• * Vendredi Saint 2020

    200410 - Liturgie du Vendredi Saint – 10 avril 2020

    Vendredi Saint

    Commémoration de la Passion : Supplice et exécution de Jésus-Christ

     * Vendredi Saint 2020

    Introduction :

    Le Vendredi Saint est la commémoration religieuse célébrée par les chrétiens le vendredi précédant le dimanche de Pâques. Il marque le jour de la crucifixion et de la mort de Jésus-Christ.

    Wikipédia

    Ne manquez pas de consulter (découvrir ou relire) nos parchemins :

    « Le sens du Vendredi Saint » et « Vendredi Saint 2019 »

    La « Passion » de Jésus

    Le Christ, le serviteur de Dieu, subit l’opprobre et meurt à la suite d’accusations obscures et injustes alors que les autorités ne se soucient guère de la vérité. Dans tout cela, il reste fidèle à sa « Passion » pour Dieu, et pour nous ses frères et sœurs qu’il sauve.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis (Bayard Presse Canada inc), Montréal Canada

    Passion et compassion

    La Bible décline à l’infini les prouesses de Dieu pour le salut de son peuple. Elle sait aussi faire écho au drame de la souffrance humaine. Les trois lectures nous présentent autant de figures qui témoignent de la compassion de Dieu envers toute souffrance.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Vendredi Saint 2020

    1ère lecture : « C’est à cause de nos fautes qu’il a été broyé ».

    Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 52, 13 – 53, 12)

    Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ; il montera, il s’élèvera, il sera exalté !

    La multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme ; il n’avait plus l’apparence d’un fils d’homme.

    Il étonnera de même une multitude de nations ; devant lui les rois resteront bouche bée, car ils verront ce que, jamais, on ne leur avait dit, ils découvriront ce dont ils n’avaient jamais entendu parler.

    Qui aurait cru ce que nous avons entendu ?

    Le bras puissant du Seigneur, à qui s’est-il révélé ?

    Devant lui, le serviteur a poussé comme une plante chétive, une racine dans une terre aride ; il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire.

    Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien.

    En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé.

    Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié.

    Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris.

    Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin.

    Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.

    Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche.

    Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s’est inquiété de son sort ?

    Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à mort pour les révoltes de son peuple. On a placé sa tombe avec les méchants, son tombeau avec les riches ; et pourtant il n’avait pas commis de violence, on ne trouvait pas de tromperie dans sa bouche. Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur.

    S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.

    Par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le comblera.

    Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes.

    C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Vendredi Saint 2020

    Commentaire 1 : Isaïe : le Serviteur verra une descendance (Is 52,13 – 55,13)

    Le Serviteur sera haut placé

    La manière dont Dieu décrit le sort de « son serviteur » au v. 52,13 (« il sera haut placé, élevé, exalté ») ne peut pas manquer de surprendre le lecteur. En effet, les adjectifs « haut », « élevé » et « exalté » (ram et nisa’) avaient été utilisés pour dénoncer l’orgueil des chefs qui se glorifient eux-mêmes (2,12-15) dans l’oubli du seul vrai Roi qui apparaissait au voyant dans le temple assis sur un trône « haut » et « élevé » (6,1).

    La surprise du lecteur correspond d’ailleurs à celle des foules d’abord horrifiées (52,14) puis émerveillées (52,15). Or la méprise des foules au sujet du serviteur vient de ce qu’elles jugent l’homme à son apparence. Tout ceci rappelle en fait le récit de l’onction de David par le prophète Samuel. Ce dernier, voyant Éliav et sa « haute » taille, le prend pour le messie de YHWH, mais Dieu lui dit : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille… les hommes voient ce qui saute aux yeux mais YHWH voit le cœur » (2 Sm 16,7). Le parallèle entre l’élection de David et l’exaltation du serviteur s’enrichit encore d’un détail lexical. Le mot étrange qui sert à décrire l’apparence du serviteur (« une corruption » d’homme : mishha) est très proche en hébreu de celui par lequel Samuel, dans son erreur, qualifie Éliav : « le messie – mashiah – de YHWH » (1 Sm 16,6). Le rédacteur a donc une nouvelle fois recours à l’ironie pour battre en brèche le credo messianique traditionnel : YHWH en la matière fait du neuf et les rois en restent bouche close !

