• * 200629 Solennité saints Pierre & Paul

    Rubrique des saints et personnages

    200629 – Solennité saints Pierre et Paul

    La Solennité des saints Pierre et Paul, ou fête des saints Pierre et Paul, est une fête liturgique célébrée le 29 juin en l'honneur du martyre des saints Pierre et Paul.

     Solennité saints Pierre et Paul 

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Pierre et Paul, gravure sur une pierre tombale en marbre du 4ème siècle

    Au Musée du Vatican

    Le 29 juin, la Liturgie de l'Église nous invite à honorer à la fois saint Pierre et saint Paul. Ils sont les deux princes et piliers de l'Unique Église du Christ et jamais la Tradition ne les a fêtés l'un sans l'autre. Saint Pierre était galiléen et pécheur, installé à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Saint Paul était un juif de la Diaspora, de Tarse en Asie Mineure. Tous deux verront leur vie bouleversée par la rencontre personnelle avec le Christ et du jour au lendemain, ils quitteront tout pour Le suivre. Deux mille ans après, le Christ appelle encore des « pierres vivantes » pour édifier Son Église. évêques, prêtres, religieux, religieuses et laïcs doivent à leur tour annoncer la Bonne Nouvelle kérygmatique à la terre entière...

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Pierre et saint Paul, par El Greco

    16ème siècle, Musée de l'Ermitage, Russie

    Pierre et Paul, piliers de l'Église

    Saint Pierre et saint Paul sont fêtés ensemble le 29 juin parce qu'ils sont reconnus par la Tradition chrétienne comme les deux piliers de l'Église. L'Église romaine, c'est l'Église de Pierre et de Paul.

    La tradition ne les a jamais fêtés l’un sans l’autre, toujours le 29 juin.

     * Solennité des saints Pierre et Paul  * Solennité des saints Pierre et Paul

    Pierre, l'homme aux clés et Paul, l'homme à l'épée, si souvent associés, aussi bien dans l'histoire de la mission que dans la liturgie, et dans les représentations artistiques. Pierre était galiléen, un pêcheur installé à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade.

    Paul était un juif de la diaspora, de Tarse en Asie Mineure, pharisien et citoyen romain.

    Tous deux verront leur vie bouleversée par l'irruption d'un homme qui leur dit : « Suis-moi ». Pierre et Paul seront réunis dans leur confession de foi jusqu'au sang à Rome, puisqu'ils y ont été martyrisés pour leur foi en Jésus.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    La conversion de saint Paul

    Trois ans après sa conversion (en 37), Paul a souhaité se rendre à Jérusalem pour voir Pierre (Galates 1,18-19). Ce sont deux géants de la foi qui se retrouvent. Pour Paul, soupçonné de faire bande à part, il est essentiel de faire comprendre aux Galates que, depuis le commencement, ce ne fut jamais le cas. C'est vrai qu'il a attendu trois ans, ce qui souligne sa liberté et sa vocation propre, née sur la route de Damas. Mais, pour contrer l'accusation d'être isolé et à part, il tient à faire savoir aux Galates qu'il a voulu rencontrer le chef de l'Église.

    Le premier concile

    La seconde rencontre entre Paul et Pierre se déroule beaucoup plus tard, après le second voyage de Paul, sans doute en 51. Paul a acquis de l'expérience, il a beaucoup reçu de la communauté d'Antioche où il a passé douze années. Il a appris à travailler avec Barnabé, puis seul, comme responsable d'Église, tout en étant secondé par des collaborateurs bien choisis.

    Dans sa longue période missionnaire, des conflits ont surgi entre les divers courants, qui portaient surtout sur l'ouverture vers le monde païen : faut-il imposer aux païens les institutions et les rites juifs (circoncision, fêtes, sabbat, règles alimentaires), comme le pense Jacques, frère du Seigneur ? Ou faut-il, selon la pratique de Paul, se dégager de ces rites pour offrir le message de Jésus dans sa radicalité et sa pureté, aux nations païennes ? Le conflit est sérieux. C'est pour tenter de faire un bon discernement qu'une rencontre officielle entre les grandes figures de l'Église est alors organisée à Jérusalem.

