• * La place de la femme dans la société

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    Rubrique « En Chapitre de Commanderie »

    Lors de son Chapitre du 26 février 2022, la Commanderie St-Georges a proposé à notre Sœur Catherine D. de présenter le parchemin suivant.

     La place de la femme dans la société 

    Introduction

    Le but de ce parchemin ne sera pas un plaidoyer pour ou contre l’égalité des sexes ni une entrée en matière pour un débat pour ou contre parce que la nature même de l’individu appelé Humain avec un grand H ne peut être réduit à la simple expression d’un genre.

    Ici, vous me permettrez de reprendre les mots de l’auteure féminine ".......".

    « Je verrais cela plutôt comme une enquête sur le masculin-féminin et ses nombreuses ramifications explorant les fondements de notre identité sexuée que je vais partager avec vous au fil de ces pages.

    La question qui m'a accompagnée tout au long de mes « recherches », et ce qui en constitue la colonne vertébrale, c’est la question suivante : mis à part ce qui relève de la procréation, les différences entre les hommes et les femmes sont-elles d'origine biologique ou culturelle ?

    L'enjeu est loin d'être anodin si nos dissemblances sont construites, nous pouvons essayer de nous en libérer et éviter d'y enfermer nos enfants, alors que si elles relèvent de la nature même de nos corps, cela réduit d'autant l'espoir d'une société plus égalitaire.

    C’est le paradoxe que j’observe depuis quelques temps, on ne cesse de vouloir une société plus égalitaire, mais on ne cesse de réalimenter les différences des sexes. D'une main on déconstruit, de l'autre on resserre les boulons.

    La crainte de voir émerger une société unisexe est une chimère sans danger.

    Les hommes et les femmes ont de tout temps entretenu des attitudes et des comportements spécifiques, typiquement masculins et féminins, qui participent à l'attrait que les uns exercent sur les autres. Une culture de liberté ne court pas vers l'uniformité, bien au contraire, elle s'ouvre à la variété. »

     

    Je ne peux ensuite que tracer une ligne du temps succinctement car sinon la femme y prendrait déjà beaucoup de place comme dans l’Histoire de l’humanité, néanmoins je crois que si l’on veut savoir où l’on va il faut aussi savoir d’où l’on vient. Permettez dès lors que je vous retrace en quelques faits l’histoire de la vie féminine avant que le féminisme et l’égalité de la femme ne soient au cœur des préoccupations d’aujourd’hui.

    Dressons un bilan des siècles pour nous intéresser à celui bien actuel des évolutions des dernières 100 années.

    J’ajoute que si je passe sous silence certaines choses écrites ici, vous pourrez évidemment en prendre connaissance à votre convenance plus tard.

    Il prendrait peut-être trop de temps de tout détailler au vu du sujet vaste et infiniment intéressant que celui-ci.

    Au commencement était Adam et Ève, la première femme fut d’après la Bible la cause de tous les malheurs de l’homme et par là même le malheur de toute l’humanité… et le restera pour les siècles des siècles suivants !

    Est-ce un peu réducteur ?

    Je vous pose la question et moi je vous répondrai que c’est certainement un peu réducteur que de dire à perpétuité que la femme de par sa nature de genre est et restera à jamais le maillon faible de notre société.

    Au fond, Adam n’est-il pas aussi coupable qu’elle ?

    Mais c’est d’Ève que l’on a fait une figure diabolique par excellence et une personnalité dotée des instincts les plus bas voire les plus vils.

    Certes nous ne répondrons pas à cette question aujourd’hui et sans doute même jamais mais j’avais envie de la mettre quelques minutes en avant parce que l’église en a fait un leitmotiv depuis 2000 ans et que cela a conditionné l’état féminin d’asservissement à l’homme durant 2000 dans la société.

    Fin de la parenthèse, je gage que cette dernière phrase ne vous inspire un peu de réflexion dont vous pourrez nous faire part tout à l’heure.

     

    Continuons, mes frères et sœurs, avec notre fameuse ligne du temps qui s’ouvre donc avec Ève et sa faute. Voici la suite de l’histoire.

    Plaçons ici, un petit historique de la place de femme dans nos sociétés judéo-chrétiennes dont la part féminine est peut-être absente.

