22 06 17 – En Chapitre de la Commanderie de St-Léger

Présenté lors du Chapitre du 17 juin 2022, voici un parchemin reflétant la synthèse de recherches effectuées par un digne et fidèle Chevalier de notre Commanderie.

 L’humilité 

L'humilité est une valeur que l'on trouve invariablement chez le sage qui a acquis de nombreuses qualités, car, dit-on, c'est lorsque l'arbre est chargé de fruits que les branches s'inclinent vers le sol, alors que l'orgueilleux est comme l'arbre dont les branches nues pointent vers le ciel. L’humble est naturellement tourné vers les autres et attentif à leur bien-être.

On a également mis en évidence un lien entre l'humilité et la faculté de pardonner, alors que les personnes qui s'estiment supérieures jugent plus durement les fautes des autres et les considèrent comme moins pardonnables. Un individu humble doit se voir lui-même de façon réaliste, sans se surestimer, ni se mésestimer. La personne humble est grande intérieurement. Elle possède un potentiel insoupçonné.

L’humilité est un réalisme qui nous conduit à voir ce qui passait inaperçu, en nous ou dans telle situation apparemment inextricable, qu’elle dénoue avec patience. Si elle ne fait pas bon ménage avec la force, elle est compatible avec l’autorité et la fermeté, comme le montre l’exemple de Jésus. Mais elle passe par le consentement à la liberté de l’autre et au temps qu’il faut pour changer quelque chose, en soi ou au-dehors.

Alors, qu’est-ce que l’humilité ?

Elle correspond à une évaluation juste de soi (incluant la prise de conscience de ses propres limites), une présentation de soi modeste (sans exagérer ni amoindrir ses capacités ou ses réalisations) et une posture interpersonnelle orientée vers l’autre. Elle est associée à cinq caractéristiques principales : une identité bien assumée, une évaluation équilibrée des forces et des faiblesses de chacun (incluant les siennes), une ouverture à de nouvelles informations sur soi-même et le monde, un accent mis sur les autres plutôt que sur soi, ainsi que la conviction que les autres sont aussi méritants que soi.

On peut dire que l'humilité est le contraire de l'orgueil comme la modestie est le contraire de la prétention.

Le terme dérive du vocable latin « humilĭtas ».

Il y a lieu d’affirmer que l’humilité est l’absence d’orgueil. Il s’agit d’une caractéristique propre aux personnes modestes, lesquelles ne se sentent pas plus importantes ou meilleures que personne d’autre malgré leurs réussites.

En philosophie, Immanuel Kant affirme que l’humilité est la vertu centrale de la vie puisqu’elle apporte une perspective appropriée de la morale. Pour Friedrich Nietzsche, par contre, l’humilité est une fausse vertu qui dissimule les déceptions que quelqu’un cherche à cacher à l’intérieur de soi.

L’humilité est une vertu humaine qui consiste à pouvoir reconnaître ses limites. En comprenant donc que nous ne sommes au-dessus de personne. Il y a certains comportements qui dénotent de l’humilité chez une personne :

• Elle assume ses propres limites et adopte une attitude d’apprentissage permanent.
• Elle comprend que nous sommes tous humains et que, par conséquent, nous échouons tous. Pour cette raison, elle ne sous-estime personne et ne se vante pas de ses réalisations.
• Elle traite la vie sous toutes ses formes avec respect et dignité.
• Elle est capable de demander de l’aide quand elle en a besoin et de s’excuser quand elle a fait une erreur.

Faire preuve d'humilité ce n'est pas douter de sa valeur personnelle, c'est accepter de pouvoir s'enrichir de l'autre, et de lui offrir une opportunité de hauteur. Ce n'est pas nier ce que je sais, c’est offrir à l’autre le plaisir de compléter mon savoir. L’humilité est donc un chemin vers la gratitude.

L'orgueil, au contraire, c'est de croire qu'on sait ou qu'on vaut ce qu'on ne sait pas ou qu'on ne vaut pas, c'est une mauvaise tendance de l'amour propre pour se valoriser et se donner de l'importance que l’on a pas.

L'humilité, au contraire, c'est de connaitre ses limites ou de ne pas se valoriser ou penser savoir ce qu'on ne vaut pas ou ce qu'on ne sait pas, c'est une bonne tendance au réalisme et à la prudence.

L'humilité est donc une démarche favorable pour le savoir et l'apprentissage, l'orgueil au contraire bloque la remise en question car il sert à se valoriser et donc il craint d'avoir tort pour ne pas perdre sa fausse valeur.

Quelques réflexions :

Socrate disait : « Je sais que je ne sais pas ».

L'humilité va donc de pair avec le sage, l'orgueil va avec l'ignorant et le fou...

La vérité = la réalité.

« L'humilité est une purification par élimination de soi du bien imaginaire » (Simone Weil).

« L'humilité a lieu lorsque quelqu'un, sans aller jusqu'au mépris de soi-même, connaît sa propre imperfection; cette passion ne s'étend pas non plus au-delà de nous-mêmes » (Spinoza, Court traité sur Dieu, l'homme et la béatitude. Traduction de Paul Janet (1878).

« Même si l'humilité ne nous sauvait pas de l'enfer, en tout cas elle nous sauve du ridicule » Nicolás Gómez Dávila, « Les horreurs de la démocratie », Anatolia / Éditions du Rocher, 2003, p. 61.

Quelques synonymes de l’humilité :

Abaissement – abnégation – « amour-propre » – anéantissement –asservissement – bassesse – componction – déférence – simplicité – respect – modestie.

Étymologie : du latin « humilitas », dérivé du terme humus, désignant la terre.

En conclusion :

Être humble implique de respecter les autres. Or, une façon de les respecter est de les aider. Considérez les autres comme étant au même niveau que vous et aidez-les, car c'est la bonne chose à faire. Il a été dit que si vous aidez quelqu'un qui ne peut vous rendre votre bonne action, alors vous avez appris l'humilité.

Synthèse de recherches de messire Axel Vanderhoudelingen, membre de la Commanderie de Saint-Léger