• * 01 – 04 – Les vierges noires

     01 - 04 - Les vierges noires 

    Les vierges noires

    Les vierges noires sont des effigies féminines qui appartiennent à l’iconographie du Moyen Âge européen. Elles figurent généralement la Vierge Marie, mais certaines d'entre elles représentent également Sara la noire ou sainte Anne. Elles tirent leur nom de leur couleur sombre, souvent limitée au visage et aux mains. La plupart d'entre elles sont des sculptures produites entre le 11ème et le 15ème siècle, mais parfois aussi des icônes de style byzantin des 13ème et 14ème siècles. On trouve parmi elles de nombreuses Vierges à l’enfant. La majorité des 450 à 500 recensées se rencontre dans le bassin méditerranéen occidental, domaine de l'art roman, avec une concentration importante dans le sud de la France où on en compte 180.

    Bien que des musées en conservent, la plupart des Vierges noires sont placées dans des églises et certaines suscitent des pèlerinages importants.

    Selon l’Église catholique, il n’existe aucun fondement théologique à la couleur de ces Vierges. On a voulu l'expliquer après coup par un passage du Cantique des cantiques (1 :5) : « Nigra sum, sed formosa » : « Je suis noire mais belle ». 

    Sara la noire

    Sara la noire (Sara e Kali en langue romani), est une sainte vénérée par la communauté gitane aux Saintes-Maries-de-la-Mer en Camargue. Une légende fait d'elle la servante des Maries honorées en Provence. Une autre légende la tient pour une païenne de haute naissance, convertie à la religion d'Abraham.

    Sara viendrait de Haute-Égypte, épouse répudiée du roi Hérode, et serait la servante noire de Marie Salomé et Marie Jacobé ; après la Crucifixion de Jésus, à la mort de Marie, Marie-Salomé, Marie Jacobé et Marie Madeleine auraient dérivé sur une barque vers la côte provençale, au lieu-dit Oppidum-Râ, ou Notre-Dame-de-Ratis (Râ devenant Ratis, ou barque) (Droit, 1961, 19) ; le nom passant à Notre-Dame-de-la-Mer, puis aux Saintes-Maries-de-la-Mer en 1838.

    Sara la noire rappelle aussi le culte de la Vierge noire, avec qui elle est parfois confondue.

    D'après Franz de Ville (Tziganes, Bruxelles 1956), Sarah était rom : l'un des premiers membres de notre peuple à recevoir la première Révélation fut Sarah la Kali. Elle était de naissance noble et dirigeait sa tribu sur les rives du Rhône. Elle connaissait les secrets qui lui avaient été transmis...

    Les Roms à cette période pratiquaient une religion polythéiste, et une fois par an, ils portaient sur leurs épaules la statue d'Ishtar (Astarté) et allaient dans la mer pour y recevoir sa bénédiction.

    Un jour, Sara eut une vision qui l'informa que les saintes présentes à la mort de Jésus allaient venir, et qu'elle devait les aider. Sara les vit arriver sur leur embarcation. La mer était agitée, et le bateau menaçait de se renverser. Marie Salomé jeta son manteau sur les vagues et, l'utilisant comme un radeau, Sara flotta vers les saintes et les aida à atteindre la terre ferme par la prière.

    D'après la tradition, le bateau transportait Marie Salomé, femme de Zébédée et mère de Jean et Jacques le Majeur ; Marie Jacobé, femme de Clopas, mère de l'apôtre Jacques le Mineur, et possible cousine de la Vierge Marie ; Marie Madeleine; Sainte Sarah ; Lazare ; Marthe, la sœur de Lazare et Saint Maximin.

    Sainte Anne

    Sainte Anne est la mère de la Vierge Marie et donc la grand-mère de Jésus dans la tradition chrétienne ainsi que dans la tradition musulmane sous le nom de Hannah. Aucun texte du Nouveau Testament ne mentionne la figure d'Anne qui apparaît dans des apocryphes dont la critique historique estime que, tout comme les récits d'enfance ajoutés tardivement aux Évangiles selon Luc et selon Matthieu, ils sont encore plus légendés que la partie centrale des évangiles. Comme pour les évangiles, il n'est toutefois pas exclu que ces textes contiennent certaines traces historiques. Comme dans les évangiles canoniques, ceux qui ont été déclarés apocryphes effectuent de nombreux parallèles avec des passages de l'Ancien Testament, pour convaincre leurs lecteurs de leur démonstration. Ainsi dans la tradition chrétienne, le personnage d'Anne fait souvent référence à son homonyme Hanna, mère de Samuel, prophète et dernier juge d'Israël. Il en est de même dans la tradition musulmane.

       

     

     * Les vierges noires

     

     * Les vierges noires

    Sainte Anne

    Sainte Sarah


    Approche du symbolisme des vierges noires

    Les Vierges noires romanes ont inspiré de nombreuses imitations ultérieures. On trouve bien sûr des Vierges noires dans les régions du monde où vivent des populations à peau sombre, bien que leur couleur ait alors une signification clairement différente de celle des Vierges européennes.

    Une des suppositions avancée jusqu’au milieu du 20ème siècle était, pour les statues, le choix du matériau (ébène, acajou), mais les sculpteurs du Moyen Âge n'utilisaient que du bois local (noyer, chêne, tilleul, fruitiers…) facile à obtenir et plus facile à travailler.

    D'autres évoquaient la possibilité de dépôts de suie provenant des bougies votives, mais alors le noir ne se serait pas uniquement concentré sur les visages et les mains. Dans le cas des icônes, le noircissement serait dû à une altération des pigments, hypothèse qui ne fait pas l’unanimité. L'explication pour les vierges romanes tient au fait que les pigments à base de plomb utilisés pour les carnations se sont oxydées avec le temps et ont noirci (Le « blanc de plomb » se transforme en plattnérite[1] noire). D'ailleurs on retrouve systématiquement la polychromie claire d'origine sous la couche noire.

    L'enfant Jésus est lui aussi noir car les pigments utilisés pour les carnations sont les mêmes. On retrouve d'autres statues de la même époque et qui ne représentent pas la Vierge Marie dont les carnations sont noires. Toutefois, même si leur couleur ne provient pas à l’origine d’un choix délibéré, elle est devenue un élément important de leur identité, comme en témoignent les allusions au Cantique des cantiques, et le fait que certaines aient été délibérément repeintes en noir sur leur totalité (comme la vierge Notre-Dame de Moulins) lors de tentatives de restauration ou aient inspiré d'autres œuvres qui en ont repris la couleur. C'est à partir du 17ème siècle que certains sculpteurs ont réalisé des vierges d'emblée noires.

    Les Vierges noires ont été assimilées aux déesses mères ou à Isis entre autres, divinités parfois représentées comme noires, par des historiens et archéologues comme Ashraf Sadek par exemple, professeur d'égyptologie à l'Université de Limoges, lui-même de confession orthodoxe copte et écrivant pour la revue « Le Monde Copte », s'appuyant non seulement sur la religion comparée mais aussi sur une étude iconographique poussée, établissant une filiation entre le christianisme et les religions antiques pratiquées par exemple en Egypte avec les premiers coptes recyclant les poncifs artistiques pharaoniques.