    La place de Marie dans la religion et de la femme en général

    • Pendant trois siècles, les ordres mendiants, franciscains et surtout Thomas d’Aquin présentent la femme médiévale qui, à l’image de la Vierge Marie, allie pureté et maternité : codification du rôle de la femme, soumise à l’homme, incapable de se gouverner, a fortiori d’avoir une fonction dans la société, donc cantonnée aux soins familiaux et à une activité perpétuelle qui l’éloigne de la dangereuse oisiveté.

     * La place de la femme dans la société

    Référence : pasteurweb.org/fc/VieChretienne/FemmeDansLEglise.htm

    Ainsi parle-t-on de la femme dans la religion catholique :

    « Ceci bien sûr dans une soumission toute naturelle : le chef de tout homme, c’est le Christ, le chef de la femme, c’est l’homme » (Paul, I Cor. 11,2).

    • Évolution fondamentale fin du 12ème siècle : l‘image positive de la femme cède progressivement le pas à la méfiance.

    Ce sentiment repose sur une constante : la femme est du côté du péché, c’est elle qui tend à Adam le fruit défendu.

    Il pourrait nous sembler contradictoire que la femme soit semblable à l'homme et en même temps différente. Car nous savons que physiquement, biologiquement, psychologiquement, l'homme et la femme sont différents !  Pas supérieur ou inférieur l'un à l'autre, mais différents.

    • Au moyen de ces différentes traductions, nous voyons parfaitement qu'au commencement, dans la pensée de Dieu, l'homme et la femme étaient égaux, partenaires, semblables, tout en ayant chacun sa spécificité, la femme ayant en particulier, la tâche de mère, de femme qui enfante, mais aussi de partenaire, de collaboratrice de son mari.

    Et continue ainsi, égale dignité de la femme et de l’homme :

    « Pour l’Église catholique, les femmes ont une dignité égale à celle des hommes. Elles ne sont ni inférieures, ni impures. »

    Néanmoins, il faudra attendre Jean-Paul II pour que la place de la femme au sein de l’église s’en trouve un peu modifiée…

    D’après lui, il existe un déséquilibre inscrit « dans les rapports originels entre l'homme et la femme » tandis que Benoît XVI lui appelle dans une déclaration de 2008, les chrétiens à « être partout les promoteurs d’une culture qui reconnaisse à la femme, dans le droit et dans la réalité des faits, la dignité qui lui revient ».

    Je vous laisse juge sur l’argument avancé ci-après pour justifier le refus de l’accès des femmes aux trois fonctions de l'Église (tria munera : gouverner, enseigner, sanctifier) exercées en plénitude par la hiérarchie ecclésiastique est double :

    Jésus était un être masculin et ses apôtres aussi. L’Église catholique ne se sent donc pas la capacité de contrevenir à ce modèle. Le ministère, étant la représentation de l’activité christique, réclame une capacité de la représenter ; le Christ étant masculin, seul l’être masculin peut assurer cette représentation.

    Néanmoins, suite à la baisse des ordinations masculines bientôt l’église devra compter avec les femmes pour remplir ses missions. D’ailleurs dans bien des fonctions qui ne peuvent plus être entièrement comblées par les hommes on voit réapparaître des fonctions occupées par des femmes telles que les visiteuses de prison ou des hôpitaux apportant réconfort et espoir.

     

    Place de la femme dans le mariage

    D’abord plaçons la femme dans la société :

    Il existe 3 catégories de femmes dont deux qui ont une place à part :

    • les religieuses, qui échappent au statut ordinaire de leur sexe ;
    • les grandes dames, reines et princesses, qui n’incarnent pas un modèle particulier, se devant d’être l’exemple des vertus communes.
    • Les autres doivent se plier au diktat de la société où elles évoluent où elles ne sont destinées qu’à enfanter et tenir le ménage donc à être épouse, mère exclusivement.

    (A voir : une très belle illustration de ceci sur Netflix « La chronique des bridgertons »).

    Néanmoins si elles sont sous la domination masculine depuis le Moyen Age, elles ont une certaine latitude de fonctionnement comme par exemple si elles ne sont pas capables de se gouverner elles-mêmes … elles ont le droit de faire du commerce et leur époux est même dans l’obligation de respecter les contrats passés en son nom mais elle a aussi le droit d´aller en prison pour dettes !

    La femme est considérée comme incapable lorsque qu’elle est mariée alors que jeune fille ou veuve elle a des biens propres et la possibilité de les administrer. Néanmoins elle passe de l’autorité de son père celle de son mari voilà qui pose question. Capable pour le commerce mais incapable d’administrer ses biens ou sa vie encore deux poids deux mesures !