    Deux décisions sont prises

    Nous en avons deux versions, une dans les Actes (Actes 15,1-29), l'autre dans la lettre aux Galates (Galates 2,1-10). Avec des nuances, elles se rejoignent pour l'essentiel. Deux décisions sont prises : d'abord les missions respectives de Pierre vers les Juifs et de Paul vers les païens sont reconnues l'une et l'autre comme légitimes : « Jacques, Cephas et Jean, considérés comme des colonnes de l'Église, nous donnèrent la main à moi et à Barnabé en signe de communion afin que nous allions, nous vers les païens, eux vers les circoncis ». (Galates 2,9). C'est un pas important, qui devrait faire taire les opposants judaïsants à Paul, et lui accorder une plus grande liberté d'esprit pour poursuivre le travail auprès des païens.

    Ensuite une seconde décision, porte sur des rites alimentaires particuliers que les païens seraient invités à respecter (Actes 15,29). Mais il semble que Paul ne l'a jamais imposée à ses Églises.

    La place de Jacques

    On note que l'énumération des autorités par Paul suit un ordre particulier « Jacques, Céphas et Jean » (Galates 2,9). On peut en déduire que Jacques a pris la première place dans l'Église-mère de Jérusalem. Il est vraisemblable que la famille terrestre de Jésus, qui avait résisté à son enseignement de son vivant, a changé de comportement après la Résurrection. Elle a même revendiqué une place dominante dans l'Église-mère de Jérusalem après la Résurrection, se donnant comme mission de ne laisser personne gauchir le message originel de Jésus.

    Père Alain Marchadour bibliste - Prions en Église - Décembre 2008

    Article publié le 26 juin 2015 sur le site « La Croix – Questions de vie – Questions de foi »

    Ne manquez pas de consulter la rubrique consacrée à saint Jacques : Lien vers le dossier "Saint Jacques" 

    Saint Pierre

    Le personnage historique de Pierre est peu documenté par les sources.

    Les sources principales sont les suivantes : le Nouveau Testament (les évangiles, les Actes des Apôtres, les épîtres pauliniennes). La littérature apocryphisée (dont certains textes datant du 2ème siècle). Les textes des Pères de l'Église (en particulier Eusèbe de Césarée, auteur de l'Histoire ecclésiastique).

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Pierre avec les clefs du salut des âmes et du Paradis

    Œuvre de Pierre-Étienne Monnot

    Archibasilique Saint-Jean-de-Latran de Rome

    Pierre (saint Pierre pour les catholiques et les orthodoxes), de son vrai nom Simon ou Simon Barjona (« le révolutionnaire » en araméen) ou Bar-Jona (« fils de Jonas ») selon la tradition chrétienne, aussi appelé Kephas (« le roc » en araméen) ou Simon-Pierre, est un Juif de Galilée ou de Gaulanitide connu pour avoir été l'un des disciples de Jésus de Nazareth. Il est répertorié parmi les apôtres, au sein desquels il semble avoir tenu une position privilégiée du vivant même de Jésus avant de devenir, après la mort de ce dernier, l’un des dirigeants majeurs des premières communautés paléochrétiennes. Il est né vraisemblablement au tournant du 1er siècle av. J. - C. et serait mort selon la tradition chrétienne vers 64-70 à Rome. La plupart des historiens soulignent le caractère très incertain de la date et des circonstances de sa mort et doutent de la pertinence du lieu traditionnellement retenu pour son exécution.

    Pierre s'appelle initialement Symon ou Simon. Jésus lui a donné le nom de Simon Kephas. Ce surnom semble souligner un trait de caractère de ce disciple qui occupe une place prééminente dans le groupe des douze apôtres de Jésus, aux côtés de deux autres « colonnes », Jacques le Juste et Jean de Zébédée.

