• * 200921 Saint Matthieu, Évangéliste

    200921 - Fête de saint Matthieu

    Saint Matthieu, Évangéliste

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Introduction :

    Matthieu est le premier des quatre Évangélistes et un des tout premiers disciples de Jésus. L’Évangile selon saint Matthieu raconte comment ce percepteur d’impôts a été appelé par Jésus à le suivre. Matthieu a rédigé son évangile pour une communauté juive. Il a montré en quoi Jésus est bien celui qui a accompli l’Écriture. L’emblème de Matthieu est l'ange.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Saint Matthieu, Apôtre et Évangéliste (1er siècle)

    Saint Matthieu était probablement galiléen de naissance. Il exerçait la profession de publicain ou de receveur des tributs pour les Romains, profession très odieuse parmi les Juifs. Son nom fut d'abord Lévi. Il était à son bureau, près du lac de Génésareth, où apparemment il recevait le droit de péage, lorsque Jésus-Christ l'aperçut et l'appela. Sa place était avantageuse. Mais aucune considération ne l'arrêta, et il se mit aussitôt à la suite du Sauveur. Celui qui l'appelait par sa parole le touchait en même temps par l'action intérieure de sa grâce.

    Après sa conversion, Matthieu invita Jésus-Christ et ses disciples à manger chez lui. Il appela même au festin ses amis, espérant sans doute que les entretiens de Jésus les attireraient aussi à Lui. C'est à cette occasion que les pharisiens dirent aux disciples du Sauveur : « Pourquoi votre maître mange-t-Il avec les publicains et les pécheurs ? ». Et Jésus, entendant leurs murmures, répondit : « Les médecins sont pour les malades et non pour ceux qui sont en bonne santé. Sachez-le donc bien, je veux la miséricorde et non le sacrifice ; car je suis venu appeler, non les justes, mais les pécheurs ».

    Après l'Ascension, saint Matthieu convertit un grand nombre d'âmes en Judée. Puis il alla prêcher en Orient, où il souffrit le martyr. Il est le premier qui ait écrit l'histoire de Notre-Seigneur et sa doctrine, renfermées dans l'Évangile qui porte son nom. On remarque, dans l'Évangile selon saint Matthieu, qu'il se nomme « le publicain », par humilité, aveu touchant, et qui nous montre bien le disciple fidèle de celui qui a dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ».

    On pense qu'il évangélisa l'Éthiopie. Là, il se rendit populaire par un miracle : il fit le signe de la croix sur deux dragons très redoutés, les rendit doux comme des agneaux et leur commanda de s'enfuir dans leurs repaires.

    Ce fut le signal de la conversion d'un grand nombre. La résurrection du fils du roi, au nom de Jésus-Christ, produisit un effet plus grand encore et fut la cause de la conversion de la maison royale et de tout le pays. On attribue à saint Matthieu l'institution du premier couvent des vierges. C'est en défendant une vierge consacrée au Seigneur contre les atteintes d'un prince, que le saint apôtre reçut le coup de la mort sur les marches de l'autel.

    Saint Matthieu est fêté par l’Église catholique le 21 septembre et par l’Église orthodoxe le 16 novembre comme le saint patron des percepteurs, des comptables, des fiscalistes, des agents des douanes et des banquiers.

    Extrait du « Petit Livre des Saints », Éditions du Chêne, tome 1, 2011

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    La conversion de saint Matthieu

    Aujourd'hui, nous fêtons saint Matthieu, Apôtre et Évangéliste. Lui-même nous raconte sa conversion dans son Évangile. Il était assis à l'endroit où l'on collectait l'impôt et Jésus l'invita à le suivre. Matthieu – dit l'Évangile – « se leva et le suivit » (Mt 9,9). Avec lui, s'adjoint au groupe des Douze un homme totalement différent des autres apôtres, tant par sa formation que par sa position sociale et sa fortune. Son père lui avait fait faire des études d'économie pour pouvoir fixer le prix du blé et du vin, des poissons que Pierre, André et les fils de Zébédée devaient lui apporter, et des perles précieuses dont parle l'Évangile.

