• * Quelques sceaux des Templiers

    Quelques sceaux des Templiers

     * Les sceaux des Templiers

    Introduction

    Poursuivant mes recherches personnelles consacrées à l’Ordre du Temple et à ses aspects ésotériques, je me propose d’aborder dans le présent parchemin cette question du « sceau templier » sur lequel les historiens se sont arrêtés maintes fois suivant différentes interprétations. Mais cette diversité d’interprétations ne recèle pas forcément des contradictions. En ce sens, on peut tout d’abord penser que les diverses interprétations sont parfaitement complémentaires dans la plupart des cas. Ce qui m’importe le plus, c’est de dégager la portée initiatique du symbolisme.

    Le sceau des Templiers appartient à l’histoire. Il est vrai qu’à part sur le réseau Internet et dans certains ouvrages consacrés aux Templiers et à leur histoire, le sceau des Templiers, le plus connu, celui qui va faire l’objet de mes recherches et réflexions dans ce parchemin, est présent dès l'ouverture de nos travaux : il doit être déposé sur la Bible ouverte au Prologue de saint Jean.

    Si tout symbole peut être interprété librement par chacun, je pense qu’il est de notre devoir de posséder une culture templière, une réelle connaissance des objets, des rites et symboles qui nous environnent dans cette voie spirituelle que nous avons tous choisi librement d’investir et qui font la richesse actuelle de l’Ordre du Temple.

    Rappelons tout d’abord ce qu’est un sceau. Le mot sceau vient du latin sigillum signifiant marque. C'est un cachet personnel qui authentifie un acte et atteste d'une signature.

    Des sceaux templiers

    Il existe une vingtaine de sceaux templiers connus. Ils appartenaient à des maîtres, à de hauts dignitaires, commandeurs ou chevaliers de l'ordre au 13ème siècle. Les sceaux templiers français sont conservés au service des sceaux des Archives nationales de France. Leurs diamètres varient entre quinze et cinquante millimètres.

    Le sceau primitif représentait un cheval monté par deux cavaliers juchés sur le même cheval, une lance en arrêt, galopant de dextre (droite) à senestre (gauche). Ces cavaliers ne seraient-ils pas des messagers du Temple, annonciateurs de la lumière qui vient d'Orient ? On l'appelle « sceau de pauvreté » car on peut y distinguer, en plus de la croix templière, deux chevaliers sur la même monture, ce qui exprime bien la philosophie templière : l'individu passe après l'ordre. Le vœu de pauvreté a été adopté lors de la création de l'Ordre. Cette appellation serait à mettre en relation avec le souvenir du temps de leur première pauvreté où les chevaliers de l’Ordre du Temple n'auraient eu qu'un cheval pour deux. Ce sceau portait cette inscription « Sigillum militum Christi (ou Xristi) ».

    Les officiels d'ordres religieux avaient leur propre sceau afin de valider les documents approuvés par l'ordre. Ce sceau était en fait l'équivalent de la signature moderne. De plus, à un temps où la majorité de la population était analphabète, il garantissait l'authenticité du document sur lequel il était apposé. Il certifiait que la ou les personnes représentées par ce sceau avaient approuvé le contenu du document, même s'ils ne l'avaient pas signé de leur nom. Les Templiers, comme tout autre possesseur de sceau, avaient besoin d'imager sur celui-ci quelque chose de positif et de fondamental représentant leur organisation.

    Approche du symbolisme du sceau templier le plus connu

    Parmi les différents sceaux utilisés par les dignitaires templiers au sein de l’Ordre, arrêterons-nous sur le sceau templier le plus connu en soi : celui où deux cavaliers chevauchent une même monture.

     * Les sceaux des Templiers

    En plus de la croix templière qui nous est familière, ce sceau figure deux cavaliers templiers casqués, montés sur un seul cheval galopant vers la gauche. Ils tiennent deux boucliers de la main gauche et une même lance en arrêt de la main droite.

    Une première hypothèse voudrait qu’il s’agisse d’une représentation d’Hugues de Payns et de Godefroy de Saint-Omer. Mais il existe plusieurs interprétations différentes à propos de la symbolique de ce sceau.

