• * 08 - Le couronnement de la Vierge

    220822 – Le Couronnement de la Vierge Marie

    Rubrique « Notre dévotion envers Marie »

     Le Couronnement de la Vierge Marie 

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Introduction

    Le Couronnement de la Vierge est un thème iconographique fréquemment représenté. Le support artistique en est très varié : voûtes peintes, ivoires, miniatures, peintures, tympans de cathédrales… Or jamais le Couronnement n’a été mentionné dans la Bible. La présence de Marie dans les Évangiles est très discrète et se résume à quelques épisodes : Annonciation, Visitation, Fuite en Égypte, Nativité, Noces de Cana, présence au pied de la Croix.

    Il faut donc se reporter à un ensemble de textes, outre les sources bibliques, aux apocryphes et à la Légende dorée, pour comprendre comment s’est élaboré ce thème du Couronnement de la Vierge. La tradition de l’église chrétienne d’Orient lui a préféré la notion de « dormition ».

    Dans les deux cas, c’est l’idée que le corps de Marie, ayant porté le Fils de Dieu, ne pouvait connaître la putréfaction. Marie s’endormait dans la mort ou elle montait au ciel où elle était couronnée.

    1. La fête de Marie Reine : conclusion liturgique catholique de l'Assomption

    Le 22 août, soit huit jours après avoir fêté l'Assomption de Marie, est célébrée la fête de Marie Reine. En octobre 1954, par son encyclique « Ad caeli Reginam », le pape Pie XII institua cette fête afin de conclure cette octave solennellisante de l'Assomption et reconnaissant la « Vierge Marie, qui brûle d'un amour éternel, comme Reine et Souveraine à cause de la manière unique dont elle contribue à notre Rédemption ».

    Bienheureuse Vierge Marie, reine par le service et l’amour

    Nous célébrons aujourd’hui la mémoire liturgique de la Bienheureuse Vierge Marie invoquée sous le titre de « Reine ». L’institution de cette fête est récente, bien qu’elle soit ancienne par son origine et la dévotion qu’elle inspire : elle fut établie, en effet, par le vénérable Pie XII, en 1954, à la fin de l’Année mariale.

    En cette circonstance, le pape déclara que Marie est reine plus que toute autre créature, en raison de l’élévation de son âme et de l’excellence des dons qu’elle a reçus. Elle ne cesse pas de prodiguer tous les trésors de son amour et de ses prévenances à l’humanité.

    A la suite de la réforme postconciliaire du calendrier liturgique, la fête est située huit jours après la solennité de l’Assomption, pour souligner le lien étroit qui existe entre la royauté de Marie et sa glorification dans son âme et dans son corps, aux côtés de son Fils.

    Dans la Constitution sur l’Église du Concile Vatican II, nous lisons ceci : « Marie fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils » (Lumen Gentium, 59).

    Que veut dire l’expression « Marie Reine » ?

    Est-ce seulement un titre, lié à d’autres, et la couronne un ornement comme un autre ? Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cette royauté ?

    C’est une conséquence de son union à son Fils, de son existence au ciel, c’est-à-dire en communion avec Dieu. Elle participe à la responsabilité de Dieu pour le monde, à l’amour de Dieu pour le monde. On se fait une idée ordinaire, commune, du roi ou de la reine : ce serait une personne de pouvoir, de richesse. Mais ce n’est pas le style de royauté de Jésus et de Marie. Pensons au Seigneur : la royauté et la manière d’être roi de Jésus est tissée d’humilité, de service, d’amour : c’est surtout servir, aider, aimer.

    Rappelons-nous que Jésus a été proclamé roi sur la croix par cette inscription (I.N.R.I.) écrite par Pilate : « Roi des Juifs » (cf. Mc 15, 26). A ce moment-là, sur la croix, il montre qu’il est roi. Et comment est-il roi ? En souffrant avec nous, pour nous, en nous aimant jusqu’au bout, et c’est ainsi qu’il gouverne et qu’il crée la vérité, l’amour, la justice.

    Pensons encore à un autre moment : lors de la dernière Cène, il se penche pour laver les pieds de ses amis. La royauté de Jésus n’a donc rien à voir avec celle des puissants de la terre. C’est un roi qui sert ses serviteurs. C’est ce qu’il a démontré par toute sa vie.

