• * Réflexions Premier Commandement

    Réflexions sur le Premier des Dix Commandements

     « Je suis l’Éternel ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de servitude
    Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face » (Exode 20.3)

    Parchemin d'un Frère Novice

    Notre Frère Allan nous propose son analyse personnelle de ce premier Commandement :

    Avant il y avait les dieux taureaux, les dieux or,… Le premier commandement les interdisait, car ces dieux, fausse représentation d'un Dieu d'Amour Unique, portaient l’être humain sur la pente de la perte de son essence profonde, dans une lente déviance le menant à la catastrophe.
    Aujourd'hui l’être humain continue toutefois sur ce chemin.
    C'est loin d'être facile de gérer son statut de mortel !
    Et pour éloigner cette peur/effroi qui nous terrifie nous élevons de pauvres barrières de protection en croyant qu'elles nous sauveront alors qu'elles nous entraînent dans une course sans fin qui, mal "programmée" ne nous amène jamais dans un port de relâche et de bien-être. Et nous nous créons des Dieux.Le plus commun, et tellement banalisé aujourd'hui, est ce qu'on appelle en terme générique "l'argent". Nous érigeons la possession et ses attributs matériels en un dieu omniprésent dans nos vies, par égocentrisme...

    * Le faux dieu caviar.
    Nous serions prêts à dépenser une fortune pour celui-ci alors que tant d’êtres humains, nos frères, meurent de faim.
    * Le faux dieu truffe, pour un court instant de plaisir. 
    Plaisir matin d'orgueil, oubliant complètement qu'on aurait pu faire manger plusieurs familles.
    * Le faux dieu voiture.
    La voiture non plus objectivée comme un outil de déplacement, de contact, aboutissement d'une chaîne de recherches et d'inventions scientifiques remarquables mais perçue le plus souvent comme une cocarde extérieure de richesse, je suis ce que je conduis et non où et pourquoi je conduis.
    * Le faux dieu or.
    Autre signe extérieur de richesses : je suis qui je parais.
    Et je veux tellement être "re-connu" que, pour cette reconnaissance de mes pairs, je peux voler, tuer symboliquement ou non mon frère.
    Toutes ses choses en soi ne sont pas "mauvaises".
    Elles peuvent être de bonnes et belles choses.
    Elles ont d'ailleurs été inventées par Dieu l'Unique lui seul ou à travers nous.
    C'est la finalité que nous leur avons donnée qui est mauvaise.

    Au lieu d'en faire des terres de partage dans l'Amour de Dieu nous en avons fait des armes de discorde devenues si puissantes qu'elles dirigent le monde comme des dieux et éloignent l'esprit de l'homme des vraies valeurs qui l'épanouissent vraiment : les ponts entre les êtres que ce soit l'amour, le soutien, l'entraide...

    Ces faux dieux nous renvoient à notre sombre côté : celui de la cupidité, de l'ego surdimensionné : à celui qui sera le plus riche, qui pourra exposer le plus de biens matériels, les plus rares, les plus fous dans une exubérance et une puissance excessive qui nous déconnecte de notre "humanité en liaison" : je ne suis homme qu'en lien avec mes frères.
    L'argent est une chose bonne intrinsèquement nous en avons besoin.
    Pour payer nos factures, mettre nos familles à l’abri, aider notre prochain.
    Toutefois nous avons perverti son rôle et son sens.
    En le prenant pour un dieu, à qui nous sacrifions temps, réflexion, remise en question, spiritualité nous sombrons lentement dans les ténèbres.Et la lumière de Dieu l'Unique perd de sa puissance.
    Et pourtant la voie que nous avons prise, et qui inexorablement, si nous ne prenons pas garde, nous entraîne dans ses méandres gluants, n'a pas l'air de combler nos attentes et nos aspirations spirituelles.
    Les hommes n'ont jamais été aussi désespérés.

    Il existe aujourd'hui une certaine prise de conscience du caractère sans issue de cette voie. Les gens présentés par les médias comme étant de grands "réussisseurs de vie" ne sont plus uniquement des têtes de liste au CAC 40 mais aussi des humains qui ont retrouvé le chemin de l'épanouissement personnel dans une relation de connexion aux autres dans l'amour de Dieu l'Unique.