    Le fondateur d’une nouvelle dynastie

    C’est alors que le groupe du « nous » entre en scène, confessant lui aussi sa méprise : « Il avait ni aspect, ni prestance tels que nous le remarquions, ni apparence telle que nous le recherchions » (53,2). Pourtant « racine sortant d’une terre aride », le serviteur ne rappelle-t-il pas la « racine de Jessé qui sera érigée, en ce jour-là, en étendard des peuples » (11,10) ? En outre, comme le rejeton de Jessé, le Serviteur fait resplendir la justice.

    Son sort évoque aussi celui d’Ézéchias lors de sa maladie : comme lui, il est « rejeté par sa génération », « retranché de la terre des vivants » (53,8 cf. 38,11). Mais tandis qu’Ézéchias était surtout préoccupé de son sort et de celui de sa descendance, le serviteur porte celui du peuple. À cet égard, il est éclairant de lire le chant en regard de la diatribe qui ouvre le livre (1,1-9) : « maladie », « blessure », « péché », « révolte », tous les maux du peuple énumérés dans cette diatribe sont maintenant endossés par le serviteur. Pourtant il ne se trouve en lui ni cette « violence » si caractéristique des fils d’Adam (Gn 6,11-13), ni la « fraude » dont font preuve Jacob et ses fils (Gn 27,35 ; 34,13).

    C’est pourquoi, contrairement à ce qui arrive à Ézéchias, figure royale imparfaite, le serviteur se voit assurer par Dieu non seulement « une prolongation de ses jours » mais aussi « une descendance ». Les fondements d’une nouvelle dynastie sont ainsi posés en remplacement de la dynastie davidique incapable de mettre en œuvre le plan de YHWH.

     * Vendredi Saint 2020

    Sion et les fils-serviteurs

    Sion est invitée à accueillir cette nouvelle dynastie dans la joie (54,1). Ézéchias se lamentait, comparant Jérusalem assiégée à une femme en travail : « Des fils se présentent à la sortie du sein maternel et il n’y a pas de force pour enfanter » (37,3). Le groupe du « nous » confessait : « Nous avons été dans les douleurs mais nous avons enfanté du vent » (26,18). Ici, « celle qui n’a pas enfanté… qui n’a pas été dans les douleurs » est invitée à accueillir  « une descendance » si nombreuse qu’elle doit « élargir l’espace de sa tente et distendre les toiles de ses demeures ».

    La paire « tente, demeure » évoque l’époque précédant la construction du premier temple à propos de laquelle YHWH déclarait par la bouche du prophète Nathan : « Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite ?… jusqu’à ce jour, j’ai cheminé sous une tente et à l’abri d’une demeure » (2 Sm 7,6). La situation est ici la même que lorsque Nathan rendit visite à David : on parle certes de construire (54,12), mais ce qui compte c’est d’abord d’établir une maison de chair, une dynastie.

    Comme au ch. 50, YHWH se présente comme l’époux de Sion : un temps il l’avait abandonnée, mais il veut maintenant renouveler son alliance avec elle. Il est le père de ses fils et, paradoxalement, ces « fils » sont aussi la descendance promise au Serviteur puisque pour la première fois dans le livre le mot « serviteurs » apparaît au pluriel pour les désigner (54,17). Enfin, ces fils sont des « disciples », comme le Serviteur (50,4) et comme ceux en qui le prophète avait « enfermé l’attestation » et « scellé l’instruction » (8,16). Mais qu’en est-il du groupe du « nous » constitué autour du prophète au ch. 8 ?

    Renouvellement de l’alliance

    C’est précisément au groupe du « nous » – groupe qui inclut les disciples, les serviteurs et même, potentiellement, les lecteurs – que s’adresse l’invitation de YHWH : « O vous tous qui êtes assoiffés venez vers les eaux ! » Et voici que ces invités deviennent les destinataires inattendus d’un renouvellement radical des promesses faites à David (« ta maison et ta royauté seront stables pour toujours » [2 Sm 7,16]) : « Je conclurai avec vous une alliance de toujours, selon les bienfaits stables accordés à David » (Is 55,3).

    Ainsi une réponse commence à être donnée à la douloureuse question de la fidélité de YHWH à ses promesses, et le lecteur découvre combien « les pensées (de YHWH) sont hautes par rapport aux pensées (des hommes) » (55,8). Bien que la maison de David se soit révélée incapable de servir le plan de YHWH, celui-ci réussit néanmoins à être fidèle. En effet, rien n’empêche que la maison du Serviteur puisse inclure celle de David (c’est bien pourquoi Sion est invitée à élargir l’espace de sa tente). Il est jusqu’au lecteur qui est convié à en faire partie puisque l’exhortation faite ici à « rechercher YHWH » (55,6) redouble celle présente dans le diptyque d’ouverture de la seconde partie : « Cherchez dans le livre de YHWH et lisez ! » (34,16).