    Par exemple, une légende contemporaine avance que le symbole représente la pauvreté de l'ordre à son origine, à un point tel que les Templiers ne pouvaient se permettre qu'un seul cheval pour deux hommes. Pourtant, la règle de l'Ordre depuis le début permet à chaque chevalier de posséder au maximum trois chevaux, ce qui rend improbable le fait de voir deux chevaliers partager le même cheval.

    On peut cependant se demander si l'ordre du Temple avait assez de fonds pour équiper plus d’une centaine d'hommes en chevaux car il avait beaucoup de soldats à pied parmi les sergents de l'Ordre. La représentation de deux chevaliers sur un cheval a été largement utilisée, au moins à partir de 1156, date du sceau du Grand Maître de l'Ordre, Bertrand de Blanquefort. Il pourrait aussi avoir été celui de Renaud de Vichiers.

    L'utilisation de ce symbole a perduré sous les Grands Maîtres suivants tant que l'Ordre a existé, même s'il y eut quelques modifications. Ainsi, le sceau de Renaud de Vichiers, qui était Maître du Temple de 1250 à 1256, montre la même représentation, même s'il ne s'agit évidemment pas du même sceau.

    Si l’on prête attention au texte, on peut remarquer des différences notables entre les différents sceaux de ces maîtres. Par exemple :

    • sur le sceau de Bertrand de Blanquefort : « sigillum militum» se trouve sur la face, « christi de templo » sur l'envers ;
    • sur le sceau de Renaud de Vichiers, on trouve l’expression « sigillum militum xristi ».

    Même si la phrase est écrite en latin, les deux premières lettres du nom du Christ sont les lettres grecques XP plutôt que les lettres latines CHR. L'origine du symbole XP remonte aux racines du christianisme, même s'il ne devint populaire qu'après que l'empereur Constantin 1er en ait eu une vision, vision qui le poussa à se convertir au christianisme au début du 4ème siècle. Au temps de Constantin, XP est devenu l'un des symboles du christianisme les plus significatifs, seulement surpassé par la croix elle-même. Son association très tôt avec l'armée en faisait le symbole parfait pour les Templiers. En fait, le symbole XP peut être également vu sur les boucliers des chevaliers sur le sceau de Renaud de Vichiers.

    Il n'y a pas de consensus établi sur le symbolisme des deux chevaliers sur un même cheval. Contrairement à une idée souvent répétée, il ne s'agirait pas de mettre en avant l'idéal de pauvreté puisque l'Ordre fournissait au moins trois chevaux à ses chevaliers. L'historien Georges Bordonove exprime une hypothèse qui peut se prévaloir d'un document d'époque dû à saint Bernard. Dans son « De laude nouae militiae » il écrit notamment : « Leur grandeur tient sans doute à cette dualité quasi institutionnelle : moine, mais soldat [...] Dualité qu'exprime peut-être leur sceau le plus connu qui montre deux chevaliers, heaumes en têtes, lances baissées, sur le même cheval : le spirituel et le temporel [...] chevauchant la même monture, menant au fond le même combat, mais avec des moyens différents ».

    Alain Demurger explique pour sa part que si certains historiens ont cru y reconnaître les deux fondateurs de l'ordre, Hughes de Payns et Godefroy de Saint-Omer, une autre explication peut être donnée : le sceau symboliserait la vie commune, l'union et le dévouement.

    Cette iconographie pourrait être une illustration des idéaux de pauvreté et de vie en communauté tels qu'ils sont définis par la règle du Temple : les chevaliers partagent la monture et les armes dans leur action militaire en Terre sainte, axée autour de la défense de pèlerins et du royaume latin d'Orient pendant les croisades.

    Mais cette image a depuis lors fait l'objet d'interprétations diverses, depuis l'accusation de sodomie, formulée aux côtés de l'idolâtrie, l'hérésie et la simonie pendant le procès mené contre l'Ordre à partir de 1307, jusqu'aux allusions ésotériques les plus fantaisistes.