    Il renvoie dans la culture araméenne aux notions de rocher de fondation, et/ou de solidité, de dureté ou d'inflexibilité. Jésus a ainsi pu initialement donner à Simon ce sobriquet pour signifier qu'il passait pour un rustre ou un dur, l'Évangéliste procédant tardivement à une reconstruction théologique par l'usage de la paronomase « Tu es un roc (grec petros), et sur cette pierre (grec petra) je bâtirai mon assemblée (Eglise).

    D'après l'Évangile selon Jean, Simon Bar-Jonas est originaire, avec son frère André et l'apôtre Philippe, de Bethsaïde. Les autres Évangiles sont muets sur ses origines mais laissent penser à une activité à Bethsaïde voire à Capharnaüm : pêcheur sur le lac de Tibériade. Simon doit certainement parler l'araméen, sa langue maternelle, l'hébreu la langue liturgique et le grec, langue du commerce et des affaires dans cette région.

    Pierre est toujours cité en premier de la liste des « douze » (Mc 3,16 ; Ac 1,13) (appelés par la suite les douze apôtres). À plusieurs reprises, dans les récits, Jean et Paul reconnaissent son importance, toutefois l'auteur de l'Évangile attribué à Jean cite en premier son frère André. Simon-Pierre manifeste sa foi au nom de tous les disciples : « Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis ? Pierre lui répond : Tu es le Christ » (Mc 8,29). Jésus lui déclare alors solennellement : « Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon assemblée. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux. Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux » (Mt 16,18-19).

    Pierre a assisté et participé à plusieurs miracles ou événements majeurs de la vie de Jésus, comme la Marche sur les eaux (Mt 14,28-31), la Transfiguration, l'arrestation de Jésus, son procès, puis sa Passion.

    Décrit dans les Évangiles comme enthousiaste, emporté, mais parfois hésitant et faillible, il abandonne Jésus pendant la Passion malgré l'assurance qu'il avait manifestée auparavant : « Si tous viennent à tomber, moi je ne tomberai pas » (Mc 14,29). Il a regretté amèrement ce reniement : « Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il pleurait » (Mc 14,72).

    Selon l'historien Simon Mimouni, « des divergences semblent avoir eu lieu entre Jésus et Pierre », comme en témoignent l'épisode du reniement de Pierre, unanimement rapporté par les quatre Évangiles canoniques.

    Selon l'historien Géza Vermes, Pierre, totalement dévoué à la personne de Jésus, d'après le quatrième Évangile, est prêt à se servir du glaive pour le protéger [Jn, 18, 10]. Pourtant sa dévotion ne l'a pas empêché de se comporter comme un lâche quand l'heure du danger sonne pour lui. Interrogé par le grand prêtre sur le parvis du Temple, il prétend ne pas faire partie des disciples de Jésus, jure même qu'il n'a « jamais connu cet homme », avant de s'enfuir.

    Dans l'Évangile de Jean, Pierre, tout comme d'ailleurs son frère André, semble avoir été le disciple de Jean le Baptiste, avant de devenir disciple de Jésus (Jn 1, 35-42).

    Dans ce même Évangile, Pierre apparaît en concurrence avec le disciple bien-aimé, parfois identifié à Jean, fils de Zébédée.

    À l'annonce par Marie de Magdala que le tombeau de Jésus avait été trouvé vide, il fut le premier à y entrer, le « disciple bien-aimé » lui ayant laissé la préséance (Jn 20,5s ; Jn 21,7). Par la suite, il bénéficia avant les douze d'une apparition du Christ ressuscité (1Co 15,5).

