• * Réflexions sur la sixième règle

    Tu seras instrument de paix, toujours et en tout lieu

    Parchemin d'un Frère Novice

    Notre Frère F. nous propose son analyse personnelle de ce sixième point de la Règle de vie du Templier :

    Personnellement, en rédigeant ce parchemin, j’ai trouvé que cette 6ème règle complétait à merveille le 6ème Commandement.

    En effet, hormis les cas que je viens d’évoquer, un Homme dans la Cité et qui plus est, un Templier du 21ème siècle doit être, à mon sens, un artisan de paix et de concorde.

    Pour raisons professionnelles, j’ai visité, il y a quelques années, en compagnie d’un collègue, un home pour personnes âgées désaffecté. Il s’agissait du home Saint-Joseph à Welkenraedt.

    Sur la face intérieure du placard d’une chambre vide, j’ai découvert une feuille A4 punaisée sur laquelle figuraient quelques préceptes qui m’ont beaucoup ému. J’ai décroché cette feuille et l’ai emportée avec moi.

    J’ai quelque peu restructuré le texte et ces préceptes. Je vous les livre comme étant ce que je tente d’être au jour le jour comme artisan de paix, de paix intérieure et de concorde :

    1. Sois calme dans le bruit et l’agitation qui t’environnent, songe à la paix qui peut régner dans le silence.
    2. Sois en bons termes avec tout le monde, sans te faire violence à toi-même.
    3. Dis la vérité, calmement et clairement et écoute les autres, eux aussi ont des choses à raconter.
    4. Evite les personnes bruyantes et agressives, elles accablent l’esprit.
    5. En te comparant aux autres, tu risques de devenir vaniteux ou aigri car il y aura toujours des personnes plus grandes ou plus petites que toi.
    6. Réjouis-toi dans ce que tu as réalisé. Continue à t’intéresser à ton propre travail, quelque modeste qu’il soit. Il est une possession réelle au regard de la fortune changeante des temps.
    7. Apprends à reconnaître la vertu sur ton chemin, nombreux sont ceux qui poursuivent des idéaux élevés et partout dans la vie tu rencontreras de l’héroïsme.
    8. Sois toi-même, ne feins pas la sympathie ou l’affection mais ne sois pas davantage cynique avec l’amour car, en dépit de toute aridité et de toute insatisfaction, l’amour est éternel, comme l’herbe.
    9. Suis le cours des ans avec grâce, ne soupire point après le temps qui se trouve derrière toi.
    10. Cultive la force de l’esprit afin d’être protégé dans l’adversité mais ne t’afflige point par des hantises. Beaucoup d’angoisses sont le fruit de la fatigue et de la solitude.
    11. Tu es un enfant de l’univers, pas moins que les arbres et les étoiles mais pas plus non plus. Tu as le droit d’être ici et, que tu en sois conscient ou non, l’univers se déploie tel qu’il se déploie et c’est bien ainsi.
    12. Sois donc en paix avec toi-même dans la confusion tumultueuse de la vie. Malgré son éclat tapageur, sa tristesse et ses rêves envolés, notre monde est quand même un monde merveilleux.
    13. Sois vrai et cherche le bonheur.  

    Frère C. Q. F. D.

    Analyse de la sixième règle

    Tu seras instrument de paix, toujours et en tout lieu

    L’idée générale exprimée par cette règle, c’est de servir la paix. D’où la question : « Que pouvons-nous faire pour servir la paix ? ».

    « Recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle » nous dit saint Paul dans une de ses lettres aux Romains (14.19).

    Dans ce merveilleux chapitre sur la tolérance, l’apôtre Paul nous indique un chemin à suivre pour vivre en paix entre membres d’une communauté chrétienne, mais aussi au-delà des limites d’une chapelle. C’est le chemin du respect mutuel, c’est le chemin de l’acceptation des différences, c’est le chemin de l’amour qui est plus grand que nos convictions particulières.

    Le respect est le sentiment de considération, d'égard, voire de vénération que l'on peut avoir envers nos Frères et Sieurs, envers tout individu... Il se manifeste par une attitude de déférence et le souci de ne pas porter atteinte à l'objet du respect, ni le heurter inutilement. Le respect est une valeur plus profonde que la simple politesse, car il est débarrassé de toute hypocrisie.

