• * Réflexions sur la quatrième règle

    Tu tiendras la dame en grand respect

    Réflexions d'un Frère Novice (exprimées en Chapitre le 26 avril 2017)

    Même si notre Commanderie est de stricte observance et se refuse d’initier les dames, il est du devoir de tous ses membres d’accueillir fraternellement les "Dames du Temple" qui viennent nous rendre visite et participer à nos travaux.

    Le Livre de la Genèse parle de la création de manière synthétique et dans un langage poétique et symbolique, mais profondément vrai :

    « Dieu créa l'homme à son image ; à l'image de Dieu il le créa ; homme et femme il les créa (Gn 1, 27). L'acte créateur de Dieu se déroule selon un projet précis. Avant tout, il est dit que l'homme est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26), expression qui clarifie immédiatement le caractère spécifique de l'homme dans l'ensemble de l'œuvre de la création.

    Le Christ dépassant les normes en vigueur dans la culture de son temps, eut à l'égard des femmes une attitude d'ouverture, de respect, d'accueil, de tendresse. Il honorait ainsi chez la femme la dignité qu'elle a toujours eue dans le dessein et dans l'amour de Dieu. En nous tournant vers lui en cette fin du deuxième millénaire, nous nous demandons spontanément à quel point son message a été reçu et mis en pratique.

    J'aimerais vous transmettre la synthèse de la

    LETTRE DU PAPE JEAN-PAUL II AUX FEMMES

    À vous toutes, femmes du monde entier, mon salut le plus cordial !

    C'est à chacune d'entre vous que j'adresse cette lettre en signe de partage et de gratitude.

    Notre défunt Pape nous parle des problèmes et des perspectives de la condition féminine en notre temps, s'arrêtant en particulier sur le thème essentiel de la dignité et des droits des femmes, vus à la lumière de la Parole de Dieu.

    De déterminer des responsabilités précises, étant donné le poids des sédimentations culturelles qui, au cours des siècles, ont formé les mentalités et les institutions. Mais si, dans ce domaine, on ne peut nier, surtout dans certains contextes historiques, la responsabilité objective de nombreux fils de l'Église, il regrette sincèrement.

    Puisse ce regret se traduire, pour toute l'Église, par un effort de fidélité renouvelée à l'inspiration évangélique qui, précisément sur le thème de la libération de la femme  par rapport à toute forme d'injustice et de domination, il est temps de regarder avec le courage de la mémoire et la sincère reconnaissance des responsabilités la longue histoire de l'humanité, à laquelle les femmes ont apporté une contribution qui n'est pas inférieure à celle des hommes.

    L'humanité a une dette incalculable à l'égard de cette grande, immense, « tradition » féminine. Combien de femmes ont été et sont encore jugées sur leur aspect physique plus que sur leur compétence, leur valeur professionnelle, leur activité intellectuelle, la richesse de leur sensibilité et, en définitive, sur la dignité même de leur être !

    Et que dire des obstacles qui, en de nombreuses parties du monde, empêchent encore les femmes de s'intégrer pleinement dans la vie sociale, politique et économique? Il suffit de penser que le don de la maternité est plus souvent pénalisé qu'il n'est estimé, alors que l'humanité lui doit sa propre survie.

    En considérant l'un des aspects les plus délicats de la situation des femmes dans le monde, comment ne pas rappeler la longue et humiliante histoire — fréquemment « souterraine » — d'abus commis à l'encontre des femmes dans le domaine de la sexualité? À la veille du troisième millénaire, nous ne pouvons rester impassibles face à ce phénomène, ni nous y résigner.

    Il est temps de condamner avec force, en suscitant des instruments législatifs appropriés de défense, les formes de violence sexuelle qui ont bien souvent les femmes pour objet. Au nom du respect de la personne, nous ne pouvons pas non plus ne pas dénoncer la culture hédoniste et mercantile fort répandue qui prône l'exploitation systématique de la sexualité, poussant même les filles dès leur plus jeune âge à tomber dans les circuits de la corruption et à faire de leur corps une marchandise.