    Lors de la dernière apparition du Christ à ses disciples, il est réhabilité par Jésus à la suite de sa négation et réinstauré dans sa mission de pasteur de l'Église. La tradition chrétienne en a fait le premier évêque de Rome et l'Église catholique revendique sa succession apostolique pour affirmer une primauté pontificale — que lui contestent les autres confessions au sein de la chrétienté — et dont l'actuel pape est le représentant.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Pierre, premier pape, par Rubens

    Pierre a suscité un grand nombre d'œuvres artistiques, en particulier dans l'Occident latin.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Pierre, par Giacomo Serpotta, Badia Nuova, Alcamo

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Pierre prêchant lors de la Pentecôte, Benjamin West, 18ème siècle

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Le Crucifiement de saint Pierre par le Caravage

    Les écrits attribués à Pierre

    Textes canoniques

    Dans le Nouveau Testament, deux textes sont attribués à Pierre : la Première et la Deuxième épître de Pierre. Leur auteur s'identifie nettement au premier apôtre : l'incipit de la première épître est « Pierre, apôtre de Jésus-Christ » (1P 1,1), renforcé dans le corps de la lettre par les mots « témoin des souffrances du Christ » (1P 5,1), et celui de la deuxième « Simon Pierre, esclave et apôtre de Jésus-Christ » (2P 1,1). Selon l'historien Géza Vermes, « la quasi-totalité des experts considèrent les deux épîtres qui portent son nom comme apocryphes : 1 Pierre date d'environ 100 apr. J.-C. et 2 Pierre, d'au moins 125 apr. J.-C., voire plus tardivement, autrement dit, ces textes sont postérieurs au décès de l'apôtre Simon Pierre ». Ce fait ne met pas en cause leur canonicité.

    Écrits apocryphes

    Un grand nombre d'apocryphes sont attribués à Pierre ou parlent de lui, mais ne sont pas reconnus comme canoniques par les Églises chrétiennes : les Actes de Pierre, dont la fin, dans une version remaniée, constitue la Passion de Pierre, l’Évangile de Pierre, l’Apocalypse de Pierre, une Lettre de Pierre à Philippe, les Actes de Pierre et André.

    Importance ou prééminence de Pierre

    Aucun exégète ne conteste l'importance de Pierre par rapport aux autres disciples de Jésus. Il en est de même au début des Actes des Apôtres, bien que ceux-ci, ensuite, s'attachent plutôt à suivre Paul qui fait ainsi figure de tête spirituelle de la naissante église pagano-chrétienne. L'importance de Pierre est reconnue par tous les chrétiens.

    Selon l'interprétation catholique, Jésus annonce à Pierre qu'il sera le fondement de son Église (ekklésia, « assemblée ») en usant d'une triple image :

    * la pierre : de même que Jésus est la pierre angulaire (1P 2,6-7), ainsi Pierre, en devenant son délégué sur cette terre, sera l’élément stabilisateur de son Église ;

    * les clés du royaume des cieux : de même que Jésus est la Porte (Jn 10,7), ainsi Pierre, en devenant son délégué sur cette terre, aura les « clés de la ville », c’est-à-dire exercera l’autorité sur la portion terrestre du Royaume des cieux (= l’Église) ;

    * le pouvoir de lier et de délier : de même que Jésus a le pouvoir de remettre les péchés (Mc 2,10), de même les Apôtres, ses délégués, pourront remettre les péchés en son nom (Jn 20,22).

    La tombe de saint Pierre à Rome

    La tradition localise le tombeau de saint Pierre sur l'emplacement d'une nécropole située au nord du Circus Vaticanus, dont elle était séparée par une route secondaire : la via Cornelia. Bien qu'aucun texte chrétien ne parle de la prédication de Pierre à Rome ou de sa mort dans cette ville avant la fin du 2ème siècle et que les premiers textes qui en parlent (Actes de Pierre, Itinéraire de Pierre) aient été écartés par la « Grande Église », comme des textes apocryphes écrits — probablement dans la province romaine d'Asie pour le premier et de celle de Syrie pour le second — par des auteurs que les Pères de l'Église appellent des ébionites, la mort de Pierre à Rome est en général acceptée par la critique. On s'interroge toutefois sur les raisons pour lesquelles les auteurs des Actes des Apôtres évitent soigneusement de relater toute prédication de Pierre en dehors de l'espace palestinien et en particulier à Rome.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    La Basilique Saint-Pierre de Rome construite autour de l'emplacement du tombeau de saint Pierre

    Les attributs de saint Pierre

    Les attributs de saint Pierre sont le plus souvent : la clé (portier du paradis), mais aussi la barque (symbole de l’Eglise dont il a eu la charge), le coq (son reniement), les chaînes (son emprisonnement), la croix renversée (son martyr) ou la croix à triple croisillon (dignité papale).