    D'autres chercheurs comme Sophie Cassagnes - Brouquet ont adopté un point de vue allant dans le sens de certains apologistes chrétiens niant toute filiation aux religions du passé et n’y ont vu qu'une origine strictement paléochrétienne dans l'ensemble du culte et de l'iconographie associés aux Vierges noires, se référant également aux coptes et aux chrétiens éthiopiens, mais comme source originale.

    Tout cela mérite certains approfondissements ! Je vais donc, prioritairement, synthétiser mes recherches en ce qui concerne les caractéristiques essentielles des Vierges noires.

    Caractéristiques essentielles des Vierges noires

    1. La Vierge noire serait-elle un équilibre entre l'Ombre et la Lumière ?

    2. Les Vierges noires sont des effigies de la Vierge Marie qui appartiennent à l’iconographie du Moyen Âge européen. Elles tirent leur nom de leur couleur sombre, souvent limitée au visage et aux mains.

    C’est à partir des années ‘50, avec l’avancée des études en matière de religions comparées, que des chercheurs ont envisagé que leur teinte sombre ait été voulue dès l’origine.

    3. La Vierge, surtout quand elle était noire, a tenu une place considérable dans la spiritualité chrétienne du Moyen Age. Elle deviendra la Protectrice des Chevaliers de l’Ordre du Temple (Les Templiers) et, plus tard, celle de l’Ordre des Chevaliers Teutoniques. Elle figurait sur les bannières des hommes de guerre aux fins de protection. Les grandes cathédrales gothiques étaient les temples de cette nouvelle déesse.

    Au 13ème siècle, pas moins de quatre-vingt cathédrales dédiées à Notre-Dame et plus de cinq-cents églises, entre 1170 et 1270, ont été édifiées à sa gloire, bâties pour la plupart sur des sites déjà consacrés à la Madone par la seule présence de sa statue le plus souvent noire et généralement de l’ère préchrétienne.

    Ces statues, taillées délibérément dans des matières noires (de pierre ou d’ébène), que disent les incrédules et les sceptiques, sont plutôt associées à des cultes païens en l’honneur de divinités féminines.

    Le culte de la Vierge Marie n’aurait probablement pas connu un tel succès s’il ne s’était appuyé sur différents cultes féminins, venus du plus profond de notre histoire. La Vierge noire est le témoin de cette spiritualité oubliée.

    4. En général les Vierges noires portent un enfant, souvent sur le genou gauche. Elles sont l’objet de pèlerinages et on leur accorde un grand pouvoir de guérison et de fertilité.

    La plupart de ces vierges ont causé beaucoup de souci à l’Église catholique. Dès qu’elle l’a pu, l’Église les a escamotées sans trop choquer les populations locales.

    Depuis le 19ème siècle, beaucoup de ces Vierges noires ont été remplacées par des représentations plus conformes au modèle marial. Souvent, elles ont tout simplement été repeintes en blanc.

    5. La couleur noire était expliquée rationnellement : par la fumée des cierges, par l’âge et l’oxydation ou par la noirceur des pêchés des fidèles ! En réalité, on omettait de préciser que ces statues avaient été intentionnellement taillées dans des matières noires et que cette couleur avait été délibérément choisie.

    Faites le plus souvent de pierre ou d’ébène, ces Vierges sont toujours somptueusement parées. Curieusement, elles portent presque toujours une couronne. Elles sont associées à des cultes de la Lune ou des étoiles. Il s’agit donc d’une pratique qui nous ramène à l’ère préchrétienne. Ces rites perpétuent des cultes païens en l’honneur de divinités féminines.

    6. La plupart de ces Vierges noires sont liées à des rites de fertilité, de fécondité et de sexualité. Ce ne sont pas là les attributs ordinaires de la Vierge chrétienne ! Ces statues sont chargées d’un symbolisme bien éloigné de celui de la mère du Christ. Leur sens dépasse la symbolique chrétienne.

    La Madone noire

    La Madone noire devait être à l'origine une déesse de la fertilité, très largement antérieure au christianisme. Ces déesses étaient probablement adorées dans toute l'Europe et tout le Proche-Orient, de l'Égypte à la Perse. Sous des noms différents, elles incarnaient les mêmes symboles. Leur culte s'est d'ailleurs prolongé pendant des siècles : à Éleusis, le culte de Déméter est ainsi attesté jusqu'en 1801.

    Elle représente à la fois le Bien et le Mal, la Création et la Destruction, la Lumière et l'Obscurité. Elle symbolisait, dès la plus Haute Antiquité, les différents aspects de la nature et ses aléas : les tempêtes, les sécheresses et les famines, ainsi que les moissons abondantes et les bonnes saisons. Tantôt chaste, tantôt d'une impudeur totale, la déesse mère était la dualité même. Elle était donc souvent représentée avec un visage mi blanc mi noir, ou avec des vêtements aussi bien noirs que blancs. On rapporte l'existence, dans certains lieux de culte païens ou chrétiens, de deux statues identiques, l'une noire, l'autre blanche.

    L'ancienne déesse mère était souvent associée à la Lune. Comme la Lune influence les marées, elle était donc liée à la mer et elle protégeait les marins, qui l'appelaient Stella Maris (Étoile de la Mer). Plus tard, elle sera assimilée à l'Etoile Polaire ou à Vénus.

    Comme la Lune, Vénus a le double aspect d'étoile du soir et d'étoile du matin. Étoile du matin, elle était considérée comme néfaste. Cette tradition se retrouve dans le judéo-christianisme : l'étoile du matin est souvent associée à Lucifer (du latin : lux fero, « Je porte la lumière »).

    La déesse mère

    A travers le monde, la déesse mère a été vénérée sous de multiples noms. En Égypte, on adorait la déesse mère sous le nom d’Isis. Elle était souvent noire et tenait son fils Horus sur les genoux. La Madone égyptienne ramenée des croisades par Louis IX était probablement une représentation de la déesse Isis. Isis et son fils Horus.

    En Syrie du Nord ou à Babylone on la connaissait sous le nom d'Ishtar, l'autre nom de la planète Vénus chez les peuples du Croissant fertile. Comme Isis, Ishtar était souvent noire et mêlait influences positives et influences négatives. Chez les Phéniciens, la déesse mère était Astarté. Souvent représentée sous la forme d'une colombe, Astarté était parfois bicolore, mi blanche, mi noire. On l'adorait également sous la forme de « pierres tombées du ciel », d'origine météorique.

    La Pierre noire

    La Pierre noire, vénérée par les musulmans à La Mecque, s'enracine sans doute dans cette tradition. Dans l'Ancien Testament, il est souvent fait mention d'Astarté, qui apparaît comme étant un des adversaires principaux de Jéhovah, le dieu patriarcal d'Abraham et de Moïse. A plusieurs reprises, en effet, le peuple élu a osé abandonner son dieu pour Astarté, la « Reine des Cieux ». Le prophète Jérémie blâme très vigoureusement ses compatriotes de retourner au culte d'Astarté.

    La Vouivre

    Le réseau terrestre était parcouru par une sorte d'énergie impalpable. Cette énergie et les courants qui la portaient avaient un nom : c'était la Vouivre, le « serpent »[2].