    Ce sceau, appelé « Sceau aux deux cavaliers », semble également connu sous le nom de « Sceau de pauvreté ». La signification la plus simple serait de dire que ces deux cavaliers partagent la même monture, montrant ainsi l'omniprésence des principes de l'ordre : le partage et le vœu de pauvreté.

    Cependant, comme le signale par exemple René Lachaud dans son livre « Les Templiers », l'Ordre était connu pour sa richesse et pour sa faculté à fournir bien et matériel (et donc la monture) à chacun de ses membres.

    Ces deux cavaliers ne seraient-ils pas en fait l'image de la symbolique des jumeaux, très présente dans la symbolique chevaleresque ? Cette symbolique provient de l'antiquité égyptienne et grecque avec les jumeaux mystiques Osiris & Seth. Ou bien, en continuant sur cette idée, ce sceau prouverait que l'Ordre du Temple croyait en une théorie selon laquelle Jésus aurait eu un jumeau (Cf. « Prieuré de Sion », « Holy Blood, Holy Grail »).

    Enfin, ces deux cavaliers pourraient représenter l'Orient & l'Occident mais aussi la pensée religieuse et celle de la tradition hermétique.

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    Ce sceau reste le plus connu mais aussi celui qui détient le plus de versions différentes :

    • Le casque de chaque chevalier peut être rond ou conique, avec ou sans nasal.
    • Les boucliers peuvent être en amande ou triangulaires, courts ou gironnés de huit pièces, avec ou sans croix pattée. Leur sommet est parfois rond, parfois plat.
    • La lance des cavaliers peut être positionnée à l'horizontale ou bien pointée en diagonale vers le haut.
    • Les pattes postérieures du cheval sont projetées soit en avant soit en arrière.
    • Cavaliers et monture s'inscrivent dans un champ circulaire, parfois octogonal.

    Malheureusement, ce sceau facilita grandement la tâche des accusateurs lors du procès contre l'Ordre. La représentation de ces deux chevaliers sur le même cheval les fit accuser de sodomie.

    A mon point de vue, cette représentation, singulière sous un certain aspect, exige d’être expurgée de l’équivoque assez extravagante qui fait de ce sceau une proclamation ouverte d’homosexualité.

    Ce sceau des Templiers, emblème de la pauvreté ?

    L’hypothèse dont partent invariablement plusieurs auteurs est celle qui considère ce sceau du Temple comme un emblème de la pauvreté. Une telle unité de vues vient sans doute de ce que ces auteurs puisent à une seule et même source, en l’occurrence une affirmation datant des anciens chroniqueurs anglais : « cette année-là naquit l’ordre des Templiers, qui étaient au début si pauvres que deux frères chevauchaient une seule monture, ce qui est aujourd’hui représenté dans le sceau des Templiers pour exhorter à l’humilité ».

    Ainsi formulée, cette explication ne pouvait assurément pas résister à la critique des chercheurs qui en soulignent effectivement le manque de vraisemblance en relevant que, pour arriver à remplir son devoir comme il convenait, un chevalier devait disposer d’au moins deux ou trois chevaux, comme le prévoyait d’ailleurs la règle même du Temple.

    C’est pourquoi Peter Partner fait observer qu’« il ne faut pas prendre à la lettre l’idée du partage du cheval » et propose d’y voir plutôt une référence à la pauvreté et à la fraternité pratiquées au sein du Temple.

    Malcolm Barber, par ailleurs favorable à l’hypothèse selon laquelle « l’ascétisme cistercien véhiculé par saint Bernard est ce qui a contribué à cette représentation », tend également à croire que l’image des deux cavaliers doit se rattacher à la pauvreté entendue en ce sens.

    Barbara Frale rend l’idée encore plus explicite lorsqu’elle précise, après avoir examiné – comme il convient – la question dans le contexte où naquit le sceau :

    « Au début du 12ème siècle, cette idée de pauvreté qu’Hughes de Payns avait voulu déployer comme un étendard, avait une signification assez différente de celle qu’on lui attribue aujourd’hui : pauvre était une dimension de l’esprit avant d’en être une de la matière ».