    Et la même chose vaut aussi pour Marie : elle est reine dans son service rendu à Dieu pour l’humanité, elle est reine de l’amour dont elle vit le don de soi à Dieu pour entrer dans le dessein de salut de l’homme. A l’ange, elle répond : « Me voici, je suis la servante du Seigneur » (Cf. Lc 1, 38) et dans le Magnificat, elle chante : « Dieu a regardé l’humilité de sa servante » (Cf. Lc 1, 48). Elle nous aide. C’est justement en nous aimant qu’elle est reine, en nous aidant dans toutes nos nécessités. Elle est notre sœur, humble servante.

    Comment Marie exerce-t-elle cette royauté de service et d’amour ?

    En veillant sur nous, ses enfants : des enfants qui s’adressent à elle dans la prière, pour la remercier ou pour lui demander sa protection maternelle et son aide céleste, après s’être peut-être trompés de route, oppressés par la douleur ou par l’angoisse due aux tristes vicissitudes qui perturbent la vie.

    Dans la sérénité ou dans l’obscurité de nos existences, nous nous adressons à Marie, confiants dans son intercession continuelle pour qu’elle puisse nous obtenir de son Fils toutes les grâces et la miséricorde nécessaires à notre pélerinage sur les routes du monde. A celui qui gouverne le monde et qui tient entre ses mains le destin de l’univers, nous nous adressons, confiants, par l’intermédiaire de la Vierge Marie.

    Depuis des siècles, elle est invoquée comme Reine des cieux. Le rythme des invocations anciennes et des prières quotidiennes nous aide à comprendre que la Sainte Vierge, notre Mère qui est à côté de son Fils Jésus dans la gloire du ciel, est toujours avec nous, dans le déroulement quotidien de notre vie.

    Le titre de reine est donc un titre de confiance, de joie, d’amour. Et nous savons que celle qui a entre ses mains le sort du monde est bonne, qu’elle nous aime et nous aide dans nos difficultés.

    La dévotion à la Vierge Marie est un élément important de la vie spirituelle. Dans notre prière, n’oublions pas de nous adresser à elle avec confiance. Marie ne manquera pas d’intercéder pour nous auprès de son Fils. En la regardant, imitons sa foi, sa disponibilité totale au projet d’amour de Dieu, son accueil généreux de Jésus. Apprenons de Marie à vivre. Marie est la Reine du ciel, proche de Dieu, mais elle est aussi notre mère, proche de chacun de nous, qui nous aime et écoute notre voix.

    2. Le couronnement de la Vierge Marie

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    De l’Annonciation au Couronnement, Notre-Dame, la Vierge Marie, est demeurée fidèle à son premier oui ! Elle a suivi son fils de Bethléem à Nazareth, de Cana à Jérusalem, de la crèche à la croix. Voici la fin de tous les mystères, la fin du bon combat, la fin de la course !

    Voici celle qui est demeurée fidèle jusqu’au pied de la croix de son Fils, debout certes, mais le cœur transpercé et couronné d’épines. Bienheureuse la femme qui a supporté l’épreuve avec persévérance, car, une fois vérifiée sa qualité, elle recevra la couronne de la vie comme la récompense promise à ceux qui aiment Dieu !

    Entrée dans la vie de la Sainte Trinité, toute enfouie en Dieu, la voici recevant la couronne de la victoire ! Non pas une couronne de laurier qui va se faner, mais une couronne qui ne se fane pas.

    Tu lui destines, Seigneur, bénédictions et bienfaits, tu mets sur sa tête une couronne d’or. Voici le Père qui couronne sa fille, voici le Fils qui couronne sa mère, voici l’Esprit qui couronne son épouse ! Regardez le signe grandiose dans le ciel : la Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles ! Regardez la Mère de Dieu partageant intimement la vie du Christ-Roi de l’univers ! Oui Seigneur, tu l’as voulue un peu moindre qu’un dieu, la couronnant de gloire et d’honneur !