    Par exemple il faudra attendre 1973 pour que les femmes aient le droit d’ouvrir un compte dans une banque sans demander l’autorisation à son mari et aujourd’hui encore le nom de mon père décédé apparaissait sur le compte que ma mère avait à son nom propre …

    Et si la femme était une grande malade même quand elle est saine d’esprit ?

    Laissez-moi vous parler de la femme hystérique.

    Qu’est-ce que l’hystérie ?

    L'hystérie est un état psychique situé dans le champ des troubles anxieux névrotiques. L'hystérie est sans origine organique mais en dehors du contrôle volontaire de la personne, caractérisé par une hyper-expressivité des émotions, des troubles sexuels, et une angoisse extériorisée dans le discours.

    Ça c’est la version scientifique ! Mais voici la définition de l’hystérie selon Aristote :

    Il est une méconnaissance fondamentale de la physiologie, où l’utérus alimente une véritable obsession.

    Suivant toujours Aristote, l’idée commune est que la femme n’a aucune fonction procréatrice, portant seulement l’enfant engendré par l’homme.

    Selon Ambroise Paré qui voit dans cet organe utérin le siège de certains sentiments, la source de comportements autonomes, ce n’est pas mieux : l’hystérie, ou fureur utérine, passe pour sortir d’une vapeur vénéneuse fomentée par la matrice et qui contamine le corps entier.

    Et donc de tout temps, la femme qui s’énerve ou qui a un comportement qui sort des standards admis par la société est taxée d’être hystérique mettant ce terme à une place importante dans l’imaginaire de tous mais qui a de graves conséquences pour certaines femmes comme par exemple terminer sa vie dans un asile de fous ou enfermées purement et simplement dans une prison qu’on appelle le couvent mettant ainsi un terme à sa vie de femme sans chercher à soigner ce qui n’est qu’un trouble psychique au final !

    Je rappelle que Camille Claudel est allée régulièrement en asile d’hystériques à cause de son « comportement inadmissible et incontrôlable », un comble quand on sait qu’elle fut une artiste de renommée internationale.

     * La place de la femme dans la société

    Camille Claudel

    Et les suffragettes dans tout cela ?

     * La place de la femme dans la société

    A l’orée des années 1900 (en réalité quelques années avant) des femmes courageuses de toutes les couches de la société civile se retrouvent dans un combat qui nous occupe encore aujourd’hui. Elles démarreront un mouvement qui, s’il est lent à trouver son apogée, est néanmoins toujours en cours.

    Qui sont-elles ? Et pourquoi se battent-elles à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème ?

    Au début du 20ème siècle, une organisation de femmes britanniques souhaite obtenir le droit de vote pour les femmes. Elles appartiennent à des classes sociales différentes, mais ensemble, elles se livrent au même combat :

    –     ne plus être considérées comme le sexe faible

    –     obtenir les mêmes droits que les hommes.

    Elles multiplient les manifestations pacifiques. Mais le gouvernement se montre de plus en plus violent. Contraintes à la clandestinité, ces femmes optent pour la violence afin de faire entendre leurs revendications. Elles sont conscientes des enjeux : elles risquent de perdre leur emploi, leur famille, leur vie mais rien ne les arrêtera ni les emprisonnements, ni les violences politiques ou policières …

    En 1918, les femmes britanniques obtinrent le droit de vote des femmes à partir de 30 ans (Les hommes pouvaient, eux, voter dès l'âge de 21 ans). L'égalité fut établie dix ans plus tard, lorsque les femmes furent autorisées à voter dès 21 ans en 1928. D’ailleurs rien que le terme « suffragettes » était utilisé par la presse pour minorer l’engagement des femmes dans leurs luttes.

    Quelques dates pour se rendre compte des avancées dans le monde de l’octroi du droit de vote aux femmes : la Nouvelle-Zélande depuis 1893, l'Australie depuis 1901, la Finlande depuis 1906, la Norvège depuis 1913 et quelques États américains et 1918 pour les britanniques et en Belgique 1919 pour une partie des femmes et 1920 pour toutes aux élections communales. Les femmes belges voteront au suffrage universel seulement en 1948. C’est, me semble-t-il, parlant quant au combat qui a dû être mené.

    Je ne vais pas développer le combat pour le droit de vote en Belgique mais je vous joints une petite information sur le sujet ci-après :

    En 1831, la jeune Belgique indépendante se dote d’une Constitution. Son article 6 prévoit l’égalité des Belges. Cependant, seuls les citoyens payant le cens peuvent voter. Le suffrage censitaire prive la majorité de la population du droit de vote. Les femmes sont, quant à elles, totalement exclues de la vie politique. Cependant, certaines d’entre elles expriment la volonté d’un suffrage universel. Tel est par exemple le cas de Zoé Gatti de Gamond et de sa fille Isabelle Gatti de Gamond.

     * La place de la femme dans la société

    Isabelle Gatti de Gamond

    C’est ainsi que le Conseil national des femmes belges est créé en 1905, suivi en 1912, de la Ligue Catholique du Suffrage Féminin et en 1913 de la Fédération Belge pour le Suffrage Féminin. Les femmes continuent d’exiger le suffrage universel. Un congrès sur le sujet a lieu à Bruxelles en 1912 et un autre à Budapest un an plus tard.

    Le combat des femmes en Belgique est moins violent que celui des « Suffragettes » au Royaume-Uni. Je relève les tensions liées au suffrage des femmes écartées en 1914 lorsque la Première Guerre mondiale éclate. Les femmes et les hommes se lient alors pour défendre le pays. Les femmes travaillent pendant que les hommes sont au front et organisent la résistance.

    Aujourd’hui, en tant que femme, je leur dois d‘avoir une place à part entière dans la société et ce n’est pas rien !

    Si on ne devait en citer qu’une ?  Emmeline Pankhurst (1858-1928).

     * La place de la femme dans la société

    Cette femme politique britannique est pionnière dans la lutte des droits des femmes puisqu’elle a créé le « Women’s Social and Political Union » (WSPU), l’union sociale et politique des femmes. Son combat acharné avec les « Suffragettes » a contribué au droit de vote des femmes, en Angleterre, à partir de 21 ans en 1928.

    Nous arrivons au 20ème siècle ! Parlons de la place de la femme du point de vue de sa vie au quotidien, dans les arts, l’armée, la politique et de celles qu’on a oubliées. Encore une fois, je ne dresse qu’un tableau de la société dans laquelle je vis aujourd’hui, loin de moi de stigmatiser l’un ou l’autre des deux sexes d’ailleurs aujourd’hui on parlera plus volontiers de genres que de sexe !

    Et même, il existe plusieurs genres « nouveaux » comme les transsexuels, les homosexuels ou bisexuels et même des genres insoupçonnés mais ça c’est une autre histoire.

    Commençons notre exploration de la société dans laquelle nous vivons :

    Femmes oubliées de l’histoire

    On n’a pas retenu leurs noms avant des décennies et pourtant elles ont changé le monde :

     * La place de la femme dans la société

    – Katherine Johnson, la scientifique noire de la première fois sur la Lune : en 1960, ce sont ses calculs qui envoient les astronautes dans l’espace.

     * La place de la femme dans la société

    – Margaret Hamilton (née en 1938) : cette informaticienne et mathématicienne américaine était chargée du logiciel de guidage qui a permis de se rendre sur la Lune lors de la mission Apollo 11. On la voit ici poser en 1969 à côté du code qu’elle a écrit pour donner naissance à cette célèbre mission historique.

     * La place de la femme dans la société

    – Simone Veil (1927-2017) : Ministre de la santé en 1974, elle a notamment défendu le célèbre projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG). La « loi Veil » est votée le 17 janvier 1975, moment clé dans l’histoire des droits des femmes.

     

    Et le féminisme dans tout ça ?

    D’abord qu’est-ce que c’est que le féminisme ?

    Doctrine qui préconise l'égalité entre l'homme et la femme, et l'extension du rôle de la femme dans la société.

    Le combat du point de vue d‘une association :

    « VIE FÉMININE, AVEC LES FEMMES, POUR LEURS DROITS ! »

     * La place de la femme dans la société

    Ce sont des milliers de femmes à travers la Belgique qui luttent et travaillent ensemble à un meilleur quotidien.

    « Vie Féminine » est un mouvement d’éducation permanente féministe.

    Mais qu’est-ce que ça veut dire, concrètement ?

