• * 43 - Le Mystère de la Visitation

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    Rubrique « Regards sur la liturgie » – 43

     Le Mystère de la Visitation 

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    Un mystère

    Rappelons qu’un mystère, dans la foi chrétienne, n'est pas ce qu'on ne peut comprendre, mais ce qu'on n'a jamais fini de comprendre, et qui ne peut être compris de façon ultime que dans la foi.

    Rappelons aussi que les mystères joyeux constituent la première des quatre séries de cinq mystères médités dans la prière catholique du Rosaire. Ils concernent l'annonce, la venue et la présence au Temple de Jérusalem de Jésus enfant. Ils sont suivis par les mystères lumineux de la vie publique du Christ, jusqu'à l'institution de l'Eucharistie, les mystères douloureux de la Passion et les mystères glorieux, à commencer par celui de la Résurrection. Depuis l'institution des mystères lumineux par Jean-Paul II, on récite et médite habituellement les mystères joyeux le lundi et le samedi.

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    Le 2ème Mystère Joyeux est la Visite de la Vierge Marie à sa cousine Élisabeth.

    « En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville da la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand  Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut rempli de l'Esprit Saint, et s'écria d'une voie forte : ‘’Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni !’’ » (Lc 1, 39-42).

    « La "Visitation" de Marie à Élisabeth est ainsi devenue visite de Dieu à son peuple » (CEC, n. 717)

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    Quel est le sens de la fête de la Visitation ?

    Le mystère de la Visitation offre, toutes les dimensions du salut christique : une charité attentive ; une joie d'un cœur ouvert au projet de Dieu ; une vision de foi sur la nature et la mission de Jésus.

    La Visitation commémore la visite de Marie à sa cousine Elisabeth peu après qu’elle a accepté de donner naissance à Jésus. Inspirée par l’Esprit saint, Elisabeth, enceinte de Jean Baptiste alors qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfant, reconnaît en Marie "la mère de son Seigneur". C’est à ce moment que Marie prononce son Magnificat.

    La Visitation de la Vierge Marie est une fête chrétienne catholique et chrétienne orthodoxe. Elle est fêtée le 31 mai par les catholiques et le 30 mars par les orthodoxes. La fête de la Visitation commémore un épisode de l’Évangile selon Luc : la visite que rend Marie, enceinte du Christ, à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean Baptiste. Cette visite est rapportée par l’Évangéliste saint Luc (1, 39-45).

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    Extrait de l’Évangile de Luc :

    « En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers le haut pays, dans une ville de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth. Or, dès qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie du Saint Esprit. Alors elle poussa un grand cri et dit : « Tu es bénie entre les femmes, et béni le fruit de son sein ! Et comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! »

    Cette parole d’Elisabeth a donné la première partie de l’ « Ave Maria », prière très répandue dans le monde catholique (notamment dans la pratique du Chapelet et du Rosaire).

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    Le sens de la fête

    Deux femmes se rencontrent, Marie et Élisabeth. Marie, à l'annonce de la grossesse de sa vieille cousine par l'ange Gabriel (Luc 1, 26-39), se met en route pour être aux côtés d’Élisabeth enceinte de six mois de Jean Baptiste. Les deux femmes se retrouvent (Luc 1, 39-56). A peine la salutation de Marie retentit-elle aux oreilles d’Élisabeth que l'enfant qu'elle porte tressaille en elle. L'Évangéliste Luc précise qu'aussitôt Élisabeth fut remplie de l'Esprit-Saint, déclarant Marie « pleine de grâce ».

    Le Mystère de la Visitation nous propose, en condensé, toutes les dimensions du salut apporté par Jésus : une charité attentive aux besoins des autres, surtout des plus pauvres ; la joie d'un cœur ouvert au projet de Dieu ; une vision de foi sur la nature et la mission de Jésus.

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    L'enfant a tressailli d'allégresse

    Qu'un enfant bouge dans le sein de sa mère, rien que de très naturel. Mais l'enfant d'Élisabeth tressaille d'allégresse, on pourrait même dire qu'il «bondit de joie». Voilà qui dépasse les mouvements d'un enfant à naître. En réalité, la rencontre d'Élisabeth et de Marie semble se calquer sur celle de David et de l'Arche d'Alliance (2 Samuel 6,2-11). Le roi David se met à tressaillir d'allégresse et s'écrie : « Comment se fait-il que l'arche du Seigneur vienne chez moi ? » Ce rapprochement des deux scènes permet à l'Évangéliste d'exprimer la foi chrétienne. Marie, comparée à l'Arche d'Alliance, porte en elle celui qui est la présence de Dieu parmi ses frères. Élisabeth reconnaît en l'enfant de Marie son « Seigneur » et son propre enfant reconnaît en bondissant de joie la grandeur de Jésus.

