• * Veillez !

    231203 – Liturgie du dimanche 3 décembre 2023

     Veillez ! 

     1er dimanche de l’Avent 

     * Veillez !

    Introduction :

    Chers bien-aimés dans le Seigneur, dimanche dernier nous célébrions la solennité du Christ Roi de l’Univers. Nous clôturions ainsi en même temps l’année liturgique « A ». Aujourd’hui c’est le nouvel an liturgique, nous inaugurons ce temps liturgique de l’année « B » par le premier dimanche de l’Avent.

    Nous avons déjà une expérience dans nos familles. Quand nous attendons un visiteur, que faisons - nous ? Nous essayons d’apprêter le nécessaire pour que le visiteur se sente vraiment accueilli. C’est la même chose que nous allons aussi faire pendant ces quatre dimanches. Nous allons préparer nos cœurs, nous allons préparer nos esprits à accueillir l’enfant Jésus qui vient s’incarner au milieu de nous.

    Et l’Évangile qui nous est proposé pour ce premier dimanche, nous pouvons le résumer en un seul mot, en un seul verbe «VEILLEZ». Voilà le message le plus important qui nous est lancé pour ce premier dimanche de l’Avent.

    Extrait d’une homélie du Père Gilbert

    L’Avent

    Les venues ou visites du Seigneur sont diverses dans l'histoire du monde, dans l'histoire de l'Église et dans notre histoire personnelle.

    Le temps de l'Avent qui commence en ce dimanche est une période de temps pour nous mettre en situation d'attente. Nous sommes donc invités, pendant l’Avent, à regarder ce qui advient, à porter attention à une venue particulière celle du Seigneur que nous célébrerons à Noël dans la crèche à Bethléem.

    Le 26 novembre 2019 – Mgr Hermann Giguère P.H.
    Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval – Séminaire de Québec

    Temps du désir spirituel

    Nouvelle année liturgique, nouveau chemin spirituel, nouvelle espérance ! En ce premier dimanche de l’Avent, nous nous préparons à monter à la montagne du Seigneur. Mais ne faut-il pas commencer par raviver notre désir ! Le temps de l’Avent est celui du désir spirituel « qui va de commencement en commencement en des commencements qui n’ont jamais de fin ». Ce désir ne peut que croître et sera comblé dans la Maison du Seigneur, lorsque nous serons face à face et qu’alors, nous lui serons semblables.

    Extrait de l’homélie du « Jour du Seigneur » 1er dimanche de l’Avent

    Quel est le sens de l'Avent ?

    Le mot « avent » est emprunté au latin chrétien « Adventus », dérivé du latin classique « advenire » (« arriver »). Le terme « Avent » est donc une transcription du mot latin qui veut dire « Venue » ou «  Ce qui advient » ou « Visite ». Ce mot désigne l'arrivée, l'avènement de Jésus-Christ, c'est-à-dire sa naissance, et finalement, par catachrèse, un temps liturgique avant Noël.

    D’après le site « Wikipédia »

    « S’ouvrir aux promesses de Dieu »

    Le temps de l’Avent est un temps propice pour se préparer à Noël, à l’incarnation de Dieu en cet enfant Jésus. Dans la crèche, nous pourrons alors contempler l’accomplissement  des promesses de Dieu. En nous faisant des promesses, en réalité, Dieu nous dévoile par anticipation ses projets pour que nous nous y préparions et nous y collaborions.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

    Bon Avent !

    Quelles que soient les circonstances du moment actuel, mettons à profit ce temps de l’Avent qui nous est donné pour pouvoir d’ici quatre semaines fêter Noël du mieux que nous le pourrons, c’est-à-dire en accueillant Jésus qui vient pour nous, qui vient en nous … ! Bon Avent !

    Abbé Bernard Bracke – Homélie du 29 novembre 2020 – Collégiale Sainte-Gertrude, Nivelles

    Nous attendons ensemble le jour du Seigneur annoncé par les prophètes.

     * Veillez !

    1ère lecture : « Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! »

    Lecture du Livre du prophète Isaïe (Is 63, 16b-17.19b ; 64, 2b-7)

    C’est toi, Seigneur, notre père ; « Notre-rédempteur-depuis-toujours », tel est ton nom. Pourquoi, Seigneur, nous laisses - tu errer hors de tes chemins ?

    Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ?

    Reviens, à cause de tes serviteurs, des tribus de ton héritage.

    Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face.

    Voici que tu es descendu : les montagnes furent ébranlées devant ta face.

    Jamais on n’a entendu, jamais on n’a ouï dire, nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi agir ainsi pour celui qui l’attend.

    Tu viens rencontrer celui qui pratique avec joie la justice, qui se souvient de toi en suivant tes chemins.

    Tu étais irrité, mais nous avons encore péché, et nous nous sommes égarés.

    Tous, nous étions comme des gens impurs, et tous nos actes justes n’étaient que linges souillés.

    Tous, nous étions desséchés comme des feuilles, et nos fautes, comme le vent, nous emportaient.

    Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appui sur toi.

    Car tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes.

    Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père.

    Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Episcopale Liturgique pour les pays francophones

     * Veillez !

    Commentaire 1 :

    • Vous voyez que le catéchisme du petit enfant juif et celui du petit chrétien ont au moins un point commun : les deux affirment que Dieu est Père ! Ce texte d'Isaïe (63) date probablement de 500 ans avant le Christ, ce qui veut dire qu'il est vieux de plus de 2500 ans. Or il est très clair sur ce point et sa prière ressemble fort au Notre Père. Il le dit même deux fois : dans le texte tel qu'il nous est proposé par la liturgie, cela forme ce qu'on appelle une « inclusion ». La première et la dernière ligne sont deux affirmations identiques et elles encadrent tout le texte. Première ligne « Tu es notre Père, notre Rédempteur : tel est ton nom depuis toujours »... dernière ligne « Seigneur, tu es notre Père. ». Suit l'image du potier : «Nous sommes l'argile, et tu es le potier : nous sommes tous l'ouvrage de tes mains».
    • Image très intéressante, celle du potier, qui dit bien dans quel sens Dieu est Père : il ne s'agit pas d'une paternité charnelle semblable à la paternité humaine. Le potier n'est pas le papa biologique de l'objet qu'il crée. Il en est le créateur, c'est tout autre chose !

