• * 36 - Le Temps « ordinaire »

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    Rubrique « Regards sur la liturgie » – 36

     Le Temps « ordinaire » 

     * 36 - Le Temps « ordinaire »

    2 périodes :

    entre le Baptême du Seigneur et le Carême,

    puis

    entre la Pentecôte et l'Avent

     * 36 - Le Temps « ordinaire »                                                 * 36 - Le Temps « ordinaire »

    Finies les festivités du temps de Noël ! Après la fête du Baptême du Seigneur, les ornements blancs ont laissé place à la couleur verte. Les tensions des préparatifs de l’Avent en vue de célébrer Noël semblent se calmer. C’est comme si tout redevenait normal. Un temps fort de la liturgie est passé, et nous sommes entrés dans le Temps dit « ordinaire ». L’objet du présent parchemin consiste à vous apporter un peu de clarté à propos de ce temps de la liturgie. Qu’est le Temps ordinaire ? Quelle différence entre ce temps et les autres temps forts de la liturgie ? Comment ce temps est-il né dans l’histoire de l’Église ? Quelle en est la durée ? Nous allons essayer de définir le « Temps ordinaire » tout en en précisant les caractéristiques. Nous esquisserons ensuite la théologie de ce temps et enfin la pastorale qu’il nous permet de vivre en Église.

    Extrait emprunté au blog « Theologat » : maison de formation en Afrique pour les candidats eudistes en premier cycle de théologie.

    Qu’est-ce que le Temps ordinaire ?

    Le « Tempus per Annum » est ce temps liturgique que le français désigne comme Temps ordinaire. Il s’agit d’une période de 33 ou 34 semaines au cours de laquelle l’Église commémore le Mystère même du Christ dans sa plénitude et particulièrement le dimanche. Ceci est contraire aux autres temps liturgiques où l’on célèbre un aspect particulier du Mystère du Christ.

     * 36 - Le Temps « ordinaire »

    Le Temps ordinaire commence le lundi qui suit le dimanche tombant après le 6 janvier, et se poursuit jusqu’au mardi avant le Carême inclusivement. Il recommence le lundi après le dimanche de la Pentecôte et s’achève avant les premières vêpres du premier dimanche de l’Avent. Le Temps ordinaire ainsi défini était-il constitué tel qu’on le vit maintenant, depuis ses origines ?

    Un auteur spirituel le nommait « sublime temps ordinaire » : le temps liturgique qui se déploie après la Pentecôte est en effet celui du grand œuvre de notre sanctification. Aux âmes contemporaines éprises de « temps forts » et d’émotions intenses, le temps ordinaire fait goûter plutôt la présence continue, mystérieuse et fidèle, du Christ vivant dans son Église.

    Le temps de l’ordinaire

    L’usage français a traduit par « temps ordinaire » ce que le Missel romain instauré après Vatican II désigne comme « tempus per annum » (« au long de l’année ») en remplacement de l’expression ancienne, cependant moins descriptive, de « temps après la Pentecôte ». À quelques-uns cette traduction a semblé par trop… ordinaire ! Pourtant, n’est-il pas vrai qu’aucun mystère particulier de la vie du Seigneur n’y est célébré ? Ce temps qui s’étire sur trente-quatre semaines est vraiment ordinaire, mais de cet ordinaire prodigieux qu’est la vie surnaturelle de l’Église, car « durant ces semaines où n’est célébré aucun aspect particulier du Mystère du Christ, c’est plutôt le Mystère même du Christ qui est rappelé en sa plénitude, et surtout le Jour du Seigneur » (Missel romain). Voici donc ce qui nous est proposé au long du temps per annum : vivre comme extraordinaires, dans l’économie surnaturelle de la grâce, les choses ordinaires de notre temps. Vivre de l’ordinaire.