    Simplement qu’au sein et à travers notre réseau, présent à Bruxelles et dans toute la Wallonie, des femmes d’âges, d’histoires et d’horizons se retrouvent, travaillent, militent, s’informent, se renforcent ensemble. Et trouvent des lieux, des soutiens. En participant à des ateliers ou à des activités, en suivant des formations ou en devenant bénévoles, en manifestant, en s’outillant et en agissant pour leurs droits, toutes ces femmes font avancer leurs droits quotidiens, individuels et collectifs.

    Car, malgré les avancées de ces dernières décennies, les femmes subissent toujours de nombreuses inégalités. Emploi, logement, santé, mobilité, ou justice : le compte n’y est pas. Et le contexte socio-économique qui perdure depuis des années fragilise des droits durement acquis.

    C’est pourquoi, depuis 100 ans, « Vie Féminine » se bat aux côtés des femmes et avec elles. En faisant du lien, en se soutenant, les femmes trouvent des lieux, échangent et se nourrissent de ressources pour penser le monde et la société, pour peser sur leur évolution.

    « Vie Féminine » se bat également au niveau politique. C’est ce travail au quotidien et sur le terrain, ce sont ces milliers de paroles, d’histoires et de vécus, de galères, de solutions trouvées ou encore à inventer que nous portons politiquement. Ce sont ces avancées que nous réclamons, et pour lesquelles nous agissons.

    Forte de ses participantes, de ses bénévoles, de ses militantes, de ses travailleuses, de ses sympathisantes, forte de son réseau, « Vie Féminine » agit pour l’émancipation de toutes les femmes, pour faire entendre leurs voix dans l’espace public, créer des espaces de solidarité, combattre les injustices et modifier les lois.

     

    La femme dans les années 2000

    La place de la femme dans les arts :

    1. La peintre belge redécouverte : Michaeline Wautier  (1604)

    Originaire de Mons, actuellement en Belgique, Michaelina Wautier est née dans une famille de onze enfants, dont huit garçons. Elle passe sa vie aux côtés de son frère, le peintre Charles Wautier. En 1668, ils s'installent dans une Maison de maître à proximité de l'Église Notre-Dame de la Chapelle (Bruxelles), à Bruxelles. 

     * La place de la femme dans la société

    Elle est une des rares peintres féminins à être reconnue de son vivant mais sera longtemps oubliée au profit d’artistes masculins auxquels on attribuera ses œuvres néanmoins ces dites œuvres seront-elles attribuées a d’illustres maîtres tels que Thomas Willeboirts Bosschaert, Jacob van Oost le Vieux ou encore son frère Charles Wautier.

    Pourtant son œuvre est forte, variée et elle vendra 4 de celles-ci à Léopold de Habsburg.

    2. Dans le cinéma : Alison Bechdel, auteure de bande dessinée où apparaît « le test Bechdel ».

     * La place de la femme dans la société

    C’est en 1980 que cette auteure de bande dessinée a fait apparaître pour la première fois un modèle, une échelle permettant de voir si un film était « sexiste » ou « progressiste ».

    Comment ça fonctionne ?

    3 questions permettent de se faire une idée de la teneur du film :

    • y a-t-il au moins deux personnages féminins parlant, non des figurantes ?
    • ces deux femmes parlent-elles entre elles durant au moins une scène dans le film ?
    • Parlent-elles d’un autre sujet que d’un homme ?

    Si c’est le cas alors on peut dire que le film est plus progressif que d’autres.  D’après les chiffres des films sortis entre 2010 et 2014 on remarque que sur un échantillon de 25 films produits en 2011 seulement 5 passent ce test positivement. Ce test a été réalisé par un média appelé « Culture d’oser le féminisme ! ».

    En voici la teneur et le résultat :

    Il s’agit d’évaluer la présence (ou l’absence) de personnages féminins dans les films d’aujourd’hui et de questionner les représentations faites des femmes dans le cinéma.

    A savoir qu’il suffit qu’une seule des conditions du test soit remplie pour que le film soit un film progressif ! On a pris en compte les films aux meilleures entrées de l’année 2011 en France. 

    Seuls deux de ces vingt-cinq films ont été réalisés par des femmes : "Polisse" de Maïwenn et "Kung Fu Panda 2" de Jennifer Yuh.

    Quatre seulement ont été écrits ou co-écrits par des femmes :

    • Polisse, coécrit par deux femmes ;
    • Twilight chapitre IV : Révélation, première partie, écrit par une femme. Ce film n’est absolument pas féministe, bien au contraire ;
    • La planète des singes : Les origines, co-écrit par une femme et un homme ;
    • X-men : Le commencement, quatre coscénaristes, dont une seule femme.