    La loi de Dieu inscrite au cœur de tout homme, nous porte à reconnaître cette dignité malgré ses multiples conditionnements historiques. Mais c'est surtout la Parole de Dieu qui nous permet d'identifier clairement le fondement anthropologique radical de la dignité de la femme, en nous le montrant dans le dessein de Dieu sur l'humanité.

    Il est dit que l'homme est créé « homme et femme » (Gn 1, 27), depuis l'origine. L'Écriture elle-même fournit l'interprétation de cet élément: bien que se trouvant entouré par les créatures innombrables du monde visible, l'homme se rend compte qu'il est seul (cf. Gn 2, 20).

    Dieu intervient pour le faire sortir de cette situation de solitude : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie » (Gn 2, 18).

    Depuis l'origine, donc, dans la création de la femme est inscrit le principe de l'aide: aide — notons-le bien — qui n'est pas unilatérale, mais réciproque. La femme est le complément de l'homme, comme l'homme est le complément de la femme: la femme et l'homme sont entre eux complémentaires. Le féminin réalise l'« humain » tout autant que le fait le masculin, mais selon une harmonique différente et complémentaire.

    Lorsque la Genèse parle d'« aide », elle ne fait pas seulement référence au domaine de l'agir, mais aussi à celui de l'être. Le féminin et le masculin sont entre eux complémentaires, non seulement du point de vue physique et psychologique, mais ontologique.

    C'est seulement grâce à la dualité du «masculin» et du «féminin» que l'«homme» se réalise pleinement.

    Après avoir créé l'homme, homme et femme, Dieu leur dit à tous les deux :

    « Emplissez la terre et soumettez-la » (Gn 1, 28). Il ne leur confère pas seulement le pouvoir de procréer pour perpétuer le genre humain à travers le temps, mais il leur confie aussi la terre comme une tâche, les engageant à en gérer les ressources de manière responsable. L'homme, être rationnel et libre, est appelé à transformer la face de la terre. Dans cette tâche, qui est essentiellement une œuvre de culture, l'homme comme la femme ont une responsabilité égale depuis l'origine. Dans leur réciprocité sponsale et féconde, dans leur tâche commune de dominer et de soumettre la terre, la femme et l'homme n'expriment pas une égalité statique et nivelante, et encore moins une différence abyssale et inexorablement conflictuelle: leur rapport le plus naturel, répondant au dessein de Dieu, est l'« unité des deux », c'est-à-dire une « unité duelle » relationnelle, qui permet à chacun de découvrir la relation interpersonnelle et réciproque comme un don, source de richesse et de responsabilité.

    À cette « unité des deux » sont confiées par Dieu non seulement l'œuvre de la procréation et la vie de la famille, mais la construction même de l'histoire.

    L'Église voit en Marie la plus haute expression du « génie féminin » et trouve en elle une source d'inspiration constante. Marie s'est définie elle- même « servante du Seigneur » (Lc 1, 38). C'est par obéissance à la Parole de Dieu qu'elle a accueilli sa vocation privilégiée, mais pas du tout facile, d'épouse et de mère de la famille de Nazareth. En se mettant au service de Dieu, elle s'est mise aussi au service des hommes: service d'amour. 

    C'est ce service qui lui a permis de réaliser dans sa vie l'expérience d'une mystérieuse mais authentique « royauté ». Elle n'est pas invoquée par hasard comme « Reine du ciel et de la terre ». Toute la communauté des croyants l'invoque ainsi ; de nombreux peuples et nations l'invoquent comme « Reine ». Sa « royauté » est un service! Son service est une « royauté » !

    Que Marie, Reine de l'amour, veille sur les femmes et sur leur mission au service de l'humanité, de la paix, de la diffusion du Règne de Dieu !