    C’est ainsi qu’au fil des exposés des historiens, on est parvenu à déterminer que cette «pauvreté» ne doit aucunement être entendue au sens que ce mot revêt exclusivement aujourd’hui. Mais si l’on veut en approfondir la signification en allant au-delà d’une référence générale à la «dimension de l’esprit», il convient de se reporter à des sources plus conformes à ce but.

    Ce sceau des Templiers, emblème de la pauvreté spirituelle ?

    C’est ainsi que René Guénon a consacré toute une étude spéciale à mettre en lumière le sens proprement spirituel de ce terme. Il suffit donc de s’y reporter pour voir clairement que la « pauvreté spirituelle », dont parlent de nombreuses traditions, caractérise l’être contingent qui a pris conscience de sa dépendance complète vis-à-vis du Principe.

    Il faut cependant insister sur le fait qu’il ne s’agit pas ici d’une simple connaissance théorique, mais d’une réalisation effective : c’est par cette seule voie, en effet, que le pouvoir illusoire de la manifestation tout entière n’a plus aucune prise sur cet être, désormais dépouillé de tout attachement aux choses.

    Cette « pauvreté » conduit, suivant l’ésotérisme musulman, à l’« extinction » du « moi » ; et, par cette « extinction », on atteint la « station divine » qui est le point central où toutes les distinctions inhérentes aux points de vue extérieurs sont dépassées, où toutes les oppositions ont disparu et sont résolues dans un parfait équilibre.

    Il s’ensuit que, même si l’on dispose de tous les biens de ce monde, on peut néanmoins parvenir à la « pauvreté » vis-à-vis du Principe, puisque l’attachement à la multiplicité aura cessé de prévaloir ; mais que, par contre, même si l’on a formellement abandonné ces biens, on peut se croire « riche » à Son égard alors que c’est l’attachement à l’individualité qui continue de prévaloir.

    Ainsi, la « pauvreté », qu’évoquerait en un certain sens le sceau du Temple, va évidemment au-delà de toute perspective religieuse, laquelle ne peut jamais dépasser – par définition même – les limites de la condition individuelle; cette «pauvreté» doit par conséquent être entendue en un sens purement initiatique, puisqu’elle renvoie, en réalité, à l’idée même de « délivrance ».

    Ce sceau des Templiers, symbole d’union et de dévotion ?

    Pour en revenir aux différentes interprétations proposées par les historiens, remarquons qu’Alain Demurger, sans pour autant écarter la thèse de la «pauvreté», en ajoute une autre qui fait de ce sceau templier un « symbole d’union et de dévotion », ce qui renvoie en somme à l’idée de fraternité également proposée par Peter Partner.

    Le but ultime de la fraternité, naturellement entendue au sens initiatique, est l’« union parfaite ». La « dévotion », par contre, se rapporte à l’attitude à adopter lors du processus de construction de cette fraternité.

    Ce sceau des Templiers, symbole d’amour et de charité ?

    Une autre interprétation du sceau, donnée par Peter Partner, a aussi retenu mon attention. Sir George Buc, maître des cérémonies de Jacques 1er d’Angleterre, voyait dans l’emblème des deux chevaliers sur une seule monture gravé sur le sceau, non pas tant le symbole de la pauvreté que celui « de l’amour et de la charité, véritable hiéroglyphe de la gentillesse religieuse et de la noble courtoisie militaire », qui lui rappelait la noble chevalerie des « chevaliers anciens » chantée par Arioste. Les termes « amour, gentillesse et noblesse » semblent avoir été utilisés à dessein par sir George Buc, afin d’être entendus par les initiés en mesure de les comprendre, et qui se voyaient contraints, depuis plusieurs siècles, d’exercer leur action « à couvert ».

    Examen plus approfondi de ce sceau

    L’examen de l’aspect le plus profond de tout symbole ne permet pas d’en négliger la forme, bien au contraire, puisque cette forme elle-même est précisément ce qui constitue le « support » à partir duquel il est ensuite possible de s’élever, par correspondances analogiques, à la connaissance des significations auxquelles renvoie ce symbole. Il ne faut pas oublier, en effet, que « le symbolisme est une science exacte, et non pas une rêverie où les fantaisies individuelles peuvent se donner libre cours ».