    Les Celtes faisaient appel à l'existence de la Vouivre pour expliquer certains phénomènes naturels, comme les cours d'eau souterrains, les différences entre les couches géologiques ou les propriétés magnétiques de certaines eaux.

    Les points de rencontre de plusieurs de ces artères devenaient des lieux sacrés, reconnus comme « centres d'énergie ». Tous ces points de rencontre étaient signalés, quelle que soit leur importance, par un menhir ou une statue sacrée. Les Vierges noires marqueront les plus importants carrefours de la Vouivre.

    Les menhirs et les Madones noires étaient réputés pour leurs dons de guérison et de fécondité. Ils étaient censés se comporter comme des « condensateurs d'énergie » : ils attiraient, conservaient et amplifiaient en les concentrant les influences bénéfiques de la Terre et du cosmos. Ces lieux sacrés étaient ainsi l'objet de nombreux pèlerinages, des centaines et peut-être même des milliers d'années avant les prédicateurs chrétiens.

    Quelle énergie représentent les vierges noires ?

    Dans leur forme première, les pèlerinages n'étaient pas vraiment d'essence religieuse et magique. Ils avaient surtout comme objectif d’assurer un contact privilégié avec les énergies de la Terre. A chaque étape importante se trouvait une Vierge noire. Il existe une théorie selon laquelle le tracé des anciens pèlerinages reproduit celui de certaines constellations.

    L'Église ne pouvait pas se permettre de détruire les anciens lieux sacrés. Il fallait donc se les réapproprier en construisant des cathédrales sur les anciens lieux où se manifestait la Vouivre. Dans certains lieux de culte chrétiens, il est encore possible de voir l'antique menhir qui marquait le pèlerinage païen. Souvent, l'autel même sur lequel se déroule la messe est fait de l'ancienne pierre sacrée.

    J’ai donc essayé de rassembler un maximum d’informations au sujet d’une association possible entre les Vierges noires et la présence de courants telluriques. Car elles posent réellement une série d’énigmes, ces statues d’une Vierge au visage et mains noires, portant sur un genou l’Enfant Jésus souvent noir lui aussi, mais pas toujours, remontant au Moyen Age et centrées sur la Gaule. Seraient-elles liées à un culte celtique ? Les églises romanes étaient presque toujours implantées sur un ancien temple païen.

    Elles étaient nombreuses, ces statues de Vierges noires et la plupart furent, au 17ème siècle, revêtues de robes et de manteaux somptueux. Elles ont une origine celtique et sont en rapport avec les déesses Isis, Cybèle, Ana ou Dana, Déméter … Et même, liées au rêve alchimique et au tellurisme !

    Jacques Collin de Plancy (1866), dans les « Légendes de la Sainte Vierge », parle d’un bocage des environs du Puy où les druides vénéraient une « virgo futura Dei nascitur » : une vierge devant donner naissance à un dieu. Et ce type de statue était aussi vénérée à Fontaine, près du château des parents du futur saint Bernard de Clervaux dont nous connaissons la dévotion mariale, mais aussi son influence dans la création de notre Ordre du Temple, ainsi que ses connaissances alchimiques et son ésotérisme dus à une rencontre avec une Vierge noire.

    Ainsi ma curiosité est poussée à l’extrême : Isis égyptienne (et Isis vient de Ischia qui signifie vierge), Ana ou Dana déesse-mère celtique, Marie chrétienne, les Croisades, les Templiers, les Musulmans, l’alchimie, le tellurisme, le Moyen Age… Il y a de quoi se poser des questions ou, en tout cas, raison d’investiguer toujours davantage !

    La civilisation au Moyen Age

    • Ce Moyen Age, que certains osent qualifier de « barbare », avait au contraire « une âme profonde, une civilisation différente de la nôtre, pleinement humaniste, d’une grande ouverture sur les mondes différents (les Arabes, l’Egypte), profondément chrétienne aussi, marquée par des super-hommes comme saint Bernard, Suger, Pierre le Vénérable, Godescalc, Gerbert (le pape Sylvestre II) et aussi les Chevaliers de l’Ordre du Temple de Jérusalem ou Templiers ».

    Le Moyen Age, qui s’étend sur près de mille ans, a connu bien sûr des périodes diverses : barbarie des invasions, paix de Charlemagne, féodalité avec les exactions des seigneurs, mais aussi un « âge d’or » avec les Templiers et les cathédrales gothiques (80 en deux siècles) et 180 monastères bénédictins ! Et c’est justement à cette époque qu’apparaissent les Vierges noires.

    La civilisation du Moyen Age était initiatique ; les Vierges Noires ont une signification ésotérique : leurs « miracles » sont les supports d’un message occulte. L’occultisme est une attitude ; l’ésotérisme, un langage ; l’initiation, une méthode de connaissance.

    A côté d’un peuple largement inculte, la société médiévale était dirigée par des princes (souvent des princes d’Eglise) qui étaient des initiés ; de plus, dans les monastères bénédictins et cisterciens, de nombreux moines possédaient un large savoir basé sur les mathématiques, la physique, la chimie, la médecine, l’alchimie, la philosophie, l’architecture. Dans un esprit général de la recherche d’une connaissance maximale de Dieu et de la création.

    L’ésotérisme était nécessaire pour la protection du message et l’usage de ces connaissances : l’occultisme était voulu et entretenu par les initiés de tout temps. L’initiation était le fondement de tous les phénomènes importants, où le langage ésotérique cachait en réalité LA science, LA littérature, LA culture, LA civilisation. Les initiés ont eu soin de placer sur les trônes laïcs ou religieux des hommes qui avaient leur confiance.

    Forts de ce savoir, Bénédictins, Cisterciens et Templiers ont transformé la civilisation médiévale : ils ont envoyé en Terre Sainte les seigneurs batailleurs, libéré les serfs, enseigné l’agriculture, développé le commerce et créé l’esprit de chevalerie. Les « grands initiés » semblent aussi avoir eu des pouvoirs étonnants : miracles, lévitation, communication avec l’au-delà... Les alchimistes ont probablement réussi la transmutation de la matière. Mais surtout, cette culture a fait œuvre de promotion sociale, assurant aux paysans la paix, la sécurité et le maximum de liberté pour l’époque, en créant en Europe la première « aristocratie du travail ».

    • Venues du fond des temps, les Vierges noires sont issues de 3 sources : celtique, orientale et monastique ; mais elles sont la manifestation d’un phénomène spirituel beaucoup plus vaste.

    Le fond de civilisation celtique avait imprégné les populations : ils connaissaient les lois profondes de l’âme de la pierre, des arbres, des eaux, des forces telluriques. Mais à la chute de l’Empire romain, les invasions successives ont tout balayé. Charlemagne tentera bien un relèvement, mais la féodalité marquera un nouveau recul. Heureusement, les moines bénédictins ont recueilli les vieux manuscrits, toutes les sources possibles du savoir et un millier d’abbayes bénédictines se sont créées en quelques siècles en Europe.

    Déjà en rapport avec des rabbins juifs, saint Benoît avait enseigné à ses moines à ouvrir leur esprit tous horizons.