    La fidélité de Dieu se lit à travers les « signes ».

    Se retournant, le lecteur peut effectivement retracer tout le développement de la question davidique à travers les occurrences du mot « signe » :

    • Is-7,11.14 : Achaz refuse de demander un signe, il en est donné un à la maison de David : l’annonce de l’enfantement de l’Emmanuel.
    • Is-37,30 : des signes sont donnés à Ézéchias indiquant la délivrance de la ville et sa guérison miraculeuse, mais lorsqu’il demande un signe pour monter à la maison de YHWH (38,22), il ne lui est fait aucune réponse si ce n’est la venue des Babyloniens.
    • Is-55,13 : la descendance d’Israël procure à YHWH un « nom » et cela constitue « un signe perpétuel qui ne sera jamais retranché ».

    Maintenant que la nouvelle dynastie est ainsi solidement établie, il peut à nouveau être question du temple (qui avait disparu du livre depuis le faux pas d’Ézéchias) selon l’ordre de priorités que Dieu avait déjà imposé à David (2 Sm 7).

    Dominique Janthial, SBEV / Éd. du Cerf, Cahier Évangile n° 142 (décembre 2007),

    « Le livre d'Isaïe ou la fidélité de Dieu à la maison de David »,  p. 42-44.

     * Vendredi Saint 2020

    Psaume : (30 (31), 2ab.6, 12, 13-14ad, 15-16, 17.25)

    R/ Ô Père, en tes mains je remets mon esprit. (cf. Lc 23, 46)

    En toi, Seigneur, j’ai mon refuge ; garde-moi d’être humilié pour toujours.

    En tes mains je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.

    Je suis la risée de mes adversaires et même de mes voisins ; je fais peur à mes amis, s’ils me voient dans la rue, ils me fuient.

    On m’ignore comme un mort oublié, comme une chose qu’on jette.

    J’entends les calomnies de la foule : ils s’accordent pour m’ôter la vie.

    Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : « Tu es mon Dieu ! »

    Mes jours sont dans ta main : délivre-moi des mains hostiles qui s’acharnent.

    Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ; sauve-moi par ton amour.

    Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur !

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Vendredi Saint 2020

    Commentaire 2 :

    Dans la lignée du Serviteur souffrant, voici le psaume du persécuté qui n’a plus que Dieu comme appui. Saint Luc a tiré de ce psaume les derniers mots de Jésus.

    Avant qu’il ne devienne un très grand roi, David a connu des conditions de vie difficiles et même épouvantables. C’est ce qui explique que le psautier dont il est le principal auteur, comprend de nombreuses supplications adressés à l’Éternel, des prières que le croyant dans l’épreuve peut s’approprier. En d’autres mots, les situations tragiques de David ont du bon.

    Ce psaume est un excellent exemple de la puissance de la prière de la foi qui transforme la tristesse du croyant en une confiance paisible et cela, même si les circonstances extérieures ne changent pas immédiatement. Cependant, nul n’atteint cet état de contentement sans une lutte spirituelle, ce qui apparaît dans les changements fréquents de ton de ce psaume.

    Les trois premiers versets de ce Psaume 30 peuvent être placés dans la bouche de Christ après sa résurrection. Celle-ci est toujours considérée dans les psaumes comme une délivrance opérée par Dieu. Vrais du résidu d'Israël, les versets 2 à 6 sont propres à encourager tous les rachetés, en leur rappelant que s'ils ont à passer par une « légère affliction d'un moment », celle-ci opère pour eux « un poids éternel de gloire » (2 Corinthiens 4:17 2cr 4.16-18). Aux larmes qui sont la part de beaucoup dans la sombre nuit de ce monde, succéderont bientôt les chants de joie, au matin du jour éternel. Mais dans la nuit même, au milieu des épreuves, celui qui connaît le Seigneur possède une joie intérieure qui lui permet de chanter (Ps. 42:9 ps 42.7-9; Job 35:10 jb 35.9-13). Il rend ainsi autour de lui le plus puissant des témoignages (Actes 16:24, 25 ac 16.16-26).

    Se décourager dans l'épreuve est un danger ! À l’opposé, un croyant dans la prospérité risque de s'appuyer sur celle-ci (ma montagne, dit le Psalmiste), obligeant Dieu à en ébranler les fondements pour amener le fidèle à Le rechercher (versets 7 à 9). La prospérité dans le monde devient facilement un obstacle à la communion avec le Seigneur. Il est alors avantageux que nous en soyons dépouillés. Quel est le moyen d'échapper à ces dangers ? Regarder au-delà de la nuit présente, et plus haut que «notre Montagne» ; considérer toutes choses dans la perspective de la bienheureuse éternité.