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    Celle qui a cru

    Élisabeth est « remplie de l'Esprit-Saint », autrement dit l'Évangéliste la présente ici comme une prophétesse, une porte-parole de Dieu. Voilà pourquoi Luc note qu'elle « s'écria d'une voix forte ». Les lecteurs de cette scène de la Visitation peuvent comprendre que les paroles d'Élisabeth portent l'empreinte divine. Or ce que dit Élisabeth concerne Marie. Elle reconnaît d'abord dans sa parente « la mère de son Seigneur ». La prophétie d'Élisabeth culmine dans la béatitude qu'elle adresse à Marie : « Heureuse, celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». Marie est reconnue comme « croyante ». Elle a pleine confiance. Pour Luc l'Évangéliste, c'est bien la foi qui caractérise la mère du Seigneur.

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    Une scène à contempler

    Contemplons cette scène de la Visitation. N'est-elle pas le prototype de toute rencontre authentique ? Car notre vocation est bien de nous porter mutuellement cette Bonne Nouvelle : oui, en Jésus, Dieu a établi sa demeure parmi nous. Mais comment le pourrons-nous, si nous nous fermons à l'Esprit et à sa mystérieuse fécondité ? Alors, à la suite de Marie et d'Élisabeth, osons croire que Dieu peut faire merveille dans nos vies. Ouvrons-nous à sa présence agissante, pour connaître ce tressaillement d'allégresse qui fut celui de Jean Baptiste.

    La Croix – Croire – 16 novembre 2016

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

     Le 2ème Mystère joyeux : la Visitation 

    COMMENT LE VERBE INCARNÉ, ENCORE DANS LE SEIN DE SA MÈRE,
    ALLA SANCTIFIER JEAN-BAPTISTE, SON PRÉCURSEUR

    1.   Désir du Messie de sanctifier son Précurseur

    Considérons, en premier lieu, comment Notre-Seigneur, peu de temps après son Incarnation, possédé d'un ardent désir de sauver les hommes, jeta les yeux sur Jean-Baptiste, qui était encore dans les entrailles d'Élisabeth, et qu'il destinait à être son Précurseur. Le voyant souillé du péché originel, il en fut touché de compassion. Il résolut de purifier son âme de cette tâche et de la sanctifier au plus tôt, voulant ainsi prendre possession de l'office de Rédempteur, dont son Père l'avait chargé. Il inspira donc efficacement à sa bienheureuse Mère la pensée d'aller en toute diligence visiter sa cousine Élisabeth, dans l'intention d'exécuter, à cette occasion, le pieux dessein qu'il avait formé.

    Trois choses dignes de remarque se présentent à ce sujet. La première est le vif désir qu'éprouve le Verbe incarné d'opérer notre salut. Témoignons-en Lui notre reconnaissance, et confondons-nous nous-même de montrer si peu de zèle pour le nôtre. La seconde est le soin qu'il prend du bien de ses élus, et son empressement à exercer la fonction de Rédempteur, puisqu'il la commence dès le sein de sa Mère, tant il craint de rester un moment dans l'oisiveté. La troisième est la gravité du péché et la grandeur de la peine que ressent le Fils de Dieu lorsqu'il le voit, même un seul instant, dans ses élus. Pourquoi, en effet, presse-t-il si vivement sa Mère de partir pour les montagnes de la Judée ? C'est afin de délivrer plus promptement Jean-Baptiste son élu du plus grand des maux.

    Ô Verbe divin, qui avez daigné vous faire homme afin de nous retirer de l'esclavage du péché et qui avez voulu exercer si tôt cet emploi, que le prophète Isaïe vous nomme pour cette raison : Celui qui se hâte d'arracher les dépouilles et d'enlever le butin, vous ne portez aucun nom qui ne soit significatif, et dont vous ne remplissiez toute la signification. Venez donc au plus tôt me purifier de mes péchés, hâtez-vous de me sanctifier par votre grâce ; emparez-vous de mon cœur et consacrez-le à votre service comme un trophée de votre victoire, afin que je commence sans délai à vous servir avec toute la ferveur dont je suis capable.

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    II — Pourquoi le Sauveur voulut aller en personne sanctifier son Précurseur ?