    Il est donc temps d’examiner les principaux éléments qui figurent sur ce sceau des Templiers.

    La lettre M est écrite de trois façons différentes dont une, composée de deux serpents. Il y a d'ailleurs un autre serpent dans le S de SIGILLUM. Trois symbolise la trinité : le père, le fils et le saint esprit.

    Il ne faut pas oublier que M est la treizième lettre de l'alphabet donc M = 13 qui symbolise la mort (cf. le tarot et la kabbale). La mort est située sous le cavalier.

    Il y a six points, six lettres i et six lettres au nom du Christ (XPISTI) donc, 666. On retrouve aussi le « sceau de Salomon » (ou l'étoile de David), le bouclier de David qui symbolise aussi le messie et donc Jésus.

    On retrouve cette notion de bouclier avec les 3 i du sceau de Salomon, car i est la 9ème lettre de l'alphabet et le nombre neuf a pour lettre hébraïque Teth, qui signifie le bouclier. Il est le chiffre de la résistance et de la protection. Neuf est associé aux gémeaux. Hermès fait de ce nombre neuf celui de l'initiation.

    En ce qui concerne les deux cavaliers, l'explication est simple. Le Templier est moine et guerrier. Bernard de Clairvaux, mentor du pape Eugène III qui prêchera la deuxième croisade, est d'ailleurs la clé de la compréhension de ce sceau[1]. Tout est expliqué dans le passage suivant : « Ce n'est pas une, mais deux, mais trois fois, si je ne me trompe, mon cher Hugues, que vous m'avez prié de vous écrire, à vous et à vos compagnons d'armes, quelques paroles d'encouragement, et de tourner ma plume, à défaut de lance, contre notre tyrannique ennemi... » (Le serpent S est donc pointé par les lances).

    « Il n'est pas assez rare de voir des hommes combattre un ennemi corporel avec les seules forces du corps pour que je m'en étonne ; d'un autre côté, faire la guerre au vice et au démon avec les seules forces de l'âme, ce n'est pas non plus quelque chose d'aussi extraordinaire que louable, le monde est plein de moines qui livrent ces combats ; mais ce qui, pour moi, est aussi admirable qu'évidemment rare, c'est de voir les deux choses réunies, un même homme pendre avec courage sa double épée à son côté et ceindre noblement ses flancs de son double baudrier à la fois. Le soldat qui revêt en même temps son âme de la cuirasse de la foi et son corps d'une cuirasse de fer, ne peut point ne pas être intrépide et en sécurité parfaite ; car, sous sa double armure, il ne craint ni homme ni diable. Loin de redouter la mort, il la désire. Que peut-il craindre, en effet, soit qu'il vive, soit qu'il meure, puisque Jésus-Christ seul est sa vie et que, pour lui, la mort est un gain ? »

    Le deuxième cavalier du sceau des Templiers, ne serait-il pas le KAH des Anciens Egyptiens du rite de Misraïm, c'est-à-dire le double de l'être, en réalité le double « astral » qui rend invincible ?

    Par extension symbolique, ne serait-ce pas le chevalier disparu, frère d'arme, héros réel ou de légende auquel le chevalier s'identifie ou duquel il attend assistance morale ? Dans ce second sens, c'est à ce « double » que serait relié le chevalier par sa cordelette comme dans une union de forces. 

    Ces deux hommes sur une seule monture ne pourraient-ils pas aussi représenter le moine et le guerrier ? Ces deux êtres, tels Castor et Pollux, pourraient alors alternativement participer au monde céleste et à celui de la matière, circulant sur cet axe du monde que représente leur lance.

    Michel Lamy nous rappelle que Janus aux deux visages s’accorde assez bien avec la dualité apparente des deux cavaliers Templiers sur un même cheval. Le nom de Janus est aussi à rattacher à celui de Jean, ce Ioan qui traverse le temps et les mythes d’origines diverses. Janus, comme deux fois Jean, le Baptiste et l’Évangéliste, celui du solstice d’été et celui du solstice d’hiver, saints quasi gémellaires. Janus du passé et Janus de l’avenir, Jean le Précurseur et Jean qui doit revenir avec le retour du Christ.

    C’est vraisemblablement auprès des deux saints Jean qu’il faut chercher le secret des deux Templiers juchés sur un même cheval.

    Remarquons aussi que leur écu porte une des formes de la marelle, laquelle relie le ciel et la terre. Les deux boucliers ne pourraient-ils pas constituer le double symbole de foi et de fraternité ? Quant à la double lance, ne représenterait-elle pas l'union des croyances d'Orient et d'Occident, en quelque sorte l'union judéo-chrétienne et islamiste, considérée comme « idéal », c'est-à-dire comme objectif d'action et d'union pour le bien de l'humanité, et, par-delà, symbole d'union et de paix ?

    Et ce seul cheval, ne serait-il pas le symbole d'une même vie contenant par-delà les différences une même origine, une même foi et une même destinée ? 

    Allons même plus loin : la forme même du sceau ne symboliserait-elle pas, sur le plan ésotérique, l'axe zodiacal reliant les Gémeaux au Centaure ? Le symbolisme est fort complexe : tout d’abord l’allusion vise la dualité. Les gémeaux sont deux c’est-à-dire un double. Ils sont aussi rapides, habiles et audacieux et savent frapper avec précision et au bon moment, comme doit le faire un vrai chevalier. Le symbole de l’être double est très complexe et induit aussi la dualité des sentiments.

    L’axe avec le Centaure vise le rappel au bénéfice de la sagesse. Le Centaure, Chiron, symbolise non seulement la sagesse nécessaire au vrai chevalier mais il est aussi le gardien qui doit sans cesse rappeler à l’esprit du guerrier  en même temps qu’il doit veiller à ce que le vrai chevalier n’oublie jamais, au-delà de la dualité de l’être, ses origines et ses liens au chaînage de la vie, notamment par la mixité homme et animal qui indique aussi l’évolution de la vie

    Cet axe zodiacal est aussi celui qui indique Orion, la constellation du rêve transcendé en perfection que nous devons toujours avoir en objectif. C’est en quelque sorte un axe de vie.

    Si ce sceau a pu symboliser la pauvreté de l'Ordre, à ses débuts, en hommage à ses deux premiers membres, Hugues de Payns et Godefroi de Saint Omer, lorsque la milice du Temple s'appelait encore l'Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ, à un niveau plus profond, il pourrait encore symboliser la double nature de l'Ordre, exotérique et ésotérique, guerrier et monastique, ainsi que la double nature de l'homme, divine et humaine, et enfin, il représenterait également la tripartition de l'être en spiritus (esprit), animus (âme) et corpus (corps).

    Les plus anciens sceaux de maîtres de l’Ordre, dès le milieu du 12ème siècle, portaient cette représentation. Selon un chroniqueur du 13ème siècle, Barthélemy de Cotton, les deux cavaliers montés sur un même cheval symboliseraient la pauvreté originelle de l’Ordre du Temple. Cette représentation pourrait également signifier la solidarité et l’humilité dont les frères devaient faire preuve ; la règle leur conseillait de manger à deux dans la même écuelle et de boire à deux dans le même verre. Une troisième hypothèse trouverait la réponse dans le sermon aux frères du Temple de Guillaume de Tyr, autre auteur du 13ème siècle. Il compare les quatre cavaliers de l’Apocalypse de Jean aux grands ordres militaires combattant en Terre sainte. La robe de leur monture correspondant à la couleur de leur croix, la couleur du cheval, bai ou roux, représentant le rouge.

    Dans la légende des quatre fils Aymon, légende populaire dès le milieu du 12ème siècle, seul le cheval bai, appelé Bayard, était capable de porter le poids de deux cavaliers.

    A la fin de la légende, l’un des quatre fils, le chevalier Renaud, chevauche Bayard en compagnie de Maugis, entré dans les ordres. Tous deux, à la tête d’une troupe de Croisés, partent reconquérir Jérusalem. Les deux cavaliers sur un même cheval représenteraient l’union de celui qui prie, Maugis, avec celui qui combat, Renaud, symbole de la dualité des Templiers, dualité nécessaire pour combattre en Terre Sainte. Par ailleurs, ces deux cavaliers portent sur leur écu une sorte d’étoile qui a été interprétée comme étant de raies d’escarboucles. L’escarboucle est le nom ancien de pierres précieuses de couleur rouge comme le grenat ou le rubis. Nous pouvons trouver ce symbole sur les écus d’autres chevaliers dont Henri 1er, Comte de Champagne.