    Le respect mutuel constitue l'un des fondements de la paix sociale et des relations interpersonnelles.

    Le respect suppose une compréhension et un partage des valeurs d'une personne ou d'une idée. La tolérance, quant à elle, sous-entend le fait de supporter quelqu'un ou quelque chose indépendamment de l'opinion ou du jugement qui lui est porté. On peut haïr ce que l'on tolère.

    La promotion du respect mutuel à travers l’éducation

    Chacun soulignera l’importance de l’éducation en fonction de la manière dont nous nous comprenons les uns les autres sur la base du respect mutuel. « Respect » signifie une attitude de gentillesse envers les personnes pour lesquelles nous avons de la considération et de l’estime. « Mutuel » exprime un processus qui, loin d’être à sens unique, implique un partage des deux côtés.

    Ce que nous sommes appelés à respecter dans chaque personne, c’est tout d’abord sa vie, son intégrité physique, sa dignité avec les droits qui en découlent, sa réputation, son patrimoine, son identité ethnique et culturelle, ses idées et ses choix politiques. C’est pourquoi nous sommes appelés à penser, à parler et à écrire de manière respectueuse de l’autre, non seulement en sa présence, mais toujours et partout, en évitant la critique injustifiée ou diffamatoire. À cette fin, la famille, l’école, l’enseignement religieux et toutes les formes de communications médiatiques jouent un rôle déterminant.

    Nous savons tous que le respect mutuel est fondamental dans toute relation humaine, spécialement entre ceux qui professent une croyance religieuse. C’est n’est qu’ainsi que peut croître une amitié durable et sincère.

    Semblable à la confiance, le respect est une valeur de base, fondamentale à toute relation de couple. Il permet de bâtir tous les jours une relation solide. Ce respect doit être un respect mutuel, un respect vis à vis de soi et un respect vis à vis de l’autre. Autrement dit, il est important de se respecter et de respecter.

    L’acceptation de nos différences

    Pour vivre notre différence, la clé numéro un est l’acceptation de qui nous sommes.  S'accepter, c’est s'aimer comme on est avec notre partie lumière et notre partie ombre.

    Nous sommes tous uniques et bien que je comprenne que nous pouvons vivre pleinement notre différence, cela veut dire aussi que nous devons donc accepter les autres comme ils sont.

    Il est faux de croire que nous devons tous avoir le même avis.  Que ce soit au travail, avec notre entourage familial, avec nos amis, nos Frères et Sœurs, il est tout à fait normal que nos opinions et nos points de vue soient parfois contraires. Notre différence doit être un atout.

    Ce qui fait de chacun de nous notre personnalité et notre diversité, c'est notre façon d’être, d'être différent et d’être unique. Si chaque être humain est unique, que personne n'est supérieur et que personne n'est inférieur, cela veut dire que toutes les opinions ont leur raison d’être.

    La première action à prendre est de définir et reconnaître ces différences.

    C’est aussi respecter le besoin d’autonomie de chacun car il est merveilleux de s’enrichir des personnalités des autres. Cette meilleure connaissance de l’autre – et de soi – aidera à régler plus facilement les conflits découlant de ces divergences.

    Pour accepter ces différences, il faut les aimer.

    Essayer de penser différemment nous permet de développer des compétences qui se situent bien en dehors de notre zone de confort et de notre bien-être. De plus, un tel comportement va plus loin qu’accepter les autres tels qu’ils sont, il les « oblige » à faire preuve de réciprocité.

    En acceptant les différentes facettes de notre personnalité au travers de celle des autres, il est possible de résister à la tentation du conflit et de rechercher plutôt un complément de soi-même et de profiter de l’opportunité d’apprendre et d’acquérir de nouvelles « compétences ».

    Ce sont les différences qui rendent le monde intéressant et le seul moyen de vivre en paix avec les autres est d’apprendre à les accepter !

    Accepter les autres tels qu’ils sont est absolument nécessaire à la création et au maintien de bonnes relations humaines. De plus, cette attitude contribue à ce que nous prenions davantage conscience de nos propres imperfections.