    Considérons, en second lieu, pourquoi Notre-Seigneur, qui pouvait sanctifier Jean-Baptiste sans quitter Nazareth, inspira néanmoins à sa sainte Mère la pensée de le transporter dans la maison d'Élisabeth, pour y opérer cette sanctification miraculeuse. Les raisons de cette conduite sont aussi dignes de sa divine sagesse qu'utiles à notre instruction.

    1. Il voulut nous donner de nouvelles preuves de son humilité et de sa charité. Car, comme ces deux vertus l'avaient fait descendre du Ciel sur la terre pour visiter les hommes et les retirer des ténèbres et de l'ombre de la mort dans lesquelles ils étaient ensevelis, ainsi ces deux mêmes vertus l'obligent aujourd'hui à sortir de Nazareth pour visiter Jean-Baptiste et le purifier du péché originel. Le supérieur se rend auprès de son inférieur, pour l'honorer ; le médecin, auprès de son malade, pour le guérir.

    2. C'était l'intention du Fils de Marie que sa très sainte Mère eût part à cette œuvre de charité. Il la choisit pour être l'instrument de la première œuvre de sanctification qu'il opère dans le monde, justifiant par son intermédiaire Jean-Baptiste, qui était pécheur, et remplissant du Saint-Esprit Élisabeth qui était juste. D'un côté, il veut que les pécheurs comprennent que la Vierge doit être leur médiatrice auprès de Dieu, s'ils désirent obtenir le pardon de leurs péchés ; de l'autre, il apprend aux justes que c'est par son moyen qu'ils obtiendront la plénitude du Saint-Esprit, la perfection des vertus et l'abondance des grâces et des dons qui viennent d'en haut, afin que les uns et les autres s'efforcent de l'aimer et de la servir avec une tendre dévotion.

    Ô Vierge toute-puissante, qui commencez aujourd'hui, avec votre divin Fils, à remplir l'emploi qu'il vous a confié à notre grand avantage ; continuez maintenant à l'exercer en ma faveur, en m'obtenant le pardon de mes péchés, et l'abondance des grâces du ciel.

    3. C'est le propre de Notre-Seigneur Jésus-Christ, lorsqu'il entre dans une âme, de l'exciter à la pratique de la vertu et de lui inspirer des désirs fervents de la plus haute perfection. Tantôt Il la porte à l'exercice de l'oraison, de la contemplation et des autres œuvres de la vie intérieure, tantôt Il la persuade de quitter la solitude et de s'adonner aux fonctions de la vie active qui regardent le service du prochain. C'est ainsi qu'aussitôt après sa conception dans le sein de Marie, il lui fit prendre la résolution de partir pour les montagnes de la Judée, où elle rencontrerait l'occasion d'accomplir des œuvres insignes de charité, de miséricorde et d'obéissance. Il lui disait sans doute au fond du cœur ces paroles des Cantiques :

    Levez-vous, ma bien-aimée, ma colombe, ma toute belle, et venez. Ô colombe chaste et féconde, qui vous cachez dans le creux des rochers et dans les trous des masures, qui contemplez comme à découvert les plus profonds mystères de ma divinité et de mon humanité, et qui vivez toujours sous ma protection, levez-vous, hâtez-vous ; laissez le lieu secret de votre repos et allez au pays des montagnes pour y faire connaître mon Nom et me glorifier par des œuvres de charité en faveur des âmes que j'ai créées.

    Concluons de là que c'est aussi le propre de notre divin Sauveur, lorsqu'Il vient dans une âme juste par la sainte communion, de lui inspirer une ardeur semblable pour la pratique de la vertu et un égal désir d'arriver au comble de la perfection, soit par les œuvres de la vie contemplative, soit par celles de la vie active, portant chacun en particulier aux exercices qui lui conviennent le plus. Et si nous ne recevons pas ces saintes inspirations lorsque nous communions, c'est à cause de notre tiédeur et de nos dispositions imparfaites qui nous rendent indigne de cette faveur. Nous devons donc nous en humilier sincèrement et supplier Notre-Seigneur d'user envers nous de sa miséricorde, en nous inspirant efficacement ce qui est conforme à sa très sainte volonté.

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    III. — Fidélité de Marie à l'inspiration divine

    Considérons, en troisième lieu, l'obéissance parfaite de la Vierge à l'inspiration de son divin Fils. L'Évangéliste la loue en ces termes : « Aussitôt après, Marie, se levant, partit en toute hâte et prit le chemin des montagnes de la Judée. »

    1. Elle n'attendit pas un commandement formel : ce fut assez pour elle de savoir que Dieu désirait qu'elle allât visiter Élisabeth. L'homme parfaitement obéissant exécute tout ce qu'il sait être plus conforme au bon plaisir de Dieu et de son supérieur.