    Et là, une fois de plus, Israël se démarque des peuples voisins. On n'a pas attendu le Nouveau Testament pour appeler Dieu «Père», mais pour être tout à fait honnête, on n'a pas attendu non plus l'Ancien Testament ni le peuple hébreu. Les autres peuples aussi invoquaient leur dieu comme leur père. Par exemple, au 14ème siècle, à Ugarit (en Syrie, au Nord de la Palestine), le dieu suprême s'appelle « El, roi - père » .

    Mais le titre de père, chez les autres peuples, a deux significations : premièrement un sens d'autorité ; deuxièmement un sens de paternité charnelle. La Bible a gardé le premier sens de l'autorité, mais a toujours refusé de considérer Dieu comme un père biologique à la manière humaine. Dieu est le Tout Autre, sur ce plan-là aussi.

    • C'est pour cette raison, d'ailleurs, qu'on trouve assez rarement, et seulement tardivement, dans l'Ancien Testament des affirmations péremptoires du genre «Dieu est votre Père». Pendant trop longtemps, on aurait risqué de se méprendre et de l'imaginer père à la manière humaine, comme les peuples voisins.

    C'est pour la même raison que, dans le Nouveau Testament, Jésus tarde à se faire reconnaître comme le Messie : parce que pendant tout un temps il y aurait trop d'ambiguïtés sur le mot.

    • En revanche, on trouve plus tôt et plus souvent le titre de fils appliqué au peuple d'Israël tout entier. C'est évidemment moins ambigu : on ne risque pas de penser cette filiation d'un peuple entier en termes de sexualité. Par exemple, dès le Livre de l'Exode, dans un texte probablement très ancien, on peut lire « Ainsi parle le Seigneur : Mon fils premier-né, c'est Israël » (Ex 4, 22 ; premier-né signifiant ici « bien-aimé », « fils de prédilection »). Ce qui fait évidemment penser à l'élection d'Israël.
    • Deuxième étape, depuis David, le roi est appelé « fils de Dieu ». Vous connaissez la formule du Psaume 2, prononcée le jour du sacre d'un nouveau roi « Tu es mon fils, aujourd'hui, je t'ai engendré ».
    • Puis, peu à peu, on comprendra que chacun de nous peut se considérer comme fils de Dieu, c'est-à-dire objet de sa tendresse... Vous voyez que notre prière du Notre Père remonte très loin. Tellement loin qu'on trouve pratiquement toutes les phrases du Notre Père dans des prières juives qui étaient récitées dans les synagogues bien avant la naissance de Jésus.
    • L'autre titre donné à Dieu par Isaïe, c'est celui de « Rédempteur », ce qui veut dire « libérateur ». Chaque fois que nous rencontrons les mots « Rédempteur », «Rédemption», il faut penser « Libérateur », « Libération ». Vous savez bien que le premier article du Credo des juifs n'est pas « Je crois au Dieu créateur », mais « je crois au Dieu libérateur ». Le centre de la tradition d'Israël, la mémoire qu'on se transmet de génération en génération, c'est « Dieu nous a libérés et a fait Alliance avec nous ». Voilà le centre de la foi et de la prière de ce peuple ou, plus exactement, ce qui fait d'Israël un peuple, c'est cette foi commune. Avant même l'Alliance, la première expérience qu'Israël a faite de Dieu, c'est celle de la Libération d'Égypte. Le Dieu de l'Ancien Testament est celui qui veut l'homme libre : libre de tout esclavage humain et aussi de toute idolâtrie, car c'est la pire des servitudes.
    • Pour le dire, Isaïe emploie ici un mot bien précis, le Go'el. C'est un terme juridique que nous traduisons par «Rédempteur», le «Libérateur». En hébreu, ce mot «Go'el» vient d'une racine qui signifie «racheter, revendiquer, mais surtout protéger». Voici de quoi il s'agit : s'il arrive qu'un Israélite soit obligé de se vendre comme esclave pour payer ses dettes, son plus proche parent sera son « Go'el », son « Rédempteur ». Il ira trouver le créancier pour obtenir la libération de son parent (Lv 25, 47-49). De la même manière, si un Israélite est obligé de vendre son patrimoine, le plus proche parent, le « Go'el » exercera un droit de préemption. Bien sûr, le Go'el devra rembourser le créancier, mais l'aspect financier n'est que secondaire. L'aspect majeur est celui de la libération du débiteur. Pour la simple raison que, au nom du Dieu libérateur, et parce que le peuple de Dieu doit être fait d'hommes libres, un fils d'Israël ne peut pas tolérer de laisser ses proches réduits en esclavage. D'où l'institution du « Go'el », le «Rédempteur» ou le « Libérateur ».
    • À plusieurs reprises dans l'Ancien Testament, Dieu est appelé le « Rédempteur », le « racheteur » de son peuple. Bien sûr, quand on applique ce terme de rachat à Dieu, on n'envisage pas une transaction commerciale. Mais on affirme deux choses : premièrement, Dieu est le plus proche parent de son peuple ; deuxièmement Dieu veut l'homme libre.

    Quand saint Paul, dans ses lettres, insiste tellement sur la liberté des enfants de Dieu, il est le lointain fils spirituel d'Isaïe.

     * Veillez !