    Le chrétien qui vit selon l’esprit de la liturgie s’extasie chaque année devant la pédagogie que déploie la célébration des Mystères de Noël et de Pâques : leur préparation attentive par l’Avent et le Carême, la cohérence des chants et des lectures, la coïncidence des Mystères avec le rythme cosmique de la création qui s’éveille… C’est en vain qu’il chercherait entre les dimanches du temps ordinaire une telle harmonie. Le liturgiste P. Parsch, après avoir rappelé l’antiquité des chants et des prières des dimanches après la Pentecôte, et aussi leur peu d’unité, explique que l’Église ancienne « voulait seulement donner à ses fidèles de petites fêtes de Pâques et des jours de parousie ». Voilà les deux sentiments que vont nous inculquer ces dimanches per annum : le sens pascal et le sens eschatologique (« parousie » désigne le retour glorieux du Christ au dernier jour). À quoi l’on devra ajouter… le goût pour l’ordinaire.

    Vivre « selon le dimanche »

    Si l’année liturgique nous rend contemporains du Sauveur, c’est avant tout pour nous faire bénéficier du salut obtenu par sa Croix et de la promesse de vie révélée par sa Résurrection. Aussi le temps ordinaire est-il, par excellence, celui où l’on apprend à vivre selon le Mystère pascal, « selon le dimanche », ainsi qu’aime à le dire le pape Benoît XVI, en expérimentant au fil de la liturgie la réalité et l’efficacité du salut advenu pour nous. C’est pourquoi les Évangiles nous y montrent souvent le Christ dans son ministère de guérison, de miséricorde ou de résurrection.

    La vigilance, vertu du temps ordinaire

    Le « tempus per annum » est le temps de l’Église en chemin vers l’accomplissement du Royaume. La liturgie dominicale nous invite, en particulier dans ses trois oraisons, à attendre avec vigilance le retour du Seigneur. C’est ainsi le temps de l’espérance (d’où la couleur verte propre au Temps ordinaire) qui nous soutient dans notre condition d’exilés sur la terre en nous représentant les biens éternels et en nous invitant à ne pas nous attacher trop à ceux de la terre. Elle nous pousse ainsi à rechercher, mais aussi à annoncer avec ardeur le Royaume de Dieu, présent déjà dans l’obscurité du mystère.

    L‘amour de l’ordinaire

    Dans le mot « ordinaire », enfin, se trouve l’idée d’ordre, c’est-à-dire de conformité à la volonté de Dieu à notre égard, volonté qu’il nous signifie à travers l’ordre des jours et des événements conduits par sa Providence. Le Temps ordinaire nous enseigne comment on doit suivre le Christ : en recherchant ordinairement la volonté de son Père et en entrant avec lui dans le combat spirituel. Le Temps ordinaire nous apprend à faire extraordinairement les choses les plus ordinaires, suivant la maxime de saint François de Sales : « Dieu veut que nous fassions les petites choses avec un grand amour ». Si, comme Pascal l’écrit magnifiquement dans les Pensées, nous nous employons chaque jour à « faire les petites choses comme grandes, à cause de la majesté de Jésus-Christ qui les a faites en nous et qui vit en notre vie, et les grandes comme petites et aisées, à cause de sa toute-puissance », pourrons-nous encore mésestimer le Temps ordinaire ?

    Extraits du site de la Communauté St-Martin

    Dans le calendrier de l’année liturgique, le Temps dit « ordinaire » désigne les périodes autres que les deux temps forts célébrés par l'Église : d'une part, l'Avent et le temps de Noël ; d'autre part, le Carême, la fête de Pâques et le Temps pascal jusqu'à la Pentecôte.

    Le « Temps ordinaire » n'a d'ordinaire que le nom. En dehors de Noël et du Temps pascal, c'est l'ensemble du temps liturgique qui permet aux fidèles de vivre sur une année complète tout le mystère du salut accompli par Jésus-Christ.

    Le Temps ordinaire (tempus per annum, en latin, ou le temps le long de l'année) comprend donc les 33 ou 34 semaines couvrant le reste de l'année.

    • La première période va du lundi suivant la fête du Baptême de Jésus (célébré le dimanche après l'Épiphanie) au mercredi des Cendres (non compris).
    • La seconde période s'étend de la Pentecôte au premier dimanche de l'Avent (non compris), qui ouvre la nouvelle année liturgique.

    Petite curiosité : les semaines du Temps ordinaire sont toujours numérotées de 1 à 34, même si l'on ne compte que 33 semaines cette année-là ; on saute dans ce cas une unité entre les deux périodes.