    2. L'obéissance de Marie fut prompte et ponctuelle. Elle ne différa point de plusieurs jours sa visite : elle la rendit aussitôt qu'il lui fut possible et elle y mit une diligence extrême, parce que l'Esprit-Saint la pressait intérieurement et que la grâce divine est ennemie des lenteurs et des délais.

    3. Elle obéit avec une intention très pure, n'ayant en vue que la gloire de Dieu et l'accomplissement de sa volonté, sans aucun mélange de ces motifs humains qui entrent le plus souvent pour beaucoup dans les visites du monde. Elle alla, dit saint Ambroise, dans la maison d'Élisabeth, non pour satisfaire sa curiosité, non pour s'assurer de la vérité des paroles de l'Ange relativement à la grossesse de sa parente, car elle n'en doutait nullement, mais pour glorifier le Seigneur en voyant de ses yeux cette œuvre miraculeuse.

    4. Son obéissance fut accompagnée de beaucoup de charité, de patience et d'humilité. Sans tenir compte de sa nouvelle dignité de Mère de Dieu, elle s'empresse de visiter celle qui lui est inférieure, pour la servir et la féliciter de la grâce que le Seigneur lui a faite. Le chemin est long et difficile ; elle est encore jeune et peu accoutumée à la fatigue ; mais elle ne craint point de sortir de sa retraite et de paraître en public, car Dieu le veut ainsi.

    5. Il nous reste à voir de quelle manière la Reine du ciel fit ce pénible voyage. Elle marchait avec une rare modestie, sans regarder avec curiosité les personnes qu'elle rencontrait dans le chemin. Si quelqu'un jetait les yeux sur elle, il sentait naître en lui le désir de la sainteté et de la pureté. Son cœur était attaché au fruit divin qu'elle portait dans son sein ; elle s'entretenait amoureusement avec Lui durant tout le voyage ; et la consolation qu'elle en recevait lui ôtait le sentiment de ses peines, de sa pauvreté et de la privation des choses les plus nécessaires.

    Ô glorieuse Vierge, que vous êtes remplie de Dieu, et quel plaisir vous prenez à faire sa volonté ! Oh ! Que l'on peut justement vous comparer au char magnifique du roi Salomon ! N'êtes-vous pas, en effet, ce char d'un travail exquis, que le vrai Salomon s'est lui-même préparé pour être transporté d'un lieu à un autre ? Les colonnes d'argent sont vos vertus ; le dossier d'or est votre contemplation ; le siège de pourpre, votre humilité et votre patience ; le milieu, qui est votre cœur, a pour ornement la charité ; car Dieu en personne est au-dedans de vous ; et Dieu, selon l'Écriture, est charité. Et comme tous ces avantages vous sont accordés en faveur des filles de Jérusalem, c'est-à-dire des âmes faibles et imparfaites, je vous supplie, ô Mère de miséricorde, de me les obtenir de votre Fils, afin qu'imitant vos vertus, mon âme soit comme un char sur lequel il repose, et d'où il se fasse connaître à tout le monde. Ainsi soit-il.

    DE CE QUI SE PASSA DANS LA VISITE

    DE LA BIENHEUREUSE VIERGE À SAINTE ÉLISABETH

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    I. — Effets de cette visite dans la personne de Jean Baptiste

    Considérons, en premier lieu, l'entrée de Notre-Dame dans la maison d'Élisabeth et les heureux effets dont elle fut la cause. Comme elle était la plus humble, elle prévint sa cousine et la salua la première, et, au même instant, le Verbe incarné se servit, comme d'instrument, des paroles de sa Mère pour opérer des œuvres merveilleuses dans la personne de Jean. Il le purifia du péché originel ; Il le sanctifia par sa grâce ; Il le remplit du Saint-Esprit ; Il lui avança l'usage de la raison ; Il le fit son prophète ; Il lui manifesta clairement le mystère de l'Incarnation ; Il lui communiqua enfin une si grande joie, qu'il en tressaillit dans le sein de sa mère, témoignant, comme il le pouvait, le bonheur qu'il ressentait de la venue et de la visite de son Maître. Tous ces effets se produisirent en un moment : ils nous fournissent deux réflexions qui seront pour nous d'une grande consolation.

