• * 11 - L'humilité - Parchemin personnel

    22 06 17 – En Chapitre de la Commanderie de St-Léger

    Présenté lors du Chapitre du 17 juin 2022, voici un parchemin exprimant les réflexions d’un Frère Écuyer de notre Commanderie.

     L’humilité 

    Avec la douceur et la patience, l’humilité est, selon ma propre expérience, un des versants de l’amour.

    C’est d’abord une connaissance ou, mieux encore, une reconnaissance : celle de mes faiblesses. Difficile de s’avouer faible dans une société qui porte au pinacle la réussite personnelle (Mais où, soit dit en passant, un important budget « chômage » stagne depuis de longues années).

    Notre société « high tech », avec Facebook et toute sa clique, est celle des mégalos et des narcissiques. J’ai souvent l’impression que, parmi cette horde moderne de « tapoteurs » invétérés sur petits écrans, beaucoup d’individus se prennent pour des « V.I.P. » en s’attribuant talent et intelligence. C’est le règne du « moi je », un « moi je » qui a tendance à oublier qu’ « il n’est que poussière et qu’il retournera à la poussière ».

    L’orgueil est la matière première (en décomposition) d’une société résolument individualiste où l’homme humble passe de plus en plus pour un ringard.

    Ne lui a-t-on pas appris, dans sa vie professionnelle comme dans sa vie amoureuse, à se montrer « le meilleur », confiant, supérieur aux autres et surtout à s’aimer soi-même ? Peut-il dès lors encore réussir sa vie tout en restant humble ?

    Tout bon « psy » qui se respecte, tout conseiller en emploi, apprend à l’homme du XXIème siècle à embellir son C. V., voire à le trafiquer, histoire de « mieux se vendre » (c’est l’expression à la mode) pour trouver un emploi. Le mot « balayeur » est devenu grossier, on dit maintenant « technicien de surface ».

    L’ancien président des États-Unis Donald Trump incarnait parfaitement l’antithèse  de l’humilité. Ce personnage grossier, insolemment vantard et tout empreint de fatuité écrasait les autres de ce qu’il croyait être sa supériorité, mais qui n’était en réalité qu’une incommensurable bêtise.

    Y a-t-il une solution miracle ? Existe-t-il un tour de passe-passe pour que l’homme moderne arrive à faire preuve d’humilité alors que tout converge autour de lui pour qu’il fasse le contraire ?

    En ce qui me concerne, je considère que l’humilité est un exercice de très haute voltige dans une société qui nous incite à faire le contraire.

    Par exemple, il m’est très difficile, pour ne pas dire impossible, de me laisser marcher sur les pieds par des personnes qui affichent résolument leur « non humilité ». Dans certains cas, il m’arrive parfois de me mettre en retrait en pratiquant au pire le silence et au mieux, la conversation à mots comptés, afin d’éviter les situations problématiques.   

    Ma position est très différente avec mes proches, ma famille et les personnes que j’aime. Mais le dire soi-même n’est-il pas déjà un manque d’humilité ?

    Ma recette personnelle est donc : être sincère et « laisser parler mon cœur » avec mes proches et tous ceux que j’aime.

    Les relations humaines étant tout, sauf simples, il est bien évident que l’on n’est jamais à l’abri d’une incompréhension ou de ce qu’on appelle un malentendu (dérivé de « mal entendre »).

    Car, même lorsque j’ai décidé d’aplatir mon ego, mon attitude (mon air extérieur) risque d’être mal interprétée et peut-être à l’origine de réactions contradictoires, voire d’un dissentiment de la part de mon interlocuteur.

    Avec certaines personnes, je n’ai pas peur de montrer mes faiblesses car je sais que ces mêmes personnes apprécient ma sincérité. Mais je dois bien avouer qu’en d’autres circonstances, il m’est difficile d’encaisser les remarques et les critiques, surtout quand elles sont personnelles.

    Je ne suis ni Jésus, ni Bouddha (Et, à la limite, je n’ai pas vraiment envie de le devenir). Bien que je me sente parfaitement capable, sur le plan intellectuel, de comprendre ce qu’est la véritable humilité, je ne me sens pas prêt à la pratiquer en permanence, avec tout le monde et n’importe qui.

    Gandhi disait : « cultiver l’humilité, c’est cultiver l’hypocrisie ».

    D’ailleurs, l’humble véritable a-t-il vraiment conscience de son humilité ?

    Il se pourrait bien que mon travail manque d’humilité. J’accepte cette critique, car ce travail est sincère, il est le reflet de ce que j’ai voulu exprimer. 

    Frère Écuyer Freddy D.


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