• * 57 - Le baptême

    220623 – Le baptême

    Rubrique « Regard sur la liturgie » – 57

     Le baptême 

     * 57 - Le baptême

    1. Introduction

    Notre Ordre des Chevaliers du Temple de Jérusalem a une dévotion particulière pour Notre-Dame, la Vierge Marie, mais honore également les deux saints Jean.

    A l’approche de la Saint-Jean d’été, nous avons souhaité proposer à nos fidèles lecteurs un parchemin ayant trait à l’importance de Jean-le-Baptiste et surtout au baptême chrétien puisque Jean le Baptiste semble en être à l’origine.

    Tentons tout d’abord de présenter Jean, dit « le Baptiste ».

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    Jean le Baptiste

    Dans le christianisme, Jean le Baptiste est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus de Nazareth.

    Le catholicisme romain en a fait un saint et lui a consacré deux fêtes : le 24 juin qui commémore sa naissance, fixée six mois avant Noël pour se conformer au récit d'enfance de l'Évangile selon Luc, et le 29 août qui célèbre la mémoire de sa décapitation (sous le nom traditionnel de « Décollation de Jean Baptiste »).

    Si la mort de Jean le Baptiste est située par le consensus historien vers 28-29, on ne sait rien en revanche sur la date de sa naissance et encore moins sur ses circonstances. Un seul texte traite de la naissance de Jean le Baptiste : les récits de l'enfance de Jésus que l'Évangile selon Luc a ajoutés à la trame de l'Évangile selon Marc dans les années 90. Jean serait né seulement six mois avant Jésus.

    D'après l'Évangile selon Luc, Jean est le fils de Zacharie, un prêtre qui assure des fonctions au Temple de Jérusalem. Il appartient donc à une famille sacerdotale. Il est aussi le fils d’Élisabeth, que le verset Luc 1, 36 qualifie de « parente » de Marie, la mère de Jésus. Comme celle de Jésus, la naissance de Jean est annoncée à Zacharie par l’archange Gabriel, qui lui dit que son fils à naître, Jean, sera rempli de l’Esprit-Saint et aura la puissance du prophète Élie. Une tradition qui fait de Marie la cousine d'Élisabeth, mère de Jean le Baptiste, et qui fixe aussi le lieu de naissance de ce dernier à Sepphoris.

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    La vie de Jean est ensuite cachée. Dans la Bible, Jean est décrit comme un solitaire ascétique (Matthieu 11, 18), se nourrissant de sauterelles grillées et pratiquant le jeûne, ayant développé son activité sur les rives du Jourdain. Il pourrait avoir appartenu au mouvement essénien, selon l’historiographe romain de confession juive Flavius Josèphe qui évoque Jean dans son œuvre. « Son influence fut importante à son époque auprès de ses nombreux disciples », souligne le Père Étienne Nodet, spécialiste de l’histoire du christianisme du 1er siècle, membre de l’École biblique de Jérusalem.

    Si l’on suit l'Évangile selon Luc pour dater le moment où Jean Baptiste commence à prophétiser, on peut le situer vers l'an 29.

    Après cette longue période de « vie cachée » – comme Jésus – dans le désert, il se met à proclamer, vers trente ans, le « baptême de repentir pour la rémission des péchés », prophétisé par Isaïe. Son rôle est celui «d’aplanir les sentiers du Seigneur», de lui «préparer les voies» (Luc 3, 1-6). Il est ainsi le dernier des prophètes, à une époque marquée par une attente eschatologique particulièrement forte de la part des juifs.

    L'Évangile attribué à l'apôtre Jean (dit « l’Évangéliste »)  localise l'activité de Jean le Baptiste sur les rives du Jourdain. Jean le Baptiste est en effet à cette époque installé sur les bords du Jourdain où il pratique le « baptême de repentance » par immersion dans l'eau, ce qui est légèrement différent de la description de son baptême par Flavius Josèphe.

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    Jean réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue d'un personnage plus important que lui, que la tradition chrétienne interprète comme le Messie : « Moi, je vous baptise avec de l'eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu » (Matthieu III : 11).

    Les pratiques de Jean et celles des Esséniens n'ont que peu de rapports. Entre l'immersion effectuée par Jean dans les eaux du Jourdain et les rites des Esséniens tels que les définissent les manuscrits de la mer Morte, les différences se révèlent fondamentales : « l'idéologie du Jourdain n'occupe aucune place dans les écrits de Qumrân ».