    À quoi sert ce temps ?

    Dès les origines, l'Église a voulu que les fidèles revivent sur une année entière les événements de l'histoire du salut accomplis par Jésus-Christ. Pendant le Temps ordinaire, lorsqu'on ne commémore pas un fait précis de la vie du Christ, de la Vierge Marie ou d'un saint, c'est le dimanche lui-même, « Pâque hebdomadaire », qui est valorisé comme « jour de fête primordial qu'il faut proposer et inculquer à la piété des fidèles ». Le Temps ordinaire donne aussi aux fidèles l'occasion de progresser dans leur connaissance et leur compréhension des grands textes bibliques.

     * 36 - Le Temps « ordinaire »

    Pendant les dimanches « ordinaires », en effet, à l'inverse des temps forts de l'année où les lectures sont choisies de façon thématique, on fait une lecture continue des textes (Épîtres et Évangile) de l'année en cours, selon un parcours conçu sur trois années A, B et C.

    L'année A est consacrée à l'Évangile de saint Matthieu.

    L'année B est consacrée à l'Évangile de saint Marc.

    L'année C est  consacrée à l'Évangile de Saint Luc.

    En semaine, on lit les quatre Évangiles en une année et des passages importants d'autres livres de la Bible en deux ans.

    Comment fonctionne-t-il ?

    L'année liturgique comprend en fait deux cycles qui se superposent. Le Temps ordinaire s'insère dans le cycle liturgique de base, dit « temporal ». Axé sur les événements de la vie du Christ, ce cycle a prééminence sur le cycle « sanctoral », consacré aux fêtes des principaux saints. La mobilité de la fête de Pâques et du temps liturgique qui en dépend, le fait que d'autres fêtes à date fixe tombent parfois le dimanche ont conduit à fixer des règles précises qui permettent de combiner ces deux cycles. Au fil des siècles, on avait ajouté dans l'année de très nombreuses fêtes de saints qui finissaient par éclipser la célébration du Mystère pascal lui-même. Pour éviter cette dérive, Vatican II a largement revalorisé la célébration du dimanche, et a par ailleurs réduit le nombre des saints devant être fêtés par l'Église universelle, en confiant à chaque Église locale, nation ou ordre religieux la liberté de fêter les autres.

    Aujourd'hui, pendant le Temps ordinaire, les dimanches sont toujours célébrés, sauf s'ils coïncident avec une grande fête dite « solennité » du Seigneur, de la Vierge ou des saints (leur nombre est limité à onze dans l'année). En semaine, on célèbre toujours les fêtes et les mémoires « obligatoires » des saints. Les autres jours de la semaine, on a le choix entre les messes du temps ordinaire, les mémoires « facultatives » et les messes consacrées à des dévotions diverses (dites « votives »).

    Quelles sont les fêtes liturgiques pendant le « Temps ordinaire » ?

    • la fête de la Sainte Trinité (1er dimanche après Pentecôte)
    • la fête du Saint Sacrement, dite Fête-Dieu (2ème dimanche après Pentecôte)
    • la fête du Christ-Roi (34ème et dernier dimanche du Temps ordinaire)
    • la Présentation de Jésus au Temple (dite « fête de la Chandeleur »)
    • l'Assomption de Marie
    • la Nativité de Marie
    • la fête de Toussaint
    • la commémoration des fidèles défunts

    Comme nous l’avons déjà exprimé dans le parchemin n° 33 de la présente rubrique,  introductif aux temps de la liturgie, le Temps ordinaire, parfois appelé « Temps de l'Église », est un temps liturgique représentant une fraction de l'année liturgique catholique. ... Il s'agit de la période obtenue en retranchant les temps forts que sont les Temps de l'Avent et de Noël d'une part, les Temps du Carême et de Pâques d'autre part.

    N’aurions-nous pas tendance à concevoir parfois le « Temps ordinaire » en négatif, à partir de ce qu’il n’est pas, à savoir un temps spécifique de préparation ou de fête ?

    « Ordinaire » devient alors synonyme de « quelconque ». Or, le « Temps ordinaire » constitue un défi d’envergure, dans une culture ambiante qui valorise l’événementiel et ignore la vertu de répétition.