    Gloire de régner et honneur de servir, car régner c’est servir. C’est pourquoi Marie, l’humble servante du Seigneur, est notre reine ! Servante élevée comme Esther à la dignité royale pour être la collaboratrice de Dieu pendant ce temps d’épreuve où il existe des hommes voyageurs ici-bas.

    Salut reine des anges ! Salut reine des cieux ! Salut reine des patriarches, des prophètes et des apôtres ! Salut reine des martyrs, des confesseurs, des vierges et de tous les saints ! Salut reine conçue sans le péché originel et élevée au ciel ! Salut reine du très saint rosaire, des familles et de la paix ! Ô Notre-Dame, prie pour nous, pécheurs, afin qu’un jour nous soyons avec toi dans le Royaume de ton Fils bien-aimé !

    Simon Lessard

     Le concept de la Vierge Couronnée découle de la croyance 

     à la Conception Immaculée de la Vierge et à son Assomption. 

    1. Le Couronnement de Marie est le cinquième des Mystères glorieux.

    Inséparable de l’Assomption, ce mystère est la réponse du Christ à celle dont la vie terrestre a été entièrement un exemple de fidélité et de don. C’est la juste récompense au « Fiat » prononcé par la Vierge lors de l’Annonciation et le couronnement d’une vie qui n’a pourtant pas connu que des moments joyeux.

    Pour rappel, les Cinq Mystères glorieux sont : la Résurrection de Jésus, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption de Marie au ciel, son Couronnement.

    2. Le triomphe de Marie dans la Cour céleste

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Couronnement de la Vierge par son fils

    Le couronnement de la Vierge par son Fils est un thème iconographique ancien destiné à rendre visible le triomphe de Marie dans la cour céleste. On trouve au milieu du 19ème siècle un réemploi de cette thématique dans le couronnement de statues de la Vierge. La couronne, classiquement, peut être un des éléments de la sculpture, comme dans la monumentale statue de fonte de Notre-Dame de France au Puy (1860) : « La Vierge est couronnée parce qu’elle est Reine, Reine du sanctuaire, de la ville, de la province, de la France, du Monde. Couronnée d’étoiles, ainsi que Jean l’a vue dans l’Apocalypse, parce qu’elle est Reine des douze Apôtres et de l’Universalité des Anges et des Saints ».

    Nampon, Histoire de Notre-Dame de France, Le Puy, 1868, p. 164.

    Une seule couronne, mais une royauté plurielle qui est la marque d’un rayonnement universel sur la terre des hommes et d’une primauté dans le Ciel.

    Jérôme Stevenson, vice-président de « Marie de Nazareth »

    3. Histoire du Couronnement de la Vierge

    En 1295, le Pape Nicolas IV chargea le Frère Franciscain Jacopo Torriti de réaliser la mosaïque de la nouvelle abside dans le chœur de la Basilique Sainte Marie Majeure à Rome, l’ancienne ayant été démolie pour agrandir le chœur en vue du Jubilée de 1600.

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Mosaïque située dans le chœur de la Basilique Sainte Marie Majeure à Rome 

    Le principe de la Conception Immaculée de la Vierge dans le sein de sa mère, sainte Anne, ne se trouve dans aucun Évangile. Il se répand peu à peu, et si certains Pères de l’Église, tels saint Ambroise ou saint Augustin y adhèrent, saint Thomas d’Aquin, ou Bernard de Clairvaux, s’y sont totalement opposés. L’Immaculée Conception fut cependant érigée en dogme, donc en vérité absolue pour l’Église, par Pie IX le 8 décembre 1854.

    Par conséquent, conçue et née sans la tache du péché originel, la Vierge ne peut mourir et dans son sommeil, ou dormition, monte au Ciel avec son corps et son âme pour y être couronnée Reine de l’Univers.

    Cette croyance est l’Assomption de la Vierge, qui fut érigée en dogme par Pie XII le 1er novembre 1950 près d'un siècle après celui de l'Immaculée Conception.

    Informations complémentaires sur la mosaïque

    Jacapo Torriti est un Frère Franciscain peintre et mosaïste dont l’œuvre s’étend entre 1270 et 1300. Il exécuta les mosaïques de saint Jean de Latran en 1291 et l’abside de sainte Marie Majeure en 1295. Bien que contemporain de Giotto, son style reste imprégné du formalisme byzantin.