    Son métier de collecteur d'impôts était mal vu. Ceux qui l'exerçaient étaient considérés comme des publicains et des pécheurs. Il était au service du roi Hérode, maître de la Galilée, un roi haï par son peuple et que le Nouveau Testament nous présente comme adultère, assassin de Jean-Baptiste et se moquant de Jésus le Vendredi Saint. À quoi songeait Matthieu quand il allait rendre des comptes au roi Hérode ? Sa conversion dût supposer pour Matthieu une véritable libération, comme le montre le banquet auquel il invita publicains et pécheurs. Ce fut sa manière de prouver sa reconnaissance au Maître d'être sorti d'une situation misérable et d'avoir trouvé le vrai bonheur. Saint Bède le Vénérable écrit, en commentant la conversion de saint Matthieu : « La conversion d'un collecteur d'impôts donne un exemple de pénitence et d'indulgence à d'autres collecteurs d'impôts et pécheurs (…). Dès le premier instant de sa conversion, il attire à Lui, c'est-à-dire au salut, tout un groupe de pécheurs ».

    Dans sa conversion se manifeste la miséricorde de Dieu comme l'indiquent les paroles de Jésus face aux critiques des pharisiens : « C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mt 9,13).

    Abbé Joan Pujol i Balcells (La Seu d'Urgell, Lleida, Espagne)

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Saint Matthieu et l’ange

    « Saint Matthieu et l'Ange » est un tableau de Caravage peint vers 1602 pour la chapelle Contarelli de l'église Saint-Louis-des-Français de Rome où il est conservé depuis. Ce tableau fait partie d'une commande de trois pièces distinctes devant décorer la chapelle, toutes liées à la figure de saint Matthieu l'Évangéliste : le « Saint Matthieu et l'Ange » le montre précisément en train de rédiger son Évangile sous la dictée d'un ange. La première proposition de Caravage pour répondre à la commande étant rejetée, c'est une seconde version d'un style et d'une composition tout à fait différents qui fut finalement installée dans la chapelle.

    D’après Wikipédia

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Liturgie du 21 septembre 2020

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Introduction

    Nous sommes invités, par la liturgie de l’Église, à entrer dans la vision de Paul, en ce jour de la fête de l’Apôtre Matthieu, pour faire mémoire du don de la foi qui nous a été fait…

    Chaque croyant, est, par ce simple fait qu’il est devenu croyant, situé dans l’histoire globale des croyants, une histoire qui le précède et qu’il reçoit en se mettant à croire. C’est une histoire qui s’impose à chacun de nous à l’entrée de sa propre foi «Chacun d'entre nous a reçu le don de la grâce comme le Christ nous l'a partagée»… Il est bon de se le redire en ce jour de fête, pourquoi cela ?

    Parce que c’est ainsi que nous pouvons nous comprendre, être justement en relation entre nous. Nous sommes pris dans un devenir à la fois personnel et communautaire, passant d’un attachement acquis, appelé à s’ouvrir à un engagement voulu. Un devenir qui n’a pas de limite, il s’agit du peuple saint, une totalité est visée, à laquelle nous devons parvenir tous ensemble… Dès lors, notre chemin demande que chacun de nous s’adapte aux autres… Nous avons à reconnaître les bases à partir desquelles nous pouvons nous-mêmes devenir. Nous sommes appelés à une seule unité…

    Père Jean-Luc Fabre – Jardinier de Dieu

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    1ère lecture : « Les dons qu’il a faits, ce sont les Apôtres et aussi les évangélisateurs ».

    Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens (Ep 4, 1-7.11-13)

    Frères, je vous conjure, moi prisonnier dans le Seigneur, de marcher d’une manière digne de la vocation à laquelle vous avez été appelés : en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité, vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit dans le lien de la paix. Soyez un seul corps et un seul esprit, comme vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. Il y a un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, qui agit par tous, et qui réside en nous tous. Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don du Christ. Et c’est lui qui a donné les uns comme Apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélistes, d’autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints, pour l’œuvre du ministère, pour l’édification du corps du Christ, jusqu'à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme parfait, à la mesure de l’âge de la plénitude du Christ.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Commentaire 1 :

    Jésus a fondé l’Église en appelant les apôtres à le suivre. Il en a fait les premiers piliers de notre Église. Aujourd’hui dans son sillage nous avons à notre tête le Saint Père François puis nos évêques et nos prêtres. Savons-nous vraiment être reconnaissants à Dieu pour le don qu’il nous fait à travers leurs vies offertes au service de la parole, au service de nos âmes ? Par ailleurs tout chrétien a en lui, les dons que Dieu lui fait pour le service du royaume, pour le service de ses frères et sœurs, savons-nous les utiliser ? Et les utiliser avec ceux qui sont responsables de l’Église ? Paul est clair lorsqu’il nous dit : « Je vous encourage à suivre fidèlement l'appel que vous avez reçu de Dieu : ayez beaucoup d'humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez à cœur de garder l'unité dans l'Esprit par le lien de la paix ». Oublions nos critiques, nos jugements, nos divisions et grandissons dans l’unité pour mieux répondre à l’appel que Dieu met au fond de notre cœur. Soumettons-nous aussi à l’enseignement de l’Église, car ce n’est certes pas pour rien que le Seigneur nous a donné des gens capables de bien définir la vie de foi et les dogmes. Nous faisons partie d’un tout, nous faisons partie d’un Corps et ce Corps c’est l’Église, ne coupons pas ce corps en petit morceau, par notre individualisme, mais grandissons avec ce Corps, alors comme le dit encore saint Paul : « Nous parviendrons tous ensemble à l'unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l'état de l'Homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ ».

    Commentaire extrait du site des Passionistes de Polynésie

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Psaume : (Ps 18 (19), 2-3, 4-5ab)

    R/ Par toute la terre s'en va leur message (Ps 18, 5).

    Les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament raconte l'ouvrage de ses mains.

    Le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance.

    Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s'entende ; mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Commentaire 2 :

    Ce psaume est une invitation à chanter la gloire de Dieu : elle se manifeste à la fois par les merveilles du ciel, spécialement le soleil (1-7), et par la Loi (8-15). Ces deux parties étaient sans doute à l’origine deux psaumes différents.

    L’ordre de la voûte céleste est comme une symphonie : savons-nous l’entendre ? Est-ce que nous joignons les créatures muettes dans une louange à Dieu, notre créateur ? Percevons-nous aussi la mélodie du message évangélique (Romains 10.18) ?

    La Loi du Seigneur est plus précieuse que l’or et plus douce que le miel : elle nous parle de Dieu et nous invite à nous soumettre totalement.

    Commentaire emprunté au blog « Jubilatedeo »

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Évangile : « Suis-moi. L’homme se leva et le suivit ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 9, 9-13)

    En ce temps-là, Jésus sortit de Capharnaüm et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts.

    Il lui dit : « Suis-moi. ». L’homme se leva et le suivit.

    Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples.

    Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples :

    « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? »

    Jésus, qui avait entendu, déclara :

    « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Commentaire 3 :

    Que voilà un bel appel ! Un appel inattendu ! Jésus qui va chercher un publicain, un pécheur notoire dans son village ! C’est que Matthieu travaille au service de l’envahisseur ! Et c’est aussi qu’au passage il en profite bien un peu ! De notre temps, on l’affublerait certainement de l’étiquette peu enviable de « collabo ». Mais Jésus lui ne s’arrête pas là ! Il voit au cœur, et il voit bien qu’en Matthieu tout n’est pas perdu !

    Et que fait Matthieu ? Il plante là son service qui lui assurait une vie aisée, et il suit Jésus…ce sera sans retour. Matthieu se convertit réellement ! Il fait table rase du passé. Jésus est venu appeler un pécheur et le pécheur a répondu ! Et c’est par son évangile, qu’aujourd’hui nous apprenons la parole de Dieu !