    Ces deux mouvements demeurent bien distincts. Les rites de purification chez les Esséniens « n'ont rien de commun avec le baptême d'eau pratiqué par Jean devant l'imminence du Jugement divin et la venue du règne messianique », rites esséniens qui comportent une « confession des péchés de type collectif, contrairement au pardon des péchés lié au baptême personnel administré par Jean ». Jean « n'a sans doute pas eu de contacts personnels directs avec l'essénisme ».

    Jean le Baptiste et Jésus

    Jésus semble avoir « vécu un temps dans l'entourage de son cousin rencontré sans doute à l'occasion d'un pèlerinage à Jérusalem ». Les premiers disciples de Jésus semblent issus de l'entourage de Jean Baptiste : André, Simon-Pierre, Philippe, Nathanaël (Jn 1. 35-51).

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    Dans l'Évangile selon Matthieu (III : 13-17), Jésus vient voir Jean pour être lui aussi baptisé. Jean lui dit : « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi », et Jésus lui répond : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » Jean baptise donc Jésus et c'est au sortir de l'eau que ce dernier voit « l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui (Mt 3:16) », tandis qu'une voix venue des cieux disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur » (Mt 3:17). Dans l'Évangile selon Jean, le baptême de Jésus par Jean disparaît, ce dernier se contente de reconnaître Jésus comme « l'Agneau de Dieu ».

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    Deux prophètes avec une mission commune

    Les Évangiles de Marc, Matthieu et Jean ne laissent aucune trace d’un lien de parenté entre Jean et Jésus. Lorsqu’ils se rencontrent, dans certains passages, Jean semble avoir une connaissance de l’identité profonde de Jésus. Par exemple, c’est le Baptiste qui désigne Jésus comme « l’Agneau de Dieu » (Jean 2,29). Pourtant, dans le verset suivant il dit aussi : « Moi-même, je ne le connaissais pas... ».

    Selon l’Évangile de Jean, le Baptiste a reçu une révélation particulière en voyant l’Esprit descendre sur lui. Jean atteste que Jésus est le Fils de Dieu, mais il affirme aussi qu’il ne le connaissait pas avant cette scène du baptême !

    Les Évangiles sont cependant unanimes pour présenter la continuité entre les deux prophètes. Leurs missions respectives et leurs prédications se ressemblent beaucoup. Ils sont certainement animés du même Esprit.

    D’après des propos de Sébastien Doane bibliste,

    professeur d’exégèse biblique à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval (Québec).

    Jean Baptiste, humble précurseur du Christ

    Pour les chrétiens, Jean-Baptiste est le dernier des prophètes. Il annonce la venue du Christ et prépare «les voies du Seigneur». C’est lui qui, le premier, reconnaît comme tel son cousin Jésus de Nazareth et le baptise dans le Jourdain...

    Selon Dominique Ponnau, écrivain et ancien directeur de l’École du Louvre, au moment du baptême de Jésus par Jean, « l’un vient du désert, l’autre entre au désert ». Le prophète laisse la place à son maître. Et Jean proclame : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ».

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    En quoi le baptême de Jean annonce-t-il le baptême chrétien ?

    « Moi, je vous baptise d’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales. Lui, il vous baptisera dans le Saint-Esprit et le feu » (Jean 1, 19-27) : par ces paroles, Jean signifie bien que le baptême qu’il donne est signe de purification des péchés et sera à distinguer de l’action du Christ. Mais Jésus, pourtant pur, demande toutefois à Jean Baptiste de le baptiser, au début de son ministère public : « J’ai vu l’Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui » (Jean 1, 32).

    Pourquoi le Christ a-t-il voulu recevoir le baptême ?

    Pour le Père Nodet, en se faisant baptiser par Jean, « en un geste prophétique », il s’inscrit dans un courant du judaïsme « en marge » de celui dont il est issu, celui des nâzoréens, qui finiront par le rejeter et vouloir le tuer.