    Compléments :

    • La première expérience qu'Israël a faite de Dieu est celle de la libération d'Égypte. Voilà pourquoi Isaïe dit « Tu es notre Rédempteur (c'est-à-dire notre libérateur). Tel est ton nom depuis toujours ».
    • Entre ces deux affirmations que Dieu est notre Père, Isaïe développe toute une prière adressée à Dieu précisément parce qu'Il est Père : « ...Ah ! Si tu déchirais les cieux... ». Des expressions comme celle-là « Reviens » sont typiques des prières de pénitence : même si on sait bien que Dieu n'a pas besoin de revenir ! Il ne risque pas de s'être éloigné. En réalité, c'est un aveu, l'aveu que le peuple s'est éloigné, qu'il est retombé dans ses fautes favorites, en particulier l'idolâtrie, sous une forme ou sous une autre. « Personne n'invoquait ton nom, nul ne se réveillait pour recourir à toi. » Et pourtant, on sait bien que Dieu est le seul Dieu. « Jamais on ne l'a entendu ni appris, personne n'a vu un autre dieu que toi agir ainsi envers l'homme qui espère en lui ». Mais Dieu seul peut nous convertir, au vrai sens du terme, nous faire revenir à lui ; « Ah ! Si tu déchirais les cieux... » Quelques siècles plus tard, au Baptême de Jésus, les cieux se sont déchirés et au Calvaire, c'est le voile du temple (symbole du firmament) qui s'est déchiré. Dieu a entendu la prière d'Isaïe. Il est intervenu en son Fils pour nous faire revenir à lui.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Montre-nous ton visage, Seigneur, et nous serons sauvés.

     * Veillez !

    Psaume :  (79 (80), 2ac.3bc, 15-16a, 18-19)

    R/ Dieu, fais nous revenir ; que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés !

    Berger d’Israël, écoute, resplendis au-dessus des Kéroubim !

    Réveille ta vaillance et viens nous sauver.

    R/ Dieu, fais nous revenir ; que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés !

    Dieu de l’univers, reviens ! Du haut des cieux, regarde et vois :

    visite cette vigne, protège la, celle qu’a plantée ta main puissante.

    R/ Dieu, fais nous revenir ; que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés !

    Que ta main soutienne ton protégé, le fils de l’homme qui te doit sa force.

    Jamais plus nous n’irons loin de toi : fais nous vivre et invoquer ton nom !

    R/ Dieu, fais nous revenir ; que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés !

    Texte fourni par l’Association Episcopale Liturgique pour les pays francophones

     * Veillez !

    Commentaire 2 :

    • Ce psaume est relativement court, mais très dense. Vingt versets seulement, mais c'est un véritable résumé de l'histoire d'Israël : ses heures de gloire, ses heures de peine.
    • Les heures de gloire : ce sont, bien sûr, les débuts de ce peuple avec la sortie d'Égypte, l'Exode, l'entrée en Terre promise, l'Alliance de Dieu avec les douze tribus, la conquête progressive de la Terre... et surtout l'irrésistible ascension de ce peuple parti de rien (au début ce n'était qu'une poignée d'esclaves échappés). Heures difficiles, certes, mais le temps embellit les souvenirs et puis c'était tellement beau par rapport au présent... et surtout, cette aventure extraordinaire, ce petit peuple sait bien que c'est à Dieu qu'il la doit, à sa Présence continuelle : c'est lui, réellement, qui a fait naître et grandir son peuple, qui l'a protégé avec un soin jaloux. « Berger d'Israël... Toi qui conduis ton troupeau... Visite cette vigne qu'a plantée ta main puissante... Que ta main soutienne ton protégé. »
    • Les heures de peine, aussi, Dieu sait qu'il y en a eu dans l'histoire d'Israël. On ne sait pas exactement dans quel contexte historique est né ce psaume : en tout cas, c'est évident, dans une période d'épreuves et de douleur : « Seigneur, Dieu de l'univers, vas-tu longtemps encore opposer ta colère aux prières de ton peuple, le nourrir du pain de ses larmes, l'abreuver de larmes sans mesure ? » Cette épreuve, c'est l'occupation étrangère. Le texte est très clair sur ce point, quand il parle de vigne ravagée par des bêtes féroces, de clôture rompue (il s'agit des frontières). Voici quelques versets que nous n'avons pas lus ou entendus aujourd'hui : « Tu fais de nous la cible des voisins, nos ennemis ont vraiment de quoi rire ! ... La vigne que tu as prise à l'Égypte... pourquoi as-tu percé sa clôture ? Tous les passants y grappillent en chemin ; le sanglier des champs la ravage et les bêtes des champs la broutent... La voici détruite, incendiée ». C'est peut-être une allusion aux horreurs du siège de Jérusalem par les troupes de Nabuchodonosor, roi de Babylone, en 587.
    • C'est, en tout cas, un véritable cri de détresse : Israël, probablement dans une célébration pénitentielle, lance vers son Dieu une prière de supplication. « Jamais plus nous n'irons loin de toi, fais nous vivre et invoquer ton Nom ». Une prière chantée, très certainement, car elle comprend cinq strophes séparées par des refrains. Les strophes sont construites en alternance : tantôt rappels du passé... tantôt appels au secours pour le présent. Quant aux refrains, ils sont une demande de pardon. C'est pour cela qu'il s'agit sans doute d'un psaume chanté au cours d'une célébration pénitentielle : « Dieu, fais-nous revenir, que ton visage s'éclaire et nous serons sauvés ». Mais tout l'ensemble dit la confiance, une confiance qui s'appuie, précisément, sur les souvenirs du passé. Dieu a prouvé maintes fois son amour pour son peuple... donc il le sauvera encore. « Réveille ta vaillance et viens nous sauver ». Tout ce psaume, et spécialement son refrain, dit l'impatience de voir s'accomplir enfin définitivement les promesses de salut de Dieu.
    • Cet amour de Dieu pour son peuple, sa sollicitude qu'on a tant de fois expérimentée, on l'exprime par deux images privilégiées dans la Bible, celle du berger, celle de la vigne. Elles disent, l'une et l'autre, le soin jaloux dont Dieu entoure son Peuple : comme un vigneron soigne sa vigne (car la culture de la vigne est l'une des plus exigeantes qui soient et demande des soins permanents). Comme un berger veille sur ses brebis pour n'en perdre aucune.
    • « Berger d'Israël, écoute, toi qui conduis Joseph, ton troupeau : resplendis au-dessus des Keroubim (traduisez «chérubins»), devant Ephraïm, Benjamin, Manassé ». Ephraïm, Benjamin, Manassé, ce sont les noms de trois tribus d'Israël... trois sur les douze... On peut se demander « pourquoi ces trois là ? » Et pourquoi est-il question de Joseph, et pas d'un autre ancêtre du peuple, Abraham ou Isaac, par exemple ? Le texte n'en dit pas plus.
    • Un petit peu de généalogie va nous le faire comprendre : Jacob a eu douze fils de quatre femmes différentes. Les quatre mères, ce sont d'abord ses deux épouses, Léa et Rachel, les deux sœurs, filles de Laban, puis leurs deux servantes, Bilha et Zilpa. Vous vous souvenez du piège dans lequel était tombé Jacob le jour de son mariage : il avait demandé Rachel en mariage, celle qu'il aimait d'amour tendre... et le beau-père avait fait semblant d'accepter. Mais la fiancée est voilée jusqu'à la nuit de noces. Et le beau-père soucieux de caser d'abord Léa, la fille aînée, en avait profité pour marier Léa et non Rachel. Cruelle déception dans la chambre... et Jacob n'avait pu obtenir Rachel qu'en second ! Heureusement que la polygamie existait encore, en un sens ! Rachel a eu deux fils, Joseph et Benjamin. Et Joseph, fils de Rachel, a eu aussi deux fils, Éphraïm et Manassé. Ces quatre noms, Joseph, Benjamin, Ephraïm et Manassé, ce sont donc les descendants nés de l'amour de Jacob et Rachel. Ils sont les fils de la tendresse.