    Ce parchemin relatif au « Temps ordinaire » invite les chrétiens à reconsidérer la nouveauté pascale de toute célébration et à affirmer de manière heureuse la fécondité de l’ordinaire et du quotidien chrétien.

    Au sein même de ce Temps dit « ordinaire » qui célèbre la nouveauté permanente de l’irruption de Dieu dans l’histoire, l’expression « Dimanche du Temps ordinaire » déploie alors toute sa puissance !

    Il y a lieu de considérer le « Temps ordinaire » comme un espace pour une conversion paisible. L’année liturgique présente, dans sa structure, une alternance de temps forts, nettement caractérisés, et de temps dits « ordinaires ». Ces temps ordinaires n’ont cependant rien de quelconque. On n’y célèbre pas un aspect particulier du mystère chrétien, mais on y chemine au fil des jours vers le Père, dans la lumière du Christ, accompagnés par l’Esprit.

    Dans l’usage liturgique, qui nous intéresse plus particulièrement ici, « le Temps ordinaire » désigne les 33 ou 34 semaines situées en dehors des temps forts que sont l’Avent et le Temps de Noël, le Temps du Carême et le Temps pascal. Ces derniers comportent des particularités alors que durant le Temps ordinaire on célèbre la liturgie « normale », si l’on peut dire, sans particularité. Même si l’on fait bien évidemment la différence entre la semaine et les dimanches !

    C’est en ce sens-là que l’on parle aussi de « l’Ordinaire de la messe », c’est-à-dire des parties invariables, à la différence des particularités dues à tel ou tel temps fort.

    L’ordinaire quotidien

    Le terme « ordinaire » qualifie le quotidien, à la différence du festif. Il ne faudrait pas y voir une disqualification !

    Le « Temps ordinaire » est donc celui où nous pouvons vivre à l’aise les richesses de la liturgie, les approfondir et les ruminer, pour qu’elles produisent en nous tous leurs fruits. Il nous offre l’occasion de laisser descendre en nos cœurs tout ce dont les temps forts nous ont comblés. Il ne faut donc pas les considérer comme des « temps morts » !

    Chaque dimanche nous est servi un plateau à trois lectures bibliques, et durant la semaine on parcourt, au long de deux années, les richesses des livres bibliques que l’on n’a pas toujours l’occasion d’entendre durant les temps forts.

    La couleur liturgique du « Temps ordinaire » est d’ailleurs le vert, couleur de la croissance et de la vitalité dans le quotidien. Si les temps forts peuvent être considérés comme ceux des semailles, le « Temps ordinaire » est celui de la croissance, en nos existences, des richesses semées au printemps pascal : le temps de l’Église.

     * 36 - Le Temps « ordinaire »

    La couleur caractéristique de ce temps peut nous aider à en saisir le sens et à nous focaliser sur la mission qui nous revient. Le vert c’est la couleur de la nature profuse. Dans le code de la route, il signifie démarrer, passer, continuer le passage, avancer. Dans la liturgie il symbolise l’espérance et la croissance. En fait, il invite le croyant « non seulement à aimer notre monde voulu et aimé par Dieu lui-même, mais aussi à y déployer tous les trésors de l’Évangile dont nous sommes les intendants ». Le Temps ordinaire traduit notre cheminement personnel, mais aussi notre route communautaire en Église au cœur de la famille humaine. C’est le temps de la continuité de la pérégrination pour la croissance silencieuse.

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    Par différence, on mesure alors aussi l’importance des fêtes, qui sont là « pour nous sortir de l’ordinaire » et stimuler notre quotidien.

    Un peu d’histoire !

    Le calendrier liturgique s'est élaboré progressivement au fil des siècles. Son dernier remaniement date de 1969, dans le prolongement de la réforme liturgique décidée au concile Vatican II. Les chrétiens catholiques sont rentrés dans le Temps ordinaire le lundi 13 janvier 2014.

