu’il y avait dans leur doctrine ? Comme trait particulier, il y a leur vocabulaire avec des mots peu courants tel que plerum, delum, vinic, pneumatique, etc….. Ce sont des mots assez spécifiques, généralement gréco-arméno-babyloniens.

    Là, on a déjà quelque chose qui sort de l’ordinaire. Vous pouvez donc, imaginer le cadre de vie de l’époque.

    Je vous ai dit qu’ils ont synthétisé tous les cultes pour n’en faire qu’un avant l’ère chrétienne. On sait ce qu’ils ont enseigné, curieusement, par les chrétiens. En particulier, par les théologiens chrétiens de l’époque du 1er siècle qui ne pouvaient pas supporter les gnostiques. C’était des ennemis et, dès le début, ils ont compris que c’était hérétique. Ils ont supprimé une grosse partie des écrits mais dans les livres restant, ils ont écrit plein de choses contre les Gnostiques. C’est par là que l’on a connu l’enseignement gnostique.

    En fait, les dénonciateurs chrétiens, voulant ternir la réputation des gnostiques, ont permis de sauver leurs pensées. On peut donc voir, dans de nombreux livres tels que ceux d’Origène (le Père de l'exégèse biblique), saint Augustin (philosophe et théologien chrétien romain), par exemple des allusions à leur existence.

    Lorsque l’on regroupe les quelques pages des 27 auteurs chrétiens de l’époque, on obtient un canevas qui relate leur doctrine. Les gnostiques avaient écrit beaucoup de choses mais il y a eu des destructions, des pertes… L’Église en a brûlé beaucoup aussi. Il est donc certain qu’il ne reste plus beaucoup de traces des gnostiques.

     * Les origines de la gnose

    Et puis un jour vint un miracle. On a découvert les manuscrits de la mer Morte, également appelés manuscrits de Qumran. Il s’agit d’un ensemble de parchemins et de fragments de papyrus principalement en hébreu, mais aussi en araméen et en grec, mis au jour principalement entre 1947 et 1956 à proximité du site de Qumran, en Cisjordanie, alors sous contrôle jordanien. La découverte de ces quelques 970 manuscrits dont il ne reste parfois que d'infimes fragments copiés entre le 1er et le 3ème siècle apr. J.-C. a été faite dans douze grottes où ils avaient été entreposés.

     * Les origines de la gnose

    Parmi les documents découverts figurent de nombreux livres de l'Ancien Testament. Antérieurs de plusieurs siècles aux plus anciens exemplaires du texte hébreu connus jusqu’alors, ces manuscrits présentent un intérêt considérable pour l'histoire de la Bible. Ils ont été fréquemment attribués, mais sans preuve définitive, au groupe des Esséniens. La découverte majeure de Qumran est le Grand Rouleau d'Isaïe. C'est le plus ancien manuscrit hébreu complet connu d'un livre biblique : le Livre d'Isaïe.

     * Les origines de la gnose

    Ce rouleau est le plus emblématique des manuscrits découverts à Qumran car le mieux conservé. Composé de dix-sept feuillets de cuir cousus ensemble, il mesure 7,34 mètres de long. Y est transcrite en hébreu, sur cinquante-quatre colonnes, l'intégralité des soixante-six chapitres du livre d’Isaïe. Copié vers le 2ème siècle av. J.-C., il fait partie avec les autres manuscrits de la mer Morte des plus anciens textes du Tanakh (Bible hébraïque) connus à ce jour, une des grottes dans lesquelles les manuscrits ont été trouvés.

     * Les origines de la gnose    * Les origines de la gnose

    D'autres lieux de la rive occidentale de la mer Morte ont également produit des manuscrits, entre autres Massada et Nahal Hever. Une partie de ces textes ne se retrouveront pas dans l’Ancien Testament.

    A également été retrouvé un texte un peu spécial nommé « la guerre des fils de la lumière contre les fils de l’ombre ». Ils y avaient des allusions dans d’autres textes mais là, on a pu traduire l’intégralité du texte.

    Dans le même genre, il y a eu la découverte de la bibliothèque de Nag Hammadi. En décembre 1945 fut déterré accidentellement un ensemble de 52 textes religieux et philosophiques cachés il y a 1600 ans dans une jarre. Un groupe de paysans découvrit en effet non loin du village de Nag Hammadi en Haute Égypte une véritable bibliothèque, en langue copte, celle-là même que parlaient les chrétiens égyptiens, et qui allait faire l’effet d’une bombe dans les milieux historiques et théologiques. Parmi ce corpus de 1200 pages, actuellement conservé au Musée copte du Caire, un écrit a particulièrement défrayé la chronique, « L’Évangile selon Thomas », originellement titré « Paroles cachées de Jésus écrites par Thomas ».

     * Les origines de la gnose

    Évangile de Thomas

    Les textes religieux, dit « gnostiques », proposent des interprétations et des rituels chrétiens différents de ceux officialisés en 325 et qui avaient été immédiatement rejetés comme hérétiques. C’est pourquoi ils furent rassemblés, protégés et cachés par les communautés dites « déviantes ».

    Les gnostiques avaient une toute autre relation aux textes sacrés que les chrétiens, en ce sens qu’ils ne s’attachaient aucunement à leur historicité mais à leur sens ésotérique.

    Les gnostiques envisagent les choses divines comme une connaissance intérieure et secrète, transmise par la tradition et par l’initiation.

     * Les origines de la gnose

    La bibliothèque de Nag Hammadi offre de nombreux témoignages de ces courants gnostiques prétendant contenir un enseignement secret tout en s’inspirant parfois de l’Ancien Testament. Le plus célèbre est la « pistis Sofia » qui veut dire « foi et sagesse ».

    Il y a aussi des évangiles un peu spéciaux complètement différents des évangiles canoniques de la bible. Ce sont des évangiles gnostiques qui voient Jésus-Christ autrement où il serait pratiquement gnostique lui-même. Dans d’autres, on dit que Marie-Madeleine est l’épouse de Jésus.

    À la lumière de tout cela, vous comprenez bien que l’Église a essayé d’étouffer au maximum ces écrits, même si des Pères chrétiens ont étudié la gnose.

    Voilà en gros ce qu’est la gnose et d’où elle vient.

    Lien vers le parchemin suivantSimon le magicien

    Dans un prochain parchemin, j’essaierai de vous expliquer les croyances gnostiques, ce qui découle des croyances annexes, ce que les gnostiques pouvaient faire comme rituels et les rapports avec le christianisme.

    Frère Novice Joffroy B.


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