    Jésus nous montre là deux choses :

    1. Dieu qui regarde au cœur de tout homme peut appeler qui il veut, quand il veut et comme il veut. Ne nous disons donc jamais « je suis bien trop pécheur, Dieu ne voudra jamais de moi ! ». Mais c’est justement parce que tu es pécheur que Dieu vient vers toi ! …
    2. Nous sommes tous pécheurs devant Dieu. Dieu est venu nous chercher au milieu même de notre péché, alors ne fermons jamais la porte à une personne qui voudrait s’approcher de Dieu, surtout si son cœur la pousse au service des autres et de la parole, sous prétexte qu’elle a été ceci ou cela ! Ouvrons la porte ! Et soyons attentifs à l’œuvre de Dieu en ce nouveau frère, cette nouvelle sœur ! Nul ne peut jurer de l’avenir ! Quant aux cœurs, c’est Dieu qui en est le véritable maitre.

    Commentaires de Myriam de Gemma – Septembre 2012

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Homélie :

    Nous nous arrêtons aujourd'hui sur l’Évangéliste Matthieu. En vérité, décrire entièrement sa figure est presque impossible, car les informations qui le concernent sont peu nombreuses et fragmentaires. Cependant, ce que nous pouvons faire n'est pas tant de retracer sa biographie, mais plutôt d'en établir le profil que l'Évangile nous transmet.

    Pour commencer, il est toujours présent dans les listes des Douze choisis par Jésus (Mt 10, 3 ; Mc 3, 18 ; Lc 6, 15 ; Ac 1, 13). Son nom juif signifie « don de Dieu ». Le premier Évangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise : « le publicain » (Mt 10, 3). De cette façon, il est identifié avec l'homme assis à son bureau de publicain, que Jésus appelle à sa suite : « Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit : ‘’Suis-moi’’. L'homme se leva et le suivit » (Mt 9, 9).

    Marc (2, 13-17) et Luc (5, 27-30) racontent eux aussi l'appel de l'homme assis à son bureau de publicain, mais ils l'appellent « Levi ». Pour imaginer la scène décrite dans Mt 9, 9, il suffit de se rappeler le magnifique tableau du Caravage, conservé, à Rome, dans l'église Saint-Louis-des-Français. Dans les Évangiles, un détail biographique supplémentaire apparaît : dans le passage qui précède immédiatement le récit de l'appel, nous est rapporté un miracle accompli par Jésus à Capharnaüm (Mt 9, 1-8 ; Mc 2, 1-12) et l'on mentionne la proximité de la mer de Galilée, c'est-à-dire du Lac de Tibériade (Mc 2, 13-14). On peut déduire de cela que Matthieu exerçait la fonction de percepteur à Capharnaüm, ville située précisément « au bord du lac » (Mt 4, 13), où Jésus était un hôte permanent dans la maison de Pierre.

    Sur la base de ces simples constatations, qui apparaissent dans l'Évangile, nous pouvons effectuer deux réflexions. La première est que Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l'époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l'argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. C'est pour ces motifs que, plus d'une fois, les Évangiles parlent à la fois de « publicains et pécheurs » (Mt 9, 10 ; Lc 15, 1), de « publicains et de prostituées » (Mt 21, 31). En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie (Mt 5, 46 : ils aiment seulement ceux qui les aiment) et ils mentionnent l'un d'eux, Zachée, comme le « chef des collecteurs d'impôts et [...] quelqu'un de riche » (Lc 19, 2), alors que l'opinion populaire les associait aux « voleurs, injustes, adultères » (Lc 18, 11). Sur la base de ces éléments, un premier fait saute aux yeux : Jésus n'exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu'il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu'il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration importante : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mc 2, 17).

    La bonne annonce de l'Évangile consiste précisément en cela : dans l'offrande de la grâce de Dieu au pécheur ! Ailleurs, dans la célèbre parabole du pharisien et du publicain montés au Temple pour prier, Jésus indique même un publicain anonyme comme exemple appréciable d'humble confiance dans la miséricorde divine : alors que le pharisien se vante de sa propre perfection morale, « le publicain... n'osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : ‘’Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !’’ ». Et Jésus commente : « Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé » (Lc 18, 13-14).