    Symbole double, ouverture et fermeture, la clé a à la fois un rôle d'initiation et de discrimination. La clé ouvre la voie initiatique. Le pouvoir des clés est celui qui permet de lier et de délier, d'ouvrir ou de fermer le ciel. Selon la terminologie alchimique, c'est le pouvoir de coaguler et de dissoudre.

    Elle est donc aussi l'attribut de saint Pierre qui ouvrait et fermait l'accès au Royaume des Cieux. Selon la terminologie hermétique, la clé est reliée aux Grands Mystères et Petits Mystères. Dans les contes et légendes, les clés marquent les étapes de la purification et de l'initiation.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Les larmes de saint Pierre, par Juan Bautista Maino, (sans date, huile sur toile)

    On peut y observer le coq et la clé !

    Paul de Tarse

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Paul, par Vincenzo Gemito

    Gallerie di Piazza Scala de Milan, 1917

    Paul de Tarse ou saint Paul, portant aussi le nom juif de Saul qui se prononce « Shaoul » (né probablement à Tarse en Cilicie au début du 1er siècle et mort vers 67 – 68 à Rome), est un apôtre de Jésus-Christ, tout en ne faisant pas partie des « Douze ». Il est citoyen romain de naissance et juif pharisien. Le Nouveau Testament le présente comme un persécuteur des disciples de Jésus jusqu'à sa rencontre mystique avec le Christ, vers 32 – 36, mais la réalité de ces persécutions fait débat dans l'historiographie moderne, tout comme l'emploi du terme de « conversion » à son propos.

    Au cours des années 40, Paul fonde plusieurs Églises dans le territoire de la Turquie actuelle, et effectue un deuxième voyage missionnaire en Asie Mineure et en Grèce. Dans les années 50 et 60, tout en poursuivant sa mission itinérante, il adresse un certain nombre de lettres à ces nouvelles Églises.

    Ces lettres, dites « épîtres pauliniennes », sont les documents les plus anciens du christianisme. Toutes ont été écrites avant les Évangiles. Elles représentent l'un des fondements de la théologie chrétienne, en particulier dans le domaine de la christologie, mais aussi, d'un point de vue historique, une source majeure sur les origines du christianisme.

    La biographie de Paul repose uniquement sur deux types de sources : « ses treize lettres (dont sept sont admises comme authentiques par la presque totalité des commentateurs), et les Actes des Apôtres de Luc, dont la deuxième partie est presque tout entière un récit de la vie missionnaire de Paul jusqu'à son arrivée à Rome ».

    Selon les écrits de Paul lui-même, on peut savoir qu'il est issu d'une famille juive et qu'il peut tracer son ascendance généalogique à la tribu de Benjamin.

    Paul aurait été instruit à un jeune âge à Jérusalem pour y apprendre la loi.

    Paul fit preuve d'un zèle profond pour sa religion, le judaïsme enseigné selon la tradition des pharisiens, et fut un persécuteur des premiers disciples de Jésus-Christ. Selon les Actes des Apôtres, il participa à la lapidation de saint Étienne.

    Conversion

    La conversion de Paul a eu lieu entre 31 et 36. Selon les Actes des Apôtres, celle-ci s'est produite au cours d'un voyage pour se rendre à Damas lorsque celui-ci rencontra Jésus-Christ ressuscité. En effet, celles-ci rapportent que « [Paul] tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il répondit : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes ».