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Torriti représente la scène du couronnement dans la cavité absidiale, entouré d’anges et de rinceaux de verdure sur lesquels se posent des oiseaux. Ceux-ci sont certainement des originaux de la première mosaïque. Dans le bas, à droite et à gauche sont représentés des saints ainsi que le Pape Nicolas IV, promoteur du projet, et le Cardinal Colonna qui en finança l’exécution.

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Le Christ et sa Mère sont assis côte à côte sur un divan richement décoré, trône plus oriental qu’occidental. Le Fils, au nimbe crucifère, pose sur la tête de sa Mère une haute couronne ornée de joyaux. Tous deux sont vêtus de riches et complexes vêtements, rappelant ceux des empereurs byzantins. Le Christ, de la main gauche, présente un livre ouvert sur lequel on peut lire la phrase « veni electa me et ponam in te thronum meum » qui se traduit par « venez mon élue et je vous établirai sur mon trône » Dans le psaume 44 du Cantique des Cantiques le texte se poursuit par « car le roi s’est épris de votre beauté ». Dans ce cas, la Vierge Couronnée est le symbole de l’Églisela Jérusalem Célesteparée pour son Époux. Encore actuellement dans l’Église d’Orient, la Couronne est le symbole des Noces et participe à la cérémonie religieuse du mariage.

    La basilique Sainte Marie Majeure

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Basilique Sainte Marie Majeure

    En août 356, la Vierge apparaît au Pape Libère et lui demande de construire une église, qui lui sera dédiée, à l'endroit où il aura neigé durant la nuit.

    Le 5 août, au matin, une procession se dirige vers la colline de l'Esquilin indiquée par la Vierge pour y découvrir un espace recouvert de neige. Le Pape Libère construisit un premier édifice à cet emplacement...

    Sainte Marie Majeure, est l'une des 4 basiliques majeures de Rome, faisant partie des 7 églises de pélerinage.

    4. Approche du symbolisme du Couronnement de la Vierge

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Le Couronnement de la Vierge est un des thèmes de l'iconographie chrétienne consistant à représenter la Vierge Marie, couronnée dans les cieux. Le thème est présent à partir du Moyen Âge, mais ne fait pas l'objet d'un dogme reconnu par l’Église. Dans le calendrier grégorien, il est fêté le 22 août, huit jours après la fête de l'Assomption. Vierge Marie, Reine, était une fête qui clôturait, dans le passé, l'octave de l'Assomption : huit jours de fêtes et de célébrations. Aujourd'hui, seule la mémoire de cette fête a été conservée par le calendrier liturgique.

    Notons qu’en France, Notre-Dame du Puy est fêtée le 8 juin (Pélerinage depuis le 5ème siècle à la cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation du Puy-en-Velay).

    Extrait de « Une minute pour Marie »

    Fête du jour : 8 juin – France : Couronnement de Notre-Dame du Puy, pélerinage du 5ème siècle (1856)

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    L'épisode du Couronnement de la Vierge est inconnu des Écritures. Il est évoqué dans les textes apocryphes et est probablement lié à l’approfondissement du culte marial vers l'an Mil, au développement des idées d'Immaculée Conception, dogme promulgué par le pape Pie IX le 8 décembre 1854 (qui ne sera reconnue comme un dogme que par le premier concile du Vatican en 1870) et de l'Assomption, promulgué le 1er novembre 1950 par le pape Pie XII, combinées au thème traditionnel, voire païen, du couronnement de la mariée virginale. Le Couronnement implique que la Vierge, mère de Dieu, sans être elle-même divine, est placée par Dieu au-dessus de toutes les créatures, anges, démons et hommes.

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    L'épisode du Couronnement de la Vierge est évoqué notamment dans le Livre de l'Apocalypse de saint Jean : « Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle était enceinte (…) » (Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab : première lecture des messes du 15 août).