    Ces faux dieux nous éloignent d’un monde de paix et nous montent les uns contre les autres à la différence de notre Dieu, Dieu qui nous recentre aux belles et vrais valeurs humaines.
    C'est cette unicité de Dieu, exprimée dans le premier commandement, qui est la voie du salut et illumine nos âmes.
    Tous ensemble et reliés, dans l'Amour de Dieu l'Unique, en chemin.

    Frère Novice Allan B.

    N.B. Parchemin présenté en chapitre le 25 janvier 2017

    Analyse du Premier commandement de Dieu et commentaires :

    1. Dieu se présente

    Le premier commandement est celui dont vont dépendre tous les autres. Mais avant de demander quoi que ce soit à Israël, Dieu tient à rappeler :

    1) Qui Il est :

    « Je suis l’Éternel ». C’est ainsi que Dieu s’était révélé à Moïse lorsqu’il lui avait confié sa mission, au moment où il s’était révélé à lui dans le fameux épisode du buisson ardent (Exode 3). Il lui avait alors rappelé qu’il était le Dieu des ancêtres du peuple (Abraham, Isaac, Jacob). C’est en son nom, l’Éternel, que Moïse avait parlé au peuple et à Pharaon jusqu’ici. L’Éternel, n’était donc pas un inconnu pour son peuple.

    « Ton Dieu » Dieu s’est non seulement révélé à Israël, mais il s’est aussi lié à lui. Encore aujourd’hui, Dieu ne peut être connu et obéi que s’il est notre Dieu.

    N.B.: Il est très différent de dire « il y a bien quelque chose au dessus de nous » et d’appeler Dieu « mon Dieu » en toute sincérité (cf. Jean 20.17, 28) reconnaissant ainsi qu’il est souverain et qu’il n’a pas de compte à nous rendre.

    2) Ce qu’Il a fait pour son peuple :

    « qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, du pays de servitude » Non seulement Moïse a pu parler en son nom mais Dieu a agi, par des miracles, par les dix plaies, et finalement, en faisant sortir son pays de l’esclavage.

    Pourquoi Dieu insiste-t-il en ajoutant : « du pays de servitude » ? C’est qu’Il n’ignore pas que Israël, peuple du Seigneur, va bien vite être tenté d’oublier la misère dans laquelle il se trouvait autrefois lorsqu’il était en Egypte. Il va même un moment regretter ce dont Dieu l’a délivré ! (« comme nous étions bien en Egypte » cf. Nombres 11.4,5).

    Méfions-nous, cela peut nous arriver aussi !

    C’est donc parce qu’il est Dieu et parce qu’il a manifesté sa puissance et son amour pour Israël que Dieu est en droit de lui demander ce qui va suivre.

    2. Dieu exige !

    Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face !

    A l’époque, et compte tenu du long séjour d’Israël en Egypte, on peut comprendre combien ce commandement était d’actualité mais difficile à observer. Le polythéisme était partout à la mode. Israël « baignait » littéralement parmi les divinités de ses voisins. Il fallait bien du « caractère » pour maintenir une foi en un Dieu unique (qui plus est, invisible) au milieu de peuples qui n’hésitaient pas à accumuler leurs divinités et à leur rendre un culte visible.

    C’est un choix difficile, presque impossible, que Dieu demande à son peuple et qu’il lui rappellera tout au long de son histoire (cf. I Rois 18.38 (et tout le contexte) Esaïe 45.5-8 ; Jérémie 10.1-16 cf. Ps.115...) C’est faute d’avoir été entendu que Dieu accomplira sur son peuple les promesses de malédictions dont il l’avait prévenu : notamment la guerre, l’exil et la dispersion (Deutéronome 28 II Chroniques 36.14-21 Daniel 9...). On ne badine pas avec les commandements de Dieu.

    Le retour de l’exil marquera un tournant décisif dans la religion d’Israël. La tentation idolâtre s’estompera. Est-ce à dire qu’elle aura disparu pour autant ? A entendre Ézéchiel, il n’en est rien puisqu’il dénonce les idoles qui sont dans le cœur des gens venus le consulter (Ézéchiel 14.3). Elles étaient invisibles aux yeux des hommes mais Dieu les voyait !