    Extrait du site « Golfenews » – Pour  la liberté et le pluralisme

    Avant le concile « Vatican II »

    Les débuts du Temps ordinaire se réfèrent simplement à la célébration dominicale. Il s’agit du dimanche comme célébration de la Pâque hebdomadaire. Le cycle liturgique hebdomadaire représentant en fait la plus ancienne célébration de la Pâque du Seigneur. Il est antérieur à la formation des cycles « Carême – Pâques – Pentecôte » et « Avent – Noël – Épiphanie ». Il faut reconnaître que le nombre des dimanches et semaines du Temps ordinaire va se réduire progressivement au cours des premiers siècles, au fur et à mesure que se précisait l’organisation de l’année liturgique autour des grands mystères de la rédemption. En outre, ces dimanches n’avaient aucun titre spécifique et sont reconnus dénommés par rapport à une fête qui les précède ou les suit : « dimanche après l’Épiphanie », ou « après la Pentecôte », etc.

    La réforme conciliaire

    Avec la réforme conciliaire « Vatican II », ces dimanches et les semaines respectives qu’ils inaugurent ne sont plus ainsi dénommés. Ils ont reçu leur unité qui manifeste une continuité et cohésion interne qui crée ainsi ce que nous appelons le « Temps ordinaire » dont le contenu et la durée a été précisée dans la définition qui précède. Mais quelle relation existe-t-il entre ce temps et les autres ?

    Creuset d’approfondissement du Mystère du Christ

    Il serait inopportun d’opposer les Temps liturgiques « forts » (Avent – Noël – Epiphanie – Carême – Pâques) au Temps ordinaire, vu comme un temps faible ou inférieur. Car si les, soi-disant, temps forts de la liturgie ont leurs caractéristiques théologique et pastorale propres, force est de reconnaitre qu’on ne peut faire abstraction de la période du cycle liturgique quotidien qui est le tissu concret de l’existence journalière du chrétien. En ce sens, le Temps ordinaire est à considérer comme un « temps liturgique fort » dans lequel le chrétien est appelé à approfondir et à assimiler le Mystère du Christ, lui qui s’engage dans la vie des croyants afin de l’assumer et la rendre pleinement « pascale ». C’est bien dans cette perspective que le pape Jean Paul II affirmait : « En suivant les temps de l'année liturgique dans l'observance du dimanche qui le rythme tout entier, l'engagement ecclésial et spirituel du chrétien est profondément centré sur le Christ, en qui il trouve sa raison d'être et auprès de qui il puise sa nourriture et son stimulant ».

     * 36 - Le Temps « ordinaire »

    Le fait que dans l’actuel calendrier liturgique, le Temps ordinaire se compose de deux moments entrecoupés par le cycle pascal, n’est pas un obstacle à la célébration progressive du Mystère du Christ. Mieux, le cycle pascal offre une merveilleuse continuité dans l’évocation de la vie de notre Sauveur. Dans cette perspective, le Temps du Carême débute, avec les épisodes de la tentation et de la transfiguration, les moments où Jésus commence précisément le processus de la Pâque, destin et point culminant de sa vie, et donc le centre qui illumine tous les événements et parole de son existence. Le Temps ordinaire est ponctué par des grandes célébrations.

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    En effet, de grandes célébrations du Mystère marial sont insérées dans le cours du Temps ordinaire ainsi que de nombreuses commémorations des saints. Progressivement, certains jours en semaine sont caractérisés, soit dans leur rapport avec le dimanche, et dans ce sens apparait le vendredi comme mémoire de la Passion et le samedi, journée dédiée à la Vierge Marie, soit en rapport à une référence dévotionnelle liée à certains saints ou à de dévotions particulières. Le même dimanche perd ainsi son sens primaire de Pâque hebdomadaire pour devenir, à partir de la seconde moitié du 9ème siècle, le jour de la très Sainte Trinité. Il faut comprendre que le « Concile Vatican II » a redonné au dimanche son caractère pascal : « L’Église célèbre le Mystère pascal, en vertu d’une tradition apostolique qui remonte au jour même de la résurrection du Christ, chaque huitième jour, qui est nommé à bon droit le jour du Seigneur, ou dimanche ».