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Dans la figure de Matthieu, les Évangiles nous proposent donc un véritable paradoxe : celui qui est apparemment le plus éloigné de la sainteté peut même devenir un modèle d'accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser entrevoir les merveilleux effets dans sa propre existence. A ce propos, saint Jean Chrysostome formule une remarque significative : il observe que c'est seulement dans le récit de certains appels qu'est mentionné le travail que les appelés effectuaient. Pierre, André, Jacques et Jean sont appelés alors qu'ils pêchent, Matthieu précisément alors qu'il lève l'impôt. Il s'agit de fonctions peu importantes – commente Jean Chrysostome – « car il n'y a rien de plus détestable que le percepteur d'impôt et rien de plus commun que la pêche » (In Matth. Hom.: PL 57, 363). L'appel de Jésus parvient donc également à des personnes de basse extraction sociale, alors qu'elles effectuent un travail ordinaire.

    Une autre réflexion, qui apparaît dans le récit évangélique, est que Matthieu répond immédiatement à l'appel de Jésus : « il se leva et le suivit ». La concision de la phrase met clairement en évidence la rapidité de Matthieu à répondre à l'appel. Cela signifiait pour lui l'abandon de toute chose, en particulier de ce qui lui garantissait une source de revenus sûrs, même si souvent injuste et peu honorable. De toute évidence, Matthieu comprit qu'être proche de Jésus ne lui permettait pas de poursuivre des activités désapprouvées par Dieu. On peut facilement appliquer cela au présent : aujourd'hui aussi, il n'est pas admissible de rester attachés à des choses incompatibles avec la « sequela » de Jésus, comme c'est le cas des richesses malhonnêtes. A un moment, Il dit sans détour : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi » (Mt 19, 21). C'est précisément ce que fit Matthieu : il se leva et le suivit ! Dans cette action de « se lever », il est légitime de lire le détachement d'une situation de péché et, en même temps, l'adhésion consciente à une nouvelle existence, honnête, dans la communion avec Jésus.

    Rappelons enfin que la tradition de l'Église antique s'accorde de façon unanime à attribuer à Matthieu la paternité du premier Évangile. Cela est déjà le cas à partir de Papia, Évêque de Hiérapolis en Phrygie, autour de l'an 130. Il écrit : « Matthieu recueillit les paroles (du Seigneur) en langue hébraïque, et chacun les interpréta comme il le pouvait » (in Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. III, 39, 16). L'historien Eusèbe ajoute cette information : « Matthieu, qui avait tout d'abord prêché parmi les Juifs, lorsqu'il décida de se rendre également auprès d'autres peuples, écrivit dans sa langue maternelle l'Évangile qu'il avait annoncé ; il chercha ainsi à remplacer par un écrit, auprès de ceux dont il se séparait, ce que ces derniers perdaient avec son départ » (Ibid., III, 24, 6). Nous ne possédons plus l'Évangile écrit par Matthieu en hébreu ou en araméen, mais, dans l'Évangile grec que nous possédons, nous continuons à entendre encore, d'une certaine façon, la voix persuasive du publicain Matthieu qui, devenu Apôtre, continue à nous annoncer la miséricorde salvatrice de Dieu et écoutons ce message de saint Matthieu, méditons-le toujours à nouveau pour apprendre nous aussi à nous lever et à suivre Jésus de façon décidée.

    Pape Benoît XVI

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Prière à saint Matthieu

    Saint Matthieu, notre guide et frère bien-aimé, obtiens-nous une foi profonde, une espérance ferme, un amour brûlant pour le Seigneur afin que nous puissions dire comme Paul : « Ce n'est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi ».

    Aide-nous à devenir des apôtres qui servent l’Église avec une conscience pure, des témoins de sa grandeur et de sa beauté au milieu des ténèbres de notre temps.

    Avec toi nous louons Dieu, le Père des cieux ! A Lui la gloire dans l’Église et le Christ Jésus pour tous les âges et tous les siècles.