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    1. Remarquons la toute-puissance et la libéralité du Sauveur qui accomplit, en un seul instant, des œuvres si pleines de grandeur, et cela par pure grâce, sans aucun mérite de la part de celui qui en est l'objet. Ainsi vérifie-t-il cette parole du Sage : « Le Roi assis sur son trône, dissipe tout mal par son seul regard. » Le Roi des rois, assis comme sur un trône dans le sein virginal de sa Mère, jette un regard de compassion sur son Précurseur, et ce regard suffit pour le purifier de la tache originelle dont il était souillé. Cet exemple doit m'inspirer une grande confiance qu'Il usera envers moi de la même miséricorde. N'est-il pas écrit au livre de l'Ecclésiastique : « Ayez confiance, mon fils ; car il est facile à Dieu d'enrichir le pauvre en un moment » ?

    Ô Roi tout-puissant, montrez à mon égard votre puissance sans bornes ; délivrez-moi de mes maux et comblez-moi de vos biens ; on reconnaîtra la grandeur de vos miséricordes, quand on les verra se répandre sur celui qui s'en est rendu si indigne. Accordez-moi, comme à votre Précurseur, le pardon de mes péchés ; faites-moi comprendre le mystère de votre Incarnation, et remplissez mon âme de joie spirituelle dans votre service. Ainsi soit-il.

    2. Remarquons ensuite l'efficacité de la parole de la Vierge en sa qualité de Mère de Dieu, et tout ce qu'elle peut obtenir en un moment de son divin Fils. Par son entremise, en effet, tous les biens descendirent à la fois dans l'âme de Jean, qui fut les prémices de la Rédemption. En considération de sa Mère, le Sauveur voulut hâter la maturité de ce premier fruit afin de nous faire espérer que, par l'intercession de Marie, nous serons prévenus et assistés de la divine miséricorde. Nous devons donc supplier instamment cette Reine charitable d'employer son crédit en notre faveur, et de nous obtenir quelques-unes des grâces précieuses que sa visite procura à l'heureux Précurseur de Jésus-Christ.

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    II. — Effets de la visite de la Mère de Dieu dans la personne d'Élisabeth

    Considérons, en second lieu, comment sainte Élisabeth, entendant la voix de la Vierge, fut aussitôt remplie de l'Esprit-Saint et reçut une connaissance très parfaite du mystère de l'Incarnation, accompagnée du don de prophétie. Ces faveurs singulières produisirent en elle quatre effets, dans lesquels on peut reconnaître les principales propriétés des visites de Notre-Seigneur et de la présence de l'Esprit sanctificateur dans les âmes qu'il enrichit de ses dons.

    1. Élisabeth, transportée par un mouvement soudain du Saint-Esprit, publie à haute voix les louanges du Seigneur et celles de la Mère du Seigneur, s'écriant du fond de son âme : « Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. » Comme si elle disait : « L'Ange vous a dit que vous êtes bénie entre les femmes, et cela est vrai ; mais j'ajoute : Et le fruit que vous portez dans votre sein est béni. Et c'est parce qu'il est béni, que vous êtes bénie vous-même ; car c'est de lui que procèdent, comme de leur source, toutes les bénédictions célestes. » — On voit par là qu'une des propriétés du Saint-Esprit est de nous exciter à louer avec une grande ferveur d'esprit Jésus-Christ et sa très sainte Mère ; et, par conséquent, combien de semblables louanges lui sont agréables.

    2. Élisabeth, éclairée par une lumière surnaturelle qui lui fait comprendre sa propre bassesse et la grandeur de celle qui l'honore de sa visite, s'humilie profondément, et dit : « D'où me vient que la Mère de mon Seigneur daigne me visiter ? »

    3. Puis, animée d'un vif sentiment de reconnaissance, elle exalte les merveilles de la toute-puissance divine et elle les raconte à la Mère du Sauveur, sachant bien qu'elle ne manquera pas d'en louer et d'en glorifier le Seigneur : « Votre voix, lui dit-elle, n'a pas plus tôt frappé mes oreilles que l'enfant a tressailli de joie dans mon sein. »

    Ce sont donc encore deux propriétés de l'Esprit-Saint : de nous inspirer des sentiments d'humilité, et de nous porter à la reconnaissance, lorsqu'il nous comble de ses faveurs. Il agit ainsi afin que, nous jugeant indignes de les recevoir, nous en rendions grâces à Celui qui en est l'auteur, et que par-là ses dons soient en assurance et utiles au bien de nos âmes. Ainsi, toutes les fois que Dieu notre Seigneur nous visite intérieurement ou que nous nous approchons de lui dans le sacrement de son amour, nous devons, à l'exemple de la sainte mère du Précurseur, nous appliquer à considérer d'un côté notre propre bassesse et de l'autre la grandeur de Celui que nous recevons, et après avoir bien compris que la bonté de ce même Seigneur est la cause unique d'un si grand bienfait, lui dire avec étonnement :