    Tandis que la structure actuelle du calendrier liturgique a diminué considérablement la célébration de la mémoire des saints, on peut constater une riche disposition rituelle pendant les féries du Temps ordinaire, évitant ainsi l’assignation systématique des aspects dévotionnels de certains jours dans la semaine. Le Temps ordinaire a ainsi acquis une physionomie propre ayant pour pivot la lecture continue (ou semi continue) de la Parole de Dieu.

    Extrait emprunté au blog « Theologat » : maison de formation en Afrique pour les candidats eudistes en premier cycle de théologie.

    Théologie et spiritualité du Temps ordinaire

    Le Temps ordinaire prend tout son sens à partir de la célébration dominicale qui le consacre et qui rénove chaque semaine de la Pâque du Seigneur. Il est loisible de considérer les dimanches du Temps ordinaire comme des dimanches à l’état pur. Car le dimanche est perçu comme la Pâque hebdomadaire. Ceci n’empêche pas l’émergence de tous les autres noms donnés aux jours du Seigneur.

    Une théologie spécifique du dimanche est présente dans les préfaces du Missel Romain. Il existe une unité thématique entre les lectures bibliques et les collectes alternatives. Mais cette unité semble s’estomper entre les lectures et les autres prières et chants sauf les psaumes responsoriaux et les acclamations. Il existe par contre une harmonisation thématique entre les textes évangéliques et ceux de l’ancien Testament.

     * 36 - Le Temps « ordinaire »

    De ce qui précède il ressort que le but de l’homélie ainsi que des monitions, c’est bien de faire ressortir que la parole de Dieu s’insère dans la globalité du Mystère du Christ et de l’Église qui est célébré dans l’eucharistie. La prière des fidèles doit donc s’inspirer des lectures proclamée en syntonie avec la vie de la communauté. Il faut souligner que les textes de la Liturgie des Heures nous fournissent aussi des éléments pour une théologie du dimanche. En outre, en cette période de l’année liturgique, l’office divin n’a de textes propres que ceux bibliques et patristiques de l’office des lectures prévu pour chaque jour ainsi que les antiennes des cantiques évangéliques.

    La lecture semi continue de l’Évangile est ainsi au centre de la spiritualité chrétienne. Elle propose au chrétien, la vie même du Christ et les paroles de ce dernier, non seulement dans la célébration des grands mystères de la vie du Seigneur, mais aussi et surtout dans la normalité quotidienne des gestes du Sauveur ainsi que de ses enseignements.

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    Assumer le Mystère du Christ dans le cours du Temps ordinaire revient pour le croyant, à prendre au sérieux sa vocation de disciple qui est à l’écoute du maître qu’il suit dans sa vie quotidienne. Il ne s’agit pas dans cette perspective, de mettre le quotidien entre parenthèse, mais plutôt de le souligner comme moment salvifique. Cette lecture semi continue d’autres livres de l’Ancien et du Nouveau Testament offre au fidèle chrétien la possibilité de mesurer son appartenance au Christ, en se mettant à sa suite, au regard des grandes attentes du peuple de Dieu, ainsi que la fidélité persévérante de la première communauté chrétienne. Il faut dire que les lectures bibliques dans le Temps ordinaire constituent une invitation au chrétien à effectuer un engagement moral à la suite du Christ et à la construction du Règne de Dieu.

    Le Temps ordinaire est la période au cours de laquelle la vie dans l’Esprit est appelée à s’approfondir, à se concrétiser et, à finalement conduire le fidèle chrétien à une existence mature et consciente. Il s’agit du temps de l’assimilation des dons de l’Esprit et de la croissance des effets bénéfiques qu’ils provoquent. Le thème de la Sequela Christi, c’est-à-dire des conditions essentielles et des attitudes fondamentales requises par Jésus à ceux qui désirent le suivre, est mis en évidence surtout dans l’Évangile selon saint Luc qui est lu au cours de l’année liturgique C. Des thèmes de la renonciation, du détachement par rapport aux richesses, de l’unité, de la prière, du pardon aux frères, etc. émergent aussi. Il n’est pas seulement question d’un engagement moral personnel mais aussi collectif impliquant toute la communauté en vue de la construction du Royaume inauguré par le Christ pour être pleinement accompli à la fin des temps. Ainsi, les thèmes de la paix, la liberté, la justice, la solidarité, etc. composantes essentielles du témoignage et de la mission chrétienne suscitée et soutenue par l’Esprit-Saint et conférée par le Ressuscité à ses disciples, entrent dans la liturgie du Temps ordinaire. Ils présentent le message chrétien dans sa signification de fécond scandale et de rupture d’avec la mentalité et la coutume de ce « monde » loin de Dieu et soumis au malin.