     * Veillez !

    • Autre nom curieux dans ces versets : les « Keroubim », c'est-à-dire les «Chérubins». C'est là encore un rappel des temps heureux.

     * Veillez !

    L'Arche d'Alliance (qui ne ressemblait pas du tout à une arche telle que nous l'entendons) était un coffret précieux en bois d'acacia, plaqué d'or, qui mesurait 125 cm de long et 75 cm de large. Il renfermait les Tables de la Loi données par Dieu à Moïse au Sinaï. Ce coffret était surmonté d'une plaque d'or (qu'on appelait le propitiatoire), et de deux statues de chérubins en bois d'olivier plaqué d'or. Les chérubins étaient des quadrupèdes ailés à tête d'homme.

    • Leur rôle était de protéger l'Arche de leurs immenses ailes et on les considérait comme le marchepied du trône invisible de Dieu. Tout au long de l'exode, l'Arche, abritée sous une tente, a accompagné le peuple. Plus tard, le roi Salomon l'a placée dans le temple de Jérusalem. Bien sûr, on n'a jamais pensé enfermer la présence de Dieu dans une tente ou dans un temple, mais l'Arche était le signe visible, le symbole de cette Présence. « Toi qui sièges au-dessus des Keroubim ».
    • Ce rappel, ici, évoque non seulement la splendeur de ce Temple magnifique (désormais perdu si on date ce psaume de l'Exil à Babylone). Il évoque surtout la Présence du Dieu fidèle qui n'a jamais abandonné son peuple.

    Compléments :

    La Septante (la traduction grecque du 3ème siècle av. J.C.), a ajouté un mot au premier verset pour situer l'ennemi : il s'agirait de l'Assyrie. Cela nous reporterait donc historiquement, bien avant l'Exil à Babylone, entre le 9ème et le 7ème siècles av. J.C., à un moment où l'Assyrie était une formidable puissance en pleine expansion. C'est elle qui a écrasé le Royaume du Nord (Samarie), en 721... avant d'être écrasée à son tour par Babylone. Mais les commentaires juifs actuels sont d'accord pour attribuer à ce psaume une date beaucoup plus tardive.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Un amour plus grand que l’amour.

     * Veillez !

    Épître : Nous attendons de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ.

    Lecture de la Première Lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (1 Co 1, 3-9)

    Frères,

    à vous, la grâce et la paix, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ.

    Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la parole et de la connaissance de Dieu.

    Car le témoignage rendu au Christ s’est établi fermement parmi vous.

    Ainsi, aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ.

    C’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ.

    Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Episcopale Liturgique pour les pays francophones

     * Veillez !