    Puis débarquent sur le continent les essaims de moines irlandais qui rapportent les fondements de la civilisation celte à l’état pur, et leur savoir druidique est harmonieusement assimilé par les moines chrétiens.

    • La culture arabe sera le 3ème apport : bien que stoppés par Charles Martel en 732, ces Sarrazins étaient les vrais civilisés de l’époque, répandant la science et la philosophie orientales : astrologie, alchimie, médecine, musique, architecture, enluminure. Par eux aussi la civilisation pharaonique passa en Europe où on considérait l’Egypte comme la mère de toutes les religions, le culte d’Isis notamment.

    Et si officiellement Francs et Sarrazins étaient en guerre pour la Terre Sainte, des élites des deux côtés se rencontraient discrètement et échangeaient leur savoir, comme aussi les juifs kabbalistes des territoires occupés par les Arabes.

    Les Vierges noires

    Les Vierges noires, statues apparues au Moyen Age sont d’un type particulier, apparenté aux « Sedes Sapientiae », symbole de la Connaissance : la Vierge est assise sur une cathèdre (siège d’Isis), vêtue du pallium, l’Enfant Jésus sur le genou gauche, tous deux faisant face, le regard hiératique, lointain. La tête et les mains sont peintes en noir ; les vêtements sont bleu-vert, rouge et blanc avec filet doré.

    Une série de critères a dirigé leur création. Ce sont des « Vierges en majesté », introduites en Occident après le Concile d’Éphèse de 431. La mère est rigide sur un siège carré ; l’enfant a une tête d’adulte : c’est le Logos éternel ; il bénit d’une main et, dans l’autre, il tient un livre fermé (ésotérisme). Toutes sont, du 10ème au 12ème siècle, très souvent situées sur la route de Compostelle ou d’un autre lieu de pèlerinage.

    A cette époque, sous l’impulsion de saint Bernard notamment, la Vierge Marie prend une place considérable dans la dévotion populaire : tous les monastères cisterciens, toutes les cathédrales gothiques lui sont dédiées et les Templiers l’ont appelée « Notre-Dame ».

    Leur hauteur moyenne est de ± 70 cm et la largeur du socle : 30 x 30 cm. Bien sûr, le mètre n’était pas encore connu mais le rapport constant est 7/3 : deux nombres sacrés !

    Si certains mathématiciens modernes trouvent absurdes cette « sacralisation des nombres », rappelons que le grand Pythagore, mathématicien grec (5ème siècle avant J.-C.) en fit une vraie philosophie. Les splendides temples égyptiens de Karnak et Louksor, les pyramides, les temples et théâtres grecs où l’acoustique est fantastique, puis les cathédrales gothiques sont de saisissantes applications de ces connaissances ésotériques sur la « divine proportion » ou le Nombre d’or.

    Des traits communs

    Ces Vierges noires semblent répondre à une série de critères toujours les mêmes : toutes des Majestés assises sur une cathèdre ; toutes de 68 à 72 cm ; presque toutes en bois ; sur des lieux de pèlerinage, ou un chemin vers Compostelle ; en rapport avec une abbaye bénédictine ; avec des mains anormalement longues (symbole de puissance) ; réputées « orientales », parfois ramenées par des croisés, donc statues d’Isis puisque Mahomet interdisait la reproduction de statues ; aux couleurs symboliques pour les vêtements (rouge, vert - bleu, doré) ; trouvées dans un champ, par des bœufs, ou dans une source, ou un buisson d’épines ; souvent en des lieux celtiques (mégalithes) et toutes procurent le même type de miracles : résurrection d’enfants mort-nés, sauvetage d’un marin (barque d’Isis), libération de prisonniers (chevaliers, croisés) ; en rapport avec l’alchimie.

    Evolution de la représentation de la Vierge

    La représentation de la Vierge a évolué au cours des siècles : on trouve d’abord des vierges orantes dans les catacombes ; le Concile d’Ephèse, en 431, reconnaît en Marie la Mère de Dieu et elle se répand dans la statuaire.

    Après l’époque des invasions, l’art roman crée la « Sedes Sapientiae », vierge en majesté, hiératique, siégeant sur un trône (cathèdre).

    Au 13ème siècle, elle prend déjà une tendresse humaine, avec l’enfant dans les bras (plus sur un genou) ; aux 14ème et 15ème siècles, elle est pleinement reine, majestueuse. Puis, les épidémies de peste et les guerres aidant, le 16ème et le 17ème siècle en font une pietà, vierge des douleurs. Au 18ème siècle, elle montre une féminité épanouie, artistique : c’est la Renaissance. Enfin, au 19ème siècle, elle est seule ; l’enfant a disparu : c’est elle le lien entre les hommes et Dieu, avec les apparitions de Lourdes, Fatima, Beauraing, Banneux...

    Sont-elles noires ?

    La matière est presque toujours du bois ; on les dit « orientales » parce que c’est souvent du cèdre du Liban ou du genévrier de Phénicie, mais ces arbres étaient cultivés en Provence avant César. Parfois en noyer ; 11 sont en pierre, 4 en métal, une en terre cuite. Beaucoup sont vraiment noires, mais pas toutes : brunes si elles sont en bois brut non peint (mais on dit « à la brune » pour la nuit tombante). Et la statuaire du Moyen Age était polychrome. Au 14ème siècle, à Florence, on peignait même le marbre blanc !

    Pourquoi, même les copies, se trouvent-elles dans des lieux de pèlerinages les plus célèbres ou dans des grottes ? Elles n’ont même pas de valeur esthétique. Et certaines sont blanches. Mais elles ont été voulues telles ; ce n’était pas une mode d’époque, au contraire, tout ce qu’on réalisait au Moyen Age avait un sens, une raison, un symbolisme.

    Pourquoi ces Vierges sont-elles de couleur noire ?

    Depuis des siècles, on a cherché de fausses explications : noircies par la fumée des cierges dans des cryptes basses, ou par leur séjour en terre…. Mais pourquoi seules la tête et les mains seraient-elles noires ?

    Rappelons la présence, dans la culture médiévale, de l’ésotérisme, de l’occultisme : le culte de ces Vierges Noires se tenait dans une grotte (Rocamadour), dans une crypte (Chartres, Mont-St-Michel), dans des chapelles ou églises sombres... Elles ont un lien avec un élément obscur, secret : un puits sacré, une tombe miraculeuse. Elles sont l’émanation, la succession d’un culte celtique de la Terre-Mère, liée au culte d’Isis, Cybèle, Déméter, souvent représentées noires aussi.

    A Ephèse, une statue de la Grande Déesse noire était marquée d’une pierre noire, et c’est là que serait morte la Vierge Marie. A La Mecque, la Kaaba est une pierre noire, volcanique ou météorite, insérée depuis des siècles dans un mur extérieur d’un ancien temple à Saturne.

    Son nom signifie « la nubile, la vierge aux seins développés » et elle représente Anâhita, Astarté, l’Etoile du Matin : Vénus. Mahomet avait bien proscrit les images, mais il n’avait pas osé toucher à cette pierre antique : on la disait apportée à Abraham par l’ange Gabriel et on l’appelait Beth-el, bétyle, pierre noire ou pierre de Dieu.