     Livre de l'Apocalypse de Saint Jean  (12: 1-17)

    Un grand signe parut dans le ciel : une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l'enfantement. Un autre signe parut encore dans le ciel ; et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté. Elle enfanta un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. Et la femme s'enfuit dans le désert, où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours. Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait : "Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ ; car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort. C'est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer ! Car le diable est descendu vers vous, animé d'une grande colère, sachant qu'il a peu de temps". Quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait enfanté l'enfant mâle. Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu'elle s'envolât au désert, vers son lieu, où elle est nourrie un temps, des temps, et la moitié d'un temps, loin de la face du serpent. Et, de sa bouche, le serpent lança de l'eau comme un fleuve derrière la femme, afin de l'entraîner par le fleuve. Et la terre secourut la femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa bouche. Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s'en alla faire la guerre au reste de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus.

    Les premières représentations datent du 12ème siècle.

    5. La Couronne

    La « Couronne de Marie » est mentionnée dès le 6ème siècle comme corona virginum. La couronne était un thème séculaire, une évolution de l'ancienne couronne de laurier associée aux victoires aux Jeux olympiques, et associée à la puissance et à la santé. Les premières iconographies chrétiennes d'une couronne, symbole de puissance, ont été mises au jour à Ravenne (Italie) dans des mosaïques paléochrétiennes, où Marie tend une couronne en or à son enfant nouveau-né dans un geste d'humilité. Les Mages présentent également leur couronne à l'Enfant dans un geste de soumission.

    La vierge couronnée est généralement associée à l'arbre de Jessé pour indiquer son lignage royal avec la maison de David, point capital au Moyen Âge. À Sainte-Marie du Trastévère (Rome), elle est représentée comme mère du Christ et participe à l'administration de son royaume, avec ce commentaire inspiré du Cantique des cantiques : « Veni amica mea et ponam in te thronum meum » ou « viens, mon élue, j'établirai en toi mon trône ».

    6. Le Couronnement

    Le thème du Couronnement de la Vierge apparut tardivement dans l'art occidental. Il devint immensément populaire aux 12ème et 13ème siècles. Les premiers monuments identifiables se situent en Angleterre avec le tympan du portail sud de l'église de Quenington, dans le Gloucestershire, peut-être dès 1140, et le chapiteau de Reading, dans le Berkshire. Mais ce furent les grandes cathédrales gothiques qui le portèrent à son apogée, sur les façades notamment (dans les tympans des portails), à Laon, à Notre-Dame de Paris, à Amiens.

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Copie du tympan à Reims

    À Reims, le tympan est évidé et le couronnement figure dans le grand gâble du portail central. Sévèrement abîmé par les bombardements allemands de 1914, il est aujourd'hui conservé au Palais du Tau, près de la cathédrale, et remplacé sur la façade par une copie.

    Pratiquement toutes les cathédrales gothiques françaises du 13ème siècle comportaient un Couronnement de la Vierge généralement sculpté sur le tympan d'un portail, et le thème s'étendit bien au-delà des cathédrales, parfois jusque dans de modestes églises. Il est même représenté sur certains châteaux laïcs dont, en général, les thèmes religieux sont absents (La Ferté-Milon, Aisne).

    Il fut également repris en dehors des sculptures monumentales des cathédrales, par exemple dans les ivoires comme en témoigne le magnifique Couronnement polychrome détenu par le Louvre (vers 1250-1275), issu d'un atelier parisien. Le thème figure aussi dans le vitrail du 13ème siècle à Bourges par exemple, bien qu'il y soit un peu moins répandu que dans la sculpture.

    Il demeura populaire au 15ème siècle mais se transposa alors souvent dans la miniature ou la peinture (fresques, retables) avec des exemples fameux, tels Fra Angelico au couvent de San Marco à Florence ou le chef-d’œuvre d'Enguerrand Quarton conservé à Villeneuve-lès-Avignon (musée Pierre de Luxembourg). Le Père et le Fils y sont représentés de façon parfaitement symétrique, affirmation de leur égalité intégrale. Le couronnement par le Père et le Fils n'est pas le plus fréquent mais il se retrouve parfois, par exemple dans un groupe du musée national du Moyen Âge (Paris), du 16ème siècle, où l'égalité n'est pas totale (le Père est un peu plus « vieux » que le Fils). Ce thème fit aussi l'objet de représentations de Fouquet, comme dans le Livre d'heures d'Étienne Chevalier dont les miniatures, découpées et présentées comme des tableaux, sont visibles au musée Condé à Chantilly.