    Commentaire 3 :

    • Pour Paul, un chrétien est comme une boussole : il est tourné vers l'Avenir... et il faut écrire A - Venir en deux mots.
    • Si Paul prend la plume pour écrire aux Corinthiens, c'est parce qu'ils avaient un peu perdu le Nord sur certains points justement. Alors il leur rappelle ce qui fait à ses yeux la première caractéristique des chrétiens : l'attente : « Vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus-Christ ». Les chrétiens ne sont pas tournés vers le passé mais vers l'avenir.
    • Bien sûr, si cette lecture nous est proposée pour le premier dimanche de l'Avent, c'est parce que, précisément, l'Avent est le temps où nous redécouvrons toutes les dimensions de l'Attente chrétienne, où nous nous remettons dans la perspective de l'A-Venir que Dieu nous promet.
    • À un premier niveau, l'Avent est d'abord le Temps de préparation à Noël, bien sûr. Nous serons invités à commémorer un événement historique : la venue du Christ dans l'histoire des hommes. L'Avent est le temps de la préparation de cet anniversaire. Et donc, chaque année, à pareille époque, nous relisons dans la Bible les annonces des prophètes, les promesses de Dieu : promesses de salut, c'est-à-dire de bonheur. Le même thème revient sans cesse sous des formes différentes : « Réjouissez-vous... Le Seigneur vient vous sauver »... Parfois, les promesses se précisent : c'est Isaïe qui dit « La Vierge enfantera », ou Jérémie (23, 5) « Je ferai naître chez David un germe de justice »...
    • Mais l'histoire du salut ne s'arrête pas à la crèche de Bethléem. Cette attente, nous la vivons encore aujourd'hui pour notre propre compte. Nous venons de célébrer la Fête du Christ Roi, et nous avons eu raison : oui, le Christ est Roi... DÉJÀ par sa mort et sa Résurrection, car DÉJÀ la vie a vaincu la mort, DÉJÀ l'amour a vaincu l'indifférence et la haine. Mais son Royaume n'est pas encore pleinement réalisé : il suffit de lire les journaux, d'écouter la radio ou de regarder la télévision, ou plus simplement de regarder en nous et autour de nous, pour en être convaincus !
    • Le Christ sera pleinement roi lorsque, en chacun de ses frères, l'amour sera roi. C'est cela que nous attendons en même temps que le retour du Christ. Nous attendons la manifestation définitive de sa victoire à la tête de l'humanité : une humanité tout entière enfin libérée de l'esclavage, du péché et de la mort. Nous sommes le peuple porteur de cette espérance. Même quand le mal, la haine, la violence, le racisme semblent mener l'histoire du monde, nous croyons, nous sommes sûrs que le Mal n'aura pas le dernier mot. Selon un mot du Père Joseph Templier « La défaite du Mal est programmée et elle est définitive ». Si bien qu'il faut savoir lire les textes de ces dimanches de l'Avent à trois niveaux :

    - premier niveau : l'attente du Messie dans le peuple juif, depuis David, jusqu'à la naissance de Jésus à Bethléem.

    - deuxième niveau : le salut déjà accompli en Jésus-Christ : celui que Jésus inaugure par sa mort et sa résurrection. L'humanité est enfin capable dans l'un des siens (Jésus) d'être pleinement accordée à l'Amour et à la volonté du Père. C'est-à-dire de vivre à plein et exclusivement les valeurs de l'amour, du partage, de la solidarité, de la douceur, du pardon.

    - troisième niveau : Notre attente du Jour de Dieu, du déploiement définitif et universel de la victoire de Christ, du royaume de Dieu. Ce Jour-là, c'est l'humanité tout entière qui vivra ces valeurs qu'incarnait Jésus-Christ. Et nous savons que ce n'est pas seulement un beau rêve, puisque Jésus nous a montré que cela était possible.

    Par exemple, quand Paul dit à ses frères de Corinthe « la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur », ce n'est pas une simple formule de politesse ni même un souhait affectueux. Il parle comme toujours dans la perspective du projet de Dieu. La « grâce et la paix », c'est une manière de dire le projet de Dieu : la grâce, c'est l'attribut même de Dieu, on pourrait traduire « amour », « don gratuit », présence aimante de Dieu. Être dans la grâce, c'est être en communion avec Dieu. La paix en est la conséquence à notre échelle. Or le projet de Dieu, c'est précisément cela : faire entrer définitivement l'humanité tout entière dans la communion d'amour de la Trinité.

    Et saint Paul, ici, se situe aux trois niveaux :

    - Premier niveau : ce projet de Dieu, grâce et paix, est prévu de toute éternité. Et tout au long de l'histoire biblique, le peuple élu en a pris de mieux en mieux conscience.

    - Deuxième niveau : la grâce est déjà donnée, ce projet de Dieu est déjà inauguré en Jésus-Christ. Saint Paul dit aux Corinthiens « Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu'il vous a donnée (c'est au passé) dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la Parole et toutes celles de la connaissance de Dieu. »

    - Troisième niveau : « Que la grâce et la paix vous soient données... à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus-Christ. C'est lui qui vous fera tenir solidement jusqu'au bout... ». En d'autres termes, il vous aidera à ne pas perdre le Nord, ou à le retrouver si vous l'aviez momentanément perdu. Et pour alimenter le courage de ses Corinthiens (et le nôtre), Paul ajoute : « Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur ».

    L'Avent est le temps par excellence où nous nous rappelons sans cesse la fidélité de Dieu à son projet pour y puiser la force de le faire avancer chacun à notre mesure.

    Compléments :

    Au verset 7, ce qui a été traduit « Vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus-Christ » est dans le texte grec «attendant la révélation (apocalupsis) de notre Seigneur Jésus-Christ».

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Veillez !

    Alléluia. Alléluia.
    Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.
    Alléluia. 

    Honorons notre présent, il est le vrai lieu de la Rencontre...

     * Veillez !

    Évangile : « Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison »

    Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 13, 33-37)

    En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :

    « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller.

    Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Episcopale Liturgique pour les pays francophones

     * Veillez !

