• * La Saint-Jean d'été

    220617 - En  Chapitre de Commanderie de St-Léger

    220622 - En Chapitre de la Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple

     Introduction à la réflexion sur la Saint-Jean d’été 

    Mes bien aimés Frères et Sœurs,

    Selon les bonnes vieilles traditions de notre ordre, vers le 21 juin, l’ordre du jour des Travaux en Chapitre prévoit au minimum une évocation du Solstice d’été, fête de Jean dit « le Précurseur » ou « le Baptiste », antique tradition qui, par son symbolisme, doit inciter les Chevaliers de l’Ordre du Temple à la réflexion. Le jour du solstice d’été, nous, Chevaliers de l’Ordre du Temple, participons à la joie universelle.

    Au moment où le Soleil atteint son apogée, la lumière spirituelle trouve la perfection de sa forme concrète et porte en elle toutes les potentialités d’une moisson abondante. Cette concrétisation de la lumière spirituelle est symbolisée par Jean le Baptiste, Précurseur de la lumière rédemptrice ou du Christ solaire et qui témoigne de la Lumière qui est.

    L’importance de la lumière est bien connue pour les bâtisseurs. C’est elle qui décidait autrefois de la percée des ouvertures dans les murs des cathédrales et de l’emplacement de leurs vitraux.

    En ce qui concerne la lumière solaire, deux jours de l’année présentent une particularité intéressante : le solstice d’hiver, le jour le plus court de l’année qui correspond à la fête de Jean l’Évangéliste, et le solstice d’été, le jour le plus long, qui correspond à celle de Jean le Baptiste. C’est avec le solstice d’hiver que commence la phase ascendante du cycle annuel tandis que le Soleil entame son déclin avec le solstice d’été.

    Les fêtes respectives des deux Jean coupent l’année en deux parties égales et figurent dans le calendrier à une date très proche des deux solstices.

    Le rituel que nous utilisons au mois de décembre rappelle que les Chevaliers de l’Ordre du Temple sont devenus les disciples de Jean l’Évangéliste car ils sont Enfants de la Lumière. Et c’est en recevant la Lumière que tout Chevalier peut trouver le chemin de la Vérité.

    Le but de cette réflexion n’est, au fond, que de nous aider à retrouver tous, en nous, les échos de ce moment-clé de l’année. Si la gageure est réussie, chacun aura pu, à partir de son propre vécu, de son expérience individuelle, faire un petit pas de conscience dans la direction de ce qui nous est commun, quels que soient les modes d’approche que chacun en a. Engageons-nous donc, tout simplement tels que nous sommes, dans un voyage, dont chacun sait ce qu’ils ont de formateur et peut-être bien d’initiatique !

    Depuis que l’humanité a accédé à la conscience, elle s’est rendu compte de la régularité des cycles qui rythment sa vie. Parmi une multitude, le premier et le plus immédiat est sans doute celui de l’alternance régulière des jours et des nuits.

    Nos ancêtres ont vu et compris que la nuit et le jour étaient complémentaires, donc semblables et comparables. A l’instar de tout ce qui vit, la nuit, comme le jour, naît, croît et atteint un apogée pour ensuite diminuer et mourir. Et de même que le milieu du jour inaugure la marche vers la nuit, le milieu de la nuit annonce l’arrivée de la lumière. De jours en jours et de nuits en nuits, l’observation s’est affinée. Une activité interprétative a suivi ; elle a donné naissance à l’astrologie.

    Les quatre temps forts du cycle journalier – aurore, midi, crépuscule et minuit – marquent la structure de tous les cycles et permettent de s’orienter sur la Terre qui nous porte. Ils sont en somme le témoin de lois universelles.

    Nos salles capitulaires, comme les cathédrales et tous les temples dignes de ce nom, sont orientés, au moins symboliquement : selon l’Orient d’abord, d’où vient la Lumière, puis le Midi, où brille le Soleil, et le Septentrion, domaine de la Lune, enfin l’Occident où se trouve la porte qui conduit à l’extérieur de l’espace sacré. Une vraie Salle capitulaire est donc un condensé symbolique de l’univers et de son harmonie.

    Un ancien texte dit d’ailleurs qu’il y a trois temples : l’être humain, que nous sommes, le temple terrestre, où nous avons pris place, et le temple parfait de l’univers.

    Au solstice d’été, la lumière est manifeste, c’est l’apothéose de la clarté. Nous avons conscience de ce que, malgré la canicule et l’éclat des jours, la marche inexorable vers les longues nuits d’hiver est amorcée.

    Si le solstice d’été est le moment de la lumière manifestée, extérieure en somme, celui d’hiver est la fête d’une lumière plus subtile, que seule peut révéler une connaissance intérieure.

    Lumière des yeux ou lumière du cœur, clarté visible ou invisible, deux modes de relation au monde sont ainsi illustrés et, à l’image du cycle qui les rend explicites, révélés comme complémentaires. C’est ce que l’on appelle la connaissance ésotérique, qui se définit par rapport à la connaissance exotérique, oppose le monde des sens à celui de l’intériorité et les révèle comme complémentaires. Aussi, s’il peut être indiqué par les sens, c’est intérieurement que le grand mystère du cosmos parle véritablement à l’homme en quête d’éveil.

    Notre Frère Visiteur Prieural va à présent vous donner quelques précisions au sujet de Jean le Baptiste que nous fêtons officiellement ce 21 juin.

    Le Frère André B., Grand Chancelier Prieural de Belgique


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