• * 02 Portrait de Marie-Madeleine

    Parchemin 2

    Portrait de Marie-Madeleine

    Tour à tour présentée comme une prostituée, comme un apôtre, comme un témoin de la résurrection, voire comme la disciple préférée de Jésus ou celle qu’il embrassait volontiers sur la bouche, Marie-Madeleine n’a laissé personne indifférent. Ce disciple du Christ désigne-t-il un homme ou une femme ? Qui était-elle vraiment ? Tel est l’objet du présent parchemin.

    Ce parchemin, qui, je l’espère, sera passionnant du début à la fin, devrait éclairer certains mystères de la vie de Marie-Madeleine. Cette leçon d’histoire devrait aussi nous renseigner sur l’intérêt pour l’Eglise de faire passer Marie-Madeleine pour une prostituée et de taire son message pour mieux contrôler les fidèles. Des hypothèses certes étonnantes, mais tout à fait crédibles !

    Cela fait presque deux mille ans que la rencontre entre Jésus et Marie-Madeleine intrigue et suscite tous les fantasmes.

    Voici donc l’occasion de tenter de tracer un portrait plus réaliste de Marie-Madeleine car les quatre Évangélistes nous parlent de Marie-Madeleine à plusieurs reprises. En réalité, ils nous parlent d’une Marie de Magdala (en grec : Magdaléné).

    Selon Flavius Josèphe, Magdala est le nom de la ville où était née Marie qu’on surnomme Madeleine. C’était une ville florissante grâce à ses pêcheries et à son artisanat.

     * Portrait de Marie-Madeleine

    Le village de Magdala

    L’Évangéliste Matthieu nous signale lui aussi la présence de Marie-Madeleine au Calvaire. Avec d’autres femmes, elle avait suivi Jésus depuis la Galilée et elle le servait (Cf. 27,55-56). On la retrouve aussi au tombeau lors de l’ensevelissement de Jésus et même au matin de Pâques (Cf. 27,61 ; 28,1).

     * Portrait de Marie-Madeleine

    L’Évangéliste Marc, lui aussi, nous la présente au Calvaire (Cf. 15,40) et au tombeau (Cf. 15,47 et 16,1). Luc, l’identifie avec plus de précision. Il semble nous dire que si elle suivait Jésus, c’est parce qu’il l’avait guérie. C’est saint Luc qui affirme que sept démons étaient sortis d’elle (Cf. 8,1-3). Et puis on la retrouve aussi au tombeau (Cf. 24,10).

    Jean l’Évangéliste, par contre, semble mieux la connaître. Il signale sa présence au pied de la croix (Cf. 19,25) et s’intéresse particulièrement à elle dans la scène du tombeau. Elle rencontrera ensuite Jésus ressuscité (Cf. 20,1-19). Partout elle apparaît comme une grande dame reconnaissante et fidèle qui a parcouru les routes de Palestine avec Jésus et ses disciples. Elle sera la première femme qui diffusera l’Évangile à la demande même de Jésus (Cf. 20,17-18).

    Selon le Nouveau Testament, Marie-Madeleine était une prostituée, une pécheresse. Cette représentation a toujours été communément admise, mais depuis la parution du best-seller de Dan Brown en 2003, l’image de ce personnage a changé.

    Marie de Magdala, également appelée « Marie la Magdaléenne », « Marie-Madeleine » ou plus simplement « Madeleine » apparait, dans le Nouveau Testament, comme « une » disciple de Jésus qui le suivit jusqu’à ses derniers jours. Les quatre Evangiles la désignent comme le premier témoin de la Résurrection et qui fut chargée d’en prévenir les apôtres.

     * Portrait de Marie-Madeleine

    L’Église catholique considéra à partir de Grégoire 1er au 6ème siècle que Marie de Magdala ne faisait qu’une avec Marie de Béthanie (la sœur de Marthe et de Lazare) ainsi qu’avec la pécheresse qui oignit le Christ de parfum (comme Marie de Béthanie) (Cf. Luc 7,36-50).

    Cette interprétation n’est partagée ni par les protestants ni par l’Église orthodoxe, qui distingue clairement ces personnages.

    Ce qu’on sait avec certitude de Marie-Madeleine

    Il est certain que la tradition chrétienne en Occident, surtout après saint Grégoire le Grand, identifie dans la même personne Marie de Magdala, la femme qui a versé le parfum dans la maison de Simon le pharisien, et la sœur de Lazare et de Marthe.

    Il est certain que Marie-Madeleine a fait partie du groupe des disciples de Jésus, elle l’a suivi jusqu’au pied de la croix et, dans le jardin où se trouvait le sépulcre, elle fut le premier « témoin de la miséricorde divine » (Grégoire le Grand, XL Hom. In Evangelia, lib. II, Hom. 25, 10).

     * Portrait de Marie-Madeleine

    L’Évangile de Jean raconte que Marie-Madeleine pleurait, parce qu’elle n’avait pas trouvé le corps du Seigneur (Cf. 20, 11) et Jésus a eu de la miséricorde envers elle en se faisant reconnaître comme le Maître et en transformant ses larmes en joie pascale.

     * Portrait de Marie-Madeleine

    Lien vers le parchemin 3 : Marie de Magdala dans les Évangiles


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