    Commentaire 4 :

    • Dans le passage qui précède tout juste celui-ci, Jésus vient de parler à ses disciples de ce qu'il appelle « la venue du Fils de l'homme » et il a ajouté « Ce jour ou cette heure, nul ne les connaît, ni les anges du ciel, ni le Fils, personne sinon le Père. » (13, 32).
    • Et il en déduit pour ses disciples ce que nous venons d'entendre : si lui, le Fils, comme il se nomme lui-même, ne connaît pas l'heure de sa venue, nous la connaissons encore moins. Et donc, il ajoute : « Prenez garde, veillez (au sens de «restez éveillés»), car vous ne savez pas quand ce sera le moment ». On a bien l'impression que cela veut dire « vous pourriez vous laisser surprendre ».
    • Et la suite du texte va tout à fait dans ce sens : « Vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin » : le « chant du coq », c'est très probablement une allusion au reniement de Pierre (vous savez que Marc était très proche de Pierre). Cette phrase est une mise en garde : si vous n'êtes pas attentifs au jour le jour, il peut vous arriver de me renier sans y prendre garde.
    • Quelques heures avant cette défaillance de Pierre, Jésus, à Gethsémani, avait dit aux trois apôtres qui l'accompagnaient : « Veillez et priez afin de ne pas entrer au pouvoir de la tentation » (Mc 14, 38). Et il avait ajouté : « L'esprit est plein d'ardeur, mais la chair est faible »... Manière de dire à quel point nous sommes perpétuellement écartelés entre les valeurs du royaume et le retour à l'égoïsme, l'indifférence, la lâcheté.
    • Voilà qui éclaire notre texte d'aujourd'hui : « veiller » veut dire « prier ». Non pas prier le Père de réaliser son Royaume lui-même, tout seul, sans nous. Ce n'est pas son projet. Mais prier pour être remplis de son Esprit et désormais regarder le monde, qui est la matière première du Royaume, avec les yeux de Dieu si j'ose dire. Et alors, pouvoir agir dans le sens du Royaume.
    • Vous connaissez bien la leçon de Luc sur la prière : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira ». En effet, quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira. Quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu de poisson ? Ou encore s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent.
    • Oui, le Jour et l'heure sont le secret de Dieu... « Nul ne les connaît sinon le Père », comme dit Jésus. Mais ce n'est pas une raison pour s'inquiéter, l'Esprit est avec nous. Encore faut-il le prier, c'est-à-dire le désirer. Il ne nous envahira pas contre notre gré.
    • Du coup, cela éclaire en quoi consiste la tentation : « Veillez et priez afin de ne pas entrer au pouvoir de la tentation », dit Jésus. Et dans le texte d'aujourd'hui, il s'est comparé à un maître de maison qui part en voyage : « Il a laissé sa maison, confié à ses serviteurs l'autorité, à chacun sa tâche, et il a donné au portier l'ordre de veiller. » La tentation, en quelque sorte, c'est de dormir, c'est-à-dire de négliger la maison. Or on est à deux jours de la fête de la Pâque, précise Marc, c'est-à-dire tout à la fin de l'Évangile de Marc, juste avant la Passion. Tout comme la parabole du jugement dernier chez Matthieu, que nous lisions pour la fête du Christ Roi. Il me semble que la leçon est la même : avec Matthieu, nous avions compris que « veiller » veut dire « veiller sur » nos frères, afin que grandisse le royaume dans lequel tout homme sera roi. Marc, lui, a pris une autre image : il dit « votre mission, c'est de veiller sur la maison » !
    • Nous voilà promus gardiens de la maison de Dieu ! « Il en est comme d'un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller. » Nous sommes ses serviteurs, ce portier. Voilà la Bonne Nouvelle extraordinaire qui nous sera répétée tout au long de l'Avent : nos vies, si modestes soient-elles, peuvent contribuer à la gestation de l'humanité nouvelle. C'est ce qui fait notre grandeur. C'est peut-être bien l'une des raisons pour lesquelles personne, pas même le Fils (tant qu'il était parmi nous) ne connaît l'heure de l'avènement définitif du Royaume : c'est que nous avons notre part dans sa construction. Et il me semble que c'est le message le plus urgent que nous devrions transmettre à nos jeunes. Cela suppose, évidemment, que nous n'attendions pas l'avènement du royaume de Dieu comme on attend le train, mais que notre attente soit active !
    • Mais notre problème, justement, c'est que, bien souvent, nous restons passifs, ou pire, nous oublions que nous attendons quelque chose, ou mieux Quelqu'un ! Et alors, nous occupons le temps à autre chose. Mais occuper le temps à autre chose, quand il s'agit du royaume de Dieu, évidemment, c'est grave. Et c'est pour cela que Jésus met ses apôtres en garde. Et saint Pierre, qui a certainement avoué son reniement à Marc, ne le sait que trop.
    • Voilà donc notre raison de vivre : et quel programme ! Portiers de la maison de Dieu : il nous revient d'y faire entrer tous les hommes. Sans oublier la leçon de la parabole des talents : le maître de maison nous fait confiance, il nous confie ses trésors. La seule réponse digne de l'honneur qu'il nous fait consiste à lui faire confiance en retour et à nous retrousser les manches ! Ce n'est pas le moment de nous occuper à autre chose !
    • Mais, ne nous inquiétons pas : en partant « il a donné tout pouvoir à ses serviteurs » !

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Veillez !

    Homélie :

    Aujourd’hui nous commençons une nouvelle année liturgique. Alors souhaitons nous « une bonne année ! » C’est le premier dimanche de l’Avent : Avent signifie : « venue, avènement ». Le compte à rebours a commencé. Ce temps de l’Avent qui s’ouvre aujourd’hui est un temps où Dieu appelle chacun de nous et son peuple à un rendez-vous !

    Lequel ? Le rendez-vous que Dieu prend avec l’humanité dans la nuit de Noël. Un rendez-vous fondateur du salut de l’humanité. Au beau milieu d’une société qui ne sait plus attendre, mais cherche à gagner du temps, l’Évangile nous invite à entrer dans l’attente.

    Attendre, c’est creuser en nous le désir. Le désir de vivre avec le Christ, car quand on attend, on rend présent celui que l’on attend.