    La Vierge noire en majesté du château d’Anjony, à Tournemire, a des traits négroïdes marqués ; d’autres Vierges noires ont les traits aquilins des Peuls ou des Ethiopiens. Il est actuellement presque certain que l’humanité a son origine en Afrique. De l’Ethiopie à l’Egypte en passant par la Nubie, la continuité est évidente. Certains Pharaons furent noirs et la civilisation égyptienne trouve ses racines en Afrique subsaharienne.

    En effet, l’héritage pharaonique appartient en totalité, des origines à la fin des dynasties indigènes, à l’univers culturel négro-africain, par l’habitat, la « race » et la langue des anciens Egyptiens, responsables de la civilisation pharaonique. Les races blanches ont depuis très longtemps, beaucoup de mal à reconnaître l’héritage ancestral qui les rattache aux peuples noirs. Il est navrant de voir que, dans nos musées, les statues des pharaons aux traits négroïdes ont les nez et les lèvres mutilés, ce qui masque les signes visibles de leur origine.

    La parenté de la Vierge noire avec l’Isis égyptienne est évidente. Cela avait déjà frappé Faujas de Saint-Fond au 18ème siècle. Dans l’ouvrage du Père Odo de Gisey, « Discours historique de la très ancienne dévotion de nostre Dame du Puy ou du Puy nostre Dame », dont la première édition date de 1620, la vignette gravée sur cuivre représentant la Vierge du Puy est précédée de la citation du Cantique des Cantiques « Nigra sum sed formosa » dont la traduction habituelle « Je suis noire, mais je suis belle » prête à un racisme diffus.

    La tradition a maintenu l’origine orientale des Vierges noires que les Croisés ramenèrent de Terre Sainte.

    Toutes les Vierges noires sont à l’image de Kali la Noire (Inde), d’Astarté, de la Sara des Gitans, d’Annis appelée en Grande Bretagne « Black Annis », d’Innani (Sumer).

    La Vierge noire convie les êtres humains à percer toutes les couches de leur matière, à aller au tréfonds d’eux-mêmes, dans les ténèbres de leurs entrailles, là où Elle se trouve, pour leur révéler Sa lumière, les nourrir de Son énergie. Les premières représentations de la Déesse Mère sont nées dans l’obscurité des grottes et leur couleur noire n’est pas tant celle de leur peau que celle des profondeurs de la Terre dont elles sont issues. C’est la noire luminosité de la grotte initiatique, de l’antre de la Vouivre, de la crypte qui est ainsi exprimée par la « Dame de sous Terre », là où, paradoxalement, l’homme a toujours recherché la lumière.

    Ces Vierges furent-elles faites noires consciemment ou non ?

    Au fond, qu’importe si elles ont été noircies par le temps ou par la volonté des hommes ! Quelles que soient les apparences, c’est toujours l’inspiration divine qui s’exprime. Profondément, la Vierge noire est «  la Lumière d’avant la séparation de la Lumière et des Ténèbres », le monde de «  la substance universelle ténébreuse ».

    Ces Ténèbres, « ce sont celles que nos mystiques désignent comme Nuit de lumière, Noir lumineux, Lumière noire. » Elle est « la Lumière du non-manifesté » ; c’est la troisième lumière, celle du centre des existences, c’est la lumière de Dieu. Qui oserait la décrire ? C’est une obscurité plus brillante que toutes les lumières conjuguées. C’est la Lumière de la Vérité.

    C’est pourquoi d’ailleurs la véritable Vierge noire ne peut être que sans enfant ou avec un enfant déjà adulte soulignant l’androgynie primordiale. Il n’est pas étonnant dès lors que les Vierges noires aient souvent les mains blanches !

    Que se passe-t-il dans l’antre de sous terre, dans la crypte initiatique, dans ce lieu obscur ?

    Là, la Vierge noire consume tout ce qui s’oppose à l’enfantement, à la juste manifestation. C’est pourquoi elle est dite « dévoreuse » ou « ogresse ». L’Ogre, l’Orc, le Dragon dévorant ont la même fonction. La déesse-mère dévoreuse des Celtes, Sheela-na-nig, est sculptée en effigie : tête ronde, yeux globuleux, bouche lunaire, corps chétif, longs bras qui passent derrière les jambes, mains ouvrant les lèvres géantes d’une vulve béante. « C’est par ce trou que nous sommes nés. Notre corps s’est tissé dans le ventre d’une femme qui fut ainsi la première caverne, et nous sommes sortis, nous avons été expulsés par la « porte étroite » de son sexe. La deuxième naissance est semblable : il s’agit de passer par la « Porte Etroite » qui est comme le « chas d’une aiguille ». Le Centre de la manifestation est un « trou » par lequel il nous faut sauter. »

    La Terre est la matrice qui permet à l’homme de naître en Dieu. Le même symbolisme sexuel rend compte de ce Passage puisque la mandorle entourant le Christ en gloire a la forme d’une vulve.

    L’initiation donnée jadis dans la caverne, dans la grotte, dans le dolmen, dans la crypte, est de tous les temps. Son seul but est le retour au Point « initial », à l’Origine.

    Elle demeure inchangée dans son fond, même si les formes qu’elle prend varient avec les temps et les lieux. Quant aux initiateurs, ils sont d’origine non humaine. Les Contes, les Légendes et les Mythes, les Traditions en maintiennent le souvenir et leur attribuent l’apparence d’Ogres, de Fées, de Géants, de Dieux, d’Anges, de « Connaissants », de Libérés vivants…

    Matrice, la grotte, l’étable où naquit l’enfant Jésus, celle où fit retraite Milarepa, celle où se retira Gautama, celle du Mont Hira où Mohammed entendit l’appel de l’Ange Gabriel-Djibril… Matrice, la prison où mourut saint Roch, guérisseur de la peste. Matrices encore, les grottes dans lesquelles les Cathares se retiraient. «  La Grotte par excellence, par ses ténèbres, était le terrain, le Foyer choisi par les Maîtres Initiateurs pour conduire le disciple à la Création de sa lumière qui va éclairer et annihiler les Ténèbres. »

    Ainsi les Grottes d’Initiation, parce qu’elles portent en elles cette profondeur ténébreuse en son point culminant, portent en elles également la Luminosité des Luminaires. Ainsi avec des colorations diverses se déroule toujours le même processus.

    L’Energie ténébreuse de la Vierge noire est puissante et inquiétante. La peur s’instaure chez ceux qui ne peuvent la supporter. La décadence alors s’installe et inverse le processus, stérilisant toute possibilité d’initiation véritable. Ceux pour qui « le Feu au Cœur des Ténèbres » est insupportable sortent la Vierge noire de sa grotte, de sa crypte pour l’exposer à la lumière du jour. Ils en font une Vierge blanche, vierge de tendresse, sentimentale et maternelle, ou bien une Pieta éplorée devant le cadavre de son Fils. Ils s’attachent à la virginité extérieure, physique, perdant le sens premier que Maître Eckhart enseignait : « Vierge, c’est-à-dire un être humain qui soit dégagé de toute image étrangère, aussi dégagé qu’il l’était alors qu’il n’était pas. »

    Il est d’ailleurs intéressant de constater que, lorsqu’elle sort de la caverne ou de la grotte pour être mise dans la paroisse, dans l’église, la Vierge noire perd ses pouvoirs merveilleux, ses pouvoirs de guérison. C’est pourquoi de nombreux récits et légendes racontent qu’elle retourne miraculeusement, invinciblement, dans son lieu de prédilection, dans son foyer initiatique. Les pouvoirs de la Vierge noire sont directement liés à un lieu précis chargé, comme les sources guérisseuses, par l’énergie de la Vouivre.

    Le culte de la Vierge blanche remplace donc progressivement celui de la Vierge noire, même si certains, voulant maintenir la tradition ancienne, noircissent parfois des vierges blanches, comme Notre-Dame de Vauclair (Cantal) qui, jusqu’en 1954, date de sa restauration, était noire : le visage et les mains étaient recouverts de couleur noire, comme une Vierge noire. La restauration a permis de dégager une première couche de peinture noire, une couche de cire, avant de retrouver les polychromies originelles de rouge et de bleu azurite, très atténuées et fragmentaires.

    La radiance de la Vierge noire peut faire peur à beaucoup qui lui préfèrent alors la Vierge blanche, sentimentale et asexuée.

    Vierges noires et alchimie

    Enfin, les Vierges Noires ont un sens alchimique : la terre la plus féconde provient de végétaux en décomposition et elle est bien noire. En alchimie, la matière première à transformer est noire. De plus, saint Bernard, qui admit que la Vierge Marie puisse être représentée noire, répandit ainsi le culte des Vierges noires, jusque-là considérées comme païennes et donc interdites, lié à l’alchimie. Ne dit-on pas qu’en priant la Vierge, celle-ci pressa son sein et que trois gouttes de lait tombèrent dans la bouche de Bernard ? Invraisemblable, bien sûr, mais c’est là un symbole de son initiation à la connaissance alchimique car l’avant-dernière phase de la transmutation est dit « lait de la vierge » et, après sublimation, la pierre philosophale ainsi obtenue est appelée « l’enfant »….

    Il y a enfin le sens alchimique de la spiritualité : le pèlerin arrive noir, sombre de ses péchés ou ses soucis, et il repart réconforté, plein de clarté. Des ténèbres de l’ignorance naît la lumière de la connaissance : c’est la base de l’ésotérisme alchimique.

    Symbolisme des déesses-mères noires

    L’idée de la déesse-mère fondatrice de la race humaine, remonte aux premières religions orientales : en Iran notamment. La plupart ont un rapport avec le noir et la fertilité comme Hécate la Noire, reine de la nuit et des enfers, déesse des moissons; comme Déméter, reine des enfers, qui donna aux hommes le premier épi de blé (transformation de la civilisation des chasseurs-cueilleurs nomades en cultivateurs-éleveurs sédentaires) ; comme Latone, (qui rappelle le « léton » des alchimistes, la matière noire primordiale), est la mère de deux enfants divins : Diane et Apollon, dieu solaire, messie sauveur, comme Arthémis d’Ephèse, pierre noire tombée du ciel ; sa statue en bois est devenue noire par suite des onctions d’huile ; elle est déesse de la fécondité, vierge puissante : on la représente avec 18 mamelles !

    On retrouve presque chaque fois le symbole de la « Virgo paritura », la vierge qui va enfanter, chez la déesse-mère indo-européenne, chez les Celtes, l’Isis égyptienne, et même en Amérique précolombienne et en Afrique.

    Isis, Déméter ou Cybèle sont les mêmes aspects d’une divinité féminine et maternelle. Leur force magnétique donne la vie et la fécondité, règle les saisons. Elles sont associées au pouvoir lunaire qui régit les marées et le cycle menstruel des femmes. Ce principe féminin lunaire est toujours associé au principe masculin du soleil : dans toutes les religions où l’on vénère une déesse-Terre, un culte solaire y est associé. Face au christianisme patriarcal (Père, Fils, Esprit), le peuple a continué de vénérer les déesses-mères. 

    C’est à partir de Marie que le Feu de la Pentecôte se répand sur les apôtres, comme les Vierges noires répandent l’énergie terrestre qu’elles transmutent en miracles. La Vierge est le symbole de l’eau : source de tous les commencements.

    En hébreu, mem est symbole des sources et de la mer.

    Curieusement, tous les noms de déesses-mères commencent par M :

    Mout en Egypte ; Marie, mère du Christ ; Maïa, mère d’Hermès ; Myriam, mère de Moïse ; Maya, mère du Bouddha…

    Et Maman, Moeder, Mother, Mutter, Mamma...

    Symbolisme des couleurs

    On sait que les couleurs sont en quelque sorte la vibration de la matière. Le noir se rapporte à l’ésotérisme, à l’occultisme : la prudence des initiés ; il représente la terre féconde, la crypte de vénération.

    Pour les vêtements, on ne trouve que 3 couleurs : un bleu-vert, le rouge et le blanc. Et ce n’est pas un hasard : au Moyen Age, tout avait un sens. Le bleu foncé indique la nuit (en alchimie, c’est le résultat de la première putréfaction de la matière). Le blanc est la purification de cette matière et le rouge est le feu indispensable aux opérations. Les filets dorés au bord de la robe ont leur place car l’or est l’ultime étape alchimique, la perfection initiatique. Car le sens de l’alchimie est toujours triple : matériel, intellectuel et spirituel : matière, esprit, âme. Et le bleu-vert est rappelé par le fait que souvent, en l’honneur de la Vierge Noire, on lançait des roues de cire verte du haut d’une colline vers la statue ; des cierges verts étaient souvent placés à brûler devant elle.

    Symbolisme de l’expression

    Ces statues de Vierges noires ont un type oriental : si elles rappellent très fort la déesse Isis, elles portent parfois même un turban ! Mais ce sont des statues chrétiennes car l’Islam défend la représentation de statues.

    Ce sont toutes des « majestés », assises sur une cathèdre, le buste droit, le regard lointain qui lui donne une impression de maternité triomphante, comme les déesses-mères celtiques. L’Enfant aussi a un regard fixe ; parfois il a une tête d’adulte : un prêtre initié. Marie et son fils nouveau-né reçurent la visite des mages, des savants initiés ; ils étaient 3, nombre sacré : la Chaldée était le berceau de l’initiation ; ils étaient à la recherche de la Connaissance suprême ; et, dans la nuit, une étoile les a guidés : ils sont devenus clairvoyants. On retrouve là encore des signes de l’alchimie et des diverses phases de la transmutation de la matière en or : une étoile apparaît à la surface du liquide. Et l’étoile qui s’arrête au-dessus de la crèche est dite « Etoile du matin » (Vénus), un nom que saint Bernard a donné à la Vierge !

    Symbolisme de la découverte

    Que ce soit en terre, dans un champ, dans un arbre, un buisson d’aubépine, la bruyère ou une source, toutes les Vierges noires sont trouvées. Par l’intervention d’un bœuf (en labourant, il s’arrête ou s’agenouille : le fermier creuse à cet endroit et trouve une statue), ou de moutons, par un pâtre, un enfant ou un ermite. Toutes trouvées avant le 12ème siècle ou retrouvées au 17ème.

    On leur attribue souvent une origine païenne (culte de la déesse-mère celtique ou égyptienne, grecque ou romaine), et de fait il s’agissait sans doute d’une petite statuette votive qui a suscité la confection d’une statue de Vierge noire selon les critères habituels, lesquelles sont prises pour chrétiennes. En Bourgogne on a plus d’une fois « retrouvé » une statue de Mère gauloise enfouie par des paysans. Les thèmes favoris de la découverte sont les bovidés et le retour. Le taureau sacré du culte de Mithra, importé par les légionnaires romains, fut largement répandu en Gaule ; dans 8 cas sur 10, c’est par un bovidé que la statue fut trouvée ; parfois grâce à une lumière vive et soudaine.

    Trouvée dans un lieu désert, la statue y retourne même si on la ramène à l’église et parfois même tout le village se déplace pour se recréer à cet emplacement de la trouvaille (c’est le cas pour Avioth notamment) même si cet endroit est moins accessible.

    A Avioth, la Vierge noire aurait été retrouvée dans les branches d’un arbre à épines.

    Beaucoup aussi ont été trouvées dans une fontaine : des statues de mères gauloises cachées, enfouies lors de la christianisation (Charlemagne avait fait excommunier quiconque continuait à les vénérer) dans des sources, des fontaines qui étaient déjà des lieux sacrés celtiques puis romains bénéficiant de la dévotion populaire : il y avait souvent une source sous les menhirs. Et les puits (sacrés) des églises rappellent cette source d’énergie et de santé.

    Presque toutes les Vierges noires sont vénérées dans des grottes, pour amplifier la résonance magnétique des courants telluriques. Toujours des lieux choisis pour leur influence bénéfique.

    Symbolisme des légendes

    De très nombreuses légendes sont évidemment liées aux Vierges noires dont l’origine réelle est souvent nébuleuse. Mais toutes ont trait à des enfants, des voyageurs ou des marins. A Avioth, c’est le thème de la résurrection qui importe : des enfants mort-nés amenés devant une Vierge noire reviennent à la vie, au moins le temps de recevoir le baptême.

    Vierges noires et tellurisme

    Le tellurisme (du latin tellus telluris = terre) est une action magnétique de la terre et ses effets sur l’homme et la nature ; ces courants vibratoires suivent des failles, des cours d’eau souterrains et remontent à la surface du sol à des endroits qui deviennent privilégiés, sources d’effets bénéfiques pour la croissance des plantes ou la santé des hommes.

    C’est une connaissance préceltique de l‘interaction des pierres et de la nature : elle remonte à l’époque des mégalithes, des pierres levées, et elle avait été interrompue par les invasions ; mais certains initiés en avaient gardé des notions : les Vierges noires sont liées à ces lieux sacrés reconnus, dont l’énergie est captée par la pierre : menhir, dolmen ou pierre branlante : les églises romanes ont repris ce rôle en reformant une grotte, une sorte de dolmen.

    L’apparition d’une Vierge noire détermine la reconnaissance d’un lieu sacré, non pas choisi par l’homme, mais trouvé par lui. En étudiant les Vierges noires à la lumière de la géobiologie sacrée, on a pu découvrir que leur implantation sur le terrain n’est pas le fait du hasard. Au contraire, elle correspond à des implantations telluriques précises, prenant en compte les axes solsticiaux. Voici donc une réponse au fascinant mystère de ces statues noires et pourtant porteuses de lumière. La statue est un catalyseur des ondes et est mise en résonance avec le ciel et la terre !

    La représentation symbolique de ces courants telluriques est saint Michel : de sa lance il tue un serpent : cela signifie qu’il plante sa lance dans un courant, représenté par la Vouivre, serpent ou dragon. Ces courants sont positifs ou négatifs, mais le menhir peut inverser la polarité. On sait aujourd’hui qu’un croisement de deux lignes telluriques (N.S.-E.O.) est nocif et pathogène lorsqu’il est superposé à un cours d’eau souterrain. Par contre, autrefois, on utilisait ces courants transmis par les menhirs comme régénérateurs. C’est ce magnétisme qui permettait certains « miracles » des Vierges noires comme la résurrection d’enfants mort-nés.

    Conclusion

    Les Vierges noires sont la manifestation d’un phénomène spirituel. Toutes les religions anciennes sont basées sur le principe de la Déesse-Terre ou Déesse-Mère primordiale, et d’un principe mâle avec le Dieu-Soleil fécondant. Toutes ont abouti à des représentations noires de ces déesses : Egyptiens, Indous, Iraniens, puis Grecs et Romains, même chez les Indiens d’Amérique.

    Elles sont une des manifestations de cette civilisation médiévale des 12ème et 13ème siècles, pleinement humaniste, ouverte sur des mondes différents. C’était une civilisation initiatique d’une science et d’une philosophie profondes, à la fois héritage celtique amené par les moines irlandais du 7ème siècle et héritage égyptien amené par la culture arabe, heureusement sauvés et assimilés par les moines bénédictins.
    Mais ce n’est pas un effet du hasard. Cette civilisation nouvelle résulte d’un effort conscient d’hommes visionnaires comme saint Bernard et les Templiers qui l’ont organisée en vue de cette transformation de la culture et de la civilisation féodale.

    La suspension de l’Ordre des Templiers (1314) marque une brusque régression économique, sociale et culturelle. Le gothique pur devient flamboyant : on recherche l’effet extérieur et non plus l’influence intérieure, spirituelle. Ce sera aussi le début de la décadence monastique, la recherche du pouvoir et de la richesse, et avec cela des périodes de famines (qui n’existaient pas du temps des Templiers) et de maladies.

    La Renaissance, retour à la romanité que beaucoup admirent, marque un autre recul avec la société de consommation, l’individualisme, la course aux richesses matérielles, la fin de l’esprit communautaire, un vide spirituel, à l’opposé de cette civilisation du Moyen Age qui était pauvre matériellement, mais qui voyait dans le travail un épanouissement de l’homme. Elle était par contre riche spirituellement : c’est elle qui a fourni les ordres de Saint-François, de Saint-Bernard. Ce fut aussi la période d’éclosion des cathédrales (financées par les Templiers, grands argentiers des rois et des évêques) : 80 cathédrales gothiques en deux siècles !

    Oui, cette civilisation du Moyen Age a encore beaucoup à m’apprendre, à nous apprendre. Et l’étude des Vierges noires peut nous y aider. L’essentiel est de chercher : l’initié n’est pas celui qui sait mais celui qui se met en recherche (initium = commencement).

    « En perdant les chaînes de son ignorance, l’homme renaît à la vie ; en se servant de l’énergie de la matière qu’il transmute, il accède aux rivages de la connaissance où s’amarre la barque d’Isis ». C’est ce que nous apprennent ces fascinantes et mystérieuses Vierges noires ! Mais revenons à présent à Avioth !

    Quatre faits historiques particuliers

    1. Bernard de Clairvaux aurait chanté pour la première fois le « Salve Regina » à Avioth.
    2. L'église Notre-Dame d'Avioth était autrefois un « sanctuaire à répit» très fréquenté.
    3. C'est le Pape Jean-Paul II qui a élevé l'édifice au rang de Basilique en 1993.
    4. Le pèlerinage de Notre-Dame d'Avioth a lieu depuis le 12ème siècle et réunit encore de nos jours, le 16 juillet, de nombreux fidèles.

    Avant d’évoquer en détails le « Salve Regina », je voudrais rappeler ce qu’est un « sanctuaire à répit » et préciser la position de l’Eglise catholique en ce qui concerne les « limbes ».

    Qu’est-ce qu’un « sanctuaire à répit » ?

    La dévotion populaire a mis en place ce qu'on appelait des « sanctuaires à répit » : on considérait que les enfants y ressuscitaient miraculeusement le temps nécessaire pour recevoir l'eau sainte. C'est le cas à Avioth dans la Basilique Notre-Dame.

    Un « sanctuaire à répit » est un type de lieu saint rencontré en pays de tradition  catholique. Selon la croyance populaire en certaines provinces, le « répit » est, chez un enfant mort-né, un retour temporaire à la vie le temps de lui conférer le baptême avant la mort définitive.

    Ayant été baptisé, l’enfant pourra de ce fait entrer en paradis au lieu d’errer éternellement dans les limbes [3] où il serait privé de la vision de Dieu. Le répit n’est possible qu’en certains sanctuaires, le plus souvent consacrés à la Vierge dont l’intercession est nécessaire pour obtenir un miracle.

    Jusqu'à la décision du pape Benoît XVI, le cas des enfants morts sans baptême était souvent une torture morale pour les parents croyants.

    Le « Salve Regina »

    L'antienne « Salve Regina » est une prière catholique, en latin, dédiée à la Vierge Marie. Elle est chantée et appartient au répertoire du chant grégorien. Son incipit littéraire (qui sert de titre) signifie « Salut, ô Reine » en français. Elle aurait été composée au 11ème siècle par Hermann de Reichenau (Abbaye de Reichenau, sur une île du lac de Constance, au sud de l'Allemagne).

    Le « Salve Regina » a été diffusé par l'ordre de saint Bernard. Bien attesté au 11ème siècle, il doit cependant être considéré comme un chant anonyme, dans l’état actuel des recherches. Il fut d’abord l’expression de la piété monastique. Il était chanté comme hymne dans les processions à Cluny au temps de l’abbé Pierre le Vénérable (†1156). La grande diffusion du « Salve » auprès des Cisterciens explique la raison pour laquelle il fut souvent attribué à tort à saint Bernard de Clairvaux (†1153).

    Saint Bernard, saint patron et protecteur de notre Ordre, pourrait cependant être l'auteur des trois dernières invocations : O Clemens, O Pia, O Dulcis Virgo Maria. En effet, d'après les récits de ses miracles, il se trouvait dans la cathédrale de Spire en Allemagne, en présence de tout le clergé, quand il se mit trois fois à genoux, disant à chaque agenouillement l'une des trois invocations. L'Église aurait ensuite décidé d'incorporer ces prières à la fin du « Salve ».

    Selon une autre tradition, il se trouvait dans la basilique Notre-Dame d’Avioth quand il chanta le « Salve Regina » pour la première fois. Mais d'autres sources attribuent au saint la composition de toute l'antienne. Le « Salve Regina » est un chant si beau qu'il a traversé les siècles et inspire aujourd'hui tous les peuples.

     

    Le texte de la prière « SALVE REGINA »

    En latin

     

    Salve, Regina, mater misericordiae. Vita, dulcedo et spes nostra, salve.

    Ad te clamamus, exsules filii Hevae.

    Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle.

    Eia ergo, Advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte.

    Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.

    O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria ! Amen.

     

     

    En français

     

    Salut, Reine, Mère de Miséricorde, Vie, Douceur, et notre espérance, salut.

    Vers toi nous élevons nos cris, pauvres enfants d'Ève exilés.

    Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.

    Tourne donc, ô notre Avocate, tes yeux miséricordieux vers nous.

    Et, Jésus, le fruit béni de tes entrailles, montre-le nous après cet exil.

    Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie ! Amen.

    Commentaires

    Le bienheureux Godefroid d’Auxerre († 1188), moine cistercien, ami et confident de saint Bernard, son secrétaire et compagnon de nombreux voyages, est connu comme l’auteur du plus ancien commentaire du Salve Regina :

    Salut reine, Mère de Miséricorde,
    Notre vie, notre douceur, notre espérance, salut.

    Marie est notre vie : par les exemples de son existence sainte, elle engendre et éduque la vie.

    Elle est notre douceur : elle porte les valeurs d’une immense amabilité, l’amour en la contemplant, la joie en se souvenant d’elle, la confiance inspirée par son regard miséricordieux.

    Marie est notre espérance avant tout parce qu’elle est notre espérance de la résurrection. En contemplant comme déjà accompli en elle ce que nous attendons avec un désir profond et intense, la victoire sur la mort, le bonheur éternel, nous nous sentons réconfortés et remplis de sérénité.

    De plus, Marie est notre espérance de miséricorde : nous avons confiance d’obtenir par son intercession ce que nous ne méritons pas par notre péché, et de voir, après cet exil, Jésus, le fruit béni de son sein.

    La Vierge est notre vie, notre douceur et notre espérance en tant qu’elle reflète l’action du Christ Sauveur.

    Saint Bernard lui aussi a commenté le Salve Regina, en particulier sa finale :

    « O clémente, O pieuse, O douce Vierge Marie ».

    « Vous êtes, ô Marie, clémente pour ceux qui commencent, bonne pour ceux qui progressent, douce pour ceux qui ont atteint la perfection. Votre clémence, vous la montrez en nous préservant des châtiments ; votre bonté en nous comblant de grâces, votre douceur en vous donnant à ceux qui vous cherchent. »

    Saint Bernard, Meditatio in Salve Regina, n° 6

    [1] Le minium est un pigment toxique de formule : Pb3O4 (tétroxyde de plomb), utilisé autrefois dans la peinture artistique et comme sous-couche antirouille.

    Ce pigment se dégrade sous l'effet du temps et de la lumière ; noircissement, blanchissement ou verdissement selon les pigments et les contextes, notamment sur les fresques ; par exemple l'hydrocérusite se décompose en présence de chaux, et Pb3O4 se transforme en plattnérite (b-PbO2) en milieu acide dilué. Après 25 ans de vieillissement naturel en peinture murale, le noircissement du minium se montre induit par formation de plattnérite « par un mécanisme possible de disproportionnation de Pb3O4 en milieu acide ».

    [2] La vouivre est une créature fantastique mythologique. Elle prend la forme d'un dragon ou d'un serpent, selon les traditions régionales. 

    [3] Dans la religion catholique, la théorie des limbes désignait un état de l'au-delà situé aux marges de l'enfer. Par extension, ils désignent un état intermédiaire et flou.

    « L’idée des limbes, que l’Église a employée pendant des siècles pour désigner le sort des enfants qui meurent sans baptême, n’a pas de fondement clair dans la Révélation, même si elle a été longtemps utilisée dans l’enseignement théologique traditionnel. »

    Le concept de « limbes » comme état dans lequel seraient les enfants non baptisés est donc « une vision trop restrictive du salut », contraire à la nature même de Dieu, miséricordieux et sauveur et à la nature universelle du Salut.

     

     Fin du dossier


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