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    La conversion de Saint Paul sur le chemin de Damas par Luca Giordano (vers 1690)

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    La même scène dans la Collégiale Sainte-Gertrude à Nivelles

    Ne manquez pas de consulter la rubrique consacrée à la Visite de la Collégiale de Nivelles

    Paul sortit de cette rencontre profondément bouleversé et définitivement persuadé que celui qu'il persécutait était le seigneur donné par Dieu pour le salut de son peuple. Selon les Actes des Apôtres, suite à ce bouleversement, il perdit la vue pendant trois jours. À la suite de ces trois jours, il fut baptisé au nom du Christ par Ananie de Damas lorsque ce dernier « [...] imposa [ses] mains à Saul, en disant : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m'a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint Esprit » Immédiatement après cela, « [...] il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé ».

    Sa fonction d'apôtre est confirmée par les trois « colonnes » qui dirigent le mouvement (Jacques le juste, saint Pierre et saint Jean) (Galates 2, 7:9).

    Il fut l'apôtre qui favorisa activement, sans en être cependant l'initiateur, l'« ouverture vers les gentils » de l'Église naissante. À cette époque, l'enseignement du messie s'adressait principalement aux Juifs que l'on cherchait à convertir. Pour les premiers chrétiens, juifs d'origine, cet enseignement ne remettait pas en question la loi de Moïse. Ainsi, les incirconcis demeuraient des personnes peu fréquentables, auxquelles le message du Christ ne semblait pas destiné. Paul, à la suite de Barnabé, alla prêcher chez eux. Selon Luc, au Concile de Jérusalem, il réussit à convaincre les autres chefs des premières communautés chrétiennes que l'on pouvait être baptisé sans avoir été au préalable circoncis (Ac 21, 18), développant ainsi l'adresse universelle du message chrétien. Les tensions persistèrent avec le courant mené par Jacques (Ga 2, 11s). Paul, grand voyageur, a fondé et soutenu des Églises dans tout l'est du bassin méditerranéen, plus particulièrement en Asie Mineure. Quand il ne leur rendait pas visite personnellement, il communiquait avec eux par lettres (épîtres).

    Son engagement auprès des gentils et ses convictions religieuses lui attirèrent l'inimitié de certains juifs. Il fut arrêté à Jérusalem et manqua d'être lapidé. Arrêté par les Romains, il argua de sa citoyenneté romaine, affirmant « je suis citoyen romain » pour être jugé non par le Sanhédrin mais par le gouverneur, qui le fit emprisonner durant deux ans à Césarée. Puis, à sa propre demande, il fut conduit à Rome pour comparaître devant l'empereur. Une tempête le détourna vers Malte, où il resta quelques mois. Il s'installa ensuite à Rome, d'abord en liberté surveillée puis complètement libre. Il y mourut décapité (en tant que citoyen romain), probablement en 67, à la suite de l'incendie de Rome (64), et après un procès probable sous le règne de Néron. Traditionnellement, la mort de Paul est associée à la répression collective des chrétiens de Rome, accusés d'avoir incendié la ville en 64. Il n'existe cependant aucune source qui établisse un lien entre cette répression et la condamnation de Paul.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Décapitation de saint Paul, peinture d’Enrique Simonet, 1887 (plan rapproché)

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Statue de saint Paul

    devant la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs de Rome, construite sur le tombeau présumé de saint Paul

    L'expression « Chemin de Damas »

    Paul de Tarse, envoyé à Damas pour persécuter les premiers chrétiens, dit avoir eu une apparition du Christ. Selon les Écritures il eut la révélation de la foi sur le chemin de Damas. Les chrétiens le connaîtront surtout sous son nom romain de Paul, « apôtre des Nations ». L'épisode, rapporté dans les Actes des Apôtres, symbolise, depuis, tout lieu où un retournement subit de convictions permet l'accès à la religion. Il s'agit plus d'une rencontre intime avec le Christ. Le terme de conversion, Paul l'utilisera pour les païens qui se convertissent au christianisme.