    Il déclina à partir du 16ème siècle. Il fut logiquement récusé par les protestants, lesquels détruisirent un grand nombre de sculptures, peintures murales, tableaux, objets, aux Pays-Bas (nord et sud), en Angleterre, mais aussi en France dans les régions acquises à la Réforme (l'Aunis et la Saintonge - aujourd'hui les Charentes - par exemple). Le thème fut aussi moins présent dans l'art catholique, sans disparaître pour autant. Rubens par exemple le traita (Musée royal d'art ancien à Bruxelles) ainsi que Velázquez (Couronnement de la Vierge, musée du Prado), mais il resta très minoritaire par rapport aux thèmes de la Crucifixion, de la Déposition de la Croix, de la Mise au tombeau, voire de l'Adoration des Mages (ou des Bergers).

    On le trouve au 18ème siècle aussi chez des peintres mondains tels que Tiepolo. Il demeura présent sur les vitraux des 16ème et 17ème siècles, par exemple à la collégiale de Guérande et dans de nombreuses églises bretonnes. On le retrouve au 19ème siècle chez les disciples d'Ingres. Mais ce fut surtout le vitrail du 19ème siècle (particulièrement en France), largement méconnu qui reprit massivement ce thème. Au 20ème siècle, il connut une nouvelle faveur chez les peintres auteurs d'un renouveau de l'art religieux, tel Maurice Denis.

    Il ne semble pas faire partie de l'iconographie du christianisme oriental, orthodoxe en particulier, qui voue pourtant un culte important à Marie, la Mère de Dieu, la Theotokos en grec.

    Traitement iconographique

    La Vierge Marie est représentée dans les cieux, de Jésus ou de Dieu qui tiennent la couronne. L'assemblée est entourée d'anges, de personnages saints, de figures bibliques. Ceux-ci sont parfois disposés de façon que la composition générale forme un cœur (Vélasquez, Rubens).

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie                             * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Couronnement Vierge par Vélasquez                     Couronnement Vierge par Rubens

    Traditionnellement elle ne doit pas être comprise dans le triangle limité par les trois déités de la Sainte-Trinité, car elle reste humaine, étant montée aux cieux avec son corps terrestre lors de l'Assomption.

    Certaines représentations de la Vierge ont reçu tardivement, en vertu de cette iconographie, l'ajout d'une couronne, en signe de gratitude (ainsi, L'Assomption de Charles Mennin fut transformée par Manno, au 19ème siècle, en un Couronnement de Marie, dans l'église Saint-Louis-des-Français de Rome).

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Couronnement en l’église St Louis des Français à Rome

    7. Le symbolisme de la couronne : symbole des noces, de la victoire et de la vie.

    Comprendre la richesse du symbolisme de la couronne, c'est aussi comprendre la richesse du couronnement de la Vierge Marie.

    La couronne est le symbole des noces : en Orient, les mariés portent une couronne.

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Les mariés sur la miniature des noces de Cana

    La Vierge Marie est la « Femme de l'Alliance », son couronnement au ciel exprime que ses noces avec le Seigneur Dieu ont été parfaites, vécues en plénitude.

    La couronne est aussi symbole de triomphe, de victoire, comme on peut le voir d'une façon générale dans le Nouveau Testament et dans l'Apocalypse en particulier.

    Le couronnement de Marie marque son triomphe sur toutes les forces destructrices du péché et de la mort, pendant toute sa vie et à l'heure de la Passion de son Fils.

    Le couronnement de Marie au ciel signifie que Marie prend part au règne du Christ. Elle s'est désignée « je suis la servante du Seigneur » (Lc 1, 38), et servir c'est régner.

    C'est en particulier une couronne de vie et d'immortalité (Ap 2, 11). La bienheureuse Mère de Dieu vit dans la gloire et son couronnement signifie que Marie au ciel est intensément vivante, aimante, agissante, jubilante.

    Le couronnement est un geste de gratitude : gratitude de Jésus envers sa mère ; gratitude des hommes envers Marie pleine de grâce qui savent combien elle leur a obtenu de grâces.

