• * Les vêtements sacerdotaux

    Les vêtements sacerdotaux

    Chaque année, les chrétiens revivent les grands événements de la vie du Christ. Ceux-ci constituent la vie liturgique. Elle se divise en quatre temps forts, symbolisés par des couleurs. Au sein de l’Eglise, les vêtements sacerdotaux présentent une couleur différente selon le temps du cycle liturgique. Ils expriment simultanément plusieurs réalités spirituelles.

      * Les vêtements sacerdotaux   * Les vêtements sacerdotaux   * Les vêtements sacerdotaux   * Les vêtements sacerdotaux

    D’abord, les « moments » de la vie du Christ en son Incarnation pour le Salut du monde : sa Nativité, sa Passion, sa Résurrection, son Ascension et l’envoi par Lui de l’Esprit constituant l’Eglise en sa plénitude de force apostolique.

    Ensuite, il faut garder en mémoire que ces temps liturgiques sont aussi destinés à être intériorisés par les fidèles puisque chaque chrétien a pour vocation de suivre le Christ, de l’imiter… Ce sont ainsi ces  feux » de l’âme dans son élan vers le Seigneur ainsi que les lumières de grâces effusées par Celui-ci dans le cœur des hommes de désir comme les appelle l’Apocalypse de Jean, les conformant, les « déiformant » à Lui, que ces couleurs traduisent. Nous sommes dans cette intimité avec Dieu, dans le mystère de l’échange…

    C’est en cela que les couleurs de ces vêtements liturgiques ne sont pas de simples rappels psychologiques, mais bien authentiquement les symboles actifs et vivants d’états spirituels, qu’elles « incarnent » en quelque sorte et « annoncent au sens évangélique du terme.

      * Les vêtements sacerdotaux    * Les vêtements sacerdotaux

    Les vêtements liturgiques trouvent leur origine dans les vêtements portés par les dignitaires romains du Bas-Empire. Dans l'Église, ils sont portés par les célébrants pour la messe et pour l'office. Dans le rite latin, le prêtre portait au cours de la messe, sur la soutane, l'amict, l'aube, l'étole, le manipule, la chasuble ou la dalmatique ; aujourd'hui, il ne porte plus que l'aube et l'étole. Pour l'office et les sacrements, il portait le surplis et l'étole ; aujourd'hui, l'aube et l'étole. Pour la messe, l'Église catholique a exigé entre le 16ème et le 20ème siècle, l'emploi exclusif du lin pour les vêtements du dessous (par exemple, le surplis) et de la soie pour les vêtements du dessus (par exemple, la chasuble).

    Le vêtement liturgique ne doit pas être pensé en dehors de l'action liturgique, mais pour elle. C'est un vêtement qui a une fonction, un but précis. Un but autre que celui de couvrir le corps, de le préserver du froid et du chaud, de parer celui qui le porte. Ce n'est pas un vêtement de théâtre, il n'aide pas à entrer dans un rôle, à situer un personnage mais il doit faire percevoir que nous sommes dans une action qui est « mystère de foi ». Il ne doit pas accaparer l'attention de celui qui le porte, ni de ceux qui le voient, mais contraindre à la dignité, et s'harmoniser avec la louange qui est l'atmosphère de la liturgie. C'est un vêtement de célébration. Ce n'est pas un vêtement de statuaire, il n'est pas fait pour être porté par un homme immobile, mais doit accompagner, souligner les gestes du célébrant, les rendre plus visibles et plus beaux. Ce vêtement, contrairement au vêtement profane, n'est pas fait pour mettre en valeur la personnalité de celui qui le porte ; il doit être, au contraire, assez intemporel pour lui permettre de s'effacer dans le mystère qu'il célèbre. Il doit être sans ambiguïté vêtement liturgique chrétien, et s'insérer dans seize siècles de tradition. Mais pour correspondre à notre sensibilité d'aujourd'hui, il peut et doit avoir son évolution, la marque de son époque, de son pays, du lieu où il doit être porté avec son éclairage propre et la communauté pour laquelle il est fait.

    LES COULEURS

    Les couleurs expriment quelque chose : toute culture a son code en la matière, toujours un peu secret, qu'il s'agit de déchiffrer. L’étymologie rattache d'ailleurs le terme color à la racine cel qui renvoie à l'idée de cacher. « Toutes les couleurs ne sont pas visibles directement (...) : on peut trouver un derme sous l'épiderme » (Michel Brière). En Occident, le second Moyen Âge a élaboré plusieurs théories sur les couleurs. Au 12ème siècle, une règle fixant leur emploi dans le culte a été édictée par les chanoines réguliers du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Mais le traité majeur, et qui constitue la base de l'usage actuel, fut l'œuvre du pape Innocent III au début du 14ème siècle. Il ne fait que reprendre le symbolisme véhiculé par ses devanciers. Notons cependant que le spectre varie souvent d'une région à l'autre, voire d'une cathédrale à une autre. Enfin, il ne faut pas isoler les vêtements de leur environnement célébratoire : murs et colonnes des églises, tentures, vitraux. Le spécialiste Michel Pastoureau parle de la « mise en couleurs » des églises qui se produit dans le second Moyen Âge. Bien des prélats sont alors « chromophiles » ! « La couleur articule l'espace et le temps, exprime les rythmes et les accents, distingue les acteurs, les lieux et les moments ».