    Frère Jean-François

    Il y a quelques années, un ancien membre notre Commanderie Majeure - de stricte observance - nous avait reproché d'accepter les dames au cours de nos Chapitres. Face à cette incompréhension, il m'a semblé utile, en guise de synthèse de ce quatrième point de notre Règle de Vie, de repréciser notre point de vue à l'égard des Dames, membres de notre Ordre.

    Commanderie de stricte observance ou commanderie mixte ?

    Notre Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple se définit comme une commanderie de stricte observance, ce qui signifie qu'elle ne peut procéder à l'initiation, à la réception de dames. Elle ne reçoit ou n'initie que des hommes. Par contre, nos autres commanderies se déclarent mixtes et peuvent donc initier tant les dames que les messieurs car elles considèrent que la chevalerie templière bien comprise est avant tout une fraternité universelle.

    Société initiatique ouverte sur le monde, l'Ordre Souverain et Militaire du Temple de Jérusalem est cependant ouvert à tout cherchant, homme ou femme, qui veut se consacrer à la réalisation de sa quête spirituelle dans la voie chevaleresque. Il accepte avec plaisir d’être visité par tous les frères et sœurs régulièrement initiés.

    Notre Ordre transmet à ses membres un éveil initiatique et un idéal chevaleresque qui reposent depuis sa création au 12ème siècle sur les valeurs chrétiennes, théologales (la foi, la disposition à croire aux vérités révélées ; l'espérance, la disposition à espérer la béatitude ; la charité, c'est-à-dire l'amour de Dieu et de son prochain pour l'amour de Dieu.) et cardinales (la prudence, la justice, la force et la tempérance). Ainsi, tout homme ou femme, croyant et de bonne volonté, peut prétendre accéder à notre Ordre qui offre au cherchant sincère une voie initiatique tout à fait complète et remarquable.

    Toute candidate qui frappera à la porte du Grand Prieuré de Belgique sera, après enquête habituelle, accueillie officiellement, reçue et initiée au sein d'une de nos commanderies mixtes. Mais la Commanderie Majeure se fera un devoir d'accueillir cette Dame du Temple (même si elle est encore Novice ou Écuyère) lors de ses visites, c'est-à-dire chaque fois qu'elle souhaitera participer aux Travaux de cette commanderie de stricte observance.

    Un devoir d'accueil

    Toute commanderie se doit de respecter le désir des dames qui souhaitent participer à nos Travaux en Chapitres car elles ont droit autant que les hommes à une vie spirituelle. Toute commanderie de stricte observance se doit d'accueillir les dames (Novices, Écuyères ou Dames du Temple) « en visite » lors de ses chapitres.

    Tous les membres de l'Ordre, hommes comme femmes, tous apprennent à appliquer les connaissances apprises précédemment, à développer un comportement respectant les valeurs morales et chevaleresques acquises au fur et à mesure de leur évolution dans l’Ordre et à respecter la parole donnée.

    Notre diversité n’est pas opposition mais complémentarité et permet à la mixité d’opérer une meilleure approche de la vérité.

    Le quatrième élément de notre Règle de Vie évoque le respect envers les dames.

    Le respect envers les dames

    Le respect envers les dames est le sentiment qui traduit notre considération et l'estime que nous éprouvons pour les femmes, membres de notre Ordre.

    Le respect suppose une compréhension et un partage des valeurs d'une personne ou d'une idée.

    Le respect mutuel constitue l'un des fondements de la paix sociale et des relations interpersonnelles. 

    La notion de respect

    La politesse est une valeur essentielle à l’épanouissement de l’individu. C’est une valeur qui a malheureusement tendance à disparaître, de nos jours…

    Le respect est une valeur plus profonde que la simple politesse, car il est débarrassé de toute hypocrisie.

