• * Réflexions Huitième Commandement

    Réflexions sur le Huitième des Dix Commandements

     « Tu ne commettras pas de vol » (Exode 20.15)

    A part quelques exceptions (elles existent) le vol est universellement considéré comme quelque chose de mal. Par définition, celui qui vole son prochain prend quelque chose qui ne lui appartient pas et il dépossède celui-ci de son bien. Cela va à l’encontre de la morale commune et chacun sent bien au fond de lui-même que cela n’est pas bien.

    Cependant, il y a bien des manières par lesquelles, aujourd’hui comme hier, des gens tentent de justifier ce qui restera toujours du vol : « celui que j’ai volé est lui-même un voleur ; ce n’est que justice - il est très riche et de toute manière, il en aura toujours assez pour vivre - je n’ai fait de mal à personne puisque c’est à la société que j’ai pris - de toute manière, l’état est le premier des voleurs - j’en ferai meilleur usage que lui - c’est pour la bonne cause etc. » Certainement que chacun pourra ajouter d’autres réflexions entendues ici ou là. Il va de soi que le huitième commandement, exprimé avec tant de simplicité et de solennité par Dieu ne supporte pas de telles échappatoires.

    L'avis d'un de nos Frères Novices

    Cela peut paraître fort simple à notre époque de décortiquer le sens de cette phrase « Tu ne commettras pas de vol ». Si on l'interprète au sens premier, cela signifierait que l’on ne peut simplement pas voler : je ne vole pas de GSM, de carte bancaire, de voiture, etc.

    Mais qu’est-ce le vol à l’époque où Dieu ordonne à Moïse d’écrire ce 8ème commandement ?

    Dieu vient de délivrer son peuple de l’esclavage de l’Égypte. Le mot « vol » prend ici pour ma part une définition tout autre : il serait financier en 2017 pour bon nombre d’entre nous, mais à l’époque de Moïse, le vol c’était votre vie en tant qu’esclave. Vous n’étiez donc pas libre. Il se faisait donc voler sa liberté.

    A cette époque, la pauvreté est omniprésente : le vol fait partie de la vie quotidienne, et Dieu, avec ce 8ème commandement, souhaite un peuple qui n’aurait pas besoin de voler et qui partagerait…

    « Quand vous ferez les moissons dans votre pays, tu ne couperas pas les épis jusqu'au bord de ton champ, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. De même, tu ne cueilleras pas les grappes restées dans ta vigne et tu ne ramasseras pas les fruits qui y seront tombés. Tu laisseras tout cela au pauvre et à l'immigré. Je suis l'Éternel, votre Dieu » (Lv 19.9-10).

    Dieu définit l’interprétation du vol avec des différents mots  : tricher, malhonnête, fraude...

    « Si un étranger vient s'installer dans votre pays, ne l'exploitez pas. Traitez-le comme s'il était l'un des vôtres. Tu l'aimeras comme toi-même : car vous avez été vous-mêmes étrangers en Égypte. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous ne commettrez pas de malhonnêteté en fraudant sur les mesures de longueur, de poids ou de capacité. Vous vous servirez de balances justes, de poids justes, de mesures de capacité justes. Je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai fait sortir d'Égypte. Vous obéirez donc à toutes mes ordonnances et à toutes mes lois et vous les appliquerez. Je suis l'Éternel » (Lv 19.33-3).

    Intéressons-nous maintenant à la phrase complète.

    Le verbe de ce commandement est au futur « Tu ne commettras pas de vol ». Que nous enseigne-t-il ?

    Le pardon ? Cela signifie pour ma part, que dès cet instant, tu ne voleras plus. Donc si tu as volé hier tu es pardonné…

    Je cite dans la Bible : Corinthiens 6.9-11

    Mais vous avez été lavés

    Mais vous avez été sanctifiés,

    Mais vous avez été justifiés

    Au Nom du Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu.

    Dieu a-t-il prévu un jugement pour le vol ? Oui. Là aussi dans la Bible on trouve réponse. Je cite : « Quand un homme volera un bœuf ou un mouton et qu’il l’aura abattu ou vendu, il donnera cinq bœufs en compensation du bœuf et quatre moutons en compensation du voleur » (Exode 21.37).

    Conclusion : la première victime du vol, ne serait-ce pas Dieu lui-même ? En effet tout lui appartient puisqu’il est le Créateur de toutes vies sur terre…

     Frère Novice Laurent R.

    Le droit de propriété est reconnu par Dieu.

    Pour pouvoir voler quelqu’un, il faut qu’il possède quelque chose en propre. A cet égard, il serait faux de prétendre que la Bible demande à tous les hommes de tout mettre en commun de telle manière que personne n’ait rien de plus qu’un autre. Nous voyons au contraire que Dieu se plaît à douer certains hommes de talents, de savoir faire, d’intelligence, de capacités artistiques ... qui leur permettront d’acquérir des biens qu’ils posséderont pour leur usage et celui de leur famille.

    Et de fait, nous voyons qu’un certain nombre de personnes de la Bible ont été riches (par exemple Abraham en Genèse 13.2, Salomon en I Rois 10.23). Il ne leur en est pas fait reproche bien que l’on sait que la richesse peut être un piège dans lequel il n’est pas toujours facile de ne pas tomber (Proverbes 30.8). La Bible va jusqu’à dire « C’est la bénédiction de l’Éternel qui enrichit et il ne la fait suivre d’aucun chagrin ». (Proverbes 10.22)

    Cependant, nous voyons bien que les hommes sont vite jaloux de ce que les autres possèdent. C’est là une conséquence du péché dans le coeur de l’homme. Le chrétien devrait être dégagé de cet esclavage (Philippiens 4.12). Et pourtant, qu’il est difficile de se réjouir du bonheur d’autrui !