    Chemins de vie

     * Vendredi Saint 2020

    Épître : Il apprit l’obéissance et il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel

    Lecture de la lettre aux Hébreux (He 4, 14-16 ; 5, 7-9)

    Frères, en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi.

    En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.

    Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect.

    Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Vendredi Saint 2020

    Commentaire 3 a :

    L’auteur de la Lettre aux Hébreux présente Jésus comme étant aujourd’hui notre grand prêtre, par le sacrifice de la croix *.

    * Le sacrifice de la croix. Sur l’arrière-fond du culte juif ancien, les chrétiens voient dans la mort de Jésus un sacrifice, et même, grâce à l’auteur anonyme de la Lettre aux Hébreux, le sacrifice unique et parfait. Offrir un sacrifice à Dieu, c’est s’offrir soi-même à Dieu, totalement : ce qu’on offre est le signe de l’offrande de soi-même. Mais cette offrande totale serait, portée à l’extrême, un suicide. C’est pourquoi, en manière de signe, on immolait des animaux. Seul Jésus, mort et ressuscité par Dieu, a pu réaliser parfaitement ce que signifie un sacrifice. Dès avant la ruine du Temple de Jérusalem, certains cercles juifs avaient mis ceci en avant : le seul sacrifice que Dieu attend de nous, c’est notre fidélité de chaque instant à sa volonté (comparer Romains 12, 1-2).

    Du pontife, les juifs attendaient qu’il présente à Dieu leurs offrandes de manière irréprochable et qu’il leur obtienne ainsi la miséricorde et la grâce de Dieu. Mais, dans le Temple terrestre, le grand prêtre ne rencontrait pas Dieu face à face, tandis que Jésus « a traversé les cieux », dans le Temple véritable où Dieu réside. Et pourtant, il n’est pas devenu pour autant un étranger lointain : le vendredi saint nous rappelle qu’il a connu nos épreuves, sans céder au péché. Alors « tenons ferme », « avançons-nous avec assurance » et ne cherchons pas à atteindre Dieu autrement que par Jésus.

    Après l’exhortation, l’auteur expose l’excellence de la médiation du Christ.

    « Pendant les jours de sa vie dans la chair », celui-ci a offert à Dieu sa prière instante et sa totale obéissance, comme dans la scène du jardin des Oliviers. Il a été paradoxalement exaucé, comme le montre sa résurrection, en cela qu’il a pu unir sa volonté au seul vouloir du Père. Il a ainsi accepté les souffrances de sa Passion et assumé une totale solidarité avec l’humanité mortelle. Ayant traversé la mort, il est désormais l’exemple et le guide parfait pour ceux qui comprennent le sens de son sacrifice et qui, avec lui, mettent leur confiance en Dieu.

    Commentaire du Père Claude Tassin – Sedifop – 30 mars 2015

     * Vendredi Saint 2020

    Commentaire 3 b :

    La lettre aux Hébreux est le seul texte du Nouveau Testament qui utilise la fonction de grand prêtre pour définir le rôle de Jésus. Celui-ci ne fait pas entrer dans un temple fait de mains d’homme mais dans le sanctuaire même de Dieu le Père. Parce qu’il a partagé pleinement notre humanité jusqu’à connaître la mort, il peut vraiment nous faire passer avec lui de la mort à la vie.

    L’obéissance dont il est question ici évoque bien sûr le cri de Jésus à son Père dans le jardin de Gethsémani : « Père, si tu veux écarter de moi cette coupe… Pourtant, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se réalise ! » Mais attention : la volonté de Dieu n’est pas de voir souffrir et mourir son fils. La volonté de Dieu, c’est le salut des hommes par son Fils, non grâce à un acte de puissance mais en allant jusqu’au bout de l’amour-don.

    Commentaire du Père François Brossier - Diocèse de Blois

     * Vendredi Saint 2020

    Évangile : La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 18, 1 – 19, 42)

    Les sigles désignant les divers interlocuteurs sont les suivants :

    X = Jésus ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages.

    L En ce temps-là, après le repas, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron ; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi, car Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis. Judas, avec un détachement de soldats ainsi que des gardes envoyés par les grands prêtres et les pharisiens, arrive à cet endroit. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes. Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit :

    X « Qui cherchez-vous ? ».