    Source : Etoile Notre-Dame

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Conclusion : « Suis-moi ! ».

    Aujourd'hui, l'Évangile nous parle d'une vocation, celle du publicain Mathieu. Jésus prépare le petit groupe des disciples qui devront continuer sa mission de salut. Il prend ceux qu'Il veut : des pêcheurs ou des gens d'un métier humble. Ainsi Il appelle un publicain à le suivre, profession qui était mal vue par les Juifs, qui se considéraient eux comme étant les parfaits témoins de la loi, et qui se disaient que cette profession se rapprochait un peu trop d'une vie de péché car ils percevaient les impôts au nom du gouverneur romain auquel ils ne voulaient pas se soumettre.

    L'invitation de Jésus est suffisante : « Suis-moi » (Mt 9,9). Avec un seul mot du Maître, Mathieu abandonne sa profession et dans sa joie il l'invite chez lui pour un festin pour le remercier. Il va de soi que Mathieu avait de bons amis qui exerçaient le même métier que lui et qui étaient à ses côtés pour fêter cet événement. D'après les pharisiens, ils étaient tous des pécheurs reconnus par tout le monde comme tels.

    Les pharisiens ne peuvent pas se taire et font des commentaires aux disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » (Mt 9,10). La réponse de Jésus ne se fait pas attendre : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades » (Mt 9,12). L'analogie est parfaite : « Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mt 9,13).

    Les paroles de cet Évangile sont toujours d'actualité. Jésus continue à nous inviter à le suivre, chacun selon sa condition et sa profession. Suivre Jésus, veut dire très souvent, abandonner nos passions désordonnées, nos mauvais comportements familiaux, le gaspillage du temps pour consacrer du temps à la prière, au banquet eucharistique, à l'évangélisation. Enfin, tout cela veut dire « qu'un chrétien n'est pas son propre maître, mais qu'il s'offre au service de Dieu » (Saint Ignace d'Antioche).

    Certainement, Jésus me demande des changements dans ma vie, et je me demande à quel groupe de personnes j'appartiens, à ceux qui se sentent parfaits ou bien à ceux qui se reconnaissent sincèrement comme étant imparfaits? Je peux vraiment m'améliorer, n'est-ce pas ?

    Abbé Père Campanyà i Ribó (Barcelona, Espagne)

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    L'appel de Saint Matthieu, Le Caravage (Michelangelo Merisi da Caravaggio, 1571-1610)

    Chapelle Contarelli, église Saint-Louis-des-Français, Rome

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Saint Matthieu, notre guide et frère bien-aimé, obtiens-nous une foi profonde, une espérance ferme, un amour brûlant pour le Seigneur afin que nous puissions dire comme Paul : « Ce n'est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi ». Aide-nous à devenir des apôtres qui servent l’Église avec une conscience pure, des témoins de sa grandeur et de sa beauté au milieu des ténèbres de notre temps. Avec toi nous louons Dieu, le Père des cieux ! A Lui la gloire dans l’Église et le Christ Jésus pour tous les âges et tous les siècles.

    Références :

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Saint-Matthieu

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Matthieu_(ap%C3%B4tre)

    http://christroi.over-blog.com/article-saint-matthieu-apotre-et-evangeliste-1er-s-57327072.html

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/matthieu/mt-9-9-13.html

    https://www.aelf.org/2017-09-21/romain/messe

    https://www.aelf.org/2019-09-21/romain/messe

    http://jardinierdedieu.fr/article-ep-4-1-7-11-13-fete-de-st-matthieu-110369381.html

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/ephesiens/ep-4-1-7-11-13.html

    http://jubilatedeo.centerblog.net/6574920-Evangile-et-homelie-du-mardi-30-Novembre

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/matthieu/mt-9-9-13.html

    http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060830.html

    http://www.diocesedepapeete.com/pages/saints-du-mois/septembre/21-septembre-st-matthieu-evangeliste.html

    https://www.etoilenotredame.org/contact

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/matthieu/mt-9-9-13.html


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