    Les voyages de Paul de Tarse

    Après sa conversion, Paul séjourne quelque temps à Damas, puis en Arabie, ensuite à Jérusalem, Tarse, avant d'être invité par Barnabé à Antioche. C'est de cette ville qu'il partira pour ses voyages missionnaires. On peut raisonnablement dater ses voyages dans un intervalle de quelques années de 45 à 58 environ.

    Plusieurs aspects de la vie de Paul demeurent mal expliqués : sa double appartenance juive et romaine, sa conversion radicale, ses contacts avec les autorités romaines. Quant à sa citoyenneté romaine réelle ou supposée, elle embarrasse de nombreux historiens.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Paul de Tarse

    Place Saint-Pierre du Vatican

    La théologie paulinienne

    Les différences entre le Jésus de Paul et celui des Évangiles ont parfois été jugées considérables. Selon certains, Paul mène une réflexion sur le rôle du Christ et ses implications dans la vie plus qu'il n'en répercute le message direct.

    Inversement, il est aussi mis en évidence la continuité entre l’enseignement de Jésus de Nazareth et celui de Paul concernant l'interprétation de l'histoire, l'amour de Dieu pour tous les hommes, la justification par la foi, l'éthique.

    Cet enseignement est centré sur le Christ, « mort pour nos péchés, selon les Écritures », « ressuscité le troisième jour, selon les Écritures » (1 Co 15, 3-4), désigné comme le « Seigneur » (1 Co 12, 3), le « Fils de Dieu » (Rm 1, 4, etc.) qui est l’« Esprit de vie » (Rm 8, 2), et en qui « habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2, 9). La rédemption s’adresse à tous, indépendamment de la race, de la condition sociale, du sexe, etc.

    Ainsi, l’Église ne représente plus seulement une communauté de croyants mais devient un corps mystique (Ep 1, 23 ; Col 1, 24).

    Saint Paul met l'accent sur la foi, l'espérance et donne une place fondamentale à l'amour, sans lequel toute recherche de vie intérieure, de spiritualité profonde ou de salut est vaine. L'« Apôtre des gentils » a structuré la doctrine chrétienne.

    Un courant minoritaire parmi les historiens soutient que Paul est le fondateur véritable du christianisme du fait de sa théologie et du rôle qu’il a joué dans la propagation du message chrétien aux païens.

    Sa doctrine de Dieu vient tout droit de l’Ancien Testament et du judaïsme. La christologie qui définit la personne du Christ remonte pour une large part à la primitive Église de Jérusalem.

    Sur l’importance de Paul dans la propagation du message christique en dehors du judaïsme, il ne faut pas oublier que Jésus et les premiers disciples étaient originaires de Galilée, une région où se côtoyaient Juifs et non-Juifs.

    Les attributs de saint Paul

    • L'épée, instrument de son supplice
    • La lettre (ou le livre) de ses écrits
    • La chute du cheval lors de sa conversion

    Saint Paul a également suscité un certain nombre d'œuvres artistiques.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    La Conversion de saint Paul sur le chemin de Damas par Le Caravage

    Église Sainte-Marie-du-Peuple, Rome

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    La Conversion de saint Paul par Michel-Ange

    Chapelle Paolina, Vatican

    La Saint-Pierre est fêtée par l'Église, aussi bien catholique qu'orthodoxe, le 29 juin, date à laquelle la tradition situe le martyre de Pierre, crucifié la tête en bas dans le circus vaticanus.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Le crucifiement de saint Pierre par Cimabue

    Église inférieure de la basilique Saint-François d'Assise

    C'est aussi la Saint-Paul. Paul serait mort le même jour (soit la même année, soit deux à trois ans plus tard, selon les sources), décapité sur la route d'Ostie. L'apôtre des juifs et l'apôtre des gentils sont ainsi unis dans leur mort et leur fête : l'Église y voit un symbole de l'union ecclésiale.