    D'où me vient que mon Seigneur daigne me visiter, moi, le dernier de ses serviteurs ; moi, ingrat et misérable pécheur ? Quoi ! Celui qui est mon Seigneur, le Dieu d'une grandeur et d'une majesté infinies, vient à moi ! Il entre dans moi et il ne dédaigne pas de loger dans une si pauvre demeure ! Qui l'oblige à m'accorder cette faveur ? M'en suis-je rendu digne par mes services, par mes mérites ? En suis-je redevable à quelque don naturel ou à mes propres efforts ? Ô immense charité de mon Dieu, soyez bénie de vouloir bien visiter la plus abjecte de vos créatures, par un effet de votre miséricorde !

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    4. Sainte Élisabeth confirme la Vierge dans les sentiments de foi dont elle la voit animée, en lui disant : « Vous êtes heureuse, vous qui avez cru ; parce que les choses qui vous ont été annoncées de la part du Seigneur s'accompliront en vous. » Elle montre par ces paroles qu'elle a reçu un don très relevé de prophétie et une connaissance très claire de tout ce qui concerne l'auguste Marie. Elle connaît le passé, c'est-à-dire l'apparition et le discours de l'Ange, le présent, c'est-à-dire la maternité divine, le futur, c’est-à-dire l'accomplissement certain des promesses de l'envoyé céleste. Par où nous voyons qu'une quatrième propriété de l'Esprit-Saint est de porter les justes qu'il remplit de ses dons, à les rendre utiles au bien de leurs frères, en les confirmant dans la foi et dans l'amour qu'ils doivent à Dieu. Tâchons d'imiter sainte Élisabeth dans ces quatre admirables sentiments, et supplions-la de nous les obtenir de Notre-Seigneur.

    5. Rappelons-nous enfin que c'est en ce jour que fut hautement publié le plus glorieux titre de Marie, celui de Mère de Dieu. Elle l'entendit avec une grande humilité et une grande joie. Saluons-la donc de ce beau nom ; félicitons-la d'en être honorée, et louons Celui de qui elle tient cet honneur.

    Vénérable père Du Pont, s. j. - Extraits des « Méditations sur les mystères de notre sainte foi »

     Visitation 

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    J'imagine assez bien que nous sommes dans cette situation de Marie qui va voir sa cousine Élisabeth et qui porte en elle un secret vivant qui est encore celui que nous pouvons porter nous-mêmes, une Bonne Nouvelle vivante.

    Elle l'a reçue d'un ange. C'est son secret et c'est aussi le secret de Dieu. Et elle ne doit pas savoir comment s'y prendre pour livrer ce secret. Va-t-elle dire quelque chose à Élisabeth ? Peut-elle le dire ? Comment le dire ? Comment s'y prendre ? Faut-il le cacher ? Et pourtant, tout en elle déborde, mais elle ne sait pas.

    D'abord c'est le secret de Dieu. Et puis, il se passe quelque chose de semblable dans le sein d’Élisabeth. Elle aussi porte un enfant. Et ce que Marie ne sait pas trop, c'est le lien, le rapport, entre cet enfant qu'elle porte et l'enfant qu’Élisabeth porte.

    Et ça lui serait plus facile de s'exprimer si elle savait ce lien. Mais sur ce point précis, elle n'a pas eu de révélation, sur la dépendance mutuelle entre les deux enfants. Elle sait simplement qu'il y a un lien puisque c'est le signe qui lui a été donné : sa cousine Élisabeth.

    Et il en est ainsi de notre Église qui porte en elle une Bonne Nouvelle - et notre Église c'est chacun de nous - et nous sommes venus un peu comme Marie, d'abord pour rendre service (finalement c'est sa première ambition) ... mais aussi, en portant cette Bonne Nouvelle, comment nous allons nous y prendre pour la dire ... et nous savons que ceux que nous sommes venus rencontrer, ils sont un peu comme Élisabeth, ils sont porteurs d'un message qui vient de Dieu. Et notre Église ne nous dit pas et ne sait pas quel est le lien exact entre la Bonne Nouvelle que nous portons et ce message qui fait vivre l'autre.