    Ces renforts de boucliers rayonnants en forme de rais d’escarboucle évoquent-ils le rayonnement solaire, symbolisant le Christ ?

    Quoi qu’il en soit, ce sceau, deux cavaliers sur une même monture, symboliserait différents aspects de l’idéal templier : la pauvreté, l’humilité, la fraternité, l’union du militaire et du religieux ; la légende et peut-être l’escarboucle figurée sur leur écu rappellerait leur vocation : les chevaliers au service du Christ. C’est cet idéal que donne Hugues de Payns, fondateur de l’Ordre du Temple, à un groupe de chevaliers qui, au lendemain de la Première Croisade, décident de vivre comme des religieux. Ils se donnent la mission de protéger les pèlerins sur le chemin du pèlerinage de Jérusalem et de défendre les Lieux Saints. Hébergés dans un premier temps à l’Hôpital Saint-Jean, les « Pauvres Chevaliers du Christ » vont être accueillis en 1120 dans la mosquée d’Al Aqsa, édifiée à l’emplacement de l’ancien palais du roi Salomon, où réside alors le roi de Jérusalem, Baudouin II. Quelques années plus tard, le roi installe son palais à côté de la tour de David, abandonnant aux pauvres chevaliers du Christ l’ensemble de la mosquée ; ils deviennent alors les Chevaliers du Temple.

    Autre tentative d’interprétation

    Le deuxième cavalier du sceau des Templiers, est le KAH des Anciens Égyptiens du rite de Mitsraïm, c’est-à-dire le double de l’être, en réalité le double « astral » qui rend invincible. C’est aussi, par extension symbolique le Chevalier disparu, frère d’arme, héros réel ou de légende auquel le Chevalier s’identifie ou duquel il attend assistance morale. Dans ce second sens, c’est à ce « double » qu’est relié le Chevalier par sa cordelette comme dans une union de forces. 

    Les deux boucliers constituent le double symbole de foi et de fraternité.

    La double lance, elle-même, représente l’union des croyances d’orient et d’occident, en quelque sorte l’union judéo-chrétienne et islamiste, considérée comme « idéal », c’est à dire comme objectif d’action et d’union pour le bien de l’humanité, et, par-delà, symbole d’union et de paix.

    Un seul cheval est symbole d’une même vie contenant par-delà les différences une même origine, une même foi et une même destinée.

    La forme même du sceau symbolise sur le plan ésotérique l’Axe Zodiacal reliant les Gémeaux au Centaure.

    Le symbolisme est complexe : tout d’abord l’allusion vise la dualité. Les gémeaux sont deux c’est à dire un double. Ils sont aussi rapides, habiles et audacieux et savent frapper avec précision et au bon moment, comme doit le faire un vrai chevalier.

    Le symbole de l’être double est très complexe et induit aussi la dualité des sentiments.

    L’axe avec le Centaure vise le rappel au bénéfice de la sagesse. Le Centaure, Chiron, symbolise non seulement la sagesse nécessaire au vrai chevalier mais il est aussi le gardien qui doit sans cesse rappeler à l’esprit du guerrier  en même temps qu’il doit veiller à ce que le vrai chevalier n’oublie jamais, au-delà de la dualité de l’être, ses origines et ses liens au chaînage de la vie, notamment par la mixité homme et animal qui indique aussi l’évolution de la vie. 

    Cet axe zodiacal est aussi celui qui indique Orion, la Constellation du rêve transcendé en perfection que nous devons toujours avoir en objectif. C’est en quelque sorte un axe de vie

    Cette définition de la symbolique du « SIGILLUM MILITUM XPISTI » ou sceau (Signe) de la milice de Christ peut être interprétée différemment.