    L’Évangile de ce jour est court, très court, mais quatre fois, dans ces quelques versets de Marc, Jésus emploie le verbe «veiller». Si le temps de l’Avent est celui de l’attente, il est aussi le temps des veilleurs. Guettons Celui qui vient. Certes, il est venu et il reviendra. Mais il est là, chaque jour, frappant à notre porte et nous invitant à lui faire une place dans notre vie. Il faut chercher Dieu dans notre vie. Accueillir la vie, c’est accueillir Dieu. Partout où la vie bouge, Dieu est à l’œuvre et il agit. Nous devons prendre le temps de regarder notre vie avec un regard neuf, afin d’y découvrir la présence de Dieu à travers les personnes que nous rencontrons, à travers un sourire gratuit, un simple geste de partage, une attention, en ce moment, par un coup de fil à une personne âgée ou seule. Oui, Dieu se manifeste dans les situations de la vie quotidienne : celles qui nous arrivent, de toutes parts, par les médias ou autres. Même isolés, nous pouvons avoir un réflexe de déchiffrer cette vie : relire la vie du monde, pour lire la présence de Dieu.

    Dieu est apparemment dans nos vies, comme un homme parti en voyage. Mais il nous a laissé des responsabilités, et il nous fait confiance. Nous devons prendre garde de ne pas passer à côté de l’essentiel de notre mission. « Prenez garde ! »

    Vous avez remarqué : Il peut venir de nuit, à toute heure du jour et de la nuit !

    « Savez-vous ce que c’est d’avoir un ami, d’attendre qu’il vienne, et de le voir tarder ? Savez-vous ce que c’est que de désirer que le temps passe, en attendant la venue de quelqu’un qui vous fait battre le cœur ? Savez-vous ce que c’est d’avoir un ami au loin, d’attendre de ses nouvelles, de vous demander, jour après jour, ce qu’il fait en ce moment, et s’il se porte bien… Veiller dans l’attente du Christ est un sentiment qui ressemble à ceux-là » (Newman). Oui, je pense que ceux qui aiment, comprennent cela.

    Et puis arrêtons-nous sur la première lecture. Déjà dans ce texte, vieux de 2 500 ans, bien avant que le Christ nous fasse connaître son Père, il est dit deux fois : « C’est Toi, Seigneur, notre Père », et suit l’image du potier : « Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main ». Très belle image, qui dit bien dans quel sens Dieu est Père, non pas au sens biologique, mais dans ce sens où il ne cesse de nous façonner pour lui ressembler.

    L’autre titre donné à Dieu par Isaïe, c’est celui de « Rédempteur », ce qui veut dire «libérateur». Rappelons-nous la sortie d’Égypte pour les Hébreux : cet acte de libération est devenu le fondement de la foi d’Israël : un Dieu qui est venu libérer l’homme de toutes ses servitudes, un Dieu que nous accueillerons à Noël et qui par son Fils, Jésus, vient libérer toute l’humanité.

    Homélie du Père Maurice Bez – Diocèse de Besançon

     * Veillez !

    Prières :

    1. Demandons la grâce d’être toujours situés dans le Christ.

    Père Gilbert Adam

    2. Seigneur, notre Dieu, accueille nos prières en ce tout premier jour de la nouvelle année liturgique ! Donne-nous de préparer nos cœurs ! Fais de nous un peuple de veilleurs qui guettent les signes de la venue de Ton Fils, lui qui vit et règne avec Toi et le Saint Esprit maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

    Père Jean-Luc Fabre

    3. Rassemblés autour de la table du Seigneur, nous ne pouvons oublier nos Frères et Sœurs de partout dans le monde. En leur nom, et remplis d’espérance, supplions Dieu qui tient parole. Seigneur, entends notre prière.

    Dieu, notre Père, tu nous as donné ton Fils Jésus,

    la lumière qui se lève sur notre monde.

    Achève ce que tu as commencé avec lui

    et fais briller à nos yeux le jour de ta venue.

    Nous te le demandons, par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis

     * Veillez !

    Conclusion : Le Seigneur vient …

    En ce premier dimanche de l’Avent, nous entrons dans une nouvelle année liturgique. Au fil des semaines, elle nous conduira jusqu’à Noël. Puis nous suivrons le Seigneur dans les diverses étapes de sa vie publique, sa mort et sa résurrection. Nous nous rappelons que le mot Avent signifie avènement. L’Avent, c’est le temps de la venue du Seigneur. Nous chrétiens, nous pensons tous à Noël. Nous espérons pouvoir nous rassembler à l’église pour chanter la naissance du Messie. C’est un tournant absolument essentiel dans l’histoire de notre monde.

    Le Cardinal Eyt disait que nous ne sommes pas deux mille ans après Jésus Christ mais deux mille ans avec Jésus Christ. Son amour ne cesse de nous accompagner. C’est aujourd’hui que le Christ continue à venir dans notre vie. Et l’Évangile de ce dimanche nous annonce qu’il est aussi celui qui reviendra. En ce jour, nous recevons des appels à veiller et à préparer activement ce grand retour.

    Dans la première lecture, Isaïe nous annonce un message d’espérance. Il faut savoir qu’il s’adresse à un peuple humilié, écrasé et dispersé. Il lui fait comprendre que tous ces malheurs viennent de son éloignement du Seigneur. Il se trouve errant, hors des chemins de celui qui agit en sa faveur. Mais quand tout semble désespéré, il y a toujours des hommes et des femmes pour rallumer le feu sacré de l’espérance. Dieu n’abandonne pas son peuple. L’annonce de cette bonne nouvelle se trouve réalisée avec la venue de Jésus. Il se présente à nous comme le chemin, la vérité et la vie. Ce message nous rejoint dans les épreuves qui accablent les plus faibles. Dans un monde où le désespoir est plus mortel que jamais, nous sommes le peuple de l’espérance.