    Finalement, mon Église ne me dit pas quel est le lien entre le Christ et l'Islam. Et je vais vers les musulmans sans savoir quel est ce lien. Et quand Marie arrive, voici que c'est Élisabeth qui parle la première. Pas tout à fait exact car Marie a dit : as salam alaikum ! Que la paix soit avec vous ! Et ça c'est une chose que nous pouvons faire. Cette simple salutation a fait vibrer quelque chose, quelqu'un en Élisabeth. Et dans sa vibration, quelque chose s'est dit... qui était la Bonne Nouvelle, pas toute la Bonne Nouvelle, mais ce qu'on pouvait en percevoir dans le moment. D'où me vient-il que l'enfant qui est en moi a tressailli ? Et vraisemblablement, l'enfant qui était en Marie a tressailli le premier. En fait, c'est entre les enfants que cela s'est passé cette affaire-là …

    Et Élisabeth a libéré le Magnificat de Marie. Finalement, si nous sommes attentifs et si nous situons à ce niveau-là notre rencontre avec l'autre, dans une attention et une volonté de le rejoindre, et aussi dans un besoin de ce qu'il est et de ce qu'il a à nous dire, vraisemblablement, il va nous dire quelque chose qui va rejoindre ce que nous portons, montrant qu'il est de connivence ... et nous permettant d'élargir notre Eucharistie, car finalement, le Magnificat que nous pouvons, qu'il nous est donné de chanter : c'est l'Eucharistie.

    La première Eucharistie de l’Église, c'était le Magnificat de Marie. Ce qui veut dire le besoin où nous sommes de l'autre pour faire Eucharistie : pour vous et pour la multitude ...

    Texte de Christian de Chergé

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    « Mon âme exalte le Seigneur ! » (Lc 1,46)

     Fruit du Mystère : La charité fraternelle 

    Méditation sur « La Visitation » de Benoît XVI

    Marie se rendit en hâte chez sa cousine Elisabeth pour lui rendre visite (cf. Lc 1,39). L'initiative de la Vierge fut marquée par une authentique charité, humble et courageuse, mue par la foi en la Parole de Dieu et par la poussée intérieure de l'Esprit Saint. Celui qui aime s'oublie soi-même et se met au service du prochain. Voilà l'image et le modèle de l'Église.

    Chaque communauté ecclésiale est appelée, comme la Mère du Christ, à accueillir avec pleine disponibilité le mystère de Dieu qui vient habiter en elle et la pousse sur les voies de l'amour.

    Plus l'homme est proche de Dieu, plus il est proche des hommes. Nous le voyons en Marie. Le fait qu'elle soit totalement auprès de Dieu est la raison pour laquelle elle est également si proche des hommes. Elle peut ainsi être la Mère de toute consolation et de toute aide, une Mère à laquelle, devant chaque nécessité, quiconque peut oser s'adresser dans sa propre faiblesse et dans son propre péché, car elle comprend tout et elle est pour tous la force ouverte de la bonté créatrice.

    La Vierge Mère est consciente d'avoir une mission à accomplir pour l'humanité et que son histoire personnelle s'insère dans l'histoire du salut. Elle peut dire alors : « Son amour (sa miséricorde) s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent » (Lc 1,50). Par cette louange au Seigneur, la Vierge donne une voix à toutes les créatures rachetées qui, en son Fiat, trouvent la miséricorde de Dieu.

    Mon âme magnifie – c'est-à-dire exalte – le Seigneur. Exalter Dieu signifie lui donner une place dans le monde, dans notre propre vie, le laisser entrer dans notre temps et dans notre action : telle est l'essence la plus profonde de la prière véritable. Là où Dieu devient grand, l'homme ne devient pas petit : là, l'homme aussi devient grand et le monde lumineux.

    Quand la Vierge Marie rend grâce au Seigneur, elle nous prend à témoin. Marie partage, comme par anticipation, avec ses futurs enfants que nous sommes, la joie qui habite son cœur, pour qu'elle devienne la nôtre. Chaque récitation du Magnificat fait de nous des témoins de son sourire.

    Nous ne devons pas seulement porter le Christ dans notre cœur, mais nous devons le porter au monde, de sorte que nous puissions aussi engendrer le Christ pour notre temps.

    Textes extraits des « Sermons, homélies, lettres et écrits » de Benoît XVI

     * 43 - Le Mystère de la Visitation

    Deux personnages, deux visages qui sont proches, se touchant, mais leur regard est tourné, comme dans l’annonciation, vers un mystère qui les dépasse et qui les inclut, mystère des naissances, de la vie nouvelle incertaine mais promise. Avec une certaine perplexité devant ce qui advient, ce sentiment d’être surpris par la visite du Dieu vivant, d’être ébahi devant ce qui commence et s’annonce.