    L Ils lui répondirent :

    F « Jésus le Nazaréen ».

    L Il leur dit :

    X « C’est moi, je le suis ».

    L Judas, qui le livrait, se tenait avec eux. Quand Jésus leur répondit : « C’est moi, je le suis », ils reculèrent, et ils tombèrent à terre. Il leur demanda de nouveau :

    X « Qui cherchez-vous ? »

    L Ils dirent :

    F « Jésus le Nazaréen ».

    L Jésus répondit :

    X « Je vous l’ai dit : c’est moi, je le suis. Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir ».

    L Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés ». Or Simon-Pierre avait une épée ; il la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus. Jésus dit à Pierre :

    X « Remets ton épée au fourreau. La coupe que m’a donnée le Père, vais-je refuser de la boire ? ».

    L Alors la troupe, le commandant et les gardes juifs se saisirent de Jésus et le ligotèrent. Ils l’emmenèrent d’abord chez Hanne, beau-père de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là. Caïphe était celui qui avait donné aux juifs ce conseil : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple ». Or Simon-Pierre, ainsi qu’un autre disciple, suivait Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre. Pierre se tenait près de la porte, dehors. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre. Cette jeune servante dit alors à Pierre :

    A « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ? ».

    L Il répondit :

    D « Non, je ne le suis pas ! ».

    L Les serviteurs et les gardes se tenaient là ; comme il faisait froid, ils avaient fait un feu de braise pour se réchauffer. Pierre était avec eux, en train de se chauffer. Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit :

    X « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi m’interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit ».

    L À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant :

    A « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! ».

    L Jésus lui répliqua :

    X « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? ».

    L Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe. Simon-Pierre était donc en train de se chauffer. On lui dit :

    A « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? ».

    L Pierre le nia et dit :

    D « Non, je ne le suis pas ! ».

    L Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista :

    A « Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? ».

    L Encore une fois, Pierre le nia. Et aussitôt un coq chanta. Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au Prétoire. C’était le matin. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans le Prétoire, pour éviter une souillure et pouvoir manger l’agneau pascal. Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda :

    A « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? ».

    L Ils lui répondirent :

    F « S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne t’aurions pas livré cet homme ».

    L Pilate leur dit :

    A « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le suivant votre loi ».

    L Les juifs lui dirent :

    F « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort ».

    L Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir. Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit :

    A « Es-tu le roi des juifs ? ».

    L Jésus lui demanda :

    X « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? ».

    L Pilate répondit :

    A « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? ».

    L Jésus déclara :

    X « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici ».

    L Pilate lui dit :

    A « Alors, tu es roi ? ».

    L Jésus répondit :

    X « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix ».

    L Pilate lui dit :

    A « Qu’est-ce que la vérité ? ».

    L Ayant dit cela, il sortit de nouveau à la rencontre des juifs, et il leur déclara :

    A « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais, chez vous, c’est la coutume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque : voulez-vous donc que je vous relâche le roi des juifs ? ».

    L Alors ils répliquèrent en criant :

    F « Pas lui ! Mais Barabbas ! ».

    L Or ce Barabbas était un bandit. Alors Pilate fit saisir Jésus pour qu’il soit flagellé. Les soldats tressèrent avec des épines une couronne qu’ils lui posèrent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau pourpre. Ils s’avançaient vers lui et ils disaient :

    F « Salut à toi, roi des juifs ! ».

    L Et ils le giflaient. Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit :

    A « Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation ».

    L Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur déclara :

    A « Voici l’homme ».

    L Quand ils le virent, les grands prêtres et les gardes se mirent à crier :

    F « Crucifie-le ! Crucifie-le ! ».

    L Pilate leur dit :

    A « Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation ».

    L Ils lui répondirent :

    F « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu ».

    L Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte. Il rentra dans le Prétoire, et dit à Jésus :

    A « D’où es-tu ? ».

    L Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui dit alors :

    A « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher, et pouvoir de te crucifier ? ».

    L Jésus répondit :

    X « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un péché plus grand ».

    L Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais des juifs se mirent à crier :

    F « Si tu le relâches, tu n’es pas un ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur ».

    L En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade au lieu-dit le Dallage – en hébreu : Gabbatha. C’était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure, environ midi. Pilate dit aux juifs :

    A « Voici votre roi ».

    L Alors ils crièrent :

    F « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! ».

    L Pilate leur dit :

    A « Vais-je crucifier votre roi ? ».

    L Les grands prêtres répondirent :

    F « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur ».

