• * Invités au repas du Seigneur

    231015 – Liturgie du dimanche 15 octobre 2023

     Invités au repas du Seigneur 

    28ème dimanche du temps ordinaire

     * Invités au repas du Seigneur

    Mot d’accueil

    Aujourd’hui, nous sommes invités à participer à un festin royal, un festin divin. Dieu est amoureux. Il nous invite à la table. Que la célébration de l’eucharistie raffermisse en nous la joie d’être aimés du Seigneur qui veut nous combler de ses dons. Dans l’esprit de la fête de l’Action de grâce, nous cœurs s’unissent pour lui dire merci !

    Extrait du blog de la Paroisse Sainte-Madeleine de Rigaud

    Des invités affairés

    Dieu nous invite avec largesse à célébrer les noces avec lui. Mais, recroquevillés sur nous-mêmes, nous lui tournons parfois le dos. Aujourd’hui, portons la tunique de conversion et d’amour pour entrer et demeurer dans son royaume.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis

    Au nombre des « élus »

    Dieu veut le salut de tous : c’est bien ce qu’enseignent l’oracle d’Isaïe et la parabole de Jésus sur le grand festin, messianique et nuptial. Mais chacun demeure libre de répondre à l’appel de Dieu et de s’en rendre digne.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Invités au repas du Seigneur

    Le banquet éternel

    1ère lecture : 

    Lecture du Livre d’Isaïe (Is 25,6-9)

    Le Seigneur de l'univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Sur cette montagne, il fera disparaître le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et le linceul qui couvre toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l'humiliation de son peuple. Le Seigneur a parlé. Et ce jour-là, on dira : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c'est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! ».

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Invités au repas du Seigneur

    Commentaire 1 a :

    Dans son immense désir de communion avec nous, Dieu a patiemment préparé la table, pour nous recevoir chez lui.

    Le peuple de la première Alliance gardait en mémoire, grâce aux prophètes, le souvenir d’un repas de Dieu, sur la montagne, au début de la longue marche au désert. Moïse était monté avec les Anciens d’Israël, « ils contemplèrent Dieu, puis ils mangèrent et burent » (Exode 24,3-11). Comme tous les autres moments de la sortie d’Égypte et du séjour au désert, ce repas était une des expressions majeures de la communion de Dieu avec son peuple et les prophètes annonçaient que Dieu allait renouveler cette action. Or dans l’annonce d’Isaïe, la liste des invités s’est allongée à l’infini : ce repas promis ne concerne pas seulement les Anciens, ni même le seul Peuple d’Israël, mais tous les peuples. Comme pour toutes les autres réalités de l’Alliance, c’est Jésus qui a accompli ces promesses des prophètes.

    Commentaire extrait de « La Croix – Questions de vie – Questions de foi »

     * Invités au repas du Seigneur

    Commentaire 1 b :

    Ce texte fait partie de ce qu’on appelle « L’Apocalypse d’Isaïe » (chap. 24-27). Quatre chapitres qui sont comme une vision de la fin du monde. Par avance, le prophète nous « dévoile » (c’est le sens du mot Apocalypse) les événements de la fin de l’histoire. D’ailleurs le chapitre 25, dont est tiré le passage d’aujourd’hui commence par une action de grâce : « Seigneur, tu es mon Dieu, je t’exalte et je célèbre ton Nom, car tu as réalisé des projets merveilleux, conçus depuis longtemps, constants et immuables » (25, 1). Là, le prophète parle au passé, comme si nous étions déjà parvenus à la fin de l’histoire et, comme s’il se retournait en arrière, il dit « Tu as réalisé des projets merveilleux, conçus depuis longtemps, constants et immuables ».

    Un festin

    Un festin, c’est l’image que le prophète Isaïe a choisie pour décrire l’aboutissement du projet de Dieu. Ce projet, nous le savons bien, c’est une humanité enfin unie, enfin pacifiée : s’asseoir à la même table, partager le même repas, faire la fête ensemble, c’est bien une image de paix. « Ce jour-là, le Seigneur, Dieu de l’univers, préparera pour tous les peuples sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés ».

    Bien sûr, cette évocation est d’ordre poétique, symbolique : Isaïe ne cherche pas à décrire de façon réaliste ce qui se passera concrètement. Il veut nous dire « finies les guerres, les souffrances, les injustices », et il écrit « tous les peuples seront à la fête ». Et si ce chapitre a été écrit, comme on le croit, pendant ou après l’Exil à Babylone, on comprend que le rêve de fête se traduise par des images d’opulence.

    Et si on ne sait pas exactement quand ce texte a pu être écrit, il est clair que c’est dans une période difficile ! Si le prophète juge utile de proclamer « En ce jour-là, on dira ‘’Voici notre Dieu, en lui nous espérions, il nous a sauvés’’ », il faut se dire qu’il cherche à remonter le moral de ses compatriotes ! Et il faut traduire : « Allez mes frères, dites-vous que dans quelque temps, vous ne regretterez pas d’avoir fait confiance… et je vais vous dire la fin de l’histoire : nous marchons lentement mais sûrement vers le jour de la paix définitive ; vous allez pouvoir redresser la tête ».