    Comme la politesse et la gentillesse, le respect est un élément important dans la vie de tous les jours. Il peut s'exprimer de différentes manières. Ainsi, respecter toutes les personnes, c’est :

    • avoir de la considération, avoir une attitude bienveillante,…
    • éviter la vulgarité, les propos déplacés, les moqueries, les insinuations, …
    • saluer (dire bonjour ou bonsoir),
    • souhaiter la bienvenue, ...
    • accepter les différences d’idées accepter des comportements différents, sauf en ce qui concerne les attitudes prescrites par nos rituels (vêture, déplacement, signes, …)

    Le respect est le sentiment de considération, d'égard, voire de vénération que l'on peut avoir envers un individu voire un animal ou toutes choses tels les objets symboliques déposés sur la Table prieurale, le sanctuaire placé au centre de la Salle capitulaire, ...) ou une idée (notamment toutes celles qui soutiennent la philosophie de notre Ordre). Il se manifeste par une attitude de déférence et le souci de ne pas porter atteinte à l'objet du respect, ni le heurter inutilement.

    Le respect, c'est l'acceptation de l'autre dans sa différence, c'est accepter qu'il ait des idées différentes, des comportements différents des nôtres, lui permettre de les exprimer sans chercher à l'amener à notre façon de voir...

    Le respect, c'est une attitude bienveillante, ce n'est pas s'écraser devant l'autre en considérant qu'il nous est supérieur...

    La tolérance, quant à elle, sous-entend le fait de supporter quelqu'un ou quelque chose indépendamment de l'opinion ou du jugement qui lui est porté. On peut haïr ce que l'on tolère.

    La notion de respect des dames dans les religions

    Il y a dans l’origine de l’inégalité homme-femme, une base très ancienne : la religion. Que ce soit la religion chrétiennejudaïque ou musulmane, il y a une différenciation de l’homme et de la femme avec des droits non égaux.

    Mais nos usages veulent que nous ne discutions pas de problèmes religieux dans nos assemblées. Aussi cet aspect ne sera pas développé ici.

    Et notre respect envers Notre-Dame ?

     L'appellation « Notre- Dame » pour désigner Marie nous vient du Moyen Age. « Notre-Dame » s'apparente à « Notre Reine ».

    « Notre Seigneur » était une expression très utilisé au Moyen Age pour désigner le Christ. Notre Dame est donc le féminin de Notre Seigneur. « Dame » vient du latin domina, féminin de dominus (le seigneur).

    Selon Sylvie Barnay, historienne, auteur de La Vierge, femme au visage divin (Collection « Découvertes », Gallimard) : « En Occident, alors que l'empire se désagrège, la Vierge va peu à peu occuper une place vacante, celle de reine. ­La Vierge devient en Occident « reine des cieux », placée au sommet de la hiérarchie des anges dans un système de représentation où le ciel et la terre sont en correspondance. Elle est alors reconnue comme médiatrice.

    Tandis qu'au 12ème siècle on redécouvre le Dieu fait homme, la Vierge va prendre de plus en plus d'importance comme mère du Christ et des hommes. Au Moyen Âge, on pense la Vierge comme revêtant le Christ d'un manteau de chair : de même recouvre-t-elle l'humanité de ce manteau. Dès lors, le culte marial s'étend à toutes les couches de la population, y compris chez les plus humbles, qui en l'appelant Notre Dame reconnaissent en elle la reine des cieux. Les termes « Notre-Dame », mettent en lumière le fait que Marie, en tant que mère du Christ, partageait la « noblesse » de son divin Fils.  C’est la majesté, la puissance et la gloire de Marie qui sont reconnues ».

    Le respect envers la Vierge, Mère de Dieu, dans la vie et le ministère sacerdotal apparaît comme une valeur universelle si l'on considère toutes les choses que le Concile Œcuménique Vatican II a dites dans la Constitution Dogmatique Lumen Gentium, où est mis en évidence le rôle propre à la Vierge-Mère dans l'œuvre du Christ et de l'Eglise.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B., Grand Chancelier Prieural

    Sources :

    http://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie/Pourquoi-appeler-Marie-Notre-Dame

    http://www.uneminuteavecmarie.com/pt-br/node/17586


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