    Si le Temps « Avent – Noël – Épiphanie » est « le temps de la manifestation », les deux premiers dimanches du Temps ordinaire s’inscrivent aussi dans la même perspective. A partir de la troisième semaine commence la lecture semi continue des Évangiles synoptiques. Ces lectures suivent le déroulement successif de la vie et de la prédication du Seigneur.

    Le Temps ordinaire se présente finalement comme un temps de croissance et de maturation, un moment où le Mystère du Christ est appelé à pénétrer progressivement dans l’histoire jusqu’à la récapitulation totale en Jésus-Christ. Ce sommet où tout culmine est représenté par la solennité du Christ Roi de l’univers vers lequel tend l’histoire.

    Les livres liturgiques romains reportent à la fin du Temps ordinaire une série de solennités du Seigneur : la très sainte Trinité, le très saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, le Sacré Cœur de Jésus, Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’univers. Ces solennités ont émergé dans le cours du second millénaire de l’ère chrétienne. Le Temps ordinaire ne fait pas non plus économie des fêtes mariales et celles des saints.

    Père Saturnin Anani Lawson – sur le blog « Theologat » : maison de formation en Afrique pour les candidats eudistes en premier cycle de théologie.

    Les protestants et les orthodoxes ont-ils un temps ordinaire ?

    Chez les protestants, l'année liturgique est rythmée d'une façon proche de celle des catholiques, hors les fêtes de la Vierge Marie et des saints. Comme les autres temps de l'année, le temps ordinaire a des « spontanés » spécifiques. Ce sont les courts chants ou « répons » que l'assemblée reprend avec l'orgue et qui ponctuent les différentes parties du culte. Les lectures bibliques des dimanches sont désormais communes aux protestants et aux catholiques, avec toutefois une certaine liberté laissée au pasteur protestant pour choisir les textes sur lesquels il fera sa prédication. Quant aux couleurs liturgiques, l'Église luthérienne et quelques Églises réformées utilisent les mêmes que les catholiques, en plaçant par exemple une bande de tissu de couleur sur la Bible ouverte. Mais cette pratique n'est pas majoritaire dans le monde réformé.

    Pour les orthodoxes, « le temps de l'Église n'est jamais ordinaire ! » affirme avec conviction l'archiprêtre Serge Sollogoub. «On ne vit pas le temps d'une manière banale, confirme le théologien Michel Evdokimov, il y a toujours quelque chose à dire, on est toujours en chemin vers une fête du Christ, de la Vierge Marie, d'un saint…».

    Le monde orthodoxe compte en effet de très nombreuses fêtes de saints, quatre temps de Carême : le Carême de Noël, le Grand Carême de Pâques, le Carême précédant la fête de saint Pierre et saint Paul et le Carême de la Dormition (Assomption). La notion de temps ordinaire est donc peu employée. Dans la liturgie orthodoxe, deux cycles se chevauchent : le premier, qui comprend notamment les fêtes fixes, s'ouvre le 1er septembre sur la fête de l' « Indiction » ou Nouvel An ecclésiastique (le patriarche Bartholomée 1er de Constantinople en a fait une fête de la protection de l'environnement). Le second cycle commence après le dimanche de Pentecôte, il ouvre le temps eschatologique, le temps du Royaume.

    On compte les semaines à partir du dimanche de Pentecôte. Les couleurs des vêtements et ornements liturgiques sont plus variées que chez les catholiques. Leur emploi est relativement codifié dans les Églises dépendant du Patriarcat de Moscou. En revanche, dans le reste du monde orthodoxe, deux directives seulement prévalent : utiliser des couleurs sombres pendant le grand Carême pascal et des vêtements lumineux le jour de Pâques.

