• * Réflexions sur la troisième règle

    Tu auras le culte de l’honneur, mais tu mépriseras les honneurs

    Pour cette troisième règle de vie du Chevalier Templier, nous analyserons le terme "honneur" dont le sens varie selon qu'il est écrit au singulier ou au pluriel ! Nous tenterons aussi d'affiner notre compréhension de l'expression "avoir le culte de" ainsi que du sens du verbe "mépriser".

    Réflexions d'un Frère Novice

    « Tu auras le culte de l’HONNEUR, mais tu mépriseras les honneurs. »  

    « Humble parmi les humbles plus fier que les fiers ».

    Cette citation de Frédéric Mistral résume à elle seule les valeurs de ma famille.

    Actes et pensées honorables, sans pour autant renier nos origines.
    Point d’honneurs quels que soient les actes mais tous s’inspirent des valeurs chrétiennes.

    Mon père a toujours été un exemple, un modèle dans son comportement et ce durant toute sa vie. L’humilité exacerbée dans les actes quotidiens. Même dans le mérite et la bravoure, il n’a jamais été récompensé à sa juste valeur ; d’autant qu’il ne recherchait pas les honneurs.

    Le calvaire de ses derniers mois de vie me fait penser à celui du Christ. Il a porté sa croix sans pour autant avoir les rameaux. Sa seule consolation aura été de faire de son mieux et d’inspirer ses trois fils dans les valeurs qui furent les siennes. Sans oublier notre maman qui suivait aussi ces préceptes. Malgré leur fierté acquise à l’heure de la mort, je serai fier de moi et en paix, si un jour j’arrive, ne fusse qu’à leur cheville.

     Frère Alain G.

    Comment comprenons-nous le terme "honneur" ?

    Un honneur est une composante de la féodalité : il s'agit au Moyen Âge en France et en Grande-Bretagne d'un fief possédé à l'origine par l'un des barons d'un prince ou d'un roi. Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit ici.

    L'honneur peut se définir comme un lien entre une personne et un groupe social qui lui donne son identité et lui confère le respect. L'honneur se gagne par des actes admirés par la collectivité ; on subit la honte en conséquence d'actes méprisés. En ce sens, l'honneur est un attribut collectif, comme la vertu est un attribut individuel. 

    L'honneur est une marque de vénération, de considération attachée elle aussi à la vertu et au mérite. Consécutivement, l'honneur est donc une forme d'estime dont on jouit après le combat (de nos jours, nous dirons après avoir produit un travail conséquent) comme une récompense. Il faut alors comprendre que, pour bénéficier de l'honneur, pour être qualifié d'honorable, il fallait donc avoir combattu, avoir œuvré pour le bien de notre Ordre. En ce sens, ne rien faire n'était pas un comportement pouvant être qualifié d'honorable, alors qu'il pourrait l'être à notre époque plus paisible (patience courageuse, abstention de revanche, primauté de la réflexion sur l'action, refus de faire une chose choquante, méditation et contemplation monastiques, etc.).

    Dans le cadre de nos activités en général :

    L'honneur est la considération, le renom, la gloire qui va à l'un d'entre nous dont le courage, le mérite, la valeur, le talent, etc., sont reconnus : il a accepté telle ou telle charge difficile et c'est tout à son honneur.

    L'honneur, c'est aussi un témoignage d'estime, de considération qui honore un Profane reçu dans notre Ordre : dans ce cas, nous dirons qu'il a eu l'honneur d'être admis dans une de nos commanderies.

    L'honneur, c'est encore un privilège, une simple faveur ou une obligeance : une de nos Sœurs nous a fait l'honneur de nous rendre visite.

    L'honneur, c'est aussi le sentiment de sa propre dignité, sa réputation. Nous déplorons que l'honneur de certains d'entre nous ait été attaqué et des sanctions ont été prises.

    Le sens de l'honneur

    Avoir le sens de l'honneur, c'est accepter un ensemble de principes moraux qui incitent à ne jamais accomplir une action qui fasse perdre l'estime qu'on a de soi ou celle qu'autrui nous porte.

    Tenir ses engagements est une forme élémentaire de l’honneur ; la parole est à cet égard aussi sacrée qu’un engagement écrit.

    Quelle différence faisons-nous entre "honneur" au singulier" et "honneurs" au pluriel ?

    Dans tous les milieux, la passion de l’honneur peut dégénérer en passion des honneurs… A cet égard, le désir de hautes charges peut conduire des personnes de grande qualité à se déshonorer. Il faut donc bien distinguer entre honneur et ambition et ne pas séparer noblesse de sentiments, générosité, simplicité et gentillesse. A défaut, le sentiment de l’honneur devient vite morgue hautaine et préjugé de caste.

    Comment comprenons-nous l'expression "avoir le culte de" ?

     "Avoir le culte de" , c'est éprouver une grande admiration, avoir de la vénération ou une tendresse profonde. Ainsi, on peut avoir le culte du drapeau, le culte de la patrie, le culte de la tradition.

    Ce que ce troisième élément de la Règle de vie du Chevalier Templier nous suggère - ou  nous demande - c'est d'avoir le culte de l'honneur, c'est-à-dire, par exemples, avoir la faculté de rédiger une prière, d'être apte à exercer une charge telle que celle de Frère Drapier, de pouvoir remplir des tâches opératives, d'avoir la possibilité de rendre visite à des Frères ou des Sœurs malades, d'être capable de se tenir correctement sur une chaise pendant un chapitre, d'être en mesure de remplacer au pied levé un Frère absent alors que celui-ci a une charge importante au sein de notre Prieuré, d'être à même de partager le pain et le vin au cours d'une de nos cérémonies, d'avoir la force d'aider à décharger un de nos véhicules avant un chapitre, d'avoir le choix de participer ou non à une activité facultative, de se donner les moyens de participer à un Chapitre exceptionnel à l'étranger, d'être susceptible d'intervenir à bon escient dans un débat... 

    Comment comprenons-nous le verbe "mépriser" ?

    Avoir du mépris pour une personne, pour une chose, c'est ne pas en tenir compte. C'est s’élever au-dessus de l’amour qu’on a ordinairement pour une chose, ou de la crainte qu’elle inspire.

    Mépriser, c'est considérer quelqu'un, sa conduite comme indignes d'estime, de considération, les condamner moralement. Mais pourrions-nous réellement mépriser quelqu'un d'avoir été lâche ?

    Mépriser, c'est aussi ne faire aucun cas de quelque chose, le négliger. Mais avons-nous le droit de mépriser le danger ? Ne devons-nous pas, au contraire, veiller à notre propre sécurité pour nous permettre, en cas de nécessité, de protéger la vie de nos semblables ? Avons-nous le droit de mépriser l'argent ? Ne devons-nous pas toujours veiller à ce que notre famille, nos proches, ne se retrouvent pas dans le besoin ?

    Pour conclure

    D'une façon générale, l’honneur est signe d’une conception de la vie qui " tire les hommes vers le Haut ".

    Le seul vrai honneur est le service des autres.

    La société civile d’autrefois mettait son honneur à vivre en conformité avec un code social, écrit ou non, les chevaliers aussi bien que les artisans. On se sentait très lié par un engagement moral. On en est très loin aujourd’hui. L’actualité nous montre que l’Honneur doit rester un des piliers de notre existence individuelle et collective et qu’il est, plus que jamais, urgent de le faire revivre en nous.

    Synthèse de recherches mises en page par le Frère André B.

    Sources :

    http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/honneur/40341

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Honneur

    http://www.notrefamille.com/dictionnaire/definition/faculte/

    http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fnonnobisdominenonnobissednominituodagloriam.unblog.fr%2F2006%2F09%2F12%2Flhonneur%2F

    https://www.facebook.com/ChevaliersDuTemple/posts/1124967644208147


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