    3. Jésus et le premier commandement

    En disant que « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée » résumait toute la loi de Dieu (Matthieu 22. 37 sans oublier le commandement qui lui est semblable) Jésus a appliqué à la lettre et dans l’esprit le premier des dix commandements.

    A d’autres occasions, il a parlé de plusieurs choses qui pouvaient prendre la place de Dieu dans notre vie. Loin d’atténuer le premier des dix commandements de Dieu, il le précise ainsi.

    1) Dieu et Mammon (la divinité de l’Argent : Matthieu 6.24)

    Comme cette divinité est bien moderne ! Mais de grâce, ne voyons pas seulement les marchés financiers qui commandent la marche du monde, ou les milliardaires qui font fi de leurs semblables. Il n’est pas besoin d’être un grand de ce monde pour être esclave de l’argent.

    Sommes-nous prêts à entendre Jésus et tout l’enseignement de la Bible au sujet de l’argent (par exemple la dîme Deutéronome 14.22 ou l’aumône aux pauvres Luc 12.33) ? Nous aurons alors à voir un premier élément pour savoir qui est vraiment Dieu dans notre vie.

    Attention, les Pharisiens, à l’époque de Jésus, pensaient respecter scrupuleusement les commandements de Dieu au sujet de l’argent (Matthieu 23.23 ; Luc 18.12). Pourtant, ils ont été dénoncés comme avares (Luc 16.14). Même notre générosité peut cacher des liens coupables (Actes 5).

    Seul, Dieu peut nous révéler à nous-mêmes ce qu’il en est. Il le fera. A condition que nous le lui demandions !

    2) Jésus et les nôtres

    « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses soeurs ou sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » (Luc 14.26).

    Le sens ne fait aucun doute : il ne s’agit pas de se détester soi-même ou d’avoir en horreur ceux que le Seigneur nous demande par ailleurs d’aimer (Éphésiens 5 par exemple) mais de préférer Jésus par dessus tout (cf. la traduction de la Bible en français courant). Lui seul est digne d’être aimé plus que tout au monde.

    Attention aux pièges cependant ! Jésus nous met en garde contre ceux qui se serviraient du commandement de Dieu pour ne pas honorer leurs parents ( Marc 7.11). Aimer Jésus en priorité et par dessus tout nous conduira toujours à aimer notre prochain. N’est-il pas la source de l’amour ? Vouloir renverser les priorités, ce sera nécessairement mal aimer ou, s’aimer soi-même, sans se l’avouer.

    3) Jésus et nous-mêmes

    La mise au point de Jésus nous concerne puisqu’il ajoute « ou sa propre vie ». C’est que nos idoles d’hier et d’aujourd’hui sont, aux yeux de Jésus, une façon pour nous de prendre la place qui revient à Dieu. N’est-il pas plus facile de rendre un culte à une idole qu’au Dieu vivant et vrai ? En fait, c’est soi-même que l’homme adore lorsqu’il rend un cule à une idole car il en dispose finalement comme il veut.

    Quelques réflexions

    Peut-on imaginer que Dieu ait dû avancer l'un ou l'autre argument pour se faire admettre et obéir par son peuple élu ?L'argument essentiel de Dieu ne serait-il pas que c'est Lui qui a fait sortir son peuple élu, du pays d’Egypte, de la maison de servitude ? Dieu annonce à son peuple élu, par l'intermédiaire de Moïse, qu'Il est son Seigneur, son Dieu, sous-entendu le seul et unique.

    Dieu a parlé à Moïse sur le Mont Sinaï : Dieu lui a dit que si les Israélites lui obéissaient, il ferait d’eux une nation à part et qu’ils auraient une relation privilégiée avec lui.

    Si nous vérifions le début du chapitre 20 de l'Exode, nous y découvrons en effet comme une preuve, un argument : Dieu s'explique lui-même : « Je suis le Seigneur ton Dieu. C'est moi qui t'ai fait sortir d'Égypte, où tu étais esclave. Tu ne dois pas avoir d'autres dieux que moi.»

    Ce commandement interdit l’adoration d’autres dieux que le seul vrai Dieu. Tous les autres dieux sont de faux dieux.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B. Grand Chancelier Prieural

    Source : 

    http://eglisecourbevoie.free.fr/v2/html/etudes/10cmdts.html


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