    Principes d’acceptation :

    • Personne n’est parfait.
    • Seule l’acceptation permet d’avoir des relations harmonieuses avec nos semblables.
    • L’amour, le véritable amour, c’est d’accepter les autres sans les juger et sans attendre quoi que ce soit d’eux.
    • Notre difficulté à accepter les autres est parfois le reflet de notre incapacité à nous accepter tel que nous sommes.
    • Beaucoup de non-acceptations viennent du fait que nous attendons davantage des autres que de nous-mêmes.
    • Plus nous sommes ouverts à différentes façons de vivre, plus nous comprenons le comportement des gens, et plus nous sommes indulgents.
    • Il est en principe simple de vivre en paix, il suffit d’accepter les gens qui nous entourent tels qu’ils sont.

    L’amour

    L'amour est un chemin éternel et parfois chaotique, cependant nous savons tous que l'Amour est le plus beau des bonheurs et que sa présence ne dépend que de nous. Il est partout, dans le silence, les larmes, les fleurs, les sourires, les regards, les gestes et il attend qu'on vienne le cueillir pour partager avec lui un sentiment différent de celui que nous connaissons...

    Le chemin de l’amour naturel

    Il est naturel d’aimer. C’est un état bioénergétique constitutif de la vie biologique en nous. L’obligation d’aimer est inscrite dans la nature où nous puisons nos racines.

    L’amour naturel est un comportement spontané sans inhibition ni complexe, une aptitude fondamentale à l’ouverture du cœur et au contact avec les autres.

    L’amour naturel est avant tout un élan naturel, spontané, vibratoire et simple vers l’autre. Il est fait de tendresse désintéressée, de contact et de respect, de liberté et d’échange et de spiritualité ouverte. Il est partage, désir d’échange, communication. L’amour naturel est ouverture et accueil. L’amour naturel commence par : laisser être l’autre. Il se prolonge en aidant l’autre à être. Il est respect de la liberté totale de l’autre, ce qui suppose que l’autre ait les moyens de vivre cette même liberté. L’amour naturel est la capacité à créer une relation, un lien avec l’autre, et les autres.

    Le chemin de l’amour naturel s’appelle l’amitié, la découverte de soi à travers l’autre. Son arme, c’est la tendresse. Il est élan, douceur ou fougue, attente, approche et respect. Il est ouverture, contact et vibration. Il est cœur et corps. Il est liberté, don et générosité. Il ignore la jalousie, la possessivité. Il est vécu dans le cœur et transcendé dans la conscience.

    La paix dans le monde

    Malgré l’engagement croissant des Etats pour la paix, la raréfaction des ressources naturelles, les conflits d’intérêts et les ambitions expansionnistes ont été à l’origine de nombreux conflits durant la dernière décennie. La paix est pourtant largement considérée comme un idéal.

    La paix est une aspiration commune et un objectif noble de l'humanité.

    Depuis quelques années, une méthode de pacification a acquis un écho particulier au sein de la communauté internationale. C’est l’éducation à la paix, qui, par son rayon d’action multidimensionnel et l’implication des populations locales, s’est imposée comme une alternative pertinente à la réponse militaire de résolution des conflits.

    Si la paix peut se construire par voies multiples, l’éducation à la paix est considérée comme un instrument fondamental de la pacification d’un territoire. Elle a pour but de prévenir les nouveaux conflits dans les zones sensibles en s’attaquant à leurs racines par le dialogue et la négociation entre les individus, les groupes et les Etats.

    La paix se définit comme un état de calme, marqué par une absence de perturbations ou de violences entre groupes humains. Cependant, la paix ne se limite pas à l’absence de conflits. Le terme englobe tout le processus dynamique, positif, et participatif qui favorise le dialogue et le règlement des conflits dans un esprit de compréhension et de coopération mutuelle.

    L’élaboration théorique de l’éducation à la paix repose sur les concepts de culture de paix et de culture de guerre.

    La culture de la paix ne peut s’établir durablement que lorsque les conditions suivantes sont réunies : un développement économique durable, le respect de tous les droits de l’homme, l’égalité femmes/hommes, la participation démocratique, le développement de la tolérance et de la solidarité. Elle comprend aussi la promotion active du pluralisme et du dialogue entre les différentes composantes de la société, le respect de l’Autre, de la dignité et du partage.