    L Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié. Ils se saisirent de Jésus. Et lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu-dit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha. C’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix ; il était écrit : « Jésus le Nazaréen, roi des juifs ». Beaucoup de juifs lurent cet écriteau, parce que l’endroit où l’on avait crucifié Jésus était proche de la ville, et que c’était écrit en hébreu, en latin et en grec. Alors les grands prêtres des juifs dirent à Pilate :

    F « N’écris pas : “Roi des juifs” ; mais : “Cet homme a dit : Je suis le roi des juifs.” ».

    L Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit ». Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux :

    A « Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura ».

    L Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats. Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère :

    X « Femme, voici ton fils ».

    L Puis il dit au disciple :

    X « Voici ta mère ».

    L Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit :

    X « J’ai soif ».

    L Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit :

    X « Tout est accompli ».

    L Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

    Ici on fléchit le genou, et on s’arrête un instant.

    Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes.

    Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.

    Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.

    Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez.

    Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : aucun de ses os ne sera brisé.

    Un autre passage de l’Écriture dit encore : ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus.

    Et Pilate le permit.

    Joseph vint donc enlever le corps de Jésus.

    Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres.

    Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts.

    À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne.

    À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Vendredi Saint 2020

    Commentaire 4 a : Vendredi Saint : Projet d’amour !

    Le Vendredi Saint nous parle de l’amour de Dieu, qui va jusqu’à donner sa vie par une mort infâme sur une croix ! C’est par la puissance de cet amour que Dieu a vaincu le Mal et toute mort, car la mort n’avait aucune prise sur celui qui n’était que vie, amour et pardon. En acceptant la condition humaine jusqu’au bout, Dieu en Jésus-Christ, mort sur la croix, a rejoint toutes nos souffrances, nos limites, nos détresses… Nous ne sommes plus seuls, ni perdants ni désespérés ! Contemplons cet amour de Dieu, manifesté en Jésus-Christ. Aimés par lui de façon inconditionnelle, nous sommes rendus capables de cet amour qui nous dépasse, capables de donner notre vie, à notre mesure, pour ceux qui souffrent, qui sont rejetés ou désespérés !

    Commentaires du Père Benoît Bigard, Augustin de l'Assomption

     * Vendredi Saint 2020

    Commentaire 4 b :

    L’Évangéliste Jean donne un récit de la Passion très différent de celui des synoptiques. Sur les faits, il les rejoint. Mais pour lui, impossible de parler de la croix sans parler de la résurrection. C’est pourquoi l’Évangéliste présente la Passion non comme une déchéance mais comme, déjà, la marche triomphale du Seigneur de gloire. Son Jésus ressemble aux crucifix byzantins où sur la croix, Jésus est vêtu du vêtement royal et couronné non plus d’épines mais de la couronne impériale.

    Commentaire du Père François Brossier - Diocèse de Blois

     * Vendredi Saint 2020

    Homélie :

    Jésus a parlé publiquement au monde, là où les juifs se réunissent, dans les synagogues et dans le Temple. Il a été arrêté dans le jardin du Cédron par la cohorte et les gardes menés par Judas. Judas disparaît de suite dans l’anonymat. La cohorte et les gardes qui sont venus avec « des lanternes et des torches » n’ont pas vu celui qui est la « lumière du monde ». Jésus exprime un « Pourquoi ? » en s’adressant à un garde, mais il n’obtient aucune réponse. Aucune accusation n’est formulée contre Jésus pour justifier la violence qui lui est infligée. C’est un innocent qui est condamné. Jésus est conduit de chez Caïphe au prétoire par ceux qui n’entrent pas pour de ne pas se souiller, et pouvoir manger la Pâque ! C’est donc Pilate qui sort pour aller à eux. Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des juifs ? » Jésus répondit : « Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? » Pilate lui dit : « Tu es donc roi ? » Jésus répondit : « Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix ». Ce qui transparaît derrière la douleur de l’envoyé de Dieu, c’est son Amour infini de Dieu. Notre Père dit encore dans le silence : « Celui-ci est mon Fils, mon Bien aimé en qui j’ai mis tout mon amour ! ». Jésus, le Sauveur du monde, combat pour nous sauver, il est à l’origine d’une Humanité toute nouvelle. Derrière le visage défiguré de Jésus, la plus grande tendresse de Dieu nous est donnée.

    Voici l’homme !

    Quand Jésus est flagellé, couronné d’épines et humilié, il est présenté à la foule comme « l’homme » dans le récit de la Passion de saint Jean. Jésus est libre face à Pilate quand il est condamné comme le « roi des juifs ». Il est « ligoté » par des gardes du Temple et des soldats romains. A l’ensevelissement, à nouveau Jésus est « ligoté » dans les bandelettes, dans un jardin. Jésus montre la vérité, mais les juifs le tiennent pour un blasphémateur et le condamnent à être lapidé. Nous ne détournons pas les yeux du visage de Jésus en agonie qui n’a plus visage humain : « Voici l’homme ! » dit Pilate. C’est le triste état de l’humanité plongée dans le non-amour. Le visage de Jésus, avec son insupportable couronne d’épines est si douloureusement déchiré. Jésus est notre Roi d’Amour qui vit une Passion d’Amour pour son peuple. Il mourra pour avoir dit la vérité sur lui-même, pour avoir été fidèle à sa personne, à son identité et à sa mission. Il est le Roi d’Amour dont la vérité parle d’elle-même, si nous voulons bien l’écouter.

    Si Pierre nie être disciple de Jésus. Le Disciple aimé entend les dernières paroles de Jésus, il reçoit sa mère comme mère et il est le témoin de tous ces événements. Nous pouvons contempler le pouvoir d’Amour de Jésus Crucifié et le jugement du monde. Dans les souffrances de Jésus crucifié, avec le coup de lance du soldat, nous sommes dans le sommet de l’Amour infini de Dieu qui sauve le monde. Ce Cœur ouvert de Jésus est le mystère qui sera reçu par Jean et par Marie au pied de la Croix, comme la plus brutale des violences de l’humanité. Quand le cœur de Jésus sera transpercé, il coulera le sang et l’eau qui donneront une nouvelle Vie divine à l’humanité en proie à la douleur. Jésus attire à lui toutes choses : « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé ». Jésus, dans un grand cri, donnera encore son souffle, le Saint-Esprit. Par son cœur ouvert, l’eau du baptême, et le sang de l’Eucharistie nous célébrons cette vie nouvelle. Au-delà de son aspect défiguré dans sa Passion, Jésus est déjà glorifié, il manifeste une beauté qui est toute intérieure. Désormais, ce sont les pauvres que nous côtoyons qui nous la manifestent, car la beauté vient de l’intérieur.

    Père Gilbert Adam – 19 avril 2019

     * Vendredi Saint 2020

    Prières :

    1. Demandons la grâce d’entrer plus avant dans le mystère de Jésus pauvre, en qui resplendit de la vie divine.

    Père Gilbert Adam

    2. Seigneur, nous savons que tu aimes sans mesure toi qui n’a pas refusé ton propre Fils mais qui l’a livré pour sauver tous les hommes, aujourd’hui encore, montre nous ton amour, nous voulons suivre librement le Christ qui marche librement vers la mort. Soutiens-nous comme tu l’as soutenu et sanctifie-nous dans le mystère de sa Pâque.

    Père Jean-Luc Fabre

     * Vendredi Saint 2020

    Conclusion : Qu’avons-nous célébré ce Vendredi saint ?

    Pourquoi nous attardons-nous à la Passion du Christ chaque année au lieu de sauter directement dans la joie de la résurrection ? Ne savons-nous pas que Jésus est ressuscité ? Souffrons-nous d’amnésie annuelle, en nous remémorant les mêmes évènements sans arrêt ?

    Le Vendredi saint, nous nous rassemblons en silence devant la Croix du Christ. Les prêtres et les diacres se prosternent, face contre terre, solennels devant la souffrance de Jésus. Nous avons écouté la lecture de la Passion selon saint Jean. Nous nous agenouillons silencieusement lorsque nous entendons les dernières paroles de Jésus sur la Croix, « Tout est accompli ». Nous marquons ce jour par un jeûne, nos cœurs contemplant la mort de Dieu aux mains des hommes pleins de haine. Nous restons sans voix devant la torture d’un homme innocent.

    Quel est le sens de tout cela ?

    Est-ce simplement pour aiguiser notre culpabilité ? Est-ce pour nous mettre mal à l’aise, en tant que membres d’une espèce qui a tué Dieu incarné quand Il est venu sur terre ? Est-ce pour engendrer la désespérance et la tristesse ? Nous trouvons une clé pour répondre à ces questions dans la Lettre aux Hébreux, deuxième lecture du Vendredi saint, qui nous oriente vers la signification de ce que nous célébrons :

    « En Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi. En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours » (Hébreux 4,14-16).

    Sur la Croix, nous ne voyons pas un juge tyrannique. Nous ne voyons pas un censeur venu nous condamner. Nous ne voyons pas un Dieu qui est nerveux et amer. Nous voyons notre Sauveur. Nous voyons Jésus. Nous voyons un homme en train de souffrir volontairement pour notre salut. Nous voyons la miséricorde du Père donnée à chacun d’entre nous – pour chaque homme et femme de toute l’histoire humaine, pour vous et pour moi !

    Voilà le mystère de la Croix.

    Voilà l’amour de Dieu. Voilà le don que nous célébrons le Vendredi saint. Nous ne sommes pas enthousiastes comme les foules du dimanche des Rameaux. Nous ne sommes pas fous de joie comme les disciples qui voient le tombeau vide le dimanche de Pâques. En silence et solennellement, nous recevons le don de Jésus offert à tous et chacun. Nous remercions Celui qui n’a rien retenu. Nous nous ouvrons à recevoir ce qu’Il est venu nous donner.

    Le don de Jésus ce n’est pas la honte pour nos péchés. Il n’est pas venu nous accuser et nous laisser enchaînés dans notre culpabilité. Il est venu Se donner à nous. Rien d’autre ne pouvait nous sauver. Rien d’autre ne pouvait enlever ce qui nous sépare de Dieu. Rien d’autre ne pouvait libérer cette abondance de vie, maintenant et pour toujours. Il est venu nous rendre libres. Il est venu racheter nos péchés. Il est venu nous apporter un amour qui nous comble pleinement.

    Voici l’amour de Dieu, qui S’est donné entièrement pour nous. Non pas afin de nous faire sentir coupables ou inconvenants, mais afin que nous puissions recevoir le don de Lui-même. De retour, Il ne veut pas notre désespérance, ni notre mélancolie, ni notre auto-condamnation. Il veut que nous Lui donnions nos péchés, afin de les surmonter, afin de les détruire, afin de les effacer, pour nous rendre libres, heureux, et en paix.

    Jésus meurt sur la Croix, notre Sauveur miséricordieux. Jésus vient Se donner à nous, pour nous. Il ne cesse pas de Se donner jusqu’au « Tout est accompli ».

    Julian Paparella – Le 12 avril 2017 – Fondation catholique Sel et Lumière média

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Vendredi Saint 2020

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Le Christ du côté de tous les souffrants.

    Jésus donne sens à la croix, de sorte que tous les hommes qui connaissent cette situation de souffrance, de honte, où d’anéantissement, puissent trouver Jésus à leur côté (Enzo Bianchi). C’est un jour sévère que le Vendredi saint, pour les chrétiens. Un jour capable d’isoler de façon tragique la passion et la mort de Jésus avec sa résurrection. Car, lorsque les chrétiens vont à leur Seigneur, ils sont toujours reconduits à l’unique événement de la passion-mort-résurrection. Mais aujourd’hui, c’est la passion, qui culmine dans la mort, que l’on médite, que l’on pense, que l’on célèbre : c’est la croix qui domine la liturgie de son ombre et qui, en s’imposant, ne renvoie à la résurrection que comme espérance, comme attente.

    Voilà bien la singularité, la spécificité de la foi chrétienne : avoir au centre de son message le Seigneur crucifié et reconnaître, dans la crucifixion de Jésus de Nazareth, le récit qui manifeste avec le plus d’éloquence qui est Dieu.

     * Vendredi Saint 2020

    Références :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vendredi_saint

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=80

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/special-vendredi-saint-annee-a

    https://www.aelf.org/2020-04-10/romain/messe

    https://www.bible-service.net/extranet/pages/777.html

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2018/Vendredi-Saint-vendredi-30-mars-2018/Aide-a-l-homelie/Psaume-30

    http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/entier/ps.html

    https://www.sedifop.com/vendredi-saint-messe-du-soir-par-p-claude-tassin-spiritain/

    https://www.cheminsdevie.info/emission/psaumes-31-1-32-1/

    https://www.catholique-blois.net/actualite/commentaires-evangile/annee-2018/vendredi-saint-30-mars-2018

    http://www.lemontmartre.ca/culture-et-foi/archives/archives-des-commentaires-de-levangile/#en1

    https://www.carmel.asso.fr/Homelie-du-Vendredi-Saint.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Vendredi-Saint.html

    http://jardinierdedieu.fr/article-priere-d-ouverture-du-vendredi-saint-116625975.html

    https://seletlumieretv.org/blogfeed/getpost.php?id=19436

    http://www.acat-belgique-francophone.be/?Meditation-pour-le-vendredi-Saint


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