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    Plus tard, c’est saint Paul qui développera toute la théologie du baptême. Celui-ci deviendra un acte rendant présent le passage de la vie mortelle à la vie dans le Christ, libérée du péché : « Ne le savez-vous pas ? Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême » (Rm 6, 3). On peut se rappeler ici que l’eau a une double symbolique dans la Bible : la mer est le lieu du mal, mais l’eau permet aussi la purification et la vie. Le baptême de Jean était centré sur le pardon des péchés et la conversion à une vie nouvelle, alors que le baptême chrétien reprend cette signification en y ajoutant le don de l’Esprit, l’initiation chrétienne et la participation à la mort et à la résurrection de Jésus.

    Jean Baptiste dans les lectures du temps liturgique de l’Avent

    La figure de Jean le Baptiste est particulièrement présente dans les lectures du temps liturgique de l’Avent. Il est « celui qui se tient sur le seuil du Royaume qui vient, celui qui montre le Messie et puis s’efface devant Lui », affirme dans une homélie prononcée à l’occasion de la Nativité de Jean Baptiste le Frère Jean-Philippe Revel, de la paroisse Saint-Jean-de-Malte, à Aix-en-Provence. « Jean Baptiste est d’abord l’homme de l’attente, l’homme du désir. Toute la mission de Jean Baptiste est marquée par cette flamme. ».

    Le désert où il se retire symbolise très fortement cette attente. N’est-ce pas du désert que le prophète Osée parle comme du lieu des fiançailles de Dieu avec son peuple (Osée 2, 16) ? C’est de là que Jean Baptiste lance son cri, pour annoncer «l’Époux», celui autour duquel est centrée toute sa prédication. Ainsi, « cette attente », insiste le Frère Jean-Philippe Revel, « n’est pas une attente passive » mais « préparation diligente du chemin du Seigneur », qui nous invite à en faire de même.

    «Nous aussi, nous devons d’abord attendre ce Jésus qui est déjà venu mais qui ne cesse de venir (…). Et non seulement attendre Jésus, mais préparer son chemin, ouvrir des routes pour Lui, aider nos frères à préparer leur cœur.» Être les témoins du Christ, le montrer, dire sa miséricorde, telle est la mission du chrétien : « Il faut que Lui grandisse et que moi je diminue et que je disparaisse » (Jean 3, 30).

    Marie Malzac, La Croix – Croire – Le 24/06/2021

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    2. Du baptême

    Il y a une grande différence entre le baptême conféré par Jean et le baptême chrétien. Le mot « baptême » vient d’un verbe grec qui signifie « plonger, immerger ». L’Ancien Testament ne connaît pas cette pratique, c’est une innovation de Jean qui s’attache à lui au point d’inspirer son surnom : le Baptiste.

    Jean utilise la symbolique de l’eau qui lave et purifie pour proposer ce rite aux personnes qui écoutent son appel à la conversion. Notons aussi que le baptême a lieu dans le Jourdain, le fleuve que le peuple d’Israël a franchi pour passer du désert à la Terre promise. Jésus, qui est sans péché, est bien le seul être humain à ne pas avoir besoin du baptême de Jean, mais il le reçoit par solidarité avec la foule des pécheurs !

    Lors du baptême de Jésus, le Père le désigne comme Fils bien-aimé et l’Esprit vient reposer sur lui. Hier, Jésus était baptisé. Aujourd’hui, c’est lui qui baptise « dans l’Esprit-Saint et le feu », comme l’annonçait Jean.

    Notre plongée dans l’eau réalise le passage par la mort pour participer à la résurrection du Christ. Le nouveau baptisé devient fils du père grâce au fils, et reçoit le don de l’Esprit pour répandre le feu de l’amour. Cela signale un désir de conversion et de renoncement au péché, point commun avec le baptême conféré par Jean.

    Le Baptême qui fait naître des chrétiens est un cadeau extraordinaire que nous n’aurons jamais fini d’approfondir.

    Que le Seigneur nous garde fidèles à la grâce reçue de lui !

    Christelle Javary, éditrice et chargée de cours à la faculté de théologie de l'Institut catholique de Paris

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    3. Le baptême ou la gratuité de la vie éternelle

    De nombreuses paroisses, il y quelque semaines, ont célébré au milieu de joyeux alléluias le baptême des adultes à l’occasion de la fête de Pâques. Avec la période estivale qui approche, on voit des petits enfants portés par leurs parents à la fontaine baptismale de nos églises. Certains issus de nos familles et d’autres inconnus, mais tous deviendront des frères et sœurs en Jésus-Christ, Profitons-en pour nous arrêter sur des éléments de la liturgie du baptême des petits enfants, qui ne nous sautent pas nécessairement aux yeux.

    Le rôle essentiel des parents et de la communauté

    D’un point de vue historique, c’est à partir du rituel du baptême des adultes qu’a été adapté celui des petits enfants en 1969. En effet, il faudra attendre les travaux de la réforme liturgique pour que le rituel proprement destiné aux enfants en bas âge soit établi : jusque-là et depuis l’Antiquité, le célébrant s’adressait au bébé comme s’il était un adulte en âge de comprendre ce qui se passait. Il y avait une certaine bizarrerie. La présence de la mère n’était pas spécialement requise, bien souvent le père venait seul aux fonts baptismaux tandis que son épouse se remettait de l’accouchement. Nos parents ou grands-parents ont connu cette manière de faire qui n’a certes pas empêché de produire de grands saints.

    Aujourd’hui, les choses ont profondément changé, les parents qui demandent le baptême pour leur progéniture sont au cœur du rituel. Ce sont eux qui présentent leur enfant à l’Église et qui répondent à la triple profession de foi baptismale, l’éveil à la foi chrétienne du nouveau baptisé est entre leurs mains. Ils pourront s’appuyer sur l’aide du parrain et de la marraine ainsi que sur le soutien catéchétique de la communauté chrétienne.

    Le rituel baptismal actuel insiste particulièrement sur la dimension communautaire du baptême, au point de favoriser la célébration au cœur du rassemblement dominicale et, si le cas se présente, avec plusieurs enfants. Toujours pour manifester que le sacrement du baptême agrège à une communauté, ce rituel est le seul à mentionner que celui qui exerce la charge du curé de la paroisse est le premier des ministres ordonnés à qui il revient de conférer ce sacrement.

    Rituel du Baptême des petits enfants - Note doctrinale et pastorales n° 13

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    Greffés au Christ pour traverser la mort

    « L’Église ne connaît pas d’autre moyen que le baptême pour assurer l’entrée dans la béatitude éternelle » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1257). Autrement dit, si l’on demande à un catholique quel moyen il connaît pour que la mort ne soit pas la fin de tout et l’entrée dans un néant, sa réponse doit être sans équivoque : « Je ne connais que le baptême pour lutter contre la mort. » En effet, chaque fois que nous célébrons le baptême – pour reprendre une image qui nous parle en ces temps, c’est comme si nous recevions un antidote contre la mort ! A la suite de saint Paul, nous pouvons reprendre cette image de greffe : le baptême nous greffe sur Jésus.

    Ainsi, puisque nous sommes accrochés à Lui dans la vie puis dans la mort, alors nous le serons aussi dans Sa Résurrection. Et aucune force ne peut s’interposer à cette greffe éternelle. Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur (Rm 8, 39). Le baptême par immersion est en cela très parlant. Plongés dans l’eau (c’est le sens du mot « baptême »), nous ne pouvons plus respirer, nous sommes dans la mort. Mais en sortant, un nouveau souffle entre en nous. Le baptême est une véritable re-création. C’est cela que nous sommes invités à annoncer.

    Et si persiste en nous une interrogation bien évangélique sur le devenir de ceux qui n’auront pas été baptisés, lisons l’admirable finale de ce même paragraphe du catéchisme : « Dieu a lié le salut au sacrement du baptême, mais il n’est pas lui-même lié à ces sacrements » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1257). Admirable ! La souveraine liberté de Dieu aura toujours le dernier mot.

    « Ne touchez pas à mes christs ! »

    C’est le grand évêque Cyrille de Jérusalem, au IVème siècle, qui aimait parler ainsi des nouveaux baptisés de sa communauté (Catéchèses mystagogiques, n° 3, 4) s’appuyant sur une citation à la fois du Premier Livre des Chroniques (16,22) et des Psaumes (Ps 104, 15). Le terme « christ » est la traduction en grec de « celui qui oint ». Jésus est l’ « oint » de Dieu le Père, il est son élu. C’est ainsi que l’onction de saint Chrême nous agrège à ce peuple des « oints de Dieu » : nous devenons «d’autres christs», selon la belle formule attribuée à saint Cyprien. Rien que cela !

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    Comme indique le rituel, l’onction baptismale doit être faite sur la tête et non sur le front. Sur la tête, cela souligne qu’elle est un rite d’élection, comme pour David au jour où Dieu le fit Roi de son peuple (cf. 1 s 16, 13). L’onction sur le front est réservée à la confirmation, sacrement par lequel Dieu nous marque éternellement de son sceau à la vue de tous.

    La dignité du Baptistère

    […] Dès l’Antiquité chrétienne, nos aimés ont eu le désir de manifester l’importance du baptême dans leur contexte païen. Ainsi ont-ils fait le choix de soigner la dignité des baptistères : des bâtiments spécialement dédiés et visibles sur la place publique, des cuves baptismales en matière noble souvent ornées de mosaïques, des murs recouverts de fresques bibliques, etc. Ils manifestaient ainsi aux yeux de leurs contemporains, l’importance de ce sacrement qui est la porte d’entrée dans la vie chrétienne. Aujourd’hui, si ce n’est déjà le cas comment mettre en valeur le baptistère de nos églises de village ou de quartiers?

    Père Paul-Antoine Drouin

    N.d.l.r. : Le Père Paul-Antoine Drouin, liturgiste, est prêtre du diocèse du Mans. Il en a été le vicaire général de 2009 à 2021.

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    4. Le point sur le baptême catholique des bébés

    Événement religieux et familial, le baptême catholique possède un rituel bien particulier. Quel est-il ? Que signifie le baptême ? Où peut-on le célébrer ? Quel est le rôle du parrain et de la marraine ? Voici ce qu'il faut savoir sur le baptême.

    Que signifie le baptême ?

    Pour les catholiques, le baptême marque l'entrée de l'enfant dans la grande famille chrétienne qu’est l’Église. Il devient alors enfant de Dieu. Le baptême est le premier des sept sacrements. En faisant baptiser un bébé, ses parents s’engagent à lui donner une éducation chrétienne.

    Pourquoi le baptême a-t-il lieu si tôt ?

    Le baptême a le plus souvent lieu dans les premiers mois de la vie, mais ce n'est pas obligatoire. Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, les bébés étaient baptisés dès leurs premières heures, car la mortalité infantile étant très élevée, on voulait s'assurer, s'ils mourraient, de leur entrée au paradis.

    D’autres parents préfèrent attendre que l’enfant soit en âge de comprendre et de choisir lui-même s’il souhaite être baptisé ou non. Dans ce cas, il devra suivre des cours d’éveil à la foi et de catéchisme. Il n’y a pas d’âge limite pour être baptisé, même des adultes ou des personnes âgées peuvent demander à l’être. On les appelle les catéchumènes.

    Aujourd'hui, en plus d'être une cérémonie religieuse, le baptême est aussi un événement familial joyeux qui fête l'arrivée d'un bébé. C'est l'occasion de réunir la famille autour de l'enfant. Vêtements, dragées, repas, cérémonie religieuse… c'est un jour de fête ! Une tradition qui se maintient, puisque aujourd'hui, le nombre de baptêmes atteint 250 000 par an, en France.

    Quelles sont les conditions pour faire baptiser son bébé ?

    Il n’y a pas de conditions spécifiques. Il suffit que les deux parents soient d’accord et s’engagent à élever leur enfant dans la foi catholique. Ils n’ont pas besoin d’être eux-mêmes baptisés pour demander ce sacrement pour leur bébé. Le jour de son baptême, les parents désignent un parrain et une marraine. Leur rôle est de seconder les parents dans l’éducation religieuse de leur filleul. Ils doivent donc tout deux être baptisés et suivre une vie chrétienne pour assurer pleinement leurs responsabilités. Auparavant, les parrains et marraines avaient aussi pour rôle de prendre soin de l’enfant si les parents venaient à décéder. Aujourd’hui, leur rôle est davantage spirituel. Le parrain et la marraine doivent être croyants et pratiquants. Ils secondent les parents dans l’éducation religieuse de leur enfant. Il convient donc d’avoir pleine confiance en eux.

    parents.fr/enfant/education-et-vie-sociale/le-point-sur-le-bapteme-catholique-des-bebes

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    Quels sont les temps forts de la cérémonie ?

    La cérémonie du baptême se déroule suivant un rituel très précis, autour des fonts baptismaux, une sorte de cuve dans laquelle on immergeait autrefois entièrement le bébé. Aujourd’hui, en général, le prêtre verse simplement de l’eau sur la tête du nourrisson. Cette eau symbolise la mort et la résurrection du Christ. Le prêtre marque ensuite d’un signe de croix le front du bébé avec de l’huile parfumée. L’enfant doit être revêtu d’un vêtement blanc, symbole de renaissance et de lumière. Après le baptême, un cierge est remis aux parents.

    Pourquoi le baptême est très important pour les chrétiens ?

    Le baptême catholique calque sa pratique sur la vie du Christ, qui fut baptisé par Jean le Baptiste.

    Il s'agit d'un rite de passage qui rappelle également la résurrection du Christ après sa mort physique sur la croix, avant d'entamer une autre vie.

    Le baptême se pratique principalement par immersion, comme son nom l'indique en grec ancien, qui veut dire « plonger, immerger ».

    C’est par l’eau que Jean le Baptiste pratiquait les baptêmes, tout comme il a lui-même baptisé le Christ : « Moi, je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi… Il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu » (Matthieu, 3:11).

    Cette dernière partie, concernant le baptême par le Saint-Esprit est la partie retenue par de nombreux chrétiens qui ne suivent pas les canons de l’Église catholique. Ainsi, en référence à cette phrase, dans certains rites protestants il sera plutôt question de recevoir le baptême de feu, notamment par la prière pour recevoir le baptême du Saint-Esprit. Le baptême du Saint-Esprit se déroule clairement dans un second temps, en pleine conscience de son geste.

    Dans les Évangiles, les disciples de Jésus reçoivent le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. Les mouvements évangéliques qui basent leur foi sur cette nouvelle naissance sont appelés les pentecôtistes.

    Plusieurs mouvements évangéliques et protestants accordent de l’importance au baptême en tant que témoignage volontaire. Cela implique de la part du futur baptisé d’être volontaire et de savoir à quoi il s’engage en se baptisant. C’est la raison pour laquelle les mouvements qui adhèrent au baptême du croyant, plutôt qu’au baptême des enfants, iront jusqu’à se qualifier d’anabaptistes. Le catéchumène (nom donné à celui qui va se faire baptiser) doit être conscient de son engagement. Chez les catholiques, cette conscience est assumée par les parrains, qui parlent au nom de leur filleul.

    Chez les catholiques, le baptême est, il est vrai, un choix des parents, puisqu’il se pratique en général dès les premiers mois après la naissance du bébé. Si les catholiques s’empressent de baptiser leur enfant, c’est parce qu’il signifie que leur bébé est entré dans la communauté chrétienne. Autrefois, il était fréquent que les enfants meurent très jeunes. Les parents craignaient alors que leurs enfants ne rejoignent pas le paradis s’ils mourraient avant leur baptême.

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    5. Vivre avec l’Esprit-Saint

    Lorsque l’on cherche Dieu, en particulier quand on est chrétien, la prière est une manière de découvrir l’action de l’Esprit. Mais nous avons besoin de la grâce.

    Dans la conscience morale, l’Esprit-Saint nous est délivré à dose homéopathique. C’est un souffle fragile ! Pour qu’il devienne puissant, la prière doit agir. Et même si nous avons déjà reçu l’Esprit au baptême, il nous faut sans cesse continuer le travail. L’Esprit, force infinie, se déverse en nous, qui sommes un récipient fêlé. Il s’agit de travailler sur soi pour consolider ce récipient et lui permettre de se dilater de plus en plus.

    Nous avons des moyens à notre disposition : la douceur, la pureté, la confiance, la bienveillance, la patience, la sagesse, etc. Des vertus que nous, Chevaliers, connaissons bien !

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    Chacun doit rechercher les vertus spirituelles, autrement dit des qualités supérieures qui mènent à la sainteté, égrenées au fil de la Bible. Une des plus importantes est l’humilité, présentée dans les Béatitudes (Mt 5, 3-4) : « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des cieux est à eux. »

    Un bon test de l’avancée de l’Esprit en soi est de jauger son humilité. Pour saint Paul, les trois vertus essentielles, qualifiées de théologales, sont la foi, l’espérance et la charité.

    La Bible parle aussi des « charismes » ! Nous pouvons collectionner les charismes, contrairement aux vertus. Ils sont différents selon chacun, et correspondent à une diversité de profils, d’expériences et d’âges. Certains sont imposés, comme la maladie, le handicap, le martyre. D’autres, nés parfois d’aptitudes personnelles, se cultivent, comme la musique, le chant, l’enseignement, l’engagement auprès des plus pauvres, etc. Ils ne dépassent pas les capacités de notre nature humaine.

    Concrètement, comment pouvons-nous vivre 24 heures sur 24 avec l’Esprit-Saint ? En arrêtant d’être persuadé que l’on maîtrise sa vie, ou, au contraire, que l’on est totalement assisté par les autres. Il s’agit de mener son existence tout en étant conscient que tout dépend de Dieu.

    Pour y parvenir, il faut, dans sa prière, laisser la priorité à l’Esprit-Saint. C’est-à-dire privilégier l’esprit de prière plutôt que les recettes et les formules.

    Le progrès, dans la vie spirituelle, c’est de passer de « l’action avec l’Esprit-Saint » à « la vie du Christ en soi ». Sans avoir forcément besoin de vision ou d’apparition ! Vivons simplement, sans « effets spéciaux », dans une confiance totale à la puissance et à la grâce de Dieu.

    Cette vie dans l’Esprit n’est pas réservée qu’aux mystiques ! Elle est accessible à tous ! La vocation commune de tout chrétien, et la volonté de Dieu, est de nous transfigurer à l’image du Christ.

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    Pour cela, Jésus nous a laissé deux commandements : prier et avoir le souci des autres (Mt 22, 37-39). Même si, parfois, on a l’impression d’être un bon chrétien, d’en faire suffisamment, il ne faut jamais s’en contenter. L’Esprit-Saint est un dynamisme qui nous aide à progresser vers un amour toujours plus grand.

    Nous pouvons percevoir les signes de l’Esprit-Saint dans nos vies : l’Esprit-Saint est partout où règne une ambiance de joie, de paix, d’humilité, d’amour authentique.

    L’Esprit-Saint se manifeste chez les hommes de bonne volonté. Il y a des chrétiens apparents qui sont beaucoup moins «chrétiens» qu’ils ne le croient. Et des gens non croyants habités par l’Esprit-Saint. Il existe, dans l’amour, une présence de Dieu, inconnue de ceux qui n’ont pas eu la révélation chrétienne. « L’amour est Dieu », comme l’écrit saint Augustin.

    Comment faire la part des choses entre notre ressenti et les signes de l’Esprit dans nos vies ? Par le discernement ! Tentons d’examiner l’équilibre entre notre relation aux autres et notre relation à Dieu.

    L’Esprit-Saint ne se manifeste pas toujours de la même façon ! Au contraire, il se montre infiniment inventif (Sg 7, 22-30). Il faut s’attendre à être surpris ! Dieu fait flèche de tout bois. Voyez les profils des saints, si variés !

    Être disponible à l’Esprit consiste à ne pas s’enfermer dans des schémas tout faits mais à rester ouvert à l’inespéré, à l’impossible, à l’ordinaire et à l’extraordinaire.

    D’après une interview du Père Jean-Marc Bot – Site « Le Pèlerin – L’actu à visage humain »

    Synthèse de recherches proposée par les Frères Jean-Paul et André, Chevaliers de la Sainte-Croix de Jérusalem

    Bibliographie :

    Magnificat du mois de janvier 2019 n° 314 pages 172 et 173

    Magnificat du mois de juin 2022 pages 420 à 423

    Sitographie :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_le_Baptiste

    http://www.interbible.org/interBible/decouverte/comprendre/2017/comprendre_20170113.html

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Saint-Jean-Baptiste/Jean-Baptiste-l-humble-precurseur-du-Christ

    https://www.parents.fr/enfant/education-et-vie-sociale/le-point-sur-le-bapteme-catholique-des-bebes-78660#:~:text=an%2C%20en%20France.-,Quelles%20sont%20les%20conditions%20pour%20faire%20baptiser%20son%20b%C3%A9b%C3%A9%20%3F,ce%20sacrement%20pour%20leur%20b%C3%A9b%C3%A9.

    https://www.cadeaux.com/blog/importance-du-bapteme/#:~:text=Il%20s'agit%20d'un,dire%20%C2%AB%20plonger%2C%20immerger%20%C2%BB.

    https://www.lepelerin.com/foi-et-spiritualite/coin-spi-pratique/comment-vivre-24h-24-avec-l-esprit-saint/


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