    Qui est-ce qu’on peut voler ? Comment ?

    1. Son prochain

    1. Lorsqu’on prend son bien en lui faisant violence, à son insu ou contre son gré. Ce n’est pas parce que Rachel n’a pas été dénoncée pour son vol qu’elle n’en a pas été pour autant voleuse aux yeux de Dieu (Genèse 31.19). Quand au roi Achab, il sera traité par Elie « d’assassin et de voleur » dans le fameux épisode de la vigne de Naboth (I Rois 21.19). Est-il besoin de rappeler que Dieu a en horreur les balances truquées ? (Michée 6.9-11) La « délinquance en col blanc » n’est pas moins coupable aux yeux de Dieu. Que ceux qui ont le pouvoir n’en profitent pas pour détourner vers eux ce qui ne leur revient pas ! (Cf. le message des anciens prophètes d’Israël (Michée 2.1-3 Habacuc 2.9 Esaïe 5.8 Amos 5.11-14).

    2. Lorsqu’on ne lui donne pas le salaire que mérite son travail ou qu’on lui donne trop tard L’exploitation de l’homme par l’homme a existé de tout temps. L’apôtre Jacques n’a pas de mots assez durs pour stigmatisé ceux qui agissent ainsi. Leur « récompense » ne tardera pas (Jacques 5.1-6).

    3. Lorsqu’on lui refuse le minimum vital auquel tout être humain a droit En Israël, tout homme possédant un champ était tenu de laisser volontairement quelques gerbes à glaner au moment de la moisson. Idem pour la vigne (Lévitique 19.9,10 Deutéronome 24.19-22). Ainsi, ceux qui étaient très pauvres ne sombraient pas dans la misère. Grâce à leur travail, ils avaient au moins de quoi survivre sans avoir à mendier (ce fut l’expérience de Ruth).

    N.B. Remarquons que Jésus s’est fait un devoir de payer ses impôts (alors qu’on peut imaginer toutes les bonnes raisons qu’il aurait pu mettre en avant pour ne pas « pactiser » de cette manière avec l’occupant). Il en a même fait un principe universel (Matthieu 22.21 : cf. également I Pierre 2.17).

    2. Dieu

    L’expression « voler Dieu » peut paraître audacieuse. C’est pourtant Dieu lui-même qui nous y amène par le prophète Malachie (3.5-15).

    Abraham et Jacob avaient bien compris qu’ils ne pouvaient pas honorer Dieu en gardant pour eux la totalité de leurs biens (Genèse 14. 20 ; 28.20-22). Depuis lors, Dieu avait explicitement demandé à son peuple dans Sa Parole de lui donner la dîme de tous ses revenus (Deutéronome 18.1-8 ; 26.9-13). Ce don devait être destiné aux Lévites qui étaient au service de Dieu et aux pauvres.

    Dès lors, Dieu n’hésite pas à considérer comme du vol ou de la tromperie lorsqu’on lui refuse ce qu’il a demandé et auquel il a droit, lui à qui nous devons tout ! Les chrétiens d’aujourd’hui feraient bien de méditer ce sujet.

    Ce que Dieu avait prévu en cas de vol.

    1. En Israël, à l’époque de l’Ancien Testament

    Si l’adultère devait être puni de mort en Israël, le voleur devait « se contenter de restituer » 4 ou 5 fois le montant de son larcin s’il ne l’avait plus en sa possession (Exode 21.37 N.B. c’est ce qu’a bien compris Zachée lorsqu’il a voulu mettre sa vie en règle devant Jésus : il a décidé de rendre en le multipliant par 4 tout ce qu’il avait volé dans sa vie (Luc 19.1-10)) et deux fois, pour le préjudice occasionné si le « butin » était encore entre ses mains (Exode 22.3). S’il n’avait pas de quoi payer, il devait être vendu lui-même pour son vol, c’est-à-dire qu’il devenait esclave jusqu’à ce qu’il ait gagné la somme à restituer.

    2. Dans l’Eglise de Jésus-Christ

    L’Eglise n’est pas constituée de « petits saints » qui n’auraient aucun reproche à se faire. Bien au contraire, l’apôtre Paul n’hésite pas, dans sa première lettre aux Corinthiens, à décrire ce qu’ils étaient autrefois avant de devenir chrétiens (débauchés, idolâtres, adultères, dépravés, homosexuels, voleurs, cupides, ivrognes ...). Cependant, il ajoute aussitôt : « Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu » (I Corinthiens 6.9-11).

    Ce n’est donc pas sans raison qu’il donne par ailleurs cet ordre : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus mais plutôt qu’il travaille en faisant de ses mains ce qui est bien pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin » (Éphésiens 4.28).

    Pour Dieu, s’abstenir de voler est indispensable mais ce n’est pas suffisant. Avoir le désir de partager et de donner ce qu’on a gagné soi-même est une ambition que tout chrétien, disciple de Jésus, devrait nourrir.

    On pourra penser que Jacques avait cela aussi en tête lorsqu’il a écrit « Si quelqu’un sait faire le bien et ne le fait pas, il commet un péché » (Jacques 5.17).

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Source : http://eglisecourbevoie.free.fr/v2/html/etudes/10cmdts.html


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter