• * 190711 St Benoît, père du monachisme

    Saint Benoît, père du monachisme

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    Introduction

    Benoît de Nursie (né vers 480 ou 490 à Nursie (en italien Norcia) en Ombrie, mort en 543 ou 547 dans le monastère du Mont-Cassin, saint Benoît, pour les catholiques et les orthodoxes, est le fondateur de l'ordre des Bénédictins et a largement inspiré le monachisme occidental ultérieur.

    Il est considéré par les catholiques et les orthodoxes comme le patriarche des moines d'Occident, grâce à sa règle qui a eu un impact majeur sur le monachisme occidental et même sur la civilisation européenne médiévale. Il est souvent représenté avec l'habit bénédictin (coule noire), une crosse d'abbé, ainsi qu'un livre.

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    La vie de saint Benoît (480 – 547) est généralement peu connue. Il a pourtant rédigé la règle qui régit l’un des ordres monastiques les plus importants.

    Saint Benoît, patron de l’Europe, des agriculteurs, des cavaliers, des conducteurs de machines, des réfugiés et des spéléologues est fêté le 11 juillet, date de la célébration de la translation de ses reliques à l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire.

    Par ce parchemin, rendons-lui hommage, lui qui nous a donné un magnifique exemple d’humilité.

    Toute sa vie, saint Benoît a pris la route à la recherche des conditions propres à une vie monastique exigeante, dans le silence et la contemplation.

    Deux sources attestent de l’œuvre de saint Benoît : un texte législatif intitulée la « Règle des monastères » et une biographie du pape saint Grégoire, rédigée en 593 - 594.  Ce dernier présente Benoît de Nursie comme un homme simple qui a le sens du concret, plutôt que comme un spéculatif et un doctrinaire. Pour que sa règle soit accessible à tous, il a préféré s’appuyer sur des exemples concrets, plutôt que d’imposer des principes abstraits.

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    Vie de saint Benoît

    Né dans une famille italienne aisée, vers 480, à Nursie, Benoît part étudier les lettres et le droit à Rome, vers 495. La vie libertine étudiante dégoutte l’adolescent qui décide de tout quitter. Il gagne le sud et mène alors une vie simple, de contemplation et de lecture, à Enslide. Benoît a une sœur, sainte Scholastique, qui se consacra à Dieu dès sa plus tendre jeunesse, rêvant de suivre son frère. Moniale, elle se rapprocha de son frère, quand il se fut établi au Mont-Cassin.

    Dans sa quête de Dieu, Benoît sent le besoin de s’isoler davantage. Il descend vers le sud jusqu’à Subito, à 70 kilomètres de Rome. Il y débute une vie d’ermite, réfugié dans une caverne « inaccessible ». Romain, un moine, le ravitaille en lecture et en nourriture au moyen d’une corde. Benoît a environ 20 ans et sa sainteté est déjà réputée.

    Les vieux moines du monastère voisin de Vicovaro rendent visite à l’ermite et  lui demandent de devenir leur supérieur. Benoît accepte. Il tente de réformer la communauté, en proie au laisser-aller. Mais en vain car son action dérange à tel point que des religieux tentent de l’empoisonner en versant dans son verre de vin des plantes mortelles. Au moment où il la bénit la coupe d’un signe de croix, celle-ci se brise.

    Benoît reprend la route pour Subito. Il y construit douze monastères qui accueillent chacun douze moines – comme les apôtres. Son action et sa vertu le mettent de nouveau en danger. Ses exigences  agacent et on tente encore de l’assassiner. Mais Benoît s’aperçoit que sa nourriture contient du poison quand un corbeau recrache les miettes de pain qu’il s’apprêtait à manger.

    En 529, Benoît et quelques moines s’installent dans une ancienne forteresse qu’ils transforment en monastère, sur le mont Cassin, à 529 mètres d’altitude. C’est sur ce promontoire rocheux qu’il terminera sa vie vers 547.

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    La règle de saint Benoît

    Rédigée entre 530 et 556, à l’intention des moines du monastère du Mont-Cassin (Italie du sud), la Règle de saint Benoît de Nursie s’est imposée à tout l’Occident dès le 10ème siècle.

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    C’est une règle de vie, appelée ensuite la règle bénédictine, dont l'expansion sera immense et qui sera par la suite reprise et codifiée par saint Benoît d'Aniane. Inspirée de l'Écriture sainte, elle recommande aux moines, qui vivent en communautés dirigées par un abbé, de respecter quatre principes essentiels :

    • la modération qui est présente dans les usages quotidiens de la nourriture, de la boisson et du sommeil ;
    • la gravité qui a pour corollaire le silence ;
    • l'austérité qui implique l'éloignement du monde et le renoncement à la possession ;
    • la douceur faite de bonté, d'amour évangélique, d'hospitalité exercée envers les humbles.

    Astreints à la lecture et au travail manuel, les moines doivent se consacrer au service de Dieu qui culmine dans l'office divin. La vie monastique est répartie d’une façon rigoureuse, tout en laissant place à l’indulgence envers les limites individuelles. Elle comprend des temps de prière, de lecture et de travail manuel. L’organisation de la vie cénobitique est rythmée par l'alternance de tâches régulières et quotidiennes et de célébration des offices. Ainsi les trois pôles de la vie monastique, la prière, le travail, et la lecture, deviennent un moyen pour se consacrer au service de Dieu. D'où la célèbre devise bénédictine, qui n'apparaît pourtant pas dans la Règle : Ora et labora (Prie et travaille, en latin).

    Elle fait référence à nombre de ses prescriptions : « L’oisiveté est ennemie de l’âme, c’est pourquoi, à certaines heures, les frères doivent s’occuper au travail des mains et à certaines autres à la lectio divina ». « Ils sont vraiment moines lorsqu’ils vivent du travail de leurs mains comme nos pères les apôtres ».  Mais la prière prime : « Au premier signal de l’office, que chacun quitte son travail ». Cette règle aura régi la vie d’une multitude de moines.

    Elle constitue un monument de la tradition monastique chrétienne. Profondément nourrie de la Parole de Dieu, elle inspire encore aujourd’hui, non seulement les moines et moniales des familles bénédictines et cisterciennes, mais également de plus en plus de laïcs qui y trouvent une sagesse pour vivre ensemble. Elle doit son rayonnement et son exceptionnelle longévité à son sens de la mesure, à son profond respect de la personne humaine dans sa grandeur comme dans sa petitesse, et à sa grande capacité d’adaptation.

    La règle de saint Benoît régit encore la vie de milliers de moines aujourd’hui. Cette règle propose, en même temps qu'un cheminement vers Dieu, un idéal de vie en collectivité. Il s’agit d’une œuvre courte. Le rythme de la vie du moine y est détaillé, entre prière, travail, charité fraternelle, accueil et repos. Son quotidien s’y organise autour d’une vie de communauté dans laquelle l’abbé est père et les religieux sont frères. Au fil de la journée s’égrènent les offices de la liturgie des heures.

    Comme Abraham, saint Benoît est devenu le père de nombreux hommes qui, dans la solitude, la prière et le silence, ont cherché Dieu comme unique but de leur vie.

    Les reliques de saint Benoît ont été transférées en 703 jusqu’à Saint-Benoît-sur-Loire, près d'Orléans, dans le Loiret. Elles sont conservées dans la crypte de l'abbaye de Fleury. Elles y sont toujours vénérées.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

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    Pour découvrir le texte intégral de la Règle de saint Benoît : cliquez sur ce lien

    Il est aussi possible de télécharger l’intégralité de la règle de saint Benoît sur le site de l’abbaye de Solesmes : lien

    L’Abbaye de Maredsous invite à s’inspirer de saint Benoît

    Le 11 juillet, saint Benoît est à l’honneur. L’abbaye de Maredsous organise, chaque année, un pélerinage en l’honneur du saint patron de l’Europe.

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    Saint Benoît, un modèle européen d’actualité

    Par sa vie entre 490 et 547, Benoît s’est révélé maître de la paix. Il a su déjouer quelques pièges et tentatives d’empoissonnement. Il a introduit la règle de vie qui s’appliquera ensuite pour de nombreux monastères jusqu’aux frontières de l’Europe. Au Mont-Cassin, le deuxième lieu que saint Benoît a fondé, il a accueilli des croyants et des pélerins d’origines diverses. Même le roi ostrogoth Totila lui a rendu visite. La force de ce saint a été de créer un climat de paix dans un contexte de violence. L’Europe d’aujourd’hui n’est-elle pas confrontée au même défi?

    A.-F. de Beaudrap

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    Quelques représentations de saint Benoît à l'Abbaye de Maredsous

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    Cette fête concerne avant tout les bénédictins et les bénédictines. Mais en quoi peut-elle rejoindre tout chrétien ?

    Saint Benoît nous adresse trois invitations. La première est celle de la confiance. Dans le Prologue de la Règle, le premier mot est « Écoute ». Par cet impératif, saint Benoît nous invite à ouvrir notre cœur, à accueillir, à recevoir… Il s’agit en effet de recueillir une parole, un enseignement, de s’engager dans une certaine orientation de vie, de suivre Jésus. A l’autre bout de la Règle, on peut découvrir le résultat de cette écoute : « tu parviendras ».

    Ensuite, une deuxième invitation est celle de l’espérance. Trop souvent, nous risquons de nous décourager, de nous désespérer de nos erreurs, de nos fautes, de nos péchés… Dans la vie monastique, on en commet aussi. Pour rassurer son moine, Benoît a eu une intuition fulgurante : il a prévu le vœu de « conversion de vie ». Ainsi, le moine ne peut jamais prétexter ses manquements pour abandonner, fuir, déserter… Il peut seulement écouter la parole d’un Père du désert qui définit ainsi le moine : « C’est celui qui tombe 7 fois et se relève 7 fois ». Saint Antoine, qui fut moine avant Benoît, ne parlait pas autrement : « Aujourd’hui, je commence ». Cette espérance nous offre cette chance de toujours pouvoir nous relever, portés par un dynamisme que Benoît prescrit dans toute sa Règle. Cette Espérance ne vaut pas que pour les moines et moniales : les épreuves, les souffrances, les échecs ne devraient jamais nous écraser ou nous anéantir. Le printemps peut toujours fleurir ! C’est l’heureuse nouvelle de la fête de Pâques, victoire de la Vie sur toute mort…

    Enfin, le secret d’apprendre à aimer l’autre tel qu’il est pourrait être la troisième invitation de Saint Benoît. La vie en commun, que ce soit dans les familles, les sociétés, les communautés, n’est jamais évidente avec tous. A plusieurs reprises dans sa Règle, Benoît invite à voir le Christ dans l’autre : la sœur, le frère, le malade, l’hôte,… Ainsi, il nous invite à découvrir en chacun les traits de Dieu, à percevoir combien chacun a été créé à son image et qu’il peut nous révéler Dieu…

    En ce beau jour de la fête de Benoît, revisitons ces mots : confiance, espérance, amour

    Sœur Marie-Jean, bénédictine d’Hurtebise

    Sanctifions notre quotidien

    La règle de saint Benoît, connue pour son exigence, se divise en 73 chapitres. Si elle s’adresse à l’origine aux moines bénédictins, elle contient quelques pépites pour aider chacun à sanctifier notre quotidien.

    Certains de ses articles méritent d’être mis en pratique par chacun, religieux ou non.

    Les instruments des bonnes œuvres (chapitre 4)

    « Par amour du Christ, prier pour ses ennemis ».

    « Ne rien préférer à l’amour du Christ ».

    L’obéissance (chapitre 5)

    « Le premier degré d’humilité est l’obéissance sans délai ».

    L’humilité (chapitre 7)

    « L’homme estimera que Dieu, du haut du ciel, le regarde à tout moment, qu’en tout lieu le regard de la divinité voit ses actes et que les anges les lui rapportent à tout moment ».

    La révérence dans la prière (chapitre 20)

    « Sachons bien que ce n’est pas l’abondance des paroles, mais la pureté du cœur et les larmes de la componction qui nous obtiendront d’être exaucés ».

    Les frères malades (chapitre 36)

    On prendra soin des malades avant tout et par-dessus tout. On les servira comme s’ils étaient le Christ en personne, puisqu’il a dit : « J’ai été malade et vous m’avez visité » (Mt 25, 36).

    Le travail manuel de chaque jour (chapitre 48)

    « L’oisiveté est ennemie de l’âme. Les frères doivent donc consacrer certaines heures au travail des mains et d’autres à la lecture des choses divines ».

    La réception des hôtes (chapitre 53)

    « Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ, car lui-même doit dire un jour : « J’ai demandé l’hospitalité et vous m’avez reçu ». (Mt 25, 35) ».

    Les vêtements et les chaussures des frères (chapitre 55)

    « Lorsqu’on en recevra de neufs, on rendra toujours et immédiatement les vieux qui seront déposés au vestiaire pour les pauvres ».

    Le bon zèle que doivent avoir les moines (chapitre 72)

    « Ils supporteront avec une très grande patience les infirmités d’autrui, tant physiques que morales ».

    Ces dix petits conseils glanés dans la règle bénédictine ont prouvé leur efficacité pendant plus de 1 400 ans. Ils ont pour but de remettre Dieu au centre des cœurs et des vies. Une tâche longue et semée d’embûches certes, mais qui mène à coup sûr au don de soi et à la sainteté. Bonnes œuvres, obéissance, soin des malades et des voyageurs apprennent à reconnaître la main de Dieu dans le quotidien, et à savoir mieux la saisir pour se laisser guider à sa sainte volonté.

    Aleteia

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt_de_Nursie

    http://croire.la-croix.com/Definitions/Figures-spirituelles/Saint-Benoit/Saint-Benoit-pere-du-monachisme

    http://www.wavreumont.be/regle-de-saint-benoit/

    http://www.maredsous.com/index.php?id=1404

    http://www.cathobel.be/2015/06/23/maredsous-invite-a-sinspirer-de-st-benoit/

    http://www.vocations.be/ma-vocation/le-11-juillet-on-fete-saint-benoit/

    https://fr.aleteia.org/2017/07/11/10-points-de-la-regle-de-saint-benoit-a-appliquer-au-quotidien/


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