    Vingt de ces vingt-cinq films ont donc été écrits et réalisés uniquement par des hommes et un seul a été écrit et réalisé uniquement par des femmes ("Polisse" de Maïwenn, dix-huitième au box-office, prix du jury du festival de Cannes 2011).

    Le résultat est sans appel :

    • 84% d’échecs au test Bechdel.
    • Pour 40% des films soumis au test, les deux femmes nommées ne font qu’échanger quelques mots (parfois simplement «bonjour, ça va ?», ou un bref échange entre une mère et sa fille, ou entre une femme et une schtroumpfette…) !
    • Pour 16% des films seulement où il y a une vraie conversation entre les personnages féminins.
    • 44% échouent catégoriquement, avec des personnages féminins qui ne parlent que d’hommes, ou qui ne s’adressent jamais la parole, ou encore avec un seul personnage féminin nommé.
    • Échouent catégoriquement au test : 44%.

    A préciser que :

    Les vingt-cinq films soumis au test ne visent pas forcément à refléter la réalité, toutefois il ne faut pas négliger leur impact sur l’imaginaire collectif, sur la représentation que nous nous faisons des genres.

    Est-ce que avec quelques années de plus on a évolué ?

    J’aurais envie de dire que oui : ces dernières années, il me semble qu’il y a plus de films dans lesquels deux femmes ou plus ont des échanges entre elles ou me semblait-il en tout cas, j’ai donc fait un petit test pour vous :

    Pensez au dernier film ou feuilleton que vous avez regardé, vous l’avez ?

    Alors appliquez le filtre de Bechdel :

    • y a-t-il deux femmes parlantes ?
    • Y a-t-il deux femmes dans une scène au moins qui parlent d’autre chose que d’homme ?
    • Et le résultat est :…

    Et les hommes dans tout cela ?

    Même si les hommes apprécient en général d’avoir des compagnes indépendantes et émancipées néanmoins certains se posent diverses questions :

    • Que veulent-elles exactement ?
    • Ont-elles encore besoin de nous ?
    • Quel est notre rôle d’homme ?
    • Pseudo prise de pouvoir au sein des bastions masculins.
    • Sa place au travail à cette femme des années 2000.

    3. Et dans ces 5 dernières années ?

    • Un peu d’humour avec Virginie Hocq avec un sketch à visionner pour illustrer la charge mentale féminine au quotidien : Virginie Hocq - Le chien ;
    • et aux gouvernements … la parité imposée !

    Nous avons connu pour la première fois de notre histoire une première ministre en 2020 mais avant Sophie Wilmes, la parité a été imposée aux divers gouvernements du pays.

    Pourquoi la parité ?

    Dans le cadre de la défense des droits des femmes, la notion de parité a été avancée pour défendre l'égalité organisée en nombre de sièges ou de postes occupés par les hommes et les femmes dans des institutions (publiques ou privées) qui faisaient apparaître une discrimination de fait. L’idée n’est pas de débattre sur le fait que ce soit juste ou pas, discriminatoire même si cela se veut égalitaire, cela ne le sera jamais selon le côté de la barrière on se trouvera !

    Mais y a-t-il parité ou pas ?

    Sur les 20 membres du gouvernement Vivaldi (socialistes, libéraux, écologistes et CD&V), dix sont des femmes, une parité jamais atteinte à ce niveau en Belgique.

    Le chef du gouvernement, Alexander De Croo (Open Vld), s'est aussi illustré ces deux dernières années dans les cercles diplomatiques internationaux en défendant, à travers son ouvrage « Le siècle de la femme » (2018), l'égalité des genres, un thème cher aussi à d'autres formations de sa coalition.

    Dont une ministre de La Défense, une ministre des affaires étrangères et de l’intérieur mais un conseil des ministres restreint avec 8 hommes pour 2 femmes.

    Est-ce logique ?

    4. Le phénomène « Me too » - Balance ton porc

    Le mouvement (ou mouvement Me Too) est un mouvement social encourageant la prise de parole des femmes, afin de faire savoir que le viol et les agressions sexuelles sont plus courants que ce qui est souvent supposé, et afin de permettre aux victimes de s'exprimer sur le sujet. Il a débuté en 2007 et est particulièrement connu depuis octobre 2017 à la suite de l'Affaire Harvey Weinstein.