    Synthèse de F. Breynaert – Encyclopédie mariale – Marie de Nazareth

    Brève analyse du tableau « Le Couronnement de la Vierge » de Fra Angelico

    Voici une œuvre peinte à une époque où la dévotion à la Vierge est en pleine expansion. Marie devient peu à peu la reine de toute l’humanité...

    « Le Couronnement de la Vierge » est une œuvre du peintre Fra Angelico peinte vers 1430. Ce tableau, peint sur un panneau de bois de peuplier d'un seul tenant, a une hauteur de 2,09 m et une largeur de 2,06 m.

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    La scène illustre le thème du Couronnement de la Vierge, très commun au 13ème siècle et diffusé par La Légende dorée de Jacques de Voragine. Marie est à genoux devant son Fils qui la couronne Reine des cieux. Neuf marches en marbre polychrome conduisent au trône, sur lequel siège le Christ, situé sous un ciborium. Autour d'eux, plusieurs figures sont regroupées. On y reconnaît : Louis IX, avec sa couronne fleurdelisée ; Nicolas de Myre, la tête coiffée d'une mitre et recouvert d'une chape brodée ; Marie-Madeleine, vêtue de rouge, les cheveux défaits et tenant un vase à parfum ; Catherine d'Alexandrie avec la roue de son martyre, et sainte Agnès serrant un agneau dans ses bras. Des musiciens et des apôtres et évangélistes, dont le nom est inscrit sur l'auréole, entourent également la scène.

    La composition suit un plan pyramidal entre le trône céleste à la pointe et les saints agenouillés de chaque côté de la base. Un soin est apporté à la position des personnages pour qu'ils soient tous visibles. Le plancher pavé de tuiles est peint selon les règles de la perspective avec des lignes de fuite soulignées par le vase de Marie-Madeleine.

    Extrait d’une page du site « Wikipédia »

    Prière de saint Bernard de Clairvaux :

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Vierge Marie couronnée et médaille miraculeuse

    « Nous élevons les yeux vers Vous, ô Reine du monde. Nous devons comparaître devant notre Juge, après tant de révoltes ; qui pourra L'apaiser ? Il n'est personne qui le puisse mieux que Vous, ô Vierge Sainte, qui aimez tant ce Juge et en êtes si tendrement aimée.

    Ouvrez donc, ô Mère de Miséricorde, les oreilles de votre Cœur à nos soupirs et à nos prières. Nous nous réfugions sous votre Patronage, apaisez le courroux de votre Fils et faites-nous rentrer en Grâce avec Lui.

    Vous ne reculez pas à l'aspect du pécheur, quelque infection qu'il exhale. Vous ne le méprisez pas s’il soupire vers Vous, et que repentant il Vous demande votre Protection : de Votre main compatissante Vous éloignez de lui le désespoir : Vous l'encouragez à espérer, Vous le fortifiez et Vous ne l'abandonnez pas avant que Vous ne l'ayez réconcilié avec le Juge.

    Vous êtes cette Femme unique dans laquelle le Sauveur a trouvé son Repos, et a déposé sans mesure tous ses Trésors. Voilà pourquoi le monde entier, ô ma sainte Reine, honore Votre chaste sein, comme le Temple de Dieu, dans Lequel a été commencé le Salut du monde. C'est là que s'est faite la Réconciliation entre Dieu et l'homme.

    Mère auguste de Dieu, Vous êtes ce Jardin fermé dans Lequel la main souillée par le péché n'a jamais pénétré pour en cueillir les fleurs. Vous êtes le beau Jardin où Dieu a mis toutes les fleurs qui ornent l'Église, et entre autres la violette de l'humilité, le lys de Votre pureté et les roses de Votre charité. A qui pourrons-nous Vous comparer, ô Mère de Grâce et de Beauté ? Vous êtes le Paradis de Dieu.

    De Vous est sortie la Source d'eau vive qui arrose la terre entière. Oh ! Que de bienfaits Vous avez apportés au monde, en méritant de devenir un Aqueduc si salutaire ! C'est de Vous qu'il est dit : « Quelle est Celle qui s'avance brillante comme l'aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil » ?

    Vous êtes donc venue au monde, ô Marie, comme une Aurore resplendissante, précédant par la lumière de Votre sainteté la levée du soleil de justice. Le jour où Vous êtes apparue au monde peut bien s'appeler un jour de Salut, un jour de Grâce. Vous êtes belle comme la lune, car de même qu'il n'y a point de planète plus semblable au soleil que la lune, ainsi il n'est pas de créature plus que Vous semblable à Dieu. La lune éclaire la nuit avec la lumière qu'elle reçoit du soleil, mais Vous êtes plus belle que la lune, parce qu'en Vous il n'y a ni tâche, ni ombre. Vous êtes pure comme le soleil : j'entends ce soleil qui a créé le soleil : il a été discerné entre tous les hommes, et Vous entre toutes les femmes.

    Ô douce, ô grande, ô toute aimable Marie ! On ne peut prononcer votre Nom, sans avoir le cœur embrasé d'amour : et ceux qui Vous aiment ne peuvent penser à Vous qu'ils ne se sentent portés à Vous aimer davantage.

    Ô Sainte Reine, assistez notre faiblesse. Qui est plus à même de parler à notre Seigneur Jésus-Christ que Vous qui êtes admise à goûter si intimement les douceurs de Sa conversation ?

    Parlez, parlez, Reine du Ciel, votre Fils vous écoute, et Vous obtiendrez tout ce que Vous Lui demanderez ». Ainsi soit-il.

    Saint Bernard de Clairvaux (1090 – 1153)

    Prière extraite des « Œuvres complètes du Bienheureux Saint Alphonse-Marie de Liguori »

    Pages 308-310, Editions Parent-Desbarres (1835)

     * 08 - Le couronnement de la Vierge Marie

    Prière :

    0 Reine du Paradis, vous êtes assise à la droite de Jésus,

    au-dessus des Anges et des Saints.

    Nous soupirons vers vous dans cette vallée de larmes.

    Et vous, jetez un regard sur nous,

    ne nous abandonnez pas tant que vous ne nous verrez pas sauvés au Ciel

    pour bénir et chanter les miséricordes de Dieu !

    Padre Pio

    Synthèse des recherches effectuées par les Frères André et Jean-Paul,

    Chevaliers & Grands Officiers de la Sainte-Croix de Jérusalem

    Références :

    Claude Langlois

    Une romanisation des pélerinages?

    Le couronnement des statues de la Vierge en France dans la seconde moitié́ du 19ème siècle

    In : Mélanges de l'École française de Rome

    Italie et Méditerranée, tome 117, n° 2 – 2005

    Sitographie :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Couronnement_de_la_Vierge

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Couronnement_de_la_Vierge_(Fra_Angelico)

    http://lerosaire.com/les-mysteres-glorieux/le-couronnement-de-marie-au-ciel

    https://albi.catholique.fr/liturgie-art-et-culture/mystere-de-jesus/marie-lannonciation-couronnement-de-vierge/

    http://www.spiritualite2000.com/2013/07/le-couronnement-de-la-vierge-marie/

    http://www.1oeuvre-1histoire.com/couronnement-vierge.html

    https://www.google.be/search?sxsrf=ALeKk017fzRnRLKNYJCjSBHxNoqGgrSycA%3A1623267887682&lei=LxrBYPimKZD6U5fXodAI&q=symbolisme%20couronnement%20de%20la%20vierge&ved=2ahUKEwi4-seOqIvxAhUQ_RQKHZdrCIoQsKwBKAJ6BAgrEAM&biw=1366&bih=568

    https://www.mariedenazareth.com/encyclopedie-mariale/la-vierge-marie-dans-lart/quest-ce-que-lart-chretien/quelques-symboles-majeurs/la-couronne-symbole-des-noces-de-la-victoire-et-de-la-vie/

    http://www.rome-passion.com/sainte-marie-majeure.html

    https://cathedrale-nantes.fr/chapelle-de-limmaculee/decouvrir-la-chapelle/les-vitraux-de-la-chapelle/le-couronnement-de-marie-au-ciel/

    http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2008/01/19/7619363.html

    https://www.mariereine.com/sainte-fete-de-marie-reine/

    http://www.groupepatrimoines71.fr/index_htm_files/iconographie.pdf


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