    Pour mettre en œuvre cette culture de paix, l’éducation représente le moyen le plus pertinent pour sensibiliser les acteurs de la guerre et les populations touchées par des conflits à la dévaluation de la violence.

    L’éducation à la paix est donc une approche préventive de la résolution des conflits basée sur l’enseignement et la diffusion des valeurs de paix et d’égalité.

    L’éducation à la paix a pour objectif principal d’amener personnes, groupes et Etats à établir eux-mêmes des relations plus pacifiques en leur apprenant à résoudre pacifiquement leurs différends. Ce processus passe par l’instauration d’un respect mutuel entre les peuples, par la sensibilisation à la citoyenneté et à l’égalité, et par l’apprentissage de toutes les valeurs positives nécessaires à la mise en place d’un état de paix.

    Le travail de sensibilisation aux valeurs de paix n’est efficace que s’il est perpétré à tous les échelons d’une société.

    L’Organisation des Nations Unies (ONU), dont la paix est la vocation principale, a fait de l’éducation à la paix l’un de ses principaux outils pour atteindre ses objectifs, à savoir « préserver les générations futures du fléau de la guerre » et « créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect (..) du droit international ».

    Quelques voies pour parvenir à la paix dans le monde

    Ayant la paix pour objectif et vocation, les opérations de maintien de la paix des Nations Unies constituent aussi un moyen important de préserver la paix et la sécurité dans le monde. Les opérations de maintien de la paix apportent la confiance aux régions en conflit et l'espoir aux populations locales.

    Le sport, utilisé de manière concertée et structurée, est également un formidable outil au service de la paix et du développement. Le sport n’est pas une baguette magique qui résout tous les problèmes. Il n’est pas non plus un vecteur de haine. Il peut être un instrument qui permet d’améliorer les situations.

    La science peut jouer un rôle essentiel pour parvenir au développement durable et améliorer les chances de paix. La Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement est l'occasion d'appeler l'attention sur la façon dont la science et la technologie peuvent contribuer à réduire la pauvreté, à protéger l'environnement et à améliorer la qualité de vie de tout un chacun.

    Lancée par l'UNESCO en 2001, la Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement est célébrée chaque année dans le monde entier le 10 novembre. Elle est l'occasion de rappeler le mandat et l'engagement de l'UNESCO pour la science.

    Les raisons qui ont conduit à la célébration annuelle de la Journée mondiale de la science trouvent leurs racines dans le besoin d'établir un nouveau contrat social pour la science, qui rende compte de l'importance du rôle que la science et les scientifiques jouent dans la création de sociétés durables et qui garantisse que les citoyens sont informés des développements en science et responsabilisés pour prendre part à la science. En ce sens, la Journée mondiale de la science aide à montrer au grand public en quoi la science a sa place dans la vie quotidienne et à le conduire à s'engager dans les débats sur ces questions.

    La Journée mondiale de la science a pour objectif principal de renouveler l'engagement national et international en faveur de la science pour la paix et le développement ainsi que de promouvoir l'utilisation responsable des acquis de la science au service de la société.

    A méditer : Foi et science

    « Bien que la foi soit au-dessus de la raison, il ne peut jamais y avoir de vrai désaccord entre elles. Puisque le même Dieu qui révèle les mystères et communique la foi a fait descendre dans l’esprit humain la lumière de la raison, Dieu ne pourrait se nier lui-même ni le vrai contredire jamais le vrai  » (Cc. Vatican I : DS 3017)

    « C’est pourquoi la recherche méthodique, dans tous les domaines du savoir, si elle est menée d’une manière vraiment scientifique et si elle suit les normes de la morale, ne sera jamais réellement opposée à la foi : les réalités profanes et celles de la foi trouvent leur origine dans le même Dieu. Bien plus, celui qui s’efforce, avec persévérance et humilité, de pénétrer les secrets des choses, celui-là, même s’il n’en a pas conscience, est comme conduit par la main de Dieu, qui soutient tous les êtres et les fait ce qu’ils sont  » (GS 36, § 2).

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B., Grand Chancelier Prieural

    Sources :

    http://www.toupie.org/Dictionnaire/Respect.htm

    http://psychologue-adultes-couples.com/de-l-importance-du-respect-dans-une-relation-de-couple/

    http://www.irenees.net/bdf_fiche-analyse-867_fr.html


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