    Bien que le mouvement soit mondial, il existe des variantes locales du Hashtag, selon les langues et la culture. Ce mouvement est parfois désigné par d'autres noms suivant les pays, généralement en traduisant l'expression dans la langue nationale, comme au Québec, et parfois en créant une nouvelle expression comme en France. Je ne m’étendrais pas sur ce sujet mais il est grandement d’actualité malheureusement la société n’a pas encore évolué pour devenir un lieu paisible et serein, sécurisé pour les femmes en particulier.

    La loi du silence règne depuis 2000 ans sur cette part de la vie quotidienne des femmes. Cela s’est toujours passé au sein des familles, des entreprises ou dans des contextes de guerres où aujourd’hui encore on viole et mutile des femmes parce que toucher à une femme reste un moyen sûr de s’en prendre à toute une société pour la détruire. Cela se passe tous les jours malheureusement !

    5. Ses relations avec les hommes aujourd’hui

    Au travail :

    Aujourd’hui encore des postes sont attribués ou dévolus aux femmes et aux hommes en rapport avec leurs genres et les salaires ne sont pas égalitaires non plus. A travail égal, salaire égal n’est qu’un mantra pour la plupart d’entre nous, à savoir qu’il y aujourd’hui encore une différence de 26% entre un salaire masculin et féminin…

    Violences conjugales :

    La violence conjugale, fléau social longtemps occulté, est aujourd’hui reconnue, et de récentes enquêtes française.

    Enveff 2000 (une enquête nationale) en atteste l’ampleur. Une femme sur dix déclare avoir été victime de violences conjugales au cours de l’année en France.

    Ces violences peuvent être verbales (insultes), psychologiques (mépris, ignorance de l’autre), financières (privation de toute ressource, etc.), mais aussi physiques avec blessures et sévices sexuels pouvant aller jusqu’au viol et au meurtre, ou même conduire les victimes au suicide ou à l’homicide.

    Le recensement des décès liés aux violences conjugales a confirmé le risque mortel :

    • une femme en meurt tous les trois jours en France ;
    • un homme en meurt tous les seize jours (dans un cas sur deux, la femme, auteur de l’acte, subissait des violences de sa part) ;
    • 31 % des crimes conjugaux sont liés à la séparation.

    Quelle peine pour un homme qui bat sa femme en Belgique ?

    Si les violences conjugales sont fréquentes, elles peuvent être qualifiées de violences habituelles. La peine maximale est alors de : 5 ans de prison et 75 000 € d'amende, en cas d'ITT inférieure ou égale à 8 jours, 10 ans de prison et 150 000 d'amende en cas d'ITT supérieur à 8 jours.

    Aujourd’hui, des femmes sont condamnées pour avoir tué leur mari violent au terme de décennies de calvaires. Sans dire qu’elles ne sont pas coupables d’avoir ôté une vie, reconnaissons au moins la légitimité du geste de défense néanmoins les femmes sont encore condamnées pour ce geste. L’une d’entre elles reconnue coupable de meurtre sera graciée par le président français peu après son procès lequel l’aura condamnée à 20 ans de réclusion.

    En images si le sujet de la violence conjugale vous interpelle : un téléfilm sur RTL play « Au nom de toutes les autres ».

    Le mécanisme menant à la violence conjugale ou domestique est compliqué et complexe. Le comprendre passe par une vision large du problème.

     

    Comment se sent la femme dans sa vie au quotidien aujourd’hui ?

    Voici leurs témoignages :

    1. Pour Dominique (animatrice chez Vie Féminine), c’est encore un combat à mener sur pas mal de fronts y compris dans le sport où les femmes sont reléguées bien souvent à l’arrière-plan malgré des performances aussi impressionnantes que celles des hommes.

    Étant arbitre de basket, elle voit que dans le sport ce n’est pas encore égalitaire, les salaires et récompenses sont 10 fois moins élevées que pour des athlètes masculins, les équipes ou athlètes féminines ne sont pas mises en valeur de la même manière. Souvent l’information est tronquée ou donnée à des heures d’audiences restreintes et ce de manière arrogante ou méprisante !