    Mystère de la visitation, celui d’une double rencontre : celle de deux femmes, Marie et Élisabeth, et celle de deux vies à venir, Jésus et Jean Baptiste, car ces deux femmes sont enceintes. Rencontre des entrailles, porteuses de vie, et rencontre de deux enfants, promesses de vie. Ainsi advient une rencontre des deux alliances : l’ancienne, dont Élisabeth et Jean Baptiste sont les témoins ultimes, et la nouvelle, commençant avec Marie et Jésus, accomplissant l’ancienne. Jeunesse et vieillesse s’unissant dans cette rencontre pour que l’histoire de la visite de Dieu se poursuive.

    Ce récit commence sur la route, par un voyage : Marie se déplace du nord au sud et en hâte. Son oui l’a mise en marche, vivement. Elle se met en route pour aller vers une autre, porteuse de vie, pour lui être présente, la soutenir; et à la fin, elle va reprendre la route. La rencontre de l’aînée et de la jeune femme a lieu dans la maison, celle de l’hospitalité et de la bénédiction. L’Esprit est présent en cette visite, comme à l’annonciation. Cette fois-ci, c’est Élisabeth qui en est remplie, comme les prophètes de l'alliance, Élisabeth qui parle avec force pour rendre grâce. Elle annonce la présence du Seigneur dans les entrailles de Marie, comme plus tard Jean Baptiste, son fils, lui aussi prophète, annoncera le Messie qui vient. La mère, par sa propre vocation prophétique, inaugure déjà celle de son fils, qui tressaille en son sein.

    Marie, par son chant, le Magnificat, exalte le Seigneur à son tour. Elle exprime sa joie d’abord pour des motifs personnels, puis elle élargit sa prière à tout le peuple et rend grâce pour la bonté de Dieu de génération en génération, avec une attention particulière aux humbles, aux affamés, aux pauvres. Marie, femme des béatitudes dans le Magnificat, et Élisabeth qui proclame une béatitude : « Bienheureuse, celle qui a cru en l’accomplissement. »

    Élisabeth et Marie ressemblent à d’autres femmes des Écritures, ainsi à Sarah qui tint pour fidèle l’auteur de la promesse (He 11, 11). Sarah, Élisabeth, Marie, trois femmes qui ont en commun d’être fécondes, porteuses de vie, là où l’on croyait que la vie n’était pas possible. Trois femmes qui annoncent, dans leur être même, le Dieu de l’impossible. La visitation est récit de l’espérance: qu’est-ce qui soutient mieux l’espérance qu’une vie nouvelle à venir? Sarah, Élisabeth, Marie, trois femmes qui font mémoire de la bonté de Dieu, dans la suite des temps, du passé jusqu’à l’avenir. De génération en génération, dit Marie. Cette expression évoque le sens d’une transmission de la vie, d’une histoire qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui et dans laquelle nous sommes inclus.

    Comment le présent peut-il être porteur d’avenir ? Aujourd’hui, nous sommes facilement enfermés dans une vie présente immédiate et dans l’isolement du chacun pour soi. Ce déplacement de Marie, cette rencontre de deux femmes de l’alliance et en alliance, nous invitent à élargir notre regard, à l’ouvrir vers la vie à venir. En témoignant de la bonté de Dieu au cours des âges, en transmettant ce goût de l’avenir pour que d’autres, après nous, soient habités par ce goût et rayonnent cette bonté. Ainsi se bâtit une lignée, depuis la promesse à Abraham et Sarah jusqu’à celle qui nous est chantée en chacune de nos visitations. Vers qui nous hâter pour lui rendre visite? Ou quelle visite s’approche de nous pour laquelle bénir Dieu? Visites porteuses de vie nouvelle.

    Daniel Cadrin, OP

    Synthèse de recherches proposées par le Frère André, Chevalier de la Sainte-Croix de Jérusalem

    Références :

    http://www.vatican.va/special/rosary/documents/popup/popup02_gau_fr.html

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Visitation/Quel-est-le-sens-de-la-fete-de-la-Visitation

    https://cybercure.fr/les-fetes-de-l-eglise/fetes-mariales/article/la-visitation

    https://www.fatima100.fr/les-premiers-samedis-du-mois/81-meditations-pour-le-1er-samedi-du-mois/397-2e-mystere-joyeux-la-visitation

    https://mission-universelle.catholique.fr/wp-content/uploads/sites/7/2017/02/Mystere-de-la-Visitation.pdf

    https://site-catholique.fr/index.php?post/Mystere-2-LA-VISITATION-avec-Benoit-XVI

    http://www.interbible.org/carpentier/gloire/visitation.htm


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