    Celui qui nous fait tenir fermes, c’est Jésus lui-même. C’est cette bonne nouvelle que nous annonce l’apôtre Paul. Il nous fait comprendre que l’espérance est pour lui “la mémoire de l’avenir”. Il sait en effet avec certitude que notre avenir c’est le Christ glorieux. Au jour fixé par le Père, il nous introduira dans son Royaume. C’est ce grand retour du Christ que nous attendons dans la foi. Pour communier à la gloire de cette fête, saint Paul nous recommande d’être irréprochables. Nous sommes invités à vivre en communion permanente avec le Christ. Il est là, au cœur de nos vies pour nous accompagner et nous affermir dans la foi.

    Dans l’Évangile, Jésus insiste très fortement sur cet appel à veiller. “Prenez garde”, nous dit-il. Cela ne signifie pas “Méfiez-vous”. Nous ne devons pas nous méfier de la venue du Seigneur qui sera la plus grande des joies. Le plus important c’est de contempler sa venue d’une manière nouvelle. Nous devons donc demander la guérison du regard pour pouvoir veiller comme le Seigneur nous demande de le faire. C’est l’amour que le Seigneur veut faire grandir en nous, un amour vigilant et attentif. Nous sommes comme le serviteur qui attend son maître en pleine nuit. Il est important que nous donnions le meilleur de nous-mêmes. Son projet doit être le nôtre. Les hommes de notre monde ne s’intéresseront vraiment au Christ que s’il passionne ses disciples.

    C’est pour cela qu’il est important de rester en éveil. Le Seigneur ne veut pas que nous nous laissions emporter par tous ces tourbillons qui risquent de nous disperser. Notre horizon c’est celui de Pâques, c’est celui de la victoire du Christ sur la mort et le péché. Ce retour du Seigneur, nous le préparons comme une grande fête. Nous sommes comme des serviteurs qui attendent leur maître en pleine nuit. Il nous faut absolument être prêt à l’accueillir.

    On entend dire que le plus important à Noël, c’est de pouvoir se retrouver en famille. Oui, bien sûr, mais pour nous chrétiens, c’est tout autre chose. Noël, c’est d’abord Jésus qui est venu, qui vient et qui reviendra. Toutes les crèches sont là pour nous parler de cette venue. Elles nous rappellent que Dieu nous rejoint dans notre nuit. Il se fait « Emmanuel », Dieu avec nous. Avec lui, c’est la bonne nouvelle qui est annoncée à tous ceux et celles qui n’en peuvent plus de souffrir de l’exclusion et de la solitude.

    Vivre le temps de l’Avent c’est accueillir le Sauveur qui vient faire naître en nous une grande espérance. Restons éveillés pour ne pas manquer ce grand rendez-vous. Sur ce chemin de l’Avent, le Seigneur est là. Il se fait notre compagnon de route et notre nourriture. Il est Celui qui nous annonce notre délivrance. C’est pour cette raison qu’il nous recommande de rester éveillés et de prier. Chaque matin est une retrouvaille de Jésus Christ et de son Évangile. On reprend la résolution d’être attentifs à Dieu, à notre tâche et aux personnes que nous allons rencontrer. Et surtout, ne lâchons jamais la prière. Grâce à elle, nous pourrons rester éveillés pour ne pas manquer ce rendez-vous.

    En ce monde assoupi dans l’injustice et l’indifférence, nous demandons au Seigneur qu’il ne laisse pas le sommeil nous gagner. Qu’il dirige nos regards vers Celui qui vient faire fleurir la paix et la vie. Qu’il nous aide à devenir les veilleurs de notre humanité. C’est là, au cœur de notre vie de tous les jours, que nous voulons l’accueillir.

    Abbé Jean Compazieu – Le 22 novembre 2020

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Veillez !

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Donne, à tes fidèles, Dieu tout-puissant, la volonté d’aller par les chemins de la justice à la rencontre de celui qui vient, le Christ, afin qu’ils soient admis à sa droite et méritent d’entrer en possession du royaume des Cieux.

    Références :

    http://www.gcatholic.org/calendar/2022/General-D-fr.htm

    https://www.catho-bruxelles.be/wp-content/uploads/2020/11/Homelie-Gilbert-1-dim-Avent-B-2020.pdf

    https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-1er-dimanche-de-l-Avent-Annee-A-Tenez-vous-donc-prets-vous-aussi_a922.html

    https://www.lejourduseigneur.com/homelie/homelie-de-la-messe-du-1er-dimanche-de-lavent

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Avent#:~:text=Le%20mot%20%C2%AB%20avent%20%C2%BB%20est%20emprunt%C3%A9,un%20temps%20liturgique%20avant%20No%C3%ABl.

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=80

    https://www.collegiale.be/documents%20pdf/Homelie-Avent-1B-29novembre2020.pdf

    https://jardinierdedieu.fr/article-mc-13-33-37-prenez-garde-veillez-et-priez-89987854.html

    https://www.aelf.org/2023-12-03/romain/messe

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/27-11-2011.pdf

    https://www.diocese-besancon.fr/diocese/doyennes-et-paroisses/d02-banlieue-val-de-lognon/fichiers/doyenne/homelies/archives-2020/1er-dimanche-de-lavent-annee-b-29-novembre-2020/homelie-du-pere-maurice-bez-pour-le-1er-dimanche-de-lavent

    http://www.pere-gilbert-adam.org/1er-dimanche-de-l-Avent-annee-C.html

    https://jardinierdedieu.fr/article-priere-universelle-1er-dimanche-du-temps-de-l-avent-c-112836547.html

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=52

    https://dimancheprochain.org/8918-homelie-du-1er-dimanche-de-lavent-3/

    Magnificat du dimanche 3 décembre 2023 pages 90 – 91


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