    Un festin pour tous les peuples

    Je note que les promesses du salut ne sont pas réservées au seul peuple d’Israël : le festin préparé sur la montagne est pour tous les peuples : « Ce jour-là, le Seigneur, Dieu de l’univers, préparera pour tous les peuples sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Il enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples ». Cette prise de conscience de l’universalisme du projet de Dieu a été tardive en Israël, mais ici c’est très clair.

    « Il enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples » (verset 7) : le voile qui est traduit ici « voile de deuil » pourrait se traduire également le « voile d’ignorance » (celui qui empêche de voir et de comprendre). Cf. Is 29, 10-12 ; 2 Co 3, 12-18.

    « Sur sa montagne » : l’expression désigne Jérusalem. Puisqu’il n’entrevoit pas encore d’horizon autre que terrestre, on ne s’étonne pas qu’Isaïe situe l’avenir à Jérusalem, puisque c’est le lieu de la Présence de Dieu au milieu de son peuple.

    C’est lui qui l’a promis

    Et la seule vraie bonne raison d’y croire, c’est qu’il s’agit d’une promesse de Dieu : « c’est lui qui l’a promis », dit Isaïe. La voilà la phrase centrale du texte, pour le prophète, celle qui justifie son optimisme à toute épreuve. Le prophète est quelqu’un qui sait, qui a expérimenté l’œuvre incessante de Dieu pour libérer son peuple. On ne peut pas être prophète (ou simplement témoin de la foi) si on n’a pas, d’une manière ou d’une autre, fait l’expérience personnelle ou collective de l’œuvre de Dieu.

    Or le peuple d’Israël prend bien soin de ressourcer perpétuellement sa foi dans la mémoire de l’œuvre de Dieu. Et c’est parce qu’il ne l’oublie jamais qu’il peut traverser les heures d’épreuve. Comme Dieu a libéré son peuple des chaînes de l’Égypte, il continue au long des siècles à le libérer. Or les pires chaînes de l’homme, c’est l’incapacité à vivre en paix, à pratiquer la justice, à demeurer dans l’Alliance de Dieu. Si Dieu pousse son œuvre jusqu’au bout (et Isaïe ne doute pas qu’il le fera), viendra le jour où tous les peuples vivront en paix et dans la fidélité à l’Alliance. Car « c’est lui (le Seigneur) qui l’a promis »…

    Il détruira la mort pour toujours

    Reste une phrase difficile : « Il détruira la mort pour toujours ». Difficile… précisément parce qu’elle semble trop claire ! « Il détruira la mort pour toujours » : quand nous lisons cette phrase aujourd’hui, nous sommes tentés de la lire à la lumière de notre foi chrétienne du vingt-et-unième siècle et donc de prêter au prophète des pensées qui n’étaient pas les siennes. Dieu seul sait, évidemment, ce qu’Isaïe avait dans la tête, mais très certainement ce n’est pas encore ici une affirmation de la Résurrection au sens chrétien du terme. Le peuple d’Israël a peu à peu découvert, dès avant le Christ, la foi en la résurrection de la chair, mais très tardivement, bien après que le livre d’Isaïe a été définitivement mis par écrit.

    De quelle mort parle Isaïe ? Parle-t-il de mort physique ou de mort spirituelle ? De mort individuelle ou de mort collective, c’est-à-dire la disparition du peuple d’Israël ?

    Pour l’homme de la Bible, la mort biologique individuelle fait partie de l’horizon. Elle est prévue, inéluctable, mais pas triste quand elle intervient normalement au soir d’une longue vie comblée. Pour l’individu, la seule mort que l’on craint c’est la disparition prématurée d’êtres jeunes ou la mort brutale, à la guerre par exemple. Isaïe évoque peut-être cela ici. Cela voudrait dire alors : il n’y aura plus jamais de mort brutale ou de mort prématurée. Le troisième Isaïe dit exactement cela.

    Peut-être pense-t-il également à la mort spirituelle, car, parfois dans la Bible, on parle de mort et de vie dans un sens qui n’est pas biologique : pour le croyant de cette époque-là, vivre pleinement, c’est vivre sur la terre en Alliance avec Dieu (aujourd’hui on dirait en communion avec Dieu). Et ce qui est appelé mort, c’est la rupture d’Alliance avec Dieu. Et donc, ce qu’Isaïe entrevoit, c’est le Jour où on vivra en paix avec Dieu et avec soi-même. Les forces de mort seront détruites, la haine, l’injustice, la guerre.

    Troisième hypothèse, peut-être Isaïe, ici, ne parle-t-il pas d’abord des individus, il parle du peuple dont la déchéance présente ressemble à une mort programmée. Grâce à sa foi dans les promesses de Dieu, Isaïe sait que ce peuple renaîtra.

    Depuis la Résurrection du Christ, en tout cas, la mort biologique a changé de visage. Il ne nous est pas interdit de penser : «Isaïe ne croyait pas si bien dire !».

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Invités au repas du Seigneur

    Il me guide et me rassure.

    Psaume : Ps 22,1-6 

    Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie ; j'habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Invités au repas du Seigneur

    Commentaire 2 a :

    Le prophète a dépeint la splendeur du projet de Dieu. A présent, dans le psaume du Berger, nous contemplons l’intimité que le Seigneur nous prépare avec lui.

    Commentaire extrait de « La Croix – Questions de vie – Questions de foi »

    Commentaire 2 b :

    Le Seigneur est mon berger

    Ce psaume 22/23 (que nous connaissons bien pour avoir chanté « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer »), ce psaume a un petit air bucolique tout à fait trompeur ! En fait, en quelques lignes, puisque nous venons de l’entendre (de le lire) tout entier, il aborde tous les aspects de notre vie. Contrairement aux apparences, il ne s’agit pas du tout d’une promenade champêtre. Il s’agit de la vie et de la mort, de la peur des ennemis et de la foi en Dieu plus forte que toutes les menaces. Et il est très suggestif d’entendre ce psaume, en écho à la première lecture de ce vingt-huitième dimanche, première lecture tirée du livre d’Isaïe.

    Ce psaume ne parle que de la vie dans l’Alliance avec Dieu, et nous avons vu avec Isaïe que seule cette vie mérite le nom de « Vie ». Toute situation de rupture avec Dieu s’appelle « Mort » quand on est croyant.

    J’habiterai la Maison du Seigneur

    La Maison du Seigneur, c’est le Temple de Jérusalem. Une seule catégorie de personnes pouvait dire en vérité : « J’habiterai la Maison du Seigneur tous les jours de ma vie », c’étaient les lévites.

    Vous connaissez l’institution des lévites. D’après le livre de la Genèse, Lévi est l’un des douze fils de Jacob, ces douze fils qui ont donné leurs noms aux douze tribus d’Israël. Mais la tribu de Lévi a depuis le début une place à part : au moment du partage de la terre promise entre les tribus, cette tribu n’a pas eu de territoire, pour être entièrement vouée au service du culte. On dit que c’est Dieu lui-même qui est leur héritage.

    Les lévites vivaient dispersés dans les villes des autres tribus, vivant des dîmes qui leur étaient versées et ils montaient chaque année à Jérusalem pour y assurer leur service à tour de rôle. A Jérusalem, ils étaient consacrés au service du Temple et le gardaient nuit et jour.

    Ce psaume évoque donc la joie qui habite le lévite dont la vie tout entière est consacrée à Dieu : « Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours ». Mais, en réalité, si on parle du lévite, c’est pour mieux exprimer l’expérience du peuple tout entier.

    Le peuple d’Israël comme un lévite

    Comme le lévite a un sort particulier au sein du peuple d’Israël, de la même manière, Israël a un sort particulier au milieu des nations. C’est le mystère du choix de Dieu qui a élu ce peuple précis, sans autre raison apparente que sa souveraine liberté : chaque génération s’émerveille à son tour de ce choix, de cette Alliance proposée. Vous connaissez cette phrase du Deutéronome : «Interroge donc les jours du début, ceux d’avant toi, depuis le jour où Dieu créa l’humanité sur terre, interroge d’un bout à l’autre du monde ; est-il rien arrivé d’aussi grand ? A-t-on rien entendu de pareil ?… A toi, il t’a été donné de voir…» (Dt 4, 32).

    A ce peuple choisi librement par Dieu, il a été donné d’entrer le premier dans l’intimité de Dieu, bien sûr pas pour en jouir égoïstement, mais pour ouvrir la porte aux autres. En définitive, comme Isaïe nous l’a rappelé, c’est l’humanité tout entière qui entrera dans l’intimité de Dieu. Nous le lisons dans la première lecture de ce dimanche : le festin sur la montagne de Dieu est préparé pour tous les peuples.

    Ce festin dont parle Isaïe, on en avait déjà un avant-goût dans les repas de communion qui suivaient les sacrifices d’action de grâce au temple de Jérusalem : ce repas prenait les allures d’une joyeuse festivité entre amis avec une « coupe débordante » dans l’odeur des « parfums » (v. 5) : « Tu prépares la table pour moi… Tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante ».

    Le peuple d’Israël comme une brebis

    Il reste que, pour l’instant, historiquement, quand on chante ce psaume au Temple de Jérusalem, ce n’est encore qu’un avant-goût du bonheur promis pour la fin des temps. Il faut encore affronter bien des épreuves. Au sein de ces épreuves, il n’y a pas d’autre refuge que la confiance. Alors, on recourt à une autre image : Israël est comparé à une brebis : son berger c’est Dieu. On retrouve là un thème habituel dans la Bible : dans le langage de cour du Proche-Orient, les rois étaient couramment appelés les bergers du peuple. Le prophète Ezéchiel a repris cette image : il parlait des « bergers » d’Israël, et tout le monde comprenait qu’il s’agissait des rois.

    Or, depuis les rois Saül et David, le peuple a eu de multiples bergers dont bien peu ont été de bons bergers selon les vues de Dieu. Lui seul mérite vraiment le nom de berger attentif aux besoins véritables de son troupeau. « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ; sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles », là où rien ne manque.

    Au milieu des difficultés du monde

    Même quand il « traverse les ravins de la mort », comme dit le psaume, le peuple d’Israël sait que le Seigneur, comme un berger, le « mène vers des eaux tranquilles et le fait revivre ». Car il y a bien d’autres dangers sur le long chemin de l’histoire, ce sont les multiples ennemis… mais quoi qu’il arrive, il ne craint rien. Dieu est avec lui : « Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ton bâton me guide et me rassure… tu prépares la table pour moi devant mes ennemis » (v. 5).

    Cette tranquille assurance du croyant s’appuie sur toute son expérience de la sollicitude de Dieu pour son peuple depuis tant de siècles. Les jours de découragement, il répète les paroles d’Isaïe : « Ce jour-là (sous-entendu à la fin des temps) on dira : «Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés» (Is 25, 9).

     * Invités au repas du Seigneur

    Note complémentaire à propos du Psaume 22/23 : Les lévites

    Un des modèles de vie en communion avec Dieu, dans l’Ancien Testament, c’était le lévite. On disait que c’est Dieu lui-même qui est leur héritage : image que nous connaissons bien car elle a été reprise dans un autre psaume : « Seigneur, mon partage et ma coupe : de toi dépend mon sort. La part qui me revient fait mes délices ; j’ai même le plus bel héritage ! » (Ps 15/16).

    Nous connaissons mieux, peut-être, le psaume 15/16 sous la forme qu’il a prise dans un negro spiritual : « Tu es, Seigneur, le lot de mon cœur, tu es mon héritage : en toi, Seigneur, j’ai mis mon bonheur, toi mon seul partage ».

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Invités au repas du Seigneur

    Le Christ, seule richesse

    Épître : 

    Lecture de la Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (Ph 4,12-14.19-20)

    Je sais vivre de peu, je sais aussi être dans l'abondance. J'ai été formé à tout et pour tout : à être rassasié et à souffrir la faim, à être dans l'abondance et dans les privations. Je peux tout en celui qui me donne la force. Cependant, vous avez bien fait de vous montrer solidaires quand j'étais dans la gêne. Et mon Dieu comblera tous vos besoins selon sa richesse, magnifiquement, dans le Christ Jésus. Gloire à Dieu notre Père pour les siècles des siècles. Amen.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Invités au repas du Seigneur

    Commentaire 3 a :

    L’apôtre évoque en quelques mots les conditions de vie qui étaient les siennes, quand il partait en mission.

    La dernière partie de la lettre aux Philippiens est un billet de remerciement à cette communauté. Paul y fait mention des secours et du soutien qu’il a obtenus d’elle dans ses voyages missionnaires. Il explique aussi qu’il a appris à vivre à la dure, sans mépriser les moments plus confortables. Comme pour tous les autres aspects de l’existence, il désigne « Celui qui lui donne la force » et le rend capable d’accomplir sa mission, Dieu.

    Commentaires extrait de « La Croix – Questions de vie – Questions de foi »

     * Invités au repas du Seigneur

    Commentaire 3 b :

    C’est depuis sa prison, probablement à Ephèse, vers l’an 50, que Paul écrit aux chrétiens de Philippes. Ils viennent de lui envoyer une aide financière par l’intermédiaire d’un certain Épaphrodite. Et Paul les en remercie. Cela nous vaut une superbe réflexion sur l’usage des biens de ce monde : « Je sais vivre de peu, je sais aussi avoir tout ce qu’il me faut. Etre rassasié et avoir faim, avoir tout ce qu’il me faut et manquer de tout… ». Et Paul parle d’expérience puisqu’il ajoute : « J’ai appris cela de toutes les façons ». Et il fait même ici allusion à un vrai problème d’argent « Vous avez bien fait de m’aider tous ensemble quand j’étais dans la gêne ».

    Il y a là une leçon de liberté par rapport aux biens matériels. Ce n’est pas de la philosophie, ce n’est pas du stoïcisme, puisqu’il ajoute « Je peux tout supporter avec celui qui me donne la force (sous-entendu le Christ) ».

    En même temps, Paul n’a ni fausse honte pour accepter une aide bienvenue, ni fausse pudeur pour parler d’argent. La vraie liberté par rapport à l’argent ne consiste pas à faire semblant de ne pas en avoir besoin ou envie. Il serait indécent vis-à-vis de tous les pauvres de la terre d’afficher de l’indifférence pour les biens matériels, quand on a la chance de ne pas en manquer.

    Si on regarde bien, la Bible propose tout un enseignement sur l’usage des richesses. On peut retenir trois points principaux :

    • 1°) les richesses sont une chance, elles méritent bien leur nom de « richesses ».
    • 2°) elles peuvent aussi devenir un risque, une « pauvreté ».
    • 3°) contrairement aux apparences, nous ne sommes pas propriétaires de nos richesses, nous en sommes intendants.

    Les richesses sont une chance

    • 1°) les richesses sont une chance, elles méritent bien leur nom de « richesses ». Aucun auteur biblique n’a jamais dit que les richesses étaient mauvaises en elles-mêmes : bien au contraire puisque la prospérité est reconnue comme un don de Dieu. Comme le dit Qohélet (l’Ecclésiaste) : « Tout homme à qui Dieu donne richesse et ressources et à qui il a laissé la faculté d’en manger, d’en prendre sa part et de jouir de son travail, c’est là un don de Dieu » (Qo 5, 18).

    Les richesses sont aussi un risque

    • 2°) elles peuvent aussi devenir un risque, une « pauvreté »… et cela de deux manières : d’abord la richesse amassée pour elle-même devient un esclavage. « Nul ne peut avoir deux maîtres », on le sait bien. Et si la Bible fustige ceux qui accumulent des biens matériels, c’est d’abord parce qu’ils y perdent leur liberté. Par exemple, le livre du Deutéronome dit du roi : « Il ne devra pas posséder un grand nombre de chevaux… il ne devra pas non plus avoir un grand nombre de femmes et dévoyer son cœur. Quant à l’argent et à l’or, il ne devra pas en avoir trop » (Dt 17, 16-17). C’est Salomon qui est visé, lui, dont le livre des Rois racontait « Le roi Salomon fit qu’à Jérusalem l’argent était aussi abondant que les pierres et les cèdres aussi nombreux que les sycomores du Bas Pays » (1 Rois 10, 27). On trouve chez tous les prophètes une croisade contre l’accumulation des richesses quand elles deviennent un but en elles-mêmes.

    D’autre part, la richesse accumulée par les uns engendre la pauvreté des autres et cela on le sait bien. Il suffit de lire les diatribes du prophète Amos par exemple : « Ecoutez ceci, vous qui vous acharnez sur le pauvre pour anéantir les humbles du pays… » (Am 8, 5) ou celles d’Isaïe « Malheur ! Ceux-ci joignent maison à maison, champ à champ, jusqu’à prendre toute la place et à demeurer seuls au milieu du pays » (Is 5, 8).

    Nous sommes seulement intendants de nos richesses

    • 3°) Contrairement aux apparences, nous ne sommes pas propriétaires de nos richesses, nous en sommes intendants pour nous-mêmes et pour les autres. C’est le sens du geste d’offrande que nous faisons à chaque célébration de l’Eucharistie : nous apportons le pain et le vin qui symbolisent toutes les richesses de la terre et tout le travail humain : nous ne les donnons pas à Dieu… au contraire, nous reconnaissons qu’ils lui appartiennent déjà et qu’il nous les a confiés pour le bonheur de tous les hommes : « Tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes… » Peu à peu, ce geste répété nous fait entrevoir le mystère du plan de Dieu : ces biens reconnus comme ne nous appartenant pas, nous pourrons les partager et c’est ainsi que pourra s’instaurer le royaume de justice.

    Dans la Lettre à Timothée, Paul fait en quelque sorte la synthèse de tout cet enseignement biblique : « Aux riches de ce monde-ci, ordonne de ne pas mettre leur espoir dans une richesse incertaine, mais en Dieu, lui qui nous dispense tous les biens en abondance, pour que nous en jouissions. Qu’ils fassent le bien, s’enrichissent de belles œuvres, donnent avec largesse, partagent avec les autres. Ainsi amasseront-ils pour eux-mêmes un beau et solide trésor pour l’avenir afin d’obtenir la vie véritable » (1 Tm 6, 17).

    Au fond, il nous est simplement demandé d’être des serviteurs fidèles et avisés, comme dit Saint Matthieu : « Quel est donc le serviteur fidèle et avisé que le maître a établi sur les gens de sa maison pour leur donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que ce maître trouvera en train de faire ce travail. En vérité je vous le déclare, il l’établira sur tous ses biens » (Mt 24, 45).

    Compléments :

    - On trouve chez tous les prophètes une croisade contre l’accumulation des richesses, par exemple Zacharie : « Tyr s’est construit une forteresse, elle a accumulé de l’argent, épais comme la poussière et de l’or comme la boue des rues, mais voici que le Seigneur s’en emparera, il abattra son rempart dans la mer, et elle-même, le feu la dévorera » (Za 9, 3-4).

    - « Ce que vous avez en trop compensera ce qu’ils ont en moins, pour qu’un jour ce qu’ils auront en trop compense ce que vous aurez en moins » : peut-être est-ce cela que Jésus appelle « se faire des amis avec les richesses d’iniquité » ? Vous connaissez sa fameuse phrase : « Faites-vous des amis avec l’argent trompeur pour qu’une fois celui-ci disparu, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles » (Luc 16, 9).

    - Enfin saint Paul lui-même précise bien qu’il nous est demandé de partager, mais non pas de nous ruiner ! Dans la deuxième lettre aux Corinthiens, il écrit : « Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, mais de rétablir l’égalité. En cette occasion, ce que vous avez en trop compensera ce qu’ils ont en moins, pour qu’un jour ce qu’ils auront en trop compense ce que vous aurez en moins : cela fera l’égalité » (2 Co 8, 13-14).

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Alléluia. Alléluia.
    Que le Père de notre Seigneur Jésus Christ
    ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur,
    pour que nous percevions l’espérance que donne son appel.
    Alléluia.

     * Invités au repas du Seigneur

    La parabole des invités

    Évangile : 

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 22,1-14)

    Jésus se mit de nouveau à leur parler et leur dit en paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d'autres serviteurs dire aux invités : "Voilà : j'ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce." Mais ils n'en tinrent aucun compte et s'en allèrent, l'un à son champ, l'autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : "Le repas de noce est prêt, mais les invités n'en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce." Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. Il lui dit : "Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?" L'autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : "Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents." Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Invités au repas du Seigneur

    Commentaire 4 a :

    Toutes les initiatives de Dieu sont comme résumées dans la parabole du grand repas de noces, qui annonce l’eucharistie.

    Dans cette parabole, il ne s’agit pas de n’importe quel festin, mais d’un repas de noces, donné par le roi, et cela, en l’honneur de son fils. Le thème des noces correspond au signe de Cana (Jean 2,1-12) et le titre de roi suggère Dieu lui-même, seul véritable roi pour son peuple.

    Non seulement Jésus a annoncé le message de cette parabole, mais il est passé aux actes. Dans les rassasiements de la foule, sur la montagne, quand il rompit le pain pour les cinq mille en territoire juif (Marc 6,30-44) et pour les quatre mille en pays païen (Marc 8,1-10), il manifestait que son invitation s’étendait à tous les peuples, comme l’avait annoncé le prophète. Par le thème du repas, il exprime aussi très concrètement en quoi consiste l’offre de Dieu : il ne lui suffit pas que son peuple se tienne à distance, dans la crainte, comme au pied du Sinaï (Exode 19,10-15), il le veut à sa table.

    À présent, c’est le repas du Seigneur chaque dimanche, pour tous les peuples de l’univers. Chacun est invité. Certains refusent. D’autres se convertissent et donnent leur foi à l’hôte divin, qui les accueille par le vêtement blanc du baptême.

    Commentaire extrait de « La Croix – Questions de vie – Questions de foi »

     * Invités au repas du Seigneur

    Commentaire 4 b :

    Voici deux paraboles qui se suivent et ne se ressemblent pas ! Celle de l’invitation au repas de noce et celle du renvoi de l’homme qui ne portait pas la robe de noce. Certains pensent que ces deux paraboles n’étaient pas liées à l’origine : il serait contradictoire d’exiger une tenue de cérémonie de quelqu’un qu’on a ramassé sur la route. Mais si Matthieu les juxtapose volontairement c’est qu’il y a un enseignement à tirer de ce rapprochement. Prenons-les l’une après l’autre.

    L’Alliance entre Dieu et l’humanité ressemble à des noces.

    « Un roi célébrait les noces de son fils »… et ce n’est pas n’importe quel roi, puisque, d’entrée de jeu, nous sommes prévenus, il s’agit du « Royaume des cieux » : cette seule expression nous suggère donc irrésistiblement qu’il s’agit de l’Alliance entre Dieu et l’humanité, Alliance qui s’accomplit en Jésus-Christ. Lui-même dans les Évangiles se présente comme l’époux. Et d’ailleurs le mot « noce » revient sept fois dans cette parabole.

    Cette symbolique des noces n’est pas très habituelle dans notre langage chrétien aujourd’hui et pourtant c’est dans ces termes-là que les textes tardifs de la Bible parlent du projet de Dieu sur l’humanité. Depuis les dernières prophéties d’Isaïe jusqu’à l’Apocalypse, en passant par le Cantique des Cantiques, et les livres de Sagesse, pour n’en citer que quelques-uns, l’amour de Dieu pour l’humanité est décrit en termes d’amour conjugal. Et c’est bien pour cela que saint Paul dit que le mariage est « la meilleure image de la relation de Dieu avec l’humanité ».

    Le peuple juif premier invité

    Mais dans l’Ancien Testament, il était clair que cette annonce et l’accomplissement du salut universel de l’humanité passaient par Israël. Le peuple élu était en mission pour toute l’humanité. C’est dans ce sens qu’on a appris à lire la phrase de Dieu à Abraham « en toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Gn 12, 3). Pour reprendre la comparaison de la noce, on dira que les Juifs étaient les premiers invités à la noce. Et le maître comptait sur eux pour élargir ensuite l’invitation et faire entrer derrière eux toute l’humanité.

    Mais on sait la suite : la grande majorité des Juifs a refusé de reconnaître en Jésus le Messie. Dans la parabole, ils sont représentés par ces invités qui refusent de venir à la noce et vont jusqu’à maltraiter les serviteurs qui venaient les chercher. Que va-t-il se passer ? Dans la parabole, les serviteurs remplissent la salle de convives invités à la dernière minute. Dans la lettre aux Romains, Paul commente en disant que ce refus d’Israël, non seulement ne va pas faire obstacle à la noce, mais va même favoriser l’entrée de tous les peuples dans la salle du festin. « Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle des noces fut remplie de convives ».

    Passons à la deuxième parabole.

    La robe de noces

    Un homme, invité de la dernière heure, entre sans habit de noce. Il est bien incapable de répondre à la question « Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ? » Alors il est chassé. Cela ne signifie certainement pas qu’il lui fallait satisfaire à une exigence de comportement, que le vêtement de noce pourrait symboliser un mérite quelconque… Dès qu’on parle de « mérite » on dénature la grâce de Dieu, qui, par définition, est gratuite ! Avec Dieu, il n’y a pas de conditions à remplir. La première parabole dit bien que tous ont pu rentrer, les mauvais comme les bons.

    Alors, que peut signifier cette deuxième parabole ? Regardons la multitude qui entre dans la salle du festin des noces. Bons ou mauvais, tous ont été invités, tous ont accepté et ont revêtu la robe nuptiale : dans le vocabulaire du Nouveau Testament, on le sait, cette robe nuptiale, c’est celle des baptisés. Nous savons bien que ce que nous appelons aujourd’hui une « robe de baptême » est en réalité une « robe de mariée » ! La deuxième parabole concerne donc les baptisés : ce sont eux qui sont entrés dans la salle des noces. Mais l’habit ne fait pas le moine, on le sait. Ce que Jésus rappelle ici, ce sont les exigences qui découlent de notre Baptême. Comme il le dit lui-même « Il ne suffit pas de dire : Seigneur, Seigneur ! Pour entrer dans le Royaume des cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux » (Mt 7, 22).

     * Invités au repas du Seigneur

    Complément à propos du chapitre 22 de l’Évangile selon saint Matthieu :

    • Les premiers invités ayant décliné l’invitation, ce sont d’autres qui sont entrés. Historiquement, c’est ce qui s’est passé. Dans les Actes des Apôtres, on voit se répéter plusieurs fois le même scénario : chaque fois qu’il aborde une nouvelle ville, Paul se rend d’abord à la synagogue et commence par annoncer aux Juifs que Jésus est le Messie attendu. Certains le croient et deviennent chrétiens. Mais quand le succès de Paul commence à sortir des limites de la synagogue, et que des païens deviennent chrétiens à leur tour, ceux des Juifs qui ne se sont pas laissé convaincre prennent peur et chassent Paul. C’est exactement ce qui s’est passé à Antioche de Pisidie : « C’est à vous d’abord que devait être adressée la Parole de Dieu ! Puisque vous la repoussez et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, alors nous nous tournons vers les païens » (Ac 13, 46).
    • A Iconium, à Thessalonique, il s’est passé la même chose (Ac 14, 1). Et c’est parce que les apôtres étaient chassés de ville en ville que l’Évangile s’est répandu de ville en ville. Une des leçons de la première parabole est alors que le refus d’Israël ne fait pas définitivement obstacle au projet de Dieu. De la même manière que les prostituées et les publicains ont pris la place des autorités religieuses du temps de Jésus, de la même manière, quelques années plus tard, au moment où Matthieu écrivait son Évangile, les païens sont entrés en masse dans l’Église grâce au refus des Juifs. D’un mal Dieu fait toujours sortir un bien.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Invités au repas du Seigneur

    Homélie :

    1. Au cours des siècles, Dieu a invité son peuple à entrer en alliance avec lui, à partager son amour. Malheureusement, les hommes ont souvent répondu à l’invitation divine par de l’indifférence, du mépris et le rejet des prophètes. Mais Dieu ouvre son invitation à des noces nouvelles dans la nouvelle Alliance. C’est une joie pour chacun de nous et un motif de reconnaissance pour Dieu notre Père. La célébration des noces sur la terre est ce qu’il y a de plus préfiguratif de ce que nous pouvons imaginer du Royaume des cieux. Ce bonheur du ciel dépassera tout ce que nous pourrions en saisir, c’est la fête du bonheur d’être heureux ensemble. Nous sommes invités au festin des noces de l’Agneau. Tous les événements de notre vie nous préparent à ces noces, la liturgie nous y prépare en l’annonçant : « Heureux, les invités au festin des noces de l’Agneau ». La construction de la communauté chrétienne est le signe où, tous ensemble, « épouse du Christ », nous nous préparons aux noces du Fils bien-aimé.

    2. Cette invitation nous concerne particulièrement, nous qui avons entendu l’invitation de Jésus, et qui sommes rassemblés pour célébrer l’Eucharistie. «Heureux sommes nous d’être invités au repas du seigneur !». Nous connaissons bien cette invitation que le prêtre annonce après l’Agneau de Dieu. Elle est adressée à des foules innombrables, la foule de ceux qui ont revêtu le vêtement des bonnes œuvres. Chacune de nos eucharisties est comme une annonce et une anticipation de ce grand repas de noces. Ce sont les noces du fils du roi, du fils bien-aimé du Père, les noces du Christ qui épouse l’humanité. Nous commençons par bâtir, déjà sur la terre, une communauté nouvelle où l’humanité vit selon le rythme de l’Esprit-Saint pour préparer le Royaume de l’amour, de la justice et de la paix. Ainsi notre vie nous prépare à la rencontre nuptiale : « Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau ». l’Eucharistie est un repas extraordinaire préparé par le Dieu qui nous sauve.

    3. Tous les hommes sont invités sans distinction, sans privilège d’origine. Mais on ne peut s’approcher du Seigneur Dieu sans chercher à lui plaire, c’est-à-dire à nous revêtir du Christ, en accomplissant comme lui ce qui plaît au Père. Le vêtement de noce est le symbole des œuvres de notre conversion. Le livre de l’Apocalypse nous dit que le vêtement de lin dont sont revêtus les saints, ce sont leurs bonnes actions. Nous ne pouvons pas participer aux noces de l’agneau sans chercher à revêtir notre cœur de tendresse, de bonté, d’humilité et de douceur, de patience. « Vous avez revêtu le Christ », dira l’Apôtre. Le vêtement de noces est l’appartenance de l’épouse qui se donne à son Époux. Selon certaines coutumes de l’époque, à l’invitation pour les noces, on donnait à chacun un vêtement qui était le signe de ralliement, le plus pauvre recevait son vêtement. Encore nous faut-il accueillir le Christ, revêtir son plus grand amour quand nous sommes conviés aux noces de l’Agneau.

    Père Gilbert Adam

     * Invités au repas du Seigneur

    Prières :

    1. Demandons la grâce de nous préparer à la rencontre avec Jésus, le Christ.

    Père Gilbert Adam

    2. Nous t'en prions, Seigneur, que ta grâce nous devance et qu'elle nous accompagne toujours, pour nous rendre attentifs à faire le bien sans relâche.

    Père Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite – 12 octobre 2019 – Jardinier de Dieu

    3. Le Seigneur invite tous ses enfants au banquet éternel. Il veut que tous revêtent le vêtement de la noce. Ensemble, présentons-lui dans la prière toutes les personnes qui sont encore prisonnières du linceul de la tristesse et du désespoir. Seigneur, écoute-nous :

    Père très bon, notre bon berger,

    tu nous as réunis ici à la table de ta parole et ton eucharistie.

    Donne-nous, ainsi qu’à tous nos frères et sœurs,

    la joie de goûter déjà aux prémices de tes noces éternelles.

    Nous te le demandons par Jésus, ton Fils, notre Seigneur. Amen.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis

     * Invités au repas du Seigneur

    « Où sont donc passés les invités ? »

    Conclusion : 

    Chers Sœurs et Frères dans la foi,

    Très souvent, la Bible compare Dieu à l'époux dont Israël est la fiancée. Dans l'Évangile, le festin, la musique, la danse et la fête célèbrent la joyeuse alliance qui unit pour toujours Jésus à ses disciples. Ce n'est pas le moment de jeûner ! (Marc 2, 19). Voici donc une autre parabole sur le jugement, dont le but est d'attirer l'attention sur l'orientation et le but ultime de toute vie humaine.

    L'élément de surprise est qu'au lieu d'entrer joyeusement dans la salle des noces, les invités se désistent les uns après les autres. L'un retourne à son champ, l'autre veille à son commerce, et le roi reste seul devant sa grande table garnie pour la fête, débordante de fruits et de mets savoureux. Que fera-t-il ?

    Cette allégorie est en fait l'histoire de tout être humain. Tous sont invités à ce joyeux rassemblement autour du Fils de Dieu : le Royaume où se réalisent la justice, le service fraternel, où les pauvres et les exclus ont enfin leur part de bonheur. Mais chacun et chacune se défile de son mieux en remettant à plus tard sa participation à la fête, malgré toute la pression exercée par le roi.

    Les premiers refusent de venir sans explication. Il insiste encore : « Mon repas est prêt, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt: venez aux noces ! ». Mais les invités vont jusqu'à maltraiter et tuer les messagers. En colère, le roi « fit périr les meurtriers et brûla leur ville ».

    Enfin, il envoie d'autres serviteurs à la croisée des chemins pour faire entrer de force toutes sortes de gens, bons ou mauvais. La salle se remplit, et malgré un tel déploiement de force et d'autorité, il se trouve encore un homme qui résiste et qui s'oppose jusqu'au bout. C'est encore un élément de surprise dans cette parabole.

    On aurait tort de voir ici des personnages lointains ou fictifs. C'est bien de nous qu'il s'agit. Nous sommes les invités au repas du Seigneur. Avec beaucoup de tendresse, de prévenance et de fidélité, le Maître a préparé le festin des noces de son Fils. À chaque fois que nous refusons l'appel, il nous redit : « Viens ! » Car les menaces bibliques sont d'abord une forme d'insistance : ce que Dieu désire le plus est de partager son bonheur avec nous.

    Bernard Lafrenière – Congrégation de la Sainte Croix

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Invités au repas du Seigneur

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Nous t’en prions, Seigneur, que ta grâce nous devance et qu’elle nous accompagne toujours, pour nous rendre attentifs à faire le bien sans relâche.

    Références :

    http://paroissesaintemadeleine.blogspot.com/2014/10/12-octobre-2014-28e-dimanche-ordinaire-a.html

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=80

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/28e-dimanche-ordinaire-annee-a

    https://www.portstnicolas.org/chantier-naval/les-temps-liturgiques/calendrier-liturgique-et-textes-des-lectures-d-aujourd-hui-a-2060.html

    https://www.aelf.org/2020-10-11/romain/messe

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/28e-dimanche-ordinaire-dimanche-15-octobre-2017/Aide-a-l-homelie/1e-lecture-Is-25-6-9

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/28e-dimanche-ordinaire-dimanche-15-octobre-2017/Aide-a-l-homelie/2e-lecture-Ph-4-12-20

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/28e-dimanche-ordinaire-dimanche-15-octobre-2017/Aide-a-l-homelie/Evangile-Mt-22-1-14

    http://thierry.jallas.over-blog.com/2014/10/commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-a-28e-dimanche-du-temps-ordinaire-12-octobre-2014.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Vingt-huitieme-dimanche-Annee-A.html

    http://jardinierdedieu.fr/article-priere-d-ouverture-du-28e-dimanche-du-temps-ordinaire-b-14-10-12-111191930.html

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=52

    http://pages.videotron.com/homelie7/vingthuitordA+.htm

    Magnificat du dimanche 15 octobre 2023 page 182


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