    Il convient de rappeler que ce sceau n’est pas le sceau primitif des Templiers mais le quatrième et plus surement le cinquième sceau du Maître de l’Ordre.

    La signification des deux cavaliers n’est point à chercher dans la mythologie préchrétienne mais tout simplement dans les écrits de saint Bernard de Clairvaux à Hugues de Payns (premier Grand Maitre) écrits faisant office de règle originale et indéfectible des rôles et définition de la Sainte Milice.

    Bernard de Clairvaux, saint homme s’il en est, aimé et craint de son vivant depuis les évêchés jusqu’au Vatican, « simple » père abbé cistercien, créateur de plus de 160 abbayes, grand visiteur et moralisateur auprès des seigneurs et rois de son temps, visionnaire, grand docteur de l’église, frère de lait du Seigneur Jésus, donna par ses écrits la légitimité de notre Ordre vis-à-vis de l’Église.

    Dans ses écrits qu’il adresse à Hugues (à sa pressante demande et insistance), il parle de la dualité du pauvre Chevalier de Christ à savoir que le Chevalier Sacré se bat sur deux plans en fusionnant les activités des contemplatifs avec celles des chevaliers séculiers il doit être le champion de la Sainte vengeance de Christ en étant un combattant physique et spirituel d’où le double cavalier.

    Concernant les symboles ésotériques, ceci ne fait que rejoindre les arguments des accusateurs et destructeurs de l’ordre (Philippe IV le premier) et ne doivent pas à mon humble avis être reproduits comme première définition de la symbolique du sceau.

    N’oublions pas au passage que le double cavalier du sceau fut affirmé en des temps de grands pécheurs comme la preuve et l’aveu de l’homosexualité institutionnelle des Chevaliers du Temple ! Péché mortel justifiant leur mise sur bûcher ! Ceci relève de la fantaisie.

    Toute cette recherche n’est sans doute pas exhaustive !

    Frère André B., Grand Chancelier prieural

     [1] Source : Liber ad milites templi de laude novae militiae (Bernard de Clairvaux).

    Bibliographie

    Barber, Malcolm  -  La storia dei Templari  -  Piemme, 1997, p. 19. 

    Demurger Alain  -  Vie et mort de l’Ordre du Temple  -  Éditions du Seuil, Paris, 1993

    de Saint-Hilaire Paul  -  Les Sceaux Templiers  -  Editions Pardès

    Frale, Barbara  -  I Templari  -  Il Mulino, 2004, p. 23.

    Guénon René  -  Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le Taoïsme

    Lamy Michel  -  Les Templiers  -  Editions Aubéron, Bordeaux, 1997

    Partner, Peter  -  I Templari  -  Einaudi, 1991, p. 6. 

    Sitographie

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_du_Temple

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Sceaux_des_Chevaliers_du_Temple

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_du_Temple#Les_sceaux_templiers

    http://archives.herault.fr/sceau-des-templiers-3685.html

    http://membres.multimania.fr/rouxeld/medieval/t_struc3.htm

    http://www.laletterag.org/fr_10_peregrino.php

    http://gillesbonafi.skyrock.com/2733899358-Les-secrets-du-sceau-des-templiers.html

    http://nonnobisdominenonnobissednominituodagloriam.unblog.fr/2007/01/22/le-2-cavalier-du-sceau-des-templiers/

    http://www.les-templiers-et-les-croisades.org/symbolique/index.php?page=baucent-et-gonfanon

    http://www.fdn.fr/~rebours/temple.htm

    http://www.le-gigan.org/othm/othm4.htm

    http://www.maisnie-champenoise.org/temple2.html

    http://ww2.morgane.org/26/histoire-occulte-du-temple/

    file:///C:/Users/Andr%C3%A9/Downloads/Le-sceau-aux-2-cavaliers.pdf

    http://www.archives-aube.fr/arkotheque/client/ad_aube/_depot_arko/articles/242/sceaux-des-maitres-du-temple-deux-cavaliers-sur-une-meme-monture-un-sceau-enigmatique_doc.pdf

    http://nonnobisdominenonnobissednominituodagloriam.unblog.fr/2007/01/22/le-2-cavalier-du-sceau-des-templiers/


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