    Homélie du jour : Le sermon de saint Augustin

    Avec la grâce de Dieu, nous célébrons aujourd'hui le martyre de saint Pierre et de saint Paul. Le monde entier solennise aujourd'hui leur mémoire, les unissant dans les mêmes cantiques, comme ils ont été unis par une même foi et couronnés par un même triomphe. C'est la fête de Paul, et, tous le proclament. C'est aussi la fête de Pierre. Comment garder le silence sur Pierre, quand on se rappelle avec quelle fermeté il a refoulé la rage de Simon le Magicien, lui a enseigné la saine doctrine et a confondu son orgueil ? Par leur trépas glorieux, ces deux Apôtres ont prouvé combien la mort des saints est précieuse devant Dieu. Paul est un vase d'élection, Pierre tient les clefs de la maison du Seigneur. L'un était pêcheur, l'autre a été persécuteur. Paul a été frappé d'aveuglement, afin de mieux voir. Pierre a renié, afin de croire. Paul, embrassant la foi de Jésus-Christ après la résurrection de l'Eglise, s'est montré le disciple d'autant plus glorieux de la vérité, qu'il avait été plus obstiné dans son erreur. Pierre pêcheur n'a pas déposé ses filets, mais les a changés, parce qu'honoré le premier du sacerdoce, il préféra désormais les sources à la mer, et chercha les poissons, non pas pour les détruire, mais pour les purifier.

    Tous deux furent heureux dans l'administration de la doctrine, mais la mort les confirma dans un bonheur plus grand encore. Sur la terre, la gloire n'est qu'en désir. Au ciel, elle a toute sa réalité. Sur la terre, les tribulations se succèdent, la mort met les saints en possession de la véritable grandeur. La voix de ces Apôtres se fait entendre jusqu'aux confins de la terre. Partout s'élève en leur faveur un concert de louanges. Partout la voix des fidèles redit la magnificence de leur triomphe. Comment appeler morts des hommes dont la foi est un principe de vie et de résurrection pour le monde entier ? Pour arriver au glorieux séjour de l'éternelle lumière, que personne n'hésite à se confier en toute assurance à la direction de ces illustres docteurs. A leur suite, la conquête du ciel n'est plus impossible. Paul est là pour seconder nos efforts, et Pierre pour ouvrir les portes de l'éternel séjour.

    Du reste, il ne peut que nous être utile de rappeler le glorieux martyre de ces Apôtres. Paul fut décapité, Pierre fut crucifié la tête en bas. Ce genre de mort est plein de mystère. Il convenait que Paul eût la tête tranchée, parce qu'il est pour les Gentils le chef ou la tête de la foi. Pierre avait reconnu que Jésus-Christ est la tête de l'homme, et comme Jésus-Christ était alors assis dans sa gloire, Pierre lui présenta d'abord sa tête, que les pieds devaient suivre, afin que dans ce nouveau genre de martyre, pendant que les pieds et les mains étaient enchaînés, la tête pût prier et prendre le chemin du ciel. Je ne suis pas digne, disait Pierre, d'être crucifié comme mon Seigneur. Par ce langage il ne refusait pas le martyre, mais il craignait de s'approprier le genre de mort du Sauveur, et ne se trouvait digne que de honte et de châtiment. Bienheureux Pierre, quand nous vous voyons suspendu à la croix, combien vous l'emportez à nos yeux sur le Magicien aspirant à prendre son vol dans les airs ! Il ne s'élève que pour tomber plus profondément, tandis que vous n'inclinez votre tête vers la terre que pour posséder le ciel après votre mort, par la grâce de Jésus-Christ qui vit et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Sermon 58 de saint Augustin, sur le martyre de saint Pierre et saint Paul

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    http://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Saints-Pierre-et-Paul

    http://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Saints-Pierre-et-Paul/Pierre-et-Paul-piliers-de-l-Eglise

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_(ap%C3%B4tre)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_de_Tarse

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Solennit%C3%A9_des_saints_Pierre_et_Paul

    http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-3145081.html


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