    Blanc : C'est la couleur de Dieu. De la pureté, de la lumière et de la liberté. Elle est la couleur des baptisés qui au baptême portent toujours un vêtement blanc, signe de leur liberté. C'est la couleur de la fête. Elle est portée lors des grandes fêtes liturgiques dans l'année : Pâques et Noël, les fêtes du Seigneur (qui ne sont pas celles de sa Passion) et de la Vierge Marie, des saints qui ne sont pas martyrs, etc. Dans notre culture, le blanc est associé à la lumière et à la joie, à la pureté et à la perfection. Le noir est bien sûr son opposé. Et parce que toutes les couleurs réunies produisent le blanc, ce dernier évoque encore l'absolu, le début ou la fin. Mais, chez les Slaves et en Asie, c'est la couleur de la tristesse.

    Rouge : C'est la couleur de l'amour et du don. C'est aussi la couleur du sang versé, par amour, celui du Christ bien sur et celui des martyrs. On l'emploie le dimanche de la Passion et le Vendredi saint, à la Pentecôte, aux fêtes de la Passion du Seigneur et des martyrs. Évoquant le feu et le sang, c'est une couleur ambivalente. Du côté négatif, nous trouvons la guerre, la force destructrice du feu, du sang répandu, de la haine. Du côté positif, la vie, l'amour, la chaleur, le désir, la fertilité. C'est une couleur « ostentatoire » : dans la Florence du 15ème siècle, les citoyens en avaient fait leur emblème... Sans oublier la pourpre impériale dans la Rome antique ni celle des cardinaux !

    Vert : C'est la couleur liturgique pour le temps « ordinaire », que l'on appelle aussi « le temps de l’Église ». L’Église utilise le vert, couleur de la croissance et de l'espérance. Ce temps liturgique dure en tout 34 semaines et se divise en deux périodes. La première commence le lundi qui suit la fête du baptême de Jésus, jusqu'au mercredi des cendres ; la deuxième commence à la Pentecôte, et dure jusqu'au premier dimanche de l'Avent, fin novembre. Tout au long de ces périodes, la liturgie utilise la couleur verte. Nous voici dans le règne végétal, en plein printemps renaissant. Couleur de la vie, de l'eau, de la fraîcheur. Comme elle évoque le renouveau saisonnier de la nature, elle symbolise l'espérance. Au Moyen Âge, on peignait la croix du Christ en vert, justement en signe du renouveau apporté par le Sauveur et de la réintégration de l'humanité dans le Paradis retrouvé.

    Violet : II est attribué à l'Avent et au Carême, temps de préparation, d'attente, de pénitence (surtout pour le second). Il remplace avantageusement le noir aux offices des défunts, qui est la couleur de l'affliction privée d'espérance et même du mal. Par sa composition (bleu et rouge), le violet est un « rouge refroidi », selon l'expression de Kandinsky. Et, comme il se trouve en équilibre entre le bleu et le rouge, l'art chrétien s'en est servi pour évoquer l'union parfaite en Christ de l'humain et du divin.

    L'Avent marque le lancement de l'année liturgique. Il s'agit d'une période de trois à quatre semaines (toujours 4 dimanches) qui oriente non seulement vers Noël, mais surtout vers la fin des temps. Le temps de l'Avent aiguise le « goût de Dieu ». Il est déjà venu un jour à Bethléem il y a 2000 ans, il reviendra comme il l'a promis. Le violet est un mélange de rouge et de bleu. Ces deux couleurs correspondent dans les codes de l'iconographie religieuse à la divinité (le bleu) et à l'humanité (le rouge). Le violet de l'Avent nous rappelle que le Verbe s'est fait chair, que Dieu s'est fait homme.

    On utilise aussi du violet pendant les 40 jours du Carême. C'est un temps de pénitence qui nous fait comprendre que par le don de la vie du Christ, l'homme connaît Dieu et est appelé à vivre de sa vie. Saint Irénée de Lyon disait : « Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne dieu ». Le violet du Carême rappelle le mystère de la Rédemption où, par amour, l'humain « retrouve » le divin pour sa plus grande joie.

    Jaune-or : C'est la couleur de la lumière précieuse. Cette couleur est utilisée lors des fêtes les plus importantes : Pâques et Noël. Le cérémonial du cardinal de Noailles (1703) prescrivait cette couleur à Notre-Dame de Paris pour certaines grandes fêtes. Elle nous rattache à la lumière et au soleil, à l'éternité et à l'illumination du Royaume. La peinture médiévale a abondamment utilisé l'or pour décrire la lumière céleste. Le plus noble des métaux ajoute encore les connotations d'éternité et de plénitude.

    Le vêtement essentiel à la chevalerie d’Ordre, le manteau revêt une signification analogue.

     * Les vêtements sacerdotaux

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Lien vers le sujet suivant : Le manteau d’ordre

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter