• * Mercredi des Cendres

    210217 – Liturgie du mercredi 17 février 2021

    Mercredi des Cendres

    Ouverture du Carême

     * Mercredi des Cendres

    Introduction :

    Le mercredi des Cendres marque l'entrée officielle en Carême et dans le cycle pascal. Il peut tomber n'importe quel mercredi entre le 4 février et le 10 mars, en fonction de la date de Pâques. Cette année 2021, nous entrons en Carême ce 17 février.

    En d’autres termes, le mercredi des Cendres débute le Carême, période de quarante jours qui se termine par la Passion et la Résurrection célébrée à Pâques. Ce jour est marqué par une célébration au cours de laquelle le prêtre trace une croix sur chaque fidèle en lui disant : « Convertis-toi et crois à l’Évangile ».

    La Croix – Croire

    La liturgie des Cendres ouvre les quarante jours du Carême.

    Pourquoi le prêtre dépose-t-il des cendres sur le front des fidèles le mercredi des Cendres ? Cette pratique remonte à une pratique pénitentielle du peuple hébreu qui se couvrait la tête de cendres. C’est à partir du 11ème siècle que cette pratique s’est généralisée dans l’Église.

     * Mercredi des Cendres

    Origine des Cendres

    Le mercredi des Cendres est l'occasion d'une messe où le prêtre trace une croix avec de la cendre sur le front des fidèles en prononçant un verset de la genèse « C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière ».

    La cendre dont on se sert pour tracer la croix est la cendre issue de la combustion des rameaux bénis l'année précédente.

    L'utilisation de ces cendres est une évocation symbolique de la mort, et le verset récité doit inciter le croyant à l'humilité et à la piété.

    Le Carême commence donc par un rappel solennel de la condition humaine et s'achève avec les Pâques par une célébration de la vie, celle de la résurrection du Christ.

    i Calendrier – Fêtes religieuses

     * Mercredi des Cendres

    Traditions de pénitence

    Entre le 11ème et le 14ème siècle, les pratiques actuelles ont été établies et le jour des Cendres tel qu'on le connait s'est répandu dans l'Église d'occident. Auparavant, le mercredi des Cendres était drapé d'un autre rôle, il était un jour de pénitence.

    Vers 300, le jour des Cendres a été adopté localement par certaines Églises qui l'intègrent au rite d'excommucation temporaire ou de renvoi des pécheurs publics, une pénitence imposée aux personnes coupables de péchés capitaux. Dès le 4ème siècle, ce jour marque à Rome le début de la pénitence canonique accomplie publiquement, jusqu'à l'absolution du Jeudi Saint.

    Au 7ème siècle, un rite public de pénitence est pratiqué durant lequel les pénitents se présentent aux prêtres, confessent leurs fautes et, lorsque celles-ci sont graves et publiques, reçoivent du pénitencier un « cilice rugueux couvert de cendre » (tunique ou une ceinture portée sur la chair par mortification) et doivent se retirer dans un monastère.

    i Calendrier – Fêtes religieuses

    Le point de vue de l’Église catholique de France :

     * Mercredi des Cendres

    Le Mercredi des Cendres, premier jour du Carême, est marqué par l’imposition des cendres : le prêtre dépose un peu de cendres sur le front de chaque fidèle, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi de l’espérance en la miséricorde de Dieu.

    On trouve déjà le symbolisme des cendres dans l’Ancien Testament. Il évoque globalement la représentation du péché et la fragilité de l’être. On peut y lire que quand l’homme se recouvre de cendres, c’est qu’il veut montrer à Dieu qu’il reconnaît ses fautes. Par voie de conséquence, il demande à Dieu le pardon de ses péchés : il fait pénitence.

    Un symbole de renaissance

    Tous, nous faisons l’expérience du péché. Comment s’en dégager ? Jésus nous apprend que nous serons victorieux du péché quand nous aurons appris par l’Évangile à remplacer le feu du mal par le feu de l’Amour. Car le feu qui brûle ce jour détruit d’abord mais, en même temps, ce feu éclaire, réchauffe, réconforte, guide et encourage.

    La cendre est appliquée sur le front pour nous appeler plus clairement encore à la conversion, précisément par le chemin de l’humilité.

    La cendre, c’est ce qui reste quand le feu a détruit la matière dont il s’est emparé. Quand on constate qu’il y a des cendres, c’est qu’apparemment il ne reste plus rien de ce que le feu a détruit. C’est l’image de notre pauvreté. Mais les cendres peuvent aussi fertiliser la terre et la vie peut renaître sous les cendres.

    Tout en le marquant, le prêtre dit au fidèle : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ».

    Église catholique de France

    Nous ne doutons pas du pardon d'un véritable ami, ni du pardon de Dieu.

    Mais nous avons du mal à revenir chercher ce pardon.

    Le prophète nous invite à prendre les grands moyens pour faire ce retour.

     * Mercredi des Cendres

    1ère lecture : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements ».

    Lecture du Livre du prophète Joël (Jl 2, 12-18)

    Maintenant – oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil !

    Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment.

    Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et laisser derrière lui sa bénédiction : alors, vous pourrez présenter offrandes et libations au Seigneur votre Dieu.

    Sonnez du cor dans Sion : prescrivez un jeûne sacré, annoncez une fête solennelle, réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons !

    Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre !

    Entre le portail et l’autel, les prêtres, serviteurs du Seigneur, iront pleurer et diront : « Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n’expose pas ceux qui t’appartiennent à l’insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu’on dise : ‘’Où donc est leur Dieu ?’’ ».

    Et le Seigneur s’est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 1 a :

    On ne sait pas exactement de quel fléau parle le prophète Joël dans les versets qui précèdent cet extrait. Il est du moins assez clair qu'il associe un grand malheur survenu dans le pays et le « Jour » du Seigneur qui jamais n'abandonne son peuple. D'où cet appel à revenir au Seigneur « de tout son cœur », en toute sincérité donc, et à le manifester dans un rite de repentance. Une grande foi inspire la prière opposée : le « Dieu lent à la colère et plein d'amour » ne peut que se manifester en faveur des siens en les voyant à la fois dans la détresse et repentants. C'est un message pour tous les temps.

    Croire – La Croix

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 1 b :

    Le Livre du prophète Joël est très court (moins de quatre-vingts versets répartis en quatre chapitres). Trois thèmes s’entremêlent constamment : la perspective de fléaux terrifiants (dont on ne sait s’ils sont réels ou supposés), des appels vibrants au jeûne et à la conversion, et l’annonce du salut accordé par Dieu. C’est le deuxième thème qui nous est proposé ici pour l’entrée en Carême.

    L’appel à la conversion débute de manière très solennelle par la formule parole du Seigneur qui, comme toujours chez les prophètes, invite à prendre très au sérieux ce qui va suivre. Et ce qui suit, c’est le mot : « revenez » qui est le grand mot du langage pénitentiel. Dieu dit à son peuple : « Revenez vers moi » et le peuple supplie son Dieu : « Reviens », c'est-à-dire : «Accorde-nous ton pardon». C’est un vocabulaire que nous connaissons bien, dans le psaume 70 (80) par exemple : « Berger d’Israël, écoute… Réveille ta vaillance et viens nous sauver… Dieu de l’univers, reviens… Dieu, fais-nous revenir ; que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés ».

    Ce retour vers Dieu doit se faire « dans le jeûne, les larmes et le seuil ! ». C’est là encore une expression consacrée. Mais les prophètes ont toujours appris au peuple à ne pas se contenter de manifestations extérieures. Joël n’y manque pas : «Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu ». Déjà le premier Isaïe insistait : « Vos solennités, je les déteste (dit Dieu), elles me sont un fardeau, je suis las de les supporter. Quand vous étendez les mains, je me voile les yeux, vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas : vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous. Ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien, cherchez la justice… » (Is 1, 14-17). Plus tard, le troisième Isaïe reprend ce thème avec force : « Vous ne jeûnez pas comme il convient en un jour où vous voulez faire entendre là-haut votre voix. Doit-il être comme cela le jeûne que je préfère, le jour où l’homme s’humilie ? S’agit-il de courber la tête comme un jonc, d’étaler en litière sac et cendre ?... Le jeûne que je préfère, n’est-ce pas ceci : dénouer les liens provenant de la méchanceté, détacher les courroies du joug, renvoyer libres ceux qui ployaient, bref, que vous mettiez en pièces tous les jougs ! N’est-ce pas partager ton pain avec l’affamé ? Et encore : les pauvres sans abri, tu les hébergeras, si tu vois quelqu’un nu, tu le couvriras : devant celui qui est ta propre chair, tu ne te déroberas pas. Alors ta lumière poindra comme l’aurore, et ton rétablissement s’opérera très vite. Ta justice marchera devant toi et la gloire du Seigneur sera ton arrière-garde. Alors tu appelleras et le Seigneur répondra, tu héleras et il dira : ‘’Me voici !’’ » (Is 58, 5-9). Et le psaume 50/51 exprime dans une image particulièrement suggestive ce qu’est la véritable conversion, lorsqu’il affirme : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit broyé, tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé ». Ceux qui ont lu Ézéchiel savent ce que veut dire ici le psalmiste : il faut briser nos cœurs de pierre pour qu’apparaisse enfin le cœur de chair. Joël est bien dans cette ligne quand il écrit : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements. ».

    Tous ces efforts de jeûne et de conversions avaient pour but, apparemment, sous la plume de Joël, d’échapper à un châtiment mérité : « Revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux… Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment… Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n’expose pas ceux qui t’appartiennent à l’insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu’on dise : ‘‘ Où donc est leur Dieu ?’’ » Et Joël termine sa harangue en annonçant déjà le pardon accordé : la traduction liturgique dit : « Le Seigneur s’est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple », mais le texte original est encore plus fort : « Le Seigneur déborde de zèle pour son pays, il a pitié de son peuple ».

    Il restera à découvrir que cette douce pitié de Dieu est pour tous les hommes et ce sera le rôle du Livre de Jonas. Curieusement, d’ailleurs, on découvre une très grande parenté entre les deux livres. Dans un style haut en couleurs, la fable de Jonas raconte la conversion de Ninive, la ville impie : « Jonas avait à peine marché une journée en proférant cet oracle : ‘‘Encore quarante jours et Ninive sera mise sens dessus dessous‘‘, que déjà ses habitants croyaient en Dieu. Ils proclamèrent un jeûne et se revêtirent de sacs, des grands jusqu’aux petits. La nouvelle parvint au roi de Ninive. Il se leva de son trône, fit glisser sa robe royale, se couvrit d’un sac, s’assit sur la cendre, proclama l’état d’alerte et fit annoncer dans Ninive : ‘‘ Par décret du roi et de son gouvernement, interdiction est faite aux hommes et aux bêtes, au gros et au petit bétail, de goûter à quoi que ce soit ; interdiction est faite de paître et interdiction est faite de boire de l’eau. Hommes et bêtes se couvriront de sacs et ils invoqueront Dieu avec force. Chacun se convertira de son mauvais chemin et de la violence qui reste attachée à ses mains. Qui sait ! Peut-être Dieu se ravisera-t-il, reviendra-t-il sur sa décision et retirera-t-il sa menace ; ainsi nous ne périrons pas‘‘. Dieu vit leur réaction : ils revenaient de leur mauvais chemin. Aussi revint-il sur sa décision de leur faire le mal qu’il leur avait annoncé » (Jon 3, 4-10). Le secret de Dieu, c’est qu’il « déborde de zèle », comme dit Joël, pour tous les hommes, y compris pour ces mécréants de Ninivites. Quelques siècles plus tard, Paul dira : « En ceci Dieu prouve son amour envers nous : Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs » (Rm 5, 8).

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Il est très important de lire et de méditer ce psaume.

    Il contient une excellente doctrine sur les principaux points du christianisme.

    Il traite, entre autres, de la vraie repentance, du péché, de la grâce,

    de la justification et de la vraie adoration qui plaît à Dieu.

     * Mercredi des Cendres

    Psaume : Psaume 50 (51), 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.17)

    R/ Pitié, Seigneur, car nous avons péché ! (cf. 50, 3)

    Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.

    Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.

    Contre toi, et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.

    Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint.

    Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne.

    Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 2 :

    « Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense ». Le peuple d’Israël est en pleine célébration pénitentielle au Temple de Jérusalem. Il se reconnaît pécheur, mais il sait aussi l’inépuisable miséricorde de Dieu. Et d’ailleurs, s’il est réuni pour demander pardon, c’est parce qu’il sait d’avance que le pardon est déjà accordé.

    Cela avait été, rappelez-vous, la grande découverte du roi David : David avait fait venir au palais sa jolie voisine, Bethsabée. Au passage, il ne faut pas oublier de préciser qu’elle était mariée avec un officier, Urie, qui était à ce moment-là en campagne. C’est d’ailleurs bien grâce à son absence que David avait pu convoquer la jeune femme au palais ! Quelques jours plus tard, Bethsabée avait fait dire à David qu’elle attendait un enfant de lui. Et, à ce moment-là, David avait organisé la mort au champ d’honneur du mari trompé pour pouvoir s’approprier définitivement sa femme et l’enfant qu’elle portait.

    Or, et c’est là l’inattendu de Dieu, quand le prophète Nathan était allé trouver David, il n’avait pas d’abord cherché à obtenir de lui une parole de repentir, il avait commencé par lui rappeler tous les dons de Dieu et lui annoncer le pardon, avant même que David ait eu le temps de faire le moindre aveu. (2 S 12). Il lui avait dit en substance : « Regarde tout ce que Dieu t’a donné... eh bien, sais-tu, il est prêt à te donner encore tout ce que tu voudras ! ».

    Et, mille fois au cours de son histoire, Israël a pu vérifier que Dieu est vraiment « le Seigneur miséricordieux et bienveillant, lent à la colère, plein de fidélité et de loyauté » selon la révélation de lui-même qu’il a faite à Moïse dans le désert (Ex 34, 6).

    Les prophètes, eux aussi, ont répercuté cette annonce et les quelques versets du psaume que nous venons d’entendre sont pleins de paroles d’Isaïe et d’Ezéchiel. Isaïe, par exemple : « Moi, Dieu, je suis tel que j’efface, par égard pour moi, tes révoltes, que je ne garde pas tes fautes en mémoire » (Is 43, 25) ; ou encore « J’ai effacé comme un nuage tes révoltes, comme une nuée tes fautes ; reviens à moi, car je t’ai racheté » (Is 44, 22).

    Cette annonce de la gratuité du pardon de Dieu nous surprend parfois : cela paraît trop beau, peut-être. Pour certains, même, cela semble injuste : si tout est pardonnable, à quoi bon faire des efforts ?

    C’est oublier un peu vite, peut-être, que nous avons tous sans exception besoin de la miséricorde de Dieu. Ne nous en plaignons donc pas ! Et ne nous étonnons pas que Dieu nous surprenne, puisque, comme dit Isaïe, « les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées ». Et justement, Isaïe précise que c’est en matière de pardon que Dieu nous surprend le plus.

    Cela nous renvoie à la phrase de Jésus dans la parabole des ouvriers de la onzième heure : « Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de mon bien ? Ou alors ton œil est-il mauvais parce que je suis bon ? » (Mt 20, 15).

    On peut penser aussi à la parabole de l’enfant prodigue (Luc 15) : lorsqu’il revient chez son père, pour des motifs pourtant pas très nobles, Jésus met sur ses lèvres une phrase du psaume 50 : « Contre toi et toi seul j’ai péché », et cette simple phrase renoue le lien que le jeune homme ingrat avait cassé.

    Face à cette annonce toujours renouvelée de la miséricorde de Dieu, le peuple d’Israël, parce que c’est lui qui parle ici comme dans tous les psaumes, se reconnaît pécheur : l’aveu n’est pas détaillé, il ne l’est jamais dans les psaumes de pénitence. Mais le plus important est dit dans cette supplication « pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché ... ». Et Dieu qui est toute miséricorde, c’est-à-dire comme aimanté par la misère, n’attend rien d’autre que cette simple reconnaissance de notre pauvreté. Vous savez d’ailleurs, que le mot pitié est de la même racine que le mot « aumône » : littéralement, nous sommes des mendiants devant Dieu.

    Alors il ne nous reste qu’une chose à faire : remercier tout simplement pour ce pardon accordé en permanence. La louange que le peuple d’Israël adresse à son Dieu, c’est sa reconnaissance pour la profusion des dons et des pardons dont il a été comblé depuis le début de son histoire. Ce qui montre bien que la prière la plus importante dans une célébration pénitentielle, c’est la parole de reconnaissance des dons et pardons de Dieu : il faut commencer par le contempler, lui, et après, cette contemplation nous ayant révélé le décalage entre lui et nous, nous pouvons nous reconnaître pécheurs. Notre rituel de la réconciliation le dit bien dans son introduction : « nous confessons l’amour de Dieu en même temps que notre péché ».

    Et le chant de reconnaissance jaillira tout seul de nos lèvres, il suffit de laisser Dieu nous ouvrir le cœur : « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange ». Certains ont reconnu ici la première phrase de la Liturgie des Heures, chaque matin. Effectivement, elle est tirée du psaume 50. À elle seule, elle est toute une leçon : la louange, la reconnaissance ne peuvent naître en nous que si Dieu ouvre nos cœurs et nos lèvres. Saint Paul le dit autrement : « C’est l’Esprit qui parle à notre esprit et dit en nous Abba, Père... ».

    Cela fait irrésistiblement penser à un geste de Jésus, dans l’Évangile de Marc : la guérison d’un sourd-muet. Touchant ses oreilles et sa langue, Jésus avait dit « Effétah », ce qui veut dire « Ouvre-toi ». Et alors, spontanément, ceux qui étaient là avaient appliqué à Jésus une phrase que la Bible réservait à Dieu : « Il fait entendre les sourds et parler les muets ». (Cf. Is 35, 5-6). Encore aujourd’hui, dans certaines célébrations de baptême, le célébrant refait ce geste de Jésus sur les baptisés en disant « Le Seigneur Jésus a fait entendre les sourds et parler les muets ; qu’il vous donne d’écouter sa parole et de proclamer la foi pour la louange et la gloire de Dieu le Père ».

    J’’ai dit plus haut « Il ne nous reste plus qu’à rendre grâce pour le pardon de Dieu offert en permanence ! » Non, il reste encore une chose à faire et que Dieu attend de nous : pardonner à notre tour, sans délai, ni conditions... et ça, c’est tout un programme !

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Cette Lettre de Paul est souvent reconnue

    comme un des plus beaux textes que l’apôtre nous ait laissés.

     * Mercredi des Cendres

    Épître : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu. Voici maintenant le moment favorable. »

    Lecture de la Deuxième Lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (2 Co 5, 20 – 6, 2)

    Frères, nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu.

    Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.

    En tant que coopérateurs de Dieu, nous vous exhortons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.

    Car il dit dans l’Écriture : Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 3 a :

    Saint Paul nous offre un autre élément sur le chemin de la conversion. L’apôtre nous invite à détourner notre regard de lui et à tourner en revanche notre attention sur celui qui l’a envoyé et sur le contenu du message qu’il apporte : « Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu ». Un ambassadeur répète ce qu’il a entendu prononcer par son Seigneur et parle avec l’autorité qu’il a reçue et dans ses limites. Celui qui exerce la fonction d’ambassadeur ne doit pas attirer l’intérêt sur lui-même, mais il doit se mettre au service du message à transmettre et de celui qui l’a envoyé. C’est ainsi qu’agit saint Paul en exerçant son ministère de prédicateur de la Parole de Dieu et d’apôtre de Jésus-Christ. Il ne recule pas devant la tâche reçue, mais il l’accomplit avec un dévouement total, en invitant à s’ouvrir à la grâce, à laisser Dieu nous convertir : « Et puisque nous travaillons avec lui — écrit-il — nous vous invitons à ne pas laisser sans effets la grâce reçue de Dieu » (2 Co 6, 1). « Or l’appel du Christ à la conversion — nous dit le Catéchisme de l’Église catholique — continue à retentir dans la vie des chrétiens. [...] C’est une tâche ininterrompue pour toute l’Église qui “enferme des pécheurs dans son propre sein” et qui “est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et qui poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement”. Cet effort de conversion n’est pas seulement une œuvre humaine. Il est le mouvement du “cœur contrit” (Ps 51, 19) attiré et mû par la grâce à répondre à l’amour miséricordieux de Dieu qui nous aimés le premier » (n. 1428).

    Saint Paul s’adresse aux chrétiens de Corinthe mais, à travers eux, il entend s’adresser à tous les hommes. Tous ont en effet besoin de la grâce de Dieu, qui illumine l’esprit et le cœur. Et l’apôtre presse : « Or, c’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut » (2 Co 6, 2).

    Tous peuvent s’ouvrir à l’action de Dieu, à son amour. A travers notre témoignage évangélique, nous, chrétiens, devons être un message vivant. Dans de nombreux cas, nous sommes même l’unique Évangile que les hommes d’aujourd’hui lisent encore. Voilà notre responsabilité sur les traces de saint Paul, voilà un motif de plus pour bien vivre le carême : offrir le témoignage de la foi vécue à un monde en difficulté qui a besoin de revenir à Dieu, qui a besoin de conversion.

    Commentaires extrait de « Jardinier de Dieu »6 mars 2019

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 3 b :

    « Laissez-vous réconcilier avec Dieu », dit Paul. Mais qui dit réconciliation dit querelle. De quelle querelle s’agit-il puisque tout l’Ancien Testament répète sur tous les tons que Dieu n’est pas en querelle avec les hommes ? « Le Seigneur n’est pas toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches ; il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses… Aussi loin qu’est l’Orient de l’Occident, il met loin de nous nos péchés… Il sait de quoi nous sommes pétris, il se souvient que nous sommes poussière » (Ps 102/103). « Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme malfaisant, ses pensées. Qu’il retourne vers le Seigneur qui lui manifestera sa tendresse, vers notre Dieu, qui pardonne abondamment » (Is 55, 7). « Tu as pitié de tous parce que tu peux tout, et tu détournes les yeux des péchés des hommes pour les amener au repentir… Tu les épargnes tous, car ils sont à toi, Maître qui aimes la vie… Ta maîtrise sur tous te fait user de clémence envers tous » (Sg 11, 23… 12, 16).

    Les hommes de la Bible en ont fait l’expérience : à commencer par David. Dieu n’ignorait pas qu’il avait du sang sur les mains (après le meurtre d’Urie, le mari de Bethsabée, 2 S, 12), et pourtant il envoie le prophète Nathan lui dire en substance : « Tout ce que tu as, je te l’ai donné, et si ce n’est pas encore assez, je suis prêt à te donner encore tout ce que tu voudras ». Dieu n’ignorait pas non plus que Salomon ne devait son trône qu’à la suppression de ses rivaux. Et pourtant, il écoute sa prière à Gabaon et l’exauce bien au-delà de ce que le jeune roi avait osé lui demander (1 R 3). Mieux encore, le Nom même de Dieu, le « Miséricordieux » veut bien dire qu’il nous aime d’autant plus que nous sommes misérables.

    Dieu n’est donc pas en querelle avec l’homme, mais pourtant Paul parle de réconciliation, car depuis que le monde est monde (Paul dit « depuis Adam », c’est ma même chose), l’homme fait des procès à Dieu. Le génie du texte de la Genèse (Gn 2-3) est d’attribuer au serpent la paternité de la phrase accusatrice contre Dieu : « Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux possédant la connaissance de ce qui est bon ou mauvais » (autrement dit, Dieu est jaloux des hommes et ne leur veut pas de bien). Ce qui est sous-entendu par l’auteur de la Genèse, c’est que ce soupçon n’est pas naturel à l’homme, on peut donc l’en guérir. C’est bien ce que Paul dit ici : « C’est Dieu lui-même qui vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu ».

    Et qu’a fait Dieu pour ôter de nos cœurs cette querelle, ce soupçon ? « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché des hommes » : Jésus, lui, n’a pas connu le péché, pas un instant, il n’a été en querelle avec son Père. Ailleurs, Paul dit : « il s’est fait obéissant » (Ph 2, 8), c'est-à-dire confiant même à travers la souffrance et la mort. Il a essayé de faire partager aux hommes cette confiance et cette révélation d’un Dieu qui n’est qu’amour, pardon, secours des petits. Et, suprême paradoxe, c’est pour cela qu’il a été considéré comme un blasphémateur, mis au rang des pécheurs, et exécuté comme un maudit (Dt 21, 23).

    Cet aveuglement des hommes s’est abattu sur lui, et Dieu a laissé faire parce que c’était le seul moyen de nous faire toucher du doigt jusqu’où peut aller son « zèle pour son peuple », comme dit le prophète Joël (Cf. supra le commentaire de la 1ère lecture). Jésus a subi dans sa chair le péché même des hommes, leur violence, leur haine, leur refus de la révélation d’un Dieu d’amour. Sur le visage du Christ en croix, nous contemplons jusqu’où va l’horreur de ce péché des hommesmais aussi jusqu’où vont la douceur et le pardon de Dieu. Et de cette contemplation peut jaillir notre conversion, notre « justification » dirait Paul. « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » disait déjà Zacharie (Za 12, 10), repris par saint Jean (Jn 19, 37). Découvrir en Jésus pardonnant à ses bourreaux l’image même de Dieu (car « qui m’a vu a vu le Père », Jn 14, 9), c’est entrer dans la réconciliation proposée par Dieu.

    Reste à l’annoncer au monde : « Nous sommes les ambassadeurs du Christ », dit Paul qui se considère comme envoyé en mission d’ambassade auprès de ses frères. À notre tour de relayer cette mission. C’est probablement le sens de la citation de Paul à la fin du texte : « Car il dit dans l’Écriture : au moment favorable, je t’ai exaucé, au jour du salut je suis venu à ton secours ». C’est une phrase du prophète Isaïe dans l’un des chants du Serviteur : « Ainsi parle le Seigneur : Au temps de la faveur, je t’ai répondu, au jour du salut, je te suis venu en aide ; je t’ai mis en réserve et destiné à être l’alliance du peuple… en disant aux prisonniers : ‘‘sortez !‘‘, à ceux qui sont dans les ténèbres : ‘‘Montrez-vous !’’ » (Is 49, 8-9). La mission d’Israël, Serviteur de Dieu, était bien présentée comme une ambassade libératrice. À son tour, le Christ a confié à son Église la mission d’annoncer au monde la rémission des péchés.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Il ne s'agit pas de se composer un masque de carême,

    mais d'être vrai devant Dieu et devant nos frères.

     * Mercredi des Cendres

    Évangile : « Ton Père qui voit dans le secret te le rendra ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 6, 1-6.16-18)

    En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.

    Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes.

    Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.

    Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le  secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.

    Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient.

    Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.

    Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils  prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 4 a :

    L’Évangile va dans le sens de la générosité. Et Jésus nous en donne la ligne de conduite. On ne peut être vraiment généreux si on mesure notre don au besoin de nous faire reconnaitre ! Ce n’est plus de la générosité cela devient du marketing ! Par ailleurs sans la prière on ne peut grandir dans la générosité, car sans la prière qui nous ouvre à l’amour de Dieu et des autres, on se replie petit à petit sur notre égo, sur nos besoins et sur  nos envies. Dès lors nous comptons ce que nous partageons et ne partageons plus que les miettes de ce qui nous reste quand nous avons assouvis nos désirs.

    Enfin la générosité, qui se vit dans le don de ce qui nous est important, (partager avec l’autre va me faire renoncer à quelque chose que j’aurai aimé avoir) se fait avec le cœur et dans la joie d’offrir non dans le regret de ce à quoi nous avons renoncé pour poser cet acte de partage. La générosité, se vit donc dans la joie et non dans la tristesse et le regret

    La générosité ne se marque pas seulement dans le don de matériel ou de finance à autrui elle se marque aussi dans la prière et le jeûne.

    La prière est alors ce  temps que j’offre à Dieu pour lui-même ou pour les autres dans l’adoration et l’intercession, renonçant, pour vivre ce temps-là, à vivre autre chose qui aurait pu me faire plaisir comme de regarder la télévision par exemple …. Choisir la prière au lieu de passer notre temps devant les informations télévisées est acte d’amour et de générosité... 

    Le jeûne aussi est acte de générosité, non seulement parce que j’y ai la possibilité de mettre le prix du repas au service d’une association caritative, ou de le donner directement à quelqu’un qui en a besoin, mais parce que j’y paie de ma personne. Et c’est peut-être même cet aspect qui se trouve être le plus important aujourd’hui, en ce sens ou nous avons perdu l’habitude de donner de notre nécessaire, de nous-mêmes. Réapprendre à se désapproprier de nous-mêmes pour l’amour des autres et de Dieu, voilà qui doit nous faire grandir dans la joie de donner. Donc là aussi, point n’est besoin d’avoir une figure de lamentation.

    Comme Paul, Jésus nous appelle à retrouver la racine de l’amour vrai au fond de notre cœur et de vivre de cet amour. Puissions-nous entendre ce qu’il dit à notre cœur aujourd’hui et nous ouvrir à cette nouvelle vie !

    Commentaire  de Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Juin 2013

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 4 b :

    Nous avons là deux petits extraits du discours sur la montagne qui occupe l’ensemble des chapitres 5 à 7 de l’Évangile de saint Matthieu. Tout le discours est articulé autour d’un noyau central qui est le Notre Père (6, 9-13). C’est lui qui donne sens à tout le reste. Les recommandations que nous lisons aujourd’hui ne sont donc pas seulement des conseils d’ordre moral. Il y va du sens même de la foi : toutes nos démarches s’enracinent dans cette découverte que Dieu est Père. Ainsi prière, aumône et jeûne sont notre chemin pour nous rapprocher du Dieu-Père. Jeûner, c’est apprendre à nous décentrer de nous-mêmes, prier c’est nous centrer sur Dieu, faire l’aumône, c’est nous centrer sur nos frères.

    Par trois fois, Jésus reprend des formulations semblables qui semblent polémiques : « Ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle… ». Il faut avoir en tête la très grande importance des attitudes religieuses dans la société juive de l’époque, avec le risque inévitable d’attacher trop de prix aux manifestations extérieures. Sans doute certains personnages en vue n’y échappaient pas ! Ainsi parfois Matthieu a-t-il retenu les reproches de Jésus à ceux qui s’attachaient plus à la longueur de leurs franges qu’à la miséricorde et à la fidélité (Mt 23, 5 sq.).

    Ici, au contraire, Jésus invite ses disciples à une opération vérité : « Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer ». Quelques versets plus haut, il avait déjà dit : « Si votre justice ne dépasse pas celle des scribes et des pharisiens, non, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux » (5, 20). La justice était le grand souci des croyants : et si Jésus cite la recherche de la justice à deux reprises dans les béatitudes (dans ce même discours), c’est parce que ce mot, cette soif étaient familiers à ses auditeurs de Palestine. « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés » (5,6) ; Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux » (5, 10).

    La vraie « justice » au sens biblique consiste à être en harmonie avec le projet de Dieu et non à accumuler des pratiques, si nobles soient-elles. La fameuse phrase du Livre de la Genèse - « Abraham eut foi dans le Seigneur et pour cela le Seigneur le considéra comme juste » (Gn 15, 6) – nous a appris que la justice est d’abord justesse, au sens d’un instrument de musique, accord profond avec la volonté de Dieu.

     * Mercredi des Cendres

    Ainsi les trois pratiques – prière, jeûne, aumône – sont-elles des chemins de justice. Par la prière, nous laissons Dieu nous ajuster à son projet. Nous disons : « Que ton nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Et nous attendons de lui qu’il nous enseigne les vrais besoins du Royaume. Jésus fait précéder l’apprentissage du Notre Père de cette autre recommandation : « Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les païens ; ils s’imaginent que c’est à force de paroles qu’ils se feront exaucer. Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait ce dont vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez » (6, 7-8).

    Le jeûne est bien dans la même ligne : cessant de poursuivre ce que nous croyons nécessaire à notre bonheur, et qui risque peu à peu de nous accaparer, nous apprenons la liberté et recherchons les véritables priorités. Car « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu », disait Jésus en jeûnant lui-même (Mt 4,4). Et, un peu plus loin, dans ce même discours sur la montagne, il reprend ce thème : « Ne vous inquiétez pas en disant ‘‘ Qu’allons-nous manger ? Qu’allons-nous boire ? De quoi allons-nous nous vêtir ? ‘‘ – Tout cela, les païens le recherchent sans répit – Il sait bien, votre Père céleste, que vous avez besoin de toutes ces choses. Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu et tout cela vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 31-33).

    Quant à l’aumône, elle est le fruit de notre ajustement à la volonté de Dieu, puisqu’elle fait de nous des miséricordieux. Le mot « aumône » est de la même famille que « eleison ». Faire l’aumône, c’est ouvrir nos cœurs à la pitié. Car Dieu veut le bonheur de tous ses enfants et la justice au sens de l’harmonie avec Lui comporte donc inévitablement une dimension de justice sociale. La parabole du jugement dernier, dans le même Évangile de Matthieu (25, 31-46) le confirme : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger… et les justes s’en iront à la vie éternelle ». Les conduites que Jésus fustige (« Ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle ») vont à l’inverse : elles sont une manière subtile de rester centrés sur nous. Le drame, c’est qu’elles ferment notre cœur à l’action transformante de l’Esprit. Nous resterons avec notre suffisance et notre pauvreté.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Mercredi des Cendres

    Homélie :

    C’est en ce jour même que nous entrons dans le temps du Carême, période de l’année liturgique où nous sommes davantage appelés à changer nos cœurs, à ajuster notre vie à l’Évangile, à redire à Dieu notre amour, à vivre plus fraternellement avec le prochain. Vous pourriez me dire, mais tout cela nous le vivons déjà. En quoi, ces quarante jours vont-ils changer quelque chose à notre vie ? En fait, ce n’est pas la quantité des choses faites qui font la qualité d’un bon carême, mais les dispositions intérieures qui viennent habiter nos actes, nos décisions, nos réflexions.

    Se mettre en chemin de conversion, c’est réapprendre ce qui fait le cœur de notre foi, notre attachement à Dieu, au Christ, à l’Évangile, à l’Église. Un carême réussi, c’est celui où nous avons progressé dans l’amour de Dieu et du prochain, et pour cet apprentissage d’une vie plus juste, l’Évangile de ce jour, nous donne trois pistes à suivre de près :

    • la pratique de l’aumône pour nous réapproprier notre relation avec nos frères,
    • la pratique de la prière pour renouveler notre relation avec Dieu,
    • la pratique du jeûne pour nous libérer des biens matériels.

    Reprenons chacune de ces pistes et voyons ce que nous pouvons en faire présentement pour notre vie chrétienne.

    • La pratique de l’aumône, chacun le sait, consiste à être sensible aux nécessités vitales du prochain, et à faire un geste concret pour se délester de certains biens pécuniaires. Un euro pour faire un heureux. L’aumône révèle les liens invisibles qui nous retiennent aux richesses matérielles et parfois rend manifeste cet égoïsme que nous pensions enfin éteint lorsque par exemple nous voyons soudainement des difficultés qui nous traversent pour donner simplement, gratuitement, généreusement. Donner pour donner tel n’est pas le but de l’aumône, mais donner pour se donner, pour dire au prochain que nous sommes présents à ses souffrances, dans une compassion pleine d’humanité. Son malheur devient en quelque sorte le nôtre en cette rencontre. Jésus est exigeant sur cette pratique, puisqu’il nous dit que la main gauche se doit d’ignorer ce que fait la main droite. C’est-à-dire, il ne s’agit pas de donner d’un côté pour reprendre de l’autre, ni de donner pour être approuvé de tous. Le geste de l’aumône n’a pas d’autre éclairage que de révéler notre cœur ouvert aux besoins de nos frères.
    • La pratique de la prière, là encore nous savons en quoi elle se traduit concrètement. Il s’agit de prendre du temps pour Dieu, de quitter nos responsabilités habituelles, ce temps pour nous et pour les autres, pour en faire un temps pour Dieu, exclusivement pour lui. La prière dit la primauté de Dieu, et que nous avons besoin de lui pour nous construire et nous ressourcer. La prière prend de multiples formes : louange, intercession, demande, action de grâce, offrande de soi…, multiples formes en raison des événements qui nous traversent. En intensifiant durant notre Carême cette rencontre avec le Seigneur, et en nous plongeant régulièrement dans les textes bibliques qui sont sa Parole de vie, nous venons nous rappeler que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de cet amour qui vient de Dieu. La prière est une école de vie qui vient nous dire que nous sommes ouverts sur l’invisible, sur la grâce, sur une Présence qui nous dépasse. Prier, c’est faire silence aussi, ce que l’Évangile de ce jour traduit par les mots «retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte» pour entendre ce que Dieu attend de toi, ce qu’il veut pour que ta vie devienne chemin du Royaume des cieux.
    • La pratique du jeûne est sans doute celle des trois qui a perdu de sa vitalité et de sa consistance dans notre vie chrétienne moderne. Combien de chrétiens jeûnent-ils encore au cours de l’année chrétienne ? Heureusement qu’il y a ce temps du Carême pour nous en rappeler toute la pertinence. Jeûner, c’est bien sûr se priver d’une chose bonne et dans un but spirituel, en principe celui de prendre de la distance vis-à-vis de tout ce qui pourrait nous enfermer sur nous-mêmes. Le jeûne vient nous rappeler notre dépendance vitale à la nourriture, au fait que nous avons un corps qui a ses propres lois, que nous sommes des êtres de chair habités de convoitises et de désirs. En jeûnant, nous faisons le choix de dire que nous voulons demeurer libres de nos passions.

    Frères et sœurs, 40 jours cela peut nous apparaître bien long si nous voyons ces jours de pénitence comme des privations négatives qui viennent ralentir notre appétit de vie. Mais si nous replaçons cette quarantaine dans l’optique du Mystère de Pâques, comme un chemin vers plus de lumière et de vie, alors ces quarante jours seront comme un tremplin dans notre vie spirituelle. Ils nous feront monter plus haut sur le sentier de la sainteté et de l’Amour. Soyons de ceux qui prennent le Carême au sérieux : temps de conversion et de grâce. « Ton Père qui voit au plus secret te le rendra. » Amen.

    Diocèse de Laval – Église catholique en Mayenne – 24 mars 2019

     * Mercredi des Cendres

    Prière :

    « Seigneur notre Dieu, Toi qui aimes pardonner à ceux qui s'humilient et veulent réparer leurs torts, prête l'oreille à nos prières. En ta Bonté, répands sur Tes serviteurs qui vont recevoir les cendres la grâce de ta Bénédiction : par leur fidélité à ce temps de pénitence, qu'ils parviennent avec une âme purifiée à la célébration de la Pâque de ton Fils. Lui qui règne avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. ».

    Prières pour le Mercredi des Cendres

     * Mercredi des Cendres

    Conclusion :

    Frères et Sœurs dans la Foi,

    Les quarante jours de Carême, dans lesquels nous entrons aujourd’hui, évoquent évidemment à notre mémoire le temps passé par Jésus au désert. Ce temps de 40 jours et de 40 nuits évoque lui-même les quarante années passées par le peuple à travers le désert en chemin vers la Terre promise. La similitude des chiffres ne doit pas nous faire oublier la différence profonde entre ces trois temps dont l’Écriture garde la mémoire.

    Les quarante ans de la traversée au désert sont un temps de purification destiné à faire surgir à nouveau la foi du peuple d’Israël, après les différents moments où il a douté de celui qui l’avait sorti d’Égypte et où il s’est retourné contre Dieu. Cette génération libérée de l’Égypte ne devait pas voir la Terre promise parce qu’elle avait douté que Dieu pouvait la conduire vers la vie. Cette génération devait être remplacée par une nouvelle génération née elle-même au désert et capable de découvrir, à travers le long cheminement de ces années, que Dieu était sa seule espérance et sa seule source de vie.

    Tel n’était évidemment pas le sens de l’épreuve vécue par le Christ, quand, après son baptême, il est conduit au désert pour y être tenté. Nous aurons l’occasion, dimanche prochain, de méditer sur ces tentations de Jésus au désert, mais déjà nous savons qu’il ne s’agit pas pour lui d’un temps de purification mais plutôt, au sens propre, d’un temps d’épreuve. C’est aussi l’occasion pour le Christ d’exprimer, en se référant à la Parole de Dieu lui-même, l’exclusivité de la foi en Dieu.

    Pour nous les quarante jours dans lesquels nous sommes engagés maintenant tiennent simultanément des deux périodes que je viens d’évoquer. Ils sont un temps de purification et ils sont un temps d’épreuve. Un temps de purification d’abord, pendant lequel nous sommes invités à nous reconnaître pécheurs. Le geste que nous allons faire tout à l’heure de recevoir sur notre tête un peu de cendre rappelle avec évidence les gestes pénitentiels de la Bible où celui qui est plongé dans l’affliction se couvre la tête de cendres et déchire ses vêtements. Mais l’affliction dans laquelle nous sommes plongés n’est pas l’affliction d’un deuil, elle ne vient pas de ce que nous ayons perdu quelqu’un, mais c’est l’affliction de la prise de conscience de notre état de pécheur. Venir recevoir ces cendres, c’est équivalemment se déclarer pécheur. On pourrait dire que c’est une manière de s’inscrire dans la troupe des pécheurs. De prendre notre place dans la file des pécheurs, et de nous engager avec eux dans le chemin de la conversion. Nous n’avons pas trop de ces quarante jours, non pas pour faire la liste de nos péchés, - elle est malheureusement trop souvent bien assez présente à notre mémoire -, mais plutôt pour nous laisser conduire à la racine du péché.

    Car nous ne sommes pas pécheurs simplement parce que nous avons accumulé des fautes, ce qui est évidemment le cas, mais nous sommes pécheurs d’abord parce que notre cœur s’est détourné de Dieu. Ce mouvement radical par lequel nous nous sommes détournés de Dieu est la racine du péché dans notre vie, il est la cause et l’explication des différentes fautes que nous pouvons commettre, et des péchés dont nous pouvons nous accuser en en faisant la liste. Mais la liste sera toujours incomplète et elle sera toujours renouvelée si nous n’acceptons pas d’entrer dans la conversion du cœur, si nous n’acceptons pas d’attaquer le péché à sa racine, si nous n’acceptons pas la conversion radicale à la foi en Dieu.

     * Mercredi des Cendres

    Chaque année, donc, le temps du carême est le temps où nous faisons retour sur nous-mêmes, non pas dans une attitude narcissique ou un geste d’autosatisfaction, mais dans la lumière de la miséricorde de Dieu. Car s’il nous est possible de nous reconnaître pécheurs, s’il nous est possible de nous approcher pour recevoir sur la tête le signe de notre péché, s’il nous est possible d’entrer dans un chemin de conversion, c’est parce que, dans l’expérience de la foi chrétienne, l’identification du péché est indissociable de la miséricorde divine qui nous permet de voir le mal en nous, comme nous voyons le mal hors de nous. Ce que nous apercevons de la miséricorde de Dieu est cela même qui nous permet de reconnaître l’action du mauvais en ce monde parce que nous la voyons dans la lumière de la victoire du Christ. C’est parce que nous croyons que Dieu est un Dieu de tendresse et de miséricorde, comme nous le disait tout à l’heure le prophète, parce que nous savons que le Christ a donné sa vie pour nous délivrer du péché, que nous pouvons oser regarder en face le péché de notre cœur.

    On dit souvent que notre société a perdu le sens du péché. Peut-être faudrait-il expliquer un peu plus que la perte du sens du péché n’est que la conséquence de la perte du sens de la miséricorde. Si notre société est incapable d’identifier et de nommer le péché, c’est parce qu’elle a oublié qu’elle est sous la main miséricordieuse d’un père, dont le souci permanent est d’accorder son pardon et de réconcilier les hommes avec lui. S’il y a une perte du sens du péché, c’est qu’il y a une perte de la foi. Il ne sert à rien d’exhorter les gens à se reconnaître pécheurs si d’abord on ne leur annonce pas la bonne nouvelle du salut et si on ne leur donne pas la possibilité de faire face à la mort parce qu’ils sont déjà dans le Ressuscité.

    C’est la deuxième dimension de notre temps de carême. Il n’est pas seulement un temps de conversion et de contrition, il est un temps d’épreuve pour la foi. Si nous sommes invités au jeûne et à la prière, ce n’est pas pour nous punir ni non plus pour donner un signe extraordinaire devant lequel tout le monde aurait à s’émerveiller. Nous ne sommes pas dans un ramadan chrétien ! Si nous jeûnons et si nous prions, c’est parce que le jeûne, comme la prière, est un acte de foi. Nous faisons l’expérience, nous la faisons dans notre chair et dans notre esprit, que celui qui nous fait vivre, c’est Dieu. De même que le Christ au désert refusera de changer les pierres en pain, de même qu’il refusera la domination sur le monde, de même qu’il refusera de se jeter du haut du temple, nous devons nous aussi mettre en œuvre notre foi au Dieu tout-puissant en reconnaissant que ce qui peut surgir de neuf, ce qui peut renouveler notre manière de vivre, ce qui peut faire de nous vraiment des disciples de Jésus par notre baptême, c’est la puissance de Dieu qui transforme les cœurs. Ce n’est pas nous qui changeons nos cœurs, c’est lui qui les change. C’est lui qui arrache notre cour de pierre et qui le remplace par un cœur de chair.

    Ce travail intérieur ne se fait pas sans quelques souffrances car nous avons nos habitudes et nos attraits pour les choses qui nous font le plus de mal. Laisser grandir en nous l’homme intérieur oblige à faire taire beaucoup des voix qui nous habitent. Renoncer à beaucoup des choses qui nous occupent, c’est cela notre jeûne. Ce travail intérieur n’est pas l’objet d’un spectacle, il est tout entier engagé dans le secret de la relation personnelle avec Dieu comme nous le rappelle l’Évangile selon saint Matthieu. Jeûner, faire l’aumône et prier, cela n’est pas remplir un cahier des charges dont on pourrait se targuer devant les hommes. C’est mettre en pratique, chacun dans le secret de notre vie, la puissance de l’amour de Dieu qui seul voit dans le secret. L’acte de foi auquel nous sommes invités consiste à découvrir peu à peu que ce sont ces gestes et ces paroles, discrètes, secrètes, formulées et posées dans le secret de notre chambre ou de notre maison, qui vont être les marches sur lesquelles nous nous appuyons pour rejoindre l’infinie miséricorde du Père.

    Ainsi entrons-nous dans ce temps de carême, non pas dans la tristesse et le désespoir, mais dans la joie confiante de la résurrection vers laquelle nous nous avançons, dans l’espérance jamais déçue, que le Dieu de miséricorde vient au secours de notre faiblesse, dans l’aide que nous recevons de l’Église tout entière qui se mobilise pour avancer dans le chemin de la purification, de la foi et dans le chemin de la résurrection.

    Pendant quelques instants de silence, prions dans le secret de notre cœur pour que notre démarche porte du fruit cette année, et qu’elle nous conduise à accueillir la miséricorde du Père, à accompagner les nouveaux frères qu’il nous donnera par le baptême, à raviver en nous toute la puissance de son amour. Amen.

    Mgr André Vingt-Trois – Cathédrale Notre-Dame de Paris – Mercredi 1er mars 2006

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Mercredi des Cendres

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Accorde-nous, Seigneur, de savoir commencer saintement, par une journée de jeûne, notre entraînement au combat spirituel : que nos privations nous rendent plus fort pour lutter contre l’esprit du mal.

    Références :

    https://croire.la-croix.com/Abonnes/Les-videos-Croire.com/Paroles-de-biblistes/Marie-Noelle-Thabut-explique-les-Cendres

    https://icalendrier.fr/religion/fetes-catholiques/cendres

    https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/careme-et-paques/careme/371472-mercredi-des-cendres/

    https://www.aelf.org/2021-02-17/romain/messe

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/Mercredi-des-Cendres-mercredi-01-mars-2017/Aide-a-l-homelie/1ere-lecture-Jl-2-12-18

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/mercrediDesCendres13-2-2013.pdf

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/mercrediDesCendres13-2-2013.pdf

    https://jardinierdedieu.fr/article-2-co-5-20-21-6-1-2-laissez-vous-reconcilier-avec-dieu-115294094.html

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/mercrediDesCendres13-2-2013.pdf

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/matthieu/matthieu-6-1-6-16-18.html

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/mercrediDesCendres13-2-2013.pdf

    https://www.diocesedelaval.fr/homelie-pour-le-mercredi-des-cendres/

    https://site-catholique.fr/index.php?post/Prieres-du-Mercredi-des-Cendres

    https://www.paris.catholique.fr/341-Mercredi-des-Cendres-Annee-B.html

    Mercredi 17 février 2021 page 250


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