    Béatrice Bazil - La Croix (supplément « Religion et Spiritualité »)

    Le Temps ordinaire

    Après le baptême du Christ, l'Église, chaque dimanche nous invite donc à recevoir un brin d'évangile dans ce qu'on appelle « le Temps ordinaire ». Autel et célébrant habillés d'ornements verts, sont signes de floraison et de vitalité de l'Eglise.

     * 36 - Le Temps « ordinaire »

    En fait ce temps dit « ordinaire » nous invite à vivre extraordinairement le quotidien. Chapelet de joies, de peines, nos jours peuvent s'égrener apparemment sans saveur ni odeur... Apparemment seulement car rien n'est petit pour Dieu, si cela est vécu dans l'Amour passé au feu de l'Esprit-Saint.

    Au-delà des caractères optimistes ou pessimistes qui vont colorer le relief des jours, tous les évènements surtout d'ordre relationnel peuvent susciter notre étonnement et admiration, dans la recherche des signes de Dieu. La lumière de la croix peut éclairer nos douleurs comme celle de la résurrection peut nous aider à épanouir notre bonheur dans l'action de grâces.

    Le « Temps ordinaire » comme l'appelle la liturgie de l'Église est toujours le temps de Dieu. Les premières paroles de Jésus dans sa vie publique étant « les temps sont accomplis », nous pouvons saisir que la durée de nos jours nous est donnée pour une croissance, un accomplissement de notre humanité.

    Depuis que Dieu s'est fait homme, aucune activité humaine ne peut se départir d'une dimension divine c'est-à-dire ne peut se vivre pour un chrétien sans une dimension de Foi et de Charité en exhalant « la bonne odeur du Christ » (St Paul).

    Depuis qu'en Jésus, Fils de Dieu, l'éternité a assumé notre temps, tout moment  ou circonstance de vie doit être d'une certaine façon « filialisé », remis entre les mains du Père, mu par la grâce de notre baptême.

    Depuis notre baptême comme le dit saint Jean Eudes, nous vivons en « contrat d'Alliance ». Dieu s'oblige à nous aider et nous nous obligeons activement à accomplir à chaque instant ce qu'Il voudrait de nous.

    L'Année de la miséricorde nous est donnée pour cela. Et comme l'affirme cette dernière sainte canonisée récemment « Sœur Mariam » et palestinienne : « gagner le jubilé, c'est posséder les dons de l'Esprit-Saint ».

    Quel programme pour ce Temps dit « ordinaire » ; ce temps qui passe et qui nous dépasse tant... lorsque Dieu le traverse ! Et sachons fleurir, là où le bon Dieu nous a plantés.

    Père Jacques

    Extrait du site de la paroisse St-Jean-Paul II en pays anetais

    Synthèse de recherches proposée par les Frères André et Jean-Paul, Chevaliers de la Sainte-Croix de Jérusalem

    Lien vers le sommaire de cette rubrique

    Lien vers le parchemin 37 - « Le Temps du Carême » qui sera publié le 1er mars 2022 (40 jours avant Pâques !)

    Lien vers le parchemin 38 - « La Semaine Sainte » qui sera publié le mercredi 13 avril 2022

    Lien vers le parchemin 39 - « Le Temps pascal » qui sera publié le 18 avril 2022

    Références :

    https://diocese64.org/diocese-services/services-diocesains/catechisme/informations-catchese-catechisme/vivre-l-annee-liturgique/le-temps-de-noel

    https://liturgie.catholique.fr/accueil/annee-liturgique/le-temps-ordinaire/#1489065763737-56cbb71a-9c22

    https://liturgie.catholique.fr/accueil/annee-liturgique/le-temps-ordinaire/15859-la-signification-du-mot-ordinaire/

    https://golfenews.info/eglise-catholique-quest-ce-que-le-temps-ordinaire/

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Annee-liturgique/Pourquoi-un-temps-ordinaire

    https://www.paroisse-anet.fr/%E2%80%8BLe-temps-ordinaire_a178.html

    http://theologateudistesyop.over-blog.com/2016/01/le-temps-ordinaire.html

    http://saintpaulwaterloo.be/enfin-temps-ordinaire/


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