    Par exemple, Il y a un tour de France féminin mais il passe souvent inaperçu pourtant les performances demandées sont les mêmes…

    2. Teresa

    « Je suis arrivée à l’association en août 2019, car je voulais de l’aide pour un avortement, mais j’ai eu une fausse couche, et cela a été le déclic. Après 5 années dans la prostitution en Belgique, je n’en pouvais plus, je voulais changer de vie. Et cet accident de santé m’a beaucoup choqué. J’ai eu de la chance de rencontrer l’association au moment où une place s’ouvrait dans une maison de transit, et j’ai pu y entrer. Cela fait maintenant 7 mois que j’y suis, et ma vie a changé. Je ne veux plus rien avoir à voir avec ma vie d’avant, qui était mauvaise. J’ai eu recours à la prostitution car je n’avais pas d’alternative, je devais aider ma maman à payer ses soins de santé et pendant 2 ans je suis venue à Bruxelles dans cet objectif. Mais la prostitution attaque la tête, c’est dangereux. J’ai aussi vécu de la violence conjugale, du père de mon fils. Je suis allée à la police plusieurs fois dans mon pays, mais là-bas, rien n’est fait, les hommes ne sont pas poursuivis, c’était terrible. Aujourd’hui, je veux trouver un travail et faire venir ma fille, pour avoir une vie de famille normale ici en Belgique.

    A mon arrivée dans la maison, j’ai dormi, beaucoup dormi, comme si mon corps reprenait sa place. Avec l’association, nous avons fait toutes les démarches nécessaires pour mon titre de séjour et ma recherche d’emploi. J’ai eu des expériences professionnelles avant cette période noire en Belgique, je voudrais les valoriser. J’ai réussi à avoir un contrat d’un mois en janvier, mais le confinement a stoppé toutes les opportunités. Je prenais des cours de français dans une association de femmes, mais cela a aussi dû s’arrêter. Je n’arrive pas bien à me motiver pour suivre des cours toute seule, je pense que je manque de concentration, peut-être à cause de mon vécu. Ce n’est pas facile non plus pour moi de faire des démarches sur internet et email, car je n’ai pas l’habitude.

    Les membres de l’association sont très présentes : malgré le confinement, nous nous appelons pour faire des exercices de français, pour m’entraîner à des entretiens d’embauche, pour continuer les démarches, pour discuter. Nous sommes allées au parc. Le soir, avec mes colocataires, nous applaudissons le personnel de santé. Nous continuons d’avoir des réunions collectives, toutes les locataires ensemble avec les 2 associations, par « Whatsapp ». Cela rythme nos semaines. Nous avons eu des sessions virtuelles de yoga, de dessin, de routine énergétique. J’ai même donné un petit cours de bachata ! S’il y a eu des petites tensions au début du confinement, maintenant nous nous entendons bien, nous cuisinons ensemble, nous avons du temps pour mieux nous connaître. Il faut avouer aussi que parfois, nous nous ennuyons.

    Au milieu du confinement, j’ai eu envie de partir de la maison, peut-être à cause du virus, mais je me suis rendue compte qu’il me faut d’abord mon indépendance économique. Je ne veux dépendre d’aucun homme ! Le confinement a été un stress pour moi, parce qu’il a bloqué les possibilités de trouver du travail, et du coup je me suis trouvée un peu perdue, loin de ma famille. Mais aujourd’hui je redouble de motivation. Je n’ai pas peur du virus, je suis prête à travailler dans les hôpitaux, les magasins, les bureaux, pour le nettoyage.

    J’ai des nouvelles de ma famille qui me manque. Cela me rend triste quand je pense que ma fille est si loin. J’ai eu peur pour mon fils, qui avait fugué de la maison de son père en Espagne, mais maintenant nous nous parlons tous les jours, il est chez un ami.

    Depuis que je suis dans la maison, je prends mieux soin de moi. J’ai fait des tests de santé, j’ai aussi décidé d’aller enfin voir un ophtalmologue, car je sais bien que je suis myope, mais je n’avais pas priorisé ma santé jusqu’à présent. Quand la salle de fitness sera ouverte, je veux y aller ! »

    (Témoignage pris sur internet sur le site « Témoignages »)

    Le sujet est vaste et infiniment complexe, quelques minutes ne seront pas assez pour en faire une cause réglée mais on avance tous les jours un peu plus. Je suis persuadée que les droits des femmes vont continuer d’évoluer parce que les femmes vont continuer de revendiquer leurs justes places dans la société qui devra évoluer en même temps qu’elle.

    Merci pour votre écoute, j’ai dit.

    Sœur Catherine